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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
oct. 2024
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun
c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés

elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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 Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line

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MessageSujet: Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line (#)   Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line EmptyJeu 2 Mar - 19:37

ft. May-Line
C’est un petit garcon au visage noir de crasse, de ses grands yeux bleus il cherche le regard des adultes, mais ces derniers le fuient obstinément. Le gamin a les pieds nus depuis qu’il s’est fait voler ses chaussures, chacun de ses pas lui arrache une grimace de douleur, alors qu’il laisse du sang sur son chemin. Le reste de sa tenue est guère mieux, son t-shirt est troué de partout et son short devient de plus en plus grand au fil des jours, tandis que l’enfant continu de perdre du poids. Affamé, le petit attire l’attention d’un marchand en tirant sur son tablier, la main de ce dernier vient immédiatement claquer derrière le crâne du minot et dans une langue étrangère il lui ordonne de déguerpir. Abandonnant, le petit Isak s’éloigne lentement, tête basse, frottant énergiquement ses bras, afin de se réchauffer. Les habitants d’ici le regardent avec dégoût, tandis que les touristes le regardent avec peine, je ne saurais vous dire ce qui est le pire, mais toujours est-il que le gamin passe ses journées à être pointé du doigt, on dirait un cauchemar, mais celui-ci ne prend pas fin…

Dans un sursaut, je me redresse dans mon lit. Mon corps est couvert de sueur et je suis encore essoufflé à cause de ce mauvais rêve, je regarde autour de moi et ravale mes larmes. Comme pour me narguer, la cicatrice en bas de mon ventre se met à piquer. Je lâche les draps, que mes poings fermés tenaient fermement et lâche un long soupire. Je plonge mon visage dans mes mains et ramène mes cheveux trempés en arrière. Je balance mes jambes par-dessus le matelas et me lève, convaincu qu’une douche froide me fera le plus grand bien.

Cette villa est horriblement trop grande pour moi seul… L’avantage, c’est que je peux me balader à poils sans aucun complexe, mais je ne supporte pas ce silence de plomb. Je regarde dans le miroir, mâchoires crispées, en faisant coulisser mon nœud de cravate. Chemise rentré dans mon jeans noir, on dirait que je me prépare pour un rendez-vous et quelque part c’est un peu le cas… Regard perdu dans le vide, je passe ma langue sur mes dents, geste typiquement nerveux. J’appréhende ces ‘’retrouvailles’’, car pour être honnête, May-Line et moi ne nous sommes pas quittés en très bons termes. La connaissant, elle risque également de me poser la question qui tue : « Comment m’as-tu retrouvé? », mais apprendre que j’ai embauché un détective privée pour la traquer ne risque pas trop de l’enchanter. Je soupire un bon coup et tourne le dos à mon reflet, afin de prendre route. Parfois, la vérité est mieux de rester secrète, je tâcherais de m’en souvenir lorsque je serais face à la brune.

# 37. Les mains dans les poches, je ne peux détacher mes yeux de ce numéro. Mon cœur bat à toute allure et je suis incapable de ravaler cette boule formée dans ma gorge. C’est horrible, je ne sais pas bien ce que je vais pouvoir lui dire… Il vaut mieux éviter le sujet ‘’Wade’’ pour aujourd’hui, car je ne supporterais pas de m’embrouiller de nouveau avec ma petite sœur. Je sautille sur place en soufflant, comme lorsque je me prépare à attaquer une longue séance de jogging. Claüs, ton attitude est totalement débile, ressaisis-toi mon vieux ! Mon poing reste en suspens dans les airs quelques instants et je me décide enfin à frapper trois coups. Ensuite, les événements s’enchainent, son chien -tiens je l’avais oublié lui, c’est quoi son nom déjà?- se met à aboyer, j’entends May-Line se précipiter à l’intérieur, cela me fait sourire, et lorsque la porte s’ouvre enfin, j’ai comme réflexe de la bloquer avec mon bras, afin d’éviter que ma chère sœur me la claque au nez, elle en serait bien capable. D’un ton très solennel, je lâche un simple :

- May-Line.
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MessageSujet: Re: Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line (#)   Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line EmptyVen 3 Mar - 1:25

Car je vais fêter ce renouveau
feat Claüs
EXORDIUM.
La douce chaleur des premiers rayons de soleil vient caresser mon visage, me faisant émerger lentement de mes songes les plus profonds. Je cligne plusieurs fois des yeux avant de remarquer le livre que je lisais hier posé à mes côtés. Je fronce les sourcils. Comme souvent, j'ai fini par m'endormir en lisant. Non pas que ma lecture était ennuyeuse, bien au contraire, mais en ce moment, je suis épuisée. Entre l'université, mon job, les recherches concernant Clarisse et l'écriture de mon roman, je ne sais plus où donner de la tête et je suis autant épuisée moralement que physiquement. Et comme pour me prouver que ce n'est pas près d'aller en s'arrangeant, mon réveil se met à sonner, m'indiquant qu'aujourd'hui, c'est la journée ménage, courses et révisions pour mes prochains examens qui approchent à grands pas. Je me redresse pour l'éteindre et me laisse tomber sur le matelas, plaçant l'oreiller sur ma tête. Si il y a bien quelques choses que je regrette de ma vie chez mes parents, c'est d'être servie comme une princesse et d'avoir comme seule préoccupation le rangement de ma chambre. Je grappille encore quelques minutes au lit avant de prendre mon courage à deux mains et de me lever.

Deux petites heures plus tard, l'appartement est d'une brillance étincelante et je suis même étonnée d'avoir encore le temps de partir aux courses. En sachant que je n'en aurais pas pour plus d'une quarantaine de minutes, j'aurais le temps de regarder un ou deux épisodes avant de déjeuner et de m'attaquer aux révisions. C'est l'un des avantages de vivre seule. Je ne me complique pas la vie. Je mange presque tous les jours la même chose. Pâtes, riz, légumes en conserves, jambon, alors je ne passe pas énormément de temps dans les rayons. Pourtant, je sais cuisiner des plats plus élaborés et je pense même être plutôt douée, mais faire à manger pour soi, c'est nettement moins motivant que cuisiner pour faire plaisir à des invités.
Alors que je sors de la cuisine pour récupérer mon portable posé sur la table basse du salon, je surprends Smoothie en train de jouer avec les fleurs dans un vase, posé juste à côté. Je sens déjà la catastrophe se profiler à l'horizon. Il me regarde, regarde le vase et me regarde de nouveau. Je sais que si je me mets à courir dans sa direction, s'en ai fini, alors je tente de le résonner. « Pense une seule seconde à faire ça et je te promets qu'à midi, ce sera côtelette de chat ! » J'ai essayé de prendre la voix la plus menaçante possible, mais ça n'a aucun effet pour lui et il me provoque même en rapprochant sa patte. « Non, ne fait p... » Trop tard. Le coup est parti, le vase tombe sur la table, mettant de l'eau de partout et faisant comme victime mon pauvre téléphone, avant de continuer de rouler et de se briser sur le sol. Fier de lui, le matou descend avec souplesse et part en se dandinent. « Va te cacher, tu as bien raison. » Je marmonne et je me dépêche de sauver mon portable de la noyade. Sûrement trop tard car, il refuse de s'allumer. Au même moment, quelqu'un toque à la porte. Stitch se met à aboyer pour me prévenir et part comme une fusée dans l'entrée. Je retire le plus gros des morceaux de verre et dépose une serpillière sur la flaque d'eau. Tant pis, je nettoierais après.

Tout en ouvrant, je prends Stitch dans mes bras afin d'éviter qu'il se jette à coup de léchouille sur notre visiteur.
Avant même de le voir, c'est sa voix que je reconnais. Et mon sang ne fait qu'un tour. Je me redresse vivement, prête à lui claquer la porte au nez, mais il me connaît trop bien et m'en empêche. Je l'observe en silence avant de plonger mon regard glacial dans le sien. Comment est-ce qu'il a fait pour me retrouver ? C'est impossible. Rien ne laisse penser que j'habite dans cet immeuble, j'ai même fait exprès de ne pas indiquer mon nom à côté du numéro. Tremblante, j'ose enfin demander. « Qu'est-ce que tu me veux ? » Je suis presque sûre qu'il est là sous la demande des parents. Ils ont dû le soudoyer d'une manière ou d'une autre pour qu'il tente de me ramener à la maison. « Si tu t'imagines un seul instant que je vais retourner à la maison avec toi, tu te fourres le doigt dans l’œil jusqu'à l'omoplate. Alors, comme plus rien ne te retiens ici, toi et tes intentions vous pouvez repartir d'où vous venez. » Je sais que je ne devrais pas lui en vouloir comme ça. Je sais que mon comportement est puéril, mais je ne peux me résoudre à l’accueillir les bras ouverts. Pas après tout ce qui s'est passé. « Oh et c'est très gentil de ta part de t'être enfin souvenu que tu avais une deuxième sœur ! »

La bombe vient d'être lâchée. Les masques tombent enfin. Les vannes s'ouvrent, laissant toute l’amertume que je tente d'enfouir depuis des mois s'écouler tel un torrent enragé.
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MessageSujet: Re: Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line (#)   Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line EmptyLun 6 Mar - 21:21

ft. May-Line
Stich, son nom est Stich, je m'en souviens maintenant ! La bête semble me reconnaître, puisque sa queue remue frénétiquement de droite à gauche et il lâche des couinements aiguës en se débattant dans les bras de sa propriétaire, tout en léchant les airs. On ne peut pas en dire autant de May-Line, qui reste scotché devant moi, l'air surprise, lorsqu'elle percute enfin, elle s’empare de la porte, prête à la refermer, mais je la bloque déjà. Ses yeux se pose une fraction de seconde sur ma main et elle fronce les sourcils. Elle semble énervée et à croire le ton de sa voix, ce n'est pas qu'une impression. Ma petite sœur m'incendie littéralement en me demandant ce que je lui veux. Je fais un pas en avant, mais je comprends rapidement qu'elle n'a pas l'intention de me faire rentrer chez elle. Très bien alors, on se disputera dans le couloir ! J'ouvre la bouche, afin de lui apporter une réponse, mais elle me coupe immédiatement la parole:

« Si tu t'imagines un seul instant que je vais retourner à la maison avec toi, tu te fourres le doigt dans l’œil jusqu'à l'omoplate. Alors, comme plus rien ne te retiens ici, toi et tes intentions vous pouvez repartir d'où vous venez. »

C'est à mon tour de froncer les sourcils. May-line est tellement exaspérante lorsqu'elle s'y met ! Son caractère bien trempé à toujours donné du fil à retordre à mes parents. Je me souviens, lors de sa crise d'adolescence, on se prenait la tête sans arrêt et d'ailleurs, avec le genre de discours qu'elle vient de me tenir, je me dis qu'elle n'est peut-être jamais sortie de cette période. Clarisse était tellement plus facile... Je secoue la tête à cette pensée. Ça veut dire quoi? Que j'aurais préféré perdre l'une plus que l'autre? Impensable, je les aime toutes les deux, différemment, mais d'un amour inconditionnel quand même.

« Oh et c'est très gentil de ta part de t'être enfin souvenu que tu avais une deuxième sœur ! »

J'ai l'impression qu'une pierre chute dans mon ventre. Là, je viens de recevoir une vraie douche froide. Je la regarde droit dans les yeux, blessé par ses paroles, le pire, c'est qu'elle est sérieuse. Je sers les mâchoires, afin de contenir mes nerfs, mais s'en est trop, je ne peux définitivement pas avoir ce genre de discussion à l'extérieur. Je la bouscule, afin de libérer le passage et rentrer dans son appartement, de toute façon, au point où j'en suis, elle ne peut pas me détester plus. Je claque la porte et tremblant de tout mon corps à cause des nerfs, je lui réponds le plus calmement possible, en m'efforçant de ne pas hausser la voix:

- C'est vraiment ce que tu penses May-Line? Que je n'ai aucune considération pour toi? Puis c'est dure à oublier, car désolé de te le rappeler, mais il n'y a plus que nous deux maintenant !

Je détourne les yeux et déglutis difficilement, à cause d'un nœud qui commence à se former dans le fond de ma gorge. Dire ça haut et fort rend la réalité encore plus dure. Oui, Clarisse est morte et elle ne reviendra pas. Même-ci c'est difficile, il faut continuer d'avancer. La vérité, c'est que sans elle, je n'ai pas envie. Je plante mes ongles dans la paume de mes mains, mes phalanges deviennent blanches, je n'ai qu'une envie, c'est de taper dans les murs, mais quoi que je fasse, aucune douleur n'est comparable à la perte d'un être proche. L'attitude de May-Line me rend fou, mais hurler ne changera rien... Je ferme les yeux et prend une grande inspiration. Je revois à il y a un an de ça, en train de méditer dans un temple tibétain, cette pensée permet de me canaliser. D'une voix très calme, mais tranchante, je reprends:

- Tu voulais que je fasse quoi? Que je laisse les parents moi aussi? Que je leur sorte le fameux "jamais deux sans trois", c'est ça? C'est fou, tu te soucies tellement de ta petite personne, que tu ne vois même pas que ton départ leur fait énormément de mal. Enfin bref, contrairement à ce que tu penses, ce n'est pas pour eux que je suis ici, ils m'ont rien demandés et ils n'ont eu qu'une lettre en guise d’au revoir. Puis c'est facile de tout me reprocher, mais c'est toi qui es partis May-Line. J'ai tout claqué pour toi, alors que tu m'as abandonné il y a quelques mois, alors si tu as des trucs à me reprocher, vas-y, balance tout, mais penses bien à remettre les choses dans leurs contextes ! Durant ma vie j'ai eu à encaisser bien pire que les états d'une gamine de vingt et un ans, alors vas-y, lâche tout sœurette.

Je croise les bras contre ma poitrine et reste planté devant elle, m'attendant à la voir sortir de ses gonds. Comme le témoigne ma couleur de chemise, je suis ici en signe de paix, mais ce détail est peut-être trop subtil pour May-Line. Enfin là, le fameux peace and love est mal engagé...
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MessageSujet: Re: Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line (#)   Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line EmptyMer 8 Mar - 0:42

Car je vais fêter ce renouveau
feat Claüs
EXORDIUM.
Je suis tellement énervée, en colère après lui, voire même après la terre entière, mais en même temps, il est là. Et au fond, j'aimerais le serrer contre moi, m'excuser et lui dire à quel point je l'aime et surtout combien il m'a manqué. La vérité, c'est que je suis complètement perdue et que je ne sais pas si j'ai envie de rire ou de pleurer à cause de cette foutue situation. Je me répète en boucle que je ne dois pas lui en vouloir, que pour lui aussi c'était une épreuve difficile à traverser, mais je ne peux pas m'empêcher de repenser à notre discussion, de repenser à toutes les fois où il m'a assuré que Gaby était le coupable. Et cette fois-ci, je sais que j'avais raison, j'en ai la preuve depuis quelques jours. Mais aura-t-il seulement envie de l'entendre ? Voudra-t-il comprendre que lui et nos parents étaient totalement à côté de la plaque ? J'aurais tellement aimé qu'ils me soutiennent, mais ils n'ont rien fait de tel.

Il me bouscule à l'intérieur, claquant la porte derrière lui. Une nouvelle fois, je le foudroie du regard avant de grommeler. « Va s'y, fait comme chez toi surtout ! Ne te gêne absolument pas. » Je le dépasse en lui donnant légèrement un coup à l'épaule. Je n'ai même pas la force de me battre avec lui pour le mettre à la porte. De toute façon, ce n'est pas avec ma petite taille et mon poids plume que je pourrais y parvenir. Alors, je l'écoute. Je l'écoute me répondre, m'avouer qu'il n'est pas là sous l'ordre de nos parents et qu'il n'est pas là pour me ramener à la maison comme je le pensais. Mais alors pour quoi est-il là au juste ? Je l'écoute me dire que je me suis mal comportée, que je ne suis qu'une gamine. Je l'écoute même m'accuser d'être égoïste, de l'avoir abandonné. Et j'encaisse. Je ne sais même pas si ses paroles me font mal. Peut-être que plus rien ne peut me faire mal. Peut-être que depuis la disparition de Clarisse, je suis incapable de ressentir la moindre douleur. À la fin de sa tirade, le premier son qui sort de ma bouche est un petit rire nerveux. « Tu comprends donc vraiment rien... » Et c'est la vérité. Il est incapable de me comprendre. Je crois que ça a toujours été comme ça. Clarisse me comprenait. Lui, il se contentait de m'écouter. Je suis persuadée qu'il n'a jamais compris ce que je traversais quand on vivait encore tous les cinq à la maison et qu'il s'imagine que j'ai tout simplement un caractère fort et indomptable. S'imagine-t-il seulement que sa vérité est loin d'être juste ? Je dépose Stitch au sol et le regarde partir en silence avant de reporter mon regard sur Claüs. « Laisse-moi rire, c'est moi qui t'ai abandonné ? Tu en es sûr ? Parce que je crois que là, c'est toi qui essaie de tourner le contexte à ton avantage ! » Je serre les poings, tentant tant bien que mal de ravaler mes larmes et m'approche d'un pas vers lui. « Pas une seule fois tu as été là pour moi ! Pas une seule fois, papa et maman m'ont écouté ! Le jour où vous avez commencé à soupçonner Gaby et que moi j'ai refusé d'accepter ou de partager vos accusations, vous m'avez tous laissée tomber ! Donc non, je ne te permets pas de dire que je t'ai abandonné. Parce que tu l'avais fait bien avant moi ! » Je suis persuadée que si il n'avait jamais soupçonné Gab, si il avait, ne serait-ce, qu'une seule fois, écouté ce que j'avais à lui dire, si il avait tout simplement cru en moi, on en serait pas là aujourd'hui. Je ne serais sans doute jamais partie de la maison ou peut-être que si, mais pas comme ça. Pas en me comportant comme une lâche. « Je n'en pouvais plus de l'ambiance qu'il y avait à la maison. Tu peux comprendre ça ou pas ? Tu crois que c'était une partie de plaisir pour moi de vous écouter accuser quelqu'un qui est innocent ? Quelqu'un qui, contrairement à vous, m'a soutenu et a toujours été là pour moi ! » Ma gorge se noue, refusant de laisser sortir ces quelques mots. Sauf que je le dois. Je déglutis difficilement et avoue. « Gaby était le frère que j'avais perdu... »

Je ne sais pas si il s'agissait du bon moment pour lui dire tout ce que j'avais sur le cœur. Mais il y avait trop de non-dits. Trop de rancœur. Trop de rage. De toute façon, il est trop tard pour regretter, trop tard pour se rendre compte que parfois, les mots blessent beaucoup plus que les actes. Alors, je craque. Les larmes que j'essayais de retenir se mettent à couler le long de mon visage sans que je puisse faire quoi que ce soit pour les stopper. Mon corps tremble. Et pour la première fois depuis l'enterrement de Clarisse, je m'effondre. Au sol, agenouillée, je pleure comme-ci on venait, pour la deuxième fois, de m'annoncer sa mort.
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MessageSujet: Re: Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line (#)   Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line EmptyVen 10 Mar - 21:29

ft. May-Line

« Laisse-moi rire, c'est moi qui t'ai abandonné ? Tu en es sûr ? Parce que je crois que là, c'est toi qui essaie de tourner le contexte à ton avantage ! »

May-Line s'avance vers moi, si bien qu'à présent, je dois baisser le regard, afin de ne pas la quitter des yeux. Je ne flancherais pas le premier, même si ces dernière paroles m'ont donné un coup supplémentaire. Après tout, il serait assez ironique de montrer que ses paroles me blessent, puisqu'elle a en tout point raison. Oui, j'ai tout plaqué lorsque j'étais à Harvard, afin de me lancer dans un tour du monde à durée indéterminée. J'ai tout lâché, surtout la perspective de revivre un jour avec mes deux soeurs. Tout ça dans mon propre intérêt. Quand j'y pense, je le referais sans hésiter, car cette expérience reste les meilleures années de ma vie. Mon père m'a dis dans le blanc des yeux que je le décevais énormément, lui qui se voyait déjà gérer sa chaîne d'hôtels grand luxe. Ma mère pleurait à chaque fois que je l'avais au téléphone, car son fils lui manquait. May-Line ne me parlait plus les premiers mois, me faisant la gueule. Tous des hypocrites, à me dire que je suis égoïstes, alors qu'au fond leur attitude n'était pas bien différente. Au final, on en revient toujours à ça, mais la seule à avoir respecté ma décision fut Clarisse... La fille idéale. La soeur parfaite. Son absence, laisse un grand vide, pour nous tous et sans elle pour tempérer la situation familiale, nous nous bouffons tous la gueule. Lentement, je m'éloigne, afin de m'asseoir sur son canapé. Je cale mes coudes sur mes cuisses. Les mains liées, je pose mon menton dessus. Mâchoires crispées, je retiens un soupire, mon regard se perd dans le vide. Notre père a été élevé à la dure par son grand-père, artisan sous-payé et surmené, subvenait à leurs besoins à l'aide de faible revenus. Notre père n'a jamais su ce qui était arrivé à ses parents, il n'a jamais eu la moindre forme d'affection. Pour en arriver à sa situation financière d'aujourd'hui, il a dû se battre d'arrache pied. Cet homme est donc le reflet de celui qui l'a élevé: il passe sa vie à travailler et ne sait pas montrer à ses proches qu'il les aime. Notre mère, elle, c'est tout le contraire, son nom de jeune fille est l'un des plus nobles du Pays de Galle. Lorsqu'elle a rencontré notre père, il était encore pauvre et ne voulant pas vivre une histoire tragique à la "Roméo et Juliette", elle a préféré le suivre lui, et ce, dès le début de leur relation. Elle ne s'en est jamais remise. Ça c'est de Elizabeth Linskey tout craché: toujours parler et penser à ce qu'elle n'a plus. D'abord sa famille, ensuite son fils adoré et maintenant Clarisse, à tel point qu'elle en a même oublié sa cadette.

« Je n'en pouvais plus de l'ambiance qu'il y avait à la maison. Tu peux comprendre ça ou pas ? Tu crois que c'était une partie de plaisir pour moi de vous écouter accuser quelqu'un qui est innocent ? Quelqu'un qui, contrairement à vous, m'a soutenu et a toujours été là pour moi ! »

Oh oui, je te comprend tout à fait. Je fronce les sourcils, dans l’incapacité de répondre quoi que se soit. Oui, je comprend May-Line, tout du moins en partir. Après tout, je suis le premier à avoir quitté tout ça. Je dois beaucoup à mes parents, ils m'ont sauvé, ça je ne peux pas l'oublier, et malgré tous leurs défauts, je les aime comme un fou. Par contre, ce que je ne peux comprendre, c'est cette affection sans faille que porte ma petite soeur à l'attention de Gabriel Wade. Une affection qui n'a rien amené de bon à Clarisse. Je secoue la tête, écœuré, mon corps est pris de tremblements que je ne peux contrôler. Si ce petit branleur était en face de moi, je n'hésiterais pas à lui en coller une. Les filles sont tellement naïves, car elles ignorent ce qu'il y a réellement dans la tête d'un garçon...

« Gaby était le frère que j'avais perdu... »

Je suis foudroyé sur place. Elle a vraiment osé me dire ça? Les larmes me montent aux yeux et je regarde dans les airs, afin de les chasser, mais l'inverse se produit. Je vois flou, une goutte d'eau salée roule sur ma joue. J'enfonce mes ongles dans la mousse du canapé, essayant de me calmer en silence. Sauf que je l'entend s’effondrer, ma petite soeur est détruite et j'en suis responsable, mais ça je ne peux plus rien y faire. Je donne un coup de poing dans le canapé, tellement vulnérable. Sentir la raideur du cuir contre mes phalanges ne réussit même pas à me soulager. Le haut du corps allongé sur le fauteuil, je reste dans mon mutisme inquiétant. Ma respiration est forte et accélérée. Je me concentre sur les sanglots de May-Line, le regard dans le vide, lentement, les mouvements de ma poitrine se font moins impressionnants, je n'entend plus mon coeur battre contre mes tempes et déglutir devient moins douloureux. Je lève la tête vers la brune, son dos est toujours pris de secousses, doucement, je me dirige vers elle et m’agenouille à ce côté. J'hésite un instant et caresse finalement sa tête dans des gestes maladroit, car je n'ai pas l'habitude d'être tactile. J'attend qu'elle se calme un peu et attrape ses poignées, afin de l'obliger à se redresser. Je chasse une mèche de cheveux mouillée par les larmes derrière son oreille et cherche avec insistance à ce qu'elle me regarde enfin. Ses yeux sont rouges et bouffis, alors que je m'étais fait la promesse de tout faire pour qu'elle ne pleure plus jamais pour un garçon. Je tousse, avant de prendre la paroles, afin d'éviter que ma voix se brise:

- Écoute-moi Linskey. Je suis désolé... Vraiment. Un frère et une soeur ne devrait jamais être séparés aussi longtemps. J'avais besoin de me trouver, comprendre qui j'étais. J'ai cherché le bonheur pendant des années, sans jamais le trouver, car il était resté à vos côtés. Aujourd'hui, tout ce que je souhaite, c'est être prêt de toi. Je ne te parle pas de rattraper le temps perdu, ni même de revenir en arrière, ça c'est impossible, mais de tirer un trait sur tout ça et repartir sur des bases plus saines. Tu n'aurais pas dû attendre tout ce temps avant de me dire ce que tu avais sur le coeur. Je ne veux plus de non-dits entre nous et surtout, je ne veux plus perdre une seconde de mon existence loin de toi, je suis ici pour rester, je t'en fais la promesse. Tu sais, ça me bouffe de savoir que ma dernière discussion avec Clarisse c'est faite au téléphone, d'ailleurs ça ne c'était pas bien passé du tout... Tu veux vraiment que l'on reste sur une dispute? Pour ce qui est de Gabriel, j'admet m'être peut-être trompé sur les fondations de votre relation, mais ça ne changera pas ce que je pense de lui. Je ne l'ai jamais traité d'assassin, je sais que Clarisse a mis fin à ses jours, mais ce que j'essaye de comprendre c'est le pourquoi, qu'est-ce qui l'a poussé à faire ça?
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MessageSujet: Re: Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line (#)   Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line EmptyLun 13 Mar - 18:41

Car je vais fêter ce renouveau
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EXORDIUM.
Je me sens ridicule. Totalement ridicule. Et en plus de ça, je m'en veux. Je m'étais promis de ne plus jamais pleurer devant qui que ce soit et je viens d'échouer. Lamentablement. Et pour couronner le tout, c'est devant mon frère que je l'ai fait. Je ne voulais plus montrer ma faiblesse, je voulais faire croire que j'étais quelqu'un de fort et que la petite May-Line ayant besoin d'être rassurée pour tout ce qui l'entoure avait définitivement disparu. Mais non. Elle est toujours là, tapis au plus profond de moi. Et j'ai besoin de la présence de Claüs dans ma vie. Prétendre le contraire pendant tout ce temps était une erreur. J'ai besoin de lui pour me relever. J'ai besoin de lui pour avancer. Je le sais maintenant. Même si avec Gaby nous nous sommes épaulés pendant tout ce temps, il ne pourra jamais remplacer les liens du sang et pour me reconstruire, j'ai seulement besoin de mon frère. Je tente de calmer mes sanglots, mais plus j'essaie de les contrôler, plus ils repartent de plus belle. Peut-être que j'en ai besoin, peut-être que je n'aurais pas dû me retenir depuis si longtemps. Alors que j'essaie de reprendre mon souffle, je sens une présence s'agenouiller devant moi et caresser délicatement mes cheveux. Je ne prends pas la peine de le regarder. Je le laisse faire en silence, profitant de ce moment pour me remettre de mes émotions. Les gestes affectifs de sa part sont assez rares. Il n'a jamais vraiment été une personne tactile, alors je lui en suis vraiment reconnaissante.

Lorsque je suis enfin calmée, mon frère prend mes poignets, m'obligeant à me relever. J'essuie d'un revers de manches mes yeux rougis par les pleures et après un moment d'hésitation, je cède et le regarde. J'imagine que je fais peur à voir, dans d'autres circonstances, il en aurait sûrement profité pour me taquiner en faisant cette réflexion. Cette petite complicité me manque. Vraiment. Si ça se trouve, il n'est peut-être pas trop tard pour retrouver ça ? Et c'est ce qu'il semble vouloir aussi. Que les choses s'arrangent. Évidemment, il est trop tard pour faire marche arrière et tirer un trait sur le passé et quand bien même, la situation ne nous le permet pas. Rien ne sera plus jamais comme avant. Il manque un côté du triangle…
Quand il vient à parler de Gaby, je me raidis. Moi, je sais ce qui s'est passé. Oh mon dieu, oui, je le sais maintenant. Je serre les poings en repensant à la discussion que j'avais eue avec Gab quelque jour plus tôt et les larmes refont surface. Quelqu'un lui faisait du mal et aucun d'entre nous l'a vu. Personne. « Je…, je sais pourquoi… Enfin peut-être... » Mais ce dont je suis sûre, c'est que la réponse ne va pas lui plaire. « Elle avait des problèmes avec quelqu'un… L'ADN pour les coups, ce n'est pas celui de Gabriel, il a été innocenté… Quelqu'un lui a fait ça et il est toujours dehors...» Je ne suis pas certaine que ce que je raconte soit compréhensible. Je me dis que Gaby serait le mieux placé pour en parler, mais ce n'est sûrement pas une bonne idée de les faire se rencontrer maintenant. Il vaudrait mieux que Claüs accepte enfin qu'il n'y est pour rien dans tout ça. « Tu sais, personne n'a rien vu. Pas toi, ni moi, ni lui. Parce qu'elle ne voulait pas qu'on le sache. Quand je l'ai appelé, quelques jours avant, elle allait bien. Enfin, c'est ce que je croyais. On a rigolé au téléphone, elle me parlait de ses projets d'avenir avec lui. Mais je n'ai pas su déceler dans sa voix que quelque chose n'allait pas… Je pensais la connaître par cœur. Je pensais qu'elle me disait tout. Mais en fait non. » Ma voix se brise et je me laisse aller dans ses bras, posant la tête contre son torse. « On est peut-être tous fautif. »
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MessageSujet: Re: Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line (#)   Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line EmptyLun 13 Mar - 20:59

ft. May-Line

« Elle avait des problèmes avec quelqu'un… L'ADN pour les coups, ce n'est pas celui de Gabriel, il a été innocenté… Quelqu'un lui a fait ça et il est toujours dehors...»

Pour les coups? Je fronce les sourcils. C'est quoi cette histoire encore??! Mon corps se tend, je sers les mâchoires si fort que les muscles de mon visage se crispent, mes phalanges sont blanches, de l'intérieur je bouillonne. Je me rend compte que depuis le départ il me manque une pièce du puzzle. Mes parents m'ont expliqué leurs versions des faits et je me suis contenté de ça. Bien que je n'ai jamais apprécié l'idée que Clarisse se contente d'un mec aussi banal que Gabriel, je n'imagine pas un instant qu'il puisse lever la main sur une fille. Ce gars a grandis entouré de la gente féminine, il respecte trop les femmes pour s'abaisser à les frapper. Je ferme les yeux, me replongeant dans ce souvenir éprouvant de l'enterrement de ma sœur. Je revois son corps, allongé dans le cercueil. Ce jour-là, je n'avais pas eu le courage de lui caresser le visage une dernière fois, alors je m'étais contenté de la regarder. Je n'avais pas pu éviter de voir ces poignées entaillés, toutefois, je n'avais pas remarqué la moindre ecchymoses, comment ai-je pu passer à côté de cela???

« On est peut-être tous fautif. »

Je sursaute et ai un mouvement de recul lorsque May-Line pose sa tête contre mon torse. Je n'ai jamais été trop tactile, ça ma sœur le sait, mais je n'ai encore jamais été jusqu'à la repousser pour autant. C'est une zone encore trop sensible pour moi, mais ça, la brune n'en sais rien... Je déglutis et souris difficilement, afin de faire comme-ci cela ne venait pas de se produire.

- On a tous nos secrets.

Moi le premier, alors je ne peux en vouloir à personne pour ça. C'est d'ailleurs ce que Clarisse m'avait reproché la dernière fois que l'on c'était eu au téléphone... Elle était la seule à connaître mes intentions par rapport à mon père biologique, plus d'une fois elle m'avait mise en garde, mais je ne l'avais pas écouté, à mes dépends. Lorsque j'étais à l'hôpital, Clarisse m'avait appelé, elle ne semblait pas aller bien du tout, mais avec égoïsme, je l'avais envoyer bouler, car je n'étais pas du tout d'humeur à entendre les peines de coeur d'autrui. Je secoue la tête, le visage déformé par la douleur et la culpabilité.

- Tout est de ma faute. Je... J'ai fait certaines choses dont je ne suis pas fier. Cet été, Clarisse m'a appelé, elle était en larmes, mais j'avais déjà mes problèmes à gérer tu comprends. Je crois qu'elle était enfin prête à en parler à quelqu'un et ce quelqu'un c'était moi et... Et j'ai merdé May-Line !

Ça me fait tellement mal à l'intérieur, je recule, jusqu'à ce que le mur m'arrête, mon corps est emprunt aux tremblements, d'une main je couvre mon visage, fermant les yeux, mais cela ne suffit pas à retenir une nouvelle crise de larmes. Si j'avais pris le temps de l'écouter l'espace de cinq minutes, tout serait différent. Pour commencer, je saurais le nom de l'enfoiré qui lui faisait du mal, alors j'aurais peut-être pu l'arrêter avant que cela ne soit trop tard, que Clarisse mette fin à ses jours. Enfin, moi ou un autre, Gabriel par exemple, si bien qu'à la place de le haïr, j'aurais peut-être un peu plus de considération pour lui, même-ci cela me semble très compliqué. Par la même occasion, je ne me serais jamais fâché avec May-Line. Je suis bouffé par les regrets. Le regret de ne pas savoir surtout. J'ai beau me retourner le cerveau dans tous les sens, je n'arrive pas à imaginer qui a bien pu faire ça à ma soeur. Elle était parfaite. Aimée de tous... Me laissant glisser le long du mur, je murmure la chose suivante:

- Je n'arrive pas à comprendre. Pourquoi elle...

Une question que je ne suis pas le seul à me poser, mais pour laquelle on obtiendra sans doute jamais de réponses. Le crâne posé mollement contre le placo, mon regard se perd dans le vide. Le chat de ma soeur vient se frotter à mes jambes en miaulant et cela m'arrache un sourire, du bouts des doigts je parviens à lui grattouiller l'oreille. Heureusement qu'elles sont là ces petites bêtes. Je soupire. Je suis peut-être nul pour les promesses que je fais aux autres, mais je tiens toujours celles que je me fais: qui que se soit, j'aurais sa peau.
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MessageSujet: Re: Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line (#)   Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line EmptyVen 17 Mar - 18:26

Car je vais fêter ce renouveau
feat Claüs
EXORDIUM.
J'ai un mouvement de recul lorsque mon frère m'annonce que Clarisse l'a appelé cet été, en larmes. Le choque doit se lire sans trop de soucis sur mon visage. Comment est-ce qu'il a pu être égoïste à ce point ? Je ne veux pas savoir quels problèmes il avait, je ne veux pas savoir si il avait une bonne raison ou non ! Il n'aurait jamais dû l'envoyer paître comme il l'a fait, il aurait dû jouer son rôle de grand-frère, prendre sur lui et l'écouter. Je tourne la tête, incapable de le regarder dans les yeux et me mords l'intérieur de la joue pour ne pas hurler et l'insulter de tous les noms d'oiseaux possibles et inimaginables. J'ai l'impression de ne plus reconnaître l'homme que j'ai en face de moi. Claüs à toujours été un frère protecteur, aimant et à l'écoute. Surtout avec Clarisse. Avec moi, il s'y prenait peut-être comme un manche, mais il était quand même là. Je lui tourne le dos quelques instants pour encaisser le coup et je l'entends se laisser glisser contre le mur du salon. Je lui en veux. Si je pouvais, je lui ferais goûter la saveur de mon poing et je suis presque sûre que ça me ferait le plus grand bien, mais ma conscience me crie de me calmer et de prendre sur moi. Alors c'est ce que je fais. Il n'a jamais été égoïste, il nous faisait toujours passer avant alors je ne peux pas lui en vouloir. Pas pour ça. Je me tourne et le regarde droit dans les yeux. Il avait peut-être une bonne raison pour merder, mais j'ai le droit de la connaître. « Pourquoi ? » J'ai peut-être parlé plus sèchement que ce que j'avais envie, alors d'une voix plus calme et douce, je reprends. « Pourquoi tes problèmes étaient plus importants que l'état de ta sœur ? Ça ne te ressemble pas. Alors j'ai le droit de savoir. Parce que si tu as agi comme ça, c'est que tes problèmes étaient graves. » J'avance de quelques pas, brisant ainsi la distance qui nous sépare et m'agenouille en face de lui. « Tu dis qu'on a tous nos secrets, mais j'en ai marre des secrets, Claüs... » Je ne suis pas la personne la mieux placée pour dire ça et j'en ai conscience. Seulement, il y a des choses que je préfère éviter d'avouer à mon frère. J'aurais trop peur de sa réaction, trop peur que certaines révélations tournent au drame ou à la catastrophe. Je peux concevoir qu'il n'ait pas envie de tout me dire et c'est normal. Nous avons tous le droit à notre petit jardin secret. Mais aujourd'hui, il en a trop dit pour que je le laisse s'en tirer sans m'expliquer. Peut-être que la vérité ne va pas me plaire, peut-être qu'il a peur que je le perçoive autrement, mais je m'en fiche. Pour le moment, les secrets ont fait souffrir ma famille et je refuse que ce soit encore le cas. Comme il me l'a si bien dit, on est que tous les deux maintenant. « Regarde où tout ça nous mène… Clarisse n'a rien dit à personne, elle gardait toute cette situation secrète et aujourd'hui, elle n'est plus là. Je n'ai pas envie que ça se reproduise avec toi ! Je ne pourrais peut-être pas t'aider, je ne pourrais sans doute jamais rien faire, mais je veux quand même savoir et être là. T'es mon grand-frère et même si parfois, t'es vraiment le premier des cons, je t'aime et je ne veux pas te perdre. Jamais. » J'ai un peu de mal à croire que je viens de lui dire ça. Je me relève en prenant mon chat dans les bras et me racle la gorge. La dernière fois que je lui ai dit qu'il comptait pour moi je ne m'en souviens même plus. On devait encore être que des enfants, loin de tous ces problèmes du monde des adultes. Je ne suis pas quelqu'un qui montre facilement ses sentiments, je ne sais pas comment m'ouvrir aux autres. Pas même avec ma famille. Dire qu'on aime quelqu'un, c'est presque sacré à la maison et même de la part de nos parents, on ne l'a pas souvent entendu. Ils nous le montraient, ça, c'est indéniable. Mais les mots, et c'est sûrement pour ça que j'écris, peuvent avoir autant d'impact que les actes. Je caresse la tête de mon chat qui ronronne de plaisir et ajoute d'une petite voix. « Même si tu es vraiment relou comme grand-frère, je pense ce que je viens dire. Et je veux savoir ce qui s'est passé cet été. Et je suis persuadée que Clarisse ne t'en voulait pas d'avoir, pour une fois, fait passer tes soucis avant ceux des autres... » En vérité, personne ne pourra jamais savoir ce qui se passait dans la tête de notre sœur, ni ce jour-là, ni après. C'est facile de parler à la place des morts sans avoir la moindre conviction que c'est ce qu'ils pensaient vraiment. Mais je connais ma sœur et je suis sûre qu'elle aurait compris.
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MessageSujet: Re: Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line (#)   Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line EmptySam 1 Avr - 12:31

ft. May-Line

« Pourquoi tes problèmes étaient plus importants que l'état de ta sœur ? Ça ne te ressemble pas. Alors j'ai le droit de savoir. Parce que si tu as agi comme ça, c'est que tes problèmes étaient graves. »

Je regarde obstinément le sol. Il est clair que maintenant j'en ai trop dis et que May-Line en veut plus. Un poids invisible compresse ma poitrine et m'empêche de parler. C'est l'histoire d'un gamin, pour qui la chance n'a pas toujours sourit. Un enfant qui n'a jamais connu l'amour et la stabilité. Pendant de nombreuses années il fut amené à changer de lieu de vie constamment. Pas le droit à la moindre attache, car de toute façon on finirait par lui enlever. Il avait seulement huit ans et demi lorsqu'on l'abandonna, le laissant seul face à la famine. Faire ce genre de choses aux animaux est déjà un acte horrible, mais le faire à la chair de sa chair est tout simplement inhumain. En 2000, la vie décida d'offrir une seconde chance au gamin en mettant sur sa route la famille Linskey. Vous savez, plus on avance dans l'âge, plus notre cerveau fait le trie et les souvenirs de notre enfance deviennent flous, voir inexistants. Sauf que moi, je n'ai rien oublié, tout me paraît encore très clair. Le fait d'avoir changé d'identité n'a malheureusement pas effacé le mal qui a été fait... May-Line me dit qu'elle m'aime et qu'elle ne veut pas me perdre. J'ai un sourire amer. Tiens, c'est la première fois en 27 ans que quelqu'un me dit ses trois petits mots. Me perdre? Cela aussi c'est ironique, puisque au fond, personne ne me connait réellement.

« Même si tu es vraiment relou comme grand-frère, je pense ce que je viens dire. Et je veux savoir ce qui s'est passé cet été. Et je suis persuadée que Clarisse ne t'en voulait pas d'avoir, pour une fois, fait passer tes soucis avant ceux des autres... »

Je soupire et frotte le haut de mes bras, afin de calmer les frissons qui me secoue. J'ai toujours eu la certitude que parler de ce qui pouvait se passer dans notre petite tête ne changeait absolument rien, mais paradoxalement, il est vrai que le fait d'avoir tout gardé en elle n'a pas sauvé Clarisse... J'ouvre la bouche et la referme immédiatement, fronçant les sourcils. Par où commencer?

- Tu sais, il n'y a pas de hasard dans tout ce qui c'est passé ces douze dernières années. Il est vrai que papa a insisté pour que je parte étudier dans ce lycée en France, mais en fin de compte, si je n'avais pas accepté, les parents ne m'auraient jamais laissé partir. Et lorsque j'étais enfin de retour et que j'ai reçu ma lettre d'admission à Harvard, c'est là que Clarisse a tout compris: ma place n'était pas avec vous. Je vous adore, ça n'a jamais été le problème, vous êtes ma véritable famille, mais moi, je cherchais qui j'étais réellement, je cherchais le bonheur, alors que je n'ai jamais été aussi heureux que lorsque j'étais à vos côtés. Ensuite, j'ai tout planté, car je ne pouvais pas m'imaginer reprendre l'affaire familiale, ça c'est un truc de Linskey. Qu'est-ce qui s'offrait à moi alors? Continuer mon voyage, car j'étais clairement pas prêt à me poser, je suis un électron libre... Bref, lorsque j'étais en Pologne avec Heaven et Will, j'ai hérité d'un paquet de fric provenant de ma mère biologique. J'ai prétendu qu'apprendre sa mort ne m'avait rien fait, mais c'est faut, si je n'étais pas allé me perdre dans ces temples Tibétain, je crois que j'aurais finis aussi fou qu'elle... Je me suis mis à me poser des questions qui ne m'auraient même pas effleuré auparavant, car je croyais que cette partie de ma vie était loin derrière moi. Au fond, c'est ce que j'ai cherché toutes ses années, des réponses, des réponses auxquelles je ne pouvais pas répondre seul. Alors cet été, j'ai retrouvé mon père biologique, afin de mettre les choses au clair...

Je marque une pose, tandis que les images de cette rencontre refont surface. Mon coeur s'emballe et ma respiration se fait irrégulière. Les yeux perdus dans le vide, je cherche à tâtons la main de May-Line. Je sers ses doigts dans les miens et expire longuement. De mon autre main, je déboutonne lentement le haut de ma chemise et viens poser la main de ma petite soeur sur les brûlures de ma poitrine.

- Ça a mal tourné... On s'est battu et j'ai finis à travers la fenêtre, je suis tombé de plusieurs mètres, ce qui m'a plongé dans un coma duquel j'ai faillis ne jamais me réveiller. Lorsque j'ai eu Clarisse au téléphone, on venait de me ramener à la vie. Tu sais, on parle d'une lumière blanche, mais c'est faux, tout est noir, comme quand tu t'endors, sauf que je n'étais plus hanté par mes mauvais rêves, je n'ai jamais été aussi heureux qu'une fois mort, loin de toute cette merde qu'est ma vie... Pour ce qui est de mon père, encore une fois cet enfoiré sans est bien tiré, puisque lui, ils n'ont pas su le ranimer. Alors voilà May-Line, tu sais tout. Alors si tu as peur de me perdre, dis-toi que ça c'est déjà produit, mais que maintenant je suis de retour et je ne compte plus repartir.

Je pose ma main sur sa joue, afin de plonger mon regard dans le siens, afin qu'elle voit à quel point je suis sincère. Je me redresse, afin de la serrer contre moi et lui dire à quel point je suis désolé et que moi aussi je l'aime.
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MessageSujet: Re: Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line (#)   Car je vais fêter ce renouveau ~ May-Line EmptySam 1 Avr - 23:10

Car je vais fêter ce renouveau
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Le début de ses aveux me font le même effet qu'un coup de poignard en plein cœur. Je me sens trahis, trompée. Comment peut-il dire que sa place n'était pas parmi-nous ? Comment Clarisse a-t-elle pu comprendre ça ? Et si il cherchait le bonheur, ça veut dire qu'il n'était donc pas heureux avec nous, lorsqu'on était tous les cinq ? Non. Tout ça, ne ne peux pas le croire. Pourtant, la voix de mon frère ne sonne pas comme un mensonge. Je l'écoute poursuivre en détournant très légèrement mon regard. Je suis trop blessée pour pouvoir le regarder en face. Et là, je me prends un second coup. Un truc de Linskey ? Alors il ne se considère pas comme tel ? Je ravale mes larmes, essayant de faire face à toutes ses confessions. Mais au fond, n'ai-je pas, moi aussi, pensé pareil il y a quelques mois ? Je pensais que la séparation ne serait pas compliquée entre nous. Tout simplement parce que nous n'avions pas le lien du sang. Et pourtant. Maintenant, je peux me l'avouer. Pas un seul jour s'est passé sans qu'il me manque. Lien de sang ou non, il fait partie de la famille. Lien de sang ou non, c'est un Linskey. Tout comme moi. Et l'entendre dire le contraire me peine et me rend en colère. J'aimerais lui dire ce que je pense, mais je préfère me taire. J'ai peur de créer une nouvelle dispute et de l'entendre me dire que je ne peux pas comprendre. Car oui, il aurait raison de me le dire. Je ne peux pas comprendre. Alors sans dire un mot, je le laisse poursuivre. Mon corps se raidit légèrement à l'entente du prénom de son meilleur ami, mais j'efface aussi vite que possible son visage de mon esprit. Ce n'est certainement pas le moment de penser à ça. Lorsqu'il termine et me prend la main, je relève la tête vers lui. Je me rends compte que je ne sais rien de lui, rien de son passé, absolument rien. Je m'en veux, j'en veux aussi à nos parents, parce que, bien trop centrés sur eux-mêmes, je suis presque persuadée qu'ils n'ont jamais essayé de comprendre ce qu'il ressentait. Et ça me rends malade de me dire que mon frère est, au fond, presque qu'un inconnu.
Je serre sa main, comme-ci elle risquait de m'échapper à tout moment ou comme-ci lui, il risquait de disparaître et de ne jamais revenir. Le voir déboutonner le haut de sa chemise me fait arquer un sourcil. Je ne comprends qu'une fois ses brûlures visibles. J'écarquille les yeux et ne peut détacher mon regard des lésions sur sa peau. Tremblante, je fais glisser mon doigt sur l'une d'entre elle avant de m'arrêter subitement lorsqu'il prononce, ce que je considère, comme le pire. J'aurais pu le perdre. Non. Je l'ai perdu une fois. Lui aussi. C'est l’aveu de trop. Je sens mon corps faiblir et mes forces me quitter.
Sa main sur ma joue, ses yeux dans les miens, je ne sais pas par quoi commencer. Ou peut-être que je ne sais tout simplement pas quoi dire. Il y a-t-il seulement quelque chose à dire ? Il se redresse et m'attire contre lui. Je le serre contre moi et enfouie ma tête contre son torse. Je laisse ses bras protecteurs me rassurer et je me répète, inlassablement ses derniers mots. Après tout ce qui s'est passé, j'avais besoin de les entendre. Ils sont simples, mais je sais, qu'en dehors de leur signification première, ça veut dire qu'on repart de zéro. Qu'on essaiera, à notre manière, de laisser ce qui appartient au passé derrière-nous. « Je suis désolée que tu aies eu à traverses ça tout seul… » J'ignore si il s'agit de son choix parce que comme il l'a si bien dit, il a toujours été un électron libre ou si c'est parce qu'il ne se sentait pas suffisamment proche de nous pour en parler. D'ailleurs, en a-t-il parlé à quelqu'un ? « Papa et maman, ils sont au courant de tout ça ? » Ma question me semble bien dérisoire, maintenant que je l'ai posé. Si les parents étaient au courant, l'ambiance aurait tout autre à la maison. Sans doute pire. Et vu les circonstances dans lesquelles Claüs est revenu à la maison, je me doute qu'il ait pris le temps de leur en parler. De toute façon, parler de lui et de ses problèmes, ça ne lui ressemble pas, mais l'idée qu'il est pu nous quitter sans que personne ne soit là me donne des haut-le-cœur. « Qu'est-ce que… Je… » Je renifle et relève doucement la tête vers lui. « Tu n'as pas le droit de partir de nouveau… J'ai plus que toi, maintenant. » Et ce n'est qu'un demi-mensonge. Il y aura toujours nos parents, mais je ne suis pas prête de rétablir le dialogue avec eux. Pas après tout ça. Ils m'ont caché beaucoup trop de choses et aujourd'hui, j'ai l'impression de ne plus reconnaître un seul des membres de ma famille.
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