forget the last night (théo)

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{forget the last night}
crédit/ tumblr ✰ théo.

Quelques rayons de soleil viennent percer l’obscurité de la chambre, et je commence doucement à émerger. Le réveil est extrêmement difficile. Un violent mal de tête semble s’être niché dans mon crâne depuis quelques minutes sans que je puisse vraiment savoir pourquoi. Les détails de la veille restent assez flous. Je suis sortie dans un bar avec mes collègues de travail pour le pot de départ d’une amie. Mais à partir d’une certaine heure, c’est le trou noir. Le black out complet. Après un long moment d’adaptation, je commence peu à peu à retrouver mes esprits. Et je finis par me rendre compte, étonnement, que je ne suis pas dans ma chambre. Je ne reconnais pas les lieux qui m’entourent. Et quand ma main vient se heurter à quelqu’un, c’est le choc. Je n’ai pas dormi seule. Dans ma tête, c’est le bordel et je commence à paniquer. Je reconnais facilement la personne endormie à mes côtés. Il ne m’est pas inconnu puisqu’il s’agit de Théo, un ami, si on peut l’appeler ainsi, de New-York. Secrètement, j’espère que ce n’est pas ce que je suis en train d’imaginer. Pour en avoir le cœur net, je soulève légèrement la couette. Et merde, putain. Je suis nue, complètement. Des pieds à la tête. Mes soupçons deviennent désormais réels. Je viens de passer la nuit avec lui. Je viens de coucher avec Théo. « Merde. » Je me lève brusquement du lit, d’un bond, attrapant le premier vêtement qui me tombe sous la main – son t-shirt, pour cacher mon corps dénudé. Réaction complètement ridicule en soit, puisque j’imagine que Théo a sans doute déjà profité de la vue. Je n’ai aucune notion de l’heure actuelle mais une chose est sûre, ce n’est plus le moment de dormir. J’ai besoin de savoir ce qu’il en est. Ce qu’il s’est vraiment passé pendant la nuit. Je ne me souviens de rien. Juste du début de soirée, dans un bar du coin, de l’alcool et de la musique. De Théo, aussi. Il était là avec des amis et n’a pas pu s’empêcher de venir me pourrir la vie. Comme à son habitude. A croire que c’est l’un de ses passe-temps favoris de jouer avec mes nerfs. Et ce depuis que nos chemins se sont croisés pour la première fois à New-York. Mais le reste est complètement flou. Je ne sais pas du tout comment j’ai pu me retrouver ici, dans son lit. Complètement nue. Le jeune homme lève enfin la tête dans ma direction, un large sourire aux lèvres. Ce petit sourire à la con que je n’ai jamais pu supporter chez lui. Cet air arrogant détestable qui a toujours eu le don de m’énerver. A cet instant, clairement, j’ai envie de le tuer. Je le fusille du regard, énervée comme jamais. « Putain, Théo. » Je crie sans doute un peu trop fort et mon mal de tête me rappelle à l’ordre. Je grimace légèrement avant de m’effondrer sur le fauteuil de la chambre, la tête entre les mains. « Ne me dis pas que... » Ma voix est soudainement plus calme, plus posée. Je murmure à peine ces quelques mots sans me rendre compte de les avoir prononcés à haute voix. Je n’ose même plus regarder Théo dans les yeux et fuis son regard. Là, tout de suite, je me sens vraiment mal. Humiliée et honteuse. Et je ne peux m’empêcher de penser à Phoebe. Nous nous sommes retrouvées toutes les deux depuis quelques semaines. Et même si nous ne sommes pas concrètement en couple, c’est tout comme. Me retrouver dans les bras d’un autre ressemble fortement à une trahison.

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{forget the last night}
crédit/ tumblr ✰ Maggie.

Un mouvement brusque à côté de moi me fit basculer sur le dos alors qu’un air froid vint frôler mon torse nu. Je ne fis pas l’effort de me lever pour autant, je gardai même les yeux fermés pour essayer de me remémorer les événements de la nuit. Une chose était certaine, je n’avais pas passé la nuit avec Jordan. Grâce aux rares nuits qu’on avait dû passer chez l’une ou l’autre de nos familles, je savais qu’elle était beaucoup plus précautionneuse lorsqu’elle se levait plus tôt que moi. Surtout, le souvenir d’une nuit ensemble n’aurait pas pu être flou, pas même après un réveil lent. Mais si la demoiselle ayant quitté mon lit n’était pas ma fiancé, ce fut tout de même un sourire satisfait qui s’élargit sur mon visage en me remémorant les baisers torrides de mon amante contre ma peau chaude. Je me redressai négligemment, un coude posé sur le matelas pour me soutenir, et posai mon regard sur une Maggie complètement perdue. « Putain, Théo. » Il n’y avait pas à dire, elle était extrêmement attirante avec cette lueur de haine dans les yeux. « Bonjour à toi aussi princesse. » Je savais qu’elle ne supportait absolument pas ce surnom, mais c’était bien trop tentant de continuer à la provoquer pour rester silencieux. Je ne la quittai pas des yeux alors qu’elle s’écroulait dans un fauteuil à quelques pas de moi. Rien n’était plus grisant que de voir son corps dénudé caché par un de mes tee-shirt. « Ne me dis pas que... » Ça, par contre, ça refroidissait d’un coup. Elle ne pouvait tout de même pas avoir oublié notre nuit embrasée, surtout lorsqu’elle était celle qui avait franchi le pas en passant outre mes allusions et en m’embrassant sur la piste de danse. Je ne m’en plaignais pas, loin de là, mais c’était un peu rude de découvrir qu’elle ne l’avait fait qu’à cause d’une consommation d’alcool intolérable pour elle. Quoique, ne dit-on pas que l’alcool est la potion de vérité ? Nos paroles et nos gestes sont bien libérés, les barrières détruites, elle ne faisait que me montrer sa véritable attirance pour moi. « Voyons Maggie, tu n’as pas besoin d’être comme ça, pas avec moi. Je ne vais rien te demander, pas la peine de me jouer l’amnésique et la douche froide. » Je rejetai la couette vers le bout du lit et me relevai sans aucune discrétion. Je vis cependant la jeune femme tourner la tête sous son malaise et je me penchai avec un petit sourire pour récupérer mon boxer et l’enfiler. Je m’approchai alors d’elle, posai mes mains sur les accoudoirs du fauteuil et me penchai vers elle pour venir embrasser son cou. « Si tu veux garder cette nuit entre nous, j’emporterai ce secret dans mon tombeau. Mais arrête avec ton rôle de princesse pure, je te préfère avec cet air rebelle, celle qui sait ce qu’elle veut et que personne n’arrête. » Je mordis doucement son lobe d’oreille comme elle me l’avait demandé la veille avant de glisser mon bras dans son dos et l’attirer vers moi, debout au milieu de la chambre. La tenant fermement dans mes bras, je glissai mon index sur ses lèvres avec envie. « Maggie Weasley, une digne fille de bonne famille en façade, mais en vérité, tu es insoumise et féroce. Tu vas faire des dégâts dans notre monde si tu continues comme ça, un vrai renard. » Mon sourire arrogant s’élargit alors que ma main descendit dans son dos pour venir se faufiler à la limite de mon tee-shirt. Mes yeux se posèrent plusieurs fois sur ses lèvres, mais je ne fis aucun pas en avant, je préfèrais attendre de voir si elle venait d’elle-même.

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{forget the last night}
crédit/ tumblr ✰ théo.

C'est la merde. Littéralement. Je viens de coucher avec Théo, alors que la femme que j'aime est à l'hôpital, dans le coma. Je suis sortie pour ne pas me retrouver toute seule chez moi, et je me suis effondrée dans l'alcool. Un verre, puis deux, puis trois et encore de nombreux. La peur, le chagrin et l'alcool ne font pas bon mélange. J'ai merdé sur toute la ligne. Et je le regrette amèrement à cet instant. « Bonjour à toi aussi princesse. » Je grimace sévèrement lorsqu’il prononce ce surnom. J’ai toujours détesté qu’il m’appelle comme ça. Je ne suis pas une princesse. Et même si je viens d’une haute famille, je suis loin d’être comme eux. Au contraire, je suis le vilain petit canard. Celle qui est tombée amoureuse d’une fille lors de son adolescence. Celle qui a pêché et qui est devenue la honte de la famille. Celle qu’on essayait de cacher, de changer. Celle qui, jusqu’à maintenant, n’a jamais eu la chance de pouvoir être celle qu’elle a toujours été. Mais les choses sont différentes depuis que je suis de retour en Nouvelle-Zélande. Fini les faux semblants et les mensonges. « Voyons Maggie, tu n’as pas besoin d’être comme ça, pas avec moi. Je ne vais rien te demander, pas la peine de me jouer l’amnésique et la douche froide. » Je soupire fortement alors que monsieur décide de se lever à son tour du lit, complètement nu, sans aucune gêne. Je détourne le regard, par réflexe, légèrement gênée de la situation. C’est ridicule en soit, mais c’est instinctif. Il a vraiment le don pour me rendre hystérique celui-là. Depuis toujours. Encore pire maintenant que je sais ce que nous semblons avoir partagé dans l’intimité. Secrètement, j’espère tout de même que l’évidence est trompeuse. Si seulement ce n’était qu’une vulgaire blague de sa part. Je sais qu’il en serait capable juste pour me mettre en rogne, le con. Il se joue constamment de mes nerfs. Pourtant, ça a tout l’air d’être bien réel. Malheureusement. Théo vient alors poser ses mains sur les accoudoirs du fauteuil, se penchant dangereusement vers moi. Ses lèvres s’approchent de mon cou et je m’écarte légèrement. « Si tu veux garder cette nuit entre nous, j’emporterai ce secret dans mon tombeau. Mais arrête avec ton rôle de princesse pure, je te préfère avec cet air rebelle, celle qui sait ce qu’elle veut et que personne n’arrête. » Son bras se glisse alors dans mon dos et il m’attire à lui, debout. Il me regarde d’un air joueur, ce même air qui m’insupporte à chaque fois que je le croise. « Maggie Weasley, une digne fille de bonne famille en façade, mais en vérité, tu es insoumise et féroce. Tu vas faire des dégâts dans notre monde si tu continues comme ça, un vrai renard. » Son index posé sur mes lèvres, c’en est trop pour moi. Je m’écarte violemment de son emprise avant de lui donner un petit coup dans le ventre. « Tu fais chier, putain. » Je ne suis pas du tout à l’aise, là, près de lui, complètement nue. Nos peaux se touchent, se frôlent, et je ne peux pas le supporter. Pas maintenant que j’ai les idées claires. Pas en pensant à Phoebe, la femme de ma vie. « Où sont mes affaires ? » Je fais les cent pas dans la chambre, en vain. Je ne trouve pas mes affaires. « Je ne me souviens pas. » Non, je ne fais pas semblant d’être amnésique. Je me souviens vraiment de rien. Peut être quelques souvenirs par ci, par là, mais rien d’extraordinaire en soit. Je me demande bien comment j’ai pu en arriver là quand même. Je reviens alors quelques secondes plus tard me confronter à lui, le regard fixé dans le sien. « Faut croire que tu n’es pas un si bon coup que ça si je me souviens de rien. Tu n’as rien d’exceptionnel en fait, je plains ta fiancée. » A mon tour de jouer la carte de la provocation. Je ne vais pas me laisser faire sans rien dire, c’est mal me connaitre. Généralement, les hommes ont un petit problème d’ego surdimensionné. Théo ne déloge pas à la règle, loin de là. Et sur le coup, ça ne peut lui faire que du bien de redescendre un peu de son nuage. Je sais qu’il est fiancé, même s’il ne lui est pas fidèle. Des fiançailles forcées, certes, mais je ne peux m’empêcher de m’en servir pour appuyer ma provocation.

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{forget the last night}
crédit/ tumblr ✰ Maggie.

Je sentis sa crispation contre mon corps avant qu’elle ne se recule brusquement. Elle tenta de me faire mal en frappant mon ventre, mais son geste ne fit que caresser mes abdos, laissant un grand sourire sur mon visage. « Tu fais chier, putain. » Et oui, c’était dur de voir la réalité en face, mais voilà princesse, tu m’apprécies plus que tu ne veux l’avouer. Elle s’agitait dans tous les sens, nos corps se touchant sans cesse alors qu’elle était incapable de s’éloigner réellement de moi. Même ses gestes trahissaient ses mots, elle s’était voilée la face si longtemps, mais elle n’était plus capable de le faire à présent. « Où sont mes affaires ? Je ne me souviens pas. » C’était beau le déni, une véritable tornade qui faisait des dégâts ineffaçables sur son passage. Je lui aurais bien donné un indice, mais elle ne me laissa pas le temps et vint se planter devant moi avec un regard de feu. « Faut croire que tu n’es pas un si bon coup que ça si je me souviens de rien. Tu n’as rien d’exceptionnel en fait, je plains ta fiancée. » Elle était sauvage la Maggie, je ne pouvais pas lui enlever cela. Et sans doute que j’aurais été blessé par sa remarque si elle l’avait fait quelques années plus tôt, mais j’en avais vu plus d’une qui avait essayé de cacher sa culpabilité d’avoir trompé par des paroles d’amnésiques. « Je ne peux qu’être d’accord avec toi, elle ne connaît pas sa chance d’être fiancée avec moi. Quand je lui ferai réaliser, crois-moi, la nuit sera exceptionnelle. En attendant, je te plains toi. Tu auras beau bloquer tous tes souvenirs, ton envie de te rebeller est bien plus féroce que tes barrières. Et le salon en est le témoin. » Je passai une nouvelle fois ma main dans son dos pour la faire se retourner et la mener vers la sortie de la chambre. J’ouvris la porte, m’avançai dans le salon et m’adossai sur le canapé, regardant avec un sourire charmeur le sol recouvert de vêtements. En une nuit, elle avait repris le contrôle de nos échanges provocateurs, elle avait pris toutes les initiatives et m’avait surpris de bien des manières. Si je ne supportais pas me faire manipuler par quelqu’un, j’aimais voir une femme reprendre les commandes dans l’intimité. « Continue à t’énerver contre moi, tu sais que ça m’excite. » Je l’observai avec envie en me relevant pour me rapprocher d’elle. Je la sentais totalement crispée et ça allait finir par m’insupporter. « Tu sais Maggie, tu n’as pas à culpabiliser, pas vis-à-vis de ton fiancé en tout cas. Tout le monde sait qu’il est gay. C’est à se demander pourquoi tu restes dans ces fiançailles, aurais-tu un secret à cacher à notre monde ? Parce que c’est un véritable gâchis si ce n’est pas le cas. » Je marchai autour d’elle, l’observant avec attention pour essayer de repérer la moindre réaction brusque. Je ne pouvais pas la juger si elle s’était fiancée pour se sauver du jugement de nos familles cruelles, j’avais été le premier à le faire. Je m’éloignai pris dans une grande réflexion et sortis une bouteille d’eau gazeuse du mini-bar. J’en bus une gorgée avant de me tourner vers la brune. « Que puis-je t’offrir pour le petit-déjeuner ? Et, s’il te plaît, ne me fais pas de commentaires inutiles, je reste un gentleman jusqu’au départ. On m’a appris les bonnes manières ma demoiselle. » Je lui fis un petit clin d’œil avant de me déshydrater avec un sourire. Par contre, il serait temps qu’elle se détende un peu, c’était désagréable de se réveiller au côté d’une aussi belle femme avec une tête renfrognée. « Si tu le souhaites, on pourra inviter une autre femme avec nous la prochaine fois, je n’ai jamais dis non à un plan à trois. Et comme je te l’ai dis hier, tu n’as rien à craindre de moi, je ne suis pas comme eux. » J’allais sans doute le payer cher, mais ça devenait urgent de la faire réagir avant qu’elle ne retombe dans la peur de sa famille.  

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{forget the last night}
crédit/ tumblr ✰ théo.

Une erreur. Une vulgaire erreur. Voilà ce que représentait cette nuit à mes yeux. Rien de plus. Et le fait que Théo puisse s’amuser ainsi de la situation m’exaspère au plus haut point. Il joue avec mes nerfs et je ne peux définitivement pas le supporter. Rongée par les remords, je ne peux m’empêcher de penser à Phoebe. La femme de ma vie, l’unique personne dans mon cœur. J’ai tout gâché. « Je ne peux qu’être d’accord avec toi, elle ne connaît pas sa chance d’être fiancée avec moi. Quand je lui ferai réaliser, crois-moi, la nuit sera exceptionnelle. En attendant, je te plains toi. Tu auras beau bloquer tous tes souvenirs, ton envie de te rebeller est bien plus féroce que tes barrières. Et le salon en est le témoin. » Il ne bronche pas malgré ma provocation et me guide jusqu’au salon, sa main glissant dans mon dos. A cet instant, je ne peux que constater les nombreux vêtements éparpillés sur le sol. Cette fois, il n’y a plus de doute possible. L’évidence de notre coucherie est là, juste sous mes yeux. Et même si je tente de le nier du plus profond de mon cœur depuis tout à l’heure, ce n’est plus crédible maintenant. J’enfile rapidement mes vêtements de la veille avant de lui jeter violemment son pantalon à la figure. « Continue à t’énerver contre moi, tu sais que ça m’excite. » Je soupire une nouvelle fois, désespérée de son comportement. Je n’ai même pas envie de répliquer. « Tu sais Maggie, tu n’as pas à culpabiliser, pas vis-à-vis de ton fiancé en tout cas. Tout le monde sait qu’il est gay. C’est à se demander pourquoi tu restes dans ces fiançailles, aurais-tu un secret à cacher à notre monde ? Parce que c’est un véritable gâchis si ce n’est pas le cas. » On a jamais vraiment eu l’occasion d’en parler tous les deux. Faut dire que ce n’est pas le style de mec à avoir des conversations sérieuses. Du moins, pas avec moi. Il s’arrange toujours pour me faire chier et me mettre dans tous mes états. Depuis toujours. Le jeu du chat et la souris. Et hier, ce n’était certainement pas le bon moment pour parler. Mais soit. « Si tu avais daigné ne serait-ce que discuter un peu avec moi hier au lieu de vouloir à tout prix profiter de mon corps, je t’aurais peut être avoué la vérité. » En disant ça, je laisse volontairement une ouverture. A vrai dire, depuis que je suis de retour à Island Bay, je n’ai plus aucune raison de me cacher. Les fausses fiançailles, c’était pour New-York. Pour les beaux yeux de mes parents. Mais c’est fini maintenant. Je ne veux plus entendre parler d’eux. Dans le fond, nous ne sommes pas si différents que ça lui et moi. Au contraire, on a pas mal de points en commun. Notamment notre pression familiale respective. « Tes parents ne t’ont jamais appris à ne pas profiter des filles alcoolisées ? » Bon, certes, si je prends en compte tous les sous-entendus de Théo qu’il balance depuis notre réveil, il est clair que j’ai été consentante. Peut être même beaucoup plus que ça. Encore heureux. Mais ce n’est pas une raison. « Que puis-je t’offrir pour le petit-déjeuner ? Et, s’il te plaît, ne me fais pas de commentaires inutiles, je reste un gentleman jusqu’au départ. On m’a appris les bonnes manières ma demoiselle. » Je laisse échapper un rire nerveux d’entre mes lèvres. Théo, un gentleman. On aura tout vu. « De l’eau. » Je jette un œil en direction de son minibar avant de rajouter. « Et une aspirine, s’il te plait. » Je grimace légèrement, un peu honteuse. « Si tu le souhaites, on pourra inviter une autre femme avec nous la prochaine fois, je n’ai jamais dis non à un plan à trois. Et comme je te l’ai dis hier, tu n’as rien à craindre de moi, je ne suis pas comme eux. » Je m’affale sur le canapé peu surprise de la perche qu’il vient, à son tour, de me lancer. Il n’est pas né de la dernière pluie et a sans doute très bien compris la supercherie. « Prends pas tes rêves pour des réalités. » Il n’y aura pas de prochaine fois. Pas de plan à trois. « Tu ne seras pas invité dans mes futures parties de jambes en l’air endiablées. » Je rentre dans son jeu de provocation sans langue de bois. « Mais si ça t’excites à ce point de m’imaginer avec une autre femme, je pourrais t’envoyer des photos. » Je ne cherche pas à nier ce que je suis. Plus maintenant. Je ne suis plus la petite fille bourgeoise qu’il a pu connaitre aux États-Unis. Je suis une toute nouvelle Maggie, la vraie. Celle qui a pourtant toujours existé, enfouie au plus profond de mon être.

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{forget the last night}
crédit/ tumblr ✰ Maggie.

Maggie ne mit pas longtemps à récupérer ses vêtements et à se rhabiller une fois qu’elle fut dans le salon. Elle ne devait pas trop apprécier mon attitude détendue vu la façon dont elle me jeta mon pantalon à la figure. Ça me fit sourire et j’en profitai pour la provoquer un peu plus. Je fis tout de même l’effort d’enfiler mon pantalon, je ne voudrais pas qu’elle soit distraite par mes attributs. Surtout qu’avec sa crispation, il serait dommage qu’elle me saute dessus et soit maladroite, je n’avais pas envie d’être handicapé. « Si tu avais daigné ne serait-ce que discuter un peu avec moi hier au lieu de vouloir à tout prix profiter de mon corps, je t’aurais peut être avoué la vérité. » J’eus un sourire amusé en l’entendant me condamner automatiquement, comme si je l’avais forcée. Et elle parlait d’être honnête. Elle avait joué son rôle si longtemps qu’elle ne voyait même plus sa propre vérité en face. « Et peut-être que si tu n’avais pas aussi peur, tu te rappellerais que tu m’as déjà avoué la vérité, mademoiselle ‘je n’en peux plus de mes parents et de leurs jugements stupides’. Tu avais envie de profiter de ta vie, sans penser à leurs règles stupides. Enfin, me croquer moi, plus exactement. » Mon sourire devint presque goguenard alors que des flashs de la veille me revenaient. « Tes parents ne t’ont jamais appris à ne pas profiter des filles alcoolisées ? » Forcément, il fallait qu’elle essaye de prendre l’alcool comme excuse. C’était toujours comme cela avec les princesses, elles ne supportaient pas de voir que leur réputation pouvait ne plus être aussi lisse et mettaient tous leurs écarts sur le compte de l’alcool. J’avais pourtant cru que Maggie avait passé un cap. Je pensais qu’elle avait eu le même courage que ma sœur et les avait tous envoyés promener. J’en avais même été jaloux, à la limite de la rejeter pour lui faire payer son audace. Que voulez-vous, je ne pouvais pas refuser lorsqu’une belle femme comme elle me draguait. Mais là, elle me décevait. « Mon père serait le premier à droguer mes conquêtes si ça peut l’avantager. Quant à ma mère, elle aurait sans doute essayer de m’apprendre à avoir une morale, mais il paraît que je l’ai tuée avec ma naissance, alors pas de morale. Au final, si on prend en compte les circonstances atténuantes, je ne m’en sors pas si mal. » J’étais devenu amer en pensant à mes parents. Mon père, ce salaud incapable de voir sa chance d’avoir une fille comme Lukas. Argent et réputation, c’était les seules choses qu’il le faisait vivre. Et c’était ce que j’allais lui retirer avec délectation. Mais ce n’était pas le moment de penser à eux. Je supprimai toute expression mauvaise de mon visage et allai récupérer une bouteille d’eau gazeuse pour me déshydrater un peu. A peine proposai-je un petit-déjeuner qu’elle se moqua de mon attitude galante, comme si ce n’était pas possible avec moi.  Je levai les yeux au plafond avant d’aller lui servir un verre d’eau, y ajoutant du paracétamol. J’avais beau être un coureur, je n’étais pas un salaud, je prenais soin de la femme avec qui je passais la nuit. Je pouvais même sacrifier mes envies pour la faire passer avant moi, ce que je soulignais par une proposition bien particulière. « Prends pas tes rêves pour des réalités. Tu ne seras pas invité dans mes futures parties de jambes en l’air endiablées. » « Dommage pour vous. » Et pour moi, soyons honnêtes. « Mais si ça t’excites à ce point de m’imaginer avec une autre femme, je pourrais t’envoyer des photos. » « Pitié, pas de photos romantiques sur la plage avec un coucher de soleil. Les trucs dégoulinants d’amour, c’est pas pour moi. » Je fis une grimace de dégoût avant de m’affaler à ses côtés et lui donner son verre. Je me tournai vers elle et l’observai attentivement. « Tu me diras, un gay pour une lesbienne, c’est logique. Enfin, bisexuelle si j’en crois hier soir. » Je ne la lâchai pas du regard, ne montrant qu’un visage neutre comme je savais si bien le faire. Je n’étais pas certain de mes dires, je faisais simplement des suppositions par rapport aux petits sous-entendus qu’elle avait fait hier. Et elle était loin de nier sa potentielle envie d’une aventure avec une fille alors que sa famille était catholique conservatrice. C’était à se demander comment ses parents avaient pu accepter ses fiançailles avec Kenny. Sans doute ne voulaient-ils pas voir ce qui était juste sous leurs yeux. « Que vas-tu faire maintenant ? Me menacer ? Me faire du chantage ? Ou me fuir peut-être ? Au cas où tu aurais oublié, tu peux abandonner toutes ces idées, ça ne fonctionnera pas avec moi. Tu auras plus de chance avec un paiement nature, mais je n’aime pas les matins crispés alors faudra retravailler ça. » Mon sourire narquois fit son retour alors que je finissais ma bouteille d’une traite.