(Dakota) on enterre la hache de guerre ? épisode 4.

Balthazar venait de finir sa journée au travail. Normalement, il aurait du aller retrouver Lou, pour passer la soirée avec elle, prendre soin d'elle maintenant qu'elle enchaînait les rendez-vous médicaux et la mauvaise ambiance chez elle. Il avait enfin fini les réparations sur l'Indian Scout, la fameuse moto qu'il avait vu lors de l'éboulement, le jour de sa rencontre avec Dakota. En terminant ses réparations et rénovations sur la bécane, il se rendait compte qu'ils ne s'étaient pas reparlés du tout depuis la fois où elle s'était pointé chez elle, un matin. Il avait été énervé de la voir là, de lui parler sur ce ton et ils s'étaient emportés tous les deux. Il avait attendu que ça lui passe, se disant que c'était à elle de revenir, si elle en avait envie. Parce qu'après tout, il partait du principe qu'elle avait plus besoin de lui, que lui, de elle. Mais ça, c'était une petite fierté qui se disait ça. Dans le fond, il avait fini par s'attacher à elle, et ça lui manquait de ne pas l'entendre lui parler de ses gamines à l'école, ou bien de ses petites histoires, de ses grandes phrases philosophiques qu'elle pouvait lui sortir parfois, ou bien encore, tout simplement les moments avec elle, où il entendait son rire parcourir la plage. Ouais, elle lui manquait. Il venait de finir les réparations, il avait eu l'autorisation pour l'essayer, voir qu'elle fonctionnait bien. En fait, pas besoin d'autorisation, il se devait de l'essayer. Après avoir salué ses collègues, avoir retiré son bleu de travail et nettoyé un peu ses mains, il prit un casque et enfila le sien, pour enfourcher la nouvelle moto flambant neuve. Il sourit et la démarra pour partir en direction du lycée de Dakota. Il ne savait pas à quelle heure elle finissait, il espérait juste ne pas la louper, parce que sinon, il attendrait longtemps. Il ne tarda pas à s'y rendre, garant sa moto vintage devant le lycée, devant les yeux amoureux de pas mal de jeunes. Balthi sourit, l'ambiance du lycée lui manquait, enfin. Non, ça lui manquait pas vraiment, mais il aimait bien s'en souvenir, c'était de bons souvenirs, dans le fond. Il laissa les casques sur la moto, et ouvrit sa veste en cuir, pour poser son cul sur le siège en cuir de la moto, attendant de voir la petite Ziegler passer. Mais une heure passa, puis presque deux et il ne l'aperçue pas. Finalement, il cru reconnaître des visages, ceux qu'il avait croisé à la fameuse soirée où Dakota avait mal finie. Les jeunes gens ne semblaient pas heureux de le voir ici, il leur sourit en s'approchant d'eux. Leur demandant où elle était et par « elle », tout le monde savait très bien de qui il parlait bien entendu. Un boutonneux lui répondit, qu'elle était au gymnase, pour un entraînement de danse. Il fit un signe de tête et les laissa là, après avoir suivi le bout du doigt du jeune homme, afin de trouver l'emplacement du gymnase. Balthi marcha dans cette direction, passant sa main dans ses cheveux. Elle allait très certainement l'envoyer chier en le voyant, mais si elle le gonflait trop, il se casserait. Et puis, il ne s'excuserait pas, car pour lui, il n'était pas plus en tord qu'elle pouvait l'être. Il ferait juste, comme s'il ne s'était pas passé deux semaines de silence entre eux, et espérerait qu'elle en fasse de meme, seulement, il savait au fond de lui, que ça n'allait pas se passer comme ça. Il arrivait à la hauteur du gymnase, il entra et trouva divers entraînements : danse, pom-pom girls et majorettes. Il savait que la petite Ziegler faisait de la danse, il avança vers les gradins et attendit qu'elle termine. Elle ne l'avait pas vu, elle était concentrée. Elle dansait peu, parce qu'il s'agissait d'un entraînement, mais elle dansait bien et Balthi ressenti l'envie de la voir danser en spectacle. Oui, il aimerait beaucoup assister à ça.

Dehors, il faisait soleil. Encore.
Il n’y avait que ça à Island bay : des journées ensoleillées. Appuyée lacement sur son bureau, Dakota regardait l’extérieur en retenant un soupir. Elle aimerait bien que la température représente son humeur, parfois, comme dans les films. Si au moins elle avait l’air d’une héroïne d’histoire, peut-être tout ce drama dans sa vie vaudrait-il la peine ? Se mordant distraitement la lèvre, elle passa en revue son professeur, les autres étudiants de sa classe et, finalement l’horloge. Encore une dizaine de minutes. Bon. C’était pas la mer à boire. Et puis, bien qu’elle n’aimait pas particulièrement l’histoire, c’était toujours bien mieux que de rentrer chez elle.

Elle avait tendance à être… surveillée, ces temps-ci. Et, même si sa fratrie se voulait aimable cette intrusion dans sa liberté, elle ne la voyait pas d’un très bon œil, elle devait l’admettre. Un éclat de rire vient rompre le quasi-silence du local et Dakota observa la provenance de ce trouble. Elle grimaça. C’était cette idiote de Dolorès. Depuis la soirée, elle n’avait droit qu’à des regards accusateurs de la part de sa bande d’imbéciles. Ça allait, pour Dakota, qui savait très bien le leur renvoyer. Non, ce que la gênait c’était la façon dont la regardait les garçons. Ceux qu’il y avait eu le soir de son jugement ; le frère de Sandy et ses amis. Les élèves de niveaux supérieurs. Elle n’y connaissait pas grand-chose dans ce genre de regards, du haut de ses quatorze ans.

Tout ce qu’elle savait reconnaitre c’était cette horrible crainte qui empoisonnait sa gorge quand elle les croisait dans les couloirs. Quand leurs yeux la détaillaient perversement avec cette étincelle cruelle qui révélaient qu’ils étaient déçus de ne pas avoir pût lui faire plus mal ; de ne pas avoir terminé ce qui avait été commencé. Ça, bien sûr, elle n’en avait pas parlé. À personne. Elle avait préféré baratiner tout le monde, quitte à en pleurer les conséquences. Entre le calvaire du Lycée et son insupportable foyer, il ne lui restait plus grand-chose.

Heureusement qu’il y avait la danse.

La seule fille inscrite que Dakota connaissait, c’était Sandy. Mais ça allait : elle ne lui adressait pas la parole. Ironiquement, c’était la seule qui ne semblait pas vouloir l’enterrée vivante après lui avoir fait subir milles tortures. Parfois, même, elle lui souriait. Ziegler ne se leurrait pas, cependant : Dolorès aussi lui avait parue bien gentille.

Elle arrivait donc dans son cour parée de chaussons et de leggings pour une séance de ballet-jazz. Elle aurait préféré s’adonner au ballet classique, mais elle se pliait plutôt docilement à ce que l’école offrait : c’était déjà bien. D’autant plus que c’était Laszlo qui avait consentis à la lui payer.  Même si elle se doutait bien qu’Edwy aussi était un peu derrière tout ça. Quand son frère aîné lui avait retroussé les bretelles il y avait déjà de cela une semaine, elle avait bien eu peur qu’il ne le lui reprenne, mais, par chance, l’idée ne sembla pas lui avoir effleuré l’esprit. Se refusant à sombrer de nouveau dans ses pensées sombre – surtout pas en cours de danse – elle reporta son attention sur son professeur. Au programme : étirements et apprentissage de deux nouveaux mouvements.

Dakota exécuta chaque mouvements demandés avec attention, pointant les orteils du mieux qu’elle le pouvait. Elle ne suivait pas les cours depuis très longtemps, mais ses petites séances d’entraînements secrets qu’elle faisait chez elle toute seule avaient beaucoup contribuées à ce que son corps suive au moins un peu la cadence. Souvent, son entraîneur lui venait en aide, sachant qu’Elle n’avait pas le niveau des autres. C’était quelqu’un de bien sympathique M. le prof. Dakota avait appris à l’apprécier. Alors qu’il venait à peine de l’éloigner d’elle pour reprendre avec tous les étudiants simultanément, sa voix qui résonna fort capta sur le champ toute l’attention de Dakota :

« Excusez-moi monsieur, mais que faites-vous ici ? L’accès est interdit aux adultes ne faisant pas partie du personnel enseignant.

Laissant son regard azur regarder l’intrus dans les gradins, l’adolescente faillit s’étouffer. Aussitôt, elle s’approcha vivement de l’instituteur.

- Oh ! Ça va m’sieur, c’est heu… C’est mon père j’ai dû oublier de lui préciser de m’attendre dehors. Je reviens tout de suite.

L’explication tenant suffisamment la route pour le professeur, son visage se détendit et il acquiesça avant de retourner aux commandes de son cour.

Dakota s’approcha de Balthazar et lui fit signe de l’accompagnée à l’extérieur du gymnase. Quand elle se retourna vers lui, après s’être assuré qu’il n’y avait personne dans le couloir, son cœur débattait encore :

- Bah ? Qu’est-ce que tu fais ici ?

T’aurais pût appeler , songea-t-elle. Mais elle le garda pour elle, se rappelant bien qu’il n’était pas particulièrement fan de son humour.

Et puis, si elle voulait une réponse elle était mieux de ne pas ouvrir d’hostilités. Sans compter qu’elle avait bien d’autre chose qui lui hantaient l’esprit que cette stupide dispute…

Monsieur – accès interdit aux gens – mon père ? Balthi arqua un sourcil lorsqu'un homme s'approcha de lui, pour lui dire clairement de dégager d'ici et le pire, c'était quand Dakota s'en était approchée pour lui indiquer que c'était son père. Le coup de vieux, la claque, le coup de pied dans les couilles en fait. Balthazar n'eut pas le temps de répondre, que Dakota avait prit les devants. Il comprit juste qu'il du se bouger le cul d'ici. Il quitta les gradins, suivant Dakota qui l'emmenait, dehors. Ok... Il ne comprit pas tout de suite et puis finalement, elle lui demanda ce qu'il fichait ici, sans agressivité, sans rien de tout ça. Il sourit et répondit « Un père a besoin d'une excuse pour venir voir sa fille ? » plaisanta t-il. Finalement, il retenu la porte du gymnase, pour ne pas que Dakota ait à le faire et il lui lança « Bon beh je vais me trouver un truc à boire, tu me dis quand tu as fini, on devrait pas avoir trop de mal à se croiser dans ce lycée » et là, il prit sa nuque pour l'approcher de lui, afin de lui déposer un baiser sur le front, furtif, avant de partir en direction du lycée, dans la direction d'où il était arrivé. Il était content, parce qu'elle ne lui avait pas fait de vraie remarque sur la raison de sa présence ici, et ne semblait pas fâché qu'il soit là. C'était bien, ils réagissaient de la même manière et heureusement, sans ça, ils n'auraient jamais pu enterrer la hache de guerre, en fait, il fallait faire comme si tout allait bien et que rien ne s'était jamais passé entre eux, de négatif. Balthazar avançait vers les arches du lycée, où les casiers étaient tous alignés, tournés vers un pauvre jardin. Il avançait dans les allées, alors que la plupart des jeunes filles pucelles se retournaient sur lui en gloussant. Quoi ? Il avait un truc sur le nez ? Ouais, il pensait directement à ça plutôt qu'au fait qu'il pouvait peut-être paraître séduisant aux yeux de ces adolescentes en chaleur ? Oui, c'était plus plausible qu'il ai un truc sur le bout du nez. Il passa une main dans ses cheveux, amusé, ne se rendant pas compte alors de son pouvoir de séduction attractif. Finalement, il tomba rapidement sur une machine à soda, pour trouver une machine à café ici, ça allait être compliqué à moins de passer par la salle des profs, mais comme il ne savait pas comment était foutu le lycée, il n'allait pas tenter le coup. Il sortit une pièce de la poche avant de son jeans, pour se prendre un coke et récupéra sa cannette une fois sortie de la machine. Il marcha encore quelques pas avant de tomber sur une aire où des tables rondes et des chaises se trouvaient afin de pouvoir y prendre place en attenant que l'adolescente qu'il était venu voir finisse son cours. Il y prit place et commença à boire un peu de sa cannette tout en sortant son téléphone de merde pour envoyer un message à Lou, prenant de ses nouvelles. Elle lui demanda son programme de ce soir, il lui dit qu'il était partit voir Dakota au lycée et lui souhaita une bonne soirée, peut-etre passerait il chez elle après ? Il verrait déjà comment ça allait se passer avec l'adolescente.

« Un père a besoin d'une excuse pour venir voir sa fille ? »

Le regard morne que lui lança Dakota à cette remarque aurait désarmé n’importe qui de son sourire. Mais pas Balthazar, évidement. Retenant avec peine ses yeux de rouler vers le ciel pour afficher son exaspération elle marmonna :

- Crétin. Je viens de sauver ta réputation tu le sais ça ? Ça aurait eu l’air de quoi si j’avais dit à mon entraîneur que le vieillard dans les gradin c’était mon ami ?

Elle haussa un sourcil avant de soupirer, abandonnant ce faux air de confrontation. Elle n’attendait pas de remerciements de toutes façons, loin de là. Quand il lui parla de l’attendre dans le Lycée, elle jeta d’abord un coup d’œil à l’horloge murale avant d’acquiescer : sa sœur, Murphy, avait quitté l’école depuis un moment maintenant. Il n’y avait donc pas de risque sur ce plan là.

- Il reste une trentaine de minutes, prit-elle le temps de préciser à Balthazar avant qu’ils ne se séparent finalement de nouveau.

Dakota retourna donc à son cours, mais, pour être honnête, sa tête n’y était plus. Après dix minutes, Quand elle eut mémorisé les mouvements et qu’il ne restait plus qu’à les pratiquer, elle alla voir son professeur pour lui demander si elle pouvait partir. Comme il ne s’agissait pas d’une classe obligatoire, il accéda à sa requête. Aussitôt, Dakota quitta le gymnase en vitesse, passant aux vestiaires comme un coup de vent. Si elle voulait avoir un peu de temps avec Balth, elle n’avait pas vraiment le choix. Et puis… Elle se devait d’être honnête avec lui. Juste à cette idée, son ventre se compressait. Elle savait bien qu’il allait être furieux, mais… avait-elle d’autre choix ? Non. Bien sûr que non.

Elle lui envoya un texto rapide pour le localiser plus rapidement. Quand elle le retrouva, elle eut la forte impression qu’il s’était perdu, mais elle la garda sous silence. Tout le moins, elle essaya très fort. En vain :

- Est-ce que tu t’es paumé ? demanda-t-elle, avec un petit sourire narquois.

Sous les justifications de l’homme son sourire ne fit que s’agrandir, malheureusement, quand elle entendit des étudiants approcher, elle le perdit. Elle adopta alors un comportement plutôt pressé, voir impatient.

- Allez on s'en va, le pressa-t-elle, espérant qu’il ne noterait pas qu’elle avait pris bien moins de 30 minutes dans son cours de danse. Ils atteignirent l’extérieur et Dakota ne put retenir un sifflement d’approbation en voyant la motocyclette.

- C’est pas le tienne, si ?  Demanda-t-elle alors, curieuse.

Il lui indiqua bien vite que non, mais Dakota ne l'écoutait plus que d'une oreille, déjà. Un peu plus loin il y avait des adolescents plus âgés qui discutaient. Elle ne les connaissait pas, mais c'était plus fort qu'elle : elle n'était pas alaise. Aussi, elle finit par répété à Balth qu'elle voulait partir, essayant de camoufler se qu'elle ressentait au creux de sa gorge :

- Bien que tu ai habilement évité ma question à savoir ce que tu faisais ici,
j'imagine que tu as de meilleurs plans que de discuter sur le pavé du Lycée pour débarquer ici... (elle lui offrit un sourire narquois) sans prévenir, qui plus est.  

Elle n'insisterai pas sur ce point, bien sûr, parce qu'elle n'avait pas envie qu'il le prenne mal. Pas envie qu'il reparte. Elle ne l'avouerait peut-être pas tout de suite, mais elle était vachement contente de le voir. Elle aimait être avec lui. Seulement, son humour étant ce qu'il est, elle n'avait pas pût la retenir.

Hors RP:

Les minutes passèrent, quand il reçu un sms de Dakota, il fallait qu'il la retrouve, où était-elle ? Il ne comprenait rien à ce qu'elle racontait comme explication. Il se retrouva à un endroit, vers un stade de foot, y'avait pas un chat. Non, c'était pas le même chemin de tout à l'heure, alors il fit demi tour et quelques minutes après, il tomba sur l'adolescente. Il sourit et puis lui fit un signe de la main. Arrivant à la hauteur de l'un et de l'autre, elle ne tarda pas à lui dire qu'elle n'avait pas beaucoup de temps. Il hocha la tête en répondant « Okay » après tout, il n'avait qu'à prévenir, c'était bien ce qu'il lui avait repproché en plus. Ils marchèrent en direction de l'entrée, où la moto de Balthi se trouvait, il sourit quand Dakota lui fit la remarque, effectivement, non il n'avait pas changé de moto. Il sourit et lança « c'est la moto que j'étais venu voir pour un client le jour de l'éboulement... j'ai fini de la rénover, j'l'ai essayé » expliqua t-il. Dakota lui redit à nouveau qu'elle n'avait pas beaucoup de temps, elle ne semblait pas aimer les gens autour d'eux, meme s'il n'y en avait pas énormément, elle donnait l'impression tout de même d'être nerveuse. Elle lui lança alors qu'il avait eludé sa question, à savoir quant à sa présence ici. Et très vite, elle lui demanda s'il n'avait pas un meilleur endroit pour discuter. Il sourit, finalement, elle savait très bien ce qu'il était venu faire ici, elle le disait elle même : discuter. Finalement, il prit le casque qu'il avait prit pour Dakota et le lui tendit « on va voir la mer ? » proposa t-il alors. Il savait que Dakota aimait la mer, et puis, c'était un peu devenu un lieu représentatif pour eux deux. Ils s'étaient rencontrés sur une plage, ils avaient partagés de bons moments sur la plage aussi. Après la réponse de la jeune fille, Balthi prit place en premier, enfilant son casque. Cette moto était très différente de la sienne, déjà, la seconde place était un porte bagage, donc pas le plus confortable du monde pour Dakota, mais bon. Ensuite, elle était à la fois plus basse et plus longue que la moto de Bathi, et aussi plus ancienne. Mais à vrai dire ça, si l'on y connaissait pas grand chose, pas sûr qu'on s'en rende vraiment compte. Dakota s'installa et une fois prête, Balthi alluma la bécanne, souriant en entendant son délicieux bruit, d'un moteur sain réparé par ses propres soins. Finalement, il dégagea la moto sous les yeux de certains lycéens et ils prirent la route de la plage. Heureusement, ça n'était pas très loin, il roulait doucement de plus, car c'est plus une moto de plaisir tranquille que de vitesse ardente. Après quelques minutes, ils arrivèrent à la plage. Laissant les casques sur la moto -accrochés- Balthi ouvrit sa veste en cuir et avança vers le sable. Il y avait un peu de monde, en même temps il commençait à faire beau, les journées des étudiants étaient finies. Il avança un peu, avant de proposer à Dakota de s'installer sur le sable. Il fallait qu'ils discutent de leur dispute. Il devait lui dire qu'il avait rencontré Lou, qu'il allait devenir papa. Parce qu'ils s'étaient fâchés le lendemain de tous ces changements dans sa vie. Il n'avait pas pu lui en parler. Devrait-il lui parler de la visite d'Edwy au garage ? Il n'en savait rien, peut-être qu'il lui en parlerait comme ça, vite fait, sans entrer dans les détails. Après tout, il n'était pas rentré dans ses détails à elle, pour son frère ; il ne ferait pas l'inverse non plus.

Balthazar lui propose bien vite la plage et, Dakota, ça lui plait. Elle regrette juste un peu de ne pas avoir son maillot. Mais elle a tellement hâte de mettre les voiles et de s’éloigner de ces débiles d’adolescents qu’elle ne dit rien. Elle enfourche la moto, nettement moins confortable que celle de Balthazar, et lui fait rapidement  signe qu’elle est prête.

La balade est agréable, et ce, malgré la boule au ventre qu’elle a toujours à motocyclette. Mais, au cours du trajet, elle s’amincit petit à petit alors que Dakota garde bien sa prise à la taille de Balth. Elle lui fait confiance, qu’elle se répète sans cesse. Et, contre toutes attentes, ça aide. Malgré tout, elle n’est pas déçue de descendre une fois arrivée à destination. Quand elle retire son casque et que la brise s’en prend à ses cheveux, elle sourit. Puis, elle se tourne vers son accompagnateur pour lui partager un peu son bonheur. Elle est contente qu’il soit là. Avec elle. Il lui a grave manqué. Gloussant, elle se dirige vers le sable, son ami sur les talons. Elle s’arrête à quelques pas de l’eau pour respirer l’air salé alors qu’il la rejoint. Elle a les yeux clos, dans un premier temps : pour mieux profiter du bonheur qui l’habite. Puis, elle les rouvre pour tourner son visage vers celui de Balthazar.

- Alors, qu’elle lance avec un petit sourire rieur, Je te manquais déjà tant que ça ?

Elle a les yeux qui brillent. Elle espère bien qu’il s’est ennuyé d’elle lui aussi, même si, pendant un moment, elle était parvenue à se convaincre qu’il s’en fichait de cette pauvre gamine qu’était Dakota. Son sourire ne ment pas, par contre. Sauf qu’elle trouve qu’il y a un truc de bizarre chez Balthazar alors qu’elle l’observe en silence. Elle ne saurait pas dire quoi. Elle ne connait pas aussi bien Balthazar que ses frères. Elle ne sait pas lire dans sa tête et, pour être honnête, ça lui plaît. Malgré tout, elle est bien trop curieuse pour se contenter du mystère. Elle arque un sourcil.

- Alors ? Quoi de nouveau ?

Elle fronce les sourcils, un petit sourire en coin et s’approche de lui, inquisitrice :

- J’te trouve différent.

Elle recule en plissant le front. Elle le pense. Mais elle n’arrive pas à mettre le doigt sur ce qui a changé chez lui. Il a l’air distrait. Songeur. C’est dans son attitude qu’il y a un truc qui cloche.

- C’est quand même pas juste à cause de la moto que t'a réparé si cet air stupide qui te suit ?

Dakota, elle ne pense pas vraiment à une théorie. En vrai, elle est juste satisfaite d’avoir une raison de lui dire qu’il a l’air stupide. Ça la fait marrer. Puis, à réfléchir un peu, elle comprend qu’elle n’a jamais pensé ça de lui. Simplement parce qu’il ne lui a jamais paru niais. D’habitude, même quand il rêvasse, il reste toujours un peu sérieux. Y’a toujours ce petit air de vieux plouc mature qui le colle. Cette fois, il semble floue. Pour la peine, cette impression qu’il est différent disparaît après la question de Dakota. Et, tout de suite, sa curiosité monte en flèche.

- Est-ce que tu me caches un truc, Balthazar Williams ? »

Elle sourit. Elle veut savoir ce qu’il y a.

Hors RP: