EMA ◊ city of stars, are you shining just for me ?

ema jonsdottir

lalaland

les informations en vrac

ema est née en islande, terre de glace et de feu. elle y a grandi entourée d'une famille aimante, dans un quartier aisé de la capitale. ◊ son père, journaliste émérite, couvrait les plus grosses affaires du pays (bien qu'elles soient assez rares, en comparaison avec le reste du monde). ◊ sa mère était décoratrice d'intérieur, et c'est d'elle qu'Ema en a tiré toutes ses connaissances sur le bien-être au quotidien, le hygge comme on dit là-bas. ◊ comme une évidence, ema s'est dirigée vers le piano de sa grand mère avant même de savoir marcher. sa passion innée pour la musique a fait d'elle l'élève la plus douée du conservatoire et la fierté de ses parents et professeurs. ◊ sa petite soeur Árelía et elle ont été élevées dans un petit cocon, un environnement baigné de bougies et de petits plats maison. ◊ elles jouaient avec des jouets en bois, pêchaient avec leur père sur les lacs et dessinaient avec leur mère avant d'aller se coucher. un équilibre parfait qu'un drame risquera de faire voler en éclats : les parents d'ema, alors âgée de quatorze ans, dans un sinistre accident de voiture sur les routes escarpées du pays. ◊ l'enquête prouvera finalement que ce n'était pas un accident, mais une tentative de meurtre organisée par un criminel sur qui le père d'ema avait écrit un article cinglant. m. jonsdottir fût plongé dans un coma artificiel et son épouse, dont le pronostic vital était sévèrement engagé, dû subir de très lourdes opérations. ◊ tout s'était écroulé, tout n'était que chaos. pendant une période interminable, ema et arelía furent accueillies par leur grand-mère maternelle, tout aussi dévastée. ◊ ema s'enferma dans un mutisme profond pendant des semaines. à l'époque, son seul moyen d'expression était le dessin : des dessins sombres, perturbés, qui lui permirent toutefois de se vider la tête quand tout allait mal. ◊ puis, comme un miracle, sa mère sortit de son long tunnel noir. elle parlait difficilement, souffrait atrocement mais elle était en vie. ◊ depuis ce jour, elle a beaucoup changé. elle est devenue plus dure, plus froide, sans doute parce que pendant des années, son époux dormait sur un lit d'hôpital. poussée par ses filles qui ne supportaient plus de voir leur modèle dans un état végétatif, elle finit par prendre la plus horrible des décisions : le laisser partir. ◊ petit à petit, le temps fit son oeuvre, et ema réapprit à vivre autrement (et sa mère aussi). ◊ depuis l'accident de ses parents, ema refuse catégoriquement de monter dans une voiture. ◊ ema avait seize ans lorsqu'elle rencontra marin dans les rues de reykjavik. il était un peu plus âgé, mais son allure fière, rassurante et les mystères qui l'entouraient avaient envoûté ema. cette alchimie poussa ema à suivre marin, deux ans après, à l'autre bout du monde. elle laissait derrière elle sa petite soeur (qui se sentait de nouveau abandonnée) mais pour cette homme, elle aurait fait tous les sacrifices. même si cela sous-entendait d'élever eleonor, l'enfant qu'il avait eu avec son ex-femme. ◊ vivant dans un certain confort financier, ema aménagea leur maison selon les préceptes du hygge : bougies, textures, plantes vertes et meubles en bois pour une ambiance scandinave épurée et chaleureuse. ◊ aucune ombre au tableau pour ce couple dont l'avenir tendait les bras... si ce n'est l'alcool. cet alcool qui rendait marin si violent, si désagréable, si... méconnaissable. cette addiction qui avait poussé ema à rentrer en islande avant qu'ils se réconcilient, deux mois plus tard, et qu'elle le rejoigne. ◊ ema est assez méfiante et solitaire, elle peut compter ses amis sur les doigts d'une main. ◊ aujourd'hui, si son amour pour marin est aussi grand qu'au premier jour, ema est fatiguée de l'attendre à maison. elle craint, à s'en tordre l'estomac, qu'il ne décide un jour de s'envoler vers d'autres horizons. d'autant plus que si cela était synonyme de liberté et de confiance, elle vit de plus en plus mal le manque d'engagement de marin. elle qui se contentait de vivre dans l'ombre rêve désormais de fonder sa propre famille, d'avoir sa propre vie, mais elle n'a pas encore trouvé le moyen de lui avouer. elle craint par dessus-tout qu'il reproduise le même schéma qu'avec la mère d'elenor. aujourd'hui, il est son roi, elle est sa reine, mais le royaume est menacé.

les indiscrétions sur le joueur

Code:

<pris>teresa palmer ›</pris> ema jonsdottir

   

l'histoire de ma vie

petite citation pour faire joli

A LONG TIME AGO. Quatre mots. Je suis vraiment désolé. Voilà tout ce que méritaient mes parents, selon le policier qui nous avait appris la pire nouvelle de notre existence. Les âmes de nos parents n'avaient pas encore atteint le ciel que déjà, cet homme nous faisait remplir des paperasses "parce que c'est la procédure". Nous ne nous étions pas encore rendu compte de l'ampleur de ce drame que déjà, nous étions transportées dans un fourgon de police abîmé jusqu'à un drôle de bâtiment blanc, dans lequel nous attendait une psychologue. Arelia, ma petite soeur, pleurait toutes les larmes de son corps et hurlait à qui voulait bien l'entendre que le monde n'était qu'injustice. Quant à moi, je restais muette comme une tombe. J'étais si dévastée par cette brusque disparition qu'une boule se logea dans ma gorge pendant des semaines, m'empêchant de prononcer un seul mot. Notre grand-mère maternelle, qui nous avait recueillies chez elle, était rongée par le désespoir de cette perte tragique et inquiète du mutisme dans lequel je m'étais plongée. Nombreuses avaient été ses tentatives pour m'aider à remonter la pente, mais toutes s'étaient soldées par un échec. Un jour, accablée par le chagrin, ma grand-mère me secoua par les épaules avant de s'effondrer en me prenant dans ses bras. Des larmes perlèrent sur mes joues rosies, mais aucun son ne sortit de ma gorge. J'avais l'étrange sensation d'être prisonnière de mon propre corps, d'être vidée de ma substance, de n'être plus qu'un fantôme. Tout ce qui me soulageait, c'était le dessin. Des croquis perturbés de corps aux os acérés, de silhouettes noires et désaxées. Aussi sombre que cela puisse paraître, c'est ce moyen d'expression qui me permit de retrouver ma voix (et ma voie)... et enfin, d'avoir le courage d'affronter notre nouvelle vie.

EIGHTEEN YEARS AGO. A cause du deuil dans lequel nous vivions, les derniers mois avaient été pénibles. Cela faisait plus d'un an qu'Arelia et moi apprenions à vivre sans les piliers de notre existence, mais il nous arrivait encore de passer des journées entières à pleurer au fond de nos lits. Ma bouée de sauvetage à moi, c'était l'art. Sous toutes ses formes. Mon quotidien était ponctué d'art, qu'il s'agisse d'un morceau joué sur le piano du salon, de dessins croqués sur mon petit carnet blanc ou d'un graffiti dans les rues de Reykjavik. Cet art urbain me fascinait, et je pouvais passer des heures à observer ce qui n'était pas considéré à sa juste valeur par la majorité des passants. De l'un de ces graffitis qui décoraient la ville de leurs mille couleurs, j'en tirai un immense sentiment d'espoir. Aujourd'hui encore, je ne serais pas capable de mettre des mots sur cette sensation, mais les courbes folles et cette explosion de blanc, de jaune et de bleu m'emplirent d'un espoir dont je m'étais délestée depuis la mort de mes parents. Un autre élément, et pas des moindres, entra en ligne de compte : ma rencontre avec un homme. Cet homme. Celui qui partageait cette même fascination, et celui qui deviendrait ma raison de vivre. Dès le premier regard et alors même que notre sensible différence d'âge aurait fortement déplu à mon père, je sus que nous étions faits l'un pour l'autre. N'en déplaise à quiconque, nous entamâmes une relation amoureuse qui me rendait heureuse comme je ne l'avais jamais été. A ses côtés, je n'étais plus la petite fille dévastée. J'étais une jeune femme sereine, mature et pleine de projets. J'étais celle qui l'apaisait, et celle qui le remettait parfois sur le droit chemin... comme ce jour où il m'annonça avoir laissé derrière lui une femme enceinte. Notre histoire faillit voler en éclats. Sévèrement, à m'en briser les cordes vocales, je lui reprochai de ne pas prendre ses responsabilités. Comment pouvait-il abandonner cet enfant, alors qu'il savait la peine que j'avais à vivre sans mes parents ? Comment avait-il pu abandonner cette femme ? Comment pouvait-il le vivre sans un regret ? Cette dispute, au cours de laquelle j'avais totalement perdu mon sang froid, eut le mérite de faire réagir Marin. Il se rendit compte de sa bêtise, et attendit le jour de ma majorité pour que nous retournions, ensemble, là où tout s'était arrêté : à Island Bay.

TODAY. Lorsque la ville recouvrait son manteau sombre, la costumière inspirée laissait place à la copine effacée que j'étais devenue au fil des années. Cela faisait deux bonnes heures que la nuit était tombée, et j'avais eu le temps de préparer à manger, de réchauffer le plat deux fois, de finalement manger seule et de ranger toutes les bricoles qui trainaient dans la maison. Las, je me laissai tomber en arrière sur le canapé. Je jetai un coup d'oeil à ma montre et constatai, la peur au ventre, que Marin devait être rentré depuis longtemps déjà. S'en suivit une autre crainte : celle qu'il ait bu plus de verres que de raison, et qu'il rentre éméché ou pire encore, qu'il passe la nuit ailleurs. Pendant encore près d'une heure, je priais pour qu'il pousse la porte et qu'il m'avoue avoir simplement été débordé de travail. J'attendais, impatiemment, jusqu'à ce qu'il soit enfin de retour à la maison. Mais son regard vide et l'odeur d'alcool qu'il dégageait me prouvait, une fois encore, qu'il avait encore dépassé les bornes. J'aurais eu envie de lui crier dessus, de le secouer et de le fuir, pour qu'il se rende compte du mal que cela me faisait, mais je l'aimais bien trop pour risquer de le faire fuir. Sagement, le cou raidi par la tension que cela provoquait, je vins l'aider à retirer sa veste avant de lui déposer un baiser sur la joue. C'est à ce moment que je me rendis compte d'une chose : je l'aimais à en perdre la raison, littéralement, mais viendra le jour où je ne supporterais plus cette situation.