supermarket night (jordan)

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supermarket night
jordan & zola

Aujourd'hui avait été une journée très intense ; passionnante, mais épuisante. Elle avait commencé aux aurores, alors que je m'étais rendu au centre nautique pour préparer la venue du plus gros groupe d'enfants de l'année. Deux colonies de vacances avaient souhaité partager une journée de découverte des sports nautiques, entre cours de surf ou de planche à voile, course de jet ski et balade en catamaran. Cette journée en immersion avait été l'occasion de partager ma raison de vivre et mon savoir-faire avec, peut-être, de futurs passionnés. J'avais vécu ma plus belle journée de travail au centre, sans que jamais l'esprit de mon père ne me quitte. En partageant avec ces enfants ce qui nous liait depuis ma naissance, j'avais eu l'impression de le faire revivre un peu. Mais l'excitation et les doux souvenirs furent remplacés par la nostalgie à l'instant même où les colonies quittèrent mon centre nautique, et je ressentis l'immense besoin de me concocter un repas dont seuls mon père et moi avions le secret. Ni une, ni deux, je quittai mon lieu de travail pour rejoindre la supérette. Je jetai un coup d'oeil à ma montre pour me rendre compte que je n'avais plus que cinq minutes avant que le magasin ne ferme ses portes. J'avais l'impression que le lieu était déjà désert, mais peu importait : mon objectif premier était de foncer vers le rayon fruits et légumes.

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zola & jordan

up at night i'm awake cause it haunts me

Il n'était pas dans les habitudes de Jordan de traîner seule la nuit, que cela soit dans une grande ville comme New-York, où elle vivait, ou bien dans une plus modeste comme Island Bay, où elle résidait depuis maintenant deux mois, en compagnie de son fiancé. Elle était allée rejoindre l'une de ses connaissances pour boire un verre et cette dernière n'avait pas vu l'heure passer, si bien qu'elle avait abandonné la pauvre Jordan à son triste sort. En quittant le bar, dame Coalman eut une folle envie de chocolat, envie qu'elle ne pourrait certainement pas assouvir lorsqu'elle arriverait à l'hôtel car il n'y avait plus rien de la sorte dans leur mini-réfrigérateur. D'habitude, c'était Théo qui s'occupait de faire ces petites courses futiles étant donné qu'il partait souvent pour ses affaires dont Jordan ignorait tout... Et vu qu'elle doutait fort qu'il soit là à l'attendre lorsqu'elle rentrerait, il faudrait qu'elle s'occupe encore seule. Une soirée séries et sucreries ferait très bien l'affaire, d'autant plus que cela faisait des lustres qu'elle ne s'était pas adonné à ce plaisir, qui figurait parmi ceux qu'elle préférait par dessus tout. Par chance, Joe passa devant une supérette qui était encore ouverte, en voulant rejoindre l'endroit non loin du bar où l'avait déposée puis attendue son chauffeur personnel. Elle entra à pas feutrés et se dirigea directement vers le rayon des sucreries, se mettant à examiner avec soin tout ce qui s'étalait devant ses yeux. Le choix allait être dur. Pourquoi ne pas tout prendre, finalement ?

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repère pour comptage des points, merci de ne pas retirer.

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supermarket night
jordan & zola

Perplexe, j'inspectais les plus beaux fruits de l'étalage. Ils étaient vraiment beaux, lisses et presque lustrés.C'était à se demander s'ils avaient vraiment été cueillis sur l'arbre ou ramassés dans les champs, tellement elles semblaient être conditionnées pour la distribution de masse. Moi qui étais habituée au marché de la ville avec ses fruits parfois cabossés mais au parfum enivrant, dont les petits producteurs savaient conter l'histoire de leur récolte, j'avais vraiment du mal à me décider. Une chose était sûre : j'avais besoin de feijoas, ce petit fruit vert incontournable en Nouvelle-Zélande. Par chance, il en restait. Et contrairement à d'autres fruits de l'étalage qui ne m'inspiraient guère confiance, ces sortes de goyaves exhalaient une odeur très agréable. Je m'enivrais de ce parfum qui me rappelaient tant de belles choses lorsque les lumières de la supérette s'éteignèrent les unes après les autres. Oups, c'était certainement une façon de me presser un peu, moi la cliente de dernière minute, avant la fermeture. Je m'emparai donc des cinq derniers, d'une grenade flamboyante et d'une papaye un peu trop parfaite. Tant pis, je n'avais plus le temps de tergiverser. Néanmoins fière de pouvoir soulager cette envie soudaine de recette-souvenir, je me dirigeai d'un pas rapide vers le dernier rayon sur ma liste : celui des laitages. J'attrapai un yaourt nature très onctueux et fonçai vers les caisses. Nul besoin de m'arrêter dans un dernier rayon puisque mon ingrédient mystère était déjà dans les placards de ma maison. Je pensais déjà à ma petite préparation lorsque je stoppai net ma course. C'est quoi ce bordel ? me dis-je à moi -même en constatant que les rideaux de fer du magasin étaient baissés. " Excusez-moi ?!" criai-je alors que personne ne me répondait. Tous les écrans semblaient éteints, la lourde grille en fer était fermée à double tour et seules quelques lumières de secours éclairaient les rayons. Heureusement, la lumière de jour me permettait encore de déambuler sans crainte... ou presque. En voyant que même le bureau du vigile était désert et que je n'avais pas le moindre réseau sur mon vieux téléphone, je commençai à paniquer. " OHEEEEE Y'A QUELQU'UN ??! " Je guettai le silence lorsqu'une voix féminine vint le briser. Je fis volte face, et découvris une femme toute aussi surprise que moi. " Vous êtes du magasin ? " tentai-je en sachant pertinemment qu'il y avait très peu de chances que ce soit le cas.

Spoiler:

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Alors que la main de Jordan allait se saisir d'un paquet de barres chocolatées, la lumière de la supérette changea soudainement.
L'anglaise leva le nez du rayon, persuadée qu'il s'agissait là d'une coupure de courant. Il ne restait qu'une faible lumière émanant du crépuscule, qu'on pouvait voir par quelques parties vitrées au plafond de la supérette. Les petites lumières indiquant les sorties de secours en cas d'incendie ou problème majeur étaient également restées allumées.
"Excusez-moi ?!" entendit Jordan. Il s'agissait d'une femme qui devait se situer quelque part près de l'entrée du magasin. Oui, la supérette devait certainement faire face à une coupure de courant générale. Soudain, Jordan se rappela d'un bruit étrange qu'elle avait entendu juste avant que la lumière ne change. Quelque chose de mécanique, qui frottait dans un son métallique. Plus inquiète que quelques secondes auparavant, elle se dirigea vers l'endroit d'où était provenu le cri. Elle allait sortir du rayon, quand un autre cri la fit sursauter. Il s'agissait de la même femme. Jordan arriva à sa hauteur et put voir une blonde tournée face à l'entrée.

- Euh, oui, il y a moi... lança Jordan.

La femme se retourna en sursautant. Elle avait les mains pleines de produits alimentaires divers. Peut-être une employée qui devait les remplacer... Sauf qu'elle ne semblait porter aucun uniforme. Elle lui demanda si elle était du magasin, et Jordan secoua la tête, avant de remarquer que les portes vitrées de l'entrée avaient été recouvertes d'un rideau de fer métallique.

- Non, je ne travaille pas ici... Vous avez une idée de ce qui se passe ?
Je crois qu'il y a eu une coupure de courant... fit Jordan en montrant le plafond dépourvu de toute lumière.

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jordan & zola

J'avais vécu de folles aventures à travers le monde, j'en avais vu des vertes et des pas mûres... mais se retrouver enfermée dans une supérette, ça, je ne l'avais encore jamais fait ! Je commençais à m'agiter dans tous les sens, dans l'espoir que quelqu'un m'entende. "Euh oui, il y a moi..." Je fis volte-face pour découvrir une femme brune dont je n'avais jamais vu le visage. Dans un élan d'espoir, je m'enquis de savoir si elle travaillait ici. Je restai suspendue à ses lèvres pendant une demi-seconde, avant que la sentence ne tombe. "Non, je ne travaille pas ici... Vous avez une idée de ce qu'il se passe ? Je crois qu'il y a eu une coupure de courant..." Je soupirai longuement, laissant tomber mes épaules, las. Elle avait sûrement raison, à en juger par la tempête que nous voyions se déchaîner à travers le rideau de fer de la supérette. "Eh merde." Ce juron sortit tellement naturellement que j'en oublis tout savoir-être. "Il n'y a pas de système de surveillance, on a plus de courant, on ne capte rien, les deux seules issues sont bloquées et c'est le déluge dehors. Je crois qu'on va vraiment passer une nuit pourrie." Les minutes passèrent sans que nous ne trouvions une quelconque solution. Au bout d'une demi-heure, je finis par rejoindre mon acolyte dans cette étrange aventure. "Je crois qu'on est bloquées ici, au moins le temps de la tempête. Peut-être qu'après, des gens passeront devant la boutique ou peut-être même qu'on aura suffisamment de réseau pour appeler la police... ou quelqu'un d'autre, m'enfin. " Je sortis de mon sac quelques bougies trouvées dans le rayon déco et attrapai un briquet à vendre près des caisses. "Bon ça fait un peu diner aux chandelles, mais c'est la meilleure solution que j'ai trouvé pour l'instant." Ce serait d'autant plus utile que mon estomac commençait à gargouiller et qu'il était hors de question d'attendre jusqu'à demain matin. "Il y a des fauteuils en présentation là bas, on peut s'y installer non ? Tant qu'à faire..."

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up at night i'm awake cause it haunts me

Lorsque Jordan répondit à l'inconnue non loin des caisses qu'elle ne travaillait pas ici, elle vit cette dernière laisser tomber totalement ses épaules, d'un air on ne pouvait plus las. Jordan ne se laissait jamais aller comme cela, voulant toujours garder un air digne, mais elle n'en pensait pas moins. Un petit sourire étira ses lèvres lorsque la blonde sortit un juron qui surprit Jordan dans le silence morbide de la supérette. "Oui, eh merde..." pensa-t-elle.

- Dites-vous qu'au moins nous sommes deux, se contenta de répondre Jordan en se pinçant les lèvres.

Elle, en tout cas, était bien contente que quelqu'un d'autre soit resté bloqué avec elle. Et surtout qu'il s'agisse d'une femme. Elle aurait très bien pu vivre ce genre d'aventure avec un gros lourdeau qui aurait peut-être même pu lui faire du mal... Dans le noir complet, et sans personne pour assister à la scène, il pouvait se passer de bien drôles de choses, malheureusement. Jordan s'assit sans but contre le rayon duquel elle venait de sortir, et regarda l'autre femme faire le tour du magasin afin de voir s'il n'y avait aucun moyen de sortir. Lorsqu'elle ne l'avait pas en visuel, Joe entendait seulement des bruits de tissus, ce qui aurait été assez inquiétant si elle n'avait pas su que quelqu'un était ici avec elle. Finalement, la blonde revint vers Jordan et lui déclara qu'elles étaient réellement bloquées, et qu'en plus il avait l'air d'avoir un déluge dehors. En l'entendant parler, Jordan se rendit compte qu'elle n'avait pas du tout pensé à contrôler son téléphone. Elle le saisit précipitamment dans son sac, et l'y reposa aussitôt, en soupirant.

- Plus de batterie de mon côté. Je suis ok pour les sièges.

Entre temps, son acolyte de fortune avait ramené des bougies qu'elle avait allumées grâce aux briquets en vente aux caisses. Jordan se saisit de deux bougies afin d'aider la blonde, et suivit cette dernière jusqu'aux fauteuils qui étaient en présentation au fond de la supérette.

- Nous sommes donc coincées ici. Vous avez mangé ? Il y a de quoi faire, si comme moi vous avez faim... fit Jordan en riant légèrement.

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jordan & zola

Oui, eh merde... En temps normal, j'aurais souri en entendant que nous étions sur la même longueur d'ondes mais sur le moment, j'étais trop inquiète pour me détendre une seconde. Nous n'avions pas le temps de discuter, il fallait trouver une solution. Dites-vous qu'au moins nous sommes deux. Elle n'avait pas tort, et c'est ensemble que nous écumions toutes les potentielles solutions de repli. Plus de batterie de mon côté. Je suis ok pour les sièges. Rapidement, nous dûmes faire face à un constat sans appel : nous étions bloquées là pour un bon moment, puisque la tempête, les coupures de courant et la nuit jouaient en notre défaveur. Etonnamment, c'est après ce constat que je me sentis plus détendue. Nous n'étions plus pressées par le temps pour sortir de la boutique, puisque nous y étions coincées pour plusieurs heures. Alors puisque nous n'avions plus d'autre choix que de s'acclimater, autant que nous passions un bon moment. Ni une, ni deux, nous attrapâmes quelques bougies pour les installer autour des fauteuils que nous avions réquisitionnés. Avec cette lumière chaleureuse et le bruit de la pluie sur le toit, l'ambiance était plutôt sympathique. Nous sommes donc coincées ici. Vous avez mangé ? Il y a de quoi faire, si comme moi vous avez faim... Cette fois, je souris à ma camarade de galère. « Si j'ai faim ? Et comment ! J'avais prévu un petit repas maison mais je pense qu'on peut trouver quelques petites choses à grignoter plus facilement. On s'attrape deux trois trucs et on se rejoint ici dans cinq minutes ? » Ma camarade accepta et nous partîmes chacune de notre côté. Me concernant, j'attrapai un gros paquet de chips de légumes, un bocal d'olives, un sachet de billes de mozzarella et, pour le petit bonus, une bouteille de champagne. Quand nous nous retrouvâmes dans notre salon de fortune, je brandis mes trouvailles en l'air. « Autant fêter ça ! »

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zola & jordan

up at night i'm awake cause it haunts me

A peine s'était-elle assise que Jordan dut se relever suite à la proposition de sa compagne de galère.

- Bien sûr, à tout de suite !

La jeune femme n'avait aucune idée de ce qu'elle devait prendre pour leur pique-nique de fortune. Des chips ? Des gâteaux ? Des conserves ? Elle qui rêvait de se faire livrer un bon repas chaud et bien cuisiné dans sa suite... Elle partit automatiquement vers le rayon des sandwichs frais. D'ordinaire, c'était le genre d'étalage qui devait rester allumé, mais là avec la coupure de courant... Jordan se demanda s'il n'y avait pas quelqu'un pour gérer et surveiller cela, car la petite supérette s'exposait quand même à des centaines de dollars de perte si les produits frais venaient à tous devenir invendables en une nuit. Elle regarda les quelques sandwichs qui s'étalaient sous ses yeux. La brune ne voyait pas grand chose, mais réussit quand même à discerner les mots "poulet" et "bacon" sur certains. Haussant un sourcil, elle s'en saisit, ainsi que plusieurs autres petites choses de part et d'autres du rayon. Elle revint vers le coin d'exposition de fauteuils au fond du magasin, ses victuailles plein les bras. La blondinette revint à peu près au même moment. Elle non plus ne s'était pas prisée, et Jordan fit une moue satisfaite lorsqu'elle la vit brandir la bouteille de champagne.

- Pour ma part j'ai choisi des choses plus "conventionnelles"... et voilà la petite touche sucrée !

La brunette montra quelques boissons Starbucks qui se trouvaient dans le rayon frais.

- Au pire, s'il nous manque quelque chose, on a tout à portée... fit-elle en s'asseyant dans l'un des fauteuils.

Elle déposa toutes ses victuailles sur la petite table qui trônait dans le petit jardin d'hiver de fortune sur laquelle les prix des différents mobiliers était inscrit sur des étiquettes qui semblaient jaunes fluo. Un dîner bien spécial aux chandelles se préparait là, et même si cela amusait Jordan, elle aurait mille fois préféré être au chaud sous sa couette avec un bon plateau repas et des cochonneries à grignoter devant une série en attendant que son fiancé pointe le bout de son nez en revenant de sa soirée. Lui allait sûrement s'inquiéter, d'ailleurs, si elle ne lui donnait pas bientôt de ses nouvelles...

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