Why world hate me? [Ollie&Siobhan]

Je n’ai définitivement pas envie de sortir du lit ce matin. Ça m’arrive rarement, voir jamais même. Je suis une femme plutôt matinale et être paresseuse n’a jamais réellement été dans ma nature. Enfin, je dois avouée que quand je buvais c’était une toute autre histoire. Je passais du temps dans le lit parce que j’avais une sacré gueule de bois le lendemain. Cependant, avant toute cette histoire de boisson et perte de contrôle de ma part, j’étais toujours la première debout à la maison. Bon, ce n’était pas réellement un exploit en soit comment ma mère avait tendance à soit ne pas se coucher du tout pendant plusieurs jours ou au contraire dormir plusieurs jours au point que j’avais parfois peur qu’elle soit morte ou dans le coma. Belle image de sa mère en se levant le matin. Le nombre de fois que je l’ai trouvé évanoui dans les toilettes en me levant est plus élevé que celui où je l’ai vu dormir dans son propre lit. Mes pire souvenirs sont généralement ceux où je la trouvais en compagnie d’un homme nue dans le milieu du salon. Pour une gamine de sept ans… c’est plus que traumatisant surtout que ma mère ne semblait pas avoir un réel sens du goût quand il s’agit de choisir un homme avec qui dormir. Depuis que je peux me souvenir, il n’y a qu’un seul homme que j’ai apprécié avoir dans notre vie, mais ma mère étant elle… elle a tout foutu en l’air avec lui et il a fini par partir. On est resté en contact, mais tout de même. Je me souviens lui avoir demandé de me prendre avec lui le jour de son départ. Malheureusement pour moi, il ne pouvait pas n’ayant aucuns droits parentaux sur ma personne. Ma vie aurait sans doute été bien meilleure avec lui. Ça c’est clair.

Je me retourne dans mon lit afin d’échapper au soleil qui perce à travers les rideaux de ma chambre. Je n’ai pas de mal de tête et je ne suis pas malade, mais ce matin je veux juste prendre le temps de me lever. Il n’y a rien qui presse après tout je suis mon propre patron et je n’ai aucun contrat en cours donc que je me lève à 15 heures dans l’après-midi ou maintenant ça ne fait aucune différence pour moi. Je ferme les yeux de nouveau en sentant le sommeil bien heureux m’accueillir de nouveau. Je suis sur le point de m’endormir quand un énorme poids atterrie sans ménagement sur mon dos me coupant presque le souffle sur le coup. Je gémis alors entre la douleur et le mécontentement. Vagabond, cette racaille de chien, il a décidé que j’avais assez dormi faut croire. Il était temps pour moi de sortir du lit même si je ne le voulais pas monsieur semblait avoir prit la décision pour moi. Je le chassai sans ménagement de sur moi et m’assit dans le bazar de couverture en lui lançant un regard noir. L’animal ne broncha même pas. Au contraire, il semblait même très heureux de ce qu’il venait de faire. Quelle petite merde celui-là, je vous jure parfois je me demande même pourquoi je prends soin de lui depuis si longtemps quand il me fait de tel mauvais tours ! « Tu sais que je voulais resté au lit. Ce n’est pas sympa ce que tu viens de faire mon pote. Je vais peut-être te couper en nourriture… tien je voulais faire du bacon en me levant… je crois que je vais passer. » Comme s’il avait comprit mes paroles, Vagabond se cacha dans leur couverture.

Sachant qu’il n’y avait maintenant aucun moyen pour moi de retourner dormir maintenant, je suis sorti du lit pour aller me faire à déjeuner. Mon fidèle compagnon me suivit à la trace vers la cuisine en attente que je lui serve son propre repas de matin. Je lui donnai sa nourriture pour chien et me fit des crêpe. Il me lança un regard triste en ne voyant aucun bacon. « La prochaine fois tu y pensera à deux fois mon pote. » Je lui tirai la longue comme une gosse et finit mon déjeuner. Je sais que beaucoup penserons que le simple fait que je parle autant à mon chien semble étrange, mais pour moi c’est naturel. Je veux dire que si on se donne le moindrement la peine, nos animaux de compagnie peuvent très bien comprendre ce qu’on leur dit. Vagabond sait toujours quand je suis heureuse ou au contraire triste. C’est une racaille parfois, mais c’est aussi un gros nounours plein d’amour qui n’hésite pas à venir me faire des câlins quand j’ai le moral plus que bas. Ça me rappelle d’ailleurs les événements d’il y a une presque un moi. Je suis allé à la rencontre de ma sœur. Disons que ça ne c’est pas très bien terminer. J’ai été quelque peu malade sur ses pieds… la plus grosse honte de ma vie. J’étais trop nerveuse je crois bien… mais c’était la première fois que ce genre de chose m’arrive. Depuis, je n’ai pas franchement tenté de reprendre contact même si j’aurais dû au moins pour présenter toutes mes excuses. Je n’ose même pas penser ce qu’elle doit s’être dite. Niveau impression, j’ai toujours u faire fort vous ne croyez pas ?

Une fois mon repas terminé, je vais me changer pour enfiler une paire de short de course noir avec un top rouge. Dehors il faut beau et chaud donc je me dis que c’est le moment idéale pour aller courir et ainsi faire en sorte que demain Vagabond me laisse dormir autant que je veux. Je sors donc de la maison musique dans les oreilles et mon chien que me suit sur les talons. Je me dirige rapidement vers le parc qui a toujours été mon endroit de prédilection pour aller courir. Je sais que l’endroit sera calme comme les airs de pointes sont passé et que nous sommes tout de même qu’un mardi après-midi. Il est trop tôt pour que les familles ou les enfants sortant de l’école ne se trouve dans le coin. Je cours pendant une bonne heure avec Vagabond qui me suit toujours gaiment. Il adore courir plus que moi ce qui est assez drôle. Je fais 15 minutes de plus avant de finalement m’arrêter pour marcher et boire de l’eau. Même si je voulais traîner plus, je me dis que finalement il a bien fait de venir me lever. Ça m’a fait beaucoup de bien cette petite séance d’entrainement. Je finis pas prendre place avec mon chien sur un band de parc libre. Je reste assis là un moment en profitant autant de la musique dans mes oreilles que du soleil sur ma peau. Soudainement, Vagabond bondit sur ses pieds attirant mon attention. Je tourne la tête et voit au même moment un homme qui cours vers moi. Il semble venir de voler le sac à main d’une pauvre femme. Je me vois le laisser s’en tirer en sachant très bien que j’aurais au moins tenter quelque chose. Je bondis sur mes pieds et dans une fraction de secondes l’homme se retrouve étendu sur le sol devant moi. Je me penche pour ramasser le sac à main qu’il avait volé. « Tu veux un conseil l’ami ? Trouve toi un vrai boulot parce que comme voler à l’arrache tu es vraiment nul. » Je me retourne en entendant des pas arriver. Je suis sur le point de parler quand les mots se bloquent dans ma gorge. Devant moi se trouve la personne que je ne veux surtout pas voir. Devant moi se trouve Ollie. Je jure intérieurement. « J’imagine que c’est votre sac à main que ce crétin à voler. » Un homme d’un certain âge apparait derrière elle. Et bien merde, finalement pourquoi je suis pas rester tout simplement dans mon lit ce matin ? Vagabond, mon vieux, tu vas me le payer une fois de retour à la maison.

Il est trop tard vous pensez pour me retourner et courir aussi loin que possible? Sans aucun doute… Je connais un chien qui ne risque pas de dormir dans la maison pendant un très long moment lorsque nous serons de retour. Je sais qu’il est stupide de ma part de mettre toute la faute sur le dos de ce pauvre Vagabond parce que je doute qu’il puisse avoir la moindre idée des ennuis qu’il m’a attiré. La vie est belle quand on est un vieux chien trop mignon avec un air pitoyablement adorable qui fait en sorte que personne ne peut rester en colère contre pendant plus de 5 petites minutes. Ollie attrape son sac à main quand je lui tends.  "Oui c'est bien à moi merci." Je hoche la tête d’un geste raide qui laisse sans doute clairement entre voir que je suis mal à l’aise de me retrouver face à elle en plus avec un inconnu. L’homme me regarde avec un froncement de sourcil signification qui me donne envie de tourner les talents pour mettre de la distance entre nous. Ce qu’ils ne savent pas… c’est que je sais très bien qu’il est mon père ou plutôt notre père. Quand j’ai appris son nom… je suis allé trouver des informations sur lui parce que bon c’est un peu ce que je fais comme boulot de tous les jours trouver des informations.

Revoir Ollie est une chose, mais de la revoir alors qu’elle se trouve avec cet homme qui se trouve être notre père… c’est quelque chose que très franchement j’aurais préféré un peu évité. J’ai bien entendu tenté de prendre contact avec lui, plusieurs fois, mais comme je m’y attendais… je n’ai pas eu grand succès pour le faire me retourner un appel. Chacune de mes tentatives s’est soldés par un fameux « il est présentement en réunion » ou « il est très occupé en ce moment » suivi de comme quoi il allait me rappeler rapidement… La belle blague. Je ne suis pas si stupide que ça. Après trois fois, j’ai arrêté tout simplement de tenter d’entrer en contact avec lui. Une partie de moi comprenait un peu pourquoi ma mère avait toujours été tellement réticente à me dire le nom de mon père. J’imagine que dans sa manière tordue, elle a voulu m’épargner de vivre avec un père qui semblait n’en avoir rien à foutre de moi en préférant largement son boulot à sa famille. Presque triste que je comprends un peu ma mère… mais je n’ai pas pour autant de compassion pour cette femme. Pas après tout ce qu’elle m’a fait vivre durant ma vie. Elle aurait pu être meilleure parent que lui, mais il semble que autant l’un comme l’autre n’était sans doute pas du tout fait pour avoir des enfants.

"Papa ?" Et c’est maintenant que tout se joue… enfin quelque chose me dit que les présentations officielles vont se faire dès maintenant que je le veule ou pas.  "Je te présente ta fille."   Dans un premier temps, il regarde Ollie, puis me regarde. Comme si ce n’était pas assez, elle ajoute sur le même ton. "Siobhan, voilà ton père !" Il passe une bonne minute de silence à faire des allers-retours entre nous deux avec ses yeux. Je me demande même s’il ne va pas lui demandé si elle se moque de lui, mais non. Je la regarde en haussant un sourcil. "Faisons comme si ce n'était pas gênant du tout !"  Elle a vraiment le chic de rendre la situation encore plus ironique ou c’est moi? Je me tourne vers lui et nos yeux se croisent. Tien on a la même couleur de yeux. Sans doute la seule chose qu’on a en commun. Étonament, il est le premier à prendre la parole de nous deux. Siobhan, ravi."   Je hoche la tête avant de prendre la parole même si je ne fais pas trop confiance à ma voix en ce moment.« Bonjour, pareillement? Ce n’est pas vraiment comment je pensais qu’on se rencontrerait… » Je ne sais pas trop comment prendre le fais qu’il me tend la main comme si je n’étais qu’une personne quelconque qu’on lui présente. Je lui serre tout de même la main par pure politesse. "Tu ressembles à ta mère." Je grimace alors pas du tout heureuse d’entendre ce genre de propos. « Je préfère pensée que je suis un mélange de mes parents plutôt que de simplement ressembler à un seul en particulier. » Il semble très surpris de ma réponse et prit au dépourvu. Il ne sait sans doute pas ce qu’est devenue la mère de ses enfants parce que je crois qu’il comprendrait que je me sente insulter par son commentaire. "Tu ne m'avais pas dit que vous vous étiez vues." Je doute même qu’elle est pu lui dire avant aujourd’hui. "C'était bref. Je me frotte la nuque en baissant les yeux très mal à l’aise. « Je n’ai d’ailleurs pas eu la chance de m’excuser pour avoir dû partir aussi brusquement… »

Vagabond choisit ce moment pour venir s’asseoir à mes pieds en regardant les deux inconnues fixement la tête sur le côté et la langue sortie. Que de charme ce chien vraiment… « Désolé pour lui. Les inconnus le rendent curieux, mais il n’est pas méchant. » Notre père regarde le chien avec un certain… mépris sur son visage… super ça ne va pas m’aider. « Dit-moi… Siobhan? J’aimerais savoir ton âge si ça ne te dérage pas. » Il va droit au but ce mec. De plus, je n’aime pas franchement la manière dont il a prononcé mon nom. Comme s’il ne l’approuvait pas du tout. Ma nervosité se transforme petit à petit dans une forme de colère pour ses manières à mon encontre. « J’ai eu 32 ans il y a peu. » Mon ton est devenu plus stable et solide comme mon attitude à légèrement changer. Je doute par contre qu’il est remarqué quoi que ce soit. Il hoche simplement la tête avant de se tourné vers Ollie. « Vous êtes très proche en âge. »

Vous vous êtes déjà dit « J’aurais peut-être pas dû faire ça? » une fois dans votre vie? En ce moment, je me sens comme si je n’aurais jamais dû aller à la rencontre de mon père biologique. J’aurais sans doute été mieux de laisser les choses mourir dans un coin même si je sais au fond de moi que j’aurais toujours eu cette pensée pour lui. Je voulais tellement le connaître, tellement savoir qu’il était pour comprendre ce qui a poussé ma mère à devenir ce qu’elle est aujourd’hui… mais quand je le vois… et bien je suis tout simplement déçu par ce que je vois en lui. Cet homme c’est une de ses personnes qui ne devraient sans doute pas avoir d’enfant parce qu’il n’a pas réellement l’air de se préoccuper d’autre chose que de son boulot au final. Ils étaient vraiment faits l’un pour l’autre. Je me demande maintenant si ce n’est pas lui qui a montré la porte à ma mère quand il a découvert son gros problème d’alcool. Ce qui m’a toujours fait me demander comme j’ai même pu survivre avec une mère qui boit autant. J’ai de gros doute comme quoi elle avait pris en compte à l’époque le conseil d’un médecin comme quoi il ne faut surtout pas boire durant une grossesse. Et bien, au moins j’ai une raison de dire que je ne suis pas normal autre le fait que j’ai eu un environnement de vie merdique quand j’étais gosse.

Je me demande vraiment jusqu’à quel point notre rencontre peu mal se passé. Ça me donne mal à la tête tout ça… et la nervosité n’aide franchement pas "J'imagine en effet que ce n'est pas la situation la plus appropriée." Est-ce qu’il y a réellement une situation approprié dans notre cas? Je ne crois pas vraiment en fait. Si je ne l’avais pas rencontré la maintenant de manière très aléatoire en compagnie d’Ollie… on ne se serait sans doute jamais rencontrer parce qu’il n’aurait jamais eu le temps pour ça. C’est mon impression. Ma phrase en réponse à ce qui pour semblait être un compliment sur ma mère ne semble pas être bien reçu, heureusement Ollie s'en mêle. "On est tous unique d'un point de vue génétique comme on dit." Je hoche la tête en silence ne sachant pas vraiment quoi d’autre répondre et puis de toute manière, elle a totalement raison sur ce point. J’en profite pour m’excuser d’avoir mis fin à notre première réunion de la pire des manières. Elle ne fait pas de commentaire large, mais je sais que je vais en entendre parler et qu’elle est sans doute un peu en colère contre moi… comment lui en vouloir après que je lui ai vomis littéralement dessus… enfin sur ces chaussures. "Je peux comprendre." Je lui offre un sourire désolé alors qu’elle reprend la parole. "Bon c'est pas tout ça mais..." Elle semble aussi pressée que moi de mettre fin à cette rencontre. Tien, on a un gros point commun on dirait bien. Notre père, par contre, n’est pas du tout de cet avis. Il se met à me poser des questions sur mon âge qui me font sentir aussitôt mal à l’aise mais que je réponds d’une voix stable et claire. Ollie n’a pas la même retenu que moi face à son comportement. Sans doute parce qu’elle y est plus habituer. "Bon maintenant qu'il a été établie que c'est bien ta fille et pas une bâtarde on peut y aller ?" Je me retiens de rire à son explosion et encore plus quand il lui répond limite outrer. "Ollie enfin voyons !" Et bien, je me retrouve dans une querelle famille on dirait… ma première super! "Quoi ? Est-ce qu'on doit vraiment continuer à jouer les hypocrites ? Si tu veux des réponses, pose tes questions clairement." Puis l’attention est tourné vers moi. "Je n'ai rien contre toi attention, c'est juste que je trouve ça un peu fort qu'on discute comme si de rien n'était." "Ollie... Cette sœur me plait de plus en plus. Je lève les mains pour montrer que ça va et je prends la parole. « Je ne me sens pas personnellement visé. Je sais que ce n’est pas la meilleure des situations pour faire connaissances et bon les doutes, je comprends. Comme Ollie dit, vous avez des questions allez-y. Je vais faire mon possible pour répondre, mais il y a certaines réponses qui ne vous plairont pas ou que je n’ai tout simplement pas. » Notre père me regard puis regarde Ollie un court instant. Il vient pour ouvrir la bouche à nouveau, mais elle le prend de vitesse. "Il n'y a pas de Ollie qui tienne, je sais très bien que tu croiras pas qu'elle est ta fille tant que tu n'auras pas fait un test. Et quand bien même, tu t'en ficherai, comme tu te fichais de moi."

Vagabond, qui est toujours à mes pieds, pousse sa tête contre mes jambes pour attirer mon attention. Il sent bien que quelque chose ne va pas et qu’il y a une certaine tension dans l’air. Je pose ma main sur sa tête pour le réconforter alors que la conversation continue de plus belle. "C'est faux voyons. Siobhan... Veuillez l'excuser elle a un peu de mal à gérer tout ça." Je le regarde d’une manière qui fait clairement comprendre que je ne le crois pas du tout. « Si vous voulez que je passe un test génétique, pas de problème. Je sais que je suis votre fille. Je ne suis quand même pas entré en contact avec vous, les deux d’entre vous, sans m’avoir assuré que mes informations étaient bonnes. » J’ai même passé des mois dessus pour en être certaines. "Désolé mais sais-tu pourquoi ta mère a tenu à t'appeler comme ça ?" Il a quoi mon nom? Il est très bien mon nom! "Non mais c'est la meilleure !" Je crois les bras en le regardant. « Siobhan est le nom de mon arrière-grand-mère. De ce que je sais, notre mère l’aimait beaucoup. C’est un nom qui me convient. Il vous pose problème? » Il se frotte le menton de nouveau en se raclant la gorge. « C’est un nom plutôt unique et qu’on entend rarement. » Je hausse les épaules. « Je suis unique, il me fallait un nom tout aussi unique on dirait bien.» Il ne semble pas du tout approuvé, mais Ollie ne lui laisse pas le temps de commenter plus loin. "Comment c'est le moment des questions/réponses. Dis moi Siobhan, est-ce que tu sais pourquoi notre mère m'a abandonné et laissé seule avec lui ?" La grande question qui fait mal. Un comme l’autre semble vraiment vouloir une réponse vu comme ils me regardent fixement maintenant. Je soupire et hausse les épaules. « Je sais pas… elle a jamais été très… enfin sobre. J’imagine que c’est à cause de son problème d’alcool qu’elle a fichu le camp. Elle a toujours préféré la bouteille à qui que ce soit d’autre alors. » « Don, elle n’a pas changés sur ce point et elle t’a élevé dans ce genre de condition ? C’est une honte. » C’est lui qui ose dire ça. « Ma mère, notre mère, est une alcoolique fini. C’est vrai. Je la déteste pour ça et bien d’autres choses, mais j’ai appris à vivre avec. Ce qui est fait est fait et je ne veux pas vraiment retourner sur le sujet. » Leur parler de mon enfance n’est pas quelque chose que je suis prête à faire. Je me tourne vers Ollie. « Si tu veux son adresse pour lui poser toi-même la question, je peux te la donner, mais je dois t’avertir qu’il ne faudra pas t’attendre à grand-chose venant d’elle. » Je préfère qu’Ollie soit au courant qu’elle soit déçu comme moi je le suis à propos de notre père. Celui-ci semble toujours tenter de prendre la nouvelle sur son ex-femme. Il ne semblait pas surpris à propos de son problème d’alcool, mais ça le secoue quand même un peu faut croire qu’il y a une personne sous ce masque et ces apparences.

Plus la conversation entre nous trois avance, plus je me dis que je risque de rester uniquement en contact avec Ollie… enfin si elle le veut bien. On semble avoir grandi plus ou moins de la même manière toutes les deux, mais surtout avec le même type de parent qui se foutait bien de nous dans le fond. Je me demande si ça aurait été mieux qu’on grandisse ensemble. J’ai rencontré des frères et sœurs dont les parents étaient un peu comme les nôtres. Ils se serraient le coude dans toutes les situations possible et finalement en sortait plus fort une fois adulte. J’ai toujours rêvé de ne pas être seule comme enfant quand j’étais jeune. Je me demandais comment s’était d’avoir au moins une personne dans la maison qui partageait le même ressentiment d’abandon et de colère. J’imagine que maintenant j’ai la chance de savoir ce que ça fait si on peut se parler réellement toutes les deux plus tard. Enfin, si elle veut bien me revoir après aujourd’hui. Une partie de moi a franchement peur qu’elle dise non et ne veulent plus rien à voir avec moi… mais quelque part je doute fortement qu’elle me mette de côté après aujourd’hui. Je crois qu’on a autant des questions une pour l’autre que nos parents ne voudront jamais répondre. Juste l’attitude de notre père durant notre conversation me prouve qu’il ne semble pas le genre d’homme à vouloir parler quand c’est trop personnel. Il va me donner les réponses qui lui convient en gros. Je déteste les avocats pour ça. Ils ont une manière de tout tourner à leur avantage durant une discussion et c’est franchement autant déplaisant qu’énervant en bout de ligne. On finit par avoir des réponses avec plus de questions qu’autre chose. D’un côté c’est presque drôle que je sois de l’autre côté de la loi alors que lui la représente, d’une certaine manière tordu aussi après tous les avocats ne sont pas toujours les personnes les plus droite quand il s’agit de loi.

Je n’apprécie pas franchement qu’on il décide de juger le milieu dans lequel ma mère m’a élevé. Oui ce ne fut pas du tout idéal, mais à un moment donné dans ma vie j’ai eu un beau-père qui lui se souciait quand même beaucoup de moi et qui encore aujourd’hui me vient en aide au besoin. Ça m’a donné de bonne chose même si en général j’ai eu plus de mauvaises expériences de vie. "On fait ce qu'on peut avec les moyens qu'on a, ce n'est pas ce que tu as l'habitude de dire Papa ?" Je ne peux m’empêcher de sourire en coin en entendant Ollie dire ça. L’air sur le visage de notre père me fait encore plus sourire. On dirait qu’il va s’en prendre plein la gueule avec nos pics. Il est sans doute mieux de faire gaffe à ce qu’il dit à partir de maintenant. « Ce ne fut pas idéale, mais à un moment ma mère a rencontrer Charles et disons que ce fut moins pire durant plusieurs années. » Le visage de mon père se fige dans une grimace quelques instant. « Charles ? » Et bien on dirait qu’il est un peu jaloux. C’est presque drôle. « Mon ancien beau-père. Il est le seul père que je n’ai jamais eu. À défaut d’avoir des parents, je l’ai eu lui. Ce n’est pas plus mal. » Je hausse les épaules comme si de rien n’était.

Le sujet revient sur notre mère et j’explique alors à OIlie l’état de notre mère. Je lui dis sans détour que c’est une ivrogne. J’ai fait la paix avec le fait qu’elle ne sera jamais plus que ça et je veux juste que ma sœur sache ce qui l’attend si elle décide d’aller la voir. La déception d’un parent qu’on a jamais connu et qu’on a eu le malheur d’idéaliser est la pire chose. "Compréhensible." Au moins, elle semble comprendre. La différence de dynamique entre eux et ma mère est moi me surprend un peu. Je veux dire… j’ai toujours eu tendance à envoyer promener ma mère quand elle osait parler pour moi. J’ai l’impression que notre père la souvent fait pour elle ou plutôt prenait des décisions pour elle sans la consulter. C’est pourquoi quand il répond avant qu’Ollie réponds quand je lui propose l’adresse de notre mère… sa m’exaspère plus qu’autre chose. "Ollie ne veut rien de tel." J’hausse un sourcil. Franchement? ]b] "Ne parle pas à ma place." [/b] Je me retiens de rire quand elle le remballe en beauté. Bien joué. Ça serait déplacer de faire un high five avec elle maintenant? Sans doute… "Je le veux." J’hoche la tête. « Je te ferai parvenir ces coordonnés alors. Tu auras peut-être plus de chance que moi de la faire parler. » J’en doute fort, mais tout de même. Notre père ne semble pas vouloir lâcher l’affaire et il semble d’ailleurs bien décidé à ne pas laisser Ollie voir notre mère. "Tu n'as donc pas entendu ce qu'elle a dit sur ta mère ?" Et moi j’ai très bien entendu ce qu’elle a dit sur lui et j’ai aussi bien compris les sous-entendus dans l’histoire. "Et toi tu n'as pas compris que je m'en fiche. Ne te fais pas passer pour le père modèle que tu n'es pas." J’aimerais bien avoir du popcorn ça devient assez amusant surtout quand son visage fait c’est drôle de rictus. Hilarant! "Je suis désolée Siobhan, tu voulais retrouver ta famille et je le comprends mais... Je ne pense pas que tu y gagnes quelque chose. En tout cas, pas de mon côté." Très franchement, elle ne gagne pas plus du mien. « On est deux dans ce cas. Faut croire qu’on était aussi mal foutu l’une que l’autre. » À mes mots, notre père fait un bruit outré, mais je m’en fiche. "Je ne suis pas très famille et je ne pense pas être capable d'être une soeur." Ça par contre sa pique. Je dois avouer que j’aurais aimé au moins pouvoir apprendre à la connaître. « Tu peux au moins me donner le bénéfice du doute et qu’on apprenne à se connaître sans l’intervention de tiers partie déplaisant? » Je veux qu’elle me donne ma chance. Elle semble être la seule chose dans cette famille qui a le moindrement de sens ou qui semble passable. Je veux au moins pouvoir dire que j’ai essayé avec elle-même si ça foire en bout de ligne.