river of tears (nilo)

l'histoire de ma vie

I’m losing my mind, losing my mind, losing control

Il est tard. Les voisins dorment, sauf eux. Nilo est caché dans le placard de la cuisine, tremblant. Du haut de ses dix-sept ans, il est incapable de sortir de sa cachette, pris de peur. Recroquevillé sur lui-même, il assiste avec impuissance à cette scène. Il se dit qu'il doit intervenir. Parce que sa mère est en train de hurler à la mort. Les larmes coulent sur ses joues, il souffle un bon coup. Il y a ce cri, celui qui annonce la fin d'une vie. Il y a cette peur, cette adrénaline a essayé de sauver la seule personne qui s'intéresse à lui. Nilo attrape le couteau de cuisine, il n'a plus les idées claires. Il voit sa mère, elle est pris de spasme, il voit son père dos à lui, trop occuper à étrangler sa femme. Il y a ce couteau, qui s'enfonce dans le dos de son géniteur, ses coups de couteau qui traversent à plusieurs reprises le dos de son père. Son père, qui s'effondre, Nilo attrape sa mère qu'il secoue. « Maman réveille-toi. » Il murmure, en secouant le corps sans vie de sa mère. Il éclate en sanglots, c'est la fin de sa vie. (...) « Nilo Aleksander Toskàv, vous êtes reconnus coupable pour le meurtre de Madame Lizzy Toskàv et Monsieur Wolfgang Lerandro Toskàv. Vous allez être envoyé à la prison de Wellington sous le champ. » Il ne dit rien, les yeux dans le vide. Il ne sait pas pourquoi il accepte le fardeau, il accepte d'avoir le sang de sa mère dans sa conscience. Alors qu'il n'a rien fait bon sang. Nilo sort du tribunal, journaliste et photographe n'en ratent pas une miette. Il arrive très vite à sa nouvelle résidence, vêtu d'une tenue des plus vulgaire, et pourtant, il ne fait pas chier son monde, se renfermant dans la solitude la plus absurde. Se préparant à vivre les plus longues années de sa vie.  

La salle est pleine, les étudiants l'écoutent avec attention. Sans comprendre pourquoi, il adore énormément enseigner sa passion. L'école de photographie a été sa meilleure solution pour reprendre une vie à peu prêt normal. Et pourtant, à chaque fois, il y a cette fille qui fait battre son coeur un peu fort. Cette fille, qui marque son esprit et qui le rend un peu faible quand ses yeux se posent sur les siens. Et pourtant, c'est illégal, d'avoir des pensées aussi érotiques pour son élève. Malheureusement, il n'arrive pas à trouver ça illégal, il a connu pire. Et pourtant, cette gamine de moins de vingt ans pourrait être sa fille. (...) Il regarde dans le vide, les pieds suspendus. La ville est brillante des lumières de la nuit, l'effet du joint est en train de remplir son corps et les hallucinations commencent à prendre place autour de lui. Il ferme les yeux, apprécie l'effet du joint. Nilo se sent terriblement seul, les gens le fuient comme la peste, puis ce n'est pas comme si l'imposant bracelet électronique est discret. Bien au contraire. Alors Nilo réfléchit. Puis ses hallucinations se dérivent vers elle. Le reste prend place, déboutonnant son jean,il entame des mouvements sur son propre membre. Parce qu'il voit son corps en face d'elle, et pour une fois, il a tellement l'impression de vivre que ça lui fait du bien. Il est loin des prisonniers, il est loin de la violence, il a juste l'impression d'être amoureux. C'est peut-être le cas. Bon sang.