You can't run away from me (jillysa)

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You can't run away from me
billy & Jo & Sage

Près de deux semaines. Deux foutues semaines où Johanna n’a pas daigné lui adresser la parole hormis via quelques textos à travers desquels il a tenté de susciter sa raison pour qu’ils discutent de ce qui s’est passé entre eux. Toutefois, celle-ci est bien décidée à l’éviter jusqu’à la fin de ses jours. Il en est certes désespéré, car il aimerait pouvoir faire le point sur leur relation. Il pensait réellement qu’ils s’étaient rapprochés au courant des derniers mois et qu’ils étaient en train de bâtir une amitié outre que sur leurs fréquentes engueulades. Il pensait sincèrement qu’ils auraient pu construire une amitié solide, que Johanna aurait pu devenir une alliée sur qui il peut compter. Il faut toutefois croire qu’il s’était littéralement mis le doigt dans l’oeil. Il ne fallait qu’un instant de faiblesse pour qu’elle le jette hors de sa vie comme une vulgaire poubelle. Il peut tout à fait comprendre l’embarras dans lequel elle est plongée, car leur acte ne s’est pas fait sans une trahison certaine. En effet, Johanna est en couple avec un mec qui ignore tout ce qui s’est passé entre eux. Et elle semble poursuivre cette relation comme si de rien était, comme s’ils n’avaient jamais commis l’irréparable.
Il est ainsi fâché et plongé dans une incompréhension qu’il ne saurait démystifier. Le refus de Johanna de lui adresser la parole le consume. En plein au moment où il remet en doute ses sentiments pour elle. Enfin, non. Il ne pourrait jamais s’éprendre de Johanna, voilà une idée tout à fait farfelue! Mais pendant un instant, pendant ce moment où ils se sont rapprochés encore et encore avant de céder à la tentation, il a vraiment remis en question ce qu’il ressent pour elle. Et maintenant, il réalise que leur relation n’a jamais vraiment évolué. Celle-ci est plutôt condamnée à l’éternel carcan orageux qui marque chacune de leur rencontre.
Ne désirant pas faire de sa vie une éternelle réflexion sur ce qui s’est passé entre Johanna et lui, il a préféré converger toute son énergie sur son boulot. Les choses se passent plutôt bien à ce niveau. Il faut bien quelque chose de positif dans la marre de merde qu’est sa vie! Il a ainsi passé une autre journée routinière à son boulot, quoiqu’il observe des avancements de plus en plus intéressants dans le projet qu’il dirige. Il est relativement satisfait ce soir-là quand il rentre chez lui. Encore une fois, son supérieur l’a félicité de son boulot et du dévouement qu’il accorde à son travail. Il prend ainsi le chemin de la maison avec un merveilleux sourire dessiné sur ses lèvres. Toutefois, quand il se stationne dans l’entrée de la demeure, son sourire s’évanouit très rapidement. Un véhicule stationné sur l’allée d’asphalte lui fait comprendre que Sage a de la visite et que c’est nul autre que Johanna. Un peu décontenancé, il pénètre sa demeure. Lorsqu’il joint la cuisine, il arrive face à face à Johanna qui est, en effet, bel et bien chez lui. Va-t-elle encore le fuir?

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Jillysa

Assise sur le confortable canapé de la maison des Tomson, je sirote tranquillement le soda que Sage vient de me donner. La brune m'a, en effet, invité à passer chez elle pour regarder ces stupides émissions qui nous font tant rire. J'avais tout d'abord refusé, inventant excuses après excuses pour me justifier mais, Sage a prononcé les mots magiques "on aura la maison pour nous toutes seules, Billy n'est pas là" j'ai alors immédiatement accepté. Je sais que ça peut paraître puéril d'éviter Billy comme je le fais mais ça reste néanmoins la meilleure solution. Quelques soient mes intentions, à chaque fois qu'on se retrouve dans la même pièce, ça devient n'importe quoi. On se dispute ou même pire encore... Ces deux semaines que j'ai passé sans le voir, j'ai eu l'impression d'y voir plus clair, loin des yeux loin du coeur comme on dit. Enfin jusqu'à qu'il essaye de me contacter. Depuis c'est la merde. Vraiment. Je n'aurais jamais que cru que ces messages puissent m'atteindre à ce point là. J'y repense sans arrêt. Il croit que je me fiche de lui, qu'il ne compte pas à mes yeux et dans un sens, j'aimerais que ce soit vrai. Mais ça ne l'est pas, je n'ai jamais été aussi sûre de quelque chose. Ça ne veut pas dire pour autant que je sais ce qu'il représente pour moi... Et ça ne veut pas non plus dire que l'on doit continuer cette mascarade, ça n'apporterait rien de bon. Voilà pourquoi je lui ai laissé entendre que j'étais encore avec Logan alors que nous avons décidé de faire un break. Voilà pourquoi je lui ai parlé si durement. Billy est devenu une drogue dont il faut à tout prix que je me sèvre. Son toucher, ses baisers, ce qu'il me fait ressentir, tout ça me consume. Jamais nous ne serons bons l'un pour l'autre, on ne cesse de disputer, tant que je ne suis même pas sûre de l'apprécier réellement en tant qu'individu. Pourtant, à chaque fois que nous sommes ensemble, je perds tout contrôle et je me laisse totalement happer par lui. Il faut donc bien que je l'évite puisque je ne peux pas me faire confiance en sa présence. Avec le temps, j'espère pouvoir oublier toutes ces images qui me hantent. Je pourrais donc ainsi de redevenir celle que j'étais et tout ce qui s'est passé ne sera plus qu'un lointain mauvais souvenir. C'est mon plan et j'entends bien le mettre à exécution. À terme, j'arriverai à oublier tout ça, j'en suis sûre. Et en attendant ? Et bien, je pète un plomb tout simplement. C'est peu dire, je suis tellement prise dans mes pensées que je n'entends qu'à moitié Sage me dire qu'elle monte en haut pour répondre à un mail important. Je reste là, à fixer la télévision d'un oeil vide, luttant contre les sentiments confus et paradoxaux que je ressens actuellement. De temps à autre, je sirote mon verre d'un air absent. Les mêmes pensées sans cesse embrument mon esprit : Billy, Logan, Billy. C'est à se frapper la tête contre les murs. Bien vite, mon verre se vide et cela me fait étrangement revenir à moi. Je me promets de me ressaisir et me dirige vers la cuisine pour me servir de nouveau un verre. Alors que je m'apprête à repartir dans le salon, j'aperçois Billy. Cela me stoppe net dans ma lancée. Que fait-il là ? Pourquoi ? Comment ? Non mais c'est pas vrai ! Qu'est-ce que j'ai fait au bon dieu pour mériter ça ? "Je devais justement y aller." Ouais. Je fuis. Encore.

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Il est inutile de le dire: Billy ne s’attendait pas du tout à se retrouver face à face devant Johanna dans sa propre maison. Certes, il a eu la puce à l’oreille en voyant son véhicule stationné dans son entrée, mais il ne peut pas non plus s’empêcher d’entrer dans demeure, si? Et après tout, ce n’est pas lui qui a décidé de fuir, mais bien Johanna. Il n’a aucune difficulté à assumer ce qui s’est passé entre eux. Le scientifique aurait même voulu qu’ils en parlent comme deux adultes, mais Johanna n’a pas du tout voulu collaborer. Au contraire, elle lui a littéralement souhaité une bonne vie. Même s’il n’a pas particulièrement été délicat dans sa façon de s’exprimer, il a trouvé très ordinaire sa façon de gérer les choses. "Je devais justement y aller." Ainsi, alors qu’il se trouve face à elle, celle-ci trouve le moyen de s’extirper. N’est-ce donc pas surprenant! Évidemment, Billy roule des yeux. Il se doute bien que la jeune femme est venue rendre visite à sa soeur en devant penser qu’il ne serait pas dans les parages. Mais à son grand malheur, il a été libéré plus tôt et peut ainsi profiter de son vendredi soir comme quelconque être humain normal! “Ça me surprend d’ailleurs que tu sois encore dans cette ville. Les chances de m'y voir sont grandes”, dit-il avec cynisme. Il dépose son sac de travail au sol puis se redresse pour faire face à Jo. “Après tout, n’as-tu pas dit que tu ne voulais plus jamais me revoir? Tu trouves pas que d'être chez moi n'est pas un peu ironique?”, poursuit-il. Son ton est emprunt de rancune. Il n’a pas du tout digéré ses messages textes. Comment peut-elle tirer un trait sur son ami d’enfance aussi facilement, merde? Certaines choses demeuront toujours au-delà de sa compréhension, et ce, même s’il est un scientifique hautement qualifié. Il la regarde s’avancer vers la porte d’entrée. “Pourquoi tu t’en vas? Je présume que ce n’est pas moi que tu viens visiter. Alors pourquoi faire chier Sage en t’éclipsant parce que c’est moi que tu ne peux pas saquer? Tu vas lui donner quoi comme excuse bidon, hein?”, se risque-t-il à lui demander. Il en met peut-être un peu trop, mais il faut croire qu’il doit pousser les choses pour être en mesure d’engager une conversation avec elle qui ne s’arrête pas à des au revoirs suivi d’un silence plombant alors que Johanna fuit à la course. Il n’attendra certainement pas la prochaine catastrophe pour lui reparler. Malgré leurs discordes récurrentes, Johanna demeure son amie et qu’il accepte de l’admettre ou non, il tient à elle.

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Jillysa

"Ça me surprend d’ailleurs que tu sois encore dans cette ville. Les chances de m'y voir sont grandes" J'espérais naïvement qu'il me laisse m'en aller sans encombre, j'espérais que ce que je lui ai dit précédemment soit assez tranchant pour qu'il ne veuille plus jamais me parler mais, visiblement, je me suis mis le doigt dans l'oeil. Jamais on ne l'arrête et certainement pas quand il a l'occasion de lancer un bon sarcasme. C'est d'ailleurs l'une des choses qui m'agacent le plus chez lui. Je soupire, je voudrais partir sans rien dire, ne pas envenimer le conflit mais je ne peux pas, c'est plus fort que moi. "J'y ai pensé figures-toi mais je me suis finalement dit que ça n'en valait pas la peine." C'était méchant, je m'en suis moi-même rendue compte mais j'ai cette petite voix dans ma tête qui me dit que, si je suis assez imbuvable, il me laissera enfin tranquille. Ainsi donc, mon plan est de me montrer la plus abjecte possible jusqu'à ce que je finisse par le débecter. C'est débile ? Oh mais je sais. Je n'arrive pas à penser correctement quand je suis près de lui, c'est bien ça tout le problème. "Après tout, n’as-tu pas dit que tu ne voulais plus jamais me revoir? Tu trouves pas que d'être chez moi n'est pas un peu ironique?" Je l'ai dit, il me semble même que j'ai ajouté ne plus jamais vouloir lui adresser la parole. J'étais furieuse qu'il puisse penser ne rien signifier à mes yeux, furieuse qu'il me mette le rôle du méchant sur le dos même si j'avoue le mériter quelque peu. "Justement tu devrais apprécier ça, l'ironie, non ?" Jouer à l'andouille est une de mes spécialités et c'est, de plus, un énième moyen d'éviter d'entrer dans le vif du sujet. Billy a l'air en colère, tant que j'en suis presque surprise. Je l'ai souvent mis hors de lui au fil des ans mais là c'est différent, il y a un éclat dans ses yeux qui me glace le sang. Quand à moi, ma carapace de garce insensible menace de s'écrouler à chaque seconde qui passe. Ce n'est pas moi, je suis passionnée, pas froide. Ça me demande toute mon énergie que de prétendre passer au dessus de tout ça, d'agir avec dédain. Pensant qu'il a eu son compte, je me dirige vers l'entrée pour quitter cette maison au plus vite. Je me sens quelque peu coupable pour Sage mais je pense qu'un message suffira à me dédouaner. Je l'espère tout du moins. "Pourquoi tu t’en vas? Je présume que ce n’est pas moi que tu viens visiter. Alors pourquoi faire chier Sage en t’éclipsant parce que c’est moi que tu ne peux pas saquer ? Tu vas lui donner quoi comme excuse bidon, hein ?" Pour la deuxième fois de la journée je me stoppe net en entendant Billy. Vous vous rappelez quand je vous ai dit avoir bien du mal à rester de marbre ? Et bien, je viens d'atteindre quota. La goutte d'eau a fait déborder de la vase. "Mais tu comprends vraiment rien bordel !" J'explose littéralement. "Je m'en vais parce que je ne supporte pas être dans la même pièce que toi, oui, mais ce n'est pas parce que je ne peux pas te saquer crétin ! Bien au contraire !" Je regrette ces mots immédiatement après les avoir prononcer. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce qu'ils mènent à un "pourquoi alors" ? Et ça, c'est une question à laquelle je n'ai pas du tout envie de répondre. "Et tu sais quoi ? Ouais je fais chier Sage en partant parce que je ne suis qu'une sale égoïste qui trompe son mec. Voilà, t'es content ?" Ma voix s'éraille quelque peu reflétant ainsi l'état de mon amour propre qui est bien évidemment au plus bas. Je me déteste pour ce que nous avons fait lui et moi, ça me laisse à penser que nous faisons ressortir ce nous avons de plus mauvais en nous. C'est la raison même qui me pousse à le fuir. "Maintenant qu'on s'est mis d'accord sur le fait que je suis quelqu'un de terriblement mauvais, est-ce que je peux m'en aller ? À moins que tu es une autre vacherie à me sortir ?" Si Sage ne se trouvait pas à l'étage, je hurlerai en ce moment même croyez-le bien. "Peut-être me dire à quel point je suis insensible, à quel point je me fous des gens ?" Je croise les bras. "Va-s'y Billy j'attends."

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Pour être allé la chercher, il la carrément ramené d’un pas ferme! La jeune femme le foudroie d’une froideur dont il n’a jamais été témoin. Certes, ils ont eu leur quota de discordes. À vrai dire, ils se sont engueulés plus de fois qu’il ne pourrait compter, mais leurs querelles n’ont jamais été empruntes d’une telle vivacité. Car en réalité, froideur est littéralement un euphémisme. La colère de Jo est prenante, mais elle a tout à fait lieu d’être. Parce que même si Billy n’apprécie pas tout à fait le ton de cette conversation, celle-ci doit être tenue. Lui qui voulait tant qu’ils en parlent, eh bien le voilà enfin servi. Il ne fait pas attention à ses deux remarques, préférant rouler les yeux. Mais quand il la voit partir, il utilise l’exagération pour la faire rebrousser chemin. Il est parfaitement conscient qu’elle ne le déteste pas, mais comment peut-elle fuir devant l’évidence même qu’il se passe quelque chose entre eux. Il n’est pas parvenu à mettre le doigt sur ce lien précis qui les unit, mais les astres semblent faire en sorte qu'ils ne soient pas capables de combattre cette force qui les attire l'un vers l'autre. "Je m'en vais parce que je ne supporte pas être dans la même pièce que toi, oui, mais ce n'est pas parce que je ne peux pas te saquer crétin ! Bien au contraire !" Touché. C’est exactement ce qu’il voulait entendre. C’est exactement l’explication qu’il a cherché à avoir par texto. Mais il ne parvient tout de même pas à comprendre comment elle peut se résigner à l’éviter, à carrément vouloir l’écarter de sa vie. “Mais je suis parfaitement conscient! Tu réalises pas que tout ce que je fais c’est te provoquer?”, lui répond-il en levant les bras dans les airs comme si c’était l’évidence même. “Parce que sinon, tu fuis. Et j’ai pas envie que ça fasse comme la dernière fois”, finit-il par lui avouer. Il n’a vraiment pas envie qu’elle disparaisse de sa vie comme elle l’a fait aussitôt que leur épopée de faux test de grossesse s’est terminée. Certes, il l’a lui-même évitée, mais disons que sa dernière année d’études chargée a joué beaucoup dans la donne. Par après, ils n’ont tout simplement pas repris contact… jusqu’à ce que Thomas décède. "Et tu sais quoi ? Ouais je fais chier Sage en partant parce que je ne suis qu'une sale égoïste qui trompe son mec. Voilà, t'es content ?" Non, il ne l’est pas. Il ne comprend pas pourquoi elle est encore avec, ni pourquoi le mec en question lui suscite autant de jalousie. Il devrait pourtant bien s’en foutre qu’elle soit avec lui, et pourtant, c’est tout à fait le contraire. Elle poursuit: "Maintenant qu'on s'est mis d'accord sur le fait que je suis quelqu'un de terriblement mauvais, est-ce que je peux m'en aller ? À moins que tu es une autre vacherie à me sortir ?" Ça lui apprendra à la flatter dans le sens inverse du poil. "Peut-être me dire à quel point je suis insensible, à quel point je me fous des gens ?" Il cherche à lui parler, mais n’utilise pas du tout la bonne méthode. Toutefois, dans son cas, c’est la seule qui puisse fonctionner. “Tu crois réellement que je peux te juger sur ce que tu fais? J’m’en fiche complètement que tu l’aies trompé, ton mec. Et j’ai pas de leçon à donner à personne sachant qu’il y a même pas deux mois je buvais à tous les soirs et couchais avec tout ce qui bouge.” En effet, le scientifique ne devrait recevoir aucune éloge pour son comportement on ne peut plus répréhensible. “Je suis égoïste. Parce que j’ai préféré laisser tout le monde tomber parce que j’étais pas suffisamment fort pour affronter la mort de mon frère. Alors non, j’ai aucune vacherie à te dire. J’suis pas mieux foutu que toi”, termine-t-il avec un ton beaucoup plus calme. Il dépose les armes et demande l'armistice, même s’il ne croit pas qu’il l’aura de sitôt.

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Jillysa

Je crois que dans la situation qui se déroule à l'étage du dessous, on pourrait me donner le titre de la bonne poire. Ah, mais carrément. Je suis tellement obnubilée par mon petit monde, mon nombril et mon futur que je ne suis pas du tout au courant de ce qui pourrait tracasser mon frère et mon amie d'enfance. J'ai l'impression d'avancer seule dans mon deuil, dans ma vie, de me dire que rien ne sera plus comme avant, que personne ne peut m'aider. Sauf que notre égoïsme nous rassemble bien, je pense. Autant que je veux me rapprocher de mes proches, je sens que je dérive seule sur un océan d'incertitude. Que ce soit pour mes sentiments nouveaux envers une femme, ou pour l'idée de prendre du temps pour moi, je pense que j'ai besoin de faire part de ce qui se passe avec moi à Jo afin d'obtenir un avis extérieur. Elle n'a jamais eu la langue dans sa poche, et je sais que si j'ai besoin de lui dire quoique ce soit elle ne pourra pas me juger. Enfin, si, elle me jugera bien si elle veut, mais je sais très bien que ce n'est pas dans sa nature. Le prétexte d'avoir la maison rien qu'à nous suffit à la faire venir, comme si l'absence de mon frère jouerait un quelconque facteur là-dedans. Je sais qu'ils ont déjà couché ensemble par le passé et que les deux traitent du dossier Thomas ensemble, mais sinon, je sais pas ce qui se trame entre eux. Si seulement je savais... Me rappelant un mail à répondre, j'abandonne ma copine au salon alors que je me dirige à l'étage pour vaquer à la tâche. Déjà trop de mois que je suis en Nouvelle-Zélande, que j'en oublie presque le décalage avec la France. Mon stage devrait se terminer officiellement dans le jours à venir, et je me dis que le jour où je rends mon rapport, je dois avoir pris une décision. Ce que je fais, ce que je deviens, de ne plus être autant à la dérive, avoir une destination, au moins. L'agitation au rez-de-chaussée me tire de mes pensées, et c'est un peu confuse que je retrouve Billy et Jo. L'air vibre de mauvaises ondes, et je sens que je pourrais couper au couteau le malaise que mon arrivée jette sur l'audience. « T'es rentré plus tôt ? » Je me décide à rompre le silence, haussant un sourcil alors que je croise les bras et m'appuie sur le cadre de porte. Ma question cache tout de même un sous-entendu: j'ai pas envie qu'il nous fasse chier et gâche ma soirée. Non pas que je déteste mon frère, mais si j'ai une conversation de filles avec Jo, je voudrais pas qu'il écoute. Question d'intimité quoi. Je fais quelques pas et me dirige vers Jo qui semble trop près de la sortie pour quelqu'un qui ne doit pas quitter à cette heure normalement. Quelqu'un peut m'éclairer ? Mon regard passe de Billy à Jo, pour revenir sur ce dernier. Ils me cachent un truc, aussi bien tenir une affiche avec des lumières qui clignotent en mode: on te dit pas tout et ça serait pas plus clair que maintenant. Je me mords la joue, parce qu'avec la tension qui règne, je sais bien que mes questions ne seront pas les bienvenues.

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Jillysa

"Mais je suis parfaitement conscient ! Tu réalises pas que tout ce que je fais c’est te provoquer ?" Je soupire. Quand bien même je m'en rendrais compte, il me serait impossible de ne pas répondre, c'est viscérale. "Et bien c'est petit et puéril." Je campe sur mes positions, cette même mine boudeuse habillant mon visage. "Parce que sinon, tu fuis. Et j’ai pas envie que ça fasse comme la dernière fois." Une boule se forme instantanément dans ma gorge, accentuant mon malaise. Ce que sous-entend ses paroles accélère légèrement les battements de mon coeur. Tout ça m'embrouille plus que de raison. J'aimerai tant que tout soit clair pour moi, que je sache ce que je dois faire et comment le faire. Mais au lieu de ça, je n'ai qu'une envie impériale de fuir, le plus vite possible. "Ce n'est pas si simple..." Non, ça, c'est le moins qu'on puisse dire. Ce serait tellement plus facile s'il laissait tomber. Il devrait le faire, c'est vrai, je ne vois pas ce qu'il gagne à continuer. Imaginons qu'on parle réellement, qu'est-ce que cela changerait ? Rien du tout car ça ne mènerait à rien, ça ne le peut pas. "Tu crois réellement que je peux te juger sur ce que tu fais ? J’m’en fiche complètement que tu l’aies trompé, ton mec. Et j’ai pas de leçon à donner à personne sachant qu’il y a même pas deux mois je buvais à tous les soirs et couchais avec tout ce qui bouge." Je n'avais réellement pas besoin de cette information. Je sais que c'est ridicule, mais au fond de moi, je ressens une certaine pointe de jalousie qui me laisse perplexe. "Je suis égoïste. Parce que j’ai préféré laisser tout le monde tomber parce que j’étais pas suffisamment fort pour affronter la mort de mon frère. Alors non, j’ai aucune vacherie à te dire. J’suis pas mieux foutu que toi." J'ouvre la bouche pour parler mais les mots me manquent. Personne ne le trouve égoïste pour avoir cherché à penser ses blessures à sa façon ou tout du moins, pas moi. Je le comprends, c'était son frère jumeau, je ne peux qu'imaginer la douleur qu'il a ressenti alors jamais au grand jamais je ne le jugerais pour ça et personne le devrait. J'aimerais le lui dire mais, je ne sais pas si c'est réellement une bonne idée. C'est avec ce genre de conversation que nous avons dérapé la dernière fois... Donc, non, ça ne l'est pas. Il faut que parte d'ici, c'est la seule chose à faire. "T'es rentré plus tôt ?" Merde. Merde, merde et remerde. Voilà Sage. Il ne manquait plus que ça, ça ne va pas aller en s'arrangeant. Je me retourne rapidement vers elle, un sourire gêné ancré sur les lèvres. "Saaaage ! Hum choupette, tu sais je crois que je devrais y aller moi." Je me mords la lèvre quand j'entre-aperçois sa déception, je ne veux pas lui faire de la peine, j'ai bien senti qu'elle voulait me parler de quelque chose. Cependant, je ne m'imagine pas rester, pas avec Billy dans les parages, pas avec les sentiments contradictoires que je ressens en ce moment. "Enfin dans très peu de temps..." C'est pas bien mieux mais, ça atténue la chose.

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Il essaie tant bien que de mal de faire comprendre à Johanna qu’il n’a pas envie qu’ils n’existent plus l’un pour l’autre. Il ne peut concevoir qu’elle ne fasse plus partie de sa vie, et c’est la raison pour laquelle il s’entête à avoir cette discussion. Sans grande surprise, Johanna n’est pas très réceptive. Sa froideur est sans équivoque et le scientifique ne sait plus sur quel pied danser. Il se permet de s’ouvrir davantage en évoquant le décès de son frère, mais leur conversation est vite interrompue par sa soeur qui semble toujours en vie. “Eh bien, j’me demandais où tu te cachais!”, lance-t-il à sa frangine qui montre le bout de son nez dans l’entrée. “Oui, on a suffisamment avancé cette semaine. J’ai libéré l’équipe”, explique-t-il. Maintenant que leur discussion ne peut être poursuivie, il commence à se sentir de trop, comme cette vilaine troisième roue qui fait basculer le carrosse. Il se balance sur ses jambes et joue nerveusement avec ses mains, alors que ses yeux jettent de furtifs coups d’oeil en direction de Johanna. Voyant que sa présence est sans l’ombre d’un doute dérangeante et indésirable, il opte pour s’éclipser du paysage. “Je vais aller sous la douche. Je vous laisse tranquille”, dit-il avant de lancer un dernier coup d’oeil vers Jo. Sans plus attendre, il monte à l'étage et s’enferme dans sa salle de bain pour s’abandonner sous les réconfortants jets d’eau chaude qui s’abattent sur sa peau. Il y passe un certain temps, au grand dam des activistes environnementaux qui ne failliraient pas à lui rappeler la rareté de l’eau potable. Enfin propre et reposé, le jeune homme quitte à contre-coeur le confort de sa grande douche construite de céramique. La beauté et la modernité de leur chez-soi est sans contredit, les Tomson ayant des goûts sophistiqués en matière de décoration. Laissant le fourbe en lui prendre les commandes de son corps, il entoure sa taille d’une serviette propre et quitte la salle de bain pour rejoindre le rez-de-chaussée. Sans la moindre gêne, il passe à la cuisine pour s’y préparer quelque chose à manger. Après tout, n’est-il pas chez lui? Certes, il ne fait cela que pour attirer l’oeil de Johanna qui louchera très certainement en sa direction. “Ne vous préoccupez pas de moi, je me prépare mon diner”, dit-il simplement en dessinant un sourire benêt sur son visage d’éternel farceur. Il entreprend la cuisson de pâtes en prétendant disparaître de leur champ de vision, même s’il sait très bien qu’il y en a une qui doit se combattre d’arrache-pied pour ne pas l’épier.

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Jillysa

Ça sent mauvais. Et pas parce que Billy a laissé trainé sa lessive pendant des jours sur le plancher jusqu'à ce que j'hurle parce que je pensais avoir vu un caleçon bouger tout seul. Non, ça sent mauvais parce que l'atmosphère est si tendue, que ça me rend mal à l'aise. Je me pince presque les lèvres jusqu'à en avoir mal afin de ne pas poser trois milliards de questions à Jo et Billy. Ça rendrait le tout encore plus tendu, et ça réduirait mes chances de savoir ce qui se trame entre eux. "Saaaage ! Hum choupette, tu sais je crois que je devrais y aller moi." Mon regard se baisse, parce que j'avais réellement hâte de passer une soirée entre filles. Du coup, je ne me laisse pas réellement avoir par ce qui me semble réellement être une excuse. "Enfin dans très peu de temps..." Je relève les yeux et marmonne comme une petite fille à qui on vient d'enlever un jouet: "Tu m'avais promis qu'on regarderait au moins un film." Je ne précise pas devant mon frère qu'on risque de regarder un truc bien cul-cul, bien de filles, histoire qu'il se moque de nous comme quand on avait 14 ans. Heureusement pour nous, Billy file très rapidement à l'étage et dès qu'il disparait de mon champs de vision, je l'oublie complètement, contrairement à Jo. Je me saisis de son bras et la traine presque de force au salon. Pourquoi me semble-t-elle si réticente ? J'ouvre encore une fois la bouche dans le but de lui demander ce qui se passe, mais je me doute bien que je vais me heurter à un mur. Alors je me tais. Dieu que c'est dur. "T'es prête?" Je demande à mon amie en lui présentant la sélection de films dans les suggestions Netflix sur la télévision. Elle hoche rapidement la tête, et je croirais l'avoir vu loucher sur l'horloge contre le mur. On ne dit rien, on regarde les options. Sauf que depuis quand Sage Tomson écoute-t-elle réellement un film sans rien dire ? Depuis jamais. "T'as soif? T'as faim? J'ai des trucs cuisine." Je demande, après une seule minute. Je n'attends même pas à ce que Jo me répondre, je file à la cuisine pour chercher des coupes, des trucs à manger et une bouteille. On discute un peu, sans se décider sur quoi écouter, jusqu'à ce que la voix de mon frère nous parvienne depuis la cuisine. Je ne me retourne même pas pour lui signifier que sa présence me dérange, il le sait, mais au moins il ne tente pas de s'incruster à notre soirée et c'est tant mieux. Sauf que, moi qui pensait avoir bien brancher le truc pour le compte Netflix, ça se mets à ne pas fonctionner dès que je tente de partir notre sélection. "Merdouille." Je me lève rapidement du sofa pour me diriger vers la télévision, mais rien à faire, on dirait une histoire de câble. "BILLYYYYYY!" J'hurle alors qu'il est à quelques mètres, comme une bonne à rien. En fait, je sais que je pourrais régler le tout, mais après de longues recherches sur google, alors aussi bien venir ici pour lui demander, ça sera bien moins long. "Netflix déconne!" Je souffle, tentant de l'amadouer. "Tu peux venir s'te plait?" Je lui fais les yeux doux dès qu'il passe la tête depuis la cuisine. "Moi je m'occupe de la bouteille en attendant." Je saute rapidement sur mes pieds pour aller chercher le tire-bouchon qui est je-ne-sais où dans l'un des tiroirs de la cuisine, alors que mon frère arrive au salon pour sauver la mise de cette soirée.

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Jillysa

"Tu m'avais promis qu'on regarderait au moins un film." Vous la sentez ? Cette pointe de culpabilité qui menace de pointer le bout de son nez ? "Je vais aller sous la douche. Je vous laisse tranquille." J'aimerais ne pas avoir tiqué à l'idée qu'il prenne sa douche mais ce n'est pas le cas. Mon dieu, je suis fichue... Je ne sais pas comment je vais faire pour agir normalement alors qu'il est si proche, ça me déstabilise bien trop. "Allez va pour un film !" Malgré tout, je dois apprendre à me comporter en adulte, à gérer mes émotions. C'est une nécessité et pas seulement vis à vis de cette situation mais aussi dans la vie en générale. Je me suis toujours laissé voguer au rythme des aventures de ma vie, je remets en cause ce choix maintenant. Peut-être que si j'avais été plus en contrôle, je n'aurais pas fait une telle erreur. Quoiqu'il en soit, Billy monte et Sage m'entraîne dans le salon. "T'es prête ?" Je souris quelque peu, crispée. "C'est parti !" Je fais preuve d'un enthousiasme fin pour ne pas froisser Sage. Je ne suis pas très à l'aise, je n'ai pas l'habitude de lui mentir mais je ne peux décemment aujourd'hui lui expliquer la situation. Nous regardons donc les suggestions Netflix alors que je jette des coups d'oeil nerveux à l'horloge, coups d'oeil que j'espère discret. "T'as soif ? T'as faim ? J'ai des trucs cuisine." Honnêtement, je suis trop sur les nerfs pour manger quelque chose, voilà pourquoi je secoue la tête, un léger sourire aux lèvres. Mais c'est trop tard, elle s'éclipse déjà vers la cuisine, alors je l'attends et nous nous mettons à discuter après qu'elle soit revenue. Peu à peu, je me détends mais ce n'est que de courte durée. La voix de Billy que j'entends de la cuisine me ramène à la réalité. "Ne vous préoccupez pas de moi, je me prépare mon diner." Instinctivement je jette un regard dans sa direction pour le découvrir que très peu vêtu. Il ne porte q'une serviette. Qu'une serviette. Je me retourne le plus vite possible, m'enfonçant un peu plus dans le canapé. Il ne faut pas que je regarde, non, il ne faut pas. Tel un cadeau du ciel, Netflix me donne une distraction. "Merdouille." Visiblement il ne veut plus fonctionner et Sage a bu essayer de manipuler la télévision, rien n'y fait. "BILLYYYYYY !" Je sursaute, Billy, comme ça Billy ??? "Non, non mais attends... Je suis sûre que ça va remarcher ! Ne l'embête pas." Ce que je veux surtout dire c'est : NE LE FAIS PAS VENIR ICI BORDEL. Seulement voilà, elle n'écoute rien de ce que je dis et continue. "Netflix déconne !" Je ferme les yeux, dépitée. "Tu peux venir s'te plait ?" Voilà qu'elle lui fait les yeux doux : parfait. "FML..." Je marmonne cela pour moi-même, sachant pertinemment que Sage ne m'entendra pas. "Moi je m'occupe de la bouteille en attendant." J'écarquille les yeux, elle ne compte tout de même pas me laisser seule avec lui quand même ? Pitié, tout mais pas ça... Seulement voilà, je ne peux pas m'y opposer. Sage quitte bien vite la pièce et Billy prend sa place. Il passe devant moi comme si de rien était. Comme s'il n'était pas à moitié nu devant mes yeux. Je le suspecte de savoir pertinemment l'effet qu'il me fait, de se jouer de moi. Je m'empare rapidement de mon téléphone pour fixer désespérément l'écran, la respiration courte. "Tu sais, ce n'est pas si pressé, tu pourrais je ne sais pas... aller t'habiller avant par exemple ?" Je suis agacée, oui, et je ne cherche même plus à le cacher. Il cherche délibérément à me pousser à bout et je apprécie que moyennement.

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billy & Jo & Sage

Ah ce très cher petit Billy. Il est tout simplement incorrigible. Il est parfaitement conscient de son indécence, mais ne peut qu’en rire dans sa barbe. Il cuisine ses pâtes dans l’insouciance la plus complète, comme s’il est seul dans la maison. Tel un chef, il se prépare une délicieuse sauce rosée agrémentée d’une généreuse portion d’épinards. L’odeur de sa préparation enivre tout le rez-de-chaussée, creusant un immense trou dans l’estomac du scientifique. Préférant terminer son travail le plus tôt possible pour être libéré, il n’a pas pris le temps de déjeuner. Conséquemment, son ventre crie à la faim. Répondant à son appétit de loup, il se prépare trois tranches de pain à l’ail qu’il recouvre de fromage avant de les mettre au four. Putain que ce sera exquis! À peine a-t-il verser les pâtes dans l’eau bouillante qu’il entend le hurlement assourdissant de sa soeur en provenance du salon. “QUOIIIIII?”, hurle-t-il à son tour d’une voix embêtée. Ne peut-il donc pas cuisiner en paix? "Netflix déconne!" Classique Sage! Incapable de s’occuper des petits problèmes technologiques sans demander de l’aide à son frère. "Tu peux venir s'te plait ?" Il remue la sauce rapidement avant de quitter la cuisine pour rejoindre les dames au salon, oubliant même qu’il n’est vêtu que d’une simple serviette. Eh bien! Quelle chanceuse, cette Jo! Sa soeur se lève du canapé pour aller s’occuper de leur bouteille de vin, les laissant seul à seul dans le salon. Billy ne peut s’empêcher de lui faire un sourire taquin en tournant son regard vers elle, comme pour signifier sa victoire. Mais d’une certaine façon, il ne peut oublier le fait qu’elle a carrément manifesté son intention de le sortir de sa vie. Et ça, ça lui reste encore sur le coeur.
Il s’installe sur le fauteuil après avoir pris la manette. Son front se plisse en essayant de démystifier le problème de leur compte Netflix. Normalement, tout devrait être nickel. "Tu sais, ce n'est pas si pressé, tu pourrais je ne sais pas... aller t'habiller avant par exemple ?" Son regard se pose sur sa serviette qui lui arrive tout juste en bas des genoux. Il hausse les épaules puis redirige son regard vers l’intéressée. “Ce n’est rien que tu n’aies pas déjà vu”, lui répondit-il en lui faisant un clin d’oeil accompagné d’un petit sourire narquois. Il continue de naviguer à travers les réglages de leur compte Netflix, toujours à la recherche de la solution qui, selon lui, ne doit pas être cachée très loin. “Pourquoi? Tu n’aimes pas la vue?”, rajoute-t-il sans la regarder, cherchant tout simplement à déranger son esprit. Et pour le déranger, il sait qu’il le dérange! L’ouragan Billy cause des perturbations mentales dévastatrices dans la région cérébrale de Johanna Wade!

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Jillysa

Sa nonchalance m'agace au plus haut point. Il s'affaire à la tâche comme si de rien était. Il prend plaisir à me tourmenter et je ne comprends pas pourquoi. N'est-il donc pas lassé de tout ça ? Ne veut-il pas passer à autre chose comme moi je le veux ? Ce serait si simple si c'était le cas... Mais ça ne l'est pas, bien au contraire. "Ce n’est rien que tu n’aies pas déjà vu." Voilà qu'il accompagne sa réplique sournoise d'un clin d'oeil comme pour bien enfoncer le clou. S'il croit devoir me le rappeler, il est bien loin de la vérité. "Oh mais je fais tout pour effacer ces images de mon esprit, tu peux me faire confiance là-dessus." La meilleure défense c'est l'attaque comme on dit, je fais du mieux que je peux pour ne pas perdre la face mais il est bien dur de donner le change. Une sombre partie de moi dont je maudis l'existence a envie de lui arracher sa serviette sur le champ pour lui sauter dessus sans vergogne. C'est bien là tout le problème. Billy assiège mon esprit et ne me laisse aucun espoir de liberté. Je me sens comme prise au piège et je déteste ça. "Pourquoi ? Tu n’aimes pas la vue ?" Je pousse un grognement de frustration en posant mon portable sur le canapé. Mon coeur ne cesse aucunement de battre la chamade et je me maudis de ressentir ce que je ressens à présent. Il tient à me titiller, j'en ai bien conscience mais c'est plus que ce que je ne peux supporter. Je suis fatiguée de ce petit jeux. Je veux rester aussi loin de Billy que possible, c'est mon souhait. Il devrait le respecter un tant soit peu au lieu de me chercher de la sorte. "Oh s'il-te-plaît ! Tu connais pertinemment la réponse alors pourquoi poser la question ?" Je me risque à le regarder parce qu'il est important pour moi que je sonde son regard pour y entre-apercevoir la vérité. "Qu'est-ce que ça t'apporte dis-moi ? De jouer avec moi ? Ça t'amuse ?" C'est une question que je me pose réellement. Et ça me fait de la peine de me dire qu'il puisse retirer quelques plaisir à me voir souffrir. Tant de peine que j'ai peur de comprendre ce que ça signifie."Tu aimes t'amuser de ce que je peux ressentir ?" Je ne comprends pas pourquoi il tient à me tourmenter ainsi. Ne voit-il pas que j'ai déjà bien du mal à assumer ce qu'on a fait ? Ne s'en rend-il pas compte pour en rajouter une couche de la sorte ? "Moi ça ne me fait pas rire Billy. C'est de ma vie qu'il s'agit." Un rire maussade s'échappe de mes lèvres. Ça me soulage quelque part de vider mon sac, pourtant, mon coeur se serre alors que je m'apprête à de nouveau prendre la parole. "C'est exactement pour ça que je veux rester aussi loin que possible de toi." Avant même que je n'ai conclu, je regrette déjà ce que je vais dire. La colère a eu raison de moi. "Tu es toxique." C'est dit, il n'y a plus de retour en arrière possible. Il faut que j'arrive à l'éloigner de moi, pour mon propre bien et me montrer acerbe semble être le meilleur moyen d'y parvenir. C'est désespéré j'en conviens mais je n'ai pas d'autres choix ou tout du moins j'en ai l'impression.

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billy & Jo & Sage

Peut-être que sa façon d’agir est un brin immature. Peut-être. Mais il ne s’en rend pas compte, car tout ce qu’il tente de faire, c’est d’attirer son attention. La seule et unique façon de gagner, c’est de tout faire pour l’embêter jusqu’à ce qu’elle ne craque. Alors même s’il sait qu’il met le feu aux poudres, il ne peut s’empêcher de faire des gamineries pourvu qu’il puisse obtenir ne serait-ce qu’une parcelle de son attention. Il n’a pas du tout envie qu’elle le jette hors de sa vie comme elle menace de le faire. À vrai dire, cette idée suffit pour lui donner des vertiges. Il n’est pas question qu’elle se permette de s’enfuir ainsi. Il s’est passé quelque chose entre eux, quelque chose de fusionnel et il ne peut se résigner à la laisser filer car elle n’est pas suffisamment courageuse pour affronter la réalité. "Oh mais je fais tout pour effacer ces images de mon esprit, tu peux me faire confiance là-dessus.” Et pourtant, elle n’a pas eu trop de mal à supporter la vue de son torse nu alors qu’elle était sur lui en train de mouver sensuellement son corps pour poursuivre son ascension vers le plaisir. Alors mais ça, pas du tout! Il renchérit en lui demandant si elle n’aime pas la vue, en sachant pertinemment que c’est faux. À en voir l’acharnement avec lequel elle tente de ne pas laisser ses yeux dévier vers son corps à moitié nu, elle ne peut être indifférente. "Oh s'il-te-plaît ! Tu connais pertinemment la réponse alors pourquoi poser la question ?” Ça sent l’énervement à plein nez. Si Johanna parvient à contenir la frustration qui monte en elle telle une fusée, cela relèvera d’un miracle! “Je sais pas, normalement ce qu’on tente d’effacer de notre esprit, c’est ce qu’on aime pas”, lui répond-il en tentant de lui passer un message subliminal. Pourquoi veut-elle l’évacuer de sa tête si ce n’est parce qu’elle ne l’aime pas? Il est parfaitement conscient que ce n’est pas le cas, mais il en a marre qu’elle tente de fuir ainsi. "Qu'est-ce que ça t'apporte dis-moi ? De jouer avec moi ? Ça t'amuse ?" Non, absolument pas. Mais il faut parfois combattre le feu avec le feu, n’est-ce pas? C’est soi le plan casse-cou ou il tire un trait sur sa relation avec Johanna. Parce que sans utiliser les moyens drastiques, il n’aura plus jamais droit à ne serait-ce qu’un coup d’oeil de sa part. "Tu aimes t'amuser de ce que je peux ressentir ?”, poursuit-elle d’une voix de plus en plus énervée. Elle dit qu’elle ne trouve pas ça drôle, qu’elle veut le garder loin de sa vie et puis… "Tu es toxique.” Ces paroles lui restent dans la gorge. Impossible de les avaler. Ne pouvant plus se contenir davantage, il se lève sous l’effet de la contrariété qui prend soudainement possession de son corps. “Mais tu ne comprends pas que c’est la seule foutue façon que je suis capable d’avoir ta putain d’attention? Si je ne trouve pas le moyen de te pousser à bout, tu m’ignores et tu passes à autre chose”, lui dit-il en se foutant totalement que sa soeur soit dans la pièce d’à côté. À ce stade-ci, il ne fait que dire ce qu’il a sur le coeur sans se soucier des conséquences. “En quelle langue dois-je te dire que j’ai pas envie de te sortir de ma vie, moi?! Et j’ai pas envie de sortir de te la tienne. J’ai essayé de te le faire comprendre de multiples façons, mais tu ne sembles pas comprendre le foutu message!”, renchérit-il non sans calmer son ton qui se veut rempli de rancune. “Alors dis-moi. Toi, ça t’amuse de me blesser? Parce que c’est carrément ce que tu fais”, termine-t-il d’une voix emprunte de tristesse mais aussi défaitiste. Il a l’impression de se battre pour une cause qui est malheureusement déjà perdue.

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"Je sais pas, normalement ce qu’on tente d’effacer de notre esprit, c’est ce qu’on aime pas." Si tout était aussi simple, ça se saurait. Tout n'est pas blanc ou noir dans la vie, il y a tout un tas de nuances de gris qui embrouillent l'esprit à un point inimaginable. "Si tu le dis..." Moi qui voulais absolument limiter la longueur de nos échanges je suis bien mal servie. Il ne cesse de me chercher et comme toujours je tombe dans le panneau, ne sachant pas comment faire autrement. C'est comme ça que tout ce que je voulais éviter à la base arrive : je ne voulais pas qu'on s'emporte et nous nous emportons ; je ne voulais pas qu'on parle de ce qui s'est passé entre nous et nous le faisons aussi. C'est une catastrophe, il n'y a pas d'autres mots pour définir ce qu'il se passe. "Mais tu ne comprends pas que c’est la seule foutue façon que je suis capable d’avoir ta putain d’attention ? Si je ne trouve pas le moyen de te pousser à bout, tu m’ignores et tu passes à autre chose." Passer à autre chose ? Si seulement j'arrivais à le faire faire ! "Baisses d'un ton, Sage es à côté !" La dernière chose que je veuille, c'est que Sage apprenne pour nous, j'aurais bien trop honte. "Et qu'est-ce ça t'apporte ?" Je chuchote pour ne pas qu'on nous entende mais il ne faut pas être devin pour sentir la véhémence dans ma voix. Je suis furibonde qu'il ose admettre me pousser à bout comme si c'était normal. Comme si c'était moi qui était en tord. J'essaie de faire ce qu'il y a de mieux, ce qu'il faut. "En quelle langue dois-je te dire que j’ai pas envie de te sortir de ma vie, moi ?!? Et j’ai pas envie de sortir de te la tienne. J’ai essayé de te le faire comprendre de multiples façons, mais tu ne sembles pas comprendre le foutu message !" Je cligne des yeux à plusieurs reprises, ne sachant pas trop comment interpréter le dit 'message'. Je ne suis pas sûre de comprendre ce qu'il attend de moi. Les deux seules choses qu'on est jamais faite ensemble c'est se disputer et se laisser aller dans les bras l'un de l'autre. Alors j'ai du mal à voir ce qu'il vaut la peine d'être sauvé entre nous. On ne fait que des conneries ensemble. "Mais pourquoi faire merde ?!? Pour qu'on se dispute encore ??? Ou peut-être pour que tu puisses disposer de mon corps quand bon te semble ? Si tu t'ennuies, ou que t'as envie de taper un petit coup vite fait... C'est ça, en fait, hein ?" Bien que la colère puisse toujours se lire dans mes yeux, l'incompréhension transparait tout aussi bien sur les traits de mon visage. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi il tient à se qu'on fasse partie de nos vies respectives. Et ça, ça me déstabilise plus que de raison. Voilà pourquoi, je pars du principe qu'il veut profiter de moi. Parce que je ne peux pas penser qu'il puisse espérer plus, c'est tout bonnement impossible. Il s'agit de Billy. Ce serait trop compliquer, trop étrange. C'est plus facile ainsi, je me protège en quelque sorte car si je me fais de fausses idées, je risque de ne pas m'en remettre. "Alors dis-moi. Toi, ça t’amuse de me blesser ? Parce que c’est carrément ce que tu fais." Je recule comme si on m'avait asséné un coup de poing dans l'estomac. Ma respiration s'accélère plus encore. "Je..." Mes mots se meurent dans un souffle. Mes yeux se froncent sous le coup de la concentration. Je n'arrive plus à suivre la conversation. J'ai l'impression d'avoir débarqué en plein milieu de celle-ci, si bien que je ne peux comprendre de quoi il s'agit. Je ne peux pas l'avoir blesser, c'est ridicule ! Il s'agit Billy, il se fiche bien pas mal de moi ou de ce que je peux dire... Ça a toujours été comme ça et ça le sera encore longtemps. C'est évident, non ?"Tu dis que tu veux mon attention, que tu veux que je fasse partie de ta vie, que je te blesse quand je tente de t'éviter mais je ne comprends pas. Mais vraiment pas ! Tu m'as toujours détesté Billy alors pourquoi ? Ça n'a aucun putain de sens !" Je lève les bras en l'air comme pour montrer ma perplexité. Moi qui avais si peur d'affronter la vérité, voilà que je me plonge dedans et bien comme il faut. "Explique-moi, je suis sérieuse, expliques-moi parce que je ne comprends pas ! Je ne comprends vraiment plus rien bordel !!!" Perdue, les yeux écarquillés, je fixe Billy dans l'espoir qu'il puisse me donner des réponses. "Qu'est-ce que tu attends de moi Billy ? Dis le moi bordel ! Parce que je ne sais pas ce que je dois faire !!!" Je me risque à m'approcher un peu plus de lui, comme pour l'obliger à me répondre. Nous sommes maintenant séparés que de quelques dizaines de centimètres alors que je cherche à lui soutirer ces informations.

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Il ne fallait que d’une rencontre imprévue pour qu’il soit en mesure d’obtenir son attention. Elle n’aurait jamais accepté de le revoir, même s’il lui envoyait d’innombrables messages textes remplis de supplications désespérées. C’est horrible de constater que son indifférence atteint un tel degré. Tellement horrible qu’il est en fondamentalement blessé, n’ayant jamais cru qu’une personne avec laquelle il a littéralement grandi aurait pu se défaire de lui aussi facilement. Elle ne semble pas comprendre la peine que sa perte lui provoque, comme si celle-ci ne peut réellement exister. Billy a-t-il un coeur de pierre? Croit-elle qu’il est incapable de s’attacher à qui que ce soit? Pense-t-elle qu’il se fiche d’elle et n’a d’affection que pour son corps qui, il doit l’admettre, ne faille jamais à l’exciter? Dans une ultime tentative, il essaie de lui dire qu’il n’a pas du tout envie qu’elle sorte de sa vie, car son absence serait trop difficile à supporter. "Mais pourquoi faire merde ?!? Pour qu'on se dispute encore ??? Ou peut-être pour que tu puisses disposer de mon corps quand bon te semble ? Si tu t'ennuies, ou que t'as envie de taper un petit coup vite fait... C'est ça, en fait, hein ?” Un long soupir s’évade de sa bouche. Est-ce donc le portrait qu’elle a dessiné de lui? Un homme qui ne l’apprécie que pour le plaisir qu’il peut obtenir en sa compagnie? “Tu réalises à quel point c’est dégueulasse, ce que tu dis? Tu as vraiment si peu d’estime de moi?”, réplique-t-il non sans cacher que cela l’atteint droit au coeur. Comment peut-elle penser qu’il puisse l’utiliser pour le sexe? "Explique-moi, je suis sérieuse, expliques-moi parce que je ne comprends pas ! Je ne comprends vraiment plus rien bordel !!!” Le ton de Johanna s’élève bien malgré elle, bien malgré le fait qu’elle n’a pas du tout envie que Sage se joigne à cette discussion enflammée qui ne la regarde en aucun cas. Mais ils devront assumer les conséquences si leurs voix haussées parviennent à ses oreilles. “C’est moi qui n’y comprend rien, bordel! Tu me dis être heureuse que je sois à Island Bay pour y rester et là, c’est comme si tu n’avais jamais dit ça!”, réplique-t-il en levant les bras dans les airs, signe qu’il est littéralement exaspéré par son comportement décousu. Il faudra qu’il la pousse encore plus à bout pour qu’elle réalise enfin qu’il tient à elle. Il tient énormément à elle, à vrai dire. Et c’est bien plus profond qu’une histoire de sexe. "Qu'est-ce que tu attends de moi Billy ? Dis le moi bordel ! Parce que je ne sais pas ce que je dois faire !!!” Il a l’impression qu’il doit penser pour elle, qu’il doit littéralement lui dicter ce qui doit se passer dans sa tête. Billy n’a malheureusement aucun contrôle sur le brouhaha qui doit semer dans son esprit confus. Il ne saurait démêler l’épais noeud que doit consister sa tête et en toute honnêteté, il aimerait en demeurer loin. Sa patience étant mise à rude épreuve, il tente de conserver le peu de contenance qu’il lui reste, d’autant plus qu’il n’est vêtu que d’une simple serviette. Il soupire longuement et tente de rassembler un discours concis qui transmettra ses pensées pour essayer d’apaiser la tension qui envahit toute la pièce. Il aimerait bien prévenir l’éclatement d’une troisième guerre mondiale dans son salon. “Tu m’as demandé si tu me plaisais. Je savais pas quoi dire, sachant que je tiens à toi et, évidemment, on a toujours eu une attirance mutuelle. Mais j'étais pas capable de formuler une réponse claire… car rien ne l’était dans ma tête”, commence-t-il. Il devient de plus en plus angoissé, mais ne peut arrêter maintenant. Il doit pousser ses pensées jusqu’au bout. “Puis ces textos que tu m’as envoyés… Que tu ne voulais plus me revoir. Ça m’a blessé, vraiment. Alors, à ce moment-là, j’ai réalisé que j’ai toujours eu la réponse à cette question”, poursuit-il. Ses yeux fixent le sol alors que ses doigts jouent nerveusement entre eux. Le scientifique tente de rassembler le peu de courage qu’il peut trouver dans cet esprit tourmenté qu'est le sien. “Tu me plais, Johanna. Et ça me tue d’envisager que tu puisses me mettre hors de ta vie.” Voilà, c’est dit. Il n’y a désormais aucun retour en arrière.

Puis au même moment, Sage regagne le salon.

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