hapiness is a mood not a destination (noemi)

noemi wilson

personne ne m'a appris, à moi, que l'on pouvait aimer quelqu'un qui vous détruit.

     

les informations en vrac

 › je suis née à melbourne, en australie dans une famille pas très bien réputée. ma mère biologique était prostituée, et je suis une sorte d'accident de travail. ma garde lui a été rapidement retiré, et j'ai été placé en famille d'accueil jusqu'à mes deux ans, où elle a demandé à être déchue de ses droits parentaux.
 › j'ai été adoptée peu après mes deux ans par une grande famille de new york, les wilson. je leur dois tout. j'ai été mise au courant de mon adoption dès mon plus jeune âge, et ils ont gardé mon prénom d'origine, bien qu'ils auraient pu changer.
 › mise à part moi, nous sommes trois enfants dans ma famille, et nous avons tous été adopté. il y a d'abord une fille, âgée de six ans de plus que moi, puis un garçon, de trois ans mon aîné. je suis la dernière. si j'aime cette famille, j'ai toujours eu du mal à me faire ma place, et je ne suis pas quelqu'un de très famille. je peux facilement passer des semaines voire des mois sans donner de mes nouvelles.
 › j'ai toujours eu des difficultés scolaires, et je n'ai pas pu faire d'études prometteuses. ma seule passion, c'était les enfants, et la photographie. mis à part intagram, je n'ai jamais eu les moyens nécessaires pour devenir photographe, et cela restera un rêve j'imagine.
 › j'ai vécu dans un pensionnat privée de filles de new-york pendant mon adolescence, et c'est là-bas que j'ai rencontré laurel, ma meilleure amie, et celle avec qui j'ai eu ma première fois d'ailleurs.
› je forme avec des filles d'amis à mes parents un véritable trio de dingues. Avec Sulli et Tess, on a fait un voyage a Cancun pendant notre adolescence, on partage tout, même les sexfriends. Enfin... ouais. Des sortes de meilleures amies de conneries, j'les adore. Mon frère est même marié à la soeur de Tess, c'est pour dire à quel point on est unies maintenant.
 › faute d'être bonne à l'école, j'ai décidé de devenir fille au pair à mes dix-sept ans. je suis arrivée ici par ce biais, dans une famille recomposée qui cherchait une jeune fille pour s'occuper des enfants et de la maison.
 › j'ai été fille au pair pendant huit ans, dans la même famille. j'ai arrêté il y a quelques mois maintenant, mais je prend toujours de leurs nouvelles. je viens seulement d'être réembauché dans une nouvelle famille, les Manning.
 › entre l'arrêt de ma profession de fille au pair, et ma nouvelle famille, j'ai vécu en colocation, mais ça a rapidement tourné au drame. j'ai couché avec mes colocataires, et ils m'ont viré si on peut dire ça comme ça. j'ai vécu dans la rue pendant une semaine avant d'être embauchée. enfin dans la rue... je dormais au foxglove.
 › je suis manager au foxglove depuis maintenant quatre ans, avant, j'étais une simple barmaid. j'adore mon métier, et ça me permet de rester proche de mes anciennes coucheries, à qui je parle souvent encore.
 › je suis allergique aux piqures de moustiques, et c'est un véritable enfer l'été. je gonfle dès la moindre piqure, et beaucoup me surnomme michelin. on se demande pourquoi.
 › j'aime beaucoup les enfants, d'où ma profession de fille au pair quand j'étais adolescente. avant, je faisais beaucoup de babysitting, dans les famille de new york. j'ai toujours eu le feeling avec les petits, et ça n'a jamais posé soucis aux familles.
 › je couche avec trop, trop de personnes. je n'ai jamais eu de relations sérieuses, et je n'imagine pas en avoir une un jour, c'est impossible pour moi. le besoin de nouveauté est trop présent, j'ai besoin de sensations différentes, de pulsions différentes. par ailleurs, je n'ai jamais été amoureuse. aussi, je ne suis pas pudique du tout, et il n'est pas étonnant de me voir pisser la porte ouverte, et de me balader en petite tenue.
 › depuis que je suis partie de l'amérique pendant mon adolescence, je n'y suis pas beaucoup retournée. j'y retournais avant, jusqu'à ma majorité, puis de moins en moins fréquemment maintenant. si j'adore les wilson et que je leur dois tous, je sais qu'ils n'aiment pas ma façon de vivre, et que je suis bien trop volage pour eux.
 › j'ai un caractère à la con. je suis très franche, très honnête, et quand un truc ne va pas, je le hurle peut être même un peu trop parfois. je ne suis jamais contente, et je me plains sans arrêt. autrement, je suis très curieuse, et je suis une véritable cuisinière. enfin, si on considère que je sais me débrouiller, je ne fais pas de la gastronomie non plus faut pas rêver.
 › j'aime être sensuelle dans mes relations, mais surtout, me faire désirer. sentir l'autre me désirer plus que tout, me donne un plaisir fou. je suis dominante le plus souvent, et je n'aime pas être soumise. une vrai féministe.
 › si je me dis bisexuelle, je n'ai couché qu'avec très peu de garçons en réalité. les filles, c'est mieux, et puis au moins, il n'y a pas de risques, pas de protection au cas où. enfin, qu'on s'entende, je ne peux pas tomber enceinte d'une fille, et tant mieux, car je ne l'envisage pas pour le moment.
 › j'aime m'occuper des enfants des autres, mais je ne suis pas certaine de vouloir donner la vie un jour. ça me fiche la trouille, et puis de toute façon, je n'ai pas encore trouvé la bonne personne. mais l'acte d'accouchement en lui même me traumatise depuis que je suis toute petite. dans les films, c'était comme ci je regardais un film d'horreur, une vraie crise d'angoisse.
 › je songe à reprendre des études de plus en plus. la photographie me fait toujours autant rêver, et mes emplois de fille au pair, ainsi que celui au foxglove m'ont permis de rassembler pas mal d'argent, sans compter celui que mes parents adoptifs m'envoient régulièrement, à noël et à mon anniversaire. seulement voilà, je n'ose pas me lancer, j'ai peur de la chute.
 › le hasard fait parfois bien les choses. ne connaissant pas ma famille biologique, je ne me suis jamais posée la question de si j'avais des frères et soeurs. j'ai découvert il y a quelques mois qu'une jeune femme habitait dans la même ville que moi, une petite soeur. le hasard de malade. je n'ai jamais osé la contacter, et je ne sais même pas si elle a été adopté, elle aussi. je sais seulement qu'elle s'appelle reagan.

     

les indiscrétions sur le joueur

     
 

Code:

<pris>cailin russo ›</pris> noemi wilson

 

l'histoire de ma vie

“Don't cry because it's over, smile because it happened.”

 Les yeux qui louchent sur le corps de la jeune adulte, les lèvres accrochées à sa poitrine, les papillons dans le ventre, le plaisir indomptable, le désir présent, les sentiments m’aveuglant. J’ai seize ans, elle en a vingt-trois, mais l’âge n’y change rien, le plaisir est présent, les sentiments également. Ma partenaire, Kate, vit son dernier plaisir de la soirée, un orgasme, et pas des moindres, car c’est moi qui lui donne, non sans fierté. J’ai toujours été attiré par les femmes plus vieilles, plus mûres, et plus matures, sans vraiment savoir pourquoi. J’ai fait ma première fois il y a quelques années avec une femme plus âgée, ma meilleure amie, Laurel, et partenaire de pension, et bon sang, elle était douée. C’est elle qui m’a tous appris, les gestes, la douceur, le plaisir, le désir, la joie, l’euphorie, le doute, et me faire respecter aussi, dominer. Enfin quoi qu’il en soit, cette femme doit l’être encore plus maintenant, on a jamais retenté toutes les deux. Je ne sais pas trop pourquoi d’ailleurs, ça m’échappe, mais je ne me vois plus le faire avec elle. Ca serait trop… trop étrange. J’ai grandi, elle aussi, et puis bon, même. Peut importe. « Oh my god, Noemi. » Je relève la tête vers ma partenaire, le sourire figé sur les lèvres. Elle est en train de me complimenter, je le sais et bon sang, ça me flatte ! Elle a beau être plus vieille, elle débute encore, tandis que moi, j’ai déjà pas mal d’expériences derrière moi, c’est assez drôle et fun en y pensant. Dans le genre, cette Kate, elle est en train de vivre ses premières relations avec une femme, et elle s’assume enfin. Moi, c’est pas comme si c’était le début, et je me suis toujours assumée, je vois pas pourquoi on aurait honte. Surtout ici, New York, c’est quand même pas la ville où y’a pas de différences, la mixité sociale est quand même vachement grande ! Mais bon, quoi qu’il en soit, je ne juge pas cette fille. Elle sait pas ce qu’elle a raté, et maintenant, grâce à moi, elle le sait.


La valise debout à côté de moi, je regarde une dernière fois ma chambre d’adolescente, les souvenirs en tête, et la nostalgie déjà présente. Il y a quelques mois, j’ai pris la décision d’être fille au pair, de partir, après avoir été renvoyé du pensionnat dans lequel j’étudiais jusqu’à aujourd’hui. Heureusement, j’ai eu mon diplôme de fin d’étude, avec un an d’avance, et maintenant, je me casse, vers d’autres aventures, sans doute plus torrides, plus intéressantes, et plus intense encore que la vie new yorkaise que je vivais jusqu’à présent. Je dis pas que c’est pas fatiguant et super cool de vivre ici, il se passe toujours des trucs mais bon, j’ai besoin de nouveauté un peu, mais surtout de m’éloigner de mon quotidien. Rien ne me retient ici, bon, ok, il y a Laurel, ma famille adoptive mais à quoi bon ? Il arrivera bien un jour où je serais obligée de les quitter, alors autant le faire au plus vite, pour m’y habituer. Ma mère, adoptive me regarde, le sourire accroché sur ses lèvres, mais il sonne faux, je le sens. Elle est heureuse pour moi. Mais je suis la petite dernière, et c’est dur, je le sais. « Tu reviendras ma belle, tu me le promet ? Ne nous oublie pas, s’il te plait. » Je me tourne vers elle, et viens l’enlacer de mes bras. Nous avons une relation qui est difficile, et elle sait très bien que même si ils sont ma famille, c’est plus compliqué que ça au fond. Mon adoption joue un grand rôle. Je ne me suis jamais sentie chez moi ici, jamais à ma place. Et voilà maintenant que je vais vivre dans une autre famille, un peu comme une seconde adoption. C’est étrange quand on y pense.


Les fesses posées sur le rebord du bar, je regarde la salle, vide à cette heure-ci, et je pense. Mes parents adoptifs m’ont envoyé une lettre il y a quelques mois, me dévoilant l’identité de ma mère biologique, sans aucune demande de ma part, et je peine encore à trouver pourquoi ils ont décidé de me le dire, alors que je n’y étais pas favorable. Au fond, si j’ai été adopté, c’est bien pour oublier cette femme qui m’a abandonné, non ? Cette prostituée, qui n’avait rien à faire avec un môme, et qui décide de l’abandonner, cruellement au bout de deux ans. Pour être honnête, je ne pensais pas faire des recherches sur elle, mais bon, je suis curieuse, et on dit souvent que la curiosité est un vilain défaut. Le plus étonnant dans tout ça, c’est que ça a abouti à un truc, une découverte de malade, qui va changer ma vie, enfin je crois. Un nom, un simple nom à l'encre noire sur un bout de papier blanc, indiquant que cette personne est née de la même mère que moi, une femme, bien plus jeune. J’ai une sœur putain. Reagan Wiess. Le souvenir de son prénom me fait sourire, et frissonner à la fois, moi qui pensais ne jamais retrouver ma famille biologique, surtout que ce n’était pas vraiment dans mes plans, et maintenant, en l’espace de quelques semaines, j’apprends l’identité de ma mère, et l’existence d’une sœur. Ça fait peur un peu, cette découverte me fou la trouille, et le pire, c’est que je ne suis toujours pas décidée à la rencontrer. Enfin, soyons clair, j’ai fait des recherches sur elle, et je sais pas mal de trucs. Elle est encore en étude, elle a un blog, elle est en couple avec une femme plus âgée. Au moins, elle aime les femmes elle aussi, c’est drôle en y pensant. La porte du bar me fait relever la tête, et j’aperçois dans l’angle de la porte une de mes partenaires, pour une partie de la nuit. Je saute par terre, et m’approche d’elle en souriant. « Salut ma belle. » Et elle m’embrasse.