fill me with your poison (kyrah)

kyrah malikov

Take me, wanna be a victim, ready for abduction

les informations en vrac

née à Moscou d'une mère prostituée et d'un père inconnu › s'est envolée pour l'Amérique à huit ans pour finir son enfance dans une école catholique uniquement composée de filles › est retournée en Russie à 16 ans et a été abusée par le nouveau mec de sa mère pendant deux longues années, finissant par y trouver un certain plaisir et d'étranges sentiments › lorsque sa mère s'en est rendu compte, elle s'est suicidée, et Kyrah a fui direction la Nouvelle Zélande, pays choisi au hasard › elle n'a été réellement amoureuse qu'une seule et unique fois, il s'appelait Elio › elle est tombée enceinte mais a perdu le bébé avant le terme › sa vie a basculé et la rue est devenu sa maison, couchant avec qui voudrait bien de son corps qu'elle considère comme étant mort › il y a quelques jours, Kyrah a passé la nuit avec un homme dans une chambre d'hôtel, et en sortant de la douche, elle a retrouvé son corps inanimé sur le sol. ne voulant pas en savoir plus, elle s'est contentée de prendre la poudre d'escampette, sans imaginer qu'on pourrait la retrouver pour lui demander des comptes, et pourtant...

les indiscrétions sur le joueur

Code:

<pris>ksenia solo ›</pris> kyrah malikov

   

l'histoire de ma vie

You're from a whole 'nother world

Certains savent exactement d’où ils viennent, connaissent leurs parents et peuvent même compter sur eux. Kyrah elle, n’a eu doit qu’à l’illusion d’un environnement vivable, qu’on ne pourrait en aucun cas qualifier de familial. Un père inconnu, simple client de cette mère qui n’en a jamais vraiment été une. Prostituée des célèbres rues de Moscou, cette femme dont l’âme a été aspirée il y a bien longtemps, a subi l’horreur d’apprendre qu’elle allait donner vie à un être humain sans avoir le droit de se retourner. Déni de grossesse, et impossibilité véritable d’accepter qu’un enfant puisse lui être attaché et redevable. Heureusement pour la petite fille, les premières années de sa vie ne resteront pas ancrées dans sa mémoire. Sa véritable enfance commence à l’âge de huit ans quand ses grands parents maternels apprennent son existence et décident de lui offrir un pensionnat pour jeunes filles en Amérique dans laquelle elle vivra ses plus belles années. L’apprentissage de nouveaux horizons, tisser de nouveaux liens et apprendre à s’attacher, aimer, être déçue. Premiers papillons dans le creux de son ventre lorsqu’elle voyait cette professeur d'anglais, et premiers émois également, dans la découverte des courbes féminines mais surtout de cette attirance qu’elle se plaisait à ressentir.

L’année de ses quinze ans marque un tournant dans son existence. C’est à cette période qu’elle décide de rentrer au bercail, Moscou et son lycée public bien différent de ce qu’elle a pu vivre dans son pensionnat. Cette même année elle rencontre Joshua, la nouvelle lubie de sa mère, son grand amour d’après elle. Un homme grand et fort dont les tatouages artisanaux feraient penser à ceux d’un prisonnier des années cinquante. Un regard sombre et hypnotique, une main plaquée sur la bouche de Kyrah, un soir d’automne, et un premier contact charnel non désiré. L’échappée de ce qu’elle aurait pu appeler virginité et la brûlure sanglante de ses entrailles se déchirant sous la pression du corps lourd de son agresseur. Une première fois, puis une seconde, la nuit était devenue synonyme de visites à premier abord brutales, mais il y avait dans les gestes de cet homme une certaine douceur enfouie dans ses yeux. Une faille que Kyrah s’évertuait à chercher coûte que coûte à chaque nouvelle visite, finissant par trouver plaisir dans la douleur et la soumission. Relation malsaine, sentiments naissants dans la difficulté d’une situation invivable, jusqu’à la mise en abîme. Elle est là, elle vient d’entrer dans sa chambre, sa génitrice, sa mère, celle qui lui a donné la vie et qui assiste ce soir là à la plus grosse trahison de son existence. Elle n’aura pas mis longtemps à mettre fin à ses jours, le soir même. Une voiture lancée à grande vitesse et un arbre frappé volontairement de plein fouet.

Forcée de se rendre à l’évidence et perdue dans les méandres de cette vie qu’elle ne s’efforce que de subir, elle fait un réel choix pour la première fois, et décide alors de quitter la ville avec en poche seulement de quoi fuir à l'autre bout du monde, découvrant ainsi une ruée de nouvelles villes à la recherche d’un bonheur utopique. C'est alors qu'elle arrive en Nouvelle Zélande. N’ayant plus aucune conscience du respect de son propre corps, elle décide d’échanger ce dernier contre quelques nuits au chaud chez des inconnus. Loin d’elle l’idée de ressembler à sa mère, elle ne demande jamais d’argent, ne fait jamais payer les hommes ou les quelques femmes à qui elle s’offre.

Et puis Elio. Elio et son sourire charmeur, Elio et sa manière de tout prendre à la légère, Elio et sa petite tête à claques. Elio qui a fait chavirer le coeur de Kyrah sans qu’elle n’ait eu le temps de s’en rendre compte. Il était pourtant le fils d’un homme chez qui la blondinette avait l’habitude de passer la nuit, pour simplement discuter ou pour lui laisser l’utiliser comme objet de ses fantasmes inassouvis. Elio a tout chamboulé, il a volé le coeur de la petite russe, et il a insinué en elle une multitude de nouvelles idées, de nouveaux sentiments, et cette sensation de se sentir vivante à nouveau, plus sainement. Il a fini par insinuer bien autre chose. Une vie. Une vie qu’elle aurait voulu chérir, qu’elle aurait aimé voir naître, grandir, aimer. Mais la vie lui a retirée avant qu’elle n’ait pu assouvir ce besoin pressant de se différencier de celle qui l’avait mise au monde 26 années plus tôt. Envolée la perspective de devenir une femme nouvelle, d’accomplir avec l’homme qu’elle aimait cette envie d’être enfin une femme et une mère comblée. Retour à la case départ, réapparition des démons et de cette autodestruction latente finalement bien plus exacerbée qu’à l’accoutumée.

Perte de contrôle et de lucidité sur le monde qui l’entoure, Kyrah se laisse glisser sur une pente dangereuse, celle d’un besoin irrépressible de se sentir à nouveau vivante. Après avoir perdu le respect et la notion de son propre corps, c’est son cerveau qu’elle laisse à la dérive, le matraquant de nouvelles expériences toujours plus inquiétantes, plus sombres, plus dangereuses. Trouver refuge dans les nuits noires et les fréquentations douteuses. Se réveiller dans un nouvel endroit sans jamais réussir à se souvenir des six dernière heures passées. Les travers des nuits de débauche à chercher sans cesse une nouvelle façon de ressentir à nouveau ce frisson qu’elle semble ne trouver nulle part. Le plaisir s’évanouit aussi vite qu’une ligne de cocaïne s’immisce dans ses narines, et la recherche d’une nouvelle illusion de vie devient de plus en plus difficile à atteindre. Les gens lui envient son apparente fraicheur, celle-là même qu’elle peine à cacher sous d’épaisses lunettes ou un maquillage trop prononcé. Un corps parfait, souillé par les années de débauche et la perte de ce qui aurait pu être son échappatoire. Avenir illusoire.