Un petit Run pour la forme - Avril 2016- Niamh

Un petit run pour la forme

Niamh & Emily

Avril 2016 . 

Je m'étais levée de bonne heure ce jour-là, mais ma sœur était déjà partie pour réceptionner des denrées alimentaires pour sa brasserie. Elle m'avait laissé un message pour me dire qu'elle reviendra chez elle pour qu'on passe du temps ensemble. Je suis actuellement en vacances chez elle. Vacances dont j'avais grand besoin. J'ai l'impression que ma vie s'est effondrée ses six derniers mois. Mon mari Clay avait été enlevé et séquestré lors d'un de ses reportages en zone de guerre. Il en été revenue complètement changer. Alors que nous avions toujours être proche, j'ai l'impression que c'est un étranger a présent. Il refuse de parler de ce qui lui est arrivé pendant ses trois mois de captivités. Les jours, les mois défilent et nous nous éloignons l'un de l'autre. J'avais fini par demander le divorce, bien que mes sentiments pour lui sous toujours aussi présent. Mais je ne peux pas supporter ce fossé entre nous qui ne fait que s'agrandir. Il avait accepté ma décision sans protestation. Je dois avouer qu'il n'essaie pas de me faire changer d'avis, m'a un peu blessée et déçue. Pour échapper un peu de ma vie en Angleterre, j'ai décidé de rendre visite ma sœur installée en Nouvelle Zélande depuis quelques années à présent. 

Je suis ravie de passer du temps avec ma sœur. Elle semble heureuse de vivre à Island Bay. La brasserie Bistrot qu'elle a ouvert dans le centre-ville, lui prend beaucoup de temps. Ma sœur est une perfectionniste –un trait de caractère maternel apparemment- et règne en maître dans sa cuisine. Ce voyage me permet de découvrir aussi un pays dont je ne connais rien.   

Comme j'avais un peu de temps devant moi, j'enfile ma tenue pour courir. Un peu de sport ne va pas me faire de mal. J'ai besoin de me vider un peu la tête. En Nouvelle Zélande , les saisons sont inversées. Alors que j'avais quitté un Londres printanier, me voilà dans un Island Bay automnale. Les feuilles des arbres prennent une teinte orange et jaune. J'aime bien l'automne et ses couleurs. Je déroule les fils de mon écouteur de mon Ipod avant de les positionner dans mes oreilles. Je fais défiler mes playlists avant d'en choisir une, bien entrainante. Je commence à me mettre a courir au tempo de la musique de mon Ipod.   
Je quitte le centre-ville où se trouve le loft de ma sœur pour me diriger vers la plage .  

Un petit run pour la forme

Niamh & Emily

Avril 2016 . 

« Ailina, reviens ici, j’ai pas fini de te parler ! D’ici la fin du week-end, tu as intérêt d’avoir fait le ménage dans ta chambre. Je ne veux plus voir tes vêtements traîner partout, on ne voit même plus le lino. Regarde, il ne reste plus qu’un petit rectangle pour passer de la porte au lit ! Ce n’est pas comme ça que tu vas réussir à remonter ta moyenne. Tant que t’y es, tu feras un tour dans la salle de bain pour ranger ton coin et enlever tes cheveux du lavabo. Lina, où tu vas là ? C’est pas un restaurant ici, ne crois pas que je vais te faire gentiment un repas quand tu auras envie de refaire une apparition… » Trop tard, elle avait déjà claqué la porte d’entrée et disparu dans la nature. Cette ado!Elle allait me tuer si elle continuait comme ça, elle était insupportable. Je refermai la porte de sa chambre avec énervement et descendis au rez-de-chaussée pour prendre mon manteau et mon sac et sortir à mon tour. Je ne fis même pas l’effort de la chercher du regard, je n’avais pas assez de patience pour lui faire face avec son comportement insolent. Je me dirigeai droit vers ma voiture et traversai la ville pour aller me calmer au bord de la mer. C’était un lieu qui se rapprochait le plus de mes jardins secrets d’Irlande, ces endroits qui me faisaient respirer à nouveau. Je ne pourrais pas retrouver des paysages verdoyants et rocheux près d’Island Bay, pas comme je l’appréciais, alors j’avais choisi de profiter d’un horizon complètement différent lors de mon arrivée ici, une résolution qui s’harmonisait parfaitement avec le début d’une vie inédite. Et ce souffle salé fonctionnait à merveille, je le sentis dès l’instant où je m’engageai sur la petite promenade au bord de la plage. Des coureurs qui me dépassaient sans cesse semblaient vouloir déranger ma bulle de sérénité, mais je n’entendais que le bruit des vagues, je ne voyais que les reflets sur la surface de l’eau. Jusqu’à ce que le chemin fasse un petit détour dans les terres et que je pose mon regard sur les personnes m’entourant. J’aperçus une blonde hésitant devant moi, hésitant sur son parcours. Je fronçai les sourcils en la voyant tourner à droite. Vu sa façon de respirer, ce n’était sans doute pas le raccourci qu’elle cherchait. « Madame, excusez-moi ? Madame ? » Je m’avançai vers elle en accélérant le pas avant de hausser le ton. « Excusez-moi, je me trompe peut-être, mais je préfère demander : êtes-vous perdue ? Si c’est le cas, vous ne devriez pas aller par là, c’est un chemin de six kilomètres et vous ne pourrez pas prendre de raccourci. »   

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Niamh & Emily

Avril 2016 . 

Courir est une activité défouloir pour moi.   Une séance de sport que je peux effectuer a n'importe quelle heure de jours ou de la nuit et qui demande que peu d'équipement. C'est William, mon meilleur ami qui m'y avait mise lors de nos premières années de médecines. Les premières minutes sont les plus difficiles, le temps de trouver mon souffle. Je n'avais pas de parcours définie quand je suis partie de chez ma sœur, juste l'idée de rejoindre la plage. Au fil de mon pas de cours, je laisse vagabonder mes pensées dans mon esprit. Mon mariage qui est sur le point de finir définitivement, mon impuissance face à l'état de Clay , mon avenir professionnel, ma famille, tous les sujets qui rythment ma vie y passe. Je ne fais pas trop attention aux personnes que je croise, ni au chemin que je prends. Mais j'avais quitté le centre-ville puis pris la promenade qui longe la plage.  

Au bout de nombreuse minutes et quelques kilomètres plus loin, je regarde mon portable pour regarder l'application que j'avais enclenchée à mon départ de chez ma sœur. Cela faisait plus de trois-quart d'heure que je courais. Il serait tant que je rentre mais j'avais soif. Je ralentis donc et observe mon environnement à la recherche d'une fontaine publique ou un endroit où acheter une bouteille d'eau. Je m'étais engagée dans un petit chemin près de la plage. Je reviens donc sur mes pas. Mais une bifurcation me fait hésiter.   

Une Femme Blonde m'aborde en s'excusant. Je porte mon attention sur elle. Puis elle me demande si je suis perdue. Je lui souris, car c'est effectivement vrai. Elle m'annonce que je prends l'un des chemins face à moi, je partirais pour une ballade de 6 km sans raccourci possible. Effectivement je suis perdue. Répondis-je avec mon accent londonien. Vous pouvez m'indiquer une fontaine publique ou un endroit où je pourrais acheter une bouteille d'eau. Je dois avoir l'air un peu échevelée par mon run. 

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Niamh & Emily

Avril 2016 . 

Je n’étais pas certaine que mon intervention était la bienvenue, la joggeuse avait peut-être simplement hésité à se rajouter un challenge et courir plus longtemps. Si c’était le cas et que je venais de la couper dans son élan, j’espérais qu’elle n’était pas du genre à s’en prendre à moi pour cause de compétition et dépassement de soi surdimensionnés. Je savais que les sportifs étaient du genre très sérieux pour leurs entraînements, parfois même un peu trop. Heureusement, j’aperçus rapidement un sourire sur le visage de la femme et je pus détendre mes épaules. « Effectivement je suis perdue. Vous pouvez m'indiquer une fontaine publique ou un endroit où je pourrais acheter une bouteille d'eau. » J’eus un petit pincement au cœur en reconnaissant l’accent londonien. Je l’aurais reconnu entre mille, cet accent était tellement particulier pour moi que je ne pouvais pas passer à côté. Mais ce n’était pas exactement celui que je connaissais et je fis en sorte de ne pas y repenser pour sourire à l’inconnue. « Il va falloir revenir vers le parking de la plage, mais je peux vous accompagner si vous voulez. Je comptais faire demi-tour de toute façon. » Je lui fis un petit signe de tête pour l’encourager à me suivre et pris le chemin que je venais de parcourir en sens inverse. Les mains dans les poches, je me décalai légèrement sur le côté pour laisser la jeune femme marcher sur le sentier tracé tout en permettant aux promeneurs de passer autour de nous. J’entendis alors son souffle encore un peu saccadé se calmer doucement. « Vous avez bien du courage de courir comme ça, je n’ai jamais réussi à tenir le rythme. J’ai bien tenté plusieurs fois, mais rien à faire, je n’ai pas assez de motivation pour ça. » Ce n’était peut-être pas terrible comme sujet de conversation, mais je ne pouvais pas garder le silence tout du long de la promenade, je ne tiendrai pas longtemps. « Ma question va peut-être être indiscrète, mais êtes-vous en vacances ici pour quelques jours ? Je vous demande ça parce que j’ai reconnu votre accent anglais. Ça fait plaisir de rencontrer des personnes qui viennent d’un pays proche du mien. » Je me tournai vers elle avec un grand sourire. Ça faisait tellement longtemps que je m’étais installée en Nouvelle-Zélande que j’en oubliais parfois mes origines, je perdais parfois même mon accent.   

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Niamh & Emily

Avril 2016 . 

La femme blonde m'indique qu'il faut que je revienne vers le Parking de la plage. Ok mais c'est par ou ? Mais aussitôt, elle me propose de m'accompagner.   

Avec plaisir, je veux bien répondis-je aussitôt a sa proposition. Je comprenais pourquoi ma sœur me disait qu'elle trouvait les habitants Island Bay fort sympathique. Depuis que je suis arrivée en ces terres Neo-Zelandaise, ces habitants se sont montrés accueillant et bienveillant. Je suis donc cette jeune femme, retournant sur mes pas.   

Elle rompe le silence entre nous rapidement, me parlant de mon courage a courir et qu'elle n'avait pas réussi à en faire autant. Merci, la "persévérance" est la clé en fait. C'est mon meilleur ami qui m'y a encouragé lors de nos années d'internat en médecine. Je me souviens encore de William, bravant ma mauvaise humeur au réveil pour me sortir de mon lit avant ou après nos gardes d'interne afin d'aller courir.   Au bout, d'un moment cela devient  salvateur pour le corps et l'esprit. Puis c'est une façon de faire du sport a tout moment de la journée et a moindre coup. 

Puis elle me demande si je suis en vacances à cause de mon accent anglais prononcé.   
Exacte, je suis bien en vacances. Je lui retourne son sourire. J'habite Londres … Je suis venue voir ma sœur qui tient une brasserie dans le centre-ville. Un peu de pub pour ma sœur ne fera pas de mal. "Seconde chances", vous la connaissez peut-être. Cette jeune femme fait référence à son pays qui serait limitrophe de l'Angleterre. Vous êtes d'où exactement ?  
 
Pendant que nous avançons sur la promenade, nous croisons plusieurs promeneurs ou joggeurs. Au loin, parmi les vagues, on peut distinguer des surfeurs. Cela me fait penser immédiatement a Clay. Le surf est son sport de prédilection. J'essaie de le chasser de mes pensées ainsi toutes les émotions que j'y associe. Pour me concentrer sur la discussion que je tiens avec la promeneuse bienveillante.   

Je m'appelle Emily. Je lui tends la main ...

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Niamh & Emily

Avril 2016 . 

La joggeuse ne mit pas longtemps à me faire les louanges de la course à pieds, le sourire aux lèvres. Elle avait de bons arguments, je ne pouvais pas lui enlever cela, sauf que ma provision de persévérance s’épuisait entièrement à la maison et ça ne me laissait plus assez d’énergie pour me mettre en tenue de sport. « Je garde ça en tête si j’arrive un jour à trouver un meilleur ami qui parviendra à me convaincre. » Je ris doucement tout en faisant un petit bond pour escalader un rocher imposant sur le chemin et sauter de nouveau à ses côtés sur le chemin. « J'habite Londres … Je suis venue voir ma sœur qui tient une brasserie dans le centre-ville. » Et voilà, j’avais la confirmation que j’attendais. Les habitants de la capitale anglaise avaient un accent bien trop typique pour que je puisse me tromper. Rares étaient ceux qui parvenaient à le perdre totalement et Kenlee n’avait jamais été de ceux-là. « "Seconde chances", vous la connaissez peut-être. » « Je n’ai pas souvent l’occasion d’aller au restaurant, mais je me souviens de cette petite brasserie et j’ai toujours apprécié ce que j’ai pu goûter là-bas. Vous pourrez passer mes compliments à votre sœur. » Je me tournai vers la blonde avec un sourire. Je n’avais pas non plus le temps de rester parler avec les serveurs et encore moins les responsables, c’était donc l’occasion où jamais de faire connaître mon avis, surtout lorsque celui-ci était positif. « Je viens d’Irlande du Nord, du côté d’Omagh si vous connaissez ? Mais j’ai passé quelques années à Belfast aussi. » Je n’avais pas hésité une seule seconde en entendant la question de l’inconnue, j’avais toujours été fière de mes origines. En plus, je venais du bon côté de mon île, je ne risquais donc pas de rentrer dans une guerre entre Irlande et Angleterre. Je tournai la tête vers l’océan une dernière fois pour sentir son odeur salé avant de faire un nouveau signe à la jeune femme et l’inviter à rejoindre le parking. « Je m'appelle Emily. » Je m’arrêtai près d’une fontaine pour lui serrer la main. « Moi, c’est Niamh. Enchantée de faire votre connaissance. Voilà déjà une petite fontaine pour vous désaltérer avant de trouver une petite boutique. » Je me reculai légèrement pour lui laisser la place de boire. « Vous avez fait médecine alors ? Vous avez choisi quelle spécialité ? Si jamais vous ne trouvez pas de poste à Londres, sachez que vous serez toujours le bienvenue ici, on accueille les médecins à bras ouverts. » Je ne rigolais qu’à moitié, je ne connaissais que trop bien les heures d’attente pour avoir des soins, qu’importe lesquels.    

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Niamh & Emily

Avril 2016 . 


Je ne manquerai pas de lui répéter répondis-je lorsqu'il complimente la cuisine de la brasserie de ma sœur. Je suis contente que Caitlyn est trouvé une clientèle qui apprécie sa cuisine. Entant que grande sœur, j'en suis très fier. Mon interlocutrice dit venir d'Irlande. Un pays proche de mon Angleterre natal autant culturellement qui géographiquement. Nos deux pays ont un long passif historique. J'avais visité l'Irlande à plusieurs reprise pour des motifs de loisir ou professionnels. Je me souviens d'un week-end à Belfast avec William –mon meilleur ami- où nous avions fini avec une sacré gueule de Bois. Oui un peu. J'ai visite l'Irlande plus jeune pendant des vacances Familiales. Et il m'arrive parfois d'aller à des conférences médical à Belfast.

Après m'être présenté, je lui serre la main qu'elle me tend. Bien sûr après avoir essuyé la mienne sur mon tee-shirt au cas où j'aurai de le sueur dessus. Enchanté et merci de votre aide. J'actionne la fontaine et me désaltère. L'eau que j'avale étanche la soif qui me tiraillait depuis quelques minutes. Je m'asperge d'eau le visage avant de me relever. J'hôche la tête tout en m'essuyant la bouche du revers de la main gauche. [color=#0099ff]Je me suis spécialisé en chirurgie obstétrique .[/color]

Je souris à la dernière partie de sa phrase. Des médecins sont habituellement toujours bien accueilli quel que soit le pays. Les études longues et couteuses découragent souvent les étudiants. Je verrais bien par moi-même, j'ai un entretien lundi prochain à l'hôpital de Wellington . Je suis étonné d'avoir dit cela sur le coup à une parfaite inconnue. William avait réussi à m'obtenir un entretien avec le chef de la chirurgie et celui de l'obstétrique de l'hôpital de Wellington . J'avais d'abord refusé, mais il avait su me convaincre a force d'arguments de les rencontrer pour "voir". Il savait que j'avais besoin de m'éloigner de Londres pour quelques temps. A cause des journalistes et photographes qui m'importunent suite à l'affaire "des reporters kidnappés en Libye", de mon futur divorce qui va mettre fin a plus de 10 ans de vie commune. Il avait vu une occasion et me poussait à la saisir .
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Niamh & Emily

Avril 2016 . 

« Enchanté et merci de votre aide. » Je haussai les épaules sans réelle conviction. C’était tout à fait normal de lui venir en aide, je n’allais pas la laisser se perdre dans un chemin l’éloignant du centre-ville. Et totalement déshydratée d’après ce que je pouvais observer, à croire qu’elle n’avait pas bu depuis la veille. C’était une preuve de plus pour me convaincre de bien rester poser sur mon canapé ou de me contenter de petites promenades de temps en temps, je n’étais pas assez folle pour dépenser toute mon énergie au point de m’écrouler à la fin. En même temps, si je n’avais pas cherché à fuir dès que mes professeurs semblaient motivés pour nous torturer sur la piste de course, peut-être que je serais simplement essoufflée à la fin d’une séance, comme cette demoiselle. « Je me suis spécialisée en chirurgie obstétrique. » Voilà qui était plus intéressant comme sujet, surtout si elle se laissait embarquer dans une nouvelle aventure en Nouvelle-Zélande, influencée par sa sœur peut-être. Je ne manquais d’ailleurs pas de lui signaler que les médecins étaient plus que la bienvenue dans les parages, ce qui la fit sourire et réagir presque aussitôt. « Wellington ?! C’est super ça ! Vous verrez, la route jusque là-bas est vraiment agréable à conduire et, même s’il y a un peu de trafic aux heures de pointe, ce n’est pas comparable aux bouchons de Londres. Et puis, quand vous rentrez, vous pouvez profiter de l’océan, c’est pas la belle vie ça ? » J’étais peut-être un peu trop enthousiaste, mais je ne pouvais pas m’empêcher de vouloir montrer tous les avantages de cette ville après y avoir retrouvé une nouvelle vie. Quand je fus certaine qu’elle avait assez bu, je sortis du parking pour m’engager dans une petite rue adjacente et me diriger vers une épicerie. « Avez-vous eu l’occasion de visiter la ville et de découvrir tous les mystères qui s’y cachent ? Je suppose que c’est un peu compliqué pour votre sœur d’être votre guide avec les vacances et les touristes, elle ne doit pas avoir des horaires faciles. Mais n’hésitez pas à vous promener un peu partout, il y a vraiment des beaux coins là où on ne s’y attend pas. » Je me déplaçai dans le magasin sans vraiment y faire attention, prenant une bouteille d’eau. Au passage, je profitai pour récupérer quelques fruits histoire de renouveler le stock avant que je me retrouve sans rien au réveil. Quand tout fut payé, je tendis la bouteille à Emily avec un sourire. « Tenez, j’ai l’impression que vous en aurez besoin sur le chemin du retour. »     

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Niamh & Emily

Avril 2016 . 

Naimh m'informe que la route qui mène à Wellington la capitale de la Nouvelle Zélande est agréable. Avec bouchons aux heures de pointes, mais rien de comparable. Ce qui me fais sourire. Tout comme elle aime son coin de paradis, moi j'aime Londres, même ses bouchons. Elle me vante le fait qu'une fois le travail terminé, je pourrais profiter de l'océan. 

Mon mari adorait cela. 

Aussitôt les mots sortis de ma bouche que je me mords la lèvre inférieure. Et ajoute de façon précipitée. 

Enfin mon futur ex-mari. 
 
Je regrette aussi d'avoir dit cela. Je venais à peine de rencontrer Naimh que je lui déballais une partie de ma vie. Je dois que Clay abordait vivre avec l'océan a proximité pour le permettre de faire du surf régulièrement. Il est australien et la Nouvelle Zélande a beaucoup de points communs avec son pays natal. Nous avions construit notre vie à Londres à cause de moi et de mon travail. Mais cela tenait qu'à lui, il déménagerait dans un autre pays tous les 6 mois. Peut-être qu'après notre divorce officialisé, il le fera. 

Avec mon guide improvisée, nous entrons dans une petite épicerie. Le genre qui vend des produits locaux et Bio . Comme j'ai étanché ma soif, je me contente de suivre Naimh et de répondre à ses questions. 

Elle a pris quelques jours au début de mon séjour pour me faire découvrir un peu le coin. Mais il y a tellement de choses à voir. Puis comme vous dites, elle est débordée. Son affaire a l'air vraiment de bien fonctionner. 
 
Oui, je suis hyper fière de ma petite sœur. Si seulement, elle trouverait l'amour maintenant que sa carrière est lancée. Pendant que Naimh va payer ses achats, j'inspecte un fruit de la taille d'un kiwi sans poil, mais à la peau d'un vert avocat. Je regarde le nom noté à la craie sur la pancarte au-dessus de l'étal. "feijoa". Je n'en ai jamais entendu parlait. Je demanderai à ma soeur comment cela se mange et quel gout cela a. Je finis par reposer le fruit. Naimh revient vers moi et me tend une bouteille. 

Hooo, Merci, il ne fallait pas. Dis-je en prenant la bouteille offerte tout en le rendant son sourire. Je dois avoir vraiment l'air assoiffé. Cela me sera surement utile car j'ai le chemin de retour à pied à faire. 

Que faites-vous dans la vie ? Cela fait longtemps que vous habitez en Nouvelle Zélande ? 

Je m'aperçois que ne savait rien d'elle a part son nom et qu'elle est irlandaise. D'autant qu'elle me parait bien sympathique....

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Niamh & Emily

Avril 2016 . 

« Mon mari adorait cela. » Mince, je ne l’avais pas prémédité celle-là. Je ne sus que faire pour me rattraper, je ne voulais pas raviver la douleur de sa perte. J’ouvris les lèvres sans trouver les bons mots, mais, heureusement, elle ne sembla pas le remarquer dans son envie de se corriger précipitamment. « Enfin mon futur ex-mari. » Même si ce n’était pas agréable à avouer, je ne pus m’empêcher d’être légèrement soulagée en comprenant qu’il était toujours vivant. « Peut-être qu’un changement de lieu pourrait vous faire du bien. Je veux dire, dans un autre contexte que les vacances. Ça a marché pour moi en tout cas. » J’avais l’impression qu’elle ne se sentait pas bien après cette révélation, il suffisait de voir son visage gêné. Mais elle n’avait pas besoin de se renfermer, sa situation devait déjà être assez compliquée pour ne pas en rajouter. Je lui fis un sourire bienveillant avant de lui faire signe de me suivre. Je profitai de notre marche jusqu’à l’épicerie pour changer de sujet de conversation. Rien ne valait des questions sur le tourisme et les mystères de la ville pour oublier tout malaise. Emily sembla d’ailleurs bien plus détendue alors qu’elle partageait sa fierté à propos de sa sœur. Mon sourire s’agrandit. Ça faisait plaisir de voir qu’elle était proche de sa sœur, elle avait de la chance. Je ne pouvais plus vraiment me plaindre aujourd’hui, mais ça n’avait pas toujours été le cas et je ne savais pas ce que j’aurais fait si ma grande sœur n’avait pas retrouvé la raison. Je secouai imperceptiblement la tête pour supprimer cette pensée de la tête et m’éloignai de la coureuse afin d’acheter quelques fruits et sa bouteille d’eau. « Hooo, Merci, il ne fallait pas. » Je haussai de nouveau les épaules, je ne voyais toujours pas pourquoi c’était si étonnant. C’était à croire que les anglais n’étaient pas capables de s’arrêter pour aider ceux qu’ils croisaient. Ou plutôt, pour ne pas trop juger, ils étaient assez méfiants et avaient besoin d’une introduction pour être plus chaleureux. « Que faites-vous dans la vie ? Cela fait longtemps que vous habitez en Nouvelle Zélande ? » « Ça va faire… 18 ans que je suis là. Wow, le temps passe trop vite ! » J’avais légèrement bégayer en faisant mon rapide calcul, je n’en revenais pas. « Comme vous, ma sœur habitait ici depuis quelques années et elle m’a proposée de m’accueillir quand ma vie a un peu basculé. J’ai sauté sur l’occasion et je suis venue avec ma fille. Et je ne le regrette absolument pas. » Si sa question était une façon détournée de se rassurer sur son potentiel choix, ce n’était pas vers moi qu’elle devait venir pour faire marche arrière. Je serai la première à encourager la remise à zéro de sa vie si l’envie était là. « Sinon, je travaille à l’association LGBT de Wellington. Vous la connaissez ? » Avant de m’étendre sur ce sujet, je gardai une légère distance pour m’assurer qu’elle n’avait pas de mauvaises réactions contre moi. Les apparences pouvaient être trompeuses et je ne voulais pas prendre de risque.
 

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Avril 2016 . 

Faire table rase du passé pour se créer un futur ailleurs, plus facile à dire qu'à faire. Ma sœur l'avait fait après sa rupture en venant en Nouvelle Zélande et cela lui réussissait bien. Mais en Angleterre, j'avais ma carrière de chirurgienne, ma famille et Clay . Bien que ce dernier point allait se solder par un divorce. Nous allons mettre fin a dix années de mariage en signant un papier mais je sais que psychologiquement cela serait plus difficile. Je sais en mon fort intérieur qu'il me fallait un nouveau défis pour tenir mon esprit loin de la douleur et la tristesse que représentait l'échec de mon mariage. Mais partir refaire ma vie à des milliers kilomètre de Clay ne serait-il pas une forme de fuite ?

Je laisse de côté mes tribulations intérieures pour m'intéresser à la sympathique jeune femme qui est venue à mon secours en lui posant quelques questions banales. Auxquelles, Niamh répond volontiers. J'apprends ainsi qu'elle avait sauté le pas de tout quitter avec sa fille pour refaire sa vie dans un pays étranger et qu'elle ne regrettait pas son choix. J'apprends aussi qu'elle travaille pour l'association LGBT. Je lui indique un banc sur lequel nous nous asseyons.

Non … enfin si je connais l'association bien sûr.... Mais pas celle de Wellington.

L'un de mes plus proches amis est un grand neurologue et un gay actif dans sa communauté. Il m'est arrivée parfois de participer à quelques évènements de l'association en compagnie de William. Ce dernier me traine tous les ans à la Gay pride London, où je dois avouer, je m'amuse beaucoup.

Ma question peut paraitre étrange dis-je de mon accent londonien. Mais comment sont perçus les Gays ou transgenre en Nouvelle Zélande?

J'étais curieuse de la réponse. Entant qu'obstétricienne , il m'arrive de plus en plus souvent d'aider des couples homosexuels a aider des couples a concevoir . J'ai même actuellement un "homme enceint" qui est en faite un transsexuel non opéré.
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Niamh & Emily

Avril 2016 . 

Alors que j’appréhendais sa réaction après ma révélation sur mon métier, Emily se contenta de tranquillement désigner un banc pour qu’on puisse se poser tout en discutant. Elle n’aurait jamais eu ce réflexe si elle avait eu un soucis avec la communauté, je m’installai donc à côté d’elle avec un sourire. « Non … enfin si je connais l'association bien sûr.... Mais pas celle de Wellington. » « Toutes les assoc’ ont leurs particularités, mais vous devez connaître l’objectif principal alors. Ici, on a peut-être un truc en plus : on héberge les jeunes qui ont été rejetés de chez eux et n’ont plus de solutions pour survivre. Ce n’est pas toujours simple à gérer, mais ça fait vraiment plaisir de les revoir plusieurs années plus tard et de savoir qu’ils s’en sont sortis. » C’était sans doute l’aspect que je préférais depuis que j’avais commencé mon travail à l’association. Que ce soit ces jeunes ou les autres personnes en questionnement, c’était toujours un bonheur de les voir repartir avec un poids en moins et, souvent, le sourire aux lèvres. « Ma question peut paraitre étrange. Mais comment sont perçus les Gays ou transgenre en Nouvelle Zélande? » Je m’étais tournée vers la blonde avec un sourire bienveillant pour l’encourager à se lancer malgré sa peur d’être maladroite. J’en avais entendu des questions mal formulées ou ambiguës juste parce que la personne en face avait peur de ne pas utiliser les bons mots. Mais là, Emily avait été directe et, même si je n’étais pas certaine de ce qu’elle souhaitait savoir, ça faisait du bien de ne pas avoir à réfléchir précisément à mes paroles. « Ça a été ma grosse surprise en arrivant ici : ce pays est bien plus avancé que les nôtres en termes d’ouverture d’esprit. Le mariage et l’adoption ont été ouverts à tous depuis 3 ans à peu près, mais la FIV est autorisée pour les femmes depuis 12 ans déjà. Pour les trans, ils ne sont pas obligés de mettre un genre sur leur pièce d’identité. Enfin, personne n’est obligé de le faire en fait, il suffit de le mettre comme ‘indéterminé’ ou ‘non précisé’. Il y a encore des choses à revoir, c’est sûr, mais on avance bien quand même. » Naturellement, je me demandais comment ça évoluait en Irlande, mais je savais que je ne voulais pas vraiment connaître la réponse. Ce pays était trop religieux pour changer réellement les idées conservatrices. « Est-ce que je peux vous demander pourquoi vous m’avez posé cette question ? C’est par rapport à une situation à laquelle vous avez assisté ici ? » L'inquiétude pouvait s'entendre dans ma voix. J’espérais de tout cœur que ce ne soit pas le cas, mais si ça l’était, elle pourrait m’en dire assez pour que je puisse venir en aide aux personnes persécutées.

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Niamh & Emily

Avril 2016 . 

Je me désaltère tout en écoutant Naimh me raconter les actions de son association. Beaucoup de jeunes qui font leur coming-out auprès de leur famille se retrouve du jour au lendemain à la rue. C'est valable dans tous les pays qu'ils soient dit évolué ou pas. La méconnaissance, les préjugés et la peur de l'autre font de nombreux dégâts dans la communauté gay. Ma dernière question ne semble pas la déranger plus que cela. Elle m'apprend donc que la Nouvelle Zelande est très en avance concernant l'évolution des mœurs de la famille avec l'adoption accordée aux couples homosexuels et l'accès à la FIV. J'écarquille les yeux de surprise concernant la possibilité de mettre "indéterminé" dans la case genre de la carte identité. C'est une attitude très ouverte de la part de l'administration et la culture Néo-zélandaise.  

C'est au tour de Naimh de me poser une question "délicate". Je sens une note d'inquiétude dans la fin de sa dernière phrase. Je secoue négativement tout en refermant ma bouteille d'eau, afin de la rassurée.  
Non je n'ai assisté a rien.     Je lui adresse un sourire bienveillant avant de continuer.  

Je vous ai posé cette question, car comme je vous l'ai dit plutôt. Je suis Chirurgienne en obstétrique. Sans vouloir me vanter, j'ai une petite notoriété en Angleterre dans le traitement de la Fertilité. Je dois bien avouer qu'une bonne partie de mes patientes font partie de la communauté gay.  

Le souvenir de tous ses bébés que j'ai aidés à mettre au monde me réchauffe le cœur. Le bonheur que je lis sur le visage des parents et ma récompense en fin d'une grosse journée de travail.  
De même je m'occupe actuellement d'un "homme enceinte" ..  

Ma propre formulation m'amuse, car je n'aurais pas cru le dire un jour. Etonnamment, cela ne me dérange pas de confier cela à Naimh parce que je la trouve bien sympathique.  
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