like for the very first time (maggbe #2)

maggbe

Un week-end, rien que toutes les deux, elle, moi. Nous. Comme nous en rêvions il y a onze ans. Nous retrouver ensembles, loin de notre quotidien. C’est une proposition qui m’enchante beaucoup, et j’en ai besoin en ce moment. Je consacre ma vie à mon travail, littéralement, et j’explique à Maggie que nous devons prévoir ça pour que je puisse m’arranger. En réalité, ma boss n’attend que ça, que je prenne une pause. Tawny aussi, elle rêve de ça. Et je crois que j’en ai besoin, pour me reconnecter sur moi-même, oublier un peu ce qui me tracasse tant en ce moment. Maggie caressant mon avant-bras, je ne peux m’empêcher de frissonner à son contact. Elle me donne tant d’effet, trop. « On peut partir quand tu veux, quand ça te convient le mieux. Je peux facilement m’arranger avec une collègue de mon côté pour avoir un vendredi et un samedi de libre. » Je lui souris et viens poser à nouveau ma main sur sa joue, en plongeant mon regard dans le sien pour m’y noyer, encore et encore. Cette jeune femme est définitivement magnifique, c’est ma dernière parole. Ma dernière volonté serait d’embrasser ses lèvres, encore. Toujours, sans jamais m’arrêter. Profiter de sa douceur et de sa délicatesse, savourer son parfum, me languir. Ce week-end, futur mais j’espère proche, j’en attends beaucoup. C’est l’occasion de nous redécouvrir, de retomber amoureuse l’une de l’autre une seconde fois. Comme au premier jour. « Ou au pire des cas, je te kidnappe et je t’embarque avec moi. » Elle rit doucement, et je me joins à elle. « C’est une agréable proposition. » « Je suis capable de tout... » Je lui offre un tendre sourire, et glisse ma main de sa joue jusqu’à son cou, puis ses épaules, et enfin le long de son bras pour entrelacer à nouveau mes doigts dans les siens. Pour Maggie, je serais capable de tout moi aussi. De lui décrocher la lune, les étoiles. De l’emmener là où elle souhaite sur un coup de tête. Pour elle, j’ai parcouru le monde pendant onze ans pour la retrouver, en vain. Alors un week-end à lui offrir, ce n’est rien quand je suis capable de lui offrir toute une vie à mes côtés. Et elle le sait très bien, c’était déjà une évidence il y a onze ans et c’est toujours valable aujourd’hui. « De toute façon je te laisse pas le choix. » Je joue de mes sourcils pour la suivre dans son petit jeu, mais je n’ai pas le temps de dire quoi que ce soit que la serveuse intervient pour nous déposer nos commandes. Elle repart, et je ne tarde pas à lui avouer ce que je ressens. Ce dont j’ai envie maintenant, ce n’est pas de ce plat mais de ses lèvres. Toutes entières, succomber à mes envies de la retrouver une nouvelle fois. Sentir son souffle contre le mien, ses mains dans ma nuque, ses lèvres contre les miennes. Elle rougit, et me fait fondre une nouvelle fois. Comblant mes envies les plus profondes et sincères, sa main vient se poser dans mon cou, son visage se rapprochant du mien d’une infinie lenteur. Le temps s’arrête une nouvelle fois, et je souffle délicatement sur son visage, ma respiration s’accélère. Cependant, la jeune femme a l’air de vouloir me faire languir, et prend son temps, glissant ses doigts sur mes lèvres, tandis que je fais à mon tour glisser mes mains dans son cou pour rapprocher encore un peu son visage du mien. Quand nos lèvres se rencontrent enfin, c’est une libération. Je n’aurais pas les mots pour qualifier ce baiser, il est intense, puis doux, mais sauvage. Mon cœur explose, et je presse mes doigts dans la peau de son cou, avant de les glisser dans ses cheveux. La peur, la crainte, le doute, l’angoisse, la perte, la colère, tous ces sentiments disparaissent en même temps pour laisser place à la passion, au désir, à la joie, à l’excitation. Ces sentiments qui font d’une personne qui peut semblé banale aux yeux de tous être une véritable bénédiction aux yeux d’une autre. Maggie est ma bénédiction, elle est moi-même. Ma vie sans elle n’était pas la même. Quand nos lèvres s’éloignent un peu, j’ai l’impression d’être soulagée. Je lui vole un dernier baiser très doux, et me replace bien sur ma chaise. « Elles sont toutes à toi. » Nos regards se croisent encore, et nous nous contemplons alors qu’un silence s’installe. Nos pupilles ne se quittent plus, et je peine à trouver le courage d’abaisser mes yeux vers mon assiette pour essayer d’en manger le contenu. Alors que j’offre un doux sourire à la jeune femme, mon téléphone se met à sonner de manière étrange, m’indiquant que c’est quelqu’un du boulot. Je fronce un peu les sourcils, et m’excuse d’un sourire pour décrocher. « Lieutenant Anderson. Oui c’est moi. […] Samuel ? Hein ? Attends. » Je regarde Maggie, et me lève en grimaçant avant de m’éloigner pour la fin de mon coup de fil. C’est mon coéquipier, et visiblement, ils ont besoin de moi au plus vite. Une affaire sur laquelle je suis et qui est en train de virer au drame. Un sous-effectif comme chaque samedi soir, et c’est l’angoisse au commissariat. Je soupire un peu, et finalement. « Ok je vous rejoins d’ici dix minutes. Oui je me dépêche Samuel ! A plus. » Je raccroche et retourne vers Maggie clairement dépitée. Il fallait bien que ça arrive maintenant. Je ne prends jamais de jour de repos, je n’ai jamais de rencard. Et le boulot qui intervient pour m’empêcher de profiter, une nouvelle fois. Je grimace un peu, et passe derrière la jeune femme pour glisser mes mains sur ses épaules. « Je suis désolée, j’ai une urgence au boulot je dois y aller… » Je grimace un peu, et l’attire hors de sa chaise pour la prendre contre moi en glissant mes mains dans son cou. « J’aurais préféré rester, je suis désolée… » Et sans attendre, je dépose à nouveau mes lèvres sur les siennes, en guise d’excuse. Clairement, ça craint.

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crédit/ tumblr ✰ maggbe.

Depuis que j’ai mentionné l’idée de faire un week-end rien que toutes les deux, loin de tout, loin du quotidien, je ne peux m’empêcher d’y penser encore et encore. C’est vraiment un rêve pour moi. Pour nous. Le rêve de nos jeunes années. Si ça ne tenait qu’à moi, je serais capable de partir, là, maintenant. Avec elle. Nous nous retrouvons quelques secondes en silence, les mains liées, les yeux dans les yeux. Profiter de cette osmose, de cette plénitude. De cette bulle de bien être qui est la nôtre. De ce bonheur à l’instant présent. Mais le téléphone de Phoebe vient interrompre ce moment. Je la sens soudainement contrariée, le visage crispé. Là, tout de suite, j’ai un mauvais pressentiment. Elle s’excuse d’un sourire avant de décrocher. Je comprends très vite qu’il s’agit de son travail. « Lieutenant Anderson. Oui c’est moi. […] Samuel ? Hein ? Attends. » Elle me regarde, une grimace sur les lèvres, avant de s’éclipser plus loin pour poursuivre sa conversation. Je me retrouve seule à table et je ne peux m’empêcher de me perdre dans mes pensées. J’espère que ce n’est rien de trop grave en soit. Je n’ai pas envie de voir notre premier rendez-vous gâché par une mauvaise nouvelle. Phoebe raccroche avant de revenir à notre table, la mine dépitée. « Je suis désolée, j’ai une urgence au boulot je dois y aller… » Merde. Ce n’est pas le bon moment, là. La jeune femme vient me prendre dans ses bras. Mais cette étreinte me laisse avec un arrière goût amer. J’aurais aimé pouvoir profiter de sa présence plus longtemps. De pouvoir prolonger cette soirée en tête à tête. « J’aurais préféré rester, je suis désolée… » Ses mains se glissent dans mon cou et je ne peux contenir un nouveau frisson. Je ne veux pas me séparer de ses lèvres. Jamais. Je profite de son baiser aussi longtemps que possible, laissant mes doigts parcourir sa peau. Sur ce coup là, je rêve que le temps puisse s’arrêter. Véritablement. Je n’ai pas envie qu’elle parte. Je n’ai pas envie que nos retrouvailles s’arrêtent. Maintenant que nos chemins se sont retrouvés, ma plus grande peur est d’avoir à nouveau à la perdre. Je ne pourrais pas supporter cette douleur une nouvelle fois. Cette cicatrice qui n’a jamais réussi à se refermer en onze longues années. Non, je ne veux plus souffrir. Je ne peux plus vivre sans elle. « Tu n’auras plus qu’à te faire pardonner la prochaine fois alors. » Je laisse échapper un léger rire d’entre mes lèvres. Elle ne m’abandonne pas par plaisir mais pour une urgence au travail, c’est différent. Mais ça ne m’empêche pas de la taquiner un peu sur le sujet. Après tout, si je peux tourner la situation à mon avantage, je ne dis pas non. Et j’espère vraiment que la prochaine fois sera imminente. Maintenant que je l’ai retrouvé à mes côtés, je veux passer le plus de temps possible avec elle. Partager des moments intenses, de complicité. Et d’intimité. Je veux tout partager avec elle. Les bons moments comme les mauvais. Je veux être là pour elle. En toutes circonstances. La serveuse vient alors nous retrouver, surprise de nous voir sur le départ. « T’inquiètes pas, c'est moi. » Après tout, c’est moi qui suis à l’origine de ce rendez-vous. C’était ma proposition, et c’est à moi de régler l’addition. Je reste une grande traditionnelle dans l’âme. Et il est hors de question que je laisse Phoebe régler sa part. Je m’adresse à la serveuse d’un petit signe de la main pour lui dire que j’arrive juste après. Elle s’éclipse une nouvelle fois et je plonge à nouveau mon regard dans celui de la jeune femme. « Bon courage pour le boulot. J’espère que ce n’est rien de trop grave quand même. » Finir sa soirée un samedi soir au commissariat, ce n’est quand même pas très glamour. « En tout cas, merci pour ce merveilleux moment, Phoebe. Merci beaucoup. Tout était parfait. » Je viens la prendre dans mes bras à mon tour avant de déposer un ultime baiser sur ses lèvres. La soirée fut courte... mais intense. Nos retrouvailles ont été sans doute encore plus belles que je n’aurais pu l’imaginer. C'est comme si les choses n’avaient pas changé entre nous, malgré toutes ces années. Comme si nous reprenions, en quelques sortes, notre histoire là où elle s’était arrêtée. Pour mon plus grand bonheur. Pour mon plus grand plaisir. Finalement, je regarde la femme que j'aime quitter le restaurant, à contre cœur, le cœur serré.