ride, baby ride ○ Kylian [4]

ride, baby ride

Alyx ○ Kylian

J'avais la désagréable impression d'être en retard dans les préparatifs pour ma balade en moto prévue de manière très spontanée et naturelle en compagnie de Kylian, ce jeune interne qui se transforme jour après jour en un homme digne de confiance dans mon entourage, mais c'est en jetant un coup d'oeil à mon téléphone portable que je me rends compte qu'il n'en est rien. Je souffle un bon coup, contente et à la fois excitée par cette sortie, ça fait une éternité que je ne suis pas montée sur une moto. Pas depuis Evan. Je pince légèrement les lèvres et secoue la tête pour me chasser ce prénom de l'esprit aussi rapidement qu'il y est apparu. Les cheveux encore mouillés et une serviette épaisse nouée autour de ma poitrine, je tire le fin rideau en lin de la baie vitrée de ma chambre à coucher et fais coulisser la porte pour profiter du temps superbe qui fait à l'extérieur. De nouveau libre de vivre mon existence comme je l'entends, je me sens prête à tout et surtout impatiente de démarrer des aventures inédites. Les mains appuyées contre la rembarde, je survole en vitesse le paysage me faisant face et aperçois au loin Litchi qui semble encore être en guerre contre les coussins du mobilier de jardin. J'ai déjà dû les changer une fois après un drame survenu alors qu'un de mes anciens voisins venait me rendre visite, et je sens qu'il va finir par avoir la peau de ceux qui attirent un peu trop son attention. Je ris avec tendresse et retourne avec empressement dans la salle de bains adjacente à ma chambre pour finir de me préparer. Comme convenu, j'enfile un maillot deux pièces d'un rouge pimpant puis vais fouiller dans ma penderie à la recherche de mes anciennes affaires de motarde. Je sais que j'ai toutes les pièces nécessaires à l'attirail de la parfaite pin-up qu'on voit dans les magazines machistes de beaufs en chaleur, il suffit simplement que je foute la main dessus. Putain, j'ai vraiment un sacré problème d'organisation et de structure des choses dans ma vie. J'essaie de me rassurer en me disant que c'est en réalité un bordel organisé mais je lève les yeux au ciel quand je me rends compte que je me mens comme une arracheuse de dents. Je fous un coup de pied dans une petite boîte bancale afin de voir ce qu'elle cache et je découvre dedans des trucs en cuir. Pas les bons, évidemment. Putain. Prise d'un éclair de lucidité, je fais volte-face et m'accroupis devant mon lit pour attraper une boîte reposant sous le sommier. Je l'ouvre en récitant une prière dans ma tête et bingo, le saint graal fait enfin son apparition. « Venez voir maman. » Débardeur moulant, pantalon en cuir, blouson de cuir, bottines, tout y est. Je penche la tête en avant et trouve le casque un peu plus loin sous le lit. Cette fois, le compte est bon. Satisfaite, je me mords légèrement la lèvre inférieure en me relevant et inspectant tout l'équipement intact, malgré tous les mois durant lesquels ils ont prit la poussière. Go à la salle de bains, je me charge de compléter ma tenue, passe quelques minutes à lisser mes cheveux en faisant des bulles avec un chewing-gum retrouvé sur le bord du lavabo – il était encore mouillé ça va, j'y peux rien si je me souviens jamais de l'endroit où je les dépose – et me maquille très sobrement. J'ouvre un tiroir de ma coiffeuse, enfile une paire de lunettes Tom Ford issue de ma collection personnelle et file dévaler les escaliers à toute allure.

La maison est déserte. Dans la cuisine, je griffonne brièvement une note basique pour Nathan au cas où il rentrerait avant moi et s'inquiéterait de ne pas me voir là puis colle le post-it sur le frigo, pile en-dessous d'une photo de lui, moi et Tom. Je souris comme une gosse, à chaque fois attendrie à la vue de ce superbe cliché, et gratifie Litchi de quelques caresses alors qu'il débarque après m'avoir entendue faire du bruit dans la pièce à vivre. Curieux comme pas deux, ce petit diable. « Sois sage hein, je te promets qu'on ira se balader sur la plage quand je reviendrai. » Il aboie. Soit il me répond qu'il est d'accord, soit il me contredit en me disant qu'il est en désaccord et qu'il va défoncer la baraque durant mon absence. Bon, peu importe. J'écarquille soudainement les yeux et échappe un petit soupir de surprise, je viens de me rendre compte que Kylian est sensé arriver dans moins d'une vingtaine de minutes maintenant et que je ne lui ai toujours pas donné mon adresse. Je prends mon téléphone de la poche de mon blouson et souris en voyant qu'il m'a justement envoyé un SMS pour me demander où il est sensé se rendre. Je lui réponds en toute hâte et me dépêche de récupérer dans le frigidaire un petit panier composé par mes soins, une simple bouteille de vin blanc moelleux avec des gâteaux faits maison. Rien d'extraordinaire mais il m'a dit qu'il avait l'intention de m'emmener à la plage alors j'aurai forcément la dalle si on se baigne. Dix minutes seulement avant son arrivée. Je glisse mon casque de moto sous le bras, un super accessoire métallisé couleur grenat ou une sorte de rouge sombre du genre, et envoie un baiser à Litchi qui me regarde d'un air louche avant de sortir sur le perron. Un sourire s'esquisse sur ma bouche alors que j'entends des bruits de moto au loin, il y a de grandes chances pour que ce soit Kylian. Pile à l'heure.

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Alyx ○ Kylian

Je me sens comme un gamin. Un adolescent plus particulièrement. Depuis que j’ai croisé Alyx au marché de Noël avec Lana et son neveu Tom, j’ai un espèce de sourire idiot sur le visage. Notre échange de sms m’a fait sourire sur le moment, et je me suis pris à relire même cet échange le jour qui a suivi. C’est idiot, mais j’ai l’impression de me sentir adolescent à nouveau. Avoir envie de flirter, de jouer. Je sais qu’Alyx est la meilleure amie de Tara, que je couche avec Tara, et que cette dernière m’a demandé de faire attention avec Alyx, avec tout ce qu’elle a vécu, parce qu’elle est fragile à cause de ça. Je sais tout ça, mais c’est plus fort que moi. J’essaie pourtant de me dire que je ne devrais pas, mais ça ne dure que quelques minutes à tout casser. Aujourd’hui, c’est le jour où on doit se revoir, et je crois que je suis un peu nerveux. Un gamin je vous dis. Je cours dans toute la maison pour arriver à mettre la main sur le maillot de bain de Lana. « Papa, je l’ai trouvé ! » Oh mon dieu, cette gamine est un ange tombé du ciel. « Parfait, tu seras une parfaite enquêtrice, ou une magnifique archéologue ! » Je la regarde froncer les sourcils et je souris. « C’est quoi archélologue ? » Je ris, elle est vraiment à croquer. « Archéologue Pumkin, ce sont les gens qui cherchent dans la terre tout ce qui est en rapport avec le passé, ce que nos ancêtres ont laissé, les anciens êtres humains, et même les dinosaures ! » Je la vois réfléchir alors que je continue de préparer son sac. Ma soeur ne devrait plus tarder pour venir chercher Lana et l’emmener à la plage. « Tu sais, moi je voudrais être docteur comme toi, et sauver les gens comme maman. » Je m’arrête net, mon coeur se serre et je me retourne pour lui faire face, avant de m’accroupir à son niveau, passant tendrement ma main dans sa tignasse rousse. « Si c’est ce que tu veux, alors tu seras la meilleure docteur qui existe au monde. Mais en attendant, tu es ma petite princesse ! » Je la prends dans mes bras pour la faire sauter et entendre son rire aux éclats. J’avais besoin de ça pour effacer l’espace d’un instant le souvenir de Faith.

On sonne à la porte et je laisse Lana aller ouvrir, je sais que c’est Rylee. Je finis de fourrer les affaires dans le sac de Lana et je cours partout. « Salut microbe ! Je suis presque prêt ! T’as récupéré ton tacot du garage ? » Elle n’aime pas que je parle mal de sa vieille voiture, je sais combien elle l’aime. Une fois fin prêt, je récupère mon blouson de moto, mon casque, et nous quittons la maison que je ferme à clé. « Alors, c’est avec qui que tu sors cette fois ? » « Hum… je crois qu’elle s’appelle Liusa. A moins que ce soit Mercy, ah non. Alyx ! » Je lève les yeux au ciel. « Alyx la tata de Tom ? » Je ris en avançant le long de l’allée et passe une main dans les boucles de ma fille. « Oui, cette Alyx là ! » « Et Tom sera là ? Je veux venir avec vous ! » Je souris de plus belle et m’accroupis, comme j’ai pris l’habitude de le faire pour lui parler en étant à sa hauteur. « Non Pumkin, Tom ne sera pas là, je vais juste faire un tour de moto avec Alyx. On se retrouve ce soir ok ? Tu vas bien t'amuser avec tata Rylee ! » Je plaque un baiser sur sa joue alors qu’elle hoche la tête, et pendant que je rebrousse chemin pour aller au garage sortir ma moto, j’entends Rylee demander à Lana. « Dis donc, c’est qui ce Tom ? C’est ton nouvel amoureux ? » « Nooooon il est trop petit ! » Je ris pour moi-même et les laisse partir. Je quitte la maison quelques minutes après, juste le temps de regarder l’adresse qu’elle m’a envoyée. Je vois plutôt bien où c’est, je remonterai les numéros. J’arrive devant chez Alyx, visiblement à temps puisqu’à peine le pied posé par terre, je vois sa jolie silhouette s’avancer dans l’allée de la maison. Je souris et mets la moto sur sa béquille avant de descendre, puis je retire mon casque. Sans plus tarder mon regard coule sur le corps de la jeune femme parfaitement moulé dans ce petit ensemble en cuir. Si je n’étais pas un gentleman, je pense que je grognerai, ou pire, je hurlerai à la lune comme un loup en chaleur. Bref ! Je lui offre un large sourire. « Tu avais raison, je dois avouer que tu portes très bien le cuir ! » Je m’approche vers elle et lui tends les bras pour lui offrir une accolade chaleureuse en guise de bonjour. « Prête pour l’aventure ? »

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Alyx ○ Kylian

Humant l'odeur toute particulière et agréable de cette journée d'été néo-zélandais, qui nous présente un temps au beau fixe depuis le début de la semaine, je lève les yeux au ciel et admire l'inégalable bleu qu'il revêt avec un léger sourire contemplatif. La température plus que clémente nous promet au moins de passer un moment plaisant de ce côté-là. Intérieurement un peu nerveuse à l'idée de revoir Kylian en tête à tête, surtout après un échange de messages qui après coup m'a semblé bien juvénile et simpliste, je trépigne cependant d'impatience rien qu'en me disant que je vais enfin refaire un tour de moto. J'ai toujours adoré ça, mes anciens partenaires n'appréciaient pas tous la puissance de telles machines et leur système de deux roues mais l'un d'entre eux était un indéniable prodige du maniement de la bécane. Je ne lui retirerai jamais ça malgré toute la rancoeur et le sentiment de colère que j'éprouve à son égard. J'essaie de me chasser toute pensée relative à sa personne de mon esprit et baisse la tête pour observer rapidement mon apparence dans le reflet de mon casque reluisant. Aucune raison de ressentir une quelconque nervosité, il s'agit d'une simple promenade entre un médecin en devenir et une ancienne patiente légèrement en manque d'attention, rien de plus. Je dépose le casque sur le banc en bois présent à côté de moi et fais une nouvelle vérification sur la porte pour bien m'assurer qu'elle est fermée à clé. J'entends soudainement un puissant moteur vrombir au loin et je fais quelques pas en direction des marches de l'escalier du perron pour me hisser sur la pointe des pieds et jeter un regard au bout de la rue. Je souris aussitôt comme une enfant surexcitée et farfouille dans mon panier en osier pour vérifier que je n'ai rien oublié. La superbe machine lustrée de Kylian s'immobilise devant la clôture blanche me rappelant à chaque fois les fameuses maisons familiale américaines que j'avais l'habitude d'observer lorsque j'y habitais. Je dévale les marches et presse le pas pour aller à sa rencontre, un sourire béat aux lèvres et mon regard complice dissimulé par ma paire de lunettes de marque qui me donne un petit air de rebelle prête à aller faire toutes sortes de méfaits dans la ville. Je hausse les sourcils et tord ma bouche pour afficher une mine impressionnée lorsque je le vois manier la machine avec des gestes experts et précis, il place la béquille sur le goudron du macadam et ôte son casque avant de me lancer un sourire charmant au possible. Je vois ses yeux glisser sur mon physique et je ne me prive largement pas d'en faire instinctivement de même, il est sacrément canon dans cet accoutrement, ça change de sa tenue d'interne et de son apparence propre lorsqu'il sort en compagnie de sa fille. Il a les cheveux en bataille, une barbe de trois jours foisonnante et sa tenue de motard me fait de prime abord chavirer tellement il la porte à la perfection. Cet homme est fait pour chevaucher de belles cylindrées. « Tu avais raison, je dois avouer que tu portes très bien le cuir ! » Le tutoiement est manifestement de rigueur dorénavant, ce n'est pas pour me déplaire et si il n'avait pas été le premier à l'adopter, je l'aurais sûrement fait puisque c'est logique que ce soit ainsi maintenant. Ce n'est plus une relation strictement professionnelle, le marché de Noël a changé la donne pour le mieux. « Sois pas surpris comme ça, je te l'avais dit et je mens jamais ! » J'échappe un léger rire et secoue la tête de gauche à droite. « Je te remercie, t'es pas trop mal toi non plus. » Brièvement, je me mords la lèvre inférieure puis me racle la gorge. Je pointe du menton sa moto alors qu'il se rapproche de moi. Il se poste devant moi et m'ouvre ses bras avec un sourire ravageur, je n'hésite pas et vais m'y nicher en échappant un doux rire enjoué. En plus, il sent bon, il gagne décidément des points sur tous les fronts jusque là. « Prête pour l'aventure ? » « Complètement, j'avais hâte pour être honnête. Ça fait longtemps que je n'ai pas eu l'occasion de faire de la moto. » Je devrais m'en acheter une puisque Evan me répétait sans cesse que j'avais la conduite dans le sang mais j'ai jamais sauté le pas, sans doute par peur de ne jamais vouloir l'utiliser en solitaire. Je hausse brièvement les épaules et soulève mon bras pour lui présenter le panier que je tiens du bout des doigts. « J'ai pensé qu'on aurait sans doute un creux alors j'ai prévu de quoi. » Il s'empare de ce dernier et l'installe avec précaution sur la machine, son sourire ne quittant pas son visage. Il fait volte-face et me tend un casque. « Oh, c'est gentil mais j'en ai déjà un. » Je baisse le regard et me rends compte que je l'ai oublié sur le banc, je lève les yeux au ciel et sans dire un mot je cours à toute allure en direction du perron pour revenir quelques instants plus tard avec mon casque grenat métallisé. « J'oublierai ma tête un jour, je pense. » Hilare, je chasse mes cheveux en arrière et l'enfile avant de lever la visière en verre fumé pour observer le jeune interne. Je me rapproche de sa sublime moto, le toise en arquant un sourcil et soulève la jambe pour m'installer sur cette dernière. Je vire la béquille d'un geste sec et fais rugir la bête tout en échappant un espèce de râle excité et satisfait par le bruit qui en émane. Ça a toujours eu un effet similaire sur moi, quelque chose me fascine dans ces moyens de locomotion. Du coin de l'oeil, je regarde avec amusement que Kylian observe tous mes faits et gestes avec une expression penaude. « Belle bête. Tu l'as depuis longtemps ? » Je relâche les poignées du guidon, remets la béquille au sol et descends de la bécane avec un sourire triomphant aux lèvres. D'humeur taquine, je bouscule gentiment le jeune homme à l'aide de mon épaule et lui adresse un clin d'oeil provocateur. « T'en fais pas je te laisse conduire sinon ton ego va en prendre un coup. Je sais que vous du mal les mecs avec les nanas qui sont en mesure de vous ridiculiser. » J'explose de rire, referme ma visière en appuyant rapidement dessus du bout de l'index et attends patiemment que Kylian prenne place sur sa machine avant de m'asseoir juste derrière lui et de déposer mes mains sur ses hanches, après une courte hésitation quand au juste comportement à adopter. Si ça tenait qu'à moi, j'arracherais son blouson mais j'essaie par tous les moyens de me contenir. Je faufile mes bottines un peu en-dessous des siennes, sur de petites installations métalliques prévues à cet effet et souris comme une imbécile en attendant qu'il démarre.

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Alyx ○ Kylian

Mon regard posé sur la jolie brune, je m’amuse à la taquiner en lui disant simplement qu’elle avait raison. Et je ne mens pas, elle porte vraiment bien le cuir. Ça change de sa tenue de patiente, cette blouse verte horrible qui ne lui allait pas mieux que ne me va ma blouse d’interne. J’ai hâte de pouvoir porter la blouse blanche que portent les médecins. Ça fait quand même mieux que le bleu bizarre qui n’a aucun éclat. Au moins, le blanc c’est éclatant. Bref, je m’amuse à la regarder de haut en bas, admirant la vue qui s’offre à moi. « Sois pas surpris comme ça, je te l'avais dit et je mens jamais ! » Je souris et hoche la tête, amusé. « Je prends note ! » Mon sourire s’élargit alors que son rire raisonne à mes oreilles. Douce mélodie. « Je te remercie, t'es pas trop mal toi non plus. » Je baisse les yeux sur ma tenue plutôt basique, un vulgaire jean troué au niveau des genoux et mon blouson en cuir sur mon t-shirt blanc basique. « Merci ! » Je lui souris à nouveau et viens réclamer une tendre étreinte en guise de bon jour, en bonne et due forme. J’aime ce côté tactile qu’ont les américains, les australiens et les néo-zélandais. Les Irlandais ne sont pas aussi tactiles. Je lui demande finalement si elle se sent prête pour l’aventure. « Complètement, j'avais hâte pour être honnête. Ça fait longtemps que je n'ai pas eu l'occasion de faire de la moto. » Je suis heureux de l’apprendre, c’est toujours agréable de faire de la moto avec quelqu’un qui apprécie vraiment ça. « J'ai pensé qu'on aurait sans doute un creux alors j'ai prévu de quoi. » Je regarde le panier qu’elle me tend et hoche la tête. « Très bonne idée ! » Ni une ni deux je viens l’installer à l’arrière de la moto, en prenant soin de bien l’attacher pour ne pas que tout se renverse dans les virages. Une fois fait, je lui tends mon 2ème casque. « Oh, c'est gentil mais j'en ai déjà un. » Je baisse les yeux sur ses mains, ne me rappelant pas avoir vu un casque dans ses bras, et je m’amuse de la regarder filer chercher ledit casque. Une fois revenue, Alyx file droit sur ma moto, et c’est avec grande surprise que je la regarde s’y installer comme si elle avait fait ça toute sa vie. Elle la démarre d’un geste précis et je souris, presque excité à cette simple vision. Faut dire qu’une femme sur une moto, j’ai toujours trouvé ça follement sexy. « Belle bête. Tu l'as depuis longtemps ? » me demande-t-elle en reposant ma moto sur sa béquille. « Depuis que je suis ici. J’en avais une à Dublin mais je l’ai revendue avant d’arriver ici, et je me suis racheté celle là direct. J’ai mon permis voiture mais je n’en conduis jamais ! » Je ris un peu et elle me bouscule en me taquinant. « T'en fais pas je te laisse conduire sinon ton ego va en prendre un coup. Je sais que vous avez du mal les mecs avec les nanas qui sont en mesure de vous ridiculiser. » Je lève les yeux au ciel d’un air faussement ahuri. « N’importe quoi ! Si tu me montres ton permis, je peux te laisser conduire, j’ai rien contre ça, au contraire, une femme qui conduit une moto, ça a quelque chose de sexy ! » Je lui adresse un sourire presque un peu charmeur. Je ne suis pas quelqu’un de misogyne, bien au contraire, mes amis disent même de moi que je suis limite féministe sur les bords, c’est pour dire. J’ai un immense respect de la femme. Je prends finalement place sur ma moto, retirant la béquille avant qu’elle ne puisse s’installer derrière moi, confortablement. L’avantage de cette moto qui n’est pas une moto sportive, c’est qu’elle est très agréable, même su les longues distances. On n’a pas mal au cul après une centaine de kilomètres parcourus. J’enfile mon casque et l’attache alors que je sens les mains fines d’Alyx se poser à ma taille. Je démarre la moto dans un bruit agréable, relève ma visière et tourne la tête pour m’adresser à elle. « La vitesse ne te dérange pas ? Je suis prudent, je te rassure ! » Elle me dit que non, et je viens chercher ses mains pour les nicher dans les poches de mon blouson, pour éviter que le vent ne lui fouette les mains. « N’hésite pas à te cramponner ! » Je lui souris et baisse à nouveau ma visière pour démarrer, d’abord pas trop vite, mais l’accélération se fait plutôt rapidement. Je reste alerte aux sensations du corps d’Alyx dans mon dos, sa manière d’appréhender les virages, si elle reste souple ou si elle se crispe. On sent qu’elle aime ça, qu’elle prend plaisir à rouler. Parfait. Nous parcourons plusieurs dizaines de kilomètres, et je profite du dernier feu rouge pour relever ma visière et lui demander si tout va bien, ce à quoi elle me répond que oui. Alors c’est reparti. Une bonne soixantaine de kilomètres plus tard, nous longeons une côte absolument magnifique, et je tourne dans un petit chemin ombragé, faisant doucement dans les graviers. Au bout du chemin, on peut voir l’étendue d’eau jusqu’à perte de vue. Je laisse descendre Alyx, mets la moto sur béquille et descends à mon tour. « Alors, ça a été ? » C’est une ballade que je fais régulièrement quand j’ai besoin de m’aérer l’esprit, les paysages sont à couper le souffle. Je récupère le panier de ma main libre et lui fais signe de me suivre. « Tu n’as pas oublié ton maillot de bain j’espère ? » Je lui adresse un sourire radieux et nous descendons doucement jusqu’à la plage, plage sauvage et complètement nue de toute présence humaine. Paradisiaque.

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Alyx ○ Kylian

Lorsque la mécanique de cette superbe cylindrée se met en marche et laisse parvenir à mes oreilles un doux bruit semblable sur certaines tonalités au ronronnement apaisant d'un chat, je ne peux m'empêcher de laisser mon esprit s'exprimer à coeur joie. Curieuse comme un pot de chambre comme à l'accoutumée, je l'interroge au sujet de sa possession. « Depuis que je suis ici. J'en avais une à Dublin mais je l'ai revendue avant d'arriver ici, et je me suis racheté celle-là direct. J'ai mon permis voiture mais je n'en conduis jamais ! » « J'ai toujours pensé que du bien de la moto comme un moyen de locomotion au quotidien, tu peux te faufiler partout et t'as clairement moins de contraintes qu'avec une bagnole au beau milieu d'une ville. La liberté d'aller où tu veux, c'est le top ! Et puis ça fait chier les automobilistes, ça c'est amusant. » Mes doigts emprisonnant fermement l'une des poignées du guidon, je fais sèchement pivoter mon poignet à plusieurs reprises puis descends finalement du bolide avec un sourire satisfait et une étincelle malicieuse dans le regard, je me sens d'humeur provocatrice aujourd'hui et j'ai bien envie d'user de taquineries bon enfant à l'encontre de Kylian, ce jeune interne que je vois encore une fois sous un jour parfaitement inédit. Progressivement, je découvre sa personnalité et me rends familière à son caractère, j'ai l'impression d'avoir en lui un ami digne de confiance avec lequel je peux m'adonner à des activités depuis longtemps abandonnées. Je lui rentre doucement dedans avec mon épaule, pour le faire un peu sortir de ses gonds, et lui lance une petite pique touchant de plein fouet son esprit masculin supposément chargé de testostérone et égocentrique au possible. Il lève les yeux au ciel et affiche une expression consternée dont je me régale, je ne l'imaginais pas ainsi une seule seconde de toute façon mais ça ne fait que confirmer que c'est un mec avec qui je suis susceptible de très bien m'entendre à l'avenir. Du moins, c'est bien parti pour. « N'importe quoi ! Si tu me montres ton permis, je peux te laisser conduire, j'ai rien contre ça, au contraire, une femme qui conduit une moto, ça a quelque chose de sexy ! » Je croise les bras sur ma poitrine et lève à mon tour les yeux au ciel. « J'ose à peine imaginer le genre de magazines que tu achetais lorsque tu étais adolescent. » Il semble à nouveau outré et je ris doucement, amusée par cet aspect taquin qu'il fait ressortir en moi, c'est la première fois que je lui dévoile mon véritable caractère et ça me fait plaisir de pleinement me lâcher dans des circonstances idéales. « J'ai pas encore fouillé dans mes papiers mais je dois pouvoir le retrouver. La prochaine fois, c'est moi qui conduirai et je te montrerai ce dont je suis capable. » Je rabaisse ma visière après avoir arqué un sourcil et m'installe confortablement derrière lui après lui avoir laissé tout le loisir de trouver la position adéquate pour conduire agréablement. Le plus important, c'est lui. Sans m'en rendre compte, je fais couler mon regard sur sa nuque dénudée où quelques cheveux épars terminent leur course et je suis bien rapidement prise d'un frisson étrange. Je détourne le regard lorsqu'il enfile son casque. Le mien est plus beau, j'espère qu'il est jaloux. « La vitesse ne te dérange pas ? Je suis prudent, je te rassure ! » Je relève ma visière pour lui répondre dans un sourire excité. « Je te fais confiance et au contraire, c'est ça le plus grisant ! A fond les ballons, ma poule ! » Je l'entends rire en se retournant, je rabaisse à nouveau la visière et je sens ses mains s'emparer des miennes pour les fourrer dans son blouson de moto. J'écarquille les yeux et ces dernières deviennent instinctivement moites, Evan n'a jamais eu ce genre de geste protecteur à mon égard lorsque nous partions en balade et c'est vrai qu'à chaque je pestais de ne pas avoir de gants. Il faut vraiment que j'arrête de penser à lui une bonne fois pour toute, ça ne fait plus mal mais ça fait chier. Je détends mes doigts dans ses poches et agrippe le tissu à l'intérieur. « N'hésite pas à te cramponner ! » « Oui, chef ! » Il démarre en trombe et je suis obligée de fermer les yeux quelques instants lorsque je sens les frissons de l'accélération venir chambouler mes entrailles, la vitesse a ce je ne sais quoi d'excitant quand elle est parfaitement maîtrisée. Submergée par toute une fourchette de sensations provoquées par le paysage qui défile, les virages qui s'enchaînent et nos corps qui se penchent à chaque fois qu'on en emprunte un, je ressens de nouveau ce qui m'avait tant manqué ces derniers temps. A plusieurs reprises, mes mains s'enfoncent sur son blouson et je peux sentir ses muscles dessinés forcer contre mes doigts, j'essaie de ne pas trop entrer en contact avec ces derniers mais quelque chose en moi y prend un malin plaisir coupable. On s'arrête à un feu rouge et il tourne la tête vers moi comme pour me demander si tout va pour le mieux, je lève un pouce et il redémarre alors que je remets ma main dans sa poche. Les kilomètres se succèdent, les visions magnifique d'une nature néo-zélandaise sauvage et unique avec, le temps semble passer à toute allure pourtant puisque je n'ai aucune notion de la route parcourue. Il faut dire que sa moto est hyper confortable, ça renforce nécessairement le plaisir sincère de la promenade. Au détour d'une bretelle longeant une côté océanique à couper le souffle, il emprunte un petit chemin parsemé de graviers et le bruit des roues épaisses sur ces derniers m'arrachent une multitude de frissons spontanés. J'adore ce genre de son, c'est de la musique pour mes oreilles. J'échappe un soupir satisfait lorsque j'aperçois la vue scandaleusement belle qui s'offre à nos yeux une fois que la machine s'immobilise. Il me fait signe de descendre, je retire mon casque et secoue ma chevelure énergiquement pour y redonner forme. « Alors, ça a été ? » « C'était génial, tu conduis de manière très agréable, ça se voit que tu y prends un plaisir monstre ! Je suis contente de redécouvrir le plaisir de la moto en ta compagnie. » Je lui souris sincèrement et tourne les talons pour observer de plus près cet incroyable horizon s'étendant à perte de vue. « Et puis regarde un peu ça, bon sang, c'est incroyable. Ce pays est magnifique. Tu connaissais cet endroit ou t'as simplement décidé de t'arrêter en voyant le paysage ? » L'un ou l'autre, excellent choix. Je le regarde s'emparer du panier en osier et il me fait un signe de la main pour que je le suive, je ne me fais pas prier et lui emboîte le pas. « Tu n'as pas oublié ton maillot de bain j'espère ? » Je plisse les yeux et secoue finalement la tête en souriant. « Non et heureusement d'ailleurs, je m'en serais terriblement voulu en voyant cette plage. » Petit coin de paradis isolé du reste du monde, c'est effectivement un endroit unique que j'apprécie déjà  alors que je n'en ai absolument pas arpenté les recoins encore. C'est pour le moins magique comme sortie moto, Kylian est plein de surprises. Je récupère ma paire de lunettes de soleil que j'avais laissé suspendre sur le col de mon blouson et les enfile avant d'ouvrir ce dernier, laissant apparaître le haut de mon maillot de bain deux pièces couleur rouge vif. J'échappe un soupir de plaisir. « Excuse-moi mais j'en pouvais plus, j'ai beaucoup trop chaud là. » Sous son regard amusé, je repousse un peu plus les limites en retirant complètement mon blouson. Je caresse mon ventre dénudé sur lequel perlent quelques petites gouttes de sueur et relève le regard vers l'eau sublime qui n'attend que nous. Fronçant soudainement les sourcils, je me retourne vers Kylian et pose une main sur ma hanche, interrogatrice. « C'est bien beau de me demander si j'ai pensé à mon maillot de bain avec un ton accusateur mais toi alors, il est où le tien ? » Si il me fait le coup du mec qui se baigne en slip moule-bite, je hurle de rire. Quoi que dans le fond, je ne m'en plaindrais pas plus que ça je pense.

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Alyx ○ Kylian

a « J'ose à peine imaginer le genre de magazines que tu achetais lorsque tu étais adolescent. » me taquine-t-elle après que je lui ai avoué trouver les femmes sexy sur une moto. Amusé, je lève les yeux au ciel d’un air dépité, mais je ne réponds pas pour autant. Démentir serait un mensonge de toute manière. « J'ai pas encore fouillé dans mes papiers mais je dois pouvoir le retrouver. La prochaine fois, c'est moi qui conduirai et je te montrerai ce dont je suis capable. » J’arque un sourcil, intéressé. « Ah donc tu as ton permis moto ? C’est bon à savoir ça ! » Ma moto c’est un peu la prunelle de mes yeux, mais je pense que je pourrai essayer de lui faire confiance, si je reste derrière elle pour voir comment elle conduit avant de la laisser partir seule. Surtout que si elle n’a pas conduit depuis longtemps, ça peut s’avérer un peu plus compliqué pour remonter en selle. Nous grimpons tous les deux sur la moto et lui demande si la vitesse ne la dérange pas. « Je te fais confiance et au contraire, c'est ça le plus grisant ! A fond les ballons, ma poule ! » « Ma poule ! On va se calmer avec les surnoms à la con ! » Je ris, plus amusé qu’autre chose et démarre doucement avant de donner le premier réel coup d’accélérateur. Le chemin se passe à merveille, le temps passe à une allure folle, aussi vite que les paysages magnifiques dévalent sous nos yeux émerveillés. J’adore ce pays, j’adore faire de la moto ici, c’est grisant. Dans les virages, je sens les mains d’Alyx se cramponner contre mon ventre et ça a tendance à me faire sourire, je ne peux pas imaginer qu’elle en profite, mais ça n’a pas l’air non plus de la mettre mal à l’aise. Nous arrivons à bon port après quasiment deux heures de ballade agréable, et j’immobilise la moto sur sa béquille, laissant descendre Alyx avant d’en faire de même. Je lui demande si la ballade lui a plu, mais vu les étoiles dans ses yeux, je devine que oui. « C'était génial, tu conduis de manière très agréable, ça se voit que tu y prends un plaisir monstre ! Je suis contente de redécouvrir le plaisir de la moto en ta compagnie. » Je lui souris de plus belle, ravi qu’elle ait apprécié ma manière de conduire. c’est vrai que tous les motards ne sont pas prudents.Aimer la vitesse est une chose, mais prendre des risques en est une autre. « Et puis regarde un peu ça, bon sang, c'est incroyable. Ce pays est magnifique. Tu connaissais cet endroit ou t'as simplement décidé de t'arrêter en voyant le paysage ? » Je souris de plus belle, conquis par le paysage que je connaissais déjà, et surtout par le sourire sur le visage d’Alyx. J’ai vu cette femme au plus mal alors croyez moi, son sourire vaut de l’or. « J’ai testé toutes les criques de la baie, à chaque ballade en moto je m’arrête, et celle là est de loin ma préférée. » Je récupère le panier sur l’arrière de la moto et demande à la jeune femme si elle n’a pas oublié son maillot de bain. « Non et heureusement d'ailleurs, je m'en serais terriblement voulu en voyant cette plage. » « Tu m’étonnes ! ». Juste le temps de me retourner qu’Alyx ouvre son blouson de moto, tirant sur la fermeture éclair d’un geste sec, dévoilant son buste quasiment nu, simplement habillé d’un haut de maillot de bain rouge vif. J’esquisse un sourire, mon regard ayant bien profité du paysage, avant de la regarder dans les yeux cette fois. Eh, je reste un homme quoi qu’on en dise, et Alyx est définitivement une femme femme, en tout point. « Excuse-moi mais j'en pouvais plus, j'ai beaucoup trop chaud là. » Je secoue la tête. « Non mais fais comme chez toi ! En même temps t’as raison, il fait bon ! » Je fais la même chose, ouvre mon blouson en cuir et le retire même pour finir simplement en t-shirt. Alyx joue avec mes nerfs en retirant elle aussi son blouson, et en passant sa main sur son ventre. Je penche un peu la tête sur le côté, la regardant faire. Elle me cherche ou c’est moi ? « C'est bien beau de me demander si j'ai pensé à mon maillot de bain avec un ton accusateur mais toi alors, il est où le tien ? » Je relève vite les yeux vers les siens pour éviter qu’elle pense que je la mate ouvertement, en même temps ce serait mentir que de dire le contraire. Je baisse les yeux, de ma main j’attrape ma ceinture et décale mon jean de ma peau comme pour regarder à l’intérieur. « Merde. Je l’ai oublié. Tant pis, à poil c’est bien aussi ! » Je lui offre un large sourire narquois, juste pour me venger de son petit manège de se dénuder de manière sexy, mine de rien. Elle ne m’aura pas. Je lui fais un signe de tête pour l’inviter à me suivre. « Allez viens, c’est par là ! » Je descends un peu entre les rochers, et il y a le dernier à sauter vraiment, y’a un bon mètre vingt à sauter, la réception dans le sable est assez rude. Une fois en bas je tends les bras à Alyx pour qu’elle ne saute pas directement, je voudrais pas qu’elle se torde une cheville, bonjour la sortie ratée du coupe. « Vas-y saute je te récupère ! » Elle s’exécute et je la récupère dans mes bras avant de la laisser poser les pieds à terre. Le moment est troublant, nos corps si proches l’un de l’autre, mes mains sur sa peau nue, et nos regards ancrés l’un dans l’autre. Je lui adresse un sourire et fais mine de rien, me retournant en rompant le contact. « Ça n’a pas changé, toujours aussi beau.» Je pose les affaires de moto, casque et blouson à l’ombre d’un rocher pour éviter qu’on se crame un peu tard. Puis je retire mon t-shirt, mes godasses, chaussettes et finalement mon jean pour terminer en short de bain, un truc ni trop ample ni trop moulant, m’arrivant à mi-cuisses et dévoilant du coup la quasi totalité de mes tatouages. Je sens le regard d’Alyx sur moi et je relève la tête pour la prendre en flagrant délit de matage. Chacun son tour. « Non, je n’ai pas l’intention de t’expliquer ce que signifient mes tatouages un par un ! » Je ris un peu et lui fais un signe de tête l’incitant à me suivre. « On va la goûter ? »

ride, baby ride

Alyx ○ Kylian

Échappant quasiment aux sensations du haut de mon corps désormais dénudé des suites de mon impossibilité à supporter cette chaleur estivale un instant de plus, la brise iodée qui vient timidement caresser ma peau dévoilée s'occupe de chasser les quelques perles de transpiration roulant sur mon ventre avec détermination. Le tout de même épais blouson en cuir imité n'a pas été pour le moins du monde un fardeau jusqu'à ce que le déroulement du paysage devant mes yeux éveillés ne ralentisse et que les températures extérieures ne viennent me frapper de plein fouet. Faire glisser la fermeture éclair afin de permettre au moindre léger courant d'air frais de me parvenir est en gros une délivrance. Dissimulés derrière les verres opaques de ma paire de lunettes de soleil, je laisse mes yeux discrètement scruter les agissements du jeune interne et je constate qu'il a décidé de se délester à son tour de sa veste pour se retrouver en t-shirt, lequel ne possède pas de manche et me laisse ainsi tout le loisir d'admirer la musculature prononcée de ses bras. Je hausse les sourcils en voyant immédiatement ses tatouages, pour la plupart colorés et représentant sans aucun doute quelque chose pour lui, ils sont en tout cas très beaux. J'ai toujours eu l'envie de m'en faire un mais j'imagine que je n'ai jamais eu le courage d'aller au bout de cette pensée. Je détourne mon regard de sa silhouette pour ne pas me faire griller et me concentre plutôt sur le fait de le suivre alors qu'il me guide sur un chemin de pierres pittoresque. Je reste d'abord silencieuse, relativement gênée de me retrouver seule en sa compagnie pour la toute première fois, les rencontres précédentes ayant toujours comporté des témoins comme du personnel d'hôpital ou bien des enfants excités par l'ambiance des fêtes de fin d'année. Je glisse mes mains dans les poches de mon pantalon que j'ai également envie d'enlever, change d'avis pour les passer dans mes cheveux puis les triture nerveusement comme une idiote. J'ai l'air stupide, j'aurais dû lui prendre le panier des mains pour m'occuper l'esprit en le balançant, ça m'aurait évité de me poser mille questions. Je m'arrête finalement en chemin et adopte une pose exagérément hautaine avant de toiser Kylian et de lui demander où se trouver son maillot de bain. « Merde. Je l'ai oublié. Tant pis, à poil c'est bien aussi ! » Je me moque gentiment de lui en échappant un rire alors qu'il m'esquisse un sourire aussi provocateur que celui qui était placardé sur mon visage quelques secondes auparavant. « Généralement, les gens font ça une fois la nuit tombée mais si monsieur est un original, je n'ai rien à dire. » Je hausse les épaules tout en continuant de rire alors qu'il tire son jean vers l'avant pour inspecter ce qu'il renferme. Dans d'autres circonstances, j'aurais probablement jeté un petit coup d'oeil moi aussi mais je me contente de lever les yeux au ciel et de poursuivre ma route, prenant quelques pas d'avance avant de me rendre compte que je n'ai aucune fichue idée de l'endroit où je me rends. Heureusement, Kylian me rattrape rapidement et m'adresse un signe de tête. « Allez viens, c'est par là ! » Je me retiens d'apporter le moindre commentaire puisque je me sens bête d'avoir voulu le devancer et fais attention à mes mouvements lorsque je me faufile entre les rochers pour suivre son corps agile en contrebas. J'ai toujours été sportive mais à la fois terriblement maladroite alors si je fais pas gaffe, je risque de me retrouver les quatre fers en l'air en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Ça donnerait une super image de ma personne. Remarque, après l'accident du cathéter, je me demande bien ce qui pourrait être pire comme situation. J'entends Kylian échapper un léger râle d'effort après l'avoir vu disparaître et je m'arrête au beau de la dernière grosse caillasse pour pencher la tête au-dessus du vide, les sourcils froncés. « Tu devrais pas me faire confiance là, c'est quasiment certain que je vais mal atterrir. » Contrairement à un félin, je ne retombe jamais sur mes pattes. A mon grand malheur. « Vas-y saute je te récupère ! » « T'es sûr de toi, hein ? » Il hoche la tête avec vigueur mais je continue de m'interroger alors que je m'accroupis avec précaution pour me préparer à sauter par-dessus la barrière de rochers blanchis. « Si tu décides de me laisser me vautrer dans le sable au dernier moment, je te promets qu'il y aura des représailles. » Je brandis en l'air un doigt se voulant menaçant, probablement en vain, et entoure une pique se dressant sur le rocher de mes doigts avant de m'élancer. J'échappe un léger cri qui s'étouffe une fois que Kylian me réceptionne au creux de ses bras qui se contractent sous mon poids. Les lunettes un peu de travers, je plonge mon regard dans le sien et d'un seul coup, c'est comme si le temps avait cessé d'être une notion universelle. Comme si tout autour de nous, de cet instant, n'avait plus aucune importance ou impact sur nos vies respectives. Le sentiment d'avoir déjà vécu cette sensation par le passé me submerge, c'est comme si je reconnaissais ses traits pour la première fois, comme si un fantôme venait de prendre forme humaine. Je déglutis difficilement, baisse le regard lorsqu'il me dépose sur le sable et dissimule bien vite mon visage derrière une mèche de cheveux qui vient s'évanouir sur la commissure de mes lèvres. Troublée, je le suis d'autant plus lorsque le charme se rompt nettement dès l'instant même où il tourne les talons, son dos me faisant alors face. Le sensation de déjà-vu m'encombre la tête mais lorsqu'il reprend la parole, tout s'efface alors. « Ça n'a pas changé, toujours aussi beau. » Je voudrais confirmer ses propos et admirer la vue qui s'offre à moi mais je n'arrive pas à quitter des yeux sa nuque, ses omoplates, la légère trace que son haut a déposé sur sa peau encrée. Un flot de pensées m'inonde et pourtant je ne saisis le sens d'aucune. « Oui, c'est… c'est incroyable. » Je ferme les yeux une seconde, inspire profondément et me ressaisis finalement pour retirer complètement mon blouson et déjà commencer à déboutonner mon bas. Kylian s'affaire à déposer nos effets sous un rocher, très attentionné et préventif comme toujours depuis que je le connais, et je bazarde mes bottines à côté de mon casque une fois en maillot de bain. J'en échapperais un soupir de plaisir tellement ça fait du bien de se débarrasser de tout ça, je crevais de chaud. Je me frotte les mains pour chasser la multitude de grains de sable accumulés et mon coeur rate un battement quand je relève les yeux et vois le corps de Kylian érigé devant moi à l'instar d'une statue grecque. Quand j'ai dit à Parker qu'il était le plus bel homme que je n'ai jamais vu, je ne mentais décidément pas. Sentant son regard croiser le mien, je me racle la gorge et échappe un rire gêné en détournant la tête. « Non, je n'ai pas l'intention de t'expliquer ce que signifient mes tatouages un par un ! » Je hausse les épaules et esquisse un sourire alors que je secoue la tête de gauche à droite. « On garde ça pour une autre fois, c'est compris. » Je lui adresse un sourire et le regarde me passer devant, m'indiquant d'un signe de tête de lui emboîter le pas. « On va la goûter ? » « Elle est l'unique raison pour laquelle j'ai bien voulu venir avec toi. » Très crédible sachant que je n'avais aucune idée de l'endroit où il voulait m'amener une heure plus tôt. Nos pieds s'enfoncent dans le sable alors qu'on s'avance avec entrain en direction de l'eau, par ailleurs magnifique. Je tourne la tête vers lui avec un sourire et mon regard ne peut s'empêcher de s'accrocher aux dessins sur son bras, l'un d'entre eux attirant tout particulièrement mon attention sur le moment. « Il est beau celui-ci.» Sans ne serait-ce que demander son aval, je pose mes doigts sur le bras de Kylian et caresse lentement le tatouage me fascinant, une tête de jeune femme aux cheveux arborant une couleur chatoyante, le regard presque hagard, les lèvres teintées. « On dirait une sirène, elle est superbe je trouve. C'est sensé représenter qui ? » Petite, je rêvais de devenir une sirène alors forcément, je suis curieuse comme pas deux. Je lève les yeux et échappe un rire en voyant qu'il me dévisage avec un regard exaspéré. « D'accord, d'accord, tu veux vraiment pas en parler, j'arrête. » Je lève les mains en l'air en témoignage de ma bonne foi et laisse l'eau venir me lécher les pieds, un frisson parcourant aussitôt toute la longueur de mon dos. Je tire un peu le bas de mon maillot pour le replacer en-dessous de mon aine et continue de pénétrer dans l'eau tempérée, Kylian à quelques centimètres seulement de moi. Cette perspective d'isolation m'effraie et à la fois me rassure, c'est incompréhensible. Aucune présence humaine aux alentours, personne pour venir perturber notre sérénité et notre relaxation. Personne pour s'interroger sur le baiser que je viens poser sur ses lèvres, sans crier gare ni même réfléchir, mes mains allant instinctivement se poser sur ses joues occupées par une barbe de trois jours lui allant à ravir.

ride, baby ride

Alyx ○ Kylian

« Généralement, les gens font ça une fois la nuit tombée mais si monsieur est un original, je n'ai rien à dire. » Qui s’en plaindrait en même temps, hein ? Je ne sais pas vraiment ce qui l’a menée à faire son séjour à l’hôpital, mais d’après les sous-entendus de Tara sur le coeur fragile de sa meilleure amie, j’ai cru comprendre qu’il s’agissait d’une histoire d’amour ayant mal tourné. Après tout, j’en sais rien, Alyx aime peut-être les femmes qu’est-ce que j’en sais ? J’ai du mal à croire à cette simple pensée, juste de par ses comportements lorsque nous étions à l’hôpital, et ses gestes tendres lors du marché de noël. Et puis nos échanges de sms… je sais pas, quelque chose me dit qu’elle n’aime pas les filles, ou pas seulement. Bref, je m’égare, tout ça pour dire que je ne suis pas étonné de l’entendre me dire que ça ne la dérange pas que je me baigne nu. Après tout, pourquoi pas, c’est encore une alternative possible. Je finis par guider la jeune femme à ma suite pour descendre sur la plage. « Tu devrais pas me faire confiance là, c'est quasiment certain que je vais mal atterrir. » Je ris, amusé du ton taquin qu’elle emploie. Je la connais maladroite du peu que j’ai entrevu d’elle, alors pour éviter le pire je lui propose de la récupérer. Elle n’a qu’a me faire confiance. « T'es sûr de toi, hein ? Si tu décides de me laisser me vautrer dans le sable au dernier moment, je te promets qu'il y aura des représailles. » Je ris à ses bêtises et secoue la tête, les mains tendues dans sa direction. « Arrête tes bêtises, j’ai été là pour te soigner je vais pas te laisser te péter les deux chevilles ! Saute ! » Après un court instant d’hésitation, la jolie brune me saute littéralement dans les bras et dire que ce n’est pas agréable serait mentir. Nous restons là quelques secondes comme si le temps s’était arrêté pour nous laisser le loisir de nous contempler pendant un bref instant. Je ne voudrais pas la mettre mal à l’aise alors je choisis de briser volontairement cet instant en la posant vraiment sur le sol et en prenant congé de notre étreinte un peu trop proche.

Je me laisse griser par le paysage, mon regard se posant tour à tour sur tous les éléments réunis en vue de ravir mes yeux et créer de nouveaux souvenirs. Des souvenirs où la présence d’Alyx semble avoir toute son importance. C’est le moment que je choisis pour me déshabiller, avant de sentir le regard de la jeune femme sur mon corps tatoué. Je ne me retiens pas de lui lancer une petite pique gentille. J’ai souvent à faire à des gens qui cherchent à savoir la signification de mes tatouages. Ils sont nombreux, ont tous une signification ou font partie d’un moment décisif de ma vie. Alors les déchiffrer un à un serait infiniment long, et d’ailleurs il n’y a sur Terre aucune personne encore au courant de chaque signification. Un jour, peut-être. « On garde ça pour une autre fois, c'est compris. » J’aurai répondu à certaines de ses questions si elle avait décidé d’en poser, mais je suis quand même content qu’elle ne s’y risque pas. J’aurai eu du mal à parler de certaines choses, sans doute un peu trop tôt encore. Je reporte mon attention sur l’eau turquoise et propose à la jeune femme d’aller goûter celle pour qui nous sommes ici. « Elle est l'unique raison pour laquelle j'ai bien voulu venir avec toi. » Je ris légèrement, je m’engouffrant pas dans la brèche de la taquinerie. Pas encore. Nous nous approchons de l’eau et je laisse mes pieds s’enfoncer dans le sable qui s’enfonce sous mes pieds. La sensation est divine. La voix d’Alyx me sort de mes pensées perdues sur l’horizon presque invisible. « Il est beau celui-ci.» Je me reconnecte à elle et elle pose ses doigts sur mon bras, créant une sorte de frisson impossible à réprimer. Ses empruntes se posent sur ma peau et glissent le long des traits sur tatouage positionnée sur le haut de mon bras, englobant la moitié de mon épaule. « On dirait une sirène, elle est superbe je trouve. C'est sensé représenter qui ? » J’arque un sourcil à sa question, elle venait pas de dire qu’elle ne demanderait rien en rapport à mes tatouages ? « D'accord, d'accord, tu veux vraiment pas en parler, j'arrête. » J’esquisse un sourire en la regardant me faire son petit numéro de fille faussement coupable. Elle s’éloigne mais ne tarde pas à revenir, venant poser sur mes lèvres un baiser soudain, inattendu. Ses mains trouvent leur place sur mes joues et je finis par fermer les yeux pour apprécier cet échange, une de mes mains se posant sur le haut de sa taille pour prolonger légèrement le baiser sans trop en faire non plus. La jeune femme met un terme à notre échange et je sens venir le coup de ‘oh mon dieu je suis désolée je voulais pas faire ça’. mon cul. Alors je fais glisser un peu plus ma main dans son dos pour l’empêcher de s’échapper. Ne lui laissant pas le temps de dire quoi que ce soit je prends la parole d’une voix calme et posée, d’une profondeur qui a tendance à souvent me caractériser. « C’est une Geisha. Je l’ai fait à me retour de New-York après avoir longuement discuté avec une prostituée un soir où je rentrais de soirée. Elle avait les cheveux roses et elle m’a expliqué combien cette activité la rongeait comme un monstre qui lui grignotait les cellules une a une. Elle m’a bouleversé. Et tu vois… » J’interromps mon regard du sien pour le poser sur mon épaule, profitant de ma main libre pour pointer le chapeau de la femme tatouée sur mon bras. « Son chapeau ressemble à un monstre pour enfant, avec des dents… c’est con mais chaque fois que je le regarde j’espère juste que cette fille va bien, et qu’elle a réussi à sortir de ça. » Je ne sais pas pourquoi je lui raconte ça. Sans doute pour que nous soyons à peu près quittes, elle s’est beaucoup livrée à moi pendant son séjour à l’hôpital et sans forcément me sentir redevable de quoi que ce soit, j’ai juste envie de lui montrer que notre relation naissante n’est pas à sens unique. Je lui adresse alors un sourire et plaque un baiser au coin de ses lèvres avant de m’échapper. « Un baiser une explication de tatouage ! » Je ris un peu et sans tarder, je plonge dans l’eau comme un gamin.

ride, baby ride

Alyx ○ Kylian

Sous mon toucher, je peux sentir les quelques poils clairs parsemant la peau de son visage se courber sur mon passage. Mes doigts se fraient un chemin entre ces derniers et je me dois bien d'avouer que depuis la fois où nos routes se sont croisées au marché de Noël, j'ai fréquemment eu envie de laisser mes mains entrer en contact avec son corps. Ce baiser que j'ai entamé est en revanche une véritable surprise puisque je n'avais pas du tout prévu de faire le premier pas à son encontre, de laisser sous-entendre que peut-être une hypothétique porte s'était ouverte et qu'il était dorénavant libre de la franchir à son gré. Encore blessée par les peines passés, tout ce que j'ai vécu l'année passée représente toujours une plaie béante, se cicatrisant progressivement grâce au soutien de mes proches et cette amitié naissante entre Kylian et moi-même. Amitié qui définit apparemment ses propres règles de manière autonome puisque je me retrouve le ventre collé contre ses abdominaux saillants, le haut de mon maillot de bain pressé contre ma poitrine alors que notre étreinte s'intensifie et que l'échange physique se prolonge pour mon plus grand plaisir. Dire que je ne voulais pas les événements prendre cette tournure serait quelque part mentir, même si il n'est pas au courant du fait que son apparence avantageuse ne me laisse pas indifférente, je pense qu'il n'est pas dupe et qu'il voyait bien dans mes regards autre chose que des sentiments neutres le concernant. De plus, le petit jeu de séduction innocent qui s'est immiscé entre nous lors de notre échange de messages pourrait faire comprendre à n'importe qui que, l'un comme l'autre, nous sommes parfaitement au courant de ce qui s'installe au fur et à mesure. Il connaît énormément de choses à mon propos et ça ne me dérange pas, contrairement à tout ce que j'aurais pu envisager avant de faire sa connaissance et de découvrir la belle âme se dissimulant derrière ses traits séduisants. Nos bouches glissent l'une contre l'autre et c'est une lente danse de lèvres qui prend place alors que je frissonne sous la main de Kylian venant se déposer sur ma hanche. Pas une seule seconde son geste ne m'inspire d'y couper court, au contraire je viens enserrer son poignet massif de mes doigts fins et étonnamment assurés pendant que je penche un peu plus encore la tête pour approfondir notre baiser que je me suis à plusieurs reprises surprise à imaginer. Le moins que je puisse dire, c'est que je ne suis pas déçue. Nos langues ne s'entremêlent pas, ce n'est pour l'instant pas nécessaire, la douceur et la simplicité  de ce témoignage d'affection l'emportent sur tout le reste. Je relâche son poignet et la peau de mon dos s'imprègne de la géométrie de sa main alors qu'il la fait lentement remonter le long de ce dernier, provoquant en moi de délicieux frissons irrépressibles. Son bras m'incite à fusionner avec son torse, comme si à travers ce geste il voulait me faire comprendre qu'il n'était pas encore prêt à observer la fin de ce moment encadré par un environnement paradisiaque. Pour ce qui est de la mise en scène, il est indéniable que l'endroit se prête à de telles entreprises romantiques. Mes paupières s'ouvrent de nouveau et je pose mes yeux sur un Kylian que je perçois une fois de plus d'une toute autre manière, c'est amusant de constater à quel point certaines décisions influencent la façon dont on appréhende les personnes nous faisant face. Je n'arrive pas à poser de mot susceptible de caractériser cet instant, ni même ce que nous pourrions dès lors représenter l'un pour l'autre, mais je sens mon palpitant considérablement s'affoler sous ma poitrine se soulevant à une cadence irrégulière et anormale. Il me fait beaucoup d'effet, c'est clair comme de l'eau de roche. La moindre réplique traversant mon esprit me semble ridicule et incongrue alors je demeure silencieuse, appréciant simplement la chaleur de ses bras retenant mon buste prisonnier sans que je ne veuille pour autant le supplier de considérer une libération. « C'est une Geisha. » Je hausse les sourcils, un peu déstabilisée par cette déclaration surgissant de nulle part et rompant dans son sillage le charme opérant entre nos visages respectifs. « Ton tatouage, tu veux dire ? » « Je l'ai fait à mon retour de New York après avoir longuement discuté avec une prostituée un soir où je rentrais de soirée. » J'écarquille les yeux tout en buvant ses paroles, les soirées new yorkaises sont les plus atypiques que je connaisse en ce monde alors je n'ai aucun mal à imaginer ce genre de situation cocasse se produire. C'est dingue tout de même, nous avons foulé le goudron de la même ville avant d'atterrir ici. « Elle avait les cheveux roses et elle m'a expliqué combien cette activité la rongeait comme un monstre qui lui grignotait les cellules une à une. Elle m'a bouleversé. Et tu vois… » Il marque une courte pause et je suis le mouvement de ses yeux qui vont se fixer sur son épaule colorée, imbibée de l'essence même de ce récit, vestige de cette rencontre fortuite et totalement surprenante. Sa main m'indique l'espèce de bête sauvage englobant la chevelure de l'étrange jeune femme au visage déformé, sans doute par la peur. J'y dépose mes doigts de nouveau, cette fois pour caresser davantage cette peau marquée de cette vie lui étant autre. « Son chapeau ressemble à un monstre pour enfant, avec des dents… c'est con mais chaque fois que je le regarde j'espère juste que cette fille va bien, et qu'elle a réussi à sortir de ça. » Je fronce légèrement les sourcils alors que mon index effectue de petits gestes circulaires autour du regard complètement perdu du portrait esseulé. « Je trouve pas ça con moi, au contraire c'est une pensée magnifique. Mais ça ne m'étonne pas de toi, depuis que je te connais je vois en toi cette compréhension et cette compassion qui te collent à la peau. » Je souris sincèrement tout en faisant couler mon regard dans le sien, tentant de capter au mieux possible son intérieur rayonnant qui est en grande partie responsable de ma résurrection. Mes doigts quittent son épaule et vont de nouveau s'écraser contre sa joue, que je caresse doucement. « Quand j'étais encore ta patiente, je te taquinais en te qualifiant de héros pour t'entendre râler mais franchement, c'est un terme qui ta va plutôt bien. » Je me mets à rire puis hausse brièvement les épaules tout en reprenant mon sérieux. « J'espère aussi pour elle qu'elle a réussi à s'échapper des griffes de ce monstre. Ce doit être horrible d'être réduite à vendre son corps pour survivre… » C'est en prononçant ces quelques mots que je comprends alors la signification de cette menace sur son crâne, la gueule effrayante est une allégorie de la prostitution, c'est savamment pensé. « Je suis sûre qu'elle trouverait ce dessin magnifique et l'hommage touchant, en tout cas. » M'imaginer une seule seconde à sa place me fait me dire que je me crée décidément des problèmes et que je n'ai absolument aucune raison de me plaindre de mon existence. D'un autre côté cela dit, maintenant que Kylian est dans ma vie, je me dis que mon séjour à l'hôpital n'a peut-être pas été une si mauvaise chose que ça dans le fond. J'en suis clairement ressortie plus forte que jamais même si il m'arrive encore d'en douter à certains moments. C'est normal, c'est humain de douter. Kylian esquisse un sourire et écrase un baiser contre mes lèvres, cette fois déclenché par sa propre décision. « Un baiser une explication de tatouage ! » Je mêle mes éclats de rire aux siens et lève exagérément les yeux au ciel pour dénigrer ses propos tout en abattant un légère tape sur son torse. « Et t'es fier de ton petit chantage de gosse, j'imagine ? » Nos corps se décollent et mon sourire béat ne quitte ma bouche. « C'est pas ça qui va me donner encore plus envie de t'embrasser, tu sais. » Je hausse les épaules et le regarde élancer son corps athlétique dans l'eau turquoise qui nous entoure. Sans plus attendre, écrasée par la chaleur du soleil en pleine forme, je l'y rejoins et profite des quelques secondes passées sous la surface, mon visage fouetté par le mouvement des vagues. Habile dans l'eau, je fais progresser mon corps jusqu'au sien et reviens à la surface avec un large sourire placardé sur le visage. « J'ai adoré notre balade mais ne le prends pas mal, j'aime encore plus cette crique pour le coup. Elle est pleine de surprises. » Mon regard est complice et je ris de nouveau, simplement joyeuse de profiter de cette journée radieuse en aussi bonne compagnie. Doucement, le menton dans l'eau, je pars me rapprocher de son corps et fais glisser mes mains sur ses pectoraux avant de terminer leur course sur sa nuque dont je m'empare. « Revenons-en à ta petite proposition, puisque tu sembles y tenir. » Je mords doucement ma lèvre inférieure puis colle ma bouche contre la sienne avant de le relâcher et de pointer mon index vers lui, que je fais se balader au gré de ses tatouages avec un regard pensif. « Et celui-là, il veut dire quoi ? » Je n'ai pas envie de changer de sujet de conversation pour l'heure, j'accorde beaucoup d'importance au sens des tatouages et d'après ce qu'il vient de me raconter, ils semblent tous avoir leur petite histoire. Son regard excédé me fait rire, je hausse à nouveau les épaules et me colle à lui. « C'était ton idée de transformer mes baisers en monnaie d'échange je te rappelle, tu peux plus te défiler maintenant. » On a tout notre temps et je sens que je suis encore d'humeur à l'embrasser une fois de plus pour qu'il me conte ses histoires. Ou peut-être deux.

ride, baby ride

Alyx ○ Kylian

Ce premier baiser échanger est un réel délice. A aucun moment je ne réfléchis plus loin, ne pense au passé ni même au futur, et encore moins à mettre un terme à ce que pourrait représenter notre relation. Je laisse simplement la vie me guider au gré de ses envies, me laissant porter par le courant sans avoir envie de ne faire aucun effort pour dévier de ma trajectoire de vie. Je suis là où je dois être, et je profite de cette étreinte respectueuse, et de ce tendre baiser échangé sans artifice aucun. Après la fin de ce baiser, je laisse mes iris flirter avec les siennes pendant quelques instants, sans avoir besoin pour autant de briser ce moment par une parole. Pourtant, je finis par ouvrir la bouche, lui expliquant la signification de mon tatouage, celui dont elle parlait un peu plus tôt. Les mots s’extirpent de mes lèvres sans passer par la case interprétation, je lui explique le plus simplement du monde l’histoire de cette femme, sans aucun filtre, simplement de la manière dont je la ressens encore en y repensant. Alyx fait passer ses doigts sur ma peau et je ne peux retenir un léger frisson. « Je trouve pas ça con moi, au contraire c'est une pensée magnifique. Mais ça ne m'étonne pas de toi, depuis que je te connais je vois en toi cette compréhension et cette compassion qui te collent à la peau. » Je réponds à son sourire par sa réplique, sincère et touchante. Sa main se porte jusqu’à ma joue et je la laisse faire, acceptant chacun de ses gestes tendres. « Quand j'étais encore ta patiente, je te taquinais en te qualifiant de héros pour t'entendre râler mais franchement, c'est un terme qui ta va plutôt bien. » Je ris avec elle et secoue légèrement la tête pour signifier sans un mot que je ne suis pas tellement d’accord avec ça. « J'espère aussi pour elle qu'elle a réussi à s'échapper des griffes de ce monstre. Ce doit être horrible d'être réduite à vendre son corps pour survivre… » Je me pince un peu les lèvres en guise de réponse, sans ajouter aucun mot, parce qu’il n’y a rien de plus à répondre à mon sens. « Je suis sûre qu'elle trouverait ce dessin magnifique et l'hommage touchant, en tout cas. » Je souris à nouveau, espérant secrètement qu’un jour je recroiserai son chemin, et que je pourrai lui montrer l’oeuvre que ce tatoueur a ancré dans ma peau en mémoire de cette femme.

D’humeur taquine, je vole un nouveau baiser à Alyx, plus furtif, lâchant dans les airs une sorte de règle d’un nouveau jeu, d’un accord entre nous, à elle de savoir si la proposition l’intéresse. Elle frappe mon torse et je me mets à rire à nouveau. « Et t'es fier de ton petit chantage de gosse, j'imagine ? » Je hoche la tête, large sourire étirant mes lèvres, une étincelle enfantine dans le regard. « C'est pas ça qui va me donner encore plus envie de t'embrasser, tu sais. » « Tant pis, j’aurai essayé ! » Et sans plus attendre je me détache de sa proximité pour embrasser la couleur parfaite de cette eau turquoise qui semble ne s’offrir qu’à nous. Alyx ne tarde pas à me rejoindre et c’est avec un sourire tout aussi large que tout à l’heure que je l’accueille auprès de moi. « J'ai adoré notre balade mais ne le prends pas mal, j'aime encore plus cette crique pour le coup. Elle est pleine de surprises. » La complicité de nos regards me ravit le coeur, je dois bien l’admettre. Avec une pointe de malice aventureuse dans le regard, la jolie brune s’approche et glisse ses mains sur mon torse avant de les accrocher à ma nuque. « Revenons-en à ta petite proposition, puisque tu sembles y tenir. » J’arque un sourcil, amusé. « C’est toi qui y revient j’te ferai dire. » Mais ce petit jeu me plait beaucoup, et semble lui plaire tout autant. Elle vient à nouveau plaquer des lèvres contre les miennes avant de prendre un malin plaisir à choisir lequel de mes tatouages elle voudra percer à jour. « Et celui-là, il veut dire quoi ? » Ma main vient glisser à nouveau dans le creux de ses reins, nos pieds dans le sable un peu plus profond, et l’eau arrivant au dessus de la poitrine de la jeune femme, au milieu de mon torse, ce dernier se dressant donc hors de l’eau. Je regarde la jeune femme et lève les yeux au ciel d’une manière faussement excédée. « C'était ton idée de transformer mes baisers en monnaie d'échange je te rappelle, tu peux plus te défiler maintenant. » Je ris un peu et secoue la tête. « Qu’est-ce que j’ai pas inventé, tout ça pour que tu m’embrasses… » Je grimace de manière mignonne et soupire un peu avant de reprendre la parole. « Celui-là c’était pendant mon voyage en Nouvelle Calédonie, il n’a pas vraiment d’histoire, mis à part que c’est Faith qui a ouvert une page au hasard dans le catalogue et a pointé ce dessin pour que je me le fasse tatouer. » Je hausse un peu les épaules, Alyx connaît vaguement ma relation avec Faith, du moins, elle sait qu’elle est la mère de ma fille, et que nous étions meilleurs amis, avant que tout ne se complique. Je vois Alyx s’approcher encore de mes lèvres et je me recule juste à peine, sans vouloir lui mettre un vent, et pose mon index sur ses lèvres. « Nouvelle règle. » Ma voix est plus posée, je lui annonce ça comme un secret. « Petit baiser, petit tatouage. Il y en a certains qui valent mieux qu’un simple baiser… » A voir son regard changer, j’espère simplement qu’elle n’imagine pas que je lui demande une nuit d’abandon de nos corps en échange d’une histoire sur mes plus gros tatouages, alors je complète la règle pour éviter qu’elle ne prenne peur. « Certains valent au moins un dîner en tête à tête. » Nouveau sourire, espérant qu’elle ne m’échappe pas sous cette maladresse. « Et… Si c’est moi qui t’embrasse, je gagne quoi ? Je veux dire, mis à part un baiser, ce qui est déjà pas mal… » J’approche mes lèvres des siennes sans pour autant les toucher, les frôler tout au plus.