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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
oct. 2024
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun
c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés

elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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 you need therapy (gaby)

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MessageSujet: you need therapy (gaby) (#)   you need therapy (gaby)  EmptyLun 23 Jan - 18:14

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Gaby and Beth

Mes journées de travail étaient toutes différentes, et c’est ce que j’aimais dans ce métier. J’avais des patients permanents, certains que je voyais tous les jours, d’autres une fois par semaine. Et puis j’en avais qui venaient une fois, mais qui ne voulaient jamais revenir. Je ne pouvais pas les forcer, évidemment, bien que certains auraient vraiment besoin de revenir me voir, moi, ou un autre psychologue. Aujourd’hui, j’avais mes séances quotidiennes, ceux avec qui j’étais habituée, et puis un nouveau patient, que je voyais pour la première fois. Il avait l’air très jeune au téléphone, alors j’avais vraiment hâte de le voir. Hâte dans le sens ou j’aimais l’inconnu. Chaque cas est différent et il faut savoir quel manœuvre et quel comportement il faut adopter avec chacun. C’était mon deuxième rendez-vous de la journée, il était neuf heures du matin. Assise à mon bureau, j’avais encore quelques minutes pour finir de préparer mes papiers avant que cet homme n’arrive. Soudain, j’entendais sonner à la porte du cabinet, c’était mon premier patient. Il avait toujours par habitude de venir en avance et moi, je le recevais avec plaisir. Je ne me plains pas de travailler cinq minutes de plus, après tout c’est un métier de relation, pas d’argent. Je le fais rentrer dans la pièce ou je travail et il s’installe sur un fauteuil en face du mien. Pas de clichés sur les psychologues, mais autant être bien installé pour discuter. Comme toujours, cet homme me racontait la même chose et moi, j’essayais de l’aider du mieux qui peu. Comme souvent, c’est un homme qui avait surtout besoin de parler, et je pouvais le comprendre. C’est juste dommage pour lui qu’il soit obligé de payer pour ça. Nous passons une heure ensemble avant qu’il ne parte. De nouveau je me remets à mon bureau.

A dix heures, j’entends mon nouveau patient arriver et je vais l’accueillir de ce pas. « Enchanté, Monsieur Wade, entrez. » Il vient dans mon bureau, je connaissais son nom puisqu’il me l’avait dit au téléphone. Je ne sais pas encore à quel genre de personne j’avais à faire, s’il venait de son plain gré ou s’il était obligé. Il s’assoit là ou je lui montre et je fais de même. Comme toujours, je pose les mêmes questions pour débuter une thérapie. « Monsieur, dites moi la raison de votre venue. » Je ne peux pas lui poser des questions plus précises puisque je ne sais pas encore qui il est et ce dont il a besoin de ma part.
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MessageSujet: Re: you need therapy (gaby) (#)   you need therapy (gaby)  EmptyLun 23 Jan - 18:27

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Le suicide de ma petite amie datait d’un peu moins d’un mois, et restait encore bien ancré dans ma mémoire. Pris d’insomnie, de la joie chaque matin en espérant la découvrir allongée auprès de moi avant de me souvenir qu’elle n’était plus là. Ce matin là était assez spécial, puisque j’avais rendez vous chez une psychologue judiciaire. Un médecin habituellement destiné aux fous, aux criminels mais certainement pas à un pauvre gars comme moi, même si mon innocence quant au suicide de ma petite amie n’était pas encore prouvée. Ce n’était pas de ma volonté de voir un psychologue, et c’était une obligation de la part de mon avocate et des médecins m’aillant reçus lors du suicide de Clarisse. L’idée de me confier à une personne que je ne connais pas ne me rassurais pas du tout, encore moins sur un sujet sensible. Après tous, je préférais éviter de parler du suicide de Clarisse, et si c’était déjà difficile d’en parler avec mes proches, en parler à une inconnue allait être encore pire.

J’arrive à mon rendez-vous à l’heure prévu, en milieu de matinée. La psychologue, Mme Winchester d’après le panneau à l’entrée m’accueille rapidement, et je la suis jusque dans son bureau. Je m’assoie sur la chaise, et baisse la tête lorsqu’elle me questionne sur la raison de ma venue. Je pourrais lui dire la vérité, mais elle est tellement poignante que je préfère y aller en douceur, que ce soit pour moi, comme pour elle. « Heu, c’est compliqué, je n’ai pas vraiment eu le choix. » Je  relève la tête pour regarder la jeune femme. Cette situation est visiblement délicate, mais surtout, je suis plus que mal. « Ma petite amie s’est suicidée, nous étions heureux, on voulait un enfant. » Je soupire. Repenser à notre avenir tel qu’il était tracé me blesse. Je poursuis, calmement, tout en sentant mes nerfs lâchés, à cause de la pression. « Ses connards de parents me prennent pour coupable. C’est pour ça que je suis là. » Sans m’en rendre compte, je me suis levé pendant mes paroles. Je me rassois, en regardant la psychologue.
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MessageSujet: Re: you need therapy (gaby) (#)   you need therapy (gaby)  EmptyLun 23 Jan - 18:42

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Gaby and Beth

Mon patient avait un visage plutôt fermé, ce qui me confirmait sa non-envie d’être ici. Mais s’il a été obligé de venir c’est pour une très bonne raison. J’étais de curieuse de la connaître même si je sentais quelques difficultés à percer sa coquille. Je me demandais s’il serait un de ces patients qui se livrent vite pour en finir vite, ou celui qui ne veut rien dire et qui finalement vient perdre son temps dans mon cabinet chaque semaine. « Heu, c’est compliqué, je n’ai pas vraiment eu le choix. » Il confirmait donc ce que je pensais, ce jeune homme ne voulait absolument pas être ici. Il devait tout de même avoir une histoire et je souhaitais la connaître. Il relève la tête et me regarde enfin, je sens qu’il est prêt à parler. Malgré tout, j’arrive à percevoir de la douleur dans son regard. Il n’est pas là pour rien, j’en suis persuadée. « Ma petite amie s’est suicidée, nous étions heureux, on voulait un enfant. » Il me dit ça cash, comme s’il se fichait de le dire à voix haute. Je suis un peu surprise mais très heureuse de le voir s’ouvrir à moi. Je ne vais pas demander plus de détail, j’ai surtout besoin de savoir ce qu’il ressent. « Ses connards de parents me prennent pour coupable. C’est pour ça que je suis là. » En plus de perdre la femme qu’il aime, on lui jette la faute dessus. C’est souvent ce qu’il faut. « A la mort d’un enfant, les parents ont besoin d’un coupable, c’est tombé sur vous. » Peut-être était-il vraiment coupable, dans ce cas il me le dirait surement. « Ce qui compte c’est de savoir si vous, vous pensez être coupable de sa mort. » Je ne connais pas les circonstances de son suicide et je les demanderais pas, c’est à lui de me le dire. Je préfère ne pas lui poser d’autres questions, une à la fois c’est largement suffisant pour commencer une thérapie, en espérant qu’il veule bien s’ouvrir plus. Parfois un patient parle, puis se bloque peu de temps après à cause d’un moment précis qui lui fait trop de mal. Je le redoutais aujourd’hui.
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MessageSujet: Re: you need therapy (gaby) (#)   you need therapy (gaby)  EmptyLun 23 Jan - 19:10

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Après mes aveux, la psychologue semble surprise de me voir m’ouvrir. Au fond, je me surprends moi-même. Jamais je n’aurais pensé dire autant de chose, en si peu de temps à une inconnue, mais l’atmosphère de cette pièce m’aide j’ai l’impression. « A la mort d’un enfant, les parents ont besoin d’un coupable, c’est tombé sur vous. » Je la regarde, en haussant un sourcil. Je ne sais pas pourquoi elle me dit ça, mais j’en suis conscient, qu’il faut toujours un coupable. Sauf que ce n’est pas moi, et je suis sûr qu’elle pense le contraire.

Je soupire tandis qu’elle poursuit ses paroles, et dit que ce qui compte,  c’est de savoir si moi je me pense coupable de sa mort. Je la fixe, choqué et surtout mal à l’aise, déstabilisé face à ces paroles. Je ne comprends pas pourquoi elle dit ça, décidément, je ne comprends rien de ce qu’elle trouve à dire. « Non mais attendez, vous me pensez coupable ? » Mes paroles, ou plutôt, ce qui étaient à l’origine des pensées sont sorties toutes seules. « Pardon. C’est sorti tout seul. » Je baisse la tête et réfléchie à ce que me demande la psychologue, cette blonde qui pense sans doute qu’au fric qu’elle va récupérer après la séance. Si je me pense coupable. Au fond, je n’en sais rien. Je pourrais dire que oui, je le suis car dans un sens, elle ne se serait pas suicidée si elle était vraiment heureuse avec moi. Mais ce n’est pas moi qui ai avalé ces cachetons à la con, c’est elle, et je n’aurais pas pu le faire à sa place. Encore, si elle se serait tiré une balle dans la tête, j’aurais compris qu’on me prenne pour coupable, mais là je ne comprends pas. On ne peut pas obliger quelqu’un à bouffer des cachetons. C’est impossible. Encore plus qu’elle est passée à l’acte pendant mon sommeil, après m’avoir dis je t’aime. « Elle a avalée des cachets. Beaucoup. » Je soupire, et chasse l’image de son corps, froid qui me vient en tête. « Je l’ai retrouvé, j’ai appelé les secours. Je ne l’aurais pas fais si j’étais coupable. » Je souffle, et fixe la blonde se trouvant en face de moi. Je parle trop, je le sais.

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MessageSujet: Re: you need therapy (gaby) (#)   you need therapy (gaby)  EmptyLun 23 Jan - 19:33

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Honnêtement, mon patient n’a pas l’ait très attractif face à mes paroles. Il ne le sait peut-être pas, mais en tant que psychologue, je me dois d’être objective, de ne pas juger et de ne pas prendre de parti. Lorsque je lui pose ma dernière question je le vois soupirer. Ma question l’a peut-être gêné, ou alors il ne savait pas quoi me répondre, ce que je pouvais comprendre. « Non mais attendez, vous me pensez coupable ? » Je n’aurais jamais imaginé une telle réponse de sa part. Il n’a absolument pas comprit le sens de ma question, c’est dommage. « Pardon. C’est sorti tout seul. » Il se reprend très vite, bien que je comprenne qu’il pense vraiment ce qu’il venait de me dire. Je me devais donc d’expliquer à nouveau ma phrase. « Jamais je me permettrais de penser que vous êtes coupable ou pas. Je vous demandais si vous vous sentiez coupable, vous. Ne vous excusez pas, je comprends. » Répétais-je, en espérant qu’il me comprenne mieux cette fois-ci. Je le laisse réfléchir, laissant naitre un silence entre nous mais peut-être bon pour lui.  « Elle a avalée des cachets. Beaucoup. » Je ne m’attendais pas a ce qu’il me donne les détails de la mort de sa petite-amie, mais ça me permet d’en savoir plus. Chaque manière de se suicider est différente et révèle quelque chose. Mais je n’ai toujours pas assez de détail pour comprendre le geste de cette femme. « Je l’ai retrouvé, j’ai appelé les secours. Je ne l’aurais pas fais si j’étais coupable. » Il en revient au mot coupable, qui à l’air de beaucoup le perturber. Quand je parle de culpabilité, je lui demandais de me dire s’il pensait être la cause de se suicide. Ça dut être très dur pour lui de la découvrir ainsi, un traumatisme qui doit le hanter tous les jours, tout comme moi. Je le comprends totalement. « Vous êtes là parce que vous ne comprenez pas le geste de votre petite-amie. Beaucoup de questions doivent vous trotter. » Je ne voulais pas lui dire ce qu’il ressentait, juste ce que moi je pense de ça. Si tout allait bien, il ne doit pas comprendre pourquoi elle a fait ça. Je dois trouver les mots juste pour qu’il arrive à s’ouvrir et à comprendre par lui-même ce qui le hante depuis tout ce temps. « C’est arrivé il y a combien de temps ? » Je devais lui poser des questions pour essayer de comprendre un peu mieux ce qui s’est passé dans sa vie. Sans ça, je ne peux pas l’aider.
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MessageSujet: Re: you need therapy (gaby) (#)   you need therapy (gaby)  EmptyLun 23 Jan - 20:25

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Ma question semble ne pas surprendre le docteur. Je m’excuse, et elle reprend la parole pour me répondre. « Jamais je me permettrais de penser que vous êtes coupable ou pas. Je vous demandais si vous vous sentiez coupable, vous. Ne vous excusez pas, je comprends. » Je baisse les yeux. C’était certain, et je me doutais qu’elle n’avait pas le droit de me juger coupable ou non, après deux simples questions. Et puis, au final, elle ne connait rien de moi. J’explique, ou du moins, tente d’expliquer pourquoi je suis innocent à travers la découverte du corps de ma petite amie. Ces paroles, comme les autres, n’étaient pas nécessaires, mais je sens que le dire de vivre voix me fait du bien, mais surtout, me rassure. « Vous êtes là parce que vous ne comprenez pas le geste de votre petite-amie. Beaucoup de questions doivent vous trotter. » Je hoche la tête. La raison du suicide de ma petite amie reste un grand mystère, que ce soit pour moi, ou même pour sa famille, même si eux me désigne comme raison du suicide. Au final, je n’en suis pas si sûr. « Oui, je ne comprend pas. » Mon ton est plus calme que celui utilisé dans mes phrases précédentes, et cela se ressent. Mes muscles se relâchent, et les rides de mon front disparaissent.

La psychologue prend encore la parole, et je la regarde, tout en réfléchissant de mon côté. « C’est arrivé il y a combien de temps ? » Je souffle, incapable de donner le temps. J’ai l’impression que c’est tellement récent, et à la fois que ça fait une éternité. Je me souviens cependant du matin, de la date où je l’ai découverte, inerte dans le lit conjugal. Je baisse les yeux. « Trois septembre. » Je ne relève pas les yeux, et cette date me fait ressentir un grand vide dans ma poitrine. Ce deux septembre, nous étions ensemble, nous étions deux, nous étions heureux. Nous avions même fait l’amour dans la salle de bain, sous la douche, comme un couple heureux et fou amoureux. Et puis le lendemain, le néant, plus rien. Plus d’amour, plus de couple, plus de bonheur. Sans m’en rendre compte, mes yeux rougissent, et cela me rend encore plus mal à l’aise. Je glisse le revers de ma manche dessus, pour essayer d’empêcher ce qui veut sortir de sortir et relève la tête vers la psychologue. « Je ne veux pas parler de ça. Elle s’est suicidée c’est tout. On s’en fiche de la date ok ? » Je la fixe. Mes paroles viennent sur le coup de la tristesse et de la détresse, et non par colère. « Que ce soit hier, la semaine dernière elle est morte, ça ne change rien. Clarisse est morte. Et je ne suis pas coupable de ça hein ? Je ne suis pas coupable ? » Je souffle, perdu dans ma tête, et perdu dans mes mots.
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MessageSujet: Re: you need therapy (gaby) (#)   you need therapy (gaby)  EmptyLun 23 Jan - 20:49

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« Oui, je ne comprend pas. » J’avais enfin eu une approbation de la part de mon patient, preuve qu’il se prêtait enfin au jeu de ma thérapie. Sans le savoir, il se plongeait dans mes mots et au final, il réfléchissait sur lui même. Peut-être que cette séance ne servira à rien mais il arrivera à un moment ou il trouvera les réponses à ses questions par lui-même, au fond de son âme. J’entend dans le son de sa voix qu’il se détend, tout comme son corps, moins crispé qu’en arrivant. Je lui demande alors depuis combien temps cette tragédie s’est produite. Je le vois réfléchir, comme s’il n’avait pas vu le temps passé.  « Trois septembre. » C’était donc assez récent. Il venait tout juste de le vivre, tout frais lui et pourtant loin dans son esprit. Son visage reste baissé et je peux voir la souffrance en lui, comme si prononcer cette date faisait sortir en lui en immense douleur, ce qui peut se comprendre. Je ressens la même chose quand je repense à mon enlèvement. Il relève sa tête et je remarque ses yeux rougis, preuve qu’il vivait vraiment un moment difficile. « Je ne veux pas parler de ça. Elle s’est suicidée c’est tout. On s’en fiche de la date ok ? » Je lui répondais par un hochement de tête. Il pense que la date est importante, mais moi je sais que maintenant, parler du temps passé depuis l’évènement le touche beaucoup. J’en apprend de plus en plus même s’il ne s’en rend pas compte. « Que ce soit hier, la semaine dernière elle est morte, ça ne change rien. Clarisse est morte. Et je ne suis pas coupable de ça hein ? Je ne suis pas coupable ? » Il cherchait a se persuader tout seul qu’il n’est pas coupable. Je ne dis pas qu’il l’est pas mais lui-même n’a pas la réponse à cette question. « Je ne peux pas répondre à cette question, Monsieur Wade. Seul vous pouvez y répondre. » Je lui disais la vérité. J’étais là pour l’aider mais pas pour répondre a des questions impossibles. Mon patient semblait éprouvé par tout ses questionnements sur vous-même. Je n’avais pas envie de plus le bousculer mais je me demandais s’il ne voulait pas que je le pousse à voir en lui. Qui ne tente rien n’a rien. « Peut-être que vous pensez être coupable au fond de vous, parce que vous ne savez pas pourquoi elle a fait ça. » Je crois qu’il est persuadé au fond de lui d’être coupable de la mort de sa petite-amie parce qu’il ne connaît pas les raisons qui l’ont poussé à faire ce geste de désespoir. « Il y a des questions auxquelles vous n’aurez jamais de réponses malheureusement. Mais vous ne devez pas vous créer de fausses réponses liées à des faux souvenirs. » En espérant qu’il comprenne ce que je veux dire sans s’énerver comme au début de la séance.
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MessageSujet: Re: you need therapy (gaby) (#)   you need therapy (gaby)  EmptyLun 23 Jan - 21:02

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La psychologue répond d’une façon qui me surprend après ma question sur ma culpabilité. « Je ne peux pas répondre à cette question, Monsieur Wade. Seul vous pouvez y répondre. » Je la regarde, dans l’incompréhension totale. Si je suis le seul à pouvoir y répondre, alors elle sert à quoi elle hein ? « Déjà, moi c’est Gabriel et pas Monsieur Wade. Je suis jeune j’ai pas soixante dix ans. » Je souffle. Le fait qu’elle m’appelle par mon nom de famille et non par mon prénom me perturbe, d’autant plus que je suis plus jeune qu’elle, je pourrais être presque son frère, et elle doit avoir l’âge de ma première sœur, Maddy. Je la fixe, sans comprendre où elle veut en venir. « Peut-être que vous pensez être coupable au fond de vous, parce que vous ne savez pas pourquoi elle a fait ça. » Je souffle, un grand coup. Si je ne sais pas, ça c’est vrai. Cette blonde semble lire dans mes pensées, et je n’aime pas ça. Et puis, de dire peut être, peut être, pensez vous et patati n’arrange pas mon état. Moi, ce que je veux, c’est des réponses claires, je ne veux pas réfléchir. « Non mais attendez, je viens pour avoir des réponses là. Si j’étais le seul à pouvoir y répondre je ne serais pas là. Vous devez me donner des réponses. » Mon ton froid est définitivement revenu. Je n’arriverais pas à cerner cette blonde, encore moins que j’arrivais à cerner mon psy quand j’étais gamin. Les psychologues, ça sert qu’à vous détruire de toute façon. Je fixe la psychologue dans les yeux, entendant à peine les paroles qu’elle prononce. « Il y a des questions auxquelles vous n’aurez jamais de réponses malheureusement. Mais vous ne devez pas vous créer de fausses réponses liées à des faux souvenirs. » Je la regarde, ne comprenant pas où elle veut en venir. Des fausses réponses, des faux souvenirs. Ouais en fait, elle me prend pour un fou, j’ai bien raison de penser ça. Je la regarde, avant de me lever pour lui répondre. « D’où vous osez dire que je créer des fausses réponses et que j’invente des souvenirs ? Vous êtes pas bien ! » Mes dernières paroles s’adressent à elle de manière inutile. Celui qui ne va pas bien ici, c’est moi, et j’en ai bien conscience. Mais cette femme là, elle ne va vraiment pas bien. Limite, elle veut m’accuser en fait. Je serre mon poing droit avant de le relâcher pour qu’elle ne fasse pas de mauvaise interprétation. J’attrape mon sac à dos, et en sors une lettre qui lui était destiné et que je devais lui faire signer. Je lui jette sur son bureau, sans même lui tendre dans la main, comme je devrais le faire. « Maintenant, vous signez. Je ne veux pas perdre plus de temps avec vous. Ça ne sert à rien de parler, ça fait trop de mal. » Je soupire. En fait, si ça fait du mal, je suis certain que c’est censé me faire du bien. C’est ce que m’a dit Billie, que en parler me ferrais du bien. Mais pour le moment, ça me fait plus mal qu’autre chose.
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MessageSujet: Re: you need therapy (gaby) (#)   you need therapy (gaby)  EmptyLun 23 Jan - 21:28

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« Déjà, moi c’est Gabriel et pas Monsieur Wade. Je suis jeune j’ai pas soixante dix ans. » Donc, contrairement à la plupart de mes patients, j’avais le droit de l’appeler par son prénom. Ce garçon m’étonne de plus en plus. « Non mais attendez, je viens pour avoir des réponses là. Si j’étais le seul à pouvoir y répondre je ne serais pas là. Vous devez me donner des réponses. » Je crois que ce jeune homme n’a pas comprit que je suis là pour l’aider à trouver des réponses, pas pour lui donner. Qui suis-je pour lui dire pourquoi sa petite amie s’est suicidée. Dans tout les cas, cet homme n’appréciera aucune de mes réponses. Je continue, essayant de lui expliquer ce qu’il se passe dans son esprit. Il aura du mal à l’admettre mais j’ai surement raison. Et je suis persuadée qu’il a peur de comprendre que ce que je veux dire est vrai. Il enchaine alors, toujours sur un ton froid. « D’où vous osez dire que je créer des fausses réponses et que j’invente des souvenirs ? Vous êtes pas bien ! » J’ai un petit sourire à la fin de sa phrase. Il s’en prend à moi parce qu’il sait que j’ai raison et parce qu’il a mal. Ça aurait pu être n’importe qui en face de lui, il aurait trouvé une raison pour crier, parce qu’il en a besoin pour ne plus penser à la douleur. Il se lève et récupère toutes ses affaires, je comprends qu’il souhaite quitter le cabinet mais je vais me laisser une dernière chance d’attirer son attention. Soudain, avant que je puisse parler, il jette un morceau de papier que je dois surement signer. « Maintenant, vous signez. Je ne veux pas perdre plus de temps avec vous. Ça ne sert à rien de parler, ça fait trop de mal. »  Son ton est maintenant presque agressif. Il admettait qu’il ne s’énervait pas contre moi mais contre lui même, trop blessé pour continuer de discuter. Je me dirige vers lui et me poste devant lui, mon regard restant tendre et doux. « Gabriel, ce que vous voulez c’est que je vous donne les réponses ? Comment pourrais-je les avoir sans vous connaître mieux ou connaître votre histoire d’amour. » Lui dis-je calmement en prenant la feuille entre mes mains, la signant. « Vous auriez aimé que je vous dises que vous êtes coupable de la mort de votre petite-amie ? Je ne peux pas dire ça parce que je ne peux pas le savoir. Alors si ce que vous voulez c’est que je vous mente, vous pouvez aller voir un de mes confrères qui se fera un plaisir de vous mentir. Moi je suis professionnel, et je veux vous aider. Je me fiche de votre argent d’ailleurs. » Je lui disais la vérité, peut-être qu’il réalisera son erreur en quittant mon cabinet de la sorte. Je préfère rajouter quelque chose. « D’ailleurs, si vous voulez me parler en dehors d’un cabinet médicale, je travail pour une association de personne ayant vécues un traumatisme. » Je lui tends la carte de l’association, bien que je doute qu’il soit intéressé. « Si jamais vous vous rendez compte que vous avez besoin d’aide, je me ferai un plaisir de vous accueillir. Juste vous et moi pour des discussions gratuites. » C’est tout ce que je pouvais dire. A lui de savoir s’il reste ou s’il part.
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MessageSujet: Re: you need therapy (gaby) (#)   you need therapy (gaby)  EmptyLun 23 Jan - 21:50

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En avouant que je trouve que cette femme n’est pas bien, elle sourit, et je ne comprends pas pourquoi elle agit ainsi. Donc en fait, je la fais rire ? Elle se moque de moi au fond d’elle, j’en suis certain. Et puis elle se lève, et s’avance vers moi, avec son espèce de regard de gamine. Car oui, elle ressemble à une gamine à me regarder comme ça, une gamine qui essaie de réclamer un bonbon à sa mère. Ca m’fait pitié. « Gabriel, ce que vous voulez c’est que je vous donne les réponses ? Comment pourrais-je les avoir sans vous connaître mieux ou connaître votre histoire d’amour. » Je souffle. L’évocation de mon histoire d’amour me fait baisser les yeux, cachant ainsi la tristesse de mon regard. Elle parle à nouveau, tout en signant la feuille que je lui ai tendu, affirmant que je suis bien venu au rendez-vous. « Vous auriez aimé que je vous dises que vous êtes coupable de la mort de votre petite-amie ? Je ne peux pas dire ça parce que je ne peux pas le savoir. Alors si ce que vous voulez c’est que je vous mente, vous pouvez aller voir un de mes confrères qui se fera un plaisir de vous mentir. Moi je suis professionnel, et je veux vous aider. Je me fiche de votre argent d’ailleurs. » Je relève la tête. Cette fille est clairement bizarre, et je ne sais pas trop si c’est le métier d’un psy de faire ça. Déjà, dans mes souvenirs, mon psychiatre me rassurait, et ne me mettait pas dans le doute. Et puis le fait qu’elle se fiche de mon argent m’intrigue encore plus. « Ouais ouais c’est ça. » Je remet la feuille dans mon sac à dos, un peu en vrac tout en le mettant sur mon dos. La psychologue prend à nouveau la parole, et je me tourne vers elle. « D’ailleurs, si vous voulez me parler en dehors d’un cabinet médicale, je travail pour une association de personne ayant vécues un traumatisme. » Je la regarde en écarquillant les yeux. Donc en fait, j’ai vécu un traumatisme. Ouais c’est ça, un traumatisme, le traumatisme d’être venu ici, en plus de celui de perdre ma petite amie. En réalité, au début de sa phrase, j’ai cru qu’elle allait m’inviter à lui parler autours d’un verre. Gaby, tu te fais des film, tu ne devrais pas penser ça. Elle me tend la carte de son association, et je la glisse dans ma poche arrière. « Si jamais vous vous rendez compte que vous avez besoin d’aide, je me ferai un plaisir de vous accueillir. Juste vous et moi pour des discussions gratuites. » Je hoche la tête. Des discussions gratuites, mais bien sûr. Je soupire, et me dirige vers la porte de son bureau. « Merci. Mais je n’ai pas besoin d’aide. » Je décide d’en terminer là, et ouvre la porte, disparaissant rapidement du cabinet, en claquant la porte. Ce rendez-vous, initialement d’une heure, aura finalement duré un peu moins que la moitié. Je suis certain qu’une bouteille de vodka et un paquet de clopes pourront me donner plus de réponses qu’une blonde derrière un bureau.

fin
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