but i've disappeared | alexy&jillian

Brrrrr, brrrrrr, brrrrrrr, brrrrrrrr... Bonjour vous.. Je soupirais d'exaspération mais aussi d'inquiétude. Cela faisait au moins une vingtaine de fois que j'appelais Jillian au téléphone pour au moins savoir si elle était en vie ou non. Bientôt deux jours entier que personne ne savait où elle était passé. - Merde Ji', réponds... Je me rongeais la peau des ongles tentant de la rappeler une dernière fois espérant grandement que cette fois-ci elle allait me répondre et me dire où elle s'était bien caché. Evidemment, idiote comme je suis et sur les nerfs je n'avais pas pensé à ce qu'elle se soit terrée dans sa suite d'hôtel, j'aurai pu l'imaginer puisque cela aurait été une suite logique, mais ce n'était pas non plus la première chose à quoi je pensais dans l'immédiat. - Bon Ji' il faut vraiment que tu me répondes là je suis en panique je ne sais même pas si tu es partie ou si tu es terrée je ne sais où. Rappelle moi au plus vite s'il te plait. Je raccrochais ensuite après avoir parlé à sa messagerie, attendant deux minutes en tournant en rond dans mon salon. Suite à cela ni une ni deux, je pris les clés de ma voiture, verrouillait ma maison et roulait jusqu'à l'hôtel de sa meilleure amie. Il est vrai qu'il n'était pas habituel d'appeler une nouvelle connaissance sa meilleure amie, cela ne faisait pas des années que nous nous connaissions, mais tant de choses en peu de temps nous avait rapprochés qu'on ne pouvait pas appeler ce lien autrement. Tentant de la rappeler encore alors que j'étais au volant, et toujours la même réponse c'est à dire aucune, j'accélérais pour pouvoir arriver dans les prochaines minutes devant l'hôtel. - Bonjour, est-ce que mademoiselle McGreggor est ici s'il vous plaît? Demandais-je à la réceptionniste si elle l'aurait vu par tout hasard remonter dans sa suite ou si elle l'avait vu à contrario partir. Je fus soulager de savoir qu'elle l'avait vu il y a pratiquement deux jours remonter dans sa suite, mais elle ne l'avait cependant pas vu en ressortir. Je la remerciais et me dirigea à grand pas vers la suite de mon amie. Je frappais au début timidement, peut-être dormait-elle je ne voulais pas lui faire peur. Mais personne ne répondait. Alors je commençais à frapper de plus en plus fort n'allant pas lâcher l'affaire de sitôt. Mon bras droit fit des allés-retours de sa porte jusqu'au vide et je tambourinais sans repos. Heureusement que j'avais enlevé ma main au moment où Jillian ouvrait sa porte brutalement puisque autrement ma main aurait fini sur sa figure. Je lâchais un long soupir de soulagement, fronçant les sourcils quand elle me disait dormir. Je la précédais en fermant la porte tandis qu'elle s'affalait de nouveau dans son lit. - Oui évidemment, tu as dormir pendant à peu près trente six heures. Lui lançais-je acerbe en plissant le nez suite à l'odeur de renfermé qu'il régnait dans la pièce. Ni une ni deux, sans lui demander son avis, j'ouvrais les rideaux et ouvrait la fenêtre en grand. - Tu vas finir par étouffer, puis ça pu ici. Je me retournais vers la jeune femme, voyant très bien qu'elle n'était pas dans son assiette. Je la rejoignais sur son lit, une moue désolée pour elle, la prenant dans mes bras malgré qu'elle soit enroulée dans sa couette. - Ji', je me doute que ça doit être dur, mais il faut pas que tu restes comme ça, et surtout seule. Tu sais très bien que je suis là pour toi, et puis tu as le bébé, il faut que tu en prennes soin.. Tu sais que si je pouvais t'aider d'une quelconque manière je l'aurai fais. Mais je ne compte pas partir d'ici et te laisser seule. Dis-je tout bas avec douceur. J'étais réellement peinée de la voir dans cet état là, et puis ce n'était pas bon non plus pour le bébé qu'elle soit en dépression et qu'elle se laisse aller se terrant dans son lit, dans le noir.

Voilà qu'elle m'engueulait maintenant. Autant dire que je ne m'y attendais pas, j'étais tellement choquée qu'elle me parle de la sorte que je ne pu répliquer. En même temps, je n'en avais pas non plus l'envie, je pouvais comprendre son énervement, elle n'était vraiment pas dans son assiette, en dépression voir, mais je n'allais pas non plus entamer une dispute avec ma meilleure amie alors je la laissais m'agresser. Ne me démontant pas pour autant, je m'installais à ses côtés la prenant avec difficulté dans mes bras puisqu'elle était toujours sous sa grosse couverture. Lui disant des mots doux, elle fondit précipitamment en larmes se confondant en excuses mettant cela sur le compte des hormones. - Je ne t'en veux pas Ji'. Ta réaction est normale. Lui murmurais-je en caressant ses cheveux. Je fus terriblement peinée de la voir dans cet état et je ne savais absolument pas comment m'y prendre pour la faire sourire ou même lui changer les idées pendant quelques instants. Je soupirais doucement quand elle me demandait si j'étais venue pour la sortir. - Pas obligatoirement, si tu n'as pas envie de sortir, on ne sort pas. Je suis surtout venue parce que je m'inquiétais que tu ne me donnes pas de signe de vie. Je n'ai pas à te forcer de sortir de cette suite si tu n'en as pas l'envie. Répondis-je d'une voix doucereuse la regardant sortir de sa tanière. Ce n'était peut-être rien mais pour moi c'était un grand pas, on avait vaincu la couverture, je me demandais ce qu'était l'autre étape. Serrant sa main dans la mienne, je caressait sa paume du bout de mon pouce. Mon regard dans le sien, je percevais assez facilement la tristesse et la peine dans ses yeux. - Elle finira par partir.. Fus les seuls mots que je réussissais à dire. Ce qui n'était pas faux dans le fond, mais peu intéressant à recevoir pour Jillian. - Il faut que tu te batte Ji', penses à ton bébé, tu as un petit bout à l'intérieur de toi et cette seule personne te fera retrouver le sourire et te rendras heureuse que par sa présence lorsque tu l'auras dans tes bras. L'homme qui t'a fait souffrir ne mérite pas une once de ta tristesse. Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire et j'aimerai tellement t'aider pour ça. Lui dis-je en toute honnêteté. Je ne savais pas réellement quoi faire pour pouvoir la rendre heureuse, peut-être que mon soutient pourra l'aider mais je ne sais pas si cela serait suffisant.

Etant venue ici déterminée pour la faire sortir de sa tanière, je perdu toute impulsivité devant l'état cadavérique de mon amie. Je n'allais pas non plus la tirer par les cheveux pour lui faire prendre un bol d'air frais, mais cependant, Jillian a bien voulu sortir par elle même dehors. J'en étais heureuse intérieurement puisque c'était tout de même un grand pas. - Très bien.. Vraiment très bien! Et tu veux aller te promener où? Faire les boutiques ou alors aller au parc... Demandais-je naturellement. Et pourquoi pas même l'aider à trouver des vêtements de grossesse, puisque son ventre rondira de jour en jour, mais nous verrons cela lorsqu'elle sera sortie de la douche voir ce qui la tenterait le plus. En parlant de douche, elle me confia à travers la salle de bain ouverte, parlant un peu plus fort pour ne pas entendre que le bruit du jet d'eau, qu'elle aimait toujours autant son James et qu'elle songeait à aller le voir à New-York juste pour le prévenir de l'arrivée de bébé. Ceci me rappela vaguement un poème que j'avais lu il y a de ça des années lorsque mon premier amour m'avait quitté ne supportant plus mon état de deuil suite à la mort de mes parents. « En vain elle se risque à l'appeler du coude; il reste froid, morose, inexorable, il boude. Regrettant ses aveux, ses baisers, ses cadeaux. Ainsi le sombre ennui succède aux jours de fête. L'amour vient, c'est charmant, on se tourne la tête; l'amour part, tout est dit, on se tourne le dos. » Elle n'avait pas si tord que ça dans le fond, mais j'avais peur qu'elle retombe dans ses bras, qu'elle se rende encore plus mal qu'elle ne l'est actuellement. - Tu penses que c'est une bonne idée? Enfin je veux dire, bien sûr qu'il doit savoir que c'est son bébé, mais pourquoi ce n'est pas lui qui viendrait? Ou pourquoi ne le téléphones-tu pas directement? Questionnais-je un peu décontenancée. Il est vrai que j'avais peur, oui j'avais peur qu'il lui fasse du mal, ou même qu'il rejette ce bébé disant qu'il n'est pas de lui ou quoi que ce soit. Ou même alors qu'il tente de se remettre avec elle, pensant qu'elle est la femme de sa vie juste parce qu'elle a son bébé dans son ventre, et quelques années plus tard recommencer à la faire souffrir? Je ne savais pas trop, mais après tout, je ne pouvais lui dicter ce qu'elle devait faire, si pour elle, cela semblait être la meilleure solution, pourquoi pas. - Tu le sais mieux que moi si c'est son bébé ou non. Tentais-je avec humour histoire de détendre un peu plus l'atmosphère, la regardant farfouiller un peu partout par terre pour qu'elle se trouve de quoi s'habiller. J'hochais la tête comme bien renseignée sur le fait que ça ne sentait pas très bon dans sa chambre, tandis qu'elle retournait dans la salle de bain pour se vêtir, me lançant par la même occasion si cela m'intéresserait de l'aider à trouver un nouvel endroit pour vivre. - Evidemment! On te trouvera quelque chose de bien pour toi et bébé. Lui lançais-je à mon tour, excitée à sa demande.

J'étais plutôt fière de moi d'avoir pris la décision moi-même de sortir de cette chambre. Non seulement j'y étais cloîtré depuis quelques jours, mais il me fallait aussi un endroit ou vivre. Je ne pourrais pas passé ma vie à vivre dans l'hôtel ou je travaille, j'allais sans-doute devenir complètement folle. Au moment ou j'informa ma meilleure amie de ma peut-être intention de me rendre jusqu'à James afin de lui avouer ma grossesse, elle me fit alors part d'un poème qu'elle avait écrit il y a quelques temps. Évidemment, elle m'en avait fait lire quelques petits bouts auparavant, mais je ne pouvais m'empêcher de décrocher un sourire lorsqu'elle m'en réciter des parties. Par la suite, elle me demanda alors pourquoi je ne lui téléphonais pas directement. Je poussa un long soupire et leva les yeux au ciel juste avant de sortir ma tête de la salle de bain pour lui répondre. « Il a changé de numéro .. je ne sais même plus ou le trouver.. » dis-je tout en la gratifiant d'une tête de désespoir. Je ne savais même pas quoi penser vis-à-vis ce geste. Est-ce que je l'énervais à ce point pour qu'il tente de me fuir de cette façon ? Néanmoins, quelque chose en moi était terrifié à l'idée de lui annoncer la nouvelle. Je refuserais catégoriquement qu'il continue de me parler, simplement par maux sur la conscience ou par pitié. S'il continuait de m'adresser la parole, ce serait parce qu'il le veut et qu'il tient à participer à la vie de cet enfant, rien d'autre. Évidemment, je ne lui forcerais jamais la main, mais un faible espoir planais toujours en moi. Je terminais d'enfiler les seules pièces de vêtements encore potables qu'il me restait. Bientôt, j'allais devoir renouveler un peu ma garde-robe, étant donné que je me retrouverais bientôt avec un ventre plutôt rond. Je profitais alors de ces derniers instants pour porter des minis short, plutôt serrés, mais juste parfaits.  « Je veux quelque chose de ni trop gros, ni trop petit. Je n'ai pas vendu l'ancienne maison de mes parents pour rien. » dis-je en sortant de la salle de bain, tout en me coiffant d'une longue queue de cheval, imparfaite. « On pouvait presque y vivre dix la dedans! » plaisantais-je. Il est vrai que l'ancienne demeure de mes parents était particulièrement énorme. Je ne savais même pas quoi faire de tout cet espace et cela me rendait nerveuse des fois. Lorsqu'il y avait des tempêtes ou qu'il faisait trop noir, j'avais parfois du mal à m'endormir, apeurée. J'attrapa mon sac à main, tout en prenant la main de mon amie pour la relever de mon lit. « Prête? Il faut trouver quelque chose qui me permettra d'élever un bébé sécuritairement ! » Je souris, ouvrant la porte de la chambre, prête à quitter. Puis, mon regard se posa sur Penny, mon petit chiot, qui dormait dans le coin de la chambre. « Et quelque chose pour que mademoiselle puisse courir ! »