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don't be my valentine

N I N A & S E A N

Au fil des jours, à force de trimer au travail, j’en perdais presque la notion du temps comme ce soir-là. Il était même presque devenu normal d’occuper mon temps en me rendant utile au travail plutôt que de broyer du noir, seul, à mon appartement après ce qu’il s’était déroulé de mon côté ces derniers temps. Afin de préparer au mieux la réunion du lendemain avec la présence de tous les lieutenants et commissaires dans le but d’organiser les différentes brigades, j’étais resté plus tard qu’à l’habitude pour m’en charger. Sans que je m’en rende compte, le temps s’était écoulé à une vitesse. Il faut dire que j’étais tellement absorbé par l’écran de mon ordinateur ainsi que mon clavier pour rédiger mon plan d’action dés le début d’après-midi en ce jour que la nuit était déjà tombée. « Merde » me faisais-je la réflexion en jetant un coup d’œil par la fenêtre de mon bureau et réalisant la chose. De toute façon, j’avais terminé de m’occuper de ça. J’éteignais ainsi mon ordinateur en oubliant pas de sauvegarder tout mon travail réalisé avant de rassembler mes affaires pour partir de mon bureau dans lequel j’avais passé trop de temps enfermé entre ces quatre murs. De l’air, il me fallait de l’air ! Cette pensée m’était venue soudainement. D’un pas pressant, je quittais ce bureau puis le commissariat pour atterrir dans la rue éclairée par les lumières de la ville. Au moins, à cette heure-ci, je n’étais pas embêté par la circulation pour rentrer chez moi. Un vent violent soufflé dans les rues de Wellington, un vent à décorner les bœufs. Je rejoignais vite ma voiture pour prendre la route de mon appartement. Ayant plus que dépasser l’heure du dîner, mon estomac criant famine par conséquent, je faisais un détour par une enseigne de restauration rapide pour prendre une commande au drive. Il me fallait plus qu’un simple menu pour satisfaire mon estomac d’ailleurs. Ma commande en ma possession que je plaçais à l'arrière, je pouvais prendre le chemin de mon appartement, direction Island Bay. Justement, sur ce chemin, j’apercevais une jeune femme, seule, dans un coin très peu éclairé, loin d'être sécurisant. D’autant plus avec ce vent ce soir-là et voyant la pluie se lever, il m’était venu à l’esprit de la prendre en voiture pour la raccompagner où bon lui semble. Je décidais donc de stationner prés d’elle. La voyant ne pas réagir, je lui faisais un appel de phare. A ce moment, elle réagissait et se rapprochait de ma voiture. J’entrouvrais la fenêtre du véhicule du côté passager en laissant paraître ma tête. « Je peux vous déposer quelque part peut-être ? » D'après moi, n’étant pas très rassurée de se faire prendre en stop par un inconnu, je rétorquais : « Ce n’est pas des plus tranquille de se promener seule dans l’obscurité. » Réagissant après ma remarque, elle prenait place dans la voiture à mes côtés et à ce même moment je refermais la fenêtre avec tout ce vent. « Je te dépose ou ? Je me permets de te tutoyer, mais si ça te dérange, n’hésite pas à me le dire. »

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Avec ce vent violent, à l’extérieur, on pourrait presque s’envoler. Par chance, j’étais à l’abri dans mon véhicule au contraire de la jeune femme marchant seule sur la chaussée qui m’avait interpellé. Sans aucune connaissance de là où elle allait ou de ce qu’elle comptait faire, je me sentais charitable pour la prendre en stop, ne serait-ce que pour la protéger de toute violence qu’elle pourrait recevoir d’un inconnu dans ces ruelles sombres. Pour ça, il fallait la convaincre d’où mes arguments pour lui faire comprendre ma réelle intention pour la rassurer. « C'est pas forcément toujours ... des plus tranquilles de monter avec un inconnu » Comme je m’y attendais, cela ne l’avait guère d’avantage rassurée. Je me décidais une dernière fois à la convaincre pour la prendre en voiture et la ramener. Si elle refusait après ça, je n’insisterais pas plus. « C’est vrai aussi, mais en tant que policier, vous pouvez me faire confiance un tant soit peu. A vous de voir … » Néanmoins, elle avait fini par s’installer sur le siège passager sans ajouter un mot. Pour la mettre à l’aise, je lui proposais de nous tutoyer sauf si cela la dérangeait, bien sûr. « Non, non, ça va. » Cela ne dérangeait pas celle-ci finalement. Je continuais ainsi à la tutoyer en lui demandant où je devais la déposer. « J'vis à dix-quinze minutes d'ici en voiture. » Par la suite, la jeune femme m’indiquait la rue précise où la mener par des mouvements de mains. Un signe de tête pour lui faire saisir ma compréhension et j’en prenais le chemin. « Vous ... Vous vous souvenez peut-être pas de moi. » Sans perdre de temps, elle entamait une conversation. Du moins, elle mettait ma mémoire à l’épreuve. Je plissais légèrement les yeux, l’air réfléchi, en essayant ainsi de me remémorer la dernière fois que j’aurais bien pu la croiser. A la suite de ses mots, elle poursuivait pour m'aider. « On s'est rencontrés ... en septembre 2015. Quand vous avez enquêté sur l'overdose de ma mère. » Cette jeune femme m’était inconnue au premier abord, mais après mure réflexion je me souvenais de ce moment où nous nous sommes rencontrés pour la première fois qu’elle me citait là, l’enquête où sa mère était morte d’une overdose. Triste histoire, surtout pour elle à cette époque. Cette enquête avait été classée sans suite, d’après mes souvenirs. « Je me souviens ! » exclamais-je après m’être remémoré le moment où l’enquête s’est passée. Par la même occasion, je me rappelais de son identité. Pour m’en assurer,  je lui demandais. « Nina Baranovski ? » Gardant un œil sur la route, je la questionnais ensuite sur elle depuis la mort de sa mère. « Tu as réussi à mener ta vie ? Des proches t’ont aidé ? » A ce moment, je me rendais compte d’une chose inhabituelle en plein milieu de la route, un important tronc d’arbre. Je me stoppais net et m’arrêtais à quelques mètres du tronc en question. « On va devoir faire un détour. » Aussitôt dit, aussitôt fait, je m’exécutais en faisant demi-tour. Seulement quelques mètres après, la situation se répétait : je m’arrêtais face à un tronc d’arbre bloquant la route dans les deux sens. Quelle ironie du sort ! Deux troncs d’arbres bloqués d’une part et d’autre de la route traversant une forêt, aucun moyen de les contourner en voiture. « C’est une blague ! » Pourtant, cette blague ne me faisait en aucun cas rire. Non amusé par cette situation plus que cocasse, mais plutôt agacé, je m’emparais de mon portable pour essayer de contacter certaines de mes connaissances travaillant pour la ville. Aucun réseau mobile avec cette tempête. Il ne pouvait pas nous arriver pire ! « Je crois qu’on est dans de beaux draps. Aucun réseau et aucunes routes accessibles dans les alentours pour nous sortir de là. » Je réfléchissais autrement à comment nous sortir de là, en vue du temps dehors.

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« Oui, c'est bien ça » Ma réflexion était juste !  Celle-ci était bien Nina Baranovski. « Bonne mémoire. » Bon, elle m’avait aidé en grande partie en me mettant sur la piste de l’enquête. D’ailleurs, je lui en faisais la remarque. « Il faut dire que tu m’as aidé ! » Cette enquête n’était pas des plus banales d’où aussi pourquoi je m’en souviens encore, une mort mêlée à la drogue et une arme à feu laissant penser à un suicide ou même encore un homicide. Malgré quelques preuves découvertes par l’équipe scientifique sur le lieu de l’événement, l’enquête a été classée sans suite. De plus, je me souviens qu’elle n’était pas passée à côté de la scène puisqu’elle en était la première témoin. Je me demandais vraiment ce qu’elle était devenue depuis ce tragique incident, si elle avait réussi à mener sa vie. « J'la mène un peu comme je peux. Et c'est pas forcément évident. » Comme je m’en doutais un tant soit peu, perdre un proche aussi subitement et d’autant plus à son âge, cela n’est rien d’être chose facile, au contraire. Moi-même, je le sais pour avoir vécu la mort subite de ma mère à mes seize ans alors que je m’y attendais absolument pas. Bien sûr, leurs morts ne s’étaient pas déroulées dans le même contexte, mais étaient tout aussi brutales. « Et j'ai pas vraiment eu d'aide. » Cette impression de déjà vu lorsqu’elle me racontait ça. Après la mort de ma mère, du jour au lendemain, j’avais dû me débrouiller tout seul également du haut de mes seize ans et ne compter que sur moi-même. Néanmoins, même si mon père était présent, il ne m’avait pas aidé pour autant. « Je sais pas si tu te souviens ... » A cet instant, je reprenais le contrôle de mes pensées pour mettre toute mon attention sur Nina. « Quoi donc ? » Je l’écoutais alors attentivement. « Mais ma mère était pas vraiment d'ici. Donc je sais pas qui sont mes grands-parents. Ou bien mon père. » Cette fois-ci, je comprenais mieux sa situation, elle n’avait pas de famille ou du moins pas à sa connaissance. Chose dont je ne me rappelais plus. « Je ne me souviens pas de ce point par contre. » Continuant de fixer la route, je remarquais déjà au loin une particularité dont je n’arrivais pas encore à distinguer au premier abord. « Enfin, j'l'ai peut-être trouvé ... » Fixant un moment la chose en question pour tenter de la discerner, je jetais un regard vers Nina à l’entente de ses mots. « Ah oui ? C'est une bonne chose nan ? » Remettant mon regard sur la route, je percevais enfin ce qu’il clochait, un imposant tronc d’arbre en plein milieu de la route. Je ne pouvais qu’être étonné par la situation. Il n’y avait plus qu’à retrousser chemin, ce que je faisais sans plus attendre après lui avoir fait la remarque. « Ah ... Ouais ... on peut difficilement passer à travers. » Je finissais par être époustouflé en découvrant la même scène se reproduire alors que nous étions passés par là un instant avant. Toutefois, je décidais de rester mon calme pour passer un appel, mais à croire que le destin était bel et bien contre moi puisque aucun réseau mobile n’était disponible. De quoi ne pas améliorer mon moral. Même si j’étais persuadé que nous ne pourrions pas sortir de là avec la voiture, j’essayais de trouver une autre solution en me focalisant sur l’horizon. « Et sortir ... c'est peut-être pas une bonne idée. » Il fallait se faire une raison, nous étions en quelque sorte prisonniers par la situation : les arbres couchés sur la route, le vent, la pluie et l’orage. « Je crois donc qu’on va devoir attendre ici, dans la voiture, le temps que ça se calme. Je vois pas d’autres solutions … » Cependant, je me souvenais avoir été au fast-food avant ça. « Là que j’y pense, j’étais passé par le fast-food pour me prendre de quoi dîner ce soir. » Aussitôt, je passais l’un de mes bras à l’arrière pour récupérer le sac avec ma commande sur le sol juste derrière le siège passager. Posé sur mes genoux, je jetais ensuite un œil dans le sac pour m’assurer que tout était là, me rendant ainsi compte du repas gargantuesque que je n’avais pas pris le temps d’imaginer lors de la prise de ma commande. « J’ai même eu les yeux plus gros que le ventre. Tu as faim ? » Autant se mettre à l’aise, ne sachant pas pour combien de temps nous étions là. Je m’emparais d’une boite à hamburger pour la tendre à Nina dans l’attente de sa réponse. « A propos de ton père que tu as peut-être retrouvé, si c’est vraiment lui, tu espère quoi de sa part ? »

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Avant ça, si quelqu’un m’aurait révélé ce que je vivais là, je ne l’aurais pas cru une seule seconde tant la situation était grotesque. D’ailleurs, le jour où je raconterai cette histoire à mon entourage cela pourrait leur paraître hilarant, mais me concernant, ça me désespérait tellement, non pas parce que j’étais entrain de vivre ça en compagnie d’une inconnue même si elle ne m’était pas inconnue tant que ça, mais plutôt du sort qui s’acharnait sur moi. « Quelle galère ! » Au moins, les circonstances étaient claires pour tous les deux ! Il ne manquerait plus maintenant que je me mette à pleurer sur mon sort, mais ce n’est pas du tout mon genre loin de là ! Je préférais garder la tête haute, tel un homme qui tient à sa fierté. Je la voyais de son côté sortir son téléphone pour vérifier son réseau mobile, je n’avais même pas ne serait-ce qu’un infime espoir. « Non, on n'a pas vraiment le choix. » Justement, n’ayant pas trop le choix que de rester dans la voiture au lieu de s’envoler si nous venions à sortir à l’extérieur, autant se mettre à l’aise ne sachant guère pour combien de temps nous étions enfermés dans la voiture. « Au moins le temps que ça se calme. Ou qu'on retrouve du réseau. » A ce moment, si cela arrivait, je ne perdrais pas de temps pour me sortir de cette situation comme pour récupérer l’oxygène qui me manquait après m’être retenu de respirer, car même si je me montrais calme à l’égard de Nina, je n’étais pas serein. J’appréhendais l’environnement qui nous entourait, les branches des arbres bougeaient drôlement, le tonnerre grondait et la pluie se faisait de plus en plus forte. Jusqu’à ce moment, je me souvenais être passé plus tôt par le restaurant rapide pour me prendre une commande avant de me mettre en chemin pour rentrer à mon appartement. Alléché par la légère odeur des frites et hamburgers que j’avais complètement oublié jusque là, je m’emparais du sac en papier contenant ma commande et piocher un hamburger que je proposais ensuite à Nina. « Oh, je veux bien. Merci. » Celle-ci s’emparait alors de la boite. Je me servais à mon tour et déposais le sac face à moi sur la tableau de bord pour pouvoir dévorer mon hamburger. « Autant s'occuper l'esprit en mangeant. » Après avoir avalé ma première bouchée, je questionnais de nouveau Nina concernant son père qu’elle avait peut-être retrouvé. « C'est drôle ... Il m'a posé la même question. » De cette façon, sa réponse était fixée. « J'veux juste apprendre à le connaître. » Compréhensible, c’est toujours mieux de savoir ses racines. Du moins, c’est ce que je pense puisque je n’ai aucune idée de la situation dans laquelle elle se trouve. « J'suis pas là pour lui demander de l'aide ou quoi que ce soit dans le genre. C'est pas moi ça. » Je me rendais compte à cet instant que nous étions semblables sur certains points, car par cette phrase, j’en déduisais qu’elle est d’apparence débrouillarde et même indépendante, tout comme moi. Toutefois, je n’en faisais aucune référence et continuais de l’écouter. « J'suis indépendante. Et j'veux le rester. Mais j'ai envie ... J'ai envie de connaître mon père. Tout simplement. Savoir si j'ai des cousins. Ou bien des cousines. De la famille quoi. » Nina me confirmait ce que je pensais là, elle est indépendante. Tout en dévorant mon hamburger, je lui hochais la tête pour lui faire comprendre ma compréhension avant de lui toucher un mot. « C’est tout à fait normal. Puis c’est important d’avoir une famille, c’est un soutien au quotidien. Bien sûr, il y a aussi les bons moments avec les mauvais. » A cet instant, je ne pouvais m’empêcher de penser à mon père avec lequel je n’ai plus contact depuis plusieurs années déjà. Il ne manquait pas pour autant. Heureusement, mon oncle est là pour combler ce manque. « Il m'a proposé ... de faire les tests. J'ai accepté bien sûr. Et maintenant, j'attends la suite. » Cet homme avait de la jugeote pour lui avoir proposé de faire les tests de paternité, c’est la meilleure solution pour savoir ou non s’il est bien son père. « J’espère pour toi que c’est bien lui pour t’éviter de faire d’autres démarches et perdre du temps pour rien au final. » A force de faire des démarches sans succès, cela pouvait aussi être barbant pour elle, donc autant lui proposer mon aide si ça peut la faire avancer plus vite. « Cet homme que tu me parles est originaire d’ici ? Je peux peut-être me renseigner dans les fichiers du commissariat pour toi. Ça restera entre nous, car je n’ai pas le droit de fournir des informations comme ça sans le consentement de l’autre personne. »

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Alors que la tempête n’était pas des plus calmes à l’extérieur pour commencer à nous inquiéter, nous nous occupions l’esprit en mangeant pour ne pas nous focaliser là-dessus au risque de nous rendre nerveux. « Oui, c'est pas une mauvaise idée. » D’ailleurs, Nina était plutôt d’accord avec moi. Nous attaquions donc notre repas tout en entamant une conversation au sujet de ce père qu’elle avait peut-être retrouvé. Je n’avais pas manqué de voir s’afficher sur son visage un léger sourire lorsque je faisais référence à l’importance d’une famille. Autant aussi la mettre au courant qu’une famille peut avoir des bons, le plus souvent, comme des mauvais moments, un arc-en-ciel ne vient jamais sans pluie après tout. « Avec ma mère, j'ai plutôt connu principalement des mauvais moments. » J’arquais un sourcil, l’air interrogé. Celle-ci n’avait sans nul doute eu une enfance sereine comme la mienne jusqu’à ce qu’un accident de voiture tuant ma mère vienne troubler cela. « Sauf quand elle était avec David. C'était un de ses copains de l'époque. Et là, oui, c'était plutôt bien. » J’en déduisais ainsi que cet homme avait pu être une figure paternelle pour elle pendant cette époque où elle le côtoyait, mais maintenant qu’elle avait une piste, elle pourrait surement profiter pleinement de son père biologique. « J'aimerais bien que ça soit lui. » Bien sûr, en espérant que ce soit bien son père. « Il est peut-être un peu bourru ... Mais il me semble ... gentil quand même. J'pense que j'l'ai un peu pris au dépourvu quand j'ai débarqué dans son bureau et que je lui ai dit que j'étais pas vraiment là pour un stage. » Bourru, prendre au dépourvu, bureau, stage … Ces mots résonnaient presque dans ma tête jusqu’à faire le lien avec le témoignage de mon oncle. A ce moment, j’étais à deux doigts de m’étouffer avec mon hamburger. Ils coïncidaient tellement avec les propos cités par mon oncle à peine deux jours de cela. Il ne s’était pas fait attendre en débarquant à l’improviste à mon appartement pour m’annoncer qu’il était peut-être père d’une fille aux cheveux roux d’une vingtaine d’années aux côtés de ma demi-sœur. D’ailleurs, je pense qu’il se souviendra pendant longtemps de cet instant où il m’a découvert en sortant de la douche avec une simple serviette autour de la taille à côté d’Heather en petite tenue au saut du lit et le connaissant il pourrait même me le ressortir pour me charrier. Cette situation pouvait aussi le faire douter sur ma relation avec ma demi-sœur. Au final, tout coïncidait ! Je la questionnais et continuais de l’écouter sans vouloir l’interrompre pour en apprendre d’avantage. Peut-être qu’il ne s’agissait en rien de mon oncle même si je pensais le contraire. « Je sais pas d'où il vient vraiment. Ma mère est restée très évasive sur le sujet. » Je n’étais pas prêt d’avoir d’autres informations à ce rythme. « Mais j'ai retrouvé des brides d'une espèce de journal où elle parlait de lui. D'un certain Rhett. Bon, elle indiquait pas son nom de famille. Donc, ouais, c'est compliqué de le retrouver. » Tout ouïe, j’espérais qu’elle me dise au moins une information même minime et ce prénom était sorti de sa bouche. Je ne pouvais qu’être bouche bée. Cela m’avait coupé l’appétit d’où pourquoi je laissais tomber le bout de mon hamburger qu’il restait dans ma main dans sa boîte. Mon regard se détachait aussi de Nina pour regarder dehors par ma vitre. « Au moins, j'avais son prénom ... Mais bon, j'ai rencontré plusieurs Rhett. Et c'était toujours un coup dans l'eau. » Je restais silencieux, vide d’esprit. Comme-ci, Nina n’était plus que toute seule. Prenant une bouffée d’air, je décidais de reposer mon regard sur elle et d’affronter la situation. Nina était peut-être bien ma cousine. « Rhett, directeur d’une entreprise de communication ? N’ayant parfois, même souvent, aucune tact avec les gens ? » Je me mordais la joue intérieure, anxieux, ne voulant rater aucuns de ses gestes jusqu’à la révélation. « Si tu parles bien de Rhett Sawyers, c’est mon oncle. » Je ne pouvais me contenir à l’intérieur donc je lui faisais savoir le plus clair de mes pensées. « J’espère sincèrement que tu cherches ton père juste pour le connaitre et que tu n’as pas d’autres intentions en tête. Parce que mon oncle m’a été d’un grand soutien dans ma vie, comme un père, donc je n’accepterais pas qu’on abuse de lui. » Je la mettais en garde, mais gardais un ton calme. « S’il s’avère que c’est bien ton père, tu as une famille : deux oncles, une cousine et deux cousins dont moi-même. Maintenant, les tests nous diront si tu fais partie ou non de la famille. »