(loterie rp #8) C'est la panne ! - Avery

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Il ne fait pas très beau, alors ce soir-là, je décide de ne pas sortir. En même temps, il ferait beau temps, le résultat serait sans doute le même, car je n’ai pas énormément d’amis. Je ne fais pas facilement confiance aux gens, alors, je préfère me poser devant la télévision ou devant un bon livre, couverture sur les épaules. C’est justement ce que je fais ce soir-là. Je viens d’attaquer le troisième chapitre et je suis parfaitement intégrée à l’histoire, ce roman est passionnant, c’est un choix que je ne regrette pas. Sauf que voilà, d’un seul coup, la lumière se met à vaciller puis finalement à s’éteindre complètement. « Et merde ! » je m’exclame alors. Je pose tant bien que mal mon livre ouvert, à plat sur la table basse, puis je me lève du canapé. Il n’y a pas un bruit dans l’appartement, ça n’est donc pas l’ampoule qui est griller. Sinon, nul doute que j’arriverais à entendre mon réfrigérateur. Bref, je me dirige à tâtons vers la cuisine, heureusement que je connais mon appartement par cœur. Malheureusement, dans ma hâte de trouver le tiroir de rangement à gauche du four, je bouscule mon chat, qui à trouver son moment pour se lever faire tour. Evidemment, ça ne lui plait pas. Il crache, fais le gros dos ; du moins je le suppose ; et me plante gentiment ses griffes dans la jambe. Il a vraiment un caractère de chien ce matou ! Enfin, je trouve la lampe, l’éclairage est maigre, mais suffisant pour me permettre de regarder le conteur électrique, sauf que voilà, je n’y connais rien. Je me gratte la tête, pensive, et finalement, je décide d’aller sonner chez ma voisine. J’aurais pu choisir le voisin d’à côté, mais il me fait peur, avec ses poils de nez qui ressortent. Bref, je sors dehors et bien vite je sonne chez elle, espérant qu’elle sera-là.

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Avery ○ Helsie

Arborant un pyjama de fortune, composé d'un fin pantalon de jogging trop sale pour que je fasse du yoga ou que j'aille courir avec mais pas encore assez pour le jeter dans la machine à laver ainsi que d'un vieux t-shirt à manches courtes bien trop large appartenant à Sean, j'ai décrété que cette soirée serait placée sous le signe de la fainéantise absolue et du moindre effort. Mes journées au bloc opératoire sont infernales ces derniers temps alors j'ai vraiment besoin de passer quelques heures à ne rien faire de concret et à m'abrutir devant des programmes télévisés ridicules et risibles, accompagnée bien évidemment de malbouffe sinon ça enlève la moitié du plaisir. J'avais une sacrée flemme de me concocter un bon petit plat fait maison et équilibré, ces temps-ci mes habitudes alimentaires ne ressemblent absolument pas à ça de toute façon, alors je me suis simplement contentée d'attraper un pot de glace au congélateur dans lequel je plante furieusement ma cuillère depuis déjà quelques minutes. Depuis ma cuisine américaine, mes fesses appuyées contre l'un des plans de travail, je fixe l'écran de ma télévision dans le coin salon avec intensité, les séries de basse production à l'eau de rose et aux rebondissements improbables c'est clairement toute ma vie depuis que je suis dans cet appartement au cachet assez moderne. « Mais vas-y pousse-là dans les escaliers, on s'en fout d'elle. » Ma cuillère fourrée dans la bouche, je fronce les sourcils lorsque mon téléphone se met à vibrer sur le comptoir et pars à sa recherche à tâtons, les yeux toujours rivés sur la télévision. « Mh ? » C'est mon petit frère à l'autre bout du fil, il m'appelle en coup de vent pour prendre des nouvelles et simplement savoir si tout va bien pour moi. Il lui arrive de le faire régulièrement et j'apprécie toujours beaucoup. Je raccroche quelques instants plus tard, Timothy ayant senti que je n'étais pas franchement encline à bavarder durant des heures sur des sujets divers et variés, et échappe cette fois un râle alors que j'entends la sonnerie de la porte d'entrée retentir. Je lève les yeux au ciel, abandonne mon pot de glace comme un malpropre sur l'îlot central et presse le pas en direction de l'entrée. J'ouvre la porte à la volée et découvre le visage d'une jolie jeune femme, manifestement un peu tendue. Il me semble l'avoir déjà croisé dans le couloir à plusieurs reprises, une voisine peut-être. « Bonsoir, je peux faire quelque chose pour vous ? »

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Avant de sortir de l’appartement, j’attrape un sweat-shirt, que j’enfile comme je peux, en espérant ne pas l’avoir mis à l’envers.il ne manquerait plus que je passe pour une imbécile devant ma voisine. J’ouvre la porte de l’appartement et mon chat en profite pour essayer de s’échapper. « Non, non mon pote ! Tu restes à l’intérieur, je reviens ! » lui dis-je, en le poussant légèrement du pied, ce qui me autre coup de griffes. Ce que cet animal est affectueux, ne trouvez-vous pas ? Jamais un ronronnement gentil, jamais un coup de tête affectueux, juste des coups de griffes, la queue fouettant l’air. Je me demande encore ce qui m’a pris de vouloir un chat … Ah oui, parce que je suis allergique aux poils de chiens et que je ne voulais pas vivre seule. Pour le coup, c’est comme si c’était le cas, car à par venir me voir lorsqu’il a faim, mon matou passe le plus clair de son temps à roupiller. A roupiller et à griffer, cela va sans dire. Mon voisin aux poils de nés proéminant est dehors en train de fumer sa cigarette, comme à son habitude, il ne répond pas lorsque je le salue, ce qui me pousse à croire que j’ai raison de ne pas lui demander son aide. Vite, je viens sonner à l’appartement de ma voisine. J’ai toujours aimer la façon dont était agencé cet immeuble, un peu comme un motel, de ce fait, on voit toujours le dehors. Ce qui explique pourquoi le bonhomme fume dehors. Ma voisine ne tarde pas à m’ouvrir, sans doute surprise de cette visite inattendue. Elle comprend vite que si je suis là, c’est parce que j’ai un problème. « Bonsoir ! » lui dis-je, avec une petite moue. « Je suis désolée de vous importuné, mais j’ai mon courant qui à sauter et je ne sais pas du tout comment fonctionne mon compteur ! » J’explique finalement, tout en espérant sincèrement qu’elle s’y connait un minimum, sinon, il faudra que j’attende le retour de mon père. Sauf que voilà, il est absent jusque la fin de semaine et mon réfrigérateur est plein, j’ai fait les courses ce week-end.

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Au fur et à mesure que je traîne les pieds en direction de la porte d'entrée, dont la stridente sonnerie vient d'endosser le rôle d'élément perturbateur dans une soirée de relaxation bien méritée, je me maudis de ne pas m'être résolue à faire l'acquisition de cette belle maison en co-propriété que j'avais repérée dans le devanture d'une agence immobilière. Je sais pas pourquoi je me suis obstinée à vouloir vivre dans un appartement, peut-être que je me disais que c'était la solution pour ne pas totalement faire une croix sur mon passé. Après tout, j'ai vécu quasiment toute mon existence dans des immeubles dans le nombre d'étages frôle le ridicule et avec Sean nous vivions également dans un appartement. J'ai une boule au ventre qui me défonce rien qu'en faisant surgir ce prénom dans mon esprit, il m'est encore si précieux et pourtant il n'y a plus grand-chose que je puisse actuellement faire pour qu'il ait encore un véritable sens. Je traîne mes pieds nus sur le plancher du hall d'entrée et dépose finalement une main lourde et peu enthousiaste sur la poignée que j'enclenche pour finalement faire face à une jeune femme dont le visage me semble aussitôt familier. « Bonsoir ! » Croisant les bras sur ma poitrine afin de dissimuler les ridicules imprimés placardés sur ce haut ne m'appartenant pas, et surtout pour pas qu'elle voit que je ne sais absolument pas manger de la glace sans m'en foutre partout, et lui adresse un léger sourire amical pour répondre à sa mine contrite et gênée. « Je suis désolée de vous importuner, mais j'ai mon courant qui a sauté et je ne sais pas du tout comment fonctionne mon compteur ! » J'acquiesce lentement alors que j'écoute avec attention ses propos pour ne pas passer à côté du motif de sa venue sur le seuil de mon logement. Je rejette sans remord la faute sur le compte de la fatigue intérieure, ou peut-être que c'est la froideur de la glace qui a gelé mes neurones pour le restant de la nuit, mais j'avoue que je ne comprends pas tout à fait où elle veut en venir. Chez moi, tout fonctionne pour le mieux. Je réfléchis quelques secondes tout en battant énergiquement des cils et affiche une mine surprise quand je connecte en fin de compte les faits entre eux. « Oh, vous êtes venue me voir pour demander de l'aide ? » Un léger rire moqueur dirigé sur ma propre personne franchit mes lèvres et je secoue la tête de gauche à droite face à cette voisine en détresse. « Je pense pas pouvoir résoudre votre problème, je suis une vraie bille dans toutes ces choses-là. » Ce qui est parfaitement vrai, ne jamais me faire confiance avec le moindre travail lié à l'électricité ou la plomberie. Sean s'en chargeait, ou bien un homme de sa famille quand il séchait. « Par contre je connais bien le propriétaire, vous voulez que je lui passe un coup de fil ? » Un ami de longue date, j'ai opéré sa fille il y a quelques mois. Je souris de nouveau à la femme et m'écarte pour la laisser rentrer chez moi.

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Vivre seule, lorsque l’on est une femme, ça n’est jamais très facile. Certaines choses de la vie quotidienne nous échappent, car nous ne savons pas comment y remédier. Changer une ampoule, ça va, je sais faire. Je sais aussi monter un meuble en kit et revisser une planche. Mais alors, en ce qui concerne l’électricité et la plomberie, je suis d’une nullité complète. Une véritable catastrophe ambulante. Je sais faire beaucoup de chose, mais en ce domaine, je suis une incompétente. Oui, dans certains cas, il est évident que nous, les femmes, nous avons besoin des hommes. Sauf que dans mon cas, c’est niet, j’ai trop peur. Alors je demande toujours l’aide de mon père, comme une petite fille. C’est pathétique, mais il est hors de question que je fasse venir un électricien chez moi. Il est hors de question qu’un inconnu, qu’un homme inconnu rentre dans mon appartement. J’ai conscience que ça peut paraitre idiot, qu’on ne va pas me manger, j’ai peur, c’est plus fort que moi. Et je ne fais pas confiance aux inconnus. Si j’avais la certitude qu’en composant le numéro d’un électricien, je tombe sur une électricienne, pas de soucis, je le ferais. Mais je n’avais aucune chance que ça soit le cas. Et avec tout ça, je trouvais encore le moyen de dire que j‘avais une préférence pour les hommes. Vraiment pathétique. Enfin, tous n’étaient pas des monstres, encore heureux. C’était donc naturel pour moi que d’aller voir ma voisine, en espérant, à tort, qu’elle pourrait m’aider. Je devais la déranger, même si elle faisait de son mieux pour le cacher. Je ne pouvais pas lui en vouloir, moi-même, je n’aimais pas qu’on me rende visite à l’improviste. J’expliquais brièvement le but de ma visite, mais elle ne sembla pas comprendre de suite. Elle semble surprise quand elle me demande si je suis venu pour de l’aide. J’acquiesce, avec un autre sourire gêné, puis elle m’indique qu’elle ne pourra pas m’aider, car elle n’y connait rien. Au fond, je m’en doutais. On se ressemble toutes sur ce point-là. « Ce n’est pas grave ! Merci quand même ! » je réponds. Je n’ai plus qu’à m’éclairer à la bougie et à attendre le retour de mon père. Bah, tant pis, j’étais fatiguée de toute façon, alors autant aller me mettre au lit et tant pis s’il était encore tôt. Néanmoins, elle se proposa d’appeler le propriétaire et je sentie la panique me gagner. « Non, non, ça ira merci ! » dis-je, en entrant néanmoins à l’intérieur. Pourquoi, je ne sais pas. Peut-être qu’au fond, j’espérais qu’elle me donnerait un coup de main sans que l’on doive dépendre d’un homme. Je le connaissais, le propriétaire. Enfin, connaitre est un bien grand mot, disons plutôt que j’avais eu l’occasion de le voir une fois ou deux depuis que j’avais emménager, mais je ne le connaissais pas suffisamment pour le laisser entrer chez moi regarder mon compteur électrique. Encore une fois, j’étais pathétique.

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Avery ○ Helsie

« Ce n'est pas grave ! Merci quand même ! » Voir cette jeune femme dans une espèce de profond désarroi m'arrache un sourire compatissant distordu attestant de cette part navrée en moi de ne rien pouvoir faire de plus dans l'immédiat pour l'aider, d'autant plus que ce sentiment semble l'accabler si je traduis bien son langage corporel assez déroutant. Presque immédiatement après lui avoir proposé de rentrer en contact avec le propriétaire de l'immeuble, l'expression inquiète régnant sur son joli visage a aussitôt fait place à de la peur. Je ne prends pas personnellement son refus par rapport à cette idée de secours qui m'a traversé l'esprit, je suis parfaitement à même de comprendre que c'est bien le concept se dissimulant sous mon plan qui la trouble, pas ma personne ou bien encore mon attitude à son égard. Fort heureusement d'ailleurs, je ne veux pas la brusquer ou l'intimider, loin de là même, je tente simplement de faire carbure mon cerveau afin de mettre sur pieds une stratégie pouvant résoudre au plus vite possible son problème électrique dérangeant. Cruellement, lorsqu'elle passe devant moi pour pénétrer dans mon appartement assez coquet bien qu'encore sobre et minimaliste, je peux pas m'empêcher de me dire que je préfère que ça lui soit arrivé à elle plutôt qu'à moi. Bon je pense pas ça pour être méchante, bien évidemment, mais j'aurais pas pu regarder le fantastique soap opera devant lequel j'étais encore scotchée comme une mouche sur du miel il y a quelques minutes sinon. J'aurais sans doute fait l'économie de quelques neurones si ma télévision n'avait pas fonctionné mais je me serais bien emmerdée. Le comportement de ma voisine de palier est assez particulier je dois dire, comme si elle ne se sentait pas à l'aise dans l'idée d'être entre les murs d'un endroit qu'elle ne connaît aucunement. Avenante et extravertie, ce sentiment m'échappe mais après je peux comprendre que ça ait quelque chose de relativement intimidant d'être chez quelqu'un qui nous est, outre les circonstances, étranger. « Je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais vous n'appréciez pas le propriétaire peut-être ? » Sans doute est-ce la raison pour laquelle elle a automatiquement décliné mon offre. Je me masse le centre de la paume de ma main avec les doigts de l'autre, comme si d'un coup je ne savais plus bien comment agir à son encontre, puis reprends conscience de ce qui m'entoure et referme la porte d'entrée avec délicatesse. L'inconnue semble déjà bien assez affolée sans rajouter par-dessus une agression sonore soudaine à son malaise. Je me racle la gorge et me précipite vers le coin salon pour m'emparer de la télécommande et changer de chaîne, j'assume pas publiquement ce genre de programme je l'avoue. « Désolée, je regardais des conneries. » Je lui fais face et lui lance un sourire presque confus alors qu'il n'y a pas vraiment de quoi l'être, en somme. Je hausse les sourcils et tourne la tête vers la cuisine américaine. « Oh, et j'étais en train de manger de la glace. Vous en voulez ? Ça vous remontera un peu le moral, ça marche toujours pour moi. » Échappant un léger rire enjoué, je me dirige vers l'îlot central où le pot de glace est resté ouvert et abandonné, puis dépose une main déterminée sur la poignée d'un des placards dans l'attente de sa réponse.

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J’avais décliné sa proposition d’appeler le propriétaire, sans chercher à cacher ma peur panique. Je réagissais, encore une fois avec exagération, mais c’était plus fort que moi. Je ne suis pas une personne qui contrôle tout et toujours, loin de là, j’ai simplement peur de l’inconnu. Il m’a fallu beaucoup de courage pour venir frapper à sa porte, pourtant, au fond de moi, je sais bien qu’elle ne me fera rien, mais voilà, j’ai peur. C’est comme ça. Je suppose sans peine qu’elle l’a remarqué, je ne suis pas spécialement discrète, mais elle ne relève pas. Néanmoins, lorsqu’elle m’invite à entrer, je la suis. Je suis capable de faire ça, non ? Et puis, j’ai tellement paniqué quand la lumière c’est éteinte que j’ai bien besoin d’un peu de réconfort, mais si ce réconfort, je le trouve en parlant avec une personne inconnue. Elle ne tarde pas à me demander si j’apprécie le propriétaire. Je secoue la tête. Je suis bien obligée d’admettre la vérité. « Je n’ai rien contre lui, je ne le connais pas assez pour cela, c’est simplement que j’ai … euh … peur des hommes. » Je sens le rouge me monter aux joues. Ce genre de révélation, ça me fait passer pour une folle et elle est la première à qui j’en parle depuis longtemps. En même temps, elle est la première à me poser la question aussi. Mes amis proches n’ont jamais cherché à savoir. Le garçon de la plage, celui qui m’a tant fait peur l’autre jour, ne m’a pas demandé pourquoi j’avais aussi peur. Finalement, ma voisine referme la porte derrière moi, m’invitant à la suivre. Je n’ai pas envie de m’imposer, encore moins de la déranger, peut-être était-elle occupée ? Je remarque que la télévision est allumée, mais avant que je n’ai eu le temps de comprendre ce qu’elle regardait, elle éteint le téléviseur, en m’avouant qu’elle regardait des conneries. Je souris. Je ne suis donc pas la seule à regarder des programmes qui manque de matière grise. Mais après une longue journée de travail, c’est plus agréable de se détendre devant des programmes idiots que devant de la politique. Moi, personnellement, la politique, je n’y comprends rien. Et je n’ai pas spécialement envie de comprendre. Alors, à la place, je regarde les talk show. Ce n’est pas très brillant comme programme, mais ça me fait rire et dieu sait que je n’ai pas souvent l’occasion de rire. « On fais tous ça ! » dis-je, quand elle s’excuse. Puis, sans doute pour me détendre, car j’étais encore très nerveuse ; fichue coupure d’électricité ; elle me propose de la glace, car elle était en train d’en manger. « J’veux bien merci ! » dis-je, en riant à mon tour. Voilà ce qui me manquait pendant que je bouquinais, de la glace. Quelle idiote !

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Avery ○ Helsie

« Je n'ai contre lui, je ne le connais pas assez pour cela, c'est simplement que j'ai… euh… peur des hommes. » Le visage de la jeune s'empourpre très rapidement après avoir prononcé ces quelques mots, qui semblent être singulièrement difficile pour elle à prononcer compte tenu de son hésitation. Peur du jugement d'autrui, des réactions que je pourrais avoir en me dévoilant cette part de son caractère, toute raison à ce timbre de voix chevrotant est légitime ainsi que compréhensible. Compréhensive de part mon métier et mes convictions personnelles, je ne suis cependant pas prête de me permettre de poser un jugement sur son comportement. Les peurs au même titre que les phobies ne se commandent pas, encore moins qu'elles se contrôlent. Je lui offre un léger sourire s'accompagnant d'un silence nécessaire, juste de quoi la rassurer et tenter de la faire se sentir un peu à l'aise encore en ma compagnie. D'abord réticente à converser, je l'observe déjà un peu plus ouverte et avenante qu'il y a quelques minutes sur le seuil de la porte de mon appartement coquet. Déformation professionnelle oblige, l'envie de déposer une main sur son épaule pour doucement la frictionner me vient à l'esprit mais c'est assez incongru quand je me dis que je ne connaissais pas cette personne quelques instants auparavant. A la place, je presse le pas en direction du canapé pour m'emparer de la télécommande et changer au plus vite de chaîner. Comme quoi dans le fond, j'adopte la même attitude qu'elle, je n'ai pas envie qu'elle me juge sur la façon dont je décide de mener ma vie et de tuer le temps que j'ai sur les bras. Je devrais plutôt tenter de reprendre le contrôle de mon quotidien et partir à la quête de d'un bien-être intérieur disparu mais j'ai comme cette mauvaise manie de m'encroûter dans des émotions négatives quand je ne suis pas au top de ma forme. Le sourire qu'elle m'affiche me confirme qu'à son tour, elle fait preuve d'ouverture d'esprit et de compréhension. « On fait tous ça ! » « En tout cas, je préfère personnellement me bidonner devant des séries débiles que me triturer les méninges en écoutant un débat. » Je m'intéresse à la politique, j'accorde énormément d'intérêt à la façon dont est géré et administré le pays mais je ne suis aucunement d'humeur à passer mes moments libres en écoutant des problèmes extérieurs à ceux que je traverse. C'est sans doute égoïste de ma part. Je retourne dans la cuisine avec empressement et propose à l'inconnue de me joindre dans ma dégustation de glace. Autant être accueillante jusqu'au bout. « J'veux bien merci ! » « Je m'en doutais que vous n'étiez pas du genre à dire non à un peu de douceur. » Elle a effectivement l'air d'être une jeune femme sensible et probablement du genre à trouver du réconfort dans les sucreries. Je sors rapidement deux bols d'un des placards, décidée à ne plus manger à même le pot devant mon invitée surprise, et lui en sers une dose généreuse. « Tenez, ça va vous faire oublier votre petit souci d'électricité. » Un sourire amical plus tard, je l'invite à venir s'installer avec moi sur le canapé sur lequel je vais m'asseoir en tailleur avec mon bol de crème glacée, comme une gamine. « Sans vouloir être indiscrète, ça fait longtemps que vous vivez ici ? » Il me semble l'avoir déjà croisé car son visage me dit quelque chose mais c'est tout de même un comble de ne pas savoir à quoi ressemblent précisément ses voisins.
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Je n’avais rien à reproché à mon propriétaire, il ne m’avait rien fait, pourtant, il me mettait mal à l’aise et je ne saurais pas dire pourquoi. Depuis mon agression, survenue lorsque j’avais dix-sept ans, j’avais peur des hommes, une peur difficile à contrôlé et surtout à avouer, d’autant plus que cette peur ne se manifestait pas à chaque fois. C’est pour cette raison que je n’expliquais pas la peur que je ressentais face à mon propriétaire. Enfin, c’est comme ça, inutile de revenir là-dessus et ma voisine ne s’en offusqua pas, elle n’avait pas l’air de me juger, ce qui me soulageais, je dois bien l’admettre. Je fis quelques pas à l’intérieur de l’appartement, tandis qu’elle s’empressa de changer de chaine de télévision. A ses explications, j’indiquais faire la même chose. On faisait tout ça, se vautrer dans notre canapé à regarder des bêtises, ça détend après le travail. Mon père appelle la télévision la boîte à idioties, je dois admettre qu’il a parfois raison. Parfois, car il existe aussi des émissions intelligentes. Moi par exemple, j’apprécie les documentaires animaliers et les émissions scientifiques, autant que les talk-shows ou même la téléréalité. « Je suis bien d’accord ! Surtout après une journée de travail ! » je réponds, tandis qu’elle m’indique préféré regarder des séries stupides plutôt que de s’abrutir devant un débat politique. Moi, même si c’était quelque chose d’important, je n’y connaissais rien. Ce n’est pas parce que je suis journaliste que je dois forcément m’intéressée à la politique, d’autant que le magazine Vogue, pour lequel je travaillais, n’avait pas pour objectif de parler politique. On traitait plutôt de la mode et c’était à mon sens, plus intéressant, même si, pour l’heure, je ne brillais pas par mon look. Il faut dire que le soir ou quand j’étais chez moi, je préférais me détendre dans un vieux pantalon de jogging, j’étais plus à l’aise dans ce genre de vêtements. Elle me proposa ensuite de la glace, car elle était en train d’en manger, ce que j’acceptais avec plaisir. J’allais de toute manière devoir trouver une solution à mon problème d’électricité, d’une part parce que je ne voulais pas restée dans le noir à m’éclairer à la bougie et ensuite, parce que ce que j’avais dans mon congélateur et dans mon réfrigérateur allaient se périmer et la bouffe, ça reste quand même cher. « On ne refuse jamais un peu de douceur ! » approuvais-je. D’ailleurs, pourquoi ne m’étais-je pas préparer le pot de Nutela tout à l’heure ? Ah oui, parce que pour une fois, j‘avais choisie de me détendre devant un roman et pas devant une série. Elle me servit une dose de glace dans un bol que je prie avec un remerciement, avant de commencer à picorer dedans. Délicieux. « J’étais plongée dans un roman, ce que je n’avais plus fais depuis des semaines. » expliquais-je. Fichu compteur électrique ! Je me demandais ce qu’il avait. Nous nous installons dans le canapé, tandis qu’elle me demande depuis quand je suis installée dans l’immeuble. Je réfléchie rapidement, quelques secondes tout au plus. « Un peu plus de deux ans ! » J’étais arrivée en septembre si mes souvenirs sont bons. Je me sentais trop vieille pour vivre encore avec mon père, bien qu’il aurait apprécié que je reste avec lui.

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Avery ○ Helsie

« On ne refuse jamais un peu de douceur ! » L'éclat sensible transparaissant dans l'aura de cette jeune femme ne me laisse pas indifférente à sa détresse du moment, j'esquisse un léger sourire presque teinté d'une nostalgie surgissant des jours passés alors que je baisse lentement la tête pour accorder un peu plus d'attention à mes gestes. J'entoure de mes doigts une louche que j'emploie généralement pour recueillir des doses suffisamment conséquentes dans les bacs de crème glacée que je consomme à la dizaine ces derniers temps, je l'enfonce sans l'ombre d'une hésitation entre les noix de pécan et les délicieuses pépites de caramel parsemant ce plaisir coupable réconfortant puis arrange un trio de boules dans le bol destiné à mon invitée surprise. Habillée de la sorte, il est évident que je ne m'attendais à recevoir personne aujourd'hui mais puisque c'est souvent ainsi que la vie est faite, je me fais progressivement à l'idée de présenter une image négative de ma personne à cette voisine qui m'était jusque là étrangère. Enfin négative, peut-être pas, mais disons moins honnête qu'à l'accoutumée en raison de circonstances aggravantes que je ne saurais évoquer à la première venue dans mon espace vital. Je relève le regard, lui tends ces sphères sucrées et l'invite à me suivre jusque dans le coin salon de l'appartement, qui représente définitivement mon endroit favori de cette nouvelle habitation à laquelle j'essaie tant bien que mal de me faire au fil des semaines. Les pieds confortablement nichés sous mon short, je me lance dans la dégustation de ce petit fragment de paradis alors que je laisse mon dos fondre contre les coussins moelleux du large canapé récemment acheté, donnant un aspect légèrement plus chaleureux et élégant à l'ensemble de la pièce. J'avais d'abord longuement hésité devant une superbe causeuse aux tissus finement sélectionnés mais m'étais en fin de compte laissée charmer par le confort indéniable du canapé aux extensions interchangeables selon les envies. Les images défilent encore et toujours sur l'écran de télévision et des dialogues persistent à polluer l'air ambiant, cependant à peine audibles. « J'étais plongée dans un roman, ce que je n'avais plus fait depuis des semaines. » La large cuillère aux teintes argentées fourrée dans la bouche, je tourne la tête et dessine un sourire sur mes lèvres derrière le manche, ma curiosité piquée au vif par sa soudaine révélation. Il est plaisant de constater que la jeune femme se sent maintenant un peu plus à l'aise en ma présence pour me livrer des détails concernant son quotidien, qui reste encore néanmoins très nébuleux. Haussant les sourcils, je saisis cette opportunité pour essayer d'en apprendre un peu plus sur ses goûts et préférences en matière de littérature. « Vous étiez en train de lire quoi comme bouquin ? Je devrais me remettre à la lecture, j'ai toujours beaucoup aimé ça. » Et pourtant, c'est un peu comme si l'envie s'était dissipée en même temps que mon mariage. J'avais plaisir à laisser mes yeux se balader sur des pages de roman, parfois même de revues scientifiques pour perfectionner mes connaissances sur quelques sujets liés à mon travail. C'était une habitude que j'avais quand je partais me coucher, lorsque j'attendais avec impatience que Sean me rejoigne durant les longues soirées où il rentrait plus tard que moi, un peu comme si la lecture pouvait me servir d'échappatoire en l'absence de mon homme. Mouvementées étaient les nuits que je passais en solitaire, j'avais toujours cette désagréable impression qu'il me manquait quelque chose. Quelqu'un, en réalité. Je l'aime tant. Sortant de ce fil de pensées déstabilisant, je m'intéresse à l'arrivée de la jeune femme dans l'immeuble, consciente du fait de ne lui avoir jamais parlé auparavant. « Un peu plus de deux ans ! » J'affiche une mine étonnée. « Vraiment ? C'est étrange, je ne suis arrivée qu'il y a quelques petits mois et pourtant, je ne savais pas que vous étiez ma voisine. C'est curieux. » Comme quoi, Sean avait raison sur toute la ligne, j'ai l'esprit tellement subjugué par mon poste à l'hôpital et mes préoccupations personnelles que je ne porte aucune attention à ce qui m'entoure. Soudainement, je remets beaucoup de choses en perspective. « Cela dit, je travaille sur Wellington alors je pars généralement tôt pour rentrer tard le soir. Ce n'est pas si étonnant que ça dans le fond. » J'ai l'impression de dire ça pour me rassurer plus qu'autre chose, c'est ridicule. « Que faites-vous dans la vie, d'ailleurs ? » Je n'ai pas le temps d'entendre sa réponse qu'une sonnerie de téléphone se met à retentir, coupant court à notre conversation. J'arque un sourcil et ne reconnais pas la chanson que j'ai attribuée au mien, je penche la tête et souris à ma voisine. « Il me semble que c'est le vôtre. »
@Helsie Mikaelson (loterie rp #8) C'est la panne ! - Avery 1242777542

(loterie rp #8) C'est la panne ! - Avery 1242777542

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J’étais gourmande. Bien que je ne sois pas une championne en cuisine ; je manquais de temps ; mais je mangeai de tout. Je partais du principe que si ça se mange, c’est le principal, peu importe la tête que ça peut avoir. J’ai surtout, ce qu’on appelle, la dent sucrée. Le sucre, c’est mon pécher mignon, j’en mangerais tout le temps si je m’écoutais ! D’ailleurs, enfant, j’avais très souvent des carries et mes parents se faisaient engueulé par le dentiste parce que je mangeais trop de bonbons, alors je me faisais engueuler par mes parents, mais je continuais toujours à en manger. En vieillissant, j’ai laissé tomber les bonbons pour me tourner vers la pâtisserie et les glaces. Je mange aussi beaucoup ; trop sans doute ; de chocolat, mais contrairement à quand j’étais enfant, je me lave les dents trois fois par jour. Oui, parce que, gamine, ça me faisait suer plutôt qu’autre chose, de le faire. Je le faisais croire en laissant couler l’eau dans la salle de bain. On a tous fais ce genre de trucs en étant gosse, non ? Enfin voilà, tout ça pour dire que j’aimais le sucre, alors je certainement pas me priver d’une bonne glace à la vanille et aux noix de pécans. Même si je préfère la pistache et le chocolat, cette petite douceur à la vanille est du meilleur goût. Et puis, je n’aime pas l’idée de rester dans le noir dans mon appartement. J’explique à ma voisine que la coupure de courant m’a empêchée de continuer ma lecture, elle me demande alors ce que je suis en train de lire, ajoutant qu’elle a toujours aimé lire et qu’elle devrait s’y remettre. « La fille de Brooklyn, de Guillaume Musso. J’adore cet auteur ! » dis-je avec un large sourire. J’aime lire moi aussi, mais je reconnais ne pas avoir beaucoup de temps. Quand je rentre du travail, généralement, je vais courir ou je me rends à mon cours de Self défense, et quand je ne fais pas de sport, je finis toujours par m’endormir comme une loque devant ma télévision. Je n’ai pas tellement de vie sociale finalement. Enfin voilà, je n’avais pas ouvert de livre depuis un moment et le jour où je décide enfin de le faire, paf, la panne de courant. Il faut avouer que j’ai manqué de chance sur ce cout. La jeune femme me demande ensuite depuis combien de temps je vis dans l’immeuble et ma réponse semble la surprendre. Etant arrivée il y a quelque mois, elle est étonnée de ne pas m’avoir vu. Elle tente bien vite de s’expliqué en parlant de son travail et du fait qu’elle parle tôt. « Oh, je suis plutôt du genre casanier. Je ne sors pas beaucoup. A part pour aller bosser ou faire du sport ! » expliquais-je, toujours avec le sourire. Elle poursuivie en me demandant ce que je faisais dans la vie. « Je suis journaliste pour le magazine Vogue ! » répondis-je. Je jetais un œil à mon look, la tenue du dimanche était une ode au mauvais goût, mais ce n’est pas parce que je bossais dans un magazine de mode que je devais être à la pointe de la mode quand je trainais dans mon appartement. J'allais ajouté quelque chose sur mon poste quand un téléphone portable se mit à sonner : le mien. Je m'excusais auprès de ma voisine, c'était mon père. Je lui expliquais brièvement avoir un problème d'électricité et il m'expliqua quelques petites choses qui seraient succeptibles de m'aider à y mettre un terme. Forcément, il ne pouvait me dépaner car il n'était pas en ville.

@Avery Sawyers

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c'est la panne
Avery ○ Helsie

Confortablement installée dans le canapé du coin salon et partageant ce moment de douceur avec ma voisine, je remets une nouvelle fois sur le tapis le mystère englobant le fait que je n'ai jamais par le passé eu directement affaire à elle. Pourtant, je n'arrive toujours pas y croire, c'est tout de même le comble de ne pas être familière avec les personnes vivant dans les logements mitoyens au mien. C'en est presque honteux, carrément. Mettant ça sur le compte de mon emploi du temps généralement plus qu'impossible à gérer tant les horaires peuvent varier du tout au tout d'une semaine à l'autre, comme dans toute branche médicale en réalité, je lui dis que c'est sans doute pour cette raison que nous n'avions pas encore eu la chance de faire connaissance avant la panne d'électricité de la jeune femme. « Oh, je suis plutôt du genre casanier. Je ne sors pas beaucoup. A part pour aller bosser ou faire du sport ! » Détaillant rapidement sa silhouette, ça ne m'étonne pas d'apprendre qu'elle entretient son apparence en pratiquant des exercices physiques, même si sa tenue actuelle ne la met pas franchement à son avantage, il est facile de constater qu'elle est bien fichue. Je serais d'ailleurs jalouse d'elle si mon métabolisme ne me convenait pas comme il est. Je ne suis peut-être pas irréprochable physiquement parlant, mais j'ai le bonheur de pouvoir engloutir toutes sortes de cochonneries sans prendre un gramme alors loin de moi l'idée de me plaindre de quelques défauts que j'ai prit l'habitude de dissimuler avec le temps. Curieuse concernant ses occupations en dehors du sport et de la lecture qui semble être une activité presque religieuse pour elle, je lui demande ce qu'elle fait dans la vie. « Je suis journaliste pour le magazine Vogue ! » Ma cuillère gavée de crème glacée enfoncée dans la bouche, je hausse les sourcils après avoir entendu cette réponse. Sans vouloir paraître mesquine, j'étais bien à mille lieues de m'imaginer qu'elle bossait pour l'un des mensuels de mode les plus réputés au monde. On a toujours l'habitude de s'imaginer les employés de cette entreprise comme des poupées de porcelaine au teint parfait et aux goûts vestimentaires exceptionnels, alors forcément voir l'autre côté du miroir, c'est amusant pour le coup. La bouche entrouverte après avoir avalé ma glace, je m'apprête à poursuivre la conversation lorsque la sonnerie d'un téléphone autre que le mien me coupe soudainement la chique. Sourire amical aux lèvres, j'annonce à la jeune femme que ce doit être le sien puisque je ne reconnais pas la chanson qui parvient à mes oreilles. Elle s'excuse brièvement puis répond à son interlocuteur alors que je me relève du canapé pour débarrasser nos bols vides et les empiler sur le restant de vaisselle dans l'évier de la cuisine américaine. Sans vouloir être indiscrète, j'entends cependant des bribes de sa conversation et il me semble qu'elle a réussi à joindre quelqu'un en mesure de l'aider à résoudre son petit problème de panne. Je m'essuie les mains avec un torchon qui traîne sur l'îlot central et la rejoins une fois son appel terminé. « Ça avait l'air d'être de bonnes nouvelles. Je ne voulais pas être intrusive mais je vous ai entendu parler d'une certaine manipulation à effectuer. Je vous accompagne à votre appartement si vous voulez, et on s'en charge. » Ni une ni deux, nous franchissons la porte d'entrée de mon appartement pour nous retrouver de l'autre côté du couloir, au beau milieu du sien. Agréable décoration, vue plaisante sur la ville, c'est un logement tout ce qu'il y a de plus appréciable. Cependant, il est rendu sombre par l'absence d'électricité, d'où son souci. J'entends des miaulements provenir d'un guéridon à côté de moi, je gratifie le matou de quelques caresses affectueuses après avoir eu son approbation concernant ce geste puis emboîte le pas à la jeune voisine pour atteindre son compteur électrique. Je suis une triple buse en la matière mais enfin, avec un minimum d'explication, il devrait rien y avoir de trop sorcier, après tout je suis une chirurgienne alors je suis habile de mes dix doigts. J'ouvre le boîtier, trafique quelques interrupteurs sous les directives de la journaliste et effectue finalement une pression sur un bouton orangé en plastique mou qui s'enfonce sous mon index. Quelques bruits suspicieux et une ampoule grésille au-dessus de nos têtes. « Et la lumière fût. » J'échappe un léger rire puis referme le boîtier du compteur avant de m'épousseter les mains. Mission accomplie en bonnes et dues formes, je suis plutôt fière. Rebroussant chemin, je déclare à la jeune femme qu'elle est maintenant libre de se plonger de nouveau dans son roman, tout autant qu'elle l'est de venir frapper à ma porte pour une quelconque aide ou simplement un petit moment de douceur comme celui que nous venons de partager. J'ai toujours de la glace au congélateur alors je serai toujours en mesure de lui remplir l'estomac si elle vient à l'improviste. Sourire triomphant aux lèvres, je lui souhaite de passer un agréable restant de journée et retourne dans mon appartement avant de refermer la porte derrière moi et de me ruer en direction du canapé pour rattraper mon retard sur les épisodes du soap opéra que je regardais avant d'être dérangée.

fin de la scène

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