l'histoire de ma vie
la vie n'est pas rose tous les jours. des hauts, des bas sont présents.
27 juillet 2007 › 14 ans tout juste.
Voilà que ça fait quelques années maintenant que je recherche mon père, que je fais tout pour retrouver sa trace. Je vais jusqu'à demander à ma mère comment il était. Parce que je veux bien avoir son nom et prénom :
Zacharie Ashleigh, mais il me manque un truc. Il excite beaucoup de personnes, ce nom, mais je n'ai pas envie de me retrouver devant un inconnu et qu'il m'envoie balader en beauté en me traitant de fou. Car oui, je suis fou. Essayer de retrouver un père que je ne retrouverais sûrement jamais de ma vie. Je n'en sais rien du tout. Aujourd'hui je me suis levé tôt, enfin comme à mon habitude, descendu à la cuisine, bu mon café, puis remonté me préparer pour aller au collège. Bien sûr au passage j'accompagne mes benjamins car ils sont sur ma route, puis je sais que j'en ai la responsabilité le matin. Ça ne me dérange pas. Je les active un peu plus, je finis alors par mettre ma cravate qui est obligatoire dans l'établissement avec le reste de la tenue, puis j'enfile ma veste.
« Une fois en bas, je vous attends encore cinq minutes puis après je pars sans vous ! » je dis alors que les derniers finissent de se préparer. Je viens alors mettre dans chaque sac à dos le petit déjeuner que notre mère nous a préparé. Je les vois arriver derrière moi, leur donne leur sac. Ma mère vient vers moi et embrasse ma joue avec tendresse.
« Bon anniversaire mon grand ! » je souris en la regardant.
« Merci maman ! ». On embrasse notre mère puis on commence à partir. Le trajet est toujours calme, même s'ils veulent s'amuser, il reste calme. Une fois les enfants déposés, je prends mon bus pour aller à mon établissement. Ce qui est bien c'est qu'on est vendredi, qu'il fait beau et bon, le soleil est au rendez-vous. Mais surtout, je finis les cours plus tôt. Je vais pouvoir aller au bar pour me poser un peu, mais surtout dessiner en écoutant ma musique comme j'ai pris l'habitude avant de rentrer. Ma journée se passe bien, on finit même plus tôt que prévu vue que le professeur qu'on avait n'est pas venu. Je salue tout le monde puis je vais m'installer au bar, prenant ma fraise à l'eau et je me mets à dessiner. Ce soir en rentrant j'espère avoir ma lettre qui me dit que j'ai bien retrouvé mon père ou non. Je finis mon dessin puis le range dans mon sac, je reprends le chemin pour la maison tranquillement, je regarde un peu autour de moi, profitant d'avoir le soleil qui me tape sur le visage. Une fois devant la maison j'ouvre la porte.
« Maman j'suis rentré ! » dis-je assez fort alors qu'elle est assise à table une lettre en main. Elle se lève, s'approche de moi.
« Je t'avais dit de ne pas le chercher. Je t'ai prévenu. » Elle vient me coller la lettre sur mon torse. Je suis un peu surpris par le ton qu'elle emploie. Je retiens la lettre en la regardant partir dans le salon. Passant mon index sur mes lunettes pour les remettre en place, je viens rapidement prendre la lettre en main. J'hésite un long moment, puis je l'ouvre et lis «
Ne cherche plus à m'envoyer des lettres. Si je suis parti c'est que je ne voulais pas de toi. Au revoir Edwige. » juste ces quelques mots me coupent le souffle. Je suis à deux doigts de fondre en larmes. Ma mère avait raison, mais je suis têtu. Maintenant, je vais détester cette date à tout jamais. Bon anniversaire Ed.
11 mai 2011 › 17 ans et con.
Ça fait maintenant un an que je suis en cours d'art, art dramatique plutôt. Ce n'est pas trop mon dada, mais pour rester vers ma famille je n'avais pas trop le choix. Je loupe régulièrement les cours car le matin je n'assume pas et je ne me lève pas pour aller en cours. La plupart du temps quand on fait des soirées, comme celle d'hier soir, je reste chez un ami. L'alcool coule à flots, les paquets de cigarettes se vident et les joints tournent plusieurs fois dans la soirée. Celui qui est le moins déchiré roule. Car c'est vrai que par moment, c'est assez comique de nous voir alors qu'on n'arrive pas à rouler. Je ne sais pas comment je me suis foutu là-dedans mais je ne trouve pas ça désagréable. Puis même si je ne vais pas en cours, je pointe présent les jours d'examen. Et encore, grâce à quelques notes, j'arrive à avoir la moyenne. Ce qui me sauve le plus, ce sont les examens d'art. Depuis que j'ai 11 ans je dessine alors plus rien, ou presque, n'a de secret pour moi. Mais aujourd'hui, je dois être prêt pour 11 heures: j'ai rendez-vous avec mon proviseur et le directeur. Je me speed un peu pour me préparer: je prends une douche pour retirer l'odeur d'alcool et de marijuana que je peux avoir, j'enfile des vêtements propres que j'avais pris en rechange puis, encore un peu vaseux, je me dépêche pour sortir et rejoindre l'établissement. Après je peux prendre l'excuse des bus mais pour ne pas m'être présenté en cours plus tôt c'est … gros comme excuse. Courir de l'arrêt de bus à l'établissement me remet en forme. Je m'arrête devant une porte vitrée, passe ma main dans mes cheveux, remets mes lunettes en place puis monte dans le bureau du directeur, ils m'attendent. Je regarde ma montre. Je ne suis pas en retard. Ouf.
« Bonjour ! » « Monsieur Ashleigh-Ziegler, entrez s'il vous plaît. » me dit le directeur. J'entre, je suis suivi de mon proviseur. Assis sur une chaise, j'attends.
« Alors, que vous arrive-t-il pour être autant absent ? » « C'est vrai qu'Edwige est régulièrement absent mais on ne peut pas lui reprocher ses notes presque excellentes. » Tiens, je pensais qu'il me détestait... je ne m'en suis pas préoccupé, mais si je veux être en webmaster dans un an et demi faut que je sois plus présent. Voilà ce que j'ai retenu de la réunion qui a duré des heures. Je sors du bureau puis je m'éclipse de l'établissement. Bien sûr je prétexte un souci à la maison pour m'enfuir alors que non, je vais juste me faufiler dans les rues de la ville, des rues assez sombres pour aller acheter ma drogue, la marijuana, celle que je prends toujours au même mec. Capuche sur ma tête je m'avance connaissant le chemin par cœur. Une fois arrivé, on fait notre petit trafic, heureusement que je bosse de temps en temps pour ça. Quand je sors de l'endroit, qui je trouve face à moi ? Mon frère. Je tire sur ma capuche, pour qu'il ne me remarque pas. Mais je peux voir le petit échange qu'ils se font. Je marche d'un pas tranquille tête baissée, puis je passe à côté de lui. Je pouvais tout entendre de ce qu'ils se disaient. Je comprends très vite que, oui ce n'est pas lui qui consomme, mais qui deal. On reconnaît ceux qui sont addicts et ceux qui ne le sont pas. Me mordant la lèvre, je pars rapidement. Je ne vais rien dire à notre mère mais, le jour ou j'aurai l'occasion je jure de lui en parler. Pourquoi lui ? Il est tellement droit que... j'arrive pas à y croire.
18 octobre 2013 › 20 ans et amoureux.
Malgré les défauts que j'ai pu avoir en cours d'art dramatique, j'ai réussi à décrocher une place dans l'école que je voulais : webmaster. C'est vrai que ce n'était pas simple, je devais me calmer niveau soirées, mais j'ai réussi à le faire. De toute façon, je répétais que je n'aurais pas d'avenir dans l'art, c'est pour ça que je suis entré ici. Ici où j'ai rencontré une magnifique jeune femme de mon âge. Une belle blonde, une femme assez mature pour son âge qui sait se faire désirer. Pendant un an complet elle m'a fait galérer, elle m'en a fait baver. Elle refusait de sortir avec moi juste pour boire un verre, ou même pour bosser ensemble. Jusqu'au jour où nous sommes tombés sur un module que je trouais très simple. Depuis trois ans, je touche beaucoup à tout ce qui est web. Création de forum, de page internet, de design. Bref, je me débrouille bien. Les cours approfondissent mes connaissances. Ce fameux module, elle n'y arrivait pas, et quand elle a vu que j'avais souvent les bonnes réponses, elle m'a demandé de l'aide. Cette aide était favorable pour tous les deux. Favorable dans le sens où j'ai réussi à sortir avec elle tout en l'aidant dans ses cours. Sortir avec elle était la plus belle chose qui me soit arrivé. Oui j'en suis amoureux, ce n'est pas pour rien que je tenais à sortir avec elle. Ces petits cafés au bar, mais aussi ces petites soirées au cinéma, car on avait tous les deux la même passion pour ça. On s'est retrouvé tous les deux à devoir dormir chez l'un ou chez l'autre: ou parce que je suis tête en l'air et que j'oubliais mes clefs, ou parce qu'il était trop tard pour elle de rentrer. Deux pré-adultes ensemble dans une chambre dans le noir ne jouent pas du tout aux cartes. Notre relation a duré jusqu'à aujourd'hui. Elle me retrouve comme d'habitude sur le banc devant l'établissement mais je n'ai pas le sourire, ni même le cœur à rire aujourd'hui.
« Hey mon cœur, désolée du retard. » elle me dit en voulant m'embrasser mais je recule mon visage.
« Ed... Que se passe t'il ? » « C'est plutôt à moi de te poser cette question Laura. » je tourne mon visage vers elle pour lui parler. Oui je la regarde dans les yeux, oui je suis totalement brisé et j'ai envie de l'insulter de tous les noms, mais je reste calme. Parce que pour moi un homme doit être digne de lui et respecter la femme qu'il a devant lui.
« Mais je ne comprends pas ce que tu veux me dire Ed ! » elle me regarde, incompréhensive. Elle sait qu'elle me ment.
« Ah ouais, tu es sûre de toi Laura ? » je prends mon téléphone en main, celle-ci tremble légèrement. Je viens alors lui sortir la photo d'elle et d'un homme où ils sont en train de s'embrasser. Mise devant le fait accompli, elle baisse la tête et murmure.
« Désolée Edwige je ne voulais pas... » « Tu ne voulais pas ? C'est tout ce que tu as me dire . Mais tu l'as fait Laura ! Toi qui me disais que tu ne me tromperais jamais, mais c'est vrai. Bravo ! Bravo tu l'as fait. Mais maintenant, ne cherche pas à me retenir et va vite le retrouver. Tu viens de me perdre définitivement ! » je me lève rapidement pour éviter qu'elle me retienne mais elle se met à pleurer.
« Je voulais pas te faire ça, mais c'est arrivé comme ça... Sans que je ne le veuille ! C'était un soir où on était bourrés tous les deux ! Ed s'il te plaît... » « C'est bien ça le problème. Mais ce n'est pas la première fois, c'était encore pire après, quand on m'a raconté que tu faisais la même chose qu'avec moi. Que tu lui disais que tu ne pouvais pas rentrer chez toi et quoi après tu vas m'apprendre que tu as couché avec lui ? Laura tu me dégoûtes. Adieu ! » Je la laisse là puis je m'enfuis. Oui notre relation est terminée et oui je suis mal. Le seul endroit que je trouve pour me réfugier est le FoxGlove, où je déprime, tout seul. Tout s'enchaîne et rien ne va.
octobre 2016 › 23 ans et détruit.
Début du mois assez affreux. Depuis plusieurs mois, ma mère est malade. On espère tous que ça va s'arranger. J'essaye de l'aider au mieux avec mes benjamins pour entretenir la maison. Avec mes deux boulots, c'est assez difficile mais je fais tout pour l'aider. Quand je dis que ce début de mois est assez difficile c'est aussi parce qu'un soir où j'allais chercher l'un de mes benjamins à l'école, un grand frère m'est tombé dessus en me disant que mon petit frère a été violent a l'école. Je l'ai regardé avec un air très surpris: notre mère m'en aurait parlé, puis il a plus l'air d'être victime que bourreau. En voyant le petit frère du plus grand, je peux comprendre que j'ai vu juste. Mon frère est victimisé. Malheureusement, cette personne ne comprend pas que ça peut être l'inverse, et en vient rapidement aux mains. Je ne suis pas violent de base mais, plus jeune, pour faire du sport j'ai pris quelques cours de boxe que j'ai vite arrêté, mais je n'ai jamais arrêté de faire un peu de musculation. Une droite m'a suffit pour que je me rebelle. Je ne montre pas l'exemple à mon frère, mais au moins il comprendra qu'il ne faut pas trop me chercher.
« Edwy... Ça va aller ? » « Oui. Ne dis rien à maman, elle n'a pas à savoir ça. Aller on rentre et tu vas tout me raconter ! » Je le prends par la main et on rentre à la maison. Ce soir était un bon soir pour notre mère, elle nous avait préparé à manger. Quand elle voit que je monte rapidement à la salle de bain en retirant mon tee-shirt elle comprend que quelque chose ne va pas. Elle vient frapper à la porte.
« Mon grand, tout va bien ? » « Oui, oui maman t'en fais pas. Aïe... » dis-je malgré moi en touchant mon œil rouge.
« Ouvre-moi cette porte tout de suite Edwige ! » j'entends son ton un peu autoritaire, je soupire doucement, débloque la porte. Elle se précipite vers moi pour voir si je viens bien.
« Mais qu'est-ce qui s'est passé Edwy ? » « Rien maman, un gros lourd a voulu me chercher des embrouilles, il m'en a mis une et c'est tout ! » « En lala vous mes garçons je ne sais pas ce qui se passe pour que vous vous battiez comme ça ! Ne bouge pas je vais chercher de la glace. » Je hoche la tête et m'assieds sur la baignoire torse nu. En attendant je touche mon arcade. Mais un cri me fait sursauter.
« Edwiiiiiiiggggeeee descend vite ! » Je me redresse rapidement, attrape un tee-shirt au passage que j'enfile en descendant les marches. Notre mère venait tout juste de tomber à terre. Ça m'étonnait fort de voir qu'elle allait si bien, ce soir. Je m'approche rapidement.
« Maman ! » je passe une main sur son visage et commence à paniquer. Tout tremblant, je sors mon téléphone pour appeler une ambulance en leur expliquant ce qu'il se passe mais je suis aussi leurs consignes. Peu de temps après,l'ambulance arrive et on les suit jusqu'à l'hôpital. J'avais pris la voiture de notre mère pour emmener les enfants avec moi. Tandis qu'elle est prise en charge par les médecins et qu'on nous fait patienter, je sors dehors pour appeler mon frère Laszlo. Il doit être au courant, même si n'ai pas envie de lui parler et que je l'évite depuis six ans. Mais là c'est urgent.
« Laszlo ? C'est Edwige. Faut que tu viennes au plus vite à l'hôpital... » je peux l'entendre paniquer derrière le téléphone et me demander ce qui se passe. Je prends une grande inspiration au bord des larmes.
« C'est maman, son état s'est aggravé et... je... Ils ne savent pas si elle va tenir le coup. Faut que tu viennes rapidement ! » je sais que je le fais paniquer, mais je devais le tenir au courant. Je suis resté dehors à fumer, les petits sont à l'intérieur. J'avais besoin d'aider aussi. Pendant quelques semaines les médecins ne pensaient pas qu'elle allait tenir, mais elle a vu tous ses enfants et le moment était venu pour elle. Dans la nuit, elle nous a quittée. Elle avait laissé les benjamins à la charge de Laszlo. Ce n'était pas le moment, mais je n'arrivais pas à vivre sous le même toit que lui en connaissant ses activité... J'allais exploser, et ce fut le cas. Je l'ai fait, le dernier soir du mois d'octobre. Tout le monde dormait sauf nous deux. On était dehors pour ne pas réveiller les petits mais je n'y suis pas allé de main morte et je lui ai dit ce que j'avais sur le cœur... C'est peut-être le fait que j'accepte pas que notre mère soit morte, peut-être le fait que ma vie ait été un désastre pendant un long moment et qu'il n'était pas là pour m'aider. Peut-être aussi parce que je ne veux rien lui dire pensant qu'il ne me comprendrait jamais.