(Van) Et faire de ton futur, une mer de feu.

Van L. Dostoïevski

Trust is like a miror.

les informations en vrac

(Repères) A vécu à Moscou jusqu'à ses 18 ans, puis sous les ponts de Kiev et Paris jusqu'à ses 21 ans, avant de s'envoler pour les USA. Il reste à Los Angeles 9 années dont une passée en prison. Il arrive à New-York en 2005, et y demeure jusqu'à début 2017, pour enfin rejoindre Island Bay. (Russie) Van clame détester son pays d'origine, mais en est imprégné jusqu'aux réflexes de pensée les plus inconscients. A deux reprises, il a changé de nom mais s'est accroché à ce morceau d'identité. Il aime la littérature russe, ses paysages, sa musique, son climat. Un besoin de conserver quelques racines malgré sa vie nomade. (Langage) Bilingue russe et anglais, des notions de français et d'espagnol. Un mince accent bolchevique persiste malgré les années et ses efforts à le faire disparaître. (Religion) A reçu une éducation très stricte et profondément orthodoxe. Van est croyant mais pas pratiquant ; il se sait condamné aux enfers de toutes manières. Il a tout de même gardé certaines habitudes, en particulier une indifférence assez marquée des fêtes occidentales comme le Noël catholique ou Halloween. (Etudes) Il prenait des cours à domicile avec son frère. Van n'a jamais côtoyé une seule école, si ça n'est pour son diplôme de lycée, qu'il a obtenu de justesse. Il n'a pas fait d'études par la suite, se considère comme un auto-didacte. (Addiction) En arrivant aux States, Van a fait partie d'un gang à L.A. Il y a découvert sa première addiction, la cocaïne. Il en consommait à outrance avec sa petite-amie de l'époque, en plus d'en vendre dans les rues. Cela lui aura valu un séjour d'un an en prison en 2008, durant lequel il s'est sevré. Il aura tenu douze ans de relative sobriété, avant de retomber dans ses filets à 40 ans passés. (Sang) Il a tué, deux fois seulement. C'est peu, pour avoir traîné dans d'aussi sombres affaires. C'est trop, pour avoir la conscience tranquille. Le premier, un bête accident de jeune qui savait à peine se servir d'une arme. Le deuxième, crime passionnel. L'amant de son ex-petite-amie. Bien sûr, il faudrait y ajouter la longue liste des morts indirectes. La came qu'il vendait a tué autant que les règlements de comptes qu'elle a engendré. Il préfère ne plus y penser. (Contrôle) Van ne supporte pas de perdre ou d'avoir tort. Il a un besoin maladif de tout contrôler. Susceptible sur son âge, il fait tout pour ne pas se laisser vieillir, du sport à l'alimentation. Porté sur la mode et sa propre apparence, il n'hésite pas à se parer de marques prestigieuses. Tout pour bien paraître. (Peur) Van est claustrophobe : une faiblesse qui prend racine dans son enfance. Il ne supporte pas de se retrouver confiné, y réagit avec angoisse et violence. (Père) La grossesse de Mack est arrivée par accident, et les liens du sang ont été difficiles à accepter. Aujourd'hui, même s'il n'a rien d'un père modèle, il donnerait sa vie pour sa fille. (Voiture) Il tient excessivement à ses affaires, et notamment à sa voiture. Une BMW Série 6 noire, qu'il a payé une fortune et fait rapatrier depuis les Etats-Unis, malgré tous les risques que cela pouvait engendrer. Une affection qui frôle la mécanophilie. (Sommeil) Très gros dormeur, il peut succomber à Morphée à peu près n'importe où, n'importe quand et n'importe comment. Son sommeil est lourd ; il faut un peu d'acharnement et de créativité pour arriver à l'en extirper.

les indiscrétions sur le joueur

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<pris>jared leto ›</pris> van dostoïevski

   

l'histoire de ma vie

If it's broken you can fix it, but you will still see the scars.

Vingt-cinq. Vingt. Cinq. Heures. De. Vol. Il a déjà fallu six heures pour rejoindre San-Francisco depuis New-York, faire le plein et repartir pour la Nouvelle-Zélande. Le trajet est interminable, et les deux gosses qu'on se trimbale n'arrangent rien à ce sentiment. Heureusement, on peut s'offrir le luxe du jet privé de Rhys. La preuve concrète que j'ai toujours sous-estimé la fortune de ce mec. Elle s'élève certainement bien au delà de la mienne. Les places sont individuelles, offrent un bel espace. Mack est à ma droite, Rhys devant, à côté de son fils, Cillian. C'est à mon tour de prendre Emily sur mes genoux, l'occuper du mieux que possible. Bien sûr, elle braille souvent. La petite fait ses dents. Ça ne pouvait pas mieux tomber...

Mack dort, se remet de la fatigue et de l'agitation. Rhys lit une histoire à son fils. Je fourre sa tétine dans le bec de ma fille, la berce doucement en levant la cuisse. Un regard par le hublot ; la nuit est tombée sur l'océan. On ne voit rien que le noir, quelques nuages. J'ai le coeur serré, depuis notre départ. Il était largement précipité.

Celio est mort. L'ex de la blonde, avide de revanche, est venu la chercher. Ou me chercher. Je n'ai pas la moindre idée duquel de nous deux il voulait tuer. Il se serait sans doute satisfait de nos deux têtes, sans plus de distinction. Mack s'est réfugiée dans l'une des chambres, avec Emily.  On s'est insultés, battus, blessés. C'est Rhys, qui a porté le coup de grâce à l'italien. Qui m'a enlevé le privilège d'en finir, m'a passablement sauvé. On a fait au mieux, pour se débarrasser du corps. Brouiller les pistes.

Seulement, il n'était pas un type ordinaire. Jeté de la Cosa Nostra, marchand d'armes à son compte, Celio n'allait pas disparaître sans soulever rebellions et enquêtes au sein de sa propre petite organisation. Ils étaient plusieurs, à connaître sa connexion avec Mack. Il était donc probable qu'au moins l'un d'eux remonte la piste jusqu'à cet appartement, jusqu'à Rhys. J'ai profité une dernière fois de quelques contacts pour tourner l'affaire au chaos. La Bratva ne ferait qu'une bouchée d'un ennemi aussi fragilisé, pour s'assurer un petit marché supplémentaire. Une guerre qui occuperait tout ce beau monde, bien assez de temps pour se tirer.

Emily me tire les cheveux, m'arrache au fil de mes pensées. J'grince des dents, mais reste patient. Mes cernes pèsent d'angoisse. J'ai le coeur qui ne cesse de battre de panique. Ils vont me rechercher. Je prends sa petite main dans la mienne, la fais lâcher, me penche pour attraper un jouet et lui donner. Elle ouvre grand les yeux sur l'animal en mousse colorée, le presse joyeusement entre ses mains. J'ajuste ma position dans le siège, soupire. J'ai l'esprit bien trop pris pour lui parler. De la pochette à mes côtés, je tire un calepin, le brouillon d'une lettre écrite plus tôt, de ma main.



Un soupir, à la fois las et attristé. J'arrache la page pour la froisser au creux de ma main et jeter la boule à mes pieds. Emily s'en amuse, gazouille avec innocence. Elle ne connaîtra jamais son oncle. Elle ne l'a vu qu'une fois, n'avait pas le regard assez formé pour s'étonner des visages identiques. J'ai peur, il faut bien le dire, que Stan soit pris pour moi et malmené en mon nom. J'ai peur aussi qu'il vienne à me manquer. Il paraît qu'on est lié par une connexion particulière à son jumeau. J'ai l'impression d'en étendre le fil bien trop loin. Qu'il en devient... beaucoup trop fin.

J'entame une nouvelle page,



Je m’arrête. Le stylo flottant sur la feuille, marquant doucement un trait de sa pointe. J'ai la main crispée dessus, penché sur la lettre, le menton sur le crâne de la petite qui tire le papier, le plie entre ses doigts potelés. J'ai du mal à croire que j'envisage sérieusement de déballer mes déboires amoureux à mon frère. Il est plus simple de se confier dans le vent. Et pourtant, j'ai toujours le même blocage. Je n'arrive pas à parler de lui. Ni même à y penser clairement. Le seul homme sur cette pauvre Terre qui m'a fait douter de tout ce en quoi je croyais. Je l'ai aimé, je pense, au moins autant qu'il ne s'aimait lui-même. Ça fait mal, de tirer un trait sur toute cette histoire. “Tu as raison, chérie. C'est encore bon à jeter.” J’arrache, froisse, jette, range le calepin, m'affale sur le siège en levant la petite sur mon ventre. Je la tiens à deux mains, la contemple s'agiter sur ses jambes dans un maigre sourire.

Tout compte fait, je n'écrirai à personne, pas même à mon frère.
J'en ai assez de passer ma vie à courir après des chimères.