i need explanations (roby)

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roxy & gaby

   La découverte de ma paternité, c’était il y a un mois déjà. Découvrir qu’on a un fils n’est jamais facile, mais découvrir qu’il a déjà quatre ans est un véritable choc. Le découvrir dans de telles conditions, l’est encore plus. Je me souviens comme ci c’était hier de ce dîner où j’étais invité avec Charlotte, ma meilleure amie. Un dîner dans sa famille, que je n’avais jamais rencontré. Le soir même, j’ai appris non seulement que la cousine de Charlotte était mon ex, mais aussi que j’étais le père du fils de cette ex, et donc que Charlotte était définitivement liée à moi. Un choc, difficile à encaisser, et la nuit qui avait suivi n’avait pas été glorieuse. J’avais bu, bien trop bu, et avais passé une nuit épouvantable, entre colère, étonnement et culpabilité. Colère, car je ne comprenais pas pourquoi Roxy m’avait caché une chose pareille pendant si longtemps, étonnement car je ne m’attendais pas à devenir père en un dîner, et culpabilité car je m’en voulais de ne pas avoir cherché Roxy davantage. Rapidement, j’ai accepté cette paternité, et au bout d’un mois déjà, j’étais enfin prêt à revoir Roxy, pour commencer à garder le petit garçon, son fils qui était désormais aussi le mien. Notre rendez-vous était fixé à dix-huit heure trente, et j’avais décidé cette fois-ci de ne pas mettre le grand jeu, cadeau costard et compagnie, mais de rester au naturel, comme d’habitude. En ce moment, je suis en stage, et en plein déménagement, et autant dire que ce n’est pas de tout repos, alors l’idée de revoir Roxy me perturbe quand même un peu. Normalement, je ne devrais pas la voir beaucoup, mais bon, mieux vaut moins pour le moment. Je repasse dans mon mobil-home rapidement avant de partir, après tous, Roxy n’habite pas très loin d’ici. Je me rase, histoire de paraitre quand même un minimum propre et de ne pas piquer, puis change de tshirt, avant de me mettre en route vers la maison de Roxy. En fait, j’avais hâte de commencer ce job, mais maintenant que je sais que c’est mon fils, je n’en suis pas si sûr ; il faut  dire que je me vois mal demander de l’argent en échange de garder un enfant qui est mon fils, et il faudra que j’en parle à Roxy.

Lorsque j’arrive devant la porte de sa maison, je vois la lumière allumé à travers les fenêtres. Je reste devant la porte, assis pendant une dizaine de minute, voulant terminer ma cigarette avant de me lancer dans ce piège Roxy. J’écrase ma cigarette, que je fais glisser dans l’égout, puis respire un bon coup avant de toquer. Roxy apparait quelque instant plus tard, et je la regarde, sans sourire, le visage assez vide. « Bonsoir. » Je penche un peu la tête, pour voir si Joan est dans les parages, mais je n’entends que du silence dans sa maison qui doit être si joyeuse d’habitude. « Joan n’est pas là ? » Je la regarde, dans les yeux, et tente de décrocher un léger sourire histoire de détendre l’atmosphère. En fait, je ne sais pas vraiment si l’atmosphère va se détendre, mais j’attends des explications sur ma paternité, des explications qu’elle ne peut me donner si Joan et là, et que je ne devrais sans doute pas avoir ce soir.

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   Ce soir, je devais garder Joan, mon fils pour la première fois. Ce fils, il était totalement nouveau dans ma vie, et avait causé bien des choses, un véritable bouleversement. Déjà, j’étais devenu plus mature bien trop rapidement, et je m’étais remis en question, rapidement. Puis la décision de quitter mon mobil’home pour déménager dans un loft digne de ce nom, avec ma cousine, histoire d’apporter une certaine stabilité à mon fils. En réalité, je ne sais même pas si sa mère voudra bien qu’il sache que je suis son père, car au bout de quatre ans d’existence, j’imagine qu’il s’est déjà fait à l’idée qu’il n’avait pas de père. Si il savait, le pauvre gamin, qu’il en avait un depuis tous ce temps. Mais bon, peut importe, après tous, c’est de l’histoire ancienne, et je pense qu’il oubliera vite cette histoire, lui. Moi en revanche, ce n’est pas prêt d’arriver. Quand j’arrive au domicile de Roxy, je me rends rapidement compte qu’il n’est pas là, et lui fais d’ailleurs la réflexion, après que Roxy m’ai invité à rentrer. Je lui souris, rapidement, et une fois que je suis rentré, elle referme la porte derrière elle. « Non, il n’est pas là. » Je la regarde en fronçant les sourcils, et soupire. Je ne comprends pas tout de suite pourquoi il n’est pas là, puisqu’il est la raison de ma venue ici. « Ah, ok. » Je soupire, et Roxy reprend très rapidement la parole. « J'ai préféré que nous soyons seuls ce soir, que nous puissions mettre les choses au clair. » Je la regarde. Pour une fois, Roxy prend une bonne décision, et je pourrais dire que je suis assez surpris. En réalité, je pensais qu’elle n’allait même pas m’expliquer et faire comme de si ne rien était, comme la dernière fois, où elle m’a dit qu’il n’y avait aucunes raisons à son départ, ou plutôt devrais-je dire, sa fuite. « Très bien. Pour une fois que je suis d’accord avec toi sur ta décision. » J’insiste sur le pour une fois, et me rend compte que je viens d’être assez glacial dans mes paroles. Je me rattrape rapidement. « Excuse-moi. » Je soupire, et fais craquer mon cou, signe d’émotion intense. Cette émotion, c’est à la fois la colère, puis la curiosité de savoir enfin la vérité. Pourquoi Roxy est partie, alors qu’elle était enceinte de moi, mais surtout, pourquoi elle ne me l’a pas dis. Je n’aurais pas fuis, bien au contraire. « Tu veux peut-être boire quelque chose ? » Je la regarde, et hoche la tête. La dernière fois déjà, Roxy m’avais proposé à boire, et j’imagine que c’est sa manière de détendre l’atmosphère. « Je veux bien s’il te plait, comme la dernière fois si tu as, enfin je te laisse choisir. » Je la regarde, et nous partons en direction de sa cuisine. Une fois là bas, et pendant qu’elle s’avance vers le frigo, je lui balance tout. « Ecoute Roxy, il va falloir m’expliquer, et sérieusement. J’ai pas envie de jouer aux devinettes avec toi, j’ai assez en ce moment. » J’ai assez, c’est surtout pour faire référence à ma petite amie qui s’est suicidée, sans raison. Je joue déjà aux devinettes avec la justice pour trouver la raison, mais si je dois encore trouver les raisons de la fuite de Roxy, je ne vais plus m’en sortir. « Pourquoi tu ne m’as pas dis que tu étais enceinte ? » Je la regarde, en soupirant.

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   Voilà déjà maintenant un mois que j’étais au courant pour ma paternité, et que j’étais dans l’incompréhension totale, ne comprenant pas pourquoi Roxy ne m’avait jamais mis au courant, d’une chose aussi grave ou du moins, aussi importante. Après tout, un enfant, ça change une vie, mais surtout, ça s’éduque à deux, et non pas en solitaire comme Roxy vient de le faire pendant quatre ans. Je n’imagine pas ce qui lui ai passé par la tête, mais je compte bien le savoir, maintenant que Joan n’est pas là pour nous couper, ou nous embêter. Nous sommes seuls, et je suis maintenant prêt à entendre tous ce qu’elle a à me dire, que ce soit horrible ou bien super simple. Le froid s’installe bien rapidement, et je n’hésite pas à lancer une réflexion, avant de m’excuser en soupirant. Roxy soupire aussi, et j’imagine qu’elle se retient de me dire quelque chose, et c’est tant mieux. Nous avançons dans la cuisine, et elle me propose à boire, et je la laisse choisir. Au final, elle sort deux bouteilles identiques, et je change rapidement de sujet pour passer aux choses sérieuses. Roxy m’écoute, et je lui explique que j’ai besoin d’explication, mais surtout, que je n’ai pas envie de jouer aux devinettes avec elle. Je pense que nous sommes assez mûrs et matures pour parler de choses calmement, mais surtout qu’elle soit honnête. Je respire un grand coup, et lui demande pourquoi elle ne m’a pas dit qu’elle était enceinte. Elle baisse la tête, et dépose la boisson devant moi, et j’ouvre la bouteille, prêt à l’écouter. « Tu sais.. Je suis désolée pour tout ça, désolée de te faire vivre cela aujourd'hui.. » Je hoche la tête. Au moins, elle reconnait ses tords, et c’est pas plus mal. Je bois une gorgée de boisson, et l’écoute. « Il y a quatre ans, presque cinq maintenant, quand je tenais le test de grossesse entre mes mains, j'ai paniqué. » Je relève la tête vers elle. Je comprends qu’elle est paniquée, mais ça ne répond pas vraiment à ma question, et je soupire, en me retenant de lui dire d’accoucher, car visiblement, ce n’est pas le mot à dire. « Tu étais jeune et je pensais que tu ne voudrais pas de cet enfant, que tu me demanderais d'avorter. » Je fronce les sourcils, et la regarde. Bon, je comprends maintenant plus ou moins, mais mine de rien, elle aurait du m’en parler, car je suis tous sauf un monstre. J’étais jeune, c’est vrai, elle a raison, mais jamais je ne lui aurais demandé d’avorter. J’aime pas ça, les avortements, j’ai du mal à comprendre. « Roxy… je suis pas un monstre. » Je tente un léger sourire, pour la rassurer. Je sens bien que Roxy n’a pas l’air d’avoir envie de parler de tous ça, mais je lui en suis reconnaissant pour me donner des explications, rationnelles en plus. Même si je pensais qu’elle me connaissait mieux. « Alors pour éviter cette possible discussion, je suis partie. J'ai été faible. » Je soupire, discrètement. En partant, Roxy n’a rien arrangé, et elle a de la chance que je suis compréhensif, car sinon, elle aurait pu s’en prendre plein la tronche. Par contre, elle n’est pas faible, et je refuse qu’elle pense ça. Elle a quand même réussi à garder un enfant, à l’élever pendant quatre ans, seule. Et elle s’en sort bien en plus. « Je pense que c’est inutile de dire si, mais je ne t’aurais jamais demandé d’avorter. Je pensais que tu me connaissais mieux que ça quand même. » Je la regarde, soupire une nouvelle fois, et poursuis. « Et t’es pas faible. Peut-être que tu es partie, c’est vrai mais regarde. » Je pointe du doigt l’environnement autour de moi. « Tu t’en es bien sortie. Joan est bien élevé, et il y a été élevé dans l’amour, je le sais. » Je soupire. Elle a de la chance, mais surtout, c’est Joan qui a de la chance. Je sais que Roxy a des tords, mais au moins, c’est une bonne mère, je l’ai vu dès le début, et je ne pourrais dire l’inverse. « Tu es une bonne mère. Mais bon sang Roxy, pourquoi tu n’es pas revenue avant ? Et puis en plus, je connais ta cousine. » Je me racle un instant la gorge. « Tu aurais pu m’en parler avant. Et je t’en veux pour ça. Et surtout la manière dont je l’ai appris, c’est pas la meilleure. Pourquoi tu ne m’en as pas parlé quand je suis venu pour le poste ? » Je la regarde, et soupire une dernière fois. Il va falloir que j’arrête de soupirer, vraiment.

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  Maintenant que je savais que nous étions seuls, Roxy et moi, et que Joan n’était pas là pour nous interrompre, je comptais bien demander des explications, et elle commence à m’en donner, et m’avoue qu’elle pensait que je l’obligerais à avorter, ce que je ne comprends pas, et cette excuse n’est pas valable, et je tente de la rassurer rapidement, et lui explique que je ne suis pas un monstre, et commence un monologue pour lui expliquer ce que je ressens. Je la rassure, lui dis qu’elle n’est pas faible, et que son fils a grandi dans l’amour. Notre fils. Ce mot est encore très étrange pour moi, et j’ai du mal à m’y faire, c’est encore si récent. Ma famille n’est même pas au courant, et je ne sais pas comment leur annoncé. Seule May-Line, la petite sœur de mon ex petite amie l’est, et je lui ai fait promettre de ne rien dire, voulant l’annoncer moi-même. Mais voilà, comment l’annoncer ? Ma sœur traverse une période difficile avec son copain, qui la trompe, et ma cousine, elle serait capable de faire une gaffe en blaguant, alors voilà, je ne sais même pas comment en parler, ni même si j’ai envie de l’annoncer pour l’instant. Je termine par dire a Roxy que je ne comprend pas pourquoi elle ne m’en a pas parlé quand je suis venu pour l’entretien d’embauche il y a quelques mois. Je bois une gorgée de boisson, et elle reprend enfin la parole. « Je n'étais pas encore sûre de t'en parler. » Je fronce les sourcils, un peu choqué, et blessé de cette annonce. Roxy est honteuse, et elle baisse la tête. Elle peut l’être vraiment. « Si tu ne t'étais pas présenté à l'entretien, l'idée de te le dire ne m'aurait même pas traversé l'esprit. » Je comprends rapidement où elle veut en venir, et je souffle, un peu énervé d’entendre ça. Roxy ne comptait pas me le dire, en fait, et Joan aurait pu grandir sans son père, et moi, sans savoir que j’avais un fils. L’idée est affreuse, puisque j’ai moi-même grandi sans mon père, décédé quand j’avais deux ans, et bon sang, c’est horrible de grandir sans un parent. Et là, ça aurait été le choix de la mère, un choix égoïste, très égoïste. Je décide de ne rien dire, et continue de la laisser m’expliquer, non sans colère, légère, mais présente. « J'ai fait le choix de partir et après, ce fut très difficile de revenir. Joan a grandi très vite et nous nous sommes tous les deux habitués à notre vie. » Je hoche la tête en soupirant. Ce qu’elle dit, je le comprends, mais ça n’excuse rien, et Joan aurait fini par l’apprendre un jour ou l’autre. Combien d’enfants qui ne connaissent pas un de leur parent se rebellent pendant l’adolescence, à la quête d’identité ? Je soupire, et elle continue ses explications. « J'ai été surprise de te voir et cela a tout remis en cause. Dès que tu es parti, j'ai été voir mes cousines et j'en ai parlé avec elles. » Je fronce un moment les sourcils, elle poursuit. « Je comptais te le dire Gaby, vraiment. Pas comme ça, c'est certain, mais tu aurais fini par le savoir. » Elle semble s’excuser, et je hoche la tête. J’aurais fini par savoir oui, mais quand ? Quand Joan serait devenu adulte ? Je n’en sais rien. Joan a déjà quatre ans, et comme elle dit, les enfants grandissent vite. Il suffit de fermer les yeux, et quand on se réveille, ils sont déjà presque adulte. Ma mère me l’a longtemps expliqué quand j’étais gamin. « Je voulais que tu crées quelque chose avec lui avant de vous balancer la vérité à tous les deux. » Je hoche la tête. Roxanne n’est pas une mauvaise personne, je le sais, mais maintenant, je ne la vois plus comme autrefois. Sa fuite a déjà brisé la confiance que j’avais en elle, mais savoir qu’elle m’a caché un enfant a complètement brisé la confiance. Je décide de reprendre la parole. « Est-ce que tu as pensé un instant à Joan Roxy ? Tu sais ce  que c’est de grandir sans père ? Je ne comprends pas pourquoi tu ne t’ai pas posé la question. » Je soupire, et raconte le fond de mes pensées. « J’ai grandi sans mon père, et tu le sais. Je peux te promettre, qu’a l’adolescence, tu en aurais chié Roxy. Ouais, tu t’en serais mordu les doigts, et tu aurais regretté de ne pas avoir voulu qu’il connaisse son père. Je peux te le dire, ma mère en a chié, sauf que moi, c’était pas de sa faute. Mais là, c’est de la tienne Roxanne. » Je souffle, mais je veux lui faire comprendre que je ne veux pas être méchant avec elle. Je veux juste qu’elle comprenne son erreur, même si je sais qu’elle doit bien regretter maintenant. Et maintenant, on va devoir annoncer à un petit garçon de quatre ans, qui comprend déjà beaucoup de choses, que je suis son père. Et ça va pas être de la tarte. En y pensant, je préfère qu’on ne lui annonce pas maintenant, et je décide de lancer la question. « Pour Joan, j’aimerais que tu ne lui en parle pas maintenant s’il te plait. » Je bois une nouvelle gorgée de boisson, pour me détendre.

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  Ce que me dit Roxy me fait soupirer, de plus en plus, et j’en viens même à me demander si elle a pensé au bien du petit garçon, qui était bien parti pour grandir sans père si je ne m’étais pas présenté au rendez vous, c’est bien ce qu’elle me fait comprendre. Je pense que je suis bien le mieux placé pour dire que c’est pas forcément bon de grandir sans un père, car je n’ai pas connu le mien, enfin très peu, et clairement, c’était pas la joie à la maison pendant mon adolescence, et ma mère a galéré. Je tiens à le dire à Roxanne, et je lui explique, en prenant soin de rajouter à la fin que si jamais Joan n’aurait jamais connu son père, ce serait bien de sa faute à elle, car c’est sa décision et uniquement la sienne. Je l’observe, et je sens bien que ce que je suis en train de lui dire ne lui plait pas forcément, car elle sert un peu les dents. Roxy reste cependant relativement calme, et tant mieux, car je n’ai pas forcément envie de m’énerver encore après elle, je pense que la dernière fois a suffit, mais surtout, je ne suis pas un mec colérique. « On ne sait pas.. » Je hausse les épaules, elle a raison. Les enfants réagissent tous différemment à l’absence d’un parent, mais le risque qu’ils se rebellent à un moment donné est à prendre en compte, et là, Roxy ne semble pas l’avoir pris. Le pire dans tous ça, c’est qu’elle a eu le choix de le dire au père ou non, c’est ça qui est incroyable. Combien de femmes qui ont été abandonné par le père après l’annonce ? Roxy elle, n’a même pas osé m’en parler avant, et je lui en veux. Je ne pense pas que j’aurais abandonné l’enfant, j’étais amoureux d’elle bon sang, et elle a tous foutu en l’air. Mais peut-importe, et je passe rapidement à un autre sujet, lui avouant que j’aimerais que nous n’en parlions pas à Joan pour le moment. Il faudra bien lui dire un jour ou l’autre, mais je pense que pour le coup, Roxanne a raison, et ce n’est pas le bon moment. Le petit garçon en me connait pas, et j’imagine qu’il pourrait prendre peur. « Je ne comptais pas le faire. » Je me contente de hocher la tête, et de boire à nouveau, terminant mon verre, en regardant toujours la jeune femme. Elle s’agite, et je fronce les sourcils. « Ne bouges pas, je reviens. » Je hoche la tête, un peu intrigué par ce qu’elle veut faire maintenant. Si ça se trouve, elle va redescendre avec un autre gosse, et me dire salut c’est un autre, j’te l’ai bien caché lui ! et voilà, rebelote. Heureusement, elle revient rapidement dans la cuisine, avec une boite dans les mains. « Tu veux peut-être regarder ça. » Je penche un peu la tête vers la boite, et regarde ce qu’il y a à l’intérieur, et un sourire m’échappe. Des souvenirs, des photographies, tout un tas de truc, sur Joan j’imagine. « Oui, merci. » Je suis moins froid que tout à l’heure, et je m’approche un peu de la jeune femme, timidement. Je suis en train de me rendre compte que je suis vraiment père en fait, que tout ça n’était pas une grosse blague, un gros coup de théâtre. Je glisse ma main dans la boite, et en sort une photo, de quand il était bébé. Je souris à nouveau, et regarde attentivement la photo, mais Roxy reprend la parole, et je suis obligé de relever la tête pour l’écouter, par habitude. « Il te ressemblait beaucoup quand il était petit. » Je hoche la tête, elle a raison, et je le vois sur les photos, mais en regardant de plus près, il ressemble aussi beaucoup a sa maman, et je tiens à lui dire. « Il a de tes airs aussi je trouve. » Cette situation me perturbe un peu, je n’ai pas vraiment l’habitude de faire des compliments de ce genre. Je ne m’y connais pas trop en bébés, et je ne sais jamais dire à qui ils ressemblent, si c’est au père ou à la mère, mais pour Joan, c’est différent, et je vois très bien qu’il lui ressemble. Déjà, il est blond, et ça, il tient ça de sa mère. « Je suis surprise que tu n'aies pas compris directement. J'ai l'impression que c'est écrit sur son front que c'est ton fils. » Je hausse les épaules, et ris un peu. Pour être honnête, jamais je n’aurais imaginer avoir un fils, et je suis pas du genre à m’arrêter sur les détails. Peut-être que j’ai remarqué que Joan me ressemblait, mais après tout, combien de personnes nous ressemble sans être pour autant de notre famille ?  « Pour être honnête, ça ne m’a pas traversé l’esprit. Et puis je n’aurais jamais pensé avoir un fils de quatre ans. » Un fils. Cette situation n’est vraiment pas habituelle, et j’essaie de m’habituer encore au mot, à ce fils qui vient seulement d’apparaitre. « Tous s’est bien passé pour toi ? Je veux dire, ta grossesse, tout ça. » Je racle un peu ma gorge, complètement mal à l’aise. Je ne sais pas trop quoi lui dire, et j’imagine que je suis censé prendre de ses nouvelles, j’en sais rien. C’est vraiment bizarre. « La situation est encore nouvelle pour moi, je suis un peu mal à l’aise désolé. » Je passe une main dans mes cheveux, fais craquer mon cou, et décide de m’asseoir sur le tabouret du bar.

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Apprendre que je suis père n’a pas été chose facile, et j’avoue que je me suis un peu emporté la dernière fois, à hurler à tout bout de champs, mais j’imagine que c’est compréhensible et normal. Un mois que je le savais, et un mois que je n’avais pas adressé la parole à la mère du petit garçon, que je ne l’avais pas vu, et pour être honnête, être seul avec elle ce soir me rassure un peu. Elle me donne des explications, rationnelles, et nous passons rapidement à un autre sujet quand elle m’emmène des souvenirs de Joan quand il était petit, et nous regardons, ensembles les photos. Le petit garçon me ressemble, et la jeune femme n’hésite pas à me le dire. Mais il ressemble aussi à sa mère, il a ses yeux et puis, il est blond, et aux dernières nouvelles, il n’y a pas de blonds dans ma famille, alors ça vient forcément d’elle. Elle termine par me dire qu’elle est surprise que je n’ai pas compris directement, vu la ressemblance, et je lui explique que ça ne m’a jamais traversé l’esprit. Comment deviner qu’on a un garçon de quatre ans ? « Tu as préféré croire que j'ai sauté sur le premier homme que j'ai croisé pour t'oublier.. » Je baisse un peu les yeux, car c’est ce que j’ai pensé au début, mais en y pensant, ça m’aurait étonné de Roxy, car je sais qu’elle n’est pas comme ça. Je décide de ne pas relever ce qu’elle vient de dire, car ça nous enfoncerais plus qu’autre chose, et je lui demande si tous s’est bien passé pour elle. Elle rit, nerveusement, et je fronce un peu les sourcils, ne comprenant pas trop pourquoi elle agit ainsi. Les femmes sont incompréhensibles parfois. Et Roxy encore plus. « Oui, ça a été. » Je hoche la tête, attendant un peu plus de détails quand même, et elle ne tarde pas à me les donner. « Je n'ai pas été très chiante je crois, je n'ai jamais appelé Charlotte en plein milieu de la nuit pour lui demander d'aller me chercher de la glace. C'est déjà ça. » Je ris doucement, conscient que les envies de femme enceinte c’est l’enfer parfois, j’ai bien vu ça avec ma sœur aînée, Maddy. Combien de fois, quand j’étais chez elle, elle était prête à m’égorger pour que je lui ramène des trucs à manger ? Ca fait peur un peu. « Tant mieux. » Je souris, discrètement, et m’excuse d’être mal à l’aise, tout en passant une main dans mes cheveux. Il se passe tellement de choses dans ma vie, que ce nouveau rebondissement n’a pas été encaissé comme il aurait du l’être, et j’en ai un peu honte. « Tu n'as pas à t'excuser Gaby, tu réagis normalement. » Je hoche la tête, et elle s’approche de moi, en posant sa main sur la mienne. Je regarde sa main, et soupire. Je ne sais même pas ce que Roxy pense de moi, maintenant, et surtout la manière dont je me suis énervée contre elle, quand je l’ai appris. Je ne suis pas violent d’habitude, mais là, entre ça et ma petite amie qui s’est suicidée, c’était un mauvais passage. Apprendre que ma sœur a été trompée par son petit ami Tom n’a rien arrangé, et Joan, c’était la goutte d’eau en trop. « Je tenais à m’excuser pour la dernière fois. Je ne suis pas autant colérique d’habitude, c’est arrivé au mauvais moment. » Je soupire, et regarde Roxanne fouiller dans le carton. Quand elle relève la tête, je souris, un peu, et elle dépose une photo devant nous. « Ce sweat ne te dit rien ? » Un sourire niais m’échappe, car je sais très bien d’où vient ce sweat, il était à moi, quand nous étions ensembles. Pour être honnête, je pensais l’avoir perdu, et je n’ai jamais cherché à le retrouver. Savoir maintenant que c’est Roxy qui l’avait me rassure un peu, et savoir que le petit garçon a eu une part de moi quand il était petit encore plus. « Pendant une période, il adorait le mettre et s'endormir avec. » Je prends la photo entre mes doigts, et soupire légèrement. « Je suis content que tu l’ai gardé, et encore plus que tu lui ai donné. Tellement de souvenirs ce sweat… » Je secoue la tête quelques instants, voulant chasser les souvenirs qui me restent avec Roxy de mes pensées, car ça ne sert à rien de toute façon. « Tu peux garder la photo si tu veux. » Je tourne la tête vers elle en souriant, et repose la photo devant moi. « Merci. » Je me mords la lèvre inférieure, et un léger silence s’installe. Je ne sais pas trop quoi dire, quoi penser de ça, je ne connais plus Roxy, et je ne suis pas certain d’avoir envie de plus la connaître pour le moment. Au bout de quelques minutes, je décide de me tourner vers elle, et la regarde dans les yeux. « Je suis désolé pour Charlotte. Je ne savais pas que tu étais sa cousine. » Et en plus, on a couché ensembles il y a quelques semaines. Si ça ne suffisait pas.

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Quand j’ai découvert ma paternité, j’ai pas forcément très bien réagi, j’ai été violent, j’ai agis comme un con, et j’en suis pas forcément fier, et je tenais à m’excuser à Roxanne. Je lui souris, timidement, espérant qu’elle ne m’en veuille pas trop quand même. « Tu as été pris de court, tu ne savais pas comment réagir. » Je hoche la tête, et nous passons à autre chose, inutile de trop se commémorer les erreurs. La jeune femme me tend une photographie du petit garçon, et je souris en remarquant qu’il porte un de mes sweatshirts, un de mes préférés de l’époque d’ailleurs, et je suis bien content qu’elle l’ai gardé. Et savoir que mon fils a presque grandi avec, ça me fait doublement plaisir. Je n’hésite pas à lui dire, en souriant, et elle me propose de garder la photo, et j’accepte en la remerciant. Elle me sera bien utile, pour m’acclimater à ce garçon déjà, et pour le présenter à ma famille, le jour où je l’annoncerais. C’est encore tellement étrange, j’sais pas comment leur dire. Je soupire un peu, et rapidement, j’évoque le sujet qui fâche un peu, Charlotte, sa cousine, mais aussi ma meilleure amie et ma sexfriend. L’ignorance de ce lien entre elle me fait soupirer, une nouvelle fois, car ça me gêne. De savoir que j’ai couché avec deux personnes, dans la même famille. Quand on y pense, elles sont douées toutes les deux, pas de la même manière, mais ça doit être héréditaire. Je souris un peu en y pensant, et la jeune femme reprend la parole. « Si on avait su, il ne se serait rien passé entre nous. » Je hoche la tête, et hausse un peu les épaules. En fait, je n’en suis pas si sûr. Si Charlotte est sa cousine, j’étais réellement amoureux de Roxy, et je pense que je n’aurais pas pu m’en empêcher, de tenter un truc. Et puis franchement, c’est pas si mauvais, même si quand on y pense, vu la relation que j’ai avec Charlotte, ça serait bizarre quand même. Je décide de ne rien répondre, et me contente de penser seulement. A Joan, à cet enfant qui ferra bientôt parti de ma vie, pour le reste de mes jours. C’est flippant quand on y pense, se dire qu’un gosse va vivre avec nous jusqu’à la fin, qu’il va nous suivre toute notre vie, et qu’il n’est pas seulement de passage. Je trouve ça un peu fascinant, mais ça me fou vraiment la trouille. Je soupire un peu, et me rend compte que le silence commence à être pesant, mais heureusement, la jeune femme le brise. « Je voulais m'excuser pour tout ça, c'est pour ça que Joan n'est pas là, alors si tu veux partir, tu peux. Je t'enverrais un message pour te dire quand tu dois venir. Je te promets que ton fils sera là. » Elle sourit, et je fais de même. Je ne me vois pas rester plus longtemps, ça serait inapproprié mais surtout bien trop gênant. « Oui, je vais te laisser. » Je me lève, et lui souris alors qu’elle reprend la parole. « Si tu as des questions, tu peux me contacter, je te répondrais avec grand plaisir. » Je hoche la tête, et nous nous dirigeons jusque dans son entrée. Des questions, j’en ai pleins, des tonnes même, j’ai pas vraiment l’habitude de ce genre de situation. Enfin non, c’est surtout que je n’ai jamais été père avant, et que je ne sais pas trop comment ça marche. « Et ne t'inquiète pas, je ne lui dirais rien. Pas sans toi. » Je lui souris à nouveau, et m’approche un peu d’elle, et l’enlace rapidement, avant de me reculer, et elle m’ouvre la porte. « On en reparlera, plus sérieusement, plus tard. » Je sors, et me tourne une dernière fois vers elle. « Je suis content de t’avoir revu. Bonne soirée. » Je lui souris, et pars.

fin