tell me all of your stories (phoebe)

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phoebe & brooklyn

samedi après-midi. tu avais prévue passer la journée à la maison à faire toutes ces tâches ménagères qui traînaient depuis des jours (pour ne pas dire des semaines). avant, tu avais toute la journée, toute la semaine pour les faire. désormais c'était différent puisque tu avais commencé à bosser pour te sentir valorisée. seulement, le point négatif c'était que tu manquais de temps pour faire toutes ces choses qui, avant, te prenait que quelques heures par jour. être seule à la maison, ça ne changeait strictement rien pour toi puisque keegan ne faisait jamais rien... pas de lessive, pas de vaisselle, pas de repassage. tu étais sa nounou. là c'était la même chose, mais tu le faisais pour ta fille et pour toi seulement, et en moins de temps. il te faudrait encore quelques semaines, quelques mois pour t'habituer à ce rythme de vie, mais pour être complètement franche et honnête, tu ne regrettais pas ton choix de l'avoir dénoncé. tu ne regrettais pas le fait d'avoir mis un frein, un point final à ton martyr. lui qui ne t'en croyait pas capable, il a bien changé de comportement, lui qui était si fier, si hautain, lorsqu'il s'est fait embarquer par la police en janvier dernier... bref, aujourd'hui tu te devais donc de faire toutes ces tâches que tu reportais au weekend. tu avais promis à ta fille d'aller au cinéma ce soir voir le dernier dessin-animé qui était sorti. vous passeriez donc la soirée ensemble, entre mère et fille. elle était toute joyeuse à cette idée. et tu te permettais quand même une pause de ménage en recevant ton amie, phoebe, plus tard en après-midi...

comme de fait, les quinze heure sonnèrent et tu entendis toquer à ta porte. tu avais prévue le coup, partant une batch de café et allant sous la douche te rafraîchir un peu avant qu'elle n'arrive. tu étais donc fin prête à recevoir ton amie, ta fidèle confidente. tu portais un jeans délavé et un t-shirt blanc à col en v tout simple. tu étais décontractée. no makeup et les cheveux détachées. tu avais quand même pris la peine de soigner ton image sans toutefois en faire trop. tu allas ouvrir, toute souriante et pimpante. « phoebe ! quel plaisir de te revoir ! allez, vient. entre ! » dis-tu en l'accueillant dans le portique. tu l'as fis entrer sans attendre, refermant la porte derrière elle. « on passe au salon ? je t'apporte un café ! » dis-tu en allant à la cuisine servir deux tasses fumantes de café que tu préparas comme à ton habitude avant d'aller au salon lui offrir. tu t'installas sur le fauteuil en face d'elle, toujours aussi souriante. « tu vas bien ? » question banale qui pourtant était la base d'une conversation. tu lui posais parce que ça t'intéressait, pas seulement pour meubler la discussion. tu n'es pas de ces gens qui posent la question en se foutant d'avance de la réponse. tu n'es pas comme ça. allons voir ce qu'elle dira ensuite.

@phoebe anderson

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phoebe & brooklyn

Les yeux rivés sur l’écran de télévision, la tête de mon chien sur mes jambes, et celle du petit dernier sur ma poitrine, je peine à laisser mes yeux ouverts. Depuis mon accident, la fatigue de ces derniers mois est assez ingérable, et j’ai l’impression de passer ma vie à dormir. A l’hôpital déjà, c’était infernal, mais depuis que je suis à la maison, c’est encore pire. Reprendre une routine, presque réapprendre à vivre, sans le boulot, qui rythmait ma vie. Heureusement, le chiot de Tawny me donne du fil à retordre et me permet de ne pas m’ennuyer, et quand elle est là, c’est elle qui m’occupe. Autant dire que ce n’est pas facile, de retrouver un rythme raisonnable, de dormir la nuit pendant un minimum de huit heures, et de m’obliger à ne pas déranger ma sœur de cœur pour dormir avec elle. J’ai l’impression d’être une vraie larve depuis que je suis rentrée. Et aujourd’hui, ça ne manque pas. Le bol de céréale de mon petit-déjeuner sur la table du salon, et mon assiette de ce midi encore dans l’évier, j’ai clairement décidé de me laisser aller. Quand le programme que je suis en train de suivre s’arrête, j’appuie sur le bouton d’arrêt de la télécommande, et pousse un peu les chiens pour me lever. « Draco, Greezly, on bouge ! On dirait Tawny ! J’suis pas votre rocher, vous êtes pas des mollusques. Quoi que. » Le petit me regarde avec ses yeux d’idiots, et je ne peux m’empêcher de  rire un peu. Je tourne un instant la tête pour regarder l’horloge murale, m’indiquant quatorze heures. J’écarquille un peu les yeux, me rendant compte que je ne suis absolument pas prête, alors que je dois rejoindre Brooklyn, une amie, dans une heure pile. C’est la panique dans ma tête, et sans me soucier de personne, je retire mon tshirt de pyjama dans le salon, puis mon short en montant les escaliers, laissant mes affaires derrières moi, à la Tawny. En parlant du loup, je la croise en haut des escaliers, et je lui offre un immense sourire. « Ok, j’suis en retard, fais le ménage pour quand je rentre s’il te plait ! » Je ne lui laisse pas le temps de dire un mot de plus, attrape rapidement des affaires dans ma chambre, et saute dans la douche.

Le sac à main sur l’épaule et la tenue décontracté, comme le maquillage, je m’oblige à partir vingt minutes avant l’heure du rendez-vous, à pied. De toute façon, depuis mon accident, ma voiture est défoncée, et j’ai pas encore eu l’occasion d’en racheter une, alors je n’ai pas le choix. Heureusement, la maison de Brooklyn n’est pas très loin, et j’arrive pile à l’heure. Je toque, pas trop fort, et elle ne tarde pas à ouvrir. « phoebe ! quel plaisir de te revoir ! allez, vient. entre ! » Je lui souris un peu, et j’entre sans broncher, en regardant un peu autour de moi. Cette maison me donne des frissons, quand on sait ce qu’il s’est passé là dedans. « on passe au salon ? je t'apporte un café ! » J’hoche la tête, en souriant, toujours, comme à mon habitude, puis m’avance vers le salon. Je m’assois timidement sur le canapé, continuant d’observer autour de moi, cette décoration qui n’est certainement pas celle de la jeune femme. Elle s’absente un instant vers la cuisine, avant de revenir avec deux tasses de café brulantes, une pour chacune. Elle me tend la mienne. « Merci beaucoup Brooklyn. » Elle s’installe en face de moi avec le sourire, et ça fait vraiment plaisir à voir. Il faut dire que lors de nos précédentes rencontres, ce n’était pas vraiment joyeux pour elle. Un dépôt de plainte pour violences conjugales, des papiers à remplir, et là dernière fois, au restaurant. « tu vas bien ? » Je baisse un peu la tête, sans réfléchir. Depuis mon accident, je peine à être sincère pour cette question. Tant d’années à mentir, à dire que tout  va bien, alors que ce n’est pas le cas. « Fatiguée, mais, ça va. Mieux. » Je lui souris timidement, et ne tarde pas à lui retourner la question, en demandant des nouvelles. Il n’est jamais facile d’apprendre à vivre après tant d’années de violence. « Et toi ? Comment ça se passe ? » Ma question est très large, et enveloppe autant sa vie personnelle, concernant sa fille, que l’avancement du procès de son ex-mari, puis sa vie professionnelle.

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phoebe & brooklyn

on ne peut pas dire que tu aies beaucoup d'amis dans la vie. tu es une personne très sociable et on te considère en sommes comme une bonne personne. hors, les derniers dix ans, tu les a passé à vivre dans l'ombre de ton ex-mari, te privant ainsi d'une vie sociale 'normale'. il dictait tes fréquentations, te disant qu'ils n'étaient pas bons pour toi... ça revient donc à dire que tes seuls amis étaient ceux que lui avaient. au départ, tu ne t'en rendais pas bien compte, tu croyais qu'il avait raison, que ces personnes n'étaient pas bonnes pour toi alors que c'était carrément l'inverse: c'était lui qui était nocif pour toi. maintenant que tu l'as dénoncée en janvier dernier, ta vie reprends un cours plus 'normal' et surtout... plus saine. vraiment plus saine.

c'est donc en allant faire ta déposition que tu fis la rencontre de phoebe et de sean, ceux qui devinrent au fil du temps de nouveaux amis. ils sont un peu comme tes sauveurs, en fait. phoebe s'est montrée très à l'écoute de chyler quant à sean, c'est lui qui a prit la déposition et qui a fait le suivi du dossier jusqu'à l'arrestation et le jugement final. ils sont tes sauveurs et amis, désormais. tu as aussi commencé un nouveau boulot dans une branche complètement différente de ce que tu étais prédestinée à faire et là, tu t'es fait de nombreux collègues qui sont en quelques sortes des amis. bref, ton cercle social s’agrandit de plus en plus et tu fais bien attention à qui tu accordes ta confiance, cependant. vaut mieux avoir quelques très bons amis sur qui on peut compter qu'une grande bande d'amis pas trop présents dans les moments difficiles. tu entretiens donc tes relations amicales avec le plus grand sérieux et la plus grande fidélité qui soit. c'est donc pour cela que tu as invitée phoebe à passer à la maison. tu ne l'avais pas revus beaucoup depuis son accident et tu te sentais terriblement mal face à cela alors plutôt que de t'en vouloir et de te taper sur la tête sans cesse, tu avais décidé de reprendre les choses en main. tu l'attendais donc vers les quinze heures et pile poil à cette heure, tu entendis toquer à ta porte. tu l'accueillis avec enthousiasme et un grand sourire, l'invitant à prendre place au salon pendant que tu allais préparer des cafés. en revenant, tu t'installas devant elle en lui demandant comment elle allait. elle te remercia pour les cafés et répondit ensuite à ta question. « Fatiguée, mais, ça va. Mieux. » tu souris doucement en replaçant une mèche de tes cheveux qui tombait de travers sur ton visage. « je suis contente de l'entendre. ça ne doit pas être facile tous les jours, mais... un jour à la fois... » dis-tu en souriant de nouveau. « Et toi ? Comment ça se passe ? » tu hoches les épaules et avant que tu ne puisses répondre, tu fus interrompu par chyler qui voulait souhaiter la bienvenue à phoebe. elle s'installa à côté d'elle et l'entoura de ses petits bras pour lui faire une caresse. « on fait comme on peut... c'est comme si une nouvelle vie avait commencé pour nous deux. on va chez le psychiatre une fois par semaine et on passe beaucoup de temps ensemble... » la petite sourit et vient se loger dans tes bras. tu lui flattes les cheveux en continuant : « j'apprends à vivre librement. c'est surtout ça le plus difficile. les gens ne comprenne pas ce qu'on ressent quand on est sous l'emprise d'un tyran pendant huit ans. il pense que du jour au lendemain on peut reprendre toute notre liberté et vivre 'comme si de rien était' alors que c'est faux. ». tu terminas ton discourt en haussant les épaules. « mais assez parlez de moi. raconte moi comment le retour à la maison se passe. tu as de l'énergie ? tu t'occupes bien ? » demandes-tu, inquiète de la santé fragilisée de ta nouvelle amie.

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phoebe & brooklyn

Brooklyn et moi nous installions sur le canapé, et elle ne tarde pas à revenir avec les cafés, en me demandant comment je vais. Je la regarde en souriant et lui dis que je suis fatiguée, mais que ça va mieux. « je suis contente de l'entendre. ça ne doit pas être facile tous les jours, mais... un jour à la fois... » Je hoche la tête en souriant. « Oui, c’est ça. On s’occupe comme on peut. » Je lui souris, et lui retourne la question, en lui demandant comment ça se passe pour elle. Je sais que ce n’est pas facile puisqu’elle vient de mettre son mari en prison, et le dossier est difficile pour elle. Sa fille nous interromps pour venir nous dire bonjour, et je l’embrasse sur sa joue avant qu’elle rejoigne sa maman. Le tableau est vraiment attendrissant. « on fait comme on peut... c'est comme si une nouvelle vie avait commencé pour nous deux. on va chez le psychiatre une fois par semaine et on passe beaucoup de temps ensemble... » Je la regarde en souriant, que de belles choses. La petite câline sa maman, et je ne peux m’empêcher de sourire face à cette étreinte. Les deux semblent très proches, et je sais que cette nouvelle vie ne va être que positive pour la mère et la fille, c’est une évidence. « j'apprends à vivre librement. c'est surtout ça le plus difficile. les gens ne comprenne pas ce qu'on ressent quand on est sous l'emprise d'un tyran pendant huit ans. il pense que du jour au lendemain on peut reprendre toute notre liberté et vivre 'comme si de rien était' alors que c'est faux. » Je la regarde en baissant un peu les yeux, elle a complètement raison. La liberté est encore inconnue pour la jeune femme, et j’imagine que les nuits sans sommeil doivent être bien trop nombreuses. Et pourtant, elle a le sourire, et l’âme d’une guerrière. Brooklyn mérite d’être heureuse, et c’est mon souhait le plus cher, qu’elle et sa fille retrouvent une paix intérieure, et oublient peu à peu ce tyran à qui elles viennent de dire adieu. Je sais que ça ne sera pas simple, et elles n’oublieront certainement jamais cet homme, mais j’espère qu’elles réussiront à vivre avec et en y pensant le moins possible. Ce n’est jamais facile ce type de situation, j’en vois souvent au boulot, sauf qu’en général, moi ça concerne plutôt les enfants. Et je suis bien heureuse de ne pas avoir eu le dossier de Brooklyn trop longtemps entre mes mains, prouvant que la petite n’avait rien subi de trop horrible de la part de son père. Une détresse psychologique c'est une évidence, mais maintenant qu’elle est avec sa maman, je sais qu’elle ira de mieux en mieux. «  Je suis sûre que ça ira de mieux en mieux, toi et Chyler êtes fortes, et je suis certaine que cette histoire sera bientôt derrière vous, et que vous réussirez à vivre comme tous le monde, sans trop penser à ces huit années. Vous le méritez plus que n’importe qui. » Je la regarde en penchant un peu la tête. « mais assez parlez de moi. raconte moi comment le retour à la maison se passe. tu as de l'énergie ? tu t'occupes bien ? » Je bois quelques gorgées de café, et je la regarde en souriant. Il est vrai que le retour à la maison est difficile, je suis fatiguée, mais surtout, je ne sais pas quoi faire. Cela fait des années que je me consacre à mon travail, et j’en avais presque oublié de vivre. Je ne sais pas comment m’occuper, je passe la journée devant la télévision, à m’occuper de mon chien et de celui de ma soeur de coeur. Je ne fais vraiment pas grand chose, c’est désolant, mais que faire ? C’est bien ça la question. Je ne sais même plus vivre comme une femme de vingt-huit ans, non, je ne sais rien faire à part travailler. « C’est difficile. » Je soupire un peu, et continue. « Je suis assez fatiguée, et en même temps je n’arrive pas à me reposer. Enfin je veux dire, je dors mieux, c’est sûr que faire des nuits de neuf à dix heures quand ça fait des mois que je ne dormais pas plus de quatre heures, c’est toujours mieux. » Je baisse un peu les yeux. « Et puis je ne sais pas quoi faire de mes journées, avant je travaillais, je faisais que ça et maintenant, j’ai plus de passe temps. Alors je m’ennuie un peu c’est vrai. Mais je me repose, ça c’est sûr, je n’utilise pas beaucoup d’énergie. » Je relève la tête vers elle. « Heureusement que ma colocataire occupe certaine de mes soirées, parce que sinon, je crois que j’aurais sombré dans la déprime. » Je souris un peu. « Mais ça ira de mieux en mieux. Je suis rentrée depuis pas très longtemps, je dois reprendre des habitudes et ça ira. » Je porte à nouveau ma tasse de café à mes lèvres pour en boire quelques gorgées.