contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
Sujet: stop and stare (avery) (#) Sam 8 Avr - 21:23
stop and stare
avery & connor
Lorsque l'heure du décès fut prononcée, j'ôtai mes gants et mon masque de chirurgie pour les jeter violemment au sol avant de quitter la salle d'opération. Sans attendre quoi que ce soit, je m'enfuis dans les vestiaires où seuls quelques internes discutaient. « Vous n'avez rien d'autre à faire ?! » leur lançai-je avec autant de dédain que d'incorrection. Comme s'ils avaient compris qu'il s'agissait là d'un avertissement, tous quittèrent les vestiaires sans un bruit et regagnèrent sagement leurs services. Je me retrouvai désormais dans ces vestiaires vides où il n'y avait plus aucun signe de vie. J'étais seul avec mes erreurs de jugement, et c'était bien trop lourd à porter pour que je me contienne davantage. Sans réfléchir, je collai mon poing dans mon casier en métal, dont le matériau s'enfonça sous la pression. C'était parfaitement idiot, totalement inutile et absolument pathétique. Cette sombre impulsivité ne me ressemblait pas. Prenant conscience de ma réaction, je me laissai tomber sur un banc au milieu de la pièce et, plié en deux, j'engouffrai ma tête entre mes mains. Un très long soupir s'échappa de ma gorge, et l'exaspération laissa place à l'incompréhension. Comment cette hémorragie n'avait pas pu être contrôlée ? Qu'avais-je loupé ? Cette adolescente aurait pu être Eileen, dans quelques années. Hier encore, elle était pleine de projets, entourée d'amis et de son père. Tous avaient traversé l'océan pacifique pour me rencontrer en personne, tant ils fondaient d'espoir en mes compétences. Comme un interne de première année, je leur avais promis que tout irait bien. Je leur avais promis, bordel de merde. Mon excès de confiance m'avait poussé à enfreindre la règle d'or : ne jamais rien promettre aux patients, car il demeure toujours une part d'incertitude. Dans chaque opération, pour chaque patient, à chaque seconde. J'avais promis que tout irait bien, et j'avais menti. Je n'avais pas été foutu de sauver cette fille, et il fallait désormais l'apprendre à ses proches. J'allais arracher à un homme sa seule famille, la prunelle de ses yeux. Rongé par la culpabilité, je pris une nouvelle bouffée d'oxygène et serrai les dents avant d'affronter la triste réalité.
Les couloirs de l'hôpital étaient déserts cette nuit, et cela tranchait avec l'ambiance qui régnait en coulisses. Dans les salles d'opération, l'effervescence et la concentration s'entremêlaient jusqu'au dernier coup de bistouri. En temps normal, c'est ce qui me stimulait. Mais pas ce soir, pas après la douloureuse annonce que je venais de faire au père de cette fille. J'errais comme une ombre dans ces couloirs d'un blanc immaculé, jusqu'à pousser la porte de la salle de repos. Avec étonnement, je découvris que je n'étais pas le seul à avoir besoin d'une pause. Mais merde, c'était Avery Sawyers, la meilleure chirurgienne pédiatrique de l'hôpital, celle qui avait suivi cette patiente pendant des années, jusqu'à ce que je devienne son médecin ces mois derniers. « Salut. » Après une seconde d'hésitation, je pris place en face d'elle. « Je... je reviens de l'intervention de Sara, tu sais. » Un ange passa tandis que je cherchais les mots adéquats, en vain. « Ça c'est mal passé, je suis désolé. » Je me pinçai légèrement la lèvre inférieure, partagé entre la rage et les regrets.
Spoiler:
Oui, la narration de Connor comporte des gros mots quand il est énervé
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Sujet: Re: stop and stare (avery) (#) Lun 10 Avr - 4:25
stop and stare
avery & connor
D'une main devenue experte des suites de plusieurs années consécutives de dure labeur et de gestes méticuleux répétés en boucle, je m'empare avec précaution de la paire de ciseaux argentée disposée sur le plateau métallique à côté de moi et viens porter ces dernières à quelques millimètres seulement de l'incision effectuée plus tôt afin de permettre au trocart de s'insérer librement et de poursuivre sa course à l'intérieur de l'abdomen de mon jeune patient. Intervention chirurgicale extrêmement courante, l'opération de l'appendicite que je viens de terminer n'est cependant pas à prendre pour autant à la légère, aussi c'est pour cette raison que je reste attentive à mes moindres mouvements, et ce jusqu'à ma sortie définitive du bloc opératoire. Les lames aiguisées des ciseaux sectionnent le fil dont je me suis servi pour refermer la fine plaie qui devrait cicatriser sans difficulté. Perfectionniste et soucieuse de laisser aux patients que je prends en charge le souvenir d'un compte rendu précisant avec joie que l'intervention s'est déroulée sans accroc, je laisse à l'abandon mes instruments sur le plateau et tâte la peau de l'adolescent à plusieurs endroits clés afin de m'assurer de la bonne tenue de la couture réalisée, sous le regard vif d'intérêt d'un externe que j'apprécie qui ne lâche pas ma silhouette du regard une seule seconde. Toute première immersion directe dans les réalités de la profession pour sa part, c'est ainsi avec une certaine fierté supplémentaire que je constate l'irréprochable conclusion de l'intégralité de cette intervention. Un sourire dissimulé derrière mon masque aux teintes bleutées, j'annonce au fameux apprenti que je lui laisse maintenant le loisir, si il le veut, de désinfecter une dernière fois l'incision refermée avant d'appliquer avec attention une compresse stérile suivie d'un pansement solide par-dessus. Manifestement touché par cette confiance que je lui accorde et cette responsabilité dont je décide spontanément de l'incomber afin de le former sur le terrain, il prend ma place et je le regarde avec insistance obéir à mes instructions précises, son esprit contrôlant parfaitement les mouvements de ses mains jusqu'à ce que le dernier morceau de ruban adhésif médical prévu à cet effet n'aille se coller sur la peau du garçon anesthésié. Satisfaite du résultat visible et esthétiquement respectable, je lui indique qu'il ne lui reste désormais plus qu'à aller se débarrasser de ses gants en caoutchouc ainsi que de la charlotte capturant sa chevelure avant de franchir les portes du bloc. Il s'exécute sans objection émise et je remercie de mon côté les autres médecins présents pour leur professionnalisme et le parfait déroulement de cette opération rapide et efficace. Je mets un point d'honneur à toujours en faire de même avant de quitter les lieux, je trouve que c'est absolument essentiel pour que le personnel se rassure constamment du bon travail effectué. Enfin, ça c'est ce qui concerne les interventions réussies. Ce n'est malheureusement pas toujours le cas.
Je me retrouve une dizaine de minutes plus tard à déambuler dans le couloir, me rendant soudainement compte de l'agression visuelle que constituent les néons puissants qui grésillent au plafond de l'hôpital. D'habitude insensible à la lumière vive, ça signifie sans aucun doute que la fatigue est en train de me gagner et qu'après cette opération, bien que bénigne et déjà effectuée des dizaines de fois par le passé, j'aurais bien besoin d'un café pour me donner un coup de pied au derrière. Pressant le pas en direction de la salle de repos de l'étage, je franchis la porte et m'empare d'une tasse dans laquelle je déverse du café encore tiède avant de m'écrouler à une table, la fatigue musculaire gangrénant ma nuit de garde. En même temps, quand on regarde mon manque de sommeil affolant, ça n'a rien d'une surprise que je sois exténuée après la moindre concentration intense. Je dépose la tasse devant moi et enfonce mon visage dans le creux de mes mains avant de sursauter quelques minutes plus tard, un peu vaseuse. « Salut. » Je relève la tête pour constater d'où provient cette prise de parole et un léger sourire s'esquisse sur mes lèvres lorsque je me rends compte qu'il s'agit de Connor, un collègue du département cardiaque. Brillant chirurgien réputé à l'internationale. L'une des fiertés de Wellington. « Qu'est-ce que tu fais là, à cette heure-ci ? » Après une brève hésitation me semblant ridicule, il prend place en face de moi, la mine ravagée et les traits de son visage creusé. « Ça ne va pas, Connor ? » « Je… je reviens de l'intervention de Sara, tu sais. » Les muscles de mon visage se raidissent, je n'ai besoin que d'une infime seconde pour retrouver dans mon esprit le dossier de cette jeune adolescente atteinte d'une pathologie rare. Ma gorge se serre et c'est difficilement que je soutiens son regard, sa mine défaite étant synonyme de ma plus grosse crainte. « Ça s'est mal passé, je suis désolé. » Mon coeur rate un battement et je sens mes yeux s'embrumer sans que je ne puisse contrôler quoi que ce soit, ce n'est pas possible. Non, c'est totalement impossible. Mes mains viennent se plaquer contre ma bouche et les larmes commencent à perler sur mes joues sans que je ne puisse quitter des yeux Connor. « Je n'étais pas au courant que l'opération était programmée pour aujourd'hui. Quelle horreur. » dis-je entre deux sanglots étouffée, ma voix se brisant entre chaque syllabe malgré toute ma volonté de m'exprimer clairement. L'émotion est également vive dans le fond de ses iris, je sens toute la tristesse qui secoue son esprit. La pauvre gamine, elle se battait si ardemment contre cette saloperie qui la rongeait. « Est-ce que... Tu as annoncé la nouvelle à son père ? » Veuf, ce dernier n'était décidément pas né sous la bonne étoile et n'était destiné qu'à perdre toutes les personnes lui étant immensément proches. La vie est parfois salement faite. Reprenant vaguement mes esprits et inspirant longuement, je joins mes mains tremblantes sous l'émotion à celles de Connor et soutiens son regard. En silence, mes doigts pressent naturellement les paumes de ses mains, je suis dévastée.
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Sujet: Re: stop and stare (avery) (#) Mer 19 Avr - 21:12
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Cette journée semblait perdue dans une boucle temporelle infinie. Tout avait commencé à l'aube, alors que les cris d'Eileen, atteinte d'une maladie virale depuis quelques jours, m'avaient violemment extirpé d'un profond sommeil. Rongé par l'inquiétude devant ce petit bout de chou qui hurlait à s'en déchirer les cordes vocales, j'avais quitté mon lit pour la consoler. Luttant péniblement contre mon horloge biologique, j'avais toutefois renoncer à mes dernières heures de sommeil pour faire les cent pas dans la maison en berçant ma fille. Ses hurlements ne s'atténuèrent qu'une heure à peine avant le début d'une longue, très longue journée de travail. Comme à chaque prise de service, j'avais consulté le tableau des opérations, consulté les dossiers les plus sensibles et rendu visite à mes patients. On ne peut pas dire qu'il y ait de journée "comme les autres" à l'hôpital mais rien ne présageait, en cette belle matinée, que les choses tournent au cauchemar. Jusqu'au dernier moment, j'avais même espéré un miracle. Et en dépit de tous les efforts déployés, Sara avait rejoint les cieux et je me retrouvais là, dévasté, dans cette salle de pause aseptisée. « Qu'est-ce que tu fais là, à cette heure-ci ? » Si seulement elle savait à quel point j'aurais aimé me trouver ailleurs. La gorge serrée, je me laissai quelques secondes avant d'annoncer à cette éminente chirurgienne, à cette femme au grand coeur, que je n'avais pas été foutu de sauver sa protégée. « Ça ne va pas, Connor ? » Dénudé de toute forme de courage face à ma collègue, j'évitais de croiser son regard tout au long de mes aveux. Honteusement, je finis par relever la tête pour découvrir, avec culpabilité, les larmes perler sur ses joues rosies. « Je n'étais pas au courant que l'opération était programmée pour aujourd'hui. Quelle horreur. » Choquée par la violence de cette annonce, Avery ne prenait pas de gants et elle avait bien raison. C'était horrible, effroyable. Cette fille n'était plus de ce monde, et j'avais l'impression de jouer le sinistre rôle de son meurtrier. D'une voix faiblarde, je murmurai : « Sara se portait bien ce matin, ses constantes étaient stables. Puis d'un coup, ça s'est emballé... on a vraiment tout essayé. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, je ne comprends pas... » Dans un sentiment de honte et d'impuissance, je pris ma tête entre mes mains. Etait-ce entièrement de ma faute ? L'issue aurait-elle été la même si j'étais venu travailler en pleine possession de mes moyens ? Aurais-je remarqué des signes précurseurs si j'avais suffisamment dormi ? Un flot de questions inondait mon esprit, tandis que ma collègue me ramenait les pieds sur terre. « Est-ce que... Tu as annoncé la nouvelle à son père ? » J'eus enfin le courage de regarder Avery dans les yeux. « C'était affreux. » Sur ce dernier mot, ma voix se brisa. Je me levai d'un bond pour lui tourner le dos et ne pas perdre la face devant elle. Je portai mon poing, tout aussi serré que ma mâchoire, sur mes lèvres comme pour retenir un sanglot enragé. Je soupirai longuement pour tenter de reprendre mes esprits, en regardant à travers la vitre. Il pleut dans la ville comme il pleut sur mon coeur, pensais-je intimement. En d'autres termes, quelle belle journée de merde.