work hard, play harder (austin&tawny)

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T A W N Y & A U S T I N

Qui a dit que la musique adoucit les mœurs ? Au contraire, la musique me rend, en règle générale, euphorique. Il suffit de me voir pendant un concert avec mon groupe pour en faire le constat. Je suis comme dans un état second, entraîné par l’ambiance et le rythme de la musique, et toute mon énergie est transmise dans mes baguettes avec ma batterie. Cependant, quand je compose et écris, je suis considérablement plus calme, plus réfléchi. Ainsi, on découvre un tout autre moi, mais seuls les membres de mon groupe me voient sous cet angle surtout Tawny. Je partage avec elle mes écrits et mes accords pour accompagner mes mots griffonnés dans mon carnet de poche que je me réserve puisque certains de mes écrits sont personnels. Ils transmettent les sentiments par lesquels je suis passé et retracent mon passé. Si quelqu’un venait à mettre la main sur ce carnet, il connaitrait tout de moi, c’est comme en quelque sorte me mettre à nu. Afin de ne pas accueillir Tawny dans tout mon foutoir, je me décidais de me retrousser les manches et ranger tout ce désordre pour travailler avec facilité dans un espace convenable. Avant ça, il fallait que je remette la main sur ma guitare acoustique, le plus important, pour pouvoir composer. Promenant mon regard dans la pièce à vivre à sa recherche, rien ne m’avait sauté aux yeux. Après avoir fouillé de fond en comble toutes les pièces de mon appartement, je finissais par perdre patience : « Putain, putain, putain ! Ou est cette fichue guitare ?! PUTAIN ! Range ton bordel Austin, tu verras déjà mieux … Ce n’est pas comme ci tu cherchais une aiguille dans une botte de foin, tu cherches une guitare ! Putain la voilà ! » Certes, dés que je manque de patience, je peux être irrité et me montrer vulgaire. Il ne me manquait plus qu’à faire de l’espace dans le salon, là où au final j’avais retrouvé ma guitare sous un tas de linge sale. Cette guitare me sert essentiellement à composer après le boulot, la plupart du temps je me retrouve dans mon salon, affalé dans mon canapé et les yeux rivés sur le plafond en recherche de paroles et d’accords qui pourraient se concilier avec ma guitare entre mes mains. Il y a des moments où tout me vient dans l’immédiat et d’autres où je fais page blanche. Je ne rencontre aucun soucis à l’heure actuelle pour écrire, mais étonnement les mots qui me viennent à l’esprit ne sont pas ceux que j’emploie à l’ordinaire. Il faut dire qu’un sentiment indescriptible m’envahit depuis quelques temps, pour être exact depuis que ma voisine de palier s’était installée en face de mon appartement. Coïncidence ou non ? Bref, je me donnais du courage pour mettre de l’ordre dans mon salon jusqu’à entendre retentir la sonnerie dans mon appartement. Je me précipitais pour aller ouvrir la porte et découvrais Tawny, comme je m’y attendais, derrière celle-ci. En guise de salutation, un sourire et une accolade échangés entre nous. « Ouais, je sais, dis rien. Je suis pas plus en avance que d’habitude ! » Je me poussais de l’entrée pour la laisser entrer dans l’appartement. « T’as l’habitude maintenant ! » Tawny n’avait pas tort, ceci ne m’étonne même plus. Sachant aussi que je ne suis pas non plus un exemple de ce côté-là, car il m’arrive d’arriver en retard aux répétitions. « Je ne dis rien et oui, c’est bien parce que j’ai l’habitude. Quelqu’un t’a retenu ? » dis-je le sourire amusé, connaissant Tawny avec ses conquêtes. Tawny faisait alors son entrée dans l’appartement, le découvrant dans un sale état. « Fais pas gaffe au bordel ! D’où pourquoi je n’invite jamais personne chez moi. Faut sérieusement que je range tout ça, c’est presque invivable. J’ai essayé de ranger un peu le salon pour qu’on est l’espace pour travailler au moins. » Je refermais la porte derrière elle et nous nous dirigions vers le canapé. «  Je t’offre une bière avant de commencer ? »

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« T’inquiètes, je connais bien le bordel, c’est mon quotidien, on s’y retrouve toujours mieux que quand c’est rangé ! » Pour en connaitre certains, à l’inverse de Tawny, ils auraient pris leurs jambes à leurs cous en voyant mon bazard ou n'auraient pas hésité à me faire une remarque à propos du rangement à faire, mais par chance, elle connaissait le désordre elle aussi. Ainsi, elle ne perdait pas ses marques pour ainsi dire dans mon foutoir. Avant d’entamer notre travail à savoir le partage de nos compositions, je lui proposais une bière. « Oh ouais, volontiers ! » Forcément, Tawny n’avait refusé. Je la connais assez pour savoir ce qu’elle apprécie ou non. Aussi, autant se mettre à l’aise avant de se pencher sur notre travail. « Je te rapporte tout de suite ça ! » Sans plus attendre, je m’orientais vers le réfrigérateur pour récupérer deux cannettes de bière fraiches. Sur le retour, je me prenais pour un super héros en faisant les gestes avec les bras de Superman lors de son vol, les canettes toujours en main avant de me jeter dans le canapé à côté de Tawny. Je lui tendais ensuite sa cannette. « Tu connais beerman ? Celui qui t’apporte ta bière à la vitesse de l’éclair ! Ça reste entre nous. » dis-je en lui faisant un clin d’œil pour ne pas me faire démasquer. Bon, en réalité, j’étais un mec comme un autre, tout ce qui a de plus banal, mais Tawny s’en doutait bien. J’entamais ma bière en buvant quelques gorgées alors que Tawny s’occupait d’accorder sa guitare. « Eh ! T’as une nouvelle voisine ? » Pourquoi me parlait-elle de ma voisine ? Je fronçais légèrement les sourcils tout en m’imaginant divers scénarios où Tawny aurait rencontré ma voisine. « Je l’ai croisée en sortant de l’ascenseur, elle est canon ! Tu sais si elle vit toute seule ? » Je comprenais tout de suite mieux, mais pourquoi s’intéressait-elle à elle maintenant ? Beaucoup d’interrogations ! Sans y réfléchir d’avantage, je lui répondais. « Oui, elle a emménagé il y a quelques jours seulement. Ça pour être canon, elle l’est mais une vraie psychopathe ! Avec son état mental, je doute qu’elle vit avec quelqu’un. En tout cas, j’ai jamais croisé ou entendu un homme ou même une femme pour le moment de son appartement. » Voyant l’air interrogateur de Tawny lorsque je faisais référence à son état mental, je décidais de lui en dire plus. « En fait, en allant chercher mon courrier dans ma boîte aux lettres, je l’ai vu coincé sa main dans sa boîte aux lettres. J’ai voulu l’aider et elle m’a balancé des insultes en pleine tronche. Jamais vu ça, alors que je cherchais juste à l’aider ! » Pour être fixé sur mes interrogations, je ne cherchais plus midi à quatorze heures : « Pourquoi t’as des vues sur elle ? T’enchaînes toujours les conquêtes ? » Si tel est le cas, je serais curieux de savoir comment Tawny arriverait à apprivoiser ma voisine semblable à un animal sauvage.

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Autant rire que pleurer. Quitte à passer pour un abruti aux yeux de Tawny en me prenant pour un soi-disant super héros. Par chance, ceci l’avait fait rire. Je m’en doutais quelque peu, dans le cas contraire je lui aurais évité cette scène. Je sais pertinemment que le rire est communicatif voir même contagieux. L’humour est ma meilleure arme pour susciter l’intérêt des filles à mon égard avant de les aguicher et mettre de l’ambiance avec mes amis. Je me souviens avoir été ridicule en ayant enfilé des gants en latex et avoir fait une moue de carpe en réalisant la vaisselle suite à un défi avec ma bande d'amis. Cette situation était hilarante surtout quand on sait à quel point le ménage n'est pas mon meilleur ami. Après ça, je n’hésitais pas à parler à Tawny du comportement de ma voisine lorsque j’ai voulu l’aider, ce dont il l’avait d’avantage fait rire. « J’te vois tellement… » Je la voyais ensuite se lever du canapé. Pour se foutre de moi et m’enfoncer encore plus, elle n’hésitait guère à jouer le super héros à son tour pour m’imiter avec l’une de mes chemises en guise de cape. « Super Austin à la rescousse ! Vous avez une main coincée dans votre boîte aux lettres, je suis là pour vous. Vous voulez une bière bien fraîche ? Je suis toujours là ! » Je faisais les gros yeux dans un premier temps essayant de comprendre ce qu’elle manigançait avant de réaliser et rire aux éclats. « C’est exactement ça ! » Cette moquerie ne pouvait que me faire sourire. Comment le prendre mal sachant que son but avant tout était de plaisanter ? Plus sérieusement, nous reprenions le fil de notre discussion à propos de ma voisine, mentalement instable mais avec un physique de mannequin. « Des vues sur elle ? J’ai des vues sur toutes les filles jolies que peuple cette planète, Austin… » Je connais très bien Tawny pour savoir qu’elle ne crache sur aucune fille et l’avoir vu à plusieurs reprises filer en douce, accompagnée, après les concerts, mais à croire qu’elle ne cherche qu’à élargir son tableau de chasse. « T’as bien des préférences aussi ?! Ne me dis pas que tu coucherais avec une fille qui ne ressemble à rien. Bon, c’est vrai, ma voisine est de loin à ressembler à rien, ma question est débile quand j’y pense ! Bref, évite là, tu risques de te prendre la tête avec elle plus qu’autre chose ! » J'étais entrain de baragouiner n'importe quoi là à propos de ma voisine. Je déposais ma cannette de bière sur la table basse en face du canapé pour attraper un coussin et en faire un projectile en le lançant sur Tawny pour la taquiner, qu’elle ne me dise pas que le physique lui importe peu. J’aurais du mal à la croire ! « Malheureusement, on te changera pas ! A moins que tu trouves LA fille … » Tawny rétorquait aussitôt. « Eh, on ne juge pas, j’ai pas encore trouvé la bonne, je les teste toutes avant de savoir laquelle pourrait me correspondre. » A cet instant, une phrase me traversait l’esprit : "l’essayer c’est l’adopter". Je n’avais pu m’empêcher de rire légèrement à la suite de ma pensée avant de reprendre mon sérieux. « Le jour où tu trouves cette fille qui saura te faire tomber sous son charme, j’espère que tu me la présenteras ! Je suis curieux de connaitre celle qui arrivera à te faire changer tes habitudes ! » De quoi nous rendre vulnérable : l’amour. Cette vulnérabilité peut faire peur, mais quand on voit ce que l’amour provoque chez les autres, ça peut aussi faire envie. Je me retirais vite cette idée de la tête pour répliquer. « En attendant continue à t'amuser ! »

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Tawny et moi, nous sommes souvent sur la même longueur d’onde, surtout quand il s’agit de certains sujets. Par exemple, le sexe et les filles en font partis. De même, nous partagions le même goût en matière de fille pour ma voisine. Cette fille a la tignasse blonde et avec son l’allure de mannequin, je pourrais procréer avec pour que nos corps ne fassent plus qu’un dans une atmosphère torride dont nous ne voudrions plus quitter. Je suis presque rêveur. Seul bémol, me rebutant, elle est loin d’être saine d’esprit. « Ouais, elle est branchement b…. » Tawny s’était mise à hésiter. Je tournais ma tête dans sa direction avec un sourire au coin des lèvres dans l’attente de ce mot. Je ne suis pas né de la dernière pluie pour comprendre que « bonne » était le mot exact auquel Tawny pensait et était sur le point de dire. « …belle. » Celle-ci s’était rattrapée avec ce mot-ci, mais elle ne pouvait pas me faire croire ça ! Tawny ne s’était pas retenue de rire, se rendant compte de sa cabriole ratée. Un rire communicatif puisque je riais aussi et de bon cœur avec elle. « Mais t’as raison, je veux pas des psychopathes, j’ai déjà donné, merci bien ! Quoi que, pour une nuit tu sais… » me disait-elle avec un regard pervers. De nouveau, nous rions ensemble. J’en perdais presque mon souffle. Quand je décidais d’aborder une autre discussion, à propos de cette fille qui réussira à la chambouler, son visage s’était changé du tout au tout. « Ouais ouais, bah c’est pas demain la veille ! » Je comprenais que je la dérangeais. Dans ce cas, autant parler d’autre chose pour ne fâcher personne ! Avant ça, je lui lançais un dernier pique pour tenter de lui faire peur. « Je pense qu’on peut se faire surprendre par ce genre de chose. » Même si au fond, je n’ai aucune notion de l’amour, plus adepte aux histoires d’un soir tout comme Tawny. Je reprenais ma bière sur la table basse pour en boire quelques gorgées. « Meeeeerde ! Merde merde merde merde je suis désolée putain ! » Interrogé par son vocabulaire, je remarquais alors que Tawny venait de renverser sa bière et s’agitait dans tous les sens pour éponger ça au plus vite. « Voilà, tu me perturbes à me parler de la femme de ma vie là ! » De toute façon, ce sol était dans un piteux état. Il aurait dû être nettoyé depuis longtemps. Récemment encore, mes lasagnes s’étaient renversées dessus. « Pas grave, ça sera l’occasion pour ranger et laver de fond en comble mon appartement, si j’en ai le courage …» A chaque fois, je repoussais le moment. Il serait plus que temps de m’en occuper. Mon appartement ressemblait presque à un dépotoir. Il me faudrait plusieurs wagons pour me débarrasser de tout mon bordel. « Bon et toi alors ? Toujours rien ? » Au final, la discussion finissait par dériver sur moi. « La routine : métro, boulot, dodo et de temps en temps, comme tu le sais, quelques parties de jambes en l'air pour éviter de m'ennuyer. » Rien d’intéressant. Je n'avais qu'une hâte aussi, jouer de la musique et me pencher sur nos futurs textes. « On se met au boulot ? » Je me débarrassais de ma canette de bière et mettais la main sur ma guitare acoustique à ma portée.

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Avant ça, nous avions la coutume de nous retrouver chez Tawny pour partager nos textes et composer, mais pour je ne sais quelle raison, elle s’était décidée cette fois-ci à venir travailler à mon appartement, loin d’être le lieu idéal. Ce bordel rendait presque suffoquant l’atmosphère dans l’appartement. J’en suis conscient, mais ce n’est pas pour autant que je me déciderais à ranger ce foutoir. A croire que le seul moyen serait que ma mère débarque à l’improviste pour me secouer les puces. Je me souviens comme si c’était hier des gueulantes que ma mère pouvait pousser dans le but de me faire ranger ma chambre. Même à trente-cinq ans, cette fâcheuse habitude est toujours présente. Pour illustrer ça, il n’y a donc qu’à voir mon appartement. Il faut dire aussi que je passe le plus clair de mon temps à l’extérieur plutôt qu’à l’appartement d’où la raison de mon manque d'investissement pour le rangement. Toutefois, si cela ne dérangeait en rien Tawny de s’occuper de nos prochaines chansons dans ce taudis, je n’avais aucune raison de m’inquiéter. D’autant plus qu’elle connait cette ambiance. Certes, ce n’est pas autant le bazar que chez moi puisqu’elle peut compter sur sa colocataire pour mettre de l’ordre. La solution est peut-être là : trouver un colocataire pour se charger du ménage et de la cuisine pour me préparer de bons petits plats comme des palourdes. Si je peux aussi être en charmante compagnie avec une demoiselle, je ne peux qu’être excité à l’idée. A méditer néanmoins puisqu’à l’avenir, l’érosion de notre relation, suite à des tremblements pour différents prétextes, rendrait la cohabitation insupportable. Peut-être aussi qu’elle ne supporterait pas de m’entendre jouer de la guitare et il est impensable pour moi de devoir me séparer de mes instruments et de la musique. En attendant, je profite de chaque moment pour composer comme ce moment-là avec Tawny. « J’attends que toi ! » M’emparant de ma guitare, je cherchais ensuite après un médiator avant de pouvoir commencer. « Laisse moi le temps de démarrer, je suis comme un vieux diesel ! Par contre une fois que je suis parti, on ne m’arrête plus ! » Après mes paroles, je retournais à ma recherche et glissais ma main dans l’une des poches de mon pantalon sans réfléchir. Je n’étais guère étonné de trouver un médiator dans ma poche. Il m’arrive de souvent d'en trouver dans les poches de mes pantalons. « On peut commencer ! » Toujours un médiator sous la main ! « T’as des trucs à me faire écouter toi ? » Moment fatidique où je comptais lui faire part de mes derniers écrits, mais aucun moyen de mettre la main sur mon papier où étaient recopiés mes textes, décidément ! Je finissais par le retrouver sous la table. Un coup de vent l’a surement fait volé. « Oui, à croire que les textes me tombent dessus en ce moment. Ils reflètent bien le « sexe, drogue et rock’n’roll. » » Je me souvenais alors des accords accompagnant mes textes que j’avais sélectionné la veille au soir avant de les jouer tout en chantonnant pour le faire écouter à Tawny. Je n’étais pas réellement convaincu. « Il y a des retouches à faire, c’est certain ! Tu as sans doute quelque chose à me faire écouter toi aussi ? »