l'histoire de ma vie
petite citation pour faire joli
Année 2008, Été.
La valise à bout de bras, je m'aventure sur l'allée qui mène au camp d'Été pour étudiant de la fac. Ma sororité et les autres sommes choisi pour intégrer ce camp de vacance en Arizona. Je suivis de près les filles de ma maison, la valise toujours trainante derrière moi. Je regarde les alentours, pas un lac mais des chevaux. L'odeur reste à déplaire aux filles de ma maison qui sont habitué aux environs de la ville. Je me stoppe net en voyant que mes amies n'avançaient plus d'un poil. Habillée d'une jupe en jean, d'un top rose et d'un gilet en maille doré, j'avais prévu les bottes de cowboy. Je regarde devant moi, soulève mon regard, et un homme se tient en posture devant nous, les bras dans le dos. Il est typé indien d’Amérique je dirais. Il porte un jean et une chemise ouverte, se qui laisse voir sa musculature. La mâchoire carrée, contractée, il nous fixe un par un. Un chapeau de cowboy sur la tête, il ne cache en rien son regard de braise, des flammes y dansent et c'est un vrai régale.
« Oh nom de dieu, je ne suis pas déçue de venir dans la cambrousse perdue... » Un sourire aux lèvres, la voix de la ténébreuse Trish, ma meilleure amie, résonne dans mes oreilles. Trish, plus communément appelé Patricia, est une fille qui vient de Californie, petite poupée gonflable sous tout rapport ; chienne en chaleur, sans être peste, au grand cœur et très intelligente. Son père et sa mère sont séparés ; son père est devenu homosexuel et est entrepreneur, sa mère s'est remariée à un chanteur de rock et vit en Angleterre avec lui. L'homme face à notre groupe d'étudiants divers, se racle la gorge comme pour réclamer le silence de certain.
« Bienvenue au Summer camp. Vous avez été choisi pas pour passer des vacances, non... Mais pour bosser comme animateurs. Vous serez par deux, vous aurez un groupe de jeunes à vous occuper. Je m'appelle Jake, je serais en quelque sorte votre patron, mentor et bourreau. » Je balaye les autres du regard, visiblement le cadeau est empoisonné pour nous tous ; on pensait gagner des vacances au soleil mais c'est tout l'inverse.
« En cas de soucis, vous me trouverez souvent dans les écuries. Sinon, vous trouverez Alan, un très vieil ami et quelqu'un à qui on peut faire confiance. » Il continue son speech et mon regard divague plus loin vers les écuries où je découvre un homme en T-shirt kaki pousser une brouette vite vers l'intérieur. Nos regards s’entre chocs. Trish me ramène à la réalité par des coups de coudes. Je papillonne. Je dépose mes pieds et ma tête au sol et je découvre qu'on bouge tous vers les cabanons.
Première nuit au camp, les gamins n'arrivent que demain matin, alors, on a prévu un feu de camp pour nous tous. Je sors du cabanons aux lits superposés pour mon groupe, Trish et moi. On nous a donné un nom de "tribu" ; les antilopes. Y a pas plus ridicules mais soit. Un planning nous a été assigné pour tout le mois. Dès demain on débute des jeux de piste et j'ai peur de nous perdre. Bref, je sors du cabanons, vêtue d'une petite robe bleu fleuris, des santiags aux pieds et les cheveux bouclés. Trish m'attends et me regarde, les yeux pétillants.
« Toi, si tu ne perds pas ta virginité, je décide de te violer moi-même. » Elle sourit et moi, je rougis, plus gênée qu'autre chose. Trish est radieuse, elle porte une jupe à volant blanche et un débardeur noir, classique mais elle a une telle prestance que tout lui va. Trish, elle aime les hommes comme les femmes et ne s'en cache pas. Nous dormons dans la même chambre et il m'est déjà arrivé de la voir en pleine action avec une fille alors que je revenais de la laverie. Nous avançons vers le feu qui n'est pas très loin. Nous grillons des guimauves, racontons des histoires qui font peur alors qu'aucuns d'entre nous est déjà venu ici. Bien pleine, je décide d'aller me dégourdir les jambes. Trish me lance un regard fusillant, mais je l'ignore et m'aventure dans le camp. Tout est éteint sauf le bureau et les écuries. Je décide d'y aller, l'odeur des chevaux me chatouille les narines et je m'engouffre entre les boxes. Je caresse des museaux, j'admire.
« Vous n'êtes pas au feu, mam'zelle ? » Une voix masculine me fait tendre l'oreille et tourner la tête. Je découvre l'homme à la brouette. Il est armé d'une fourche qu'il plante dans le tas de foin. Je m'éloigne du cheval que je caressais pour me toucher nerveusement les bras.
« J'avais besoin de me balader. » Il opine et continue son travail. Je me morille la lèvre en regardant ailleurs, terriblement gênée, je ne sais pas où aller.
« Je vais... J'y retourne alors... » L'idée ne m'enchante pas puisque je sais que le feu va dégénérer en orgie.
« Vous devriez aller dormir, demain les monstres arrivent. » Je le regarde, nos yeux se croisent et je ressens ce frisson. Chaud, froid. Mes genoux flanchent mais je garde une certaine droiture. J'opine et je m'en vais.
Le lendemain arrive, je me vêtis du tee-shirt du camp et d'un short en jean assez court. Les santiags toujours présentes, je fais une natte à mes cheveux et mets le chapeau de cowboy. Trish s'amuse de ce chapeau qu'elle trouve « érotique », avec elle, faut tout voir en rose, littéralement. Nous avos chacun nos gosses. Le jeu de piste débute et mon groupe et moi nous nous aventurons dans les montagnes rocheuses. Des gamins se plaignent, disant qu'on s'était perdu et je ne les blâme pas puisque c'est moi qui dirige la marche. Je soupire et demande de l'aide au téléphone. Pas de réseau, parfait.
« Restez avec Trish, je reviens. » Je les laisse la, tous affalés au sol. Je m'aventure pour trouver un point de réseau. Cinq minutes de marche, dix, puis vingt minutes. J'ai u réseau mais je ne sais pas du tout où je me trouve. J'appelle et la voix de l'homme à la brouette résonne.
« Alan, j'écoute. » Donc, c'est lui le fameux Alan. Je souris.
« Salut, euh, on est perdu... » Il soupire et j'entends un fracas.
« Vous êtes où et quelle tribu ? » Je regarde autour de moi. Il n'y a rien pour me repérer alors je m'avance un peu plus en espérant ne pas perdre le réseau.
« Euh... On est... près 'un arbre, grand, sans feuilles. Puis il y a... Un panneau d'avertissement dessus. Je crois. » Il enclenche un véhicule.
« Nous sommes les antilopes... » Il raccroche, sans rien de plus et je reste, là complètement perdue. Je suppose qu'il m'a comprise et que je dois attendre. Je m'assieds au pied de l'arbre pendant plusieurs minutes, la peur au ventre. Des pas se font entendre et je le vois monter la pente vers moi. Il sue. Il est beau. Je me relève et il sourit.
« C'est vous. » Je souris, bien que très embarrassée par les événements.
« Bon, où est le reste ? » Je regarde autour de moi. Je suis perdue, dois-je vraiment lui dire ? Il rigole et met ses mains sur ses hanches en secouant sa tête.
« Vraiment, je ne vois pas pourquoi c'est vous la chef de la tribu. » Je deviens rouge, plus e la colère qu'autre chose. J'allais hausser la voix quand il débuta à marcher en fixant le sol. Je le suis en m’apercevant que j'allais le perdre, lui-aussi.
« Je m'appelle Alan et vous ? » « Mary... Marilyn mais tout le monde me prénomme Mary. » Il sourit en rencontrant mes yeux bleus.
« Pourquoi ? Marilyn, c'est très beau. Alors, Marilyn, tu viens d'Harvard ? » J'opine légèrement, en silence, intimidée par ses dires sur mon prénom. Si Trish était là, elle m'aurait incitée à sortir ma poitrine ou à lui sauter dessus. Pour elle, cela aurait été clairement un début de drague.
« Tu étudies quoi ? La science ? Les arts ? » Je secoue la tête en continuant de marcher.
« Le management. Je veux devenir manager d'un grand hôtel. » Nous continuons à marcher en silence, ne trouvant pas grand chose à se dire mais aussi parce qu'il se concentre sur les pas au sol. Au bout de cinq minutes, voir plus, je décide de m'arrêter net. Il me regarde. Je le regarde, les poings serrés. Il plisse le regard, en ricanant.
« Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as vu un serpent ? » Je le regarde, je me tais. Il pose ses mains viriles sur ses hanches et la voix de Trish se fait entendre dans ma tête, comme une mauvaise conscience. Pour la faire taire, j'agis. Je prend son visage entre mes mains, le contact contre ses poils de barbe de trois jours contre mes doigts. Nos regards surpris. Mes lèvres sur les siennes. Il ne fallut que quelques secondes pour que le baiser se prolonge.
Année 2016
« Vous avez une tumeur, cela fait quelques semaines... » Je n'écoute plus. Le son de tout ce qui m'entoure n'est plus qu'un simple vent. Je regarde le moniteur du médecin, mon cerveau avec une masse noire, petite mais elle est bien là. Ans mon cerveau. Une tumeur. J'ai une tumeur. Je remercie le médecin de m'avoir reçue et que je reviendrais, il faut que je digère cela. Dans la voiture, j'ai grillé des feux, des klaxons pour moi... Je débarque dans mon appartement où deux enfants m'attendent avec ma mère qui les garde. Je les vois, tous, souriant de me voir.
« Alors, ma chérie ? » J'évite que les larmes ne coulent, que cela se voit et je souris, la tête haute.
« Tout vas bien, je n'ai rien. Je vais prendre un bain, maman, tu peux partir. » Je l'embrasse sur la joue et je m'en vais me faire couler un bain où les larmes ne cessent de couler. Je reste dedans, je regarde mon plafond et je pense au futur. Léane et Samuel. Alan, mon petit-ami mon militaire et le père des enfants. Un homme fabuleux. Je soupire, je pleure.
En quelques jours ma décision est prise et je dis aux enfants qu'on part en voyage chez tata Shay à Island Bay, le temps que papa est en mission. J'y vais pour profiter de Shay, de son enfant à naître... J'y vais parce que mes jours sont désormais comptés.