contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
Ce soir, pour ne pas changer une équipe qui gagne, Keegan était sorti boire un coup, qui était bien vite devenu un pluriel. La nuit était déjà bien avancée, tout comme son alcoolémie. Bon, il marchait un peu de travers, mais il n’en restait pas moins conscient de ce qu’il faisait. Il était joyeux, dirons-nous. En même temps, depuis qu’il avait faussement commencé à fréquenter Nina depuis à peu près un mois, il était obligé de se tenir à carreau. Parce que pour Keegan, qui disait sortir disait aussi aller voir la gente féminine. Or, devant ses amis, il ne pouvait pas se permettre d’aller draguer la première fille qui passait. Il tenait à garder sa réputation, au moins de ce côté-là, intact.
Pour remédier au problème, il était sorti seul ce soir-là, dans un endroit où il était sûr que personne ne le connaîtrait. Il avait ainsi pu enchaîner les bières en parlant à tout le monde. C’est dingue comment avec un peu d’alcool dans le sang, il devenait tout de suite plus sociable, allant se taper des barres avec des inconnus. Mais c’était ça qui faisait une bonne soirée, il n’allait pas cracher dessus. Il finit par sortir du bar où il se trouvait pour aller prendre l’air, une bouteille à la main. Il s’éloigna un peu pour éviter la fumée de cigarette un peu trop présente (et oui, malgré tous ses vices, Keegan ne supportait pas la clope). Posé contre un mur, il finit par voir une jolie brune qu’il était déjà sûr d’avoir vu quelque part. Il ne se demanda même pas deux secondes si ce n’était pas son cerveau qui lui jouait des tours avant de l’alpaguer :
« Hey ! »
Il avança à grands pas vers elle, plus ou moins assuré jusqu’à se rapprocher d’elle. Son regard sombre se posa sur le visage de la jeune femme. Il fronça légèrement les sourcils. Mais si, c’était sûr, il la connaissait.
« Je vais passer pour un gros dragueur bien lourd, mais je te jure que ce n’est pas ça. On ne se connaîtrait pas ? »
Non, parce qu’il refusait de faire appel à de telles techniques pourries… Enfin, avec son physique et son esprit, il n’avait pas besoin de s’abaisser à ce niveau-là pour charmer. Il était bien au-dessus de tout ça, voyons.
Je m’étais faite embarquée dans une soirée, alors qu’habituellement, à cette heure ci, j’étais déjà dans mon lit à regarder quelques séries pour enfin m’endormir et reprendre le lendemain une journée bien remplie. Forcée par les choses, une amie avait décidée de me prendre par la main, parce que d’après elle, cela faisait un bail que nous nous n’étions pas vus pour s’éclater ensemble comme à l’époque. Prise de court, je me sentais contrainte d’y aller. Je ferais donc acte de présence, sans trop me faire voir. Depuis mon agression, je ne voyais plus les soirées du même œil. Alcool, drogue, séduction, ce n’était plus de mon délire. Cependant, il fallait l’avouer, revoir une bande de pote pouvait résoudre quelques maux de la vie. Notamment cette solitude qui m’avait hantée pendant les fêtes de fin d’année. J’avais donc pris la route pour le bar, et les lieux étaient déjà très complets. Nous nous faufilons dans la file pour essayer de nous frayer un chemin. Bingo, l’intérieur était moins chargé. Avec cette chaleur, les personnes avaient préférés sortir pour fumer et s’aérer. Il restait cependant des gens sur une piste de danse. Une de mes amie me pris par le bras, me faisant de peu tomber sur un homme assis. Il manquerait plus que je me fasse remarquer par la foule. Prise d’une folie, je me mis à danser avec elle. Le son n’était pas de mon goût, mais ça faisait une éternité que je n’avais pas ressentie cette sensation qui enivrait tout mon corps. Faisant des mouvements de bras, je m’apercevais un peu du manque de fitness que j’avais. Je n’étais pas une danseuse exceptionnelle, mais je trouvais quand même que mes mouvements correspondaient à la tonalité de la musique. Mouais, pas convaincu. Le temps de quelques instants, j’abandonnais mes amies pour commander les boissons. Sur quatre personnes, j’étais la seule à demander un mojito sans rhum. Le barmaid m’avait regardé avec des yeux exorbitants. Il avait l’air de me dire que c’était un sacrilège de ne pas y mettre une goutte d’alcool. Je n’y prêtais guère attention. Après tout, j’avais le mérite d’être consciencieuse et faire attention. Il suffisait d’avoir trois ivrognes à ramener à la maison pour se poser les bonnes questions. Je le remerciais d’un signe de tête puis essaya tant bien que mal de ramener les verres. Je le fis finalement deux par deux pour éviter la casse. Arrivait au niveau de la piste où l’une des trois s’étaient accaparée de la barre de strip-tease, je m’approchais de l’oreille de mon amie la plus proche pour lui demander si elle pouvait m’accompagner à l’extérieur. Je suffoquais tellement j’avais chaud dans cet espace confiné !
Une fois à l’extérieur, je m’accoudais contre un mur, papotant de tout et de rien avec elle. Je sirotais en même temps mon verre tranquillement à la paille. Je revenais en enfance par la même occasion. Ce goût citronné me rafraîchissait et je m’amusais à écraser la menthe contre la paroi du verre. « Tu as vu le dernier film avec ton acteur préféré au fait ? Il était canon avec ces effets spéciaux ! » Elle acquiesça sérieusement et regardait étrangement derrière moi par la suite, comme si un danger était en approche. Brutalement, je me retournais au son d’un « hé » des plus spontanées. Je me sentais visé, mais je ne déniais me retourner et essaya de trouver le regard de mon amie afin que l’homme déguerpisse au plus vite suite à mon ignorance. Je lui envoyais des signaux d’aides pour qu’elle me sauve la mise. Je flippais à l’idée de me faire lourdement draguer. Les souvenirs de mon agression revenaient lentement, comme une vidéo en slow motion. Plus il approchait, plus je sentais la fille qui était censé me soutenir filait en douce. Je me retournais donc pour essayer d’affronter cet homme, sans grande conviction. Je mis mon doigt en ma direction pour lui demander si c’était bien à moi qu’il s’adressait. A en voir son pas décisif, il n’y avait pas de doute ! Je ne me laissais pas le temps d’attendre la suite que le mot « draguer » et « lourd » me paraissait très explicite quant à ses intentions. Ni une ni deux, je lui jetais mon verre sur son tee-shirt et lui fit mon regard des plus noirs ! Il avait des morceaux de menthe collés sur sa peau, ainsi qu’une rondelle de citron sur son épaule. Je posais ma main sur ma bouche, surprise par le geste que je venais de faire. Il était à la fois prémédité, mais également involontaire. Mon inconscient voulait me défendre d’un potentiel sujet dangereux. Finalement, en réécoutant en boucle la fin de sa phrase, je me rendis compte de l’erreur monumentale que je venais de faire. D’après lui, il me connaissait. N’était-ce pas d’ailleurs un moyen de me demander mon numéro de téléphone par la suite ? Les doutes s’emparaient de mon esprit et je pris cependant la décision d’enlever les quelques brindilles et la rondelle par respect. « Pardon, je suis désolé. Je ne sais vraiment pas ce qui m’a pris. » Paniquée à l’idée qu’il prenne plaisir de mon touchée, je me dépêchais, puis repris. « Je n’ai pas la moindre idée de qui vous êtes. Mais effectivement, vous ne m’êtes pas inconnus. Peut-être que ce n’est pas la première fois que nous nous sommes vu ici ? » Je restais suspicieuse, mais me détendais un minimum au regard des gens autour de moi. Mes amies étaient sorties pour rire. Elles avaient envie que je rencontre quelqu’un depuis longtemps, et prenaient un malin plaisir de voir ma façon maladroite de répondre à un charmant inconnu. J’avais beau me dire « la drague, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas ! » mais une fois de plus, j’avais bien du mal à me convaincre de la fiabilité de mes dires.
Keegan haussa les sourcils en voyant le regard noir qu'elle lui jetait. C'est dingue, on ne pouvait plus parler aux gens de nos jours sans qu'ils se sentent agressés. Il allait finir par hausser les épaules et tourner les talons quand il sentit un liquide lui arriver dessus. Il ne percuta pas tout de suite qu'elle venait de jeter son verre à la figure. Enfin, le contenu, parce que le récipient, ça aurait fait un peu mal quand même. Il en restait... incrédule. C'était bien la première fois qu'on la lui faisait ça. Elle enleva quelques trucs collés, mais il finit par repousser sa main, un peu agacé. Heureusement qu'il était plutôt de bonne humeur, il ne se sentait pas d'humeur à la remettre à sa place. Il frotta son t-shirt. Ça collait, forcément. Il grogna :
« Non, je ne viens jamais ici. J'ai dû confondre. »
Il lui lança un regard un peu mauvais avant de s'éloigner, direction les toilettes. Il tenta de se nettoyer du mieux qu'il pouvait, mais le mojito faisait partie de ces boissons bien sucrées et il sentait qu'une douce odeur de menthe et de citron allait le suivre toute la soirée. Il soupira, jetant dans la poubelle les serviettes en papier qu'il avait récupérées au passage.
Il avait pensé qu'il partirait sans rien dire de plus, mais il fallait croire qu'il était légèrement masochiste, car il revint à peine quelques minutes auprès de la jeune femme. Gardant une distance de sécurité prudente entre deux, il lui tendit un verre de mojito. Sans alcool, car il avait bien senti qu'il n'y avait pas de rhum dans celui qui avait allègrement parfumé son t-shirt.
« Bon. Essayons une nouvelle fois et s'il vous plaît, ne me l'envoyez pas à la tronche celui-là, je colle déjà bien assez. »
C'était peut-être un peu risqué de lui fournir une arme... mais tant pis, il prenait le risque. Il lui adressa un sourire doux, qu'il voulait rassurant. Il ne lui voulait pas de mal, quoi qu'elle puisse penser. Il était juste curieux de savoir où il avait bien pu la croiser. Pour qu'il se souvienne de son nom sans pour autant la replacer, c'est que c'était arrivé plusieurs fois. Keegan avait du mal à retenir la tête des gens.
« Vous ne travaillez pas au tribunal, à tout hasard ? »
Il espérait que la réponse serait négative. Parce que si l'histoire se répandait, ça le ferait grogner. Il préférait avoir une réputation d'avocat agressif et sans scrupule plutôt que celle du mec qui se fait jeter avant même d'avoir ouvert la bouche. Une petite question d'égo.
La musique était suffisamment forte pour que le rythme de mon cœur la suive. Le son de la batterie notamment suivait à la perfection mes pulsations, me rendant déstabilisée. Je venais de jeter mon mojito sur quelqu’un. Cette boisson si délicieuse et si sucrée venait de rendre un jeune homme fortement agacé... Il me suffisait d’analyser ses moindres mimiques pour comprendre à quel point je venais de l’exaspérer, et intérieurement je fêtais ma victoire en y mélangeant une once de peine pour ce beau brun qui n’avait pas l’air d’apprécier mon geste. Mon regard se perdait entre les témoins et mes amies qui désespéraient de ma maladresse. La spontanéité et la maladresse faisait un magnifique combo et pouvait être parfois très dissuasif. Mon fort intérieur était désireux de vengeance envers les hommes. Je ne pouvais donc me retenir malgré que je trouvais mon geste puéril. Je le regardais partir en fronçant les sourcils, mais je ne répliquais pas de réponse. Il venait de me pousser la main alors que je voulais lui retirer la rondelle de citron collée sur son épaule pour me faire pardonner. Je serrais la mâchoire et insistant sur un regard navré, puis le laissa tourner les talons. Inconsciemment, je lâchais un sourire à mes amies qui s’approchaient de moi alors que l’homme avait le dos tourné. « Je crois que je l’ai fait fuir… Le pauvre … » Ils ricanaient ensemble tournant la tête de droite à gauche pour me faire comprendre que mon geste était peut-être un peu trop fort quant à son intention. Malgré qu’il sentait un peu l’alcool, il n’avait pas l’air bourré, et encore moins dans un jeu de séduction. Mon erreur me rongeait un peu l’intérieur. Pendant que mes amies rigolaient ensemble de la situation, je surveillais la porte d'entrée pour voir s'il ne revenait pas avec du renfort.
Nous nous avancions un peu après avoir pu nous aérer l’esprit, je n’avais d’ailleurs pas revu ma victime depuis quelques minutes. Pour accentuer le tout, j’avais certainement anéanti un peu de sa fierté... En arrivant au seuil de la porte, ce visage familier me faisait tilt. Je lui souris comme pour lui demander pardon et lui dit incertaine. « Bonjour, nous allons refaire la scène si vous le voulez bien. » Je me faufilais à travers le foule, abandonnant mes amies et revint vers l’extérieur tout en l’incitant à me suivre en le prenant en douceur par le poignet. Une fois arrêtée, je me mis face à lui et me sentit rassurée face à son attention de me ramener une boisson. Il n'avait pas l'air rancunier. « Hey ! » Je repris le premier mot qui m’avait interpellé tout en lui tendant ma main comme pour le lui la serrer en y incluant des gestes théâtrales, puis continua. « Je vais passer pour une grosse dragueuse bien lourde, mais je te jure que ce n’est pas ça. On ne se connaîtrait pas ? » Je lui souris pour détendre l’atmosphère puis émit une idée. « Attendez ! Oui ! Je m’en rappelle ! Ce n’est pas vous qui voulez essayer le Mojito en guise de masque pour le visage ? Je vous l’avais gentiment prêté ! » Mes fossettes apparaissaient. J’essayais de le rendre à l’aise ainsi que de me faire pardonner en paraissant plus détendu que pendant notre première rencontre. Je m’excusais de nouveau et pris le mojito qu’il me tendait. « Merci, mais vous n’avez pas peur ? » Je regardais l’arme du crime en alternant le regard du jeune homme puis continua de jouer de mon sourire. « J'essayerais de me retenir à l'avenir. D'ailleurs, je suis désolé... vraiment ! » J'analysais quelque peu ses vêtements pour voir si je n'avais pas fait trop de dégât. « Je vous paierez le pressing. » J'étais sérieuse, je n'allais pas le laisser dans cet état. Espérons que ses fringues ne soient définitivement ruinés... Je pris un gorgée de mon mojito en souhaitant intérieurement ne pas avoir de rhum dans ce verre, mais après tout, je n’allais pas chipoter. Il venait de faire un effort considérable de revenir me voir après ce qu’il venait de se passer. Je le sentais distant, mais je le comprenais parfaitement. Il pouvait me penser bipolaire, ce n'était cependant pas le cas, il m’arrivait parfois, voir souvent, de faire des choses dont je regrettais immédiatement...
Il reprit sérieusement la parole me demandant si je travaillais au tribunal. Moi ? J’avais une tête d’avocate ou de ces gens défendant la justice ? Après tout, je venais quand même de lui démontrer mon manque de confiance ? Je doute qu’une avocate de ce nom ne réagisse ainsi. Elle serait plus du genre à prendre les choses différemment, ou du moins, n'aurait pas jetée du liquide sur lui. Je lui rétorquai alors tout naturellement afin de controverser la balance et de paraître un peu plus sympathique. « Non, pas du tout. Je n’ai jamais mis les pieds dans un tribunal d’ailleurs ! J’y ai songé cependant, au métier d’avocat. Mais voyez vous, les toges sont tellement repoussante que j’ai décidée de m’orienter dans un métier où je serais plus à l’aise pour travailler. Une web designer et web matrice chez vogue peut parfois se permettre le pyjama. Du moins, quand c’est à domicile. Je devrais peut-être tenter au bureau d’ailleurs… » Je lui parlais sérieusement, mais je n’en avais pas moins mis un ton ironique pour éviter de tomber dans un cliché. Je n’aimais pas la mode, je m’en foutais de la tenue vestimentaire, mais avouons le… Un homme ou une femme en toge… Comment dire… C’était un peu comme cacher la marchandise ! Je lui souriais toujours. Je me transformais en une toute autre personne, paraissant plus confiante et plus sereine. Après tout, je ne m’attendais pas à le revoir après cette altercation. Il avait pris sur lui, et je ne me voyais pas le repousser de nouveau.
love.disaster
Spoiler:
Désolé, c'est médiocre. Je suis en manque d'imagination en ce moment.
Quand elle l’attrapa par le poignet, il eut instinctivement un mouvement de recul avant de se laisser entraîner. De toute façon, qu’est-ce qu’elle pouvait bien lui faire ? Pas grand-chose. Sauf l’asperger une seconde fois, mais là, il commencerait à douter de sa bonne volonté. Il la regarda faire légèrement incrédule, avant de rire doucement et de rentrer dans son jeu :
« Et si, c’est moi ! Il est magique ce masque, vous devriez essayer. Une fraîche odeur de citron et de menthe… Un régal. »
Visiblement, elle avait pensé comme lui. Il haussa les épaules, l’air résigné.
« Ecoutez, si vous décidez que toutes vos boissons doivent finir sur moi… je m’y plierai. »
Mais il se doutait qu’elle allait être raisonnable à présent. Après tout, elle s’était excusée tellement de fois, il ne pouvait pas se permettre de penser que c’était par simple politesse. Il gardait son petit sourire pour lui montrer que ce n’était rien. Quand elle parla de pressing, il fit un signe de dénégation avec les têtes.
« Ne vous embêtez pas, ce n’est qu’un t-shirt et un jean. Ca partira au premier lavage. »
Au pire, ses vêtements finiront en boule au fin fond de son armoire, à attendre qu’il ait besoin de fringues dégueulasses pour une quelconque activité. D’accord, ça n’arrivait pour ainsi dire jamais. Mais ce serait une perte de temps et d’argent de les emmener au pressing. Il finit par lui demander s’ils ne s’étaient pas déjà vu au tribunal… et sa réponse lui fit légèrement lever les yeux au ciel en souriant.
« Vous me jetez votre verre à la figure et ensuite, vous critiquez durement ma profession… Je vais finir par croire que vous m’en voulez. Et détrompez-vous, nous ne devons pas porter la robe tout le temps. Ce serait d’un ridicule… »
Comment dire… Il l’avait revêtu lorsqu’il avait prêté serment et depuis, elle était bien rangée soigneusement et il ne comptait pas la ressortir un jour. Ce temps-là était révolu, heureusement.
« Web designer ? Bon, du coup, ce n’est vraiment pas par nos métiers… surtout si je vous avais croisé en pyjama, je m’en serais souvenu. »
Il but une gorgée de sa bière en la fixant quelques secondes. Mais c’était où, alors ? A une soirée ? Peut-être… mais il avait croisé tellement de monde qu’il trouvait ça bizarre qu’il se souvienne d’elle précisément. Non, il y avait un truc. Quelque chose de plus que ça.
« Au fait, je m’appelle Keegan. Et… désolé de vous avoir à moitié agressé comme ça. »
Il devait vraiment être de bonne humeur pour s’excuser parce qu’en temps normal, on se demandait plutôt s’il connaissait réellement ce mot. Ou bien fait, mais il n’avait pas encore l’impression d’être ivre. (Et il s’y connaissait assez là-dedans pour pouvoir juger précisément son état.)
« Non, mais je sèche… A tous les coups, vous devez être l’amie d’un ami, ou quelque chose dans ce genre… »
Le genre de personne qu’on voyait sur les photos, sans pour autant savoir ne serait-ce que le prénom.
Je sentais encore une tension. Je venais de mettre une barrière entre lui et moi inconsciemment par le biais de mes précédents actes. Mais je ferais de mon mieux pour essayer de calmer le jeu afin de finir la soirée sur quelque chose d’un peu plus positif. J’étais de nature très ouverte, à quelques conditions près peut-être. Il était bien vrai que depuis mon agression, j’avais parfois du mal avec les hommes et je ne sortais que très rarement pour en voir le moins possible d’ailleurs. J’ai repris plus ou moins goût à faire la fête, sans pour autant perdre de vue que je ne souhaitais plus de ces jeux de séductions malsains qui étaient remplis de sous entendus coquins. C’était d’ailleurs déroutant de voir autant de personnes se rapprocher dans ce genre de soirée. Ils passaient d’inconnus à ex conquêtes en seulement quelques heures. Peut-être suis-je bien trop romantique et pas assez ouverte d’esprit ? En tout cas, j’avais mûrie suite à ces épisodes marquants de ma vie.
A son mouvement de recul, je ne pus m’empêcher de le regarder de façon insistante pour qu’il ne cesse de bouger. Je sentais toujours cette froideur l’envahir, et je restais tendue jusqu’à ce que ses épaules se rabaissent machinalement. Soudain, je sentis les choses s’apaiser à sa réponse. Il était rentré dans mon jeu, me disant même d’essayer ce masque, aux vertus adoucissantes. Il faudrait déposer un brevet alors. Peut-être que nous serions riches ! D’instinct, un rire de contenance, assez timide sans pour autant en perdre en sincérité, se fit entendre. « Ravie que ce masque fut concluant. Je testerais peut-être bien ce petit remède de grand-mère. » Le citron étant très abrasif, je n’essayerai certainement pas cette recette miracle, bien que dit comme ça, il vendait plutôt bien son produit… Il me répondait sincèrement qu’il arriverait à subir un autre jet de boisson, je ne rétorquais rien et m’évada dans ses yeux qui me paraissaient bien plus clair qu’au passé. Après tout, je n’allais pas remettre mon action sur le tapis. Je m’étais suffisamment enfoncée comme ça.
Ses vêtements sentaient agréablement bon. Ce n’était ni l’odeur d’une lessive, ni d’un déodorant ou d’un parfum. C’était bel et bien l’odeur de la boisson qui s’était incrustée dans les tissues, provocant chez moi une sensation agréable. J’appréciais et lui fit comprendre avec mes mimiques qu’une fragrance qu’il dégageait était enivrante. « J’insiste. Si vos vêtements sont abîmés, je m’en voudrais. Laissez-moi vous les rembourser dans ce cas ? » C’était plutôt par politesse, je n’allais pas lui forcer la main, ou alors, je me ferais pardonner d’une tout autre manière, comme lui payer un verre, ou je ne sais quoi.
Ses yeux venaient de rouler, s’arrêtant quelques microsecondes en direction du ciel, je fis de même par réflexe et compris alors que ma petite plaisanterie sur la tenue des avocats n’était pas passée. Je grimaçais avec ma bouche, déformant quelque peu le bas de mon visage. Je fis un gloussement au moment même où je venais de comprendre qu’en fait, c’était sa profession que je venais plus ou moins de critiquer. Bien que ce n’en fût pas vraiment mon intention première, je me sentais honteuse de ne pas y avoir pensée avant de parler. « Oh, heu… Je ne savais pas. Vous n’avez absolument pas une tête d’avocat… Enfin… Que dis-je… les avocats n’ont pas des têtes prédéfinis. Enfin bref, je vais arrêter de m’enfoncer, ça en devient absurde. » Je repris mon souffle en m’apercevant du débit de parole que j’avais employé. Je lui fis un sourire gêné et essaya de dévier son regard pendant quelques secondes avant de l’entendre reprendre sur nos métiers. Nous pouvions exclure cette possibilité. Peut-être avais-je tout simplement un air de quelqu’un qu’il connaissait ? C’est d’ailleurs très étrange cette envie de savoir à tout prix qui je suis. Mais après tout, je lui avais peut-être marqué l’esprit auparavant par je ne sais quel intermédiaire. Ma maladresse était peut-être passée par là bien avant cette rencontre qui sait ? C’était cependant très flatteur. J’acquiesçai d’un simple hochement de tête et échappa un ricanement à la suite de la vision qu’il aurait de moi en pyjama. « Effectivement, je pense que je m’en serais souvenue aussi. »
Il se présentait ensuite tout naturellement, en y incluant même des excuses. Mais pourquoi ? S’il y avait bien quelqu’un qui devait le faire… c’était bien moi. Bref, je ne vais pas cracher sur un peu de bon sens. Peut-être n’était-est-ce pas dans ses habitudes de venir accoster quelqu’un après tout. « Enchanté Keegan. Moi c’est Emelína. Emelína Gardner. » Je me frottais le menton, comme pour réfléchir où j’aurais pu entendre son nom. Mais impossible de le savoir, puisque ça ne me disait rien. Un petit vent frais venait m’effleurer le long du corps alors que j’approchais la paille de ma boisson fraîche en direction de ma bouche. Je me penchais vers lui et posa ma main sur son avant-bras. Etant très tactile de façon spontanée, je ne pouvais m’empêcher de le toucher malgré que nous ne nous connaissions pas et que je n’étais pas totalement confiante envers lui. Après tout, je ne savais toujours pas ses véritables intentions. Il pouvait me dire ce qu’il voulait et penser tout autre chose par la même occasion. « Ça ne te dérange si on rentre au chaud, malgré la chaleur, je reste quelque peu frileuse. » Je retirais mon bras de peur de le gêner puis avança en espérant qu’il me suive. Je répondis à la vitesse de mes pas à ces quelques paroles. « Nous allons bien finir par trouver, au pire, nous avons la soirée pour chercher... » Je pris une pause tout en slalomant les quelques personnes qui se trouvaient sur le passage et rétorqua. « Je suis là depuis quelques années maintenant. Nous avons peut-être des amies en commun, effectivement. »
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Spoiler:
J'ai du mal à trouver des idées en fait. Du coup, je rame un peu. Si ça te plait, c'est le principal. Au fait, Nous avions parlés d'un lien ensemble je crois... Du coup, on a zappés.
« Mais non enfin, je vous assure. Ce n’est rien. »
Il sourit, levant les mains dans un signe d’apaisement. Ca allait plutôt le gêner qu’autre chose. Il gagnait très bien sa vie, sans parler de l’argent de ses parents. Il avait clairement de quoi se repayer des vêtements s’ils étaient fichus. Et puis bon, ce n’était pas grand-chose, ça partirait sûrement au premier lavage.
La suite le fit rire. Alors comme ça, il y avait une tête pour être avocat ? Il serait bien curieux de savoir à quoi elle pensait. Mais il allait éviter de l’enfoncer encore un peu plus. La pauvre. Cette rencontre et cette discussion était un peu… un enchaînement de catastrophes. Au moins, s’ils étaient amenés à se revoir, ça resterait dans les esprits. Et la prochaine fois, il n’aurait pas besoin de se demander où il avait bien pu la voir, il s’en souviendrait sans aucun problème. Il avait peut-être une mauvaise mémoire des visages, bizarrement, celui-là, il allait bien s’en souvenir…
Il fronça légèrement les sourcils quand elle lui dit son prénom. Mais si, il était sûr… Ca lui disait quelque chose… Il tenta de fouiller dans ses souvenirs, mais ça lui échappait à chaque fois. La jeune femme posa sa main sur son bras et il la regarda, un peu surpris, sans toutefois réagir physiquement. Pour une fille qui lui avait jeté son verre à la figure quelques minutes plutôt, c’était tout de même étonnant comme comportement. Enfin, au moins, ça voulait dire qu’elle était un minimum en confiance maintenant.
« Alors rentrons. »
Il la suivit à l’intérieur, ne la lâchant pas d’une semelle. Avec le monde qu’il y avait, ce serait simple de la perdre. Un fin sourire flotta sur ses lèvres. Toute la soirée ? Il n’avait jamais espéré autant… Après tout, elle était avec son groupe d’amies, il aurait pensé qu’elle aurait voulu rapidement les rejoindre. Elle ne devait pas trouver sa compagnie si désagréable que ça, finalement. Et c’était important pour Keegan, inconsciemment. Il avait ce besoin profond de savoir que les gens appréciaient de passer du temps du temps avec lui. Comme si ça lui donnait le pouvoir sur la situation, que c’était lui qui contrôlait. (Oui, c’est tout à fait tordu.)
Ils finirent par trouver un petit coin moins peuplé et Keegan put faire face à la jeune femme. Et c’est à ce moment-là que les neurones firent la connexion dans sa tête. Mais bien sûr que si, il la connaissait !
« Mais oui, Emelina ! C’est dingue, ça fait tellement longtemps ! »
Un grand sourire étirait ses lèvres. Ah, il devrait peut-être lui expliquer, parce que là, elle risquait de définitivement le prendre pour un mec bizarre.
« Ca doit faire… Sept ou huit ans ? Tu étais venue à Island Bay temporairement, on s’était rencontré à ce moment-là. Attends. »
Il sortit son téléphone et en quelques secondes, il retrouva une photo sur Facebook, qu’il lui montra. Ils étaient tous les deux, ainsi que quelques autres personnes de leur âge à ce moment-là.
« Je comprends pourquoi tu ne m’as pas reconnu, j’ai quand même un peu changé depuis ce moment-là. »
Il avait pris quelques centimètres et il s’était épaissi, passant du gringalet sortant de l’adolescence à l’homme d’aujourd’hui. Il s’était coupé les cheveux et surtout, il portait la barbe, ce qui le vieillissait réellement.