here comes the lies
Lost trust in the future
Lost faith in prophecies
Lost truth in government promices
Lost hope in honesty
life is a game and i am the winner— Mais, c'est... C'est complétement illégal !!!
Eh bien, apparemment la petite nouvelle s'était rapidement intégrée. Et l'étage tout entier pouvait largement en témoigner. Cela devait faire maintenant bien cinq bonnes minutes que la toute jeune recrue au caractère de feu essayait rageusement d'amener son point de vus des plus idyllique devant son cher patron, qui lui, souriait joyeusement de toutes ses dents.
— Voyons, commença Kyle de sa voix doucereuse, c'est ce qui donne tout le charme, sinon ce ne serait pas amusant...
Tom et Jack, deux journalistes que Kyle appréciaient bien plus qu'il ne leur laissait le croire, venaient d'entrer timidement dans le bureau, des dossiers pleins les bras. Bien rapidement, leur regards se posèrent avec insistance sur la jeune journaliste au répondant mordant. Sans doute s'inquiétaient-t-ils pour elle. L'idée plaisait plus ou moins à Kyle, il ne comptait menacer personne, il avait toujours été plus subtil que ça.
— Ah, vous tombez bien vous deux ! lança joyeusement Kyle à l'intention des deux hommes en costume, le regard malicieux.
Avant que l'un des deux collègues ne rétorque quoi que ce soit, bien trop pris au dépourvu, leur patron pris bien soin de reprendre la conversation qu'il avait débutée avec la jeune femme.
— Vous n'avez cas y aller avec Tic et Tac, je paris qu'ils se feront un plaisir de vous montrer les ficelles de votre nouveau terrain de
jeu.
— Jeu ?! Ce n'est donc qu'un jeu pour vous ?! hurla presque la journaliste, complétement dépassée par le comportement de son nouveau patron.
Pour seule réponse, Kyle se mit à rire légèrement. Il finit par reprendre un semblant de sérieux avant de replonger ses yeux bleus dans ceux atterrés de sa nouvelle employée.
— Tout peut être un jeu, c'est une question de perspective. lança le blond, le regard plus sombre, peut être plus sérieux.
La jeune femme ne semblait pas décidée à se soumettre. Elle croisa fermement ses bras contre sa poitrine et releva la tête, cherchant sans doute à se donner plus de contenance.
— Et tout le monde est sensé voir les choses selon
votre perspective, n'est-ce pas ?
Un second rire, puis un demis sourire.
— Excellent, êtes-vous prêtes à commencer la
partie ?
family above all, they saidLe crépuscule s'était tranquillement installé dans la 'paisible' ville de Canberra, aussi la faible lumière d'un lampadaire éclairait légèrement la façade sombre de la luxueuse demeure d'en face.
Que faisait-il ici déjà ? En voilà une bien bonne question que le jeune avocat se posait depuis deux bonnes minutes maintenant. Le regard hésitant, presque fuyant, il fixait la battisse dans laquelle il avait grandi avec une certaine appréhension qui ne lui était pas ordinaire. Pourquoi n'avait-il pas simplement agit comme d'habitude ? En refusant simplement et catégoriquement l'invitation. Comme le lâche qu'il était. Ce n'était pas comme si il ne l'avait pas toujours fait. Mais il était trop tard maintenant, il ne pouvait plus faire machine arrière.
Il se tenait là, devant cette immense grille noire, complétement perdu et incapable de prendre une décision. Ah, il était bien beau le brillant avocat en cette soirée. Où avait bien pu aller se cacher l'homme de prestance si sûr de lui et si charmeur qui déambulait les trottoirs, la tête haute, le regard joueur ? Voilà ce qu'il en coûtait de prendre des décisions trop hâtivement, maintenant, il devait en assumer les conséquences... Chose, que, naturellement, il ne savait pas faire dans les normes et qu'il ne souhaitait pas le moins du monde savoir faire.
Après avoir laissé échapper un long soupir supposé lui redonner un peu du courage qu'il n'avait pas, il prit une décision.
Alors qu'il passait le portail, de violentes bourrasques commençaient déjà à faire ployer les vieux arbres de la propriété familiale. Il n'y fit pas attention plus que nécessaire et, après avoir monté bien rapidement les marches du perron, il pénétra dans la demeure. Il défit avec légèreté son surplus de vêtement et rajusta machinalement sa cravate noire. Son accoutrement était simple, pas bien différent de celui qu'il arborait en temps normal, quoiqu'un peu plus formel. Un costume élégant bleu foncé, une chemise blanche, une cravate et des chaussures habillées noires. Seuls ses cheveux avaient décidés de se rebeller un peu ce soir, preuve de sa longue hésitation dans le vent froid de la nuit. Des mèches bouclées d'un blond cendré venaient lui chatouiller le visage ça et là. Il entreprit rapidement de les remettre sur le droit chemin en passant sa main dans sa chevelure, vainement et un peu trop nerveusement à son goût. Ahh ce qu'il détestait ne pas être maître de lui même !
Kyle rajusta une dernière fois ses manches et entra sans plus de manières dans la grande salle. Il s'arrêta quelques secondes au milieu de l'entrée, et releva la tête avec élégance pour observer la foule à la recherche de têtes familières.
— Kyleeee ! hurla à son intention une voix bien trop aiguë pour ses oreilles sensibles.
Instinctivement, Kyle leva les yeux au ciel. Puis, comme il savait parfaitement comment allait se dérouler la suite, il fit volte face et ouvrit grands ses bras, les yeux fermés, les traits du visage froncés. Ainsi, il était prêt à encaisser les "coups" de la catastrophe ambulante, aussi connue sous le nom de Alison Dimer.
Quand celle-ci lui fonça dessus comme la furie qu'elle était, Kyle esquissa un petit sourire forcé et se mit à lui tapoter maladroitement le dos sans grande conviction.
— Tu m'as trop manqué ! lui confia la blonde, tout sourire.
Ah, vraiment ? Une esquisse de sourire se dessinait sur ses lèvres alors qu'il se mit doucement à essayer, oui 'essayer', de détacher les bras féminins qui venaient de s'être emparer fermement de son cou. Sa cousine avait toujours le don de l’embarrasser, c'était un fait. Si il était bien prouvé que le ridicule ne tue pas, sa chère cousine, elle, mènerait surement un jour à sa perte !
— On s'est vu hier... lui lança l'homme de Loi, l'air de rien.
Ce fut au tour de la cousine de rouler des yeux. Visiblement embêtée par le peu d'entrain dont faisait preuve son cousin à la saluer. Elle se détacha d'elle même de son cou et vint lui coller deux énormes bisous sur chacune de ses joues, ayant rapidement retrouver sa jovialité habituelle.
— Oh ça va ! Fais pas ton rabat joie !
Kyle ne lui répondit pas, bien trop occupé à essuyer ses joues à l'aide du tissu qu'il venait de retirer de sa poche. Une expression d'agacement se lisait maintenant clairement sur ses traits, pourtant, il ne pouvait pas nier que l'apparition de sa cousine lui avait au moins fait perdre sa nervosité passagère.
— Tu sais ce qu'il se passe ici ? lui demanda finalement Kyle calmement.
— Eh bien, hésita la blonde, à vrai dire, cette fête est en l'honneur de Mélo.
Évidemment. A quoi s'était-il attendu après tout ? Il n'a toujours été question que d'elle.
Les sourcils froncés et le regard aussi sombre qu'il lui était permis d'être, Kyle ne se rendit pas immédiatement compte que sa cousine aux jolis cheveux d'or avait tenté de lui adresser à nouveau la parole.
— Excuse moi Alison.
Il lui offrit un joli sourire et tourna sur lui même avec élégance. Puis, sans attendre davantage, il lui faussa compagnie pour s’engouffrer dans la foule d'invités.
Une fois les escaliers montés, les quelques invités bousculés, les immenses sourires et fausses excuses accordés, il mit la main sur l'élue de la famille. Elle était là, parfaitement habillée, parfaitement coiffée, assise gracieusement sur un fauteuil presque aussi chic que sa personne.
Mélodie Dimer. Femme médecin de renommée mondiale, aussi aimante que aimée. Mariée à un homme d'affaire écossais des plus droit et charmant, Matt Goldroy. Mère parfaite de deux merveilleux enfants, Esteban et Maria.
La fille parfaite. Sa détestable grande sœur.
Leurs regards se rencontrèrent et s'assombrirent quasiment au même moment.
Mélodie brisa le contact la première. Elle n'avait jamais été douée à ce jeu là. Il fallait bien qu'il y ait au moins une chose que Kyle fasse mieux que l’héritière. Jouer. Et puis, c'était tout ce qu'il était aux yeux de la famille après tout; un grand gamin qui s'amuse avec les mots et les sentiments.
Puis le son de la voix rauque de Josh Jeffrey Dimer se fit entendre et ce dernier apparu aux côtés de sa fille tant chérie, le sourire éblouissant d'amour.
C'est à cette vue que le mépris de Kyle sembla atteindre son apogée.
La mâchoire contractée, le regard meurtrier, le si imperturbable Kyle Dimer avait perdu tout de sa célèbre contenance. Il ne pouvait tout simplement pas rester ici. C'était une erreur, il n'avait vraiment rien à faire ici. Il devait partir. Fuir. Il avait toujours été doué pour ça. Il ne savait faire que ça. Faire preuve de duperie et de lâcheté. Alors il ne lui restait plus qu'à mette en place le seul et unique plan qui le sortait de toutes sortes de situations non désirables. Prendre la fuite.
— Où est-ce que tu crois aller comme ça, fils ?
Finalement, ce ne serait peut être pas des bras de son agaçante cousine qu'il dépérirait.