Newton + Non mais ça va pas !

ONGLET 1 ONGLET 2

non, mais ça va pas ? Newton & Julina
Je venais de quitter l’appartement que je partageais depuis peu avec Noah. Ce n’était pas simple de vivre avec lui, rien n’était simple dans cette histoire. Je déambulais dans les rues sourire aux lèvres, mais malgré cela mon cœur était lourd. Je ne me sentais pas très bien dernièrement. Les études, mon travail m’avait pris un temps fou. Ce n’était pas croyable tout ce qu’on pouvait demander à des étudiants, la vie sociale ne devait pas être possible pour quiconque désirant réussir. Enfin, je ne bossais pas aujourd’hui, j’avais besoin d’aller à l’hôpital, les raisons étaient très étrange dans le fond. Depuis mon retour du Brésil, je n’avais pas pu me tenir loin de cet endroit où avait été soigné Nate. Je me sentais souvent triste en pénétrant dans ce lieu, mais voir le courage des personnes que j’allais voir se lire sur le trait de leur visage me faisait un bien fou et certain. Je ne serais expliquer cela. Je passais mon temps quand je le pouvais avec les malades du cancer, tout comme avait pu avoir la chance Nate d’être soutenu par des inconnus, aucune pitié dans mon être ne naissait en contact de ces personnes. Non, c’était différent. Je les trouvais tout au contraire forte et courageuse. Surtout les enfants, quand je voyais des gamins du même âge que Nate ça me retourner l’esprit, mais surtout le cœur. Je me sentais toujours mal, j’avais de la peine à ne pas penser à Nate, surtout qu’il était encore plus présent dans mon esprit depuis que son grand frère vivait avec moi. Je ne pouvais pas laisser Noah dehors, à la rue. Enfin. Je venais de pénétrer dans les salles de soin, je me précipitais avec les enfants, j’avais tendance à aller vers eux, mais aussi en direction des femmes vivant un cancer. J’en connaissais certaines assez bien me parlant parfois de leurs enfants. Je commençais à jouer, quand mon téléphone se mit à retentir dans ma poche, alors que je pensais l’avoir éteint. Je regardais l’écran pouvant lire le prénom de ma sœur, je préférais la laisser tomber sur le répondeur, alors laissant le téléphone dans ma main je continuais de jouer avec le petit Davy. Ma poche sonna à nouveau, mais ce fût la mélodie des messages écrits. Restant limpide durant un court laps de temps, je finissais par souffler pour aller lire le message : appel c’est urgent. Ma sœur c’était ma vie, elle n’avait pas été adopté ou autre, on était différente, mais depuis toujours je donnais tout pour elle et savoir qu’une chose actuellement ne pouvait pas tourner rond me donnait mal au cœur, je me levais laissant le petit seul, lui assurant que j’allais finir par revenir. Je descendais par les escaliers pour aller plus vite, les ascenseurs dans un hôpital c’est souvent chargé et du coup les arrêts sont nombreux sur les six/sept étages dont disposaient l’endroit. Arrivant à la sortie de l’hôpital, la porte poussé, je pouvais d’ores et déjà sentir le soleil réchauffé mon visage, alors que je m’apprêtais à composer le numéro de ma sœur. Ça sonnait et au même moment que je tombais sur sa messagerie, je manquais presque au tournant de l’immeuble de me prendre un coup. « Non, mais ça va pas ? » C’était sortie naturellement, comme si j’avais eu peur pour lui ou alors de me prendre un coup en pleine poire. Je regardais la personne. Son visage me disait quelque chose, mais moi et la mémoire ça faisait dix milles. « Ça va ? » Mon regard se posant sur sa main ensanglantée.

LUCKYRED

ONGLET 1 ONGLET 2

non, mais ça va pas ? Newton & Julina
Tremblant. Passant d'une jambe à une autre. Tu attends. Comme un con tu attends. Ce n'est pas dans tes habitudes. Tu attends un geste, un signe, un truc. Ta jambe tremble, tu n'arrives pas à te calmer. Cette fois ce n'est pas lui qui l'a conduit, mais toi. Toi qui te retrouve dans ce couloir. Toi qui a dû l'amener d'urgence ici. Toi qui attends. La gifle que tu prends, tu t'y attendais pas. Ils s'agitent autour de toi. Tu ne restes là, à attendre, ne disant rien. Ne faisant rien. Le regard perdu, la jambe qui bouge l'une après l'autre. Un tic nerveux. Parce que t'as envie de fumé. D'être ailleurs. Sauf que tu peux pas. Tu regardes ton téléphone, déjà une heure et demi que t'es là et rien… Rien de plus. Rien de moins que l'attente. Le stresse qui t’envahis un peu plus à chaque minute que tu passes ici. Le stresse, tu as toujours détesté ça. T'es pas fait pour stresser. T'es pas fait pour être angoissé. Pourtant là tu l'es. T'aimerais bien que ça cesse. Que la pression retombe. Qu'ils viennent t'expliquer et non qu'ils passent devant toi comme si tu étais une vulgaire plante … Tu sais que tu es con, mais y a des limites. Il faudrait pas qu'ils poussent ses limites un peu trop loin.. Resserrant tes poings. Tu te calmes. Du moins tu essaies, ce n'est pas gagné. Tu sais ce qui te faudrait, sauf que là tu peux. Ce qui t'agace encore plus. Posant ta tête contre le mur. Tapotant à nouveau ta main contre ta cuisse. Fredonnant un air, une chanson dite populaire. Une chanson qui te renvoie à cette soirée. Ce gars. Cet Icare… Tu ne sais pas pourquoi tu penses à lui, mais t'y penses et ça aussi … Lui. Elle. Puis toi. Tu te sens sacrément con. « Monsieur Griffin. » Relevant la tête au son de ton nom. C'est de toi qu'il s'agit et non de ton père. Celui qui devrait être là. Nerveusement tu te lèves, tentant de cacher ton appréhension. C'est ta première fois dans ces lieux. Tu n'es pas un habitué et tu ne souhaites pas le devenir. Tout sauf ça. Tu écoutes, à demi mots ce qu'il te raconte. Ne comprenant pas vraiment tout ce qu'il t'explique, leur jargon, ce n'est pas ton délire. Plissant les yeux à chaque nouveau mot qui ne te semble totalement inconnu. Tout ce que tu finis par comprendre : peu de temps. Il lui reste peu de temps. Pire encore : ils la gardent en observation. Tu savais qu'en rentrant, ça finirait par arriver. Ce cancer qui la bouffe de l'intérieur. Cette femme qui t'a élevé, cette femme qui a toujours été forte… Cette femme qui se retrouve à présent dans cette chambre, dans ce lit… tu recules un instant. Manquant de te prendre quelqu'un ou quelque chose. Tu entends des voix au loin, mais tu fuis. Tu avances. La colère te rongeant l'estomac. Tes veines qui ressortent. Tu fuis parce que c'est ce que tu fais de mieux. C'est quelque chose que tu connais. Parce que la rage a besoin d'être expulsé de ton système. Que tu es à bout. Alors tu descends ces étages un à un. Oubliant les gens. Oubliant qu'il y a de la vie autour de toi. Tu oublies tout l'espace de quelques minutes. La chaleur t'arrive au visage, mais ta main ne manque pas son atterrissage. Te mordant en même temps la lèvre inférieur. Tu te sens mieux, mais tant que ça… Une douleur apparaît petit à petit dans ton corps. D'abord dans ma main, que tu peux à peine bouger. Tu n'oses pas l'ouvrir, de peur de sentir la douleur s'intensifier. Le sang commence à sortir des extrémités. Tu sens que tu vas craquer. T'en as besoin. Posant ton front contre le mur, froid, mais qui t'a bien servi quelques minutes plus tôt. « Ça va ? » une voix te sort de tes pensées. Ré-ouvrant les yeux pour voir la direction. Une petite brune se tient à côté de toi, légèrement apeurée. Tu te rends compte qu'elle était juste à côté de toi. Dans ta rage, tu n'as rien vu. Tu as juste foncé tête baissé, octroyant le reste. Un peu secoué, tu ouvres la bouche, puis la referme. Sentant un poids sur toi. Un poids trop lourd pour tes épaules. Te posant un instant contre le mur, tu finis par t'y laisser tomber. Glissant doucement vers le bitume. « pas vraiment .. » finis-tu par dire. Tu ne peux plus tomber plus bas. Passant ta main non esquinté sous tes yeux. Chassant ces larmes. Ce n'est pas dans tes habitudes de te laisser aller, de craquer de la sorte. « Désolé, vous… vous avez rien .. » tu relèves doucement les yeux, quelques étoiles autour de toi. Tu vois qu'elle s'abaisse afin d'être à ta hauteur. Voyant un peu flou. Tu ne t'es pas tapé la tête pourtant. T'as juste besoin d'un instant. Oui c'est ça. De reprendre tes esprits ...

LUCKYRED