Ne jamais se fier aux apparences... Jamais (Laszlo)

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Comme souvent depuis le décès de sa maman, le petit Nino avait rejoint le lit de Laszlo, son grand frère, au beau milieu de la nuit, après l’un de ces cauchemars qu’il faisait très régulièrement ces derniers temps. Et comme à chaque fois, la présence de son ainé avait suffi à le rassurer et il s’était rapidement endormi, sans que plus rien ne vienne perturber son sommeil. Du moins, pas jusqu’au lendemain matin, où il s’était réveillé de lui-même, estimant qu’il avait assez dormi. Et puisque Laszlo, pour sa part, dormait encore profondément, le petit garçon avait quitté son lit sans faire de bruit, pour ne pas le réveiller en vue de rejoindre le salon afin de regarder son film préféré du moment : Harry Potter à l’école des sorciers. Même si c’était Voldemort qui incarnait ses cauchemars nocturnes, il ne se lassait jamais de regarder les aventures du petit sorciers aux lunettes rondes. Il adorait le monde de la magie dans lequel il était immergé à chaque fois qu’il regardait ce film et ne semblait jamais s’en lasser. Débrouillard, il avait lui-même allumé le lecteur dvd et inséré le disque de son film favori à l’intérieur avant d’aller se chercher quelque chose à se mettre sous la dent. Les autres enfants de la famille dormaient encore, même le petit dernier, et ça, c’était bien car à ses yeux, c’était signe qu’il pouvait faire ce qu’il voulait. Et évidemment, il avait bien l’intention d’en profiter. Surtout pour manger ce qu’il voulait sans se faire sermonner.

C’est d’ailleurs un pot de popcorns qu’il avait trouvé dans l’armoire à friandises et un paquet de bonbons qui eurent raison de lui et c’est avec tout cela qu’il s’était confortablement installé dans le canapé, la télécommande à ses cotés afin de mettre le film en route et oublier tout ce qu’il se passait à coté de lui… Lorsqu’il regardait Harry Potter à la télé, plus rien d’autre ne comptait… Mis à part les bonnes choses qui se trouvaient non loin de lui et dont il se régalait, lentement mais sûrement, au gré des images qui défilaient sous ses yeux. C’était tellement gai à ses yeux, d’être le premier réveillé, ça lui laissait le choix de regarder ce qu’il voulait à la télé de grand matin, car avec huit enfants à la maison, c’est pas toujours qu’il a cette chance là. Souvent, c’était le petit dernier qui était debout aux premières heures et là, Nino avait surtout droit à Dora l’Exploratrice ou d’autres dessins animés ridicules du genre. Des dessins animés que Nino n’aimait pas et cela, il ne le cachait pas. C’était alors généralement bagarre entre les deux pour déterminer qui aurait la télécommande, mais dans ces moments là, il y avait toujours l’un des aînés qui se dévouait pour confisquer la télécommande et éteindre la télévision, créant dès lors immanquablement la frustration chez les deux plus jeunes. Nino aimait bien lorsque tout allait comme il le souhaitait. Malheureusement, ce n’était pas toujours possible… En dehors des moments comme celui-ci bien évidemment.

Seulement, son petit moment de solitude n’avait pas duré longtemps, car déjà des bruits de pas s’étaient fait entendre dans les escaliers. Instinctivement, le petit Nino s’était alors dépêché de planquer son paquet de bonbons sous l’un des nombreux coussins du canapé, et avait refermé le pot de popcorns avant de le mettre sur la table basse pour ensuite reprendre place dans le canapé comme si de rien était. Et alors que Laszlo entrait dans le salon, le petit garçon lui adressa un large sourire, le genre de ceux qui ne trompent personne, alors qu’il se relevait du canapé pour lui courir dans les bras et se blottir contre lui pour un petit câlin. A part squatter le lit de son grand frère, venir se blottir contre lui dès le réveil était l’une de ses principales habitudes. Avant, c’était sa maman qui y avait droit, mais à présent qu’elle n’était plus là, c’était un privilège réservé exclusivement à Laszlo. Et le petit garçon ne s’en lassait pas. Blotti contre son grand frère, il ne le lâchait plus, profitant surtout de l’avoir pour lui tout seul pour le moment. Ravi qu’il soit là, il lui déposa un énorme bisou sur la joue en guise de bonjour avant de le regarder avec un sourire et son habituel regard pétillant. « C’est la télé qui t’as réveillé? » Demanda-t-il d’une petite voix inquiète à l’idée d’avoir dérangé le sommeil de son grand frère. Bien qu'il était encore petit, il aimait faire attention à ses ainés, même si des fois ça ne se passait pas toujours très bien tout les deux, mais ils étaient une famille et devaient veiller les uns sur les autres, et ça, du haut de ses sept ans, le petit garçon l'avait bien compris. « On va faire quoi pour le petit déjeuner? » Bien qu'il n'avait plus spécialement faim, il avait préféré tout de même poser la question, histoire d'évacuer d'éventuels soupçons que pourraient avoir le plus âgé des Ziegler sur la présence du pot de popcorns mis en évidence sur la table basse.

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Nous trouvons petit à petit le rythme dans la maison familiale. Notamment, pour éviter de péter un câble, nous avons décidé de mettre en place un planning qui permet de faire un roulement pour la garde des plus petits. N'étant pas celui responsable hier soir, je suis sorti pour m'aérer un peu l'esprit. Toutes ses nouvelles responsabilités et la perte de ma mère continuent de me mettre le moral à mal même si tout cela remonte désormais à six mois. Je passe du frère à celui qui doit faire régner l'ordre à la maison et forcément, ça ne passe pas toujours. Alors j'ai besoin de faire un break, de penser à moi un peu et de me changer les idées. Entre la maison et mon boulot à l'école primaire de la ville, j'ai besoin de passer un peu de temps sans responsabilité, comme je le faisais encore il y a quelques années. L'avantage d'avoir été dealer, c'est que je connais souvent les bonnes adresses, je continue d'être invité, même si j'essaye de ne plus vendre. J'ai passé un bon moment, c'est vrai, mais je n'ai pas pour autant poussé la soirée jusqu'au milieu de la nuit. Étant plus sérieux, je me suis arrêté vers deux heures du matin et je suis rentré à la maison. Sans faire de bruit, je me suis introduit dans la maison, puis dans mon lit, en espérant que je trouve le sommeil rapidement.

J'ouvre les yeux, difficilement, mais un bruit à l'étage inférieur me tire définitivement de mon sommeil. Je passe mes mains sur mon visage, puis sur la place à côté de moi. Il y a encore quelques heures, mon petit frère se trouvait à mes côtés. Il est venu me rejoindre dans la nuit, mais Nino n'est plus là. Soit il est retourné dans son lit, soit c'est lui qui est en bas. Je quitte mon lit, enfile un T-Shirt et descends. Comme je m'y attendais un peu, c'est Nino qui se trouve dans le salon. Lorsqu'il me voit arriver, il quitte le canapé et se précipite vers moi. Je me mets à sa hauteur et le serre contre moi. Ce n'est pas toujours facile avec les plus grands, alors je suis ravi d'avoir ces moments avec Nino ou encore avec le plus petit de la famille. « C'est la télé qui t'as réveillé ? » J'ai bien entendu que quelqu'un était réveillé et j'ai compris qu'il s'agissait de Nino quand j'ai senti que la place à côté de moi était vide, mais ce n'est pas ce qui m'a réveillé. Le petit garçon sait être discret. « Non, non, ne t'en fais pas. Tout comme toi, mon temps de sommeil était terminé. » Je me relève et glisse une dernière fois ma main dans ses cheveux. « On va faire quoi pour le petit déjeuner ? » Le garçonnet ne perd pas le Nord et il semble bien connaître ses priorités. « Je ne sais pas, qu'est-ce que tu veux ? Je suis sûr que l'on peut faire tout plein de bonnes choses. » Je m'avance dans la cuisine et attrape dans les différents placards tout ce dont nous avons besoin. Nino et moi, mais aussi pour ceux qui se lèveront après nous. Je dépose des céréales, ainsi que des gâteaux sur la table, puis je sors de quoi préparer des pancakes. En me levant, j'avais envie d'en manger, alors comme je suis celui qui décide dans cette maison, autant me faire plaisir. « Tu as encore passé une nuit compliquée ? » Je lui demande cela, mais je connais bien la réponse. Il ne vient que rarement dans mon lit quand tout va bien, quand il fait des cauchemars, c'est plus fréquent. Alors je suppose que s'il est venu cette nuit, c'est à cause de son sommeil agité. Je l'ai senti arrivé, mais je n'ai pas osé lui demander en pleine nuit. Il était mieux pour nous deux que l'on retrouve notre sommeil rapidement. « Si tu as besoin de parler de tout cela avec quelqu'un, dis-le moi et on verra ce que l'on peut faire. » Je suis son frère et je fais de mon mieux pour lui venir en aide, mais malheureusement, je n'ai pas les compétences d'un professionnel et je n'ai aucune idée de ce qu'il faut faire pour un petit garçon comme Nino qui a perdu sa mère à cause d'une maladie.