Let's get ridiculous || ft. Lachlan Whopper

♫ I got faith in you baby ! ♫

Ça ne faisait pas longtemps que je m'étais installée à Island Bay mais j'ai su très vite m'adapter, en même temps ce n'était pas bien compliqué ; dès qu'on connaissait la politesse et le respect, on pouvait aller partout ! Mais Andrew semble avoir encore du mal avec ça, et je dois avouer que ça me désespère assez mais c'est pas grave, après tout je serai toujours là pour ramasser ses conneries. Enfin ! En peu de temps je ne vous avais trouvé un logement fixe et un travail qui nous permettrait de louer notre logement et nous payer à manger, bon c'était pas encore le grand luxe mais en six mois, c'était un peu dur de se payer tout ce dont on avait envie, déjà que j'enchaînais les heures supplémentaires pour nous offrir le plus de confort, il faut pas pousser mémé dans les orties non plus.

Mon travail ? Simplement serveuse dans une pizzéria, un boulot assez minable mais j'avais pris l'habitude en réalité, dès que j'ai été en âge j'ai commencé à travailler pour aider mes grands-parents avec les frais qu'on occasionnait, il fallait dire aussi qu'ils n'étaient pas préparés au fait de récupérer deux adolescents mais comment auraient-ils pu nous refuser en voyant nos regards inondés de larmes et ma gorge encore rouge, avec les traces de main de mon père dessus ? J'ai toujours fait mon possible pour les aider financièrement et ça explique mon habitude avec les jobs comme ça, j'avais un peu tout fait ; caissière, cuisinière dans un fastfood ─et je vous assure que voir ce qui a dans un hamburger est capable de vous dégoûter à vie d'en manger─, baby-sitter, dog-sitter eh oui, femme de ménage, serveuse dans des bars dégueulasses et aujourd'hui et bien... J'ai parfois l'impression que c'est un mélange de tout ça. Néanmoins jamais le sourire sur mon visage ne se fanait, et ce n'était pas rare de me voir servir en sifflotant l'air de musique qu'il y avait dans ma tête, à force on me considérant comme un jukebox.

Minuit passé, la pizzéria fermait ses portes et comme heure supplémentaire aujourd'hui je devais me taper tout le ménage de la salle et je dois dire que... la saleté des gens m'étonne de jour en jour. Avec une mine de dégoût en voyant ce qui m'attend, je soupire doucement avant de prendre mon téléphone et de mettre une musique que j'affectionne quand j'ai besoin de me motiver et l'installant sur le comptoir pour ne pas risquer de le casser en le gardant dans ma poche pour nettoyer, je mets le son aussi fort que je peux sans déranger les autres et je m'empare de la serpillère ainsi que du seau, l'air déterminée. Grâce à mon grand-père j'étais une bonne danseuse avec un bon sens du rythme ─par contre le chant on oublie !─ et mon pied tapa naturellement sur le sol aux premières notes tandis que je commençais le nettoyage de la grande salle, m'amusant à glisser sur le carrelage grâce à l'eau et mes baskets, manquant même de me gameler. Malgré le talent inexistant de mes cordes vocales, je me mis à chanter en dansant et en rangeant tout, lavant le sol pour le remettre d'origine, ou enfin en tout cas comment je l'ai trouvé quand j'ai commencé à travailler ici. Nettoyant chaque table que je croisais, je ne pouvais pas m'empêcher de chanter puis danser, un peu près on se serait cru à un spectacle digne de Hollywood ! Pour les pauvres, bien sûr. Pour les pauvres. Mais je m'en foutais, l'avantage dans ces moments où je lâchais la pression c'était que je ne pensais pas trop à ce qui m'attendait le lendemain à la maison ou même au boulot.

Pendant toute la chanson je m'amusais comme pas possible et arrivant presque au bout, la connaissant presque par cœur tellement je l'écoutais ces derniers temps, je regardai le sceau d'eau à mes pieds et le voyant crade je décidai d'aller le changer en continuant mon petit show et en arrivant vers les notes finales, je me déhanchai avant de me laisser glisser sur le carrelage peu à peu sur mes genoux, atterrissant comme si j'étais une vedette, les yeux fermés et l'air d'une diva mais mon visage se décomposa en entendant des rires juste au dessus de moi et ouvrant mes paupières avec une certaine crainte, l'air directement un peu moins confiante, ma bouche s'ouvrit par la surprise et la peur du ridicule en voyant l'agent de police. J'avais déjà eu affaire avec lui pour une simple question de sécurité alors que je faisais la même chose, sauf que là vu son rire il avait dû tout voir et trouvé ça très drôle, ce qui me mettait assez mal à l'aise étant donné mon manque de confiance. Me relevant de suite maladroitement, je lui fis un sourire assez crispé et nerveux, jouant nerveusement avec ma chevelure tout fraichement blonde.

-Bonjour ! Heu bonsoir, bonsoir, évidemment nous sommes au soir... Je peux vous aider pour quelque chose ? demandai-je bêtement en essayant de faire passer le malaise en moi.