(Helbian#1) Le hasard fait parfois bien les choses.

n fin de journée, lorsque je quitte le journal ou je travail, j’aime faire du sport et plus particulièrement de la course à pieds. Je dois dire que ça me détend, bon, je l’avoue, en ce moment, je dois un peut me forcer pour me bouger les fesses, parce que j'ai du mal à trouver la motivation, mais je veille tout de même à y aller une fois par semaine. Aujourd’hui, justement, j’ai envie de me bouger, alors je passe rapidement chez moi me changer. Il faut bien le dire, une jupe et des bottes à talons, ce n’est pas tellement l’idéal pour courir. Bref, j’enfile un sweet shirt, un pantalon de jogging et des baskets, puis je noue ma chevelure brune en une queue de cheval. Le tout ne me prends que quelques minutes. Le chat n’a pas bronché pendant que je me changeais, c’est à peine s’il a levé la tête pendant que je le caressais. Une fois prête, je quitte mon appartement, et après un cours trajet en voiture, me voilà devant la plage. Lieu ou je me rends, chaque fois que je vais courir. Et ça fait bien vingt minutes que je cours, lorsque j’ai soudain l’impression désagréable de ne pas être seule. Je m’arrête tout net et je me retourne. Personne. Étrange, j’aurais pourtant jurer avoir entendu des bruits de pas. Mais étant donné que je ne me suis jamais remise de mon agression survenue l’année de mes dix-sept ans, peut-être que j’ai tout imaginé, que je deviens parano. Je reprends ma course, mais au bout de deux mètres, je m’arrête à nouveau, car la sensation d’être suivie est toujours bien présente et je dois bien l’avouer, j’ai peur. Évidemment, il n’y a personne. « Hey ! » je cris. « Il y a quelqu’un ? Je ne trouve pas ça drôle ! Montrez-vous ! Je vous préviens, je suis armée ! » je dis, toujours en criant. Armée, tu parles ! Je n’ai même pas une vulgaire bombe au poivre sur moi et la seule que je possède pour me défendre, c’est un bon coup de pieds. Bien sûr, je n’obtiens aucune réponse, ce qui me laisse à croire que les bruits que j’entends sont probablement ceux d’un animal. Néanmoins, je décide de faire demi-tour en prenant un autre chemin, et je fais à peine quelques pas que le bruit recommence. Ça bouge dans les buissons en face de moi et je pousse un cri de frayeur, incapable de bouger. Après ce qu’il m’est arrivé, allez comprendre pourquoi je me balade toute seule, bonjours l’imprudence !

Fabian & Helsie

orsque, après avoir fait demi-tour dans le but de vérifier si quelqu’un était bel et bien en train de me suivre, j’ai vite pousser un cri de frayeur en voyant les buissons devant moi se mettre à bouger. J’avais poussé un cri si fort que ça résonnait encore dans mes oreilles et au final, pour rien, car le responsable, n’était qu’un chien. Et un très beau chien, plutôt jeune, de race husky, on aurait dit un petit loup, il était trop mignon. Je n’avais pas dû lui faire bien peur, il était simplement assis sur son derrière, à me regarder, j’imagine qu’il avait dû m’entendre et que, par curiosité, il était venu jusqu’à moi. Je me sentais stupide d’avoir hurler pour si peu. Après quelques secondes, une voix masculine se fit entendre et un jeune homme, très certainement du même âge que moi fit son apparition. Oups. J’avais espéré que ce chien soit tout seul, malgré son collier, mais le maitre était dans le coin. J’avais peut-être vu juste, on me suivait bien, ou alors, j’étais vraiment et complètement parano. J’avalais ma salive avec difficulté sans oser croiser le regard du nouveau venu. Depuis ce qu’il m’était arrivé, il y a de ça, plus de douze ans, j’avais peur d’être seule avec un homme, et c’était encore plus vrai lorsque j’étais avec un homme que je ne connaissais pas. Je ne pouvais pas deviner ses intentions et ça me mettait mal à l’aise, j’avais peur, et j’avais du mal à le cacher. J’avais eu petit ami pendant quelques mois, l’année de mes vingt ans, le fils d’un collègue de mon père, mais ça n’avait pas duré, il avait fini par me dire qu’il se cherchait et que les filles, c’était pas son truc. Depuis, je me tenais aussi loin des hommes que possible, et le seul membre de la gente masculine que je côtoyais, c’était mon père. Au journal, j’avais de la chance, je bossais qu’avec des femmes. C’était un magazine féminin, donc forcément. Enfin tout ça pour dire que la présence de cet inconnu me tétanisait et que j‘avais envie de disparaitre. Il prit la parole pour s’excuser du comportement de son chien et son commentaire m’arracha un sourire. Combien de fois ai-je dit qu’il était con, en parlant de mon chat ? Ce n’était pas méchant, j’adore ma boule de poils, mais c’est vrai que parfois, il était pas très brillant. Chaque fois que mon père ou une amie venait chez moi, il allait se planquer dans mon armoire et il me fallait toute la soirée pour l’en déloger. Mon chat est un froussard. « Je … je croyais que quelqu’un me suivait ! » dis-je, en bafouillant. Je n‘accusais personne, enfin presque pas. Disons que oui, je croyais qu’il me suivait, et mon imagination m’avait très vite joué un mauvais tour. J’étais toujours seule lorsque je venais dans cette partie de la plage, aussi, je ne m’étais pas attendu à y croiser du monde et encore moins un homme avec un chien. Je ne savais pas comment m’y prendre pour me sauver d’ici sans passer pour une froussarde, quoique, après mon aveu, il avait dû le comprendre tout seul. Le chien me regardait toujours, mais moi, je me tenais à bonne distance, sur mes gardes, prête à courir s’il le fallait. La thérapie n’avait rien changé, même après tout ce temps, j’étais toujours aussi méfiante. Je savais bien qu’un jour ou l’autre il faudrait que ça change, parce que me gâchait la vie, mais je n’y arrivais pas.

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avais sans doute tort d’avoir peur de la sorte, de m’imaginer que l’on m’avait suivie, mais à l’époque, j’avais été trop confiante. Je n’avais jamais pensé une seule seconde que le garçon si gentil avec qui je sortais, était un taré de pervers. Non, je n’aurais jamais pensé qu’il se passerait une chose pareille. Donc oui, je suis méfiante et on ne peut me le reprocher. Evidemment, le nouveau venu ne pouvait pas le deviner, et d’ailleurs, il avait été fortement surpris par mes paroles, lorsque j’avais admis croire qu’on me suivait. Il devait sans doute me prendre pour une folle et se dire qu’il était tombé sur une parano. Enfin bref, ce que pensent les gens, à dire vrai, je m’en moque. Il tenta e me rassurer en m’expliquant que nous n’étions que tous les deux. Tous les deux plus le chien. Mais le fait, d’être seulement tous les deux, c’était précisément ce qui m’inquiétait. Parce que bon, je ne le connaissais pas, il ne me connaissait pas et c’est pas parce qu’il avait l’air gentil, que ce n’était pas dans ses habitudes de suivre les femmes dans les bois, il pouvait très bien mentir et être un violeur en puissance. J’eu un rire nerveux. « Je ne suis pas certaine que mon chat serait ravi de voir un chien débarquer dans mon appartement ! » dis-je, d’une voix trop aigüe pour être naturelle. « Pourtant, il est mignon votre chien, on dirait un petit loup ! ». On sait bien que l’entente entre les chiens et les chats, ce n’est pas la meilleure qui soit. Pour être franche, j’ai toujours préféré les chiens aux chats et je n’ai pas changé d’avis depuis que je possède un chat. Disons que mon propriétaire ne voulait pas que j’aie de chiens et je voulais absolument un animal de compagnie pour ne pas sentir seule, le chat était donc un bon compromis. Même si, le plus souvent, il ne se préoccupait pas de moi. J’avais les mains moites, l’horreur ! Je me les essuyais sur mon pantalon de jogging. Le chien, Marley d’après son prénom, avait aboyé lorsque son maître avait parler de me suivre si je l’avais demandé. Ça me fit sourire, bien que je ne fusse pas totalement détendue. Il continua sur sa lancée en s’adressant au chien, lui disant qu’il lui brisait le cœur. L’animal, quant à lui, continuait d’aboyer. Je le trouvais drôle. C’est précisément le genre de chiens que je préfère. Je lui caressais la tête. Si j’avais peur des hommes, je ne craignais pas les animaux, au contraire, j’avais tendance à les préférer. Un chien, c’est fidèle et sauf si on leur fait du mal ou qu’ils sont dressés pour l’attaque, ils ne vous feront aucun mal, sauf que j'étais totalement allergique et je ne pu retenir un éternuement sonore. On ne peut malheureusement pas en dire autant des hommes. Parce que bon, il avait peut-être dit que ce n’était pas son genre de suivre les gens, j’avais tout de même tendu des craquements et je ne pense pas qu’un chien si jeune, en soit l’auteur. Je le croyais toute fois, mais je me méfiais. On n’est jamais trop prudent. « Vous êtes certains qu’il y a vraiment que nous ? » je demande, en enroulant mes bras autour de mes épaules.

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lle était loin la petite Helsie qui embrassait tout le monde, disait bonjour à tout le monde. Gamine, j’étais très expansive. Quand ma mère croisait quelqu’un qu’elle connaissait, elle n’avait pas besoin de me demander d’être polie. J’allais spontanément embrasser la personne. Ça lui faisait parfois un peu peur, car elle craignait que je ne suive un inconnu dans la rue et qu’il ne m’arrive quelque chose de grave, d’horrible. Quelque part, elle avait raison d’avoir peur. J’avais fait confiance à la mauvaise personne et l’on m’avait fait quelque chose de mal, d’horrible. Depuis, je ne faisais plus confiance à personne. Je ne parlais aux hommes que lorsque je n’avais le choix, et je ne me confiais pas non plus aux femmes. Il fallait que je connaisse la personne depuis longtemps pour enfin, lui donner mon numéro de téléphone, mon email ou mon compte Facebook. Et encore, même quand j’en arrivais à faire suffisamment confiance pour en arriver là, je ne parlais pas de moi, de ma vie. Les gens savaient le minimum à savoir et c’était très bien comme ça. Le jeune inconnu plaisanta en disant que son chien me suivrait si je venais à lui demander, je n’en doutais pas, les animaux sont naturellement confiant, mais j’avouais que mon chat ne serait certainement pas de cet avis. « Mon chat n’aime personne ! Je ne suis même pas certaine qu’il m’aime moi. » lui dis-je, un faible sourire. C’était vrai, il se fichait pas mal que je sois là, tant qu’il avait sa litière propre et de la nourriture à disposition, il était content. Je demandais ensuite, à tout hasard, s’il était vraiment certains que nous soyons seuls. Je ne les avais pas inventés les bruits de pas, je n’avais pas rêvé. Je n’étais pas une rêveuse. C’était même trop le contraire. Sa réponse ne se fit pas attendre, il semblait vraiment persuadé que nous étions seuls et me proposa même de me joindre à lui pour le vérifier par moi-même. A ces mots, mon corps se raidis et je commençais à m’imaginer tout un tas de trucs, genre, que demain, aux informations, ils annonceraient qu’ils ont retrouvés le corps sans vie d’une brune de vingt-neuf ans. Moi. Mais je préférais ne pas en parler. Je devais arrêter d’avoir peur de mon ombre. Je n’étais plus une enfant. « C’est précisément ce que dirait un détraqué ! » je réponds, d’une voix aigüe. La barbe, une vraie Castafiore ! « Désolée, je ne voulais pas me montrer impolie. On peut aller vérifier. » dis-je, à toute vitesse. Je crois que c’est le chien. J’avais la trouille, c’est vrai, mais la présence du chien, d’une certaine façon, me rassurait.

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’évite son regard. Il n’a, effectivement, rien d’un taré psychopathe et pervers, mais l’autre non plus, il n’avait rien d’un taré psychopathe et pervers. L’Autre, celui qui m’a fait du mal, celui qui agressée, séquestrée. Je lui avais fait confiance et j’en avais payé le prix, à partir de là, on pouvait comprendre ma méfiance envers les gens et plus particulièrement envers les hommes. Enfin, seuls ceux qui me connaissait et savaient mon passé pouvaient le comprendre, et ce n’était pas le cas de ce jeune homme. J’avais donc préféré me montré honnête et lui dire ce que je pensais, lui faire comprendre que malgré ses paroles, je ne le connaissais pas et de ce fait, je ne pouvais pas lui faire confiance aveuglément. J’avais conscience que mes paroles avaient pu le blessé et j’en été désolée. D’ailleurs, quand il reprit la parole, j’eu l’impression qu’il se foutait clairement de moi. « Vous me prenez pour une folle … » C’était plus une affirmation qu’une question et je n’attendais pas vraiment de réponse de sa part. Oui, certainement que j’avais l’air d’une folle, mais je n’étais pas capable de cacher ma peur et mon inquiétude. Et puis, il y avait peu de chance qu’on se revoit un jour, ce n’est pas comme nous vivions dans une petite ville ou tout le monde se connaissait. Je me suis finalement décidée à le suivre, pour vérifier si nous étions vraiment seuls. Mais juste avant, le voilà qui tend sa carte d’identité, ou plutôt deux, car il est américain, le tout, avec le sourire. Je n’arrive pas à savoir s’il se moque de moi ou s’il essaye vraiment de me montrer que je ne risque rien. Je ne sais plus quoi penser. D’un côté, j’ai envie de m’enfuir à toute jambes, de l’autre, j’ai envie de mettre ma peur de côté et de lui faire confiance. « Je vous crois sur parole ! » dis-je, en souriant à mon tour. Un sourire discret, un sourire mal à l’aise. Je me suis excusée d’avoir été impolie et je ne sais pas comment lui faire comprendre que ce que je ressens, c’est juste de la crainte, pas une façon déguisée de lui dire de dégagée. Je ne suis pas comme ça. Avant, j’étais quelqu’un d’amical, d’enjouée, de souriant, j’avais toujours le mot pour rire et j’aimais aller vers les autres. J’étais une bonne amie. Surtout que, la curiosité aidant, j’avais jeté un œil, ou plutôt les deux, sur les cartes et je m’étais rendue compte que je le connaissais. Enfin, connaitre, pas que je lui avais déjà parler ou quoique ce soit, mais étant une fan de sport, je connaissais son nom, car je suivais avec assiduité les championnats de patinage artistique. Je lui rends les cartes, sans oser lui dire que je sais qui il est, je ne voudrais pas le mettre mal à l’aise, surtout après avoir dit qu’il était un psychopathe. « Je m’appelle Helsie, » dis-je, simplement. Puis, nous finissons par parcourir les bois, en gardant le silence. Je suis frigorifiée, quand je courais, ça allait, mais maintenant, je regrette de ne pas avoir pris des vêtements plus chauds. J’envie le chien et son épaisse fourrure. Au bout de quelques secondes, un craquement sonore se fait entendre et je pousse un cri avant d’attraper le bras du jeune homme. « Attendez ! Vous l’avez entendu, j’ai pas rêver ! Il y a quelqu’un qui nous suit ! » dis-je, en tremblant de tous mes membres. Un mélange de peur et de froid. En même temps, je me dis que s’il ne me prenait pas une folle, maintenant, c’est le cas. J’ai honte de moi pour le coup, mais je n’y peut rien, c’est ancré en moi.

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on agression remonte à plusieurs années maintenant et je peux vous dire que ce que je ressens aujourd’hui, ma nervosité, ma peur et tout ça, ce n’est rien du tout, par rapport à comment j’étais il y a douze ans. A l’époque, je moins bruit me faisait sursauté. Si une personne ; quel que soit son âge, je veux dire qu’un enfant ou une dame âgée c’était pareil ; s’approchait de moi dans le but d’obtenir l’heure ou son chemin, me mettais dans un état de stress pas possible. Je n’avais pas suivi de thérapie, ce qui m’avait permis de réapprendre à vivre normalement, à avoir moins peur des autres, c’était le sport. Il n’empêche, je ne parvenais toujours pas à me montrer à l’aise et confiante envers un homme. Je n’avais pas menti toute à l’heure, le fait qu’il dise qu’il n’était pas un détraqué, était précisément le genre de chose que dirais un détraqué sexuel. Pourtant, je n’avais cherché en aucun cas à avoir l’air désagréable, parce que je n’étais pas du tout quelqu’un de méchant. Néanmoins, quand il m’avait montré ses deux cartes d’identités, j’avais tout de même regardé, il s’appelait Fabian et il était âgé de 26 ans. Je décidais de le croire sur parole. Peut-être avais tort, peut-être que non. Toujours est-il que si je voulais un jour avoir une vie de couple, à défaut d’avoir une vie de famille, je devais réapprendre à faire confiance à ceux qui me faisait le plus peur : les hommes. Je lui rendais la carte, avant de me présenter à mon tour. Il se disait enchanté, mais ne fit pas de commentaire, s’il ne me prenait pas une tarée, il est évident qu’il devait me trouver bien étrange. Et c’était compréhensible. Après, peut-être avait-il dit ça simplement pour ne pas paraitre grossier, c’était possible aussi. Nous fîmes quelques pas silencieusement, puis le bruit que j’avais entendue se fit à nouveau entendre. Ce fut plus fort que moi, je poussais un nouveau cri de fillette, avant de lui attraper le bras. Je ne sais pas ce qui m’avait pris. Je n’étais pas rassurée d’être avec lui parce qu’il représentait tout ce qui me faisait peur, mais d’un autre côté, je le voyais aussi comme celui qui allait me protéger du danger. N’importe quoi. Il était parfaitement en droit de me dégager. Mais il ne le fit pas. Sans doute qu’il avait compris que je ne faisais pas semblant d’avoir peur, que je ne jouais pas à un vulgaire jeu. Il s’approcha finalement de ce qui faisait tous bruit et là, surprise ! Ce n’était qu’un chat. Un chat stupide et agressif qui sauta sur Fabian, avant de se faire enguirlander par le husky, visiblement pas content que l’on s’en prenne ainsi à son maitre. Le jeune homme commenta alors la situation en disant que le chat n’était pas commode du tout, puis il se mit à rire. Malgré moi, je fus forcée de l’imité, son rire était contagieux. L’animal m’avait fait une trouille bleue. « Il a le même caractère que mon chat ! » dis-je, alors. C’était parfaitement le genre de mon chat que de sauté ainsi sur les inconnus, même si, le plus souvent, il se contentait de se planquer dans mes placards. Pour le faire sortir, je devais l’appâter avec une boîte de ronron.

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J’étais à une année à peine des trente ans et ça me terrifiais. Ça me terrifiait, parce que j’en étais toujours au même point. J’avais un travail, j’avais réussis à avoir un poste qui me convenait, dans un grand magasine et j’étais contente de me lever le matin pour aller travailler. Je voyais régulièrement mon père, j’avais aussi des cousins et des cousines en ville, que je voyais de temps à autre. Au niveau de la famille, ça allait, aucun problème avec ça. Le reste en revanche, c’était une autre paire de manches. Quand je me regardais dans le miroir de la salle de bain le matin, ce que je voyais ne me plaisait pas. Je voyais une fille pas trop moche, certes, mais terriblement seule. J’avais peu d’amis. Je m’entendais bien avec mes collègues, du moins, mes collègues féminines, mais je ne sais pas vraiment si je pouvais les compter parmi mes amies. Je ne me liais pas facilement aux gens. Avant, je faisais confiance à tout le monde, il suffisait qu’on se montre gentil avec moi, correcte, polie, pour que j’accorde ma confiance. Aveuglement. Et j’en avais payé le prix. Depuis, je vivais dans la crainte qu’un autre ne recommence et ce n’était pas une vie. Néanmoins, j’avais beau prendre sur moi, il ne fallait pas grand-chose pour que je me mette aussitôt en mode ‘panique’, comme ça avait été le cas lorsque j’avais entendu ce bruit bizarre. Et ça avait été pire lorsque ce garçon, Fabian, était arrivée avec son chien. D’ordinaire, je suis allergique aux chiens. Ce n’est pas qu’ils me font peur ou quoique ce soit, mais ils me mettent mal à l’aise. Pourtant, avec ce husky, ça avait été tout le contraire. Pas d’allergie, pas de malaise. Je savais bien sûr pourquoi, c’était à cause de son maître. Il ne m’avait rien fait, il n’avait pas l’air agressif, c’était même tout le contraire, il avait plus l’air de l’homme gentil, celui sur qui on peut compter. Pourtant, j’avais tout de suite paniquée en le voyant, simplement, parce qu’il représentait tout ce qui me faisait le plus peur. Finalement, quand je compris que ce qui m’avait tant effrayée n’était qu’un vulgaire chat, je me mis à rire. Ce n’était pas pour me moquer, c’était à la fois par soulagement et par nervosité. Je fis ensuite un commentaire, disant qu’il me faisait penser à mon chat. « Oh, si je ne l’embête pas, il ne dit rien ! La seule chose qu’il demande c’est d’avoir sa gamelle pleine, le reste du temps, je ne le vois même pas ! » C’était pitoyable. J’avais pris un animal pour moins me sentir seule et au fond, ce chat ne servait à rien. Il avait besoin de moi pour la bouffe et le reste du temps, je n’avais pas le droit de le caresser sous peine de me prendre un coup de griffe. Ce que d’ailleurs, je n’avais pas évité hier, la preuve en est, sur ma joue. « Oui, je suis rassurée ! » finis-je par dire, lorsqu’il m’indiqua qu’en dehors de lui, de moi, de son chien et de ce chat stupide, il n’y avait personne. « Vous ne vous êtes pas fait mal, j’espère ? » je lui demande enfin. Après tout, il était tombé sur les fesses à cause de cette bestiole.

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e suppose que je suis toujours dans l’exagération, mais personne ne peut me reprocher d’avoir peur, non ? Les gens qui ne me connaissent pas ne savent ce que j’ai vécue, encore moins ce que j’ai endurée. S’ils le savaient, ils comprendraient les raisons de mes frayeurs. Mais je ne connais pas ce garçon, je sais juste son prénom, c’est tout. Il ne semble pas méchant, il semble même tout le contraire et malgré le fait que je sois plus souvent occupée à regarder mes pieds, je constate qu’il est plutôt mignon. Mais là n’est pas le propos, puis que, je lui parle de mon chat et de son sale caractère. Il en vient à me dire que c’est le propre des chats que d’être comme ça, ce que je sais, naturellement, et que les chiens sont bien câlins et sociables. Ça aussi, je le sais. D’ailleurs, j’aime les chiens, mais je ne peux pas en avoir. « Le problème c’est … Atchoum ! Je suis allergique aux poils de chiens. » expliquais-je, d’un air malheureux. Mon allergie ne se manifeste pas de suite, elle arrive après quelques minutes, parfois quelques heures. Pour preuve, avant que je n’en parle, je n’avais pas encore éternué. Enfin, j’étais tout de même rassurée de savoir que ce qui m’avait fait si peur n’était qu’un chat et qu’en fin de compte, Fabian était plus inoffensif que cette bestiole ! Ça semblait le rassurer de savoir que je ne le prenais plus pour un fou furieux ? J’imagine qu’il ne doit pas trop avoir l’habitude des cas comme moi. Il faut dire que des filles qui ont peur des hommes, il ne doit pas y en avoir des masses. Je ne sais même pas comment les psys appelleraient ce genre de peur, c’est vous dire. Finalement, je lui demande s’il ne s’est pas trop fait mal, et sa réponse me laisse d’abord perplexe, tant j’ai peur de ne pas comprendre. Ce n’est pas que je n’ai pas d’humour, c’est surtout que je ne comprends pas les blagues, ou alors, bien trop tard, quand tout le monde à finit de rire. Et bien sûr, il me faut plusieurs secondes pour comprendre qu’il plaisante. « Désolée, je suis toujours longue à comprendre les plaisanteries ! » dis-je, en pouffant à mon tour.