i can't believe he's gone ~ ft. Jo

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I can't believe he's gone

Billy & Johanna

Que deux semaines s'étaient écoulées depuis que la terrible nouvelle s'était abattue, dévastant l'existence de Billy tel un puissant tsunami terrassant tout se trouvant sur son passage. Il ne s'en était pas encore remis. Oh! Il ne s'en remettrait probablement jamais. La perte d'un être cher, c'est une douleur aigüe, plus puissante que n'importe quelle douleur physique. Elle nous déchire jour comme la nuit et sa guérison est longue. La cicatrice qu'elle laisse ne disparaitrait jamais; la souffrance s'estomperait mais ne nous abandonnerait jamais. Il lui arrivait de se lever en pleurant la nuit, car le visage de son défunt frère hantait ses rêves comme ses cauchemars.

Ce matin-là, il était particulièrement irritable. Billy n'avait pratiquement pas dormi de la nuit, gracieuseté de son sommeil agité et des pleurs qui déchiraient le silence alors que la lune dominait encore le ciel. Il s'était levé contre son gré; il avait un rendez-vous chez le notaire dont il se serait bien passé. Depuis qu'il avait appris le décès de son frère, Billy n'avait plus envie de rien faire. La motivation qu’il avait jadis s’était évanouie; il n'avait plus envie de travailler, de manger ni même de respirer. Se lever du lit lui prenait toute l'énergie qu'il avait. Il se sentait comme un veau se rendant à l'abattoir. À l'exception qu'il était parfaitement conscient de ce qu'il vivait. Il aurait aimé redevenir un enfant; vivre dans l'ignorance et dans un monde d'arc-en-ciel et d'amour semblait beaucoup plus attrayant, quoique complètement mensonger. Mais il aurait échangé sa réalité pour ce monde imaginaire, même si celui-ci ne serait qu’éphémère. Il ne désirait rien de plus que d’échapper à l’obscurité qui l’enveloppait et le faisait suffoquer. Chaque seconde était douloureuse, car il ne pouvait s’empêcher de se rappeler que son frère n’était plus, que la personne avec qui il partageait tout n’était désormais que songe du passé.

Billy se rendit chez le notaire, le coeur à l’envers et la mine basse, prêt à prendre ses jambes à son cou à tout moment. Il n’avait pas envie de sortir de chez lui; il désirait continuer à s’aventurer dans les nombreux souvenirs qu’il avait accumulés dans une pièce de sa nouvelle demeure. Il avait récemment été cueillir les effets personnels de Thomas à son appartement; ces derniers feraient l’objet d’un partage dont Billy et Johanna devaient s’occuper, tout deux responsables sur le testament. D’ailleurs, cela Billy ne l’avait jamais compris; pourquoi Thomas avait-il décidé de les mettre tous les deux sur son testament sachant qu’ils étaient comme chat et chien? Peut-être était-ce pour assister à un spectacle saugrenu qu’il se réjouirait d’observer de l’au-delà. C’était donc à reculons que Billy se rendait chez le notaire; il appréhendait une avalanche d’émotions qu’il peinerait à contrôler.

Codage par Emi Burton

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Billy & Jo'

Comment vous expliquer comment je suis me retrouvée hier au soir, bourrée et prête à me faire tatouer ? Et bien tout à commencé ce matin quand j’ai reçue un message de mon amie Riley qui m’invitait à passer chez elle ce midi. À la base, nous devions seulement manger un bout, histoire de se voir en dehors du boulot. Pourtant, ça s’est finit d’une toute autre manière. En effet, j'étais complètement abattue, je devais m'occuper du testament de Thomas. Mon amie a voulu me remonter le moral alors elle nous a organisé une petite soirée. Nous avons donc déjeuné en compagnie de Big Tom et Big Dan, nos deux énormes verres de vin remplis à ras bord. Nous avons continué à les remplir toute l'après-midi, jusqu'à que nous décidions de sortir.

Nous nous sommes dirigées vers le parc où nous avons offert un petit concert aux passants. Nous avons chanté du Madonna, du Justin Timberlake. Oui, nous avons chanté Sexy-back avec une petite chorégraphie au passage. Je trouvais ça à l’instant T très amusant mais, je suis sûre que j’assumerais nettement moins demain. Toute pensée rationnelle quitte mon être quand Riley me hurle qu’elle a envie de se faire un tatouage. J’approuve à cent pour cent. L’alcool aidant, je trouvais cette soirée parfaite pour me faire tatouer quand Riley émit l’idée. Hors d’haleine après avoir couru jusqu'au salon de tatouage, nous avions pénétré dans le bâtiment. Mon amie a eu quelques propositions à me soumettre très fine et philosophique comme « on s’en bat les boobs » « je vous emmerde tous » « je suis juste tellement fabuleuse ». Donc j’avais le choix, si je l’écoutais, entre vulgarité ou mégalomanie. Comment choisir ?

Quand le tatoueur se dirigea enfin vers moi, (j’avais l’impression d’avoir attendue des jours) ma vue se brouilla et j’éclatai de rire en hurlant "Ouh je suis complètement décalquée !" J’imagine que ce n’est pas la première fois que le jeune homme se retrouve face à un client bourrée. Mais, je le plains quand même, parce que je ne suis vraiment pas facile à gérer quand j’ai bu. Bon, j’avoue ne pas l’être non plus quand je suis sobre. Faut bien assumer ses défauts, non ? Je lui adressai un grand sourire, limite aguicheur, et déclarai : "Je veux un tatouaaaaaaage, un très très très très très très très jolie tatouage !" C'est la dernière chose que je me rappelle de cette soirée.

Un réveil retentit. Il hurle tellement fort que j'ai l'impression qu'il va me percer les tympans. J'ouvre difficilement les yeux pour me rendre compte que je ne suis pas chez moi. Quand je me retourne dans le lit, une soudaine douleur me transperce la hanche. J'y découvre alors un pansement alors que j'entends quelqu'un grogner à côté. Je sursaute, me demandant ce que j'avais bien pu faire hier soir quand je reconnais la voix de mon amie Riley. Il nous faut une demi-heure pour nous décider à sortir du lit. Et dix autres bonnes minutes pour nous rappeler de la moitié de la soirée. Alors que je prenais soin de me débarbouiller quelque peu, ignorant mon mal de crâne carabiné, j'essaye tant bien que mal de me souvenir du pourquoi nous en sommes arrivées là. Alors, soudain, ça me revient. Quelle horreur, je suis en retard ! Thomas ! Sa succession ! C'est pas vrai ! Alors, ni une, ni deux je sors en trombe de la salle de bain, me cognant au passage, ce qui réveille la douleur lancinante sur ma hanche gauche. Je ferme les yeux, dépitée. Le dernier souvenir que j'ai de notre petite soirée entre filles est de me retrouver dans un salon de tatouage. Ne me dis pas que... Oh non... C'est pas vrai... J'enlève délicatement le pansement jusqu'à trouver sur ma hanche un tatouage. Ce sont des initiales : TT. Thomas Tomson. "C'est pas vrai... Qu'est-ce que j'ai fais ?" Je secoue la tête pour me reprendre. Pas le temps de me lamenter, j'ai fait une connerie et on verra comment la rattraper plus tard. Pour le moment, il faut que je me rende chez le notaire et pronto !

Complètement dépitée, je pénètre dans le bâtiment. Cette histoire de tatouage me revient sans cesse en mémoire. Je sais que beaucoup de gens se font tatouer le prénom d'un proche décédé en leur mémoire mais, ce n'est pas mon genre. Un tatouage c'est définitif et je n'aime pas ce qui est immuable... En retard, je me force néanmoins à ne plus y penser alors que je toque à la porte pour trouver Billy seul dans le bureau. Apparemment l'avocat est encore plus en retard que moi. "Salut." Je marmonne presque. Je n'ai déjà habituellement aucune envie de voir Billy mais alors là... Entre mon mal de crâne carabiné et l'occasion, je crois que je préfèrerais encore me tirer une balle. "Ça va bientôt commencer ?" Lorsque je m'assois la douleur se fait ressentir une nouvelle fois au niveau de ma hanche. Je ne peux pas m'empêcher de grimacer. "Bordel." Je jure sans même m'en rendre compte. Je me racle alors la gorge comme si ne rien était et déclare : "J'espère que ça se finira vite." Oh oui, si ça s'éternise, je risque de ne pas tenir. La dernière chose dont j'ai envie, c'est de me mettre à pleurer, sans raison, comme je le fais depuis plus d'un moi maintenant. J'ai décidé que je ne pleurerai plus et je compte bien m'y tenir. "Ah et je préfère te prévenir, tu n'as pas intérêt à jouer au con comme tu as l'habitude de le faire, ce n'est vraiment pas le moment." Je sais que je suis tout à fait détestable en ce moment même mais, je ne peux pas m'en empêcher. J'ai trop de mal à gérer mes émotions. Il y a la mort de Thomas et il a aussi... et bien... Billy. Je ne l'ai jamais beaucoup aimé, ça c'est sûr, il m'a toujours agacé. Mais, ce n'est pas tout. Depuis la fameuse nuit de mon anniversaire je ne me sens plus très à l'aise en sa présence. C'est sans doute pour ça que j'évite son regard en ce moment et que j'ai tout fait pour minimiser nos rencontres.

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Billy & Johanna

Billy n’avait pas le sens de l’orientation inné. Cela lui prit une bonne vingtaine de minutes à parcourir les rues à chercher le cabinet du notaire. Son fichu GPS semblait ne pas vouloir accélérer le processus, le relançant plusieurs fois sur des chemins différents. Exaspéré, il opta plutôt pour garer son véhicule et chercher à la bonne franquette, c’est-à-dire en marchant dans le quartier en quête du fameux bureau; marcher lui permettait de souffler un peu et Dieu sait qu'il en avait besoin. Il redoutait l’heure qu’il allait passer avec Johanna. Il n’avait pas du tout envie d’endurer son attitude ni même d’entendre sa voix qui allait fort probablement lui causer un puissant mal de tête. S’il avait pu, il aurait injurié son frère pour avoir eu l’imbécilité de les inscrire tous les deux comme mandataires de son testament. Thomas avait toujours été un garçon brillant, mais là… il avait été complètement idiot.
Billy finit par trouver le petit bureau qui se trouvait au sous-sol d’un immeuble. Les escaliers qui menaient vers la porte d’entrée du minuscule cabinet n’étaient pas les plus voyants et l’adresse était cachée par des broussailles d’arbre qui nécessitaient une attention imminente. Billy n’était pas surpris que son frère avait décidé de choisir le notaire le plus miteux, pourvu qu’il pourrait plutôt investir ailleurs. Il ne devait pas non plus s’attendre à mourir aussi jeune, évidemment.
L’ouverture de la porte déclencha une petite sonnette et la secrétaire leva les yeux vers l’intrus nouvellement arrivé. De son index, elle poussa ses épaisses lunettes noires vers le creux de son nez et gratifia Billy d’un sourire un peu trop joyeux. « Je viens pour le rendez-vous de dix heures », lui dit-il en s’avançant vers le bureau. L’absence de gaité dans la voix de Billy lui value un drastique changement d’attitude de la part de la dame qui opta plutôt pour une mine assez monotone, dénuée de la joie qu’elle exprimait quelques secondes auparavant. Peut-être s’attendait-elle à ce que le prochain client vint pour l’achat d’une nouvelle maison - c’en était pourtant tout autre. Elle lui fit signe d’entrer dans le bureau du notaire et lui précisa que ce dernier allait arriver sous peu. Il prit place sur le siège de cuir face au bureau et s’y affala comme s’il revenait d'une longue expédition. Il était exténué par la lourdeur du poids qu’il supportait depuis ces deux dernières semaines. Il n’en pouvait plus de se sentir étouffé, de sentir qu’il était sur le point d’éclater en mille morceaux. Il n’aurait jamais cru qu’une chose aussi difficile allait s’abattre sur lui et surtout, il ne s’attendrait jamais à ce que cette chose soit le décès de son frère jumeau.
Billy fixait le portrait de famille qui était fièrement posé sur le bureau du notaire. Il ne pouvait cesser de remarquer à quel point ils avaient tous l’air heureux. Il avait l’impression que la vie voulait tourner le couteau dans la plaie, y faire jaillir le sang qui pourtant avait arrêté de s’écouler. Regarder cette photo lui faisait terriblement mal et pourtant, il ne pouvait dévier son regard. Ce fut le craquement de la porte qui le ramena à la réalité. Johanna entra dans la salle pour rejoindre Billy sur le siège adjacent. Il ne lui fit qu’un signe de tête pour la saluer. Le jeune homme n’avait obstinément pas envie d’être avec elle. « Le notaire devrait arriver bientôt », lui répondit-il d’un ton sec en déposant derechef son regard sur le portrait qui lui suscitait tout l’intérêt du monde. Il ignora ensuite ses commentaires subséquents, essayant tant bien que de mal de ne tout simplement plus entendre sa voix. Toutefois, son dernier commentaire créa une décharge dans le corps de Billy. Ces paroles vinrent profondément le chercher et créa une boule de feu au fond de sa gorge. Comment osait-elle lui dire une telle chose alors qu’il avait envie de s’effondrer au sol et de pleurer? De retourner chez lui pour s’affaler sur son lit en espérant ne plus se réveiller? Il tenta tant bien que de mal de filtrer les pensées qui allaient et venaient dans sa tête. La frustration devait très certainement se lire sur son visage tellement il fulminait. « Ton attitude de merde, tu peux te la mettre où je le pense. », dit-il tout simplement entre ses dents, le corps complètement crispé. Il avait envie de lui faire avaler le testament tellement il était fâché. Ses émotions étaient à vif; n’importe quel commentaire déplacé pouvait le faire réagir de façon imprévisible et agressive. Il était un lion prêt à attaquer à tout moment.

Codage par Emi Burton

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Billy & Jo'

"Le notaire devrait arriver bientôt." Encore heureux pensai-je. Son ton sec a le don de m'irriter encore plus que je ne le suis déjà. En réalité, j'ai parfois l'impression que tout son être à été conçu pour me taper sur les nerfs, c'est hallucinant. Je me résous néanmoins à prendre place à côté de lui pour attendre le notaire. À peine quelques banalités plus tard, nous commencerons déjà à nous disputer. "Ton attitude de merde, tu peux te la mettre où je le pense." Je me tourne vivement vers lui, levant les mains en l'air, outrée. "Tu es vraiment..." Je serre les poings. Tout un flot d'insultes menacent de sortir de ma bouche mais je décide de me contenir. On est pas là pour ça, je me dois de rester calme : pour Thomas. "Tu sais quoi ? Laisse tomber." Je lève les yeux aux ciels tout en me concentrant sur un tableau, se trouvant à l'exact opposé de là où est assit Billy.

Dix minutes passent et nous sommes toujours en train d'attendre. Je commence à m'impatienter pour être honnête, voilà pourquoi je tapote ma cuisse avec un crayon trouvé sur le bureau. Sentir la présence de Billy tout à côté me rend fébrile, j'ai beau essayer de me comporter comme une adulte mais, les mots qu'il a prononcé plus tôt ne cessent de me revenir en mémoire. Attitude de merde, mon cul ouais ! Comment peut-il se permettre de me dire ça, à moi ?!? De nous deux, c'est lui le crétin ! Un des plus grandes mystères de ce monde restera pour moi le suivant : comment Billy peut-il être le jumeau de Thomas ? Ils sont si différents. Thomas m'a toujours apaisé, il me faisait rire, rien n'était jamais compliqué. Avec Billy, c'est tout le contraire, il m'agace outre mesure et me donne l'impression que je vais exploser à tout moment. Plus je ressasse tout ça, plus le mouvement du crayon que je frappe contre ma cuisse s'accélère jusqu'à-ce que je ne puisse plus me contenir. "Attitude de merde ? ATTITUDE DE MERDE !" Je croise les bras. "Comment tu peux si... argh !" Je me crispe alors et, sous le coup de la frustration, une larme coule. Et puis une autre. Si bien que je commence à pleurer doucement. "Tu crois peut-être que tout ceci est facile pour moi ?" Je triture le crayon si fort qu'il se brise. "Il n'était peut-être pas de mon sang mais, c'était tout comme." Je soupire, les yeux clos, et pendant quelques secondes je reste ainsi. Faisant cela, je prends assez sur moi pour arrêter de pleurer. Je me suis promise de ne pas lâcher prise et je m'y tiendrai. Tout un tas de souvenirs de Thomas me reviennent alors en mémoire y compris le nombre incalculable de fois où il m'a demandé de faire des efforts pour m'entendre avec son frère. "Bon puisque Thomas nous a désigné tout les deux pour s'occuper de sa succession, essayons de ne s'écharper." Je crache ces mots avec un tel dédain qu'il prouve que je ne suis pas sûre de la viabilité de ma proposition. Du plus loin que je me souvienne, on s'est toujours envoyé sur les roses Billy et moi.

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Billy & Johanna

Pourquoi fallait-il qu’une telle chose arrivât? La vie allait pourtant très bien à Lunel. Il s’était trouvé un poste qu’il adorait - quoique l’agence de recherche avait des institutions à travers le monde, dont en Nouvelle-Zélande -, et il ne comptait pas nécessairement quitter la France. Du moins, pas pour le moment. Il ne pouvait toutefois pas nier qu’il était bon de revoir la terre paternelle, mais il aurait aimé que ces retrouvailles se fassent sous d’autres circonstances. Des circonstances qui n’entouraient pas la mort d’un être cher, et encore moins, de son frère. Ses passages en Nouvelle-Zélande étaient toujours des moments festifs. À chaque été, les Tomson s’y rendaient pour y revoir leurs amis ainsi que leur famille, et y vivre des moments inoubliables. Billy se demandait ce qu’il avait fait pour mériter une telle chose. Pourquoi la vie avait-elle décidé de s’abattre sur lui d’une si horrible façon? On venait de lui couper l’oxygène qui lui permettait de respirer; il agonisait. Il se sentait aspiré dans un trou noir sans possibilité de s’accrocher à quelque chose qui l’empêcherait de passer de l’autre côté. Même si Billy était entouré de sa soeur, ses parents et ses amis, il se sentait profondément seul. Car sans son frère, il n’était rien. C’était comme une paire de chaussures; lorsque l’un d’elle est perdue, à quoi bon s’en servir?
Billy demeura silencieux, tenta tant bien que de mal de se calmer. Il essaya de s’apaiser, de laisser la frustration quitter son corps de façon paisible sans causer une scène qui pouvait facilement être évitée. De son côté, Johanna était tendue. "Tu crois peut-être que tout ceci est facile pour moi ? », lança-t-elle avec les larmes qui lui montaient aux yeux. "Il n'était peut-être pas de mon sang mais, c'était tout comme. », continua-t-elle. La tristesse se lisait dans ses yeux; Billy savait qu’elle tenait énormément à Thomas. D’ailleurs, il avait toujours douté que quelque chose se passait entre ces deux-là et ce quelque chose n’était pas que de l’amitié. Il se tourna vers elle en soupirant et d’une voix anormalement calme il répliqua: « Mon frère est mort et je ne peux pas comprendre comment tu aurais pu penser que j’aurais voulu faire le con ». Billy voulut poursuivre, mais les larmes lui montaient aux yeux. Il n’aimait pas pleurer devant les autres. La seule personne qui l’avait vu pleurer - autre que ses parents et Sage - c’était Noa. Et la situation entourant cette crise de larmes étaient bien fortuite. En tant normal, Billy se confinait dans sa bulle personnelle, loin de tout le monde. Si les larmes s'échappaient, le silence n’en était que l’unique témoin. Encore victime de l’obscurité dans laquelle était plongée son âme, Billy se redressant sur le siège et posa ses yeux à nouveau sur la photo, une larme coula lentement le long de sa joue gauche, opposée à Johanna. Il s’empressa de l’essuyer du revers de sa main. "Bon puisque Thomas nous a désigné tout les deux pour s'occuper de sa succession, essayons de ne s’écharper. », rajouta-t-elle ensuite. Billy soupira et hocha positivement de la tête. Il ne servait à rien de se prendre la tête avec cela; Thomas était mort et même s’il se battait incessamment pour nier la réalité, rien ne le ramènerait. Ce testament était le prolongement de ses derniers souhaits. C’était tout ce qui restait de son âme-soeur; Billy ferait tout pour honorer sa mémoire.

Codage par Emi Burton

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Billy & Jo'

"Mon frère est mort et je ne peux pas comprendre comment tu aurais pu penser que j’aurais voulu faire le con." Je soupire, lasse. Je ne sais pas, je ne sais plus. Honnêtement, je suis trop perturbée pour savoir réellement ce que je dis. J'essaie vraiment de mener de nouveau une vie normale. J'ai dégotée un boulot, un nouvel homme dans ma vie, un bungalow tout ce qu'il y a de plus mignon. J'avance ou tout du moins j'en donne l'illusion. Le tout nouveau tatouage ornant douloureusement ma hanche gauche me prouve le contraire. J'ai beau tenter de me convaincre que tout va bien, que la mort fait parti de la vie, rien n'y fait. Il me manque terriblement, tant que j'ai l'impression d'avoir un trou béant dans la poitrine, à la place de mon coeur. On reste un long moment, ainsi, en silence, sans qu'aucun de nous ne parle. "C'est que je ne te comprends pas." Je baisse les yeux vers le sol. "Je ne t'ai jamais compris." Il m'est dur de m'expliquer mais, j'essaie de le faire. "Je... Il est important pour moi de ne pas foirer tout ça, pour Thomas, et je... Enfin, on a jamais formé une bonne équipe tout les deux, tu le sais. Et bah... ça a tendance à me faire stresser." Je me passe la main dans les cheveux en soupirant. "J'aime faire comme si je gérais tout ça très bien mais, c'est faux." Je baisse la tête pour jeter un coup d'œil à mon ventre, là où se trouve le tatouage. Je ne gère pas du tout. Vraiment. Il me coûte de dire ce qui va suivre mais, je me sens obligée de le faire. "Je sais que tu adorais ton frère, je n'en ai jamais douté." Je hoche la tête de manière déterminée.

Le bruit de la porte qui s'ouvre me fait sursauter quelque peu. Je détourne les yeux de Billy pour voir le notaire prendre place à son bureau. "Nous allons pouvoir commencer." Il tient dans sa main une feuille qu'il commence à lire. "Il a laissé une note. D'après ce que j'ai y ai lu, c'est très important pour lui que vous vous occupiez de cette succession ensemble. Voilà pourquoi je vous ai contacté tout les deux." Il s'éclaircit la gorge. "Vous avez-il déjà parlé de ce qu'il tenait à léguer après sa mort ?" Je secoue légèrement la tête. "Pas à moi et toi ?" Je me tourne vers Billy pour savoir ce qu'il en est. "Très bien commençons. Voyons ensemble ce qu'il en est pour les biens immobiliers. Il lègue à sa soeur Sage Tomson son appartement à Island bay, Wellington. Il lègue en suite sa presse Le Mag', Island bay, Wellington, à parts égals, à vous Johanna Wade Cassel et à vous William Tomson. Il insiste d'ailleurs sur le fait que.... la presse ne puisse pas être vendu avant une période de deux mois minimum. Si vous espérez pouvoir en retirer des bénéfices à la vente, il faudra essayer de la faire tourner pendant ce laps de temps." Je manque de m'étouffer. "Pardon ?!?" J'ai tellement chaud tout d'un coup, ma respiration s'accélère, j'ai du mal à respirer... "Vous pouvez répéter ?" Ça doit être une erreur, ce n'est pas possible.

Dernière édition par Johanna Wade le Dim 22 Jan - 10:13, édité 1 fois

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Billy & Johanna

Billy était dépassé par les événements. Il est vrai que Jo et lui n'avaient pas toujours bien travaillé ensemble. Ils étaient carrément deux contraires. Ils se chamaillaient en permanence et aucune de leur rencontre n’était dénuée de querelles et de débats houleux. Il pouvait comprendre en quoi la situation pouvait causer du stress à la jeune femme. Il ne pouvait également pas se mentir; il croulait sous une tonne d’angoisse. Celle-ci, mélangée à la tristesse laissée par le départ hâtif de son frère, était trop dure à supporter. Son dos était prêt à casser sous tout ce poids. Il se sentait comme s’il venait de vieillir de cinquante ans en l’espace de quelques semaines. Non seulement était-il physiquement et mentalement épuisé, mais les cernes sous ses yeux ne pouvaient tromper personne. « Alors tâchons de faire honneur à ses derniers souhaits », souffla-t-il comme si ces paroles lui avaient pris tous les efforts qui lui restaient.
Derrière lui, il entendit la porte qui s’ouvrit. Le notaire entra dans la pièce en s’excusant de son retard. Billy ne prit même pas la peine de l’excuser. Son absence avait laisser place à une discussion insupportable qu’il aurait bien aimé avoir évité.
L’imposant homme prit place derrière son bureau et ouvrit un dossier. Il plaça ses lunettes sur son nez puis se racla la gorge avant de commencer son baratin de notaire. La note ne surprit point Billy. En effet, il aurait été surprenant qu’il se retrouvât avec Jo dans ce bureau si ce n’était qu’il avait spécifiquement insisté qu’il travaillât ensemble sur son testament. Il ne comprenait toutefois pas le pourquoi de cet entêtement qu’il jugeait tout à fait ridicule. Peut-être Thomas était-il tombé sur la tête lorsqu’il s’était lancé dans la rédaction de son testament. Les paroles du notaire qui suivirent vinrent confirmer ses dernières pensées; il n’avait pas composé son testament dans ses états normaux. Sa presse? À lui et Johanna? Avait-il oublié que « Johanna », « Billy » et « travail d’équipe » n’avaient jamais eu de sens dans une même phrase? Billy sursauta sur sa chaise à l’entente de cette déclaration. N’avait-il également pas oublié que Billy était astrophysicien et que conséquemment, la rédaction et la gestion n’était aucunement ses domaines de prédilection? Il comprenait bien que c’était tout à fait le genre de trucs qui pouvait intéresser Johanna, mais pour sa part, il en avait une aversion. Le jeune homme avait toujours eu du respect pour la prometteuse carrière de son jumeau, mais jamais n’aurait-il réalisé un changement de carrière pour le suivre dans ces audacieux projets. « Monsieur, il a fort possiblement une erreur. », lança Billy, complètement déconcerté. Il ne pouvait pas croire qu’une telle affirmation ait pu se glisser dans le testament de Thomas. C’était au-delà de l’entendement. « Mon frère sait que le domaine journalistique et tout ce tralalas n’est pas ma tasse de thé. Il ne m’aurait jamais légué sa presse… », enchaina-t-il toujours aussi confus. Son regard se tourna vers Jo qui exprima la même réaction. « Comment pouvait-il penser une seconde que ça pouvait être une bonne idée? », demanda-t-il à Jo. Une entité malicieuse avait forcément pris possession du corps de Thomas au moment de l’écriture de ce testament. C’était la seule explication possible.

Codage par Emi Burton

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Billy & Jo'

"Alors tâchons de faire honneur à ses derniers souhaits." Ça semble être une bonne idée. Il faut se monter sérieux et consciencieux, ainsi, tout se passera bien. Çe n'est qu'une épreuve de plus à passer. Et après cela ce sera fini, il n'y aura plus rien à faire. On pourra tourner la page. Ou tout du moins essayer. Je me raccroche à cela quand j'entends le notaire commencer. Mais bien vite, je déchante et je ne suis pas le seule. Il nous a laissé sa presse...? Comment ? Quoi ? Qu'est-ce qui a pu lui faire croire que ce serait une bonne idée ? Il est complètement fou ? Comment a-t-il pu croire que je sois capable de gérer une affaire ? J'ai toujours été allergique aux responsabilités et voilà qu'il me fait ça. À moi. Pire encore il tient à ce que je m'en occupe avec Billy... Billy ! "Monsieur, il a fort possiblement une erreur." Je hoche la tête vivement, prise de panique. "Oui, oui, une erreur." Le notaire reprend la parole. "J'ai bien peur que non, c'est écrit noir sur blanc." C'est atour de Billy de s'exprimer. "Mon frère sait que le domaine journalistique et tout ce tralalas n’est pas ma tasse de thé. Il ne m’aurait jamais légué sa presse…" J'ai l'impression que tout s'enchaîne bien trop vite. Je ne comprends pas tout, je suis quelque peu ailleurs. Néanmoins les paroles de Billy font écho en moi. En effet, ça semble tout à fait ridicule comme choix. Billy a bien d'autres choses à faire, il a un de ces métiers qu'on définit de "carrière". Et autant dire que ce qu'il fait n'a aucun rapport avec la presse. "Il est stipulé que vous, William Tomson et Johanna Wade serez les gestionnaires de cette affaire. Il en convient donc de conclure que vous pourrez continuez vos activités respectives. Il faudra simplement que vous preniez garde à faire tourner la presse. Cela vous semble-t-il plus claire ?" Je soupire. "Pas le moins du monde." Je ne comprends plus rien pour être honnête. "Comment pouvait-il penser une seconde que ça pouvait être une bonne idée ?" Je ris jaune. "C'est là toute la question." Je fronce les sourcils, croisant également les bras. "Et on devrait s'en occuper ensemble ?" Je me tourne vers le notaire, confuse au possible. "Oui vous avez tout deux un pouvoir décisionnaire égal. Si je puis me permettre une interprétation personnelle, il semblerait qu'il tienne à ce que vous travailliez main dans la main." Je grogne, dépitée. Cette journée s'annonce décidément très mal. "Alors il ne devait pas avoir toute sa tête." Billy et moi, ensemble : quelle grosse blague. "Lui et moi ne pourront jamais arriver à travailler ensemble." Le notaire sourit. "Il n'y a rien qu'on ne puisse faire avec un brin de motivation." Je marmonne. "Il doit bien y avoir un moyen d'échapper à ça ?" Il faut régler ça et vite. "Une close ou que sais-je ?" Le vieil homme secoue la tête. Je me tourne vers Billy. "Fais quelque chose." Je le regarde paniquée, j'ai besoin qu'il trouve une solution ou je risque de me sentir mal. Il faut qu'il arrive à faire l'impossible, oui il le faut.

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Billy & Johanna

Billy se sent complètement désemparé, dénué de tous moyens. Non seulement devait-il gérer le deuil que la perte de son frère lui avait causé, mais celui-ci venait de lui ajouter une couche de stress supplémentaire dont le jeune homme se serait bien passée. S’il n’avait pas fait carrière dans le domaine des affaires, c’était que l’intérêt était complètement absent. Il n’avait pas du tout envie de devoir gérer la presse de son frère, encore moins quand il n’avait aucune idée de comment cela fonctionnait. Thomas détestait tellement quand Billy lui montrait ses projets d’école; « C’est dans quelle langue, bordel? On n’y comprend rien », s’exclamait Thomas. Eh bien voilà que c’était désormais lui qui le plaçait devant un immense projet qui lui paraissait indéchiffrable.
À côté de lui se trouvait une Jo tout aussi paniquée. Pour une des rares fois, ils étaient en accord l’un avec l’autre; Thomas avait perdu la tête et il n’y avait aucun moyen pour que cette collaboration pût fonctionner. Ni Jo ni lui n’avaient envie de travailler ensemble, et encore moins dans quelque chose qui leur était parfaitement inconnue. Les moues paniquées de Jo et de Billy ne semblaient pas susciter quelconque empathie de la part du notaire. En réalité, cela ne lui suscitait aucune émotion. « Il est stipulé que vous, William Tomson et Johanna Wade serez les gestionnaires de cette affaire. Il en convient donc de conclure que vous pourrez continuez vos activités respectives. Il faudra simplement que vous preniez garde à faire tourner la presse. Cela vous semble-t-il plus claire ? », expliqua le notaire. Ce dernier semblait convaincu que cet éclaircissement aurait eu comme résultat de calmer la panique qui semait dans l’esprit des deux jeunes adultes. Pourtant, cela ne les calma aucunement. Quelles que soient les responsabilités que le testament lui attribuait envers la presse, c’était trop. Billy n’avait ni la tête ni le temps de s’investir dans un tel projet. Car même s’il ne devait que la faire tourner, cela nécessiterait de l’adaptation, d’étudier le fonctionnement de la presse et d’apprendre les principes de gestion. Il n’y connaissait rien et n’avait aucunement envie d’approfondir ses connaissances. « Lui et moi ne pourront jamais arriver à travailler ensemble. », répliqua Jo. Billy hocha positivement de la tête, en total accord avec les propos de Johanna. C’était comme faire travailler un chat un chien ensemble; l’un finirait par dévorer l’autre. « Il n'y a rien qu'on ne puisse faire avec un brin de motivation. », dit le notaire. Billy se retint de rire. Mais quelles balivernes! De ses yeux paniqués, Jo lui supplia de faire quelque chose. Mais que pouvait-il faire? Ses mains étaient aussi liées que les siennes. « Il n’y a pas moyen que l’on refuse cette clause du testament? Ou qu’un gestionnaire par interim ne soit nommé? Je ne crois pas être en mesure d’assurer une telle responsabilité », répliqua Billy. Il n’y connaissait rien dans le domaine juridique, mais il osait espérer qu’il n’était pas forcé de répondre aux moindres écrits du testament qui, doit-on le rappeler, a été écrit unilatéralement, sans consultation des principaux intéressés.

Codage par Emi Burton

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I can't believe he's gone
Billy & Jo'

"Il n’y a pas moyen que l’on refuse cette clause du testament? Ou qu’un gestionnaire par interim ne soit nommé ? Je ne crois pas être en mesure d’assurer une telle responsabilité." Je joins les mains dans une prière silencieuse, espérant, que dis-je, suppliant pour que le notaire réponde à la positive. Malheureusement pour nous, il ne semble pas décidé. "J'ai bien peur qu'il n'y ai aucun recours." Lasse, je soupire. "Donc concrètement, pendant deux mois, c'est Billy et moi qui gérons ce truc et après on pourra le vendre ?" Le notaire sort quelques papiers pour les montrer. "En effet, c'est stipulé ici." Je n'y comprends strictement rien mais je veux bien le croire sur parole. Plus vite on acceptera la sentence, plus vite on pourra partir d'ici. Oh oui. "Du coup tout est bon ? On peut partir ?" Je ne cache aucunement mon empressement. J'ai mal au crâne, mon tout nouveau tatouage me démange, je suis triste irritée et je n'ai surtout strictement aucune envie d'être là aujourd'hui. "Il reste seulement de la paperasse à remplir, après cela vous pouvez vaquer à vous occupations." Je bougonne. "Génial..." Nous nous pressons de remplir les papier Billy et moi. Une heure passe et nous pouvons enfin sortir de là. Arrivé à l'entrée du bureau, je me tourne vers Billy. "Bon, je suppose qu'il faudra qu'on se voit pour parler de cette presse..." Je sors à la hâte ma carte de bus, n'ayant pas le permis. "Tu n'auras qu'à m'appeler." Bien vite, je me mets en marche. "À plus." Je ne lui adresse même pas un regard, je n'en ai pas la force. Cette annonce a été celle de trop, j'ai seulement envie de me rouler en boule dans mon lit.

FIN

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