“ Sexbomb sexbomb you're a sexbomb
You can give it to me when I need to come along
Sexbomb sexbomb you're my sexbomb
And baby you can turn me on turn me on, COME ON BABY ! “
Ah, les rituels post entraînements du samedi après-midi ! Ce moment particulièrement appréciable où il pouvait savourer son week-end, savourer le fait de n’avoir plus rien à faire de sa semaine. Alors, à peine passer la porte du salon, il restait une bonne demi-heure, allongé sur son canapé, tel une belle et grosse larve avant d’ouvrir toutes ses fenêtres, laissant rentrer le soleil dans sa maison. A ce moment précis, cette même maison se transformait alors en véritable karaoké géant. Appelé par la force divine de sa douche et de ses écouteurs, Scott devenait l’espace de quelques heures, un chanteur mondialement connu sur la scène du Madison Square Garden. Dans la suite du rituel, il y’avait bien entendu cette étonnante capacité à se balader complètement nu dans sa maison. Oui oui, nu comme un vers, laissant profiter le gentil voisin passant par là pour promener son chien, de ses attributs génitaux. Que voulez-vous ? Quand on est constamment dans un vestiaire de garçons ne se préoccupant pas d’une quelconque gêne au niveau de la nudité, il était facile de prendre cette habitude, même chez soi. C’était d’ailleurs une règle fondamentale dans son vestiaire. Tout le monde devait prendre sa douche ensemble. Selon sa vision des choses, il n’y a qu’avec une certaine proximité qu’on peut former un collectif, un seul et même homme. Bien entendu, il fallait bien nuancer le terme « proximité » surtout pour des adolescents en plein dans la période où leur bassin commençait à les titiller sévèrement. La dernière partie du rituel était dans le fait s’allonger une petite heure devant une série, avec une bonne bière à la main avant d’aller promener Vahalla et de rentrer pour enfin commencer le repos bien mérité de sa dure et longue semaine de boulot. Une routine qu’il aimait respecter chaque semaine. Bien qu’il n’était pas quelqu’un de très porté sur les habitudes et autre sorte de routine en tout genre, encore plus depuis son arrivée à Island Bay, Scott aimait par-dessus ces petites choses simples mais si importante à ses yeux depuis qu’il vivait seul chez lui. Ainsi, aucun problème pour se balader nu, aucun souci pour faire le ménage quand il le voulait, pour promener son chien à l’heure qu’il le voulait ou bien même boire une bière sur le canapé avec les pieds sur la table si une soudaine envie lui prenait. Il était libre. Tellement libre, que parfois, dans certaines situations, cela pouvait s’avérer très gênant, du moins, pour autrui.
Cette après-midi-là ne dérogeait donc pas à la règle. Musique à fond dans ses oreilles, Scott sortait fièrement de sa douche, faisant basculer son déhanché ravageur tel John Travolta dans Saturday Night Fever. Chantant également dans des notes inimaginables pour une oreille appartenant au commun des mortels, il se rendit donc d’abord dans la cuisine afin de se prendre une bonne bouteille d’eau fraîche, avant de finalement entamer tel un homme heureux, sa marche vers le salon pour tranquillement s’étendre sur son canapé et regarder sa série. Tout aurait pu se dérouler tranquillement, mais à croire que Scott été abonné aux histoires étranges en ce moment dans cette maison. Au moment même où il entra dans le salon en tournant sur lui-même et en entamant le refrain de cette merveilleuse chanson de Tom Jones intitulé Sex Bomb, il lâcha son portable qui vint s’écraser sur le sol, emportant avec lui les écouteurs reliés au portable. Sa meilleure amie, Irina, était posté face à lui, avec une part de pizza à la main et lui était habillé comme Adam lors de son premier rencard avec Eve, mais sans la feuille pour masquer son appareil génital. Scott, surpris mis une seconde avant de réagir. Seul un petit « Oh putain de merde » sortit sur le moment. Rien de bien méchant en soi. La suite fut plus drôle… Tentant d’un petit saut d’esquive de se planquer derrière le mur à sa gauche, son pied droit glissa sur sa prise d’élan et en une seconde il se retrouva sur le parquet du salon, dans le plus simple apparat, face à sa meilleure amie qui elle s’était tourné par respect, ou par dégoût, ou bien encore par surprise, il n’en savait rien. Tout ce qu’il voyait à l’heure actuelle, c’était cette pizza qui lui faisait de l’œil et qui dégageait une odeur à faire frémir les plus grands chefs cuistot. Une pizza aux fromages. Un de ses péchés mignons. Alors, plutôt que de défier les lois du karma et de se cacher, le coach sportif se redressa, prenant appui sur ses genoux pour se mettre assied et regarder sa meilleure amie, tout en rigolant.
« Quoi ? Ce n’est pas comme si t’avais jamais vu de pénis, encore moins celui-là hein désolé de le rappeler ! »
Se relevant finalement et tout en se rapprochant d’Irina pour l’a mettre mal à l’aise, il se pencha pour lui glisser à l’oreille.
« Rappelle-moi pourquoi j’ai eu l’idée de te passer les clés de la maison ? AH OUI ! C’est vrai, en cas d’extrême urgence, j’avais presque oublié aha. »
S’affalant sur son canapé et prenant une part de pizza, il croisa les jambes avant de terminer.
« Bon, j’avoue que la pizza rattrape quand même vachement le truc, mais tu dois avoir une raison béton pour te pointer à cette heure-là, un samedi après-midi non ? »
Alors, il croqua un bout dans cette part de pizza, savourant chaque bouchée fondant dans sa bouche. La magie des samedi après-midi.