le mari en fuite. (ft. brooke)

ONGLET 1 ONGLET 2

Le mari en fuite

ASTRA

Je débarque au boulot avec dix minutes d'avance. Le commissariat s'éveille après une nuit certainement agitée. Je file en salle de pause, où, je me laisse couler un bon café noir. Amer et fort, tout ce dont j'ai besoin pour réveiller la fainéante en moi. L'odeur que j'humecte est agréable et me donne envie d'en boire directement mais la tasse est brûlante et je n'ai pas très envie de finir avec la gorge rouge. Je souffle sur ma tasse tout en m'avance vers le bureau d'accueil du commissariat. Je trouve la fille habituelle qui me salut en me donnant la liste des réclamations pour les postes informatique. Je soupire et dépose ma tasse près du papier. Je le regarde avant d'écrire sur un post-it ce que je dois faire et ce que Arnold doit faire. Arnold c'est le préféré d'Andrea, le gros plein de bière qui pue le matin, le cognac bon marché. Alors que je rempli nos deux post-it, une femme entre, bien réveillée, pour s'enfoncer dans les bureaux de la police. Je regarde l'agent de l'accueil qui n'y prête pas attention. « Euh, tu l'as laisse partir dedans comme ça ? » C'est assez étonnant puisque régulièrement nous demandons ce que les gens veulent. La fille hausse les épaules en me regardant. « On m'a souvent dit de la laisser entrer. Elle connait des gens ici ou je sais pas trop quoi. » Puis elle retourne à son boulot. Je reste là, perplexe mais je me mordille la lèvre en continuant à écrire. Une fois fait, je redonne la feuille à la fille de l'accueil avant de m'en aller, tasse en main, vers mon bureau. Lorsque j'entre dans mon cagibi, je reçois directement un appel d'un service. Je soupire en ayant décroché et l'on me demande déjà d'urgence. Souvent, les urgences ici, c'est quand quelqu'un fait renverser son café sur l'ordinateur. Je roule des yeux et laisse mon café ici en me dirigeant vers le service demandé. Vêtue d'un jeans simple, d'un tee-shirt orange imprimé de la marque Reese's et d'une veste de cuir que j'ai abandonné au bureau, je retrouve le service. Le flic me laisse sa place et je pianote sur son ordinateur. Je suis seule dans leur service, le réseau interne fait des ennuis chez eux. C'est alors, la seule ici, qu'une voix féminine vient me chatouiller les oreilles. « Je ne suis... » Je relève mon regard et coupe ma phrase lorsque je devine que c'est celle de toute à l'heure. La nana qui est entrée en bombe. Elle est jolie, faut dire que les brunes sont mon fort. « Bonjour. Je suis désolé mais je ne pense pas vous être utile. Je ne suis pas flic... » Je me tourne complètement vers elle, croisant mes doigts entre eux. « Enfin... je peux peut-être vous renseigner sur quelqu'un de nos services ? Un officier ou je ne sais ? »

ONGLET 1 ONGLET 2

Le mari en fuite

Jane & Brooke

"Quoi, comment ça ? Il y aurait eu un mouvement sur l'un des comptes d'Evan... [...] Je me fiche qu'Evan soit un pseudonyme ! Il y a eu du mouvement sur son compte oui ou non ? [...] Comment ça, ça semble intraçable ? [...] Rien n'est intraçable Tyler. Je vais m'en occuper. [...] Bien sûr que je ne ferais rien de stupide, pour qui tu me prends ? [...] Au revoir Tyler." Je me lève du lit en trombe, s'il y a bel et bien eu un mouvement sur le compte de mon ex-mari, quelqu'un devrait être en mesure de me dire d'où a été prélevé l'argent. Il y a toujours un moyen. Je ne compte pas laisser passer cette chance en tout cas. Je me prépare à la hâte, distraite. Mon cerveau tourne à mille à l'heure. Je pense à Evan, je pense à ce qu'il m'a fait. Je pense à tout un tas de trucs. C'est à la fois terriblement excitant et très effrayant de se dire que je touche peut-être au but. Je n'ai pensé à ce que je pourrais lui dire si je le retrouvais. Sans doute parce que je ne m'en suis jamais vraiment sentie capable. Il a réussi à me berner ainsi que tout son entourage. Il m'a ruinée sans même que je m'en aperçoive. Et depuis, il échappe aux filets de la police sans peine. Autant vous dire que je nourrissais que peu d'espoir même si je m'y accrochais.

Sur la route, je me demande quelle est la bonne marche à suivre. Est-ce c'est bien une bonne idée d'aller voir la police ? Ne devrais-je pas plutôt faire cavalier seul ? J'ai des relations après tout. Cela-dit, la police a des ressources que je n'ai pas. Même si je connais quelques politiciens importants, je suppose que me rendre au commissariat serait la solution la plus adaptée car plus rapide et donc plus efficace. J'espère néanmoins que Sean ne sera pas de service, je n'ai aucune envie de lui expliquer les raisons de ma venue. Fébrile, je pénètre dans le poste de police. La femme à l'accueil me laisse passer sans encombre, ce n'est pas la première fois que je viens. Je déboule sans préambule dans le bureau de l'enquêteur avec lequel je m'étais déjà entretenue. Nous discutons un bon moment. Il me demande d'où me viennent mes informations, je ne réponds pas. Je lui demande s'il peut remonter jusqu'à Evan, il ne me répond pas. Il fini tout de même par me dire de me rediriger vers une personne plus qualifiée. Je hausse un sourcil quand il mentionne une informaticienne. Je suppose que ça a du sens tout compte fait, les transferts d'argent sont entièrement informatisé maintenant. En temps normal, jamais il ne m'aurait dit d'aller voir cette fille mais il s'avère qu'un haut dirigeant de notre magnifique pays, celui qui signe les chèques pour entretenir cette brigade, a été l'un de mes clients. Ça s'avère plutôt utile...

Il ne me faut pas plus de trente secondes pour atteindre l'informaticienne en question. "Excusez-moi." Elle lève les yeux vers moi. "Je ne suis..." La fin de sa phrase meurt dans un souffle. Je me force à paraître le plus charmante possible malgré mon humeur de chien, voilà pourquoi je souris. "Bonjour. Je suis désolé mais je ne pense pas vous être utile. Je ne suis pas flic..." Qu'est-ce qui lui fait penser que je serais venue m'adresser à elle si je ne savais pas pertinemment qu'elle pourrait me venir en aide ? "Enfin... je peux peut-être vous renseigner sur quelqu'un de nos services ? Un officier ou je ne sais ?" Je ma rapproche quelque peu de son bureau et d'elle par la même occasion. "Au contraire, vous me serez très utile." Je penche en avant pour désigner de mon doigt son ordinateur. "J'ai besoin de vos talents. On m'a dit que pourriez m'aider." Je hausse un sourcil. "Il paraît que vous êtes douée. Et j'ai besoin de la meilleure." Je penche légèrement la tête de côté. "Est-ce vous êtes bien la meilleure ?" J'espère bien qu'il se montrera à la hauteur, je n'ai aucune envie de perdre la trace d'Evan maintenant.