a secret that becomes too painful. (dakolan)

I wanna let it take control Manipulate my decisions

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Tu ne sais pas pourquoi tu as accepté, mais maintenant, tu crois que tu le regrettes un peu. Tu n'arrives même pas à profiter de la soirée, alors que tu en entends parler depuis sa création, que tu as passé tes soirées sur la conversation de groupe que ton pote a fait sur messenger à préparer les pires conneries que vous allez pouvoir faire. Murphy a pas pu venir, mais à la place, tu as embarqué Dakota. Tu sais que tu devrais pas, mais pourtant tu le fais en silence, parce que tu l'aimes cette gosse. Malgré le fait qu'elles n'ont pas le même père, elles se ressemblent beaucoup. Mais là, tu soupires, tu n'as même pas eu le temps de boire un verre que la gosse est déjà partie. Au début, tu n'y as pas vraiment fait attention, puis la culpabilité a pris sur toi et tu te dois de prendre soin d'elle, malgré tout. Tu as juste mis deux heures avant de te bouger, qu'il est presque une heure du matin et qu'il est temps que vous rentriez. Même s'il est tôt, là, c'est pas comme si tu étais tout seul. Tu cherches, ça t'gonfle, parce que tu ne trouves pas Dako et que tu paniques un peu. Mais tu n'as pas envie de l'engueuler, elle a vécu un traumatisme, tu gères déjà Murphy mais c'est vrai que Dako, elle gère la chose comme elle peut. « Mec, t'as pas vu Dako ? » Tu demandes à un pote, il est tellement saoul que tu souffles. C'est pas maintenant qu'il va pouvoir te répondre clairement. Tu montes à l'étage, tu passes entre un couple qui est en train de carrément prendre leur pied devant tout le monde. Et là, tu te prends une claque dans la gueule, parce que c'est pas des choses pour Dako tout ça. T'es complètement débile. Tu rentres dans une chambre, personne. La seconde porte est fermée à clef, alors tu ne cherches pas à comprendre. La maison est tellement grande que tu espères que tu vas bientôt retrouver la gosse. Du coup, la troisième porte est grandement ouverte, et tu vois Dako, qui visiblement est seule. Encore heureux, d'ailleurs. Mais tu vois qu'elle est pas dans son état normal, alors tu t'approches sur le lit et tu t'assois à côté d'elle. Tu poses ta main sur son dos. « Tu vas bien princesse ? » Tu murmures doucement, t'es prêt à être là pour elle. Prêt à tout.  

Allongée sur le lit, Dakota est là qui à la tête qui tourne. Les cheveux en pétards, les yeux brillants et le sourire aux lèvres elle se sent… terriblement bien. Elle attend quelqu’un. Tout le moins, elle en est persuadée. Si non pourquoi être là ? Loin des regards, de la fête ? Elle l’entend en arrière fond, cette trame sonore trop forte qui fait danser les corps empoisonnés pas l’alcool au rez-de-chaussée. Elle a le pied droit qui ballotte pour suivre le rythme. Elle adorerait être là, en bas, avec eux, à boire jusqu’au bout de la nuit. Mais elle est clouée là, sur le lit. Son corps est lourd et sa conscience encore plus. Elle s’est tut il y a un petit moment déjà, laissant libre court à la folie de Dakota. Mais un corps morts, ça pèse. La tête de la jeune fille s’enfonce dans le matelas.

Le silence est là qui la guette pourtant. Et quand elle est seule, ses pensées se réveillent. Elle n’a pas envie de réfléchir. Pas envie de rallumer sa conscience. Alors elle toise le plafond avec intérêt, les yeux vides. C’est là qu’elle entend quelqu’un qui gueule dans les couloirs. C’est une voix de garçon. Elle crie son nom. Qu’est-ce qu’il veut ce type ? Est-ce que c’est lui que Dako attend ? Elle n’en sait trop rien. Elle est perdue, la pauvre.

Quelqu’un déboule dans la chambre. Elle croit le reconnaître, mais ne parvient pas trop à l’identifier. Pas tout de suite en tout cas.

« Tu vas bien princesse ?

Oh c’est minon. Ça la fait même sourire. Pas beaucoup, parce que ça l’étourdis tout ça, mais ça lui fait plaisir. Elle se redresse, avec l’aide du garçon, puis elle pense à ce qu’il a dit. Un princesse. C’est bien. Elle préférerait être une reine qui règne sur le monde entier, mais, dans son état, elle se contentera bien d’être une princesse avec un seul sujet. Elle sourit encore, les yeux fermés cette fois. Sa lourde tête vient s’appuyer contre l’épaule de son preux et son souffle s’abat sur son cou.

Quand l’odeur du garçon s’immisce dans son nez, c’est comme si elle lui monte directement à la tête. Elle sent qu’il y a un truc qui s’éveil, qui la tiraille de l’intérieur. Elle se colle encore plus sur lui, ça en est presque indécent. Mais c’est plus fort qu’elle. Ce qui se passe au fond d’elle, elle adore ça. Elle veut le sentir encore plus.

Puis, il parle encore.
Elle ne comprend pas ce qu’il dit. Mais sa voix, cette fois, lui dit quelque chose. Elle relève les pupilles pour le regarder. C'est Nolan. Elle le connaît depuis longtemps et elle l’aime bien ce garçon. Elle le reconnaît, oui, mais elle n’arrive pas à se souvenir que, si elle le connait, c’est à cause de Murphy. Parce que c’est son copain, à Murphy. Non. À ses yeux, là, tout de suite, elle ne se souvient que de lui : Nolan Freeman. Et ce type-là, elle l’apprécie. Beaucoup.

Elle voudrait régner sur le monde la belle Dakota, mais, pour l’heure, régner sur lui semble bien plus attrayant. Alors, elle se presse encore plus contre son corps ne cherchant pas plus longtemps à savoir pourquoi elle est là. Elle ne cherche pas à se rappeler qu’elle n’est qu’une petite effrontée qui sème la pagaille partout où elle passe pour attirer l’attention ; que ce qu’elle est en train de faire, elle ne veut pas en assumer les conséquences.

Elle ne cherche pas à comprendre que c’est exactement ces comportements-là qui ont tué sa mère. Non, clairement, ça n’aura pas été suffisant pour que Dakota ouvre les yeux. Pour qu’elle comprenne, se repentisse. Six jours que sa mère est morte et elle n’a toujours pas compris.

Alors elle est là, qui s’avance toujours plus du garçon venu à son secours pour détruire d’elle-même, à chaque millimètre, ce qu’il lui reste d’intégrité. Puis, finalement, les lèvres de l’adolescente se posent sur celle de Nolan pour l’embrasser avec envie écrasant tout ce qui restait de Dakota Ziegler.

Et ça y est. C’est terminé.
Maintenant, il ne lui restera plus qu’à essayer de se reconstruire.

Le jour où elle se décidera à ouvrir les yeux, bien sûr.

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Tu as, à côté de toi, une Dakota qui pue l'alcool. Là, tu te dis que tu es dans la merde, que tu es mort et que tu vas bientôt devoir préparer ton enterrement parce que si tu te fais chopper par son frère, c'est la fin des haricots pour toi. Tu ne sais pas trop quoi faire pour gérer le coup, encore heureux que tu as été un minimum responsable et que tu n'as pas énormément bu. La tête de Dakota se pose sur ton épaule, alors ta main se glisse sous son tee-shirt dans le simple but de caresser son dos. Juste ça, rien de grave, tu ne penses qu'à son bien-être avant tout. Parce que tu t'inquiètes pour elle. Tu souffles un bon coup, il est hors de question que tu ramènes la gamine comme ça, chez elle.  « On va attendre ici, que tu te sentes mieux, je te lâche pas Dako. » Tu hésites, à envoyer un message à Murphy pour qu'elle vienne t'aider, quitte à te disputer avec elle. Mais ça reste un secret, tu es bien trop respectueux quand on te fait confiance alors tu vas gérer toi-même la chose, sans trop savoir comment. Tu lui parles, tu essayes de trouver les bons mots alors que ta main ne quitte pas son dos. Dakota, c'est comme la petite soeur que tu n'as jamais eu, c'est comme ta princesse parce que tu as décidé de prendre soin d'elle. C'est sûrement la seule fille de la famille qui accepte ta présence depuis le début, et ça te fait affreusement de bien. Alors tu rassures la petit Dako, jusqu'au moment où ça dérape. C'est con, mais tu n'avais jamais imaginé ça, alors forcément, quand elle t'embrasse, tu te brusques. Tu te figes, doucement, alors que tu ne prolonges rien, tu l'éloigne simplement en poussant ses épaules, délicatement. « Non. » Tu souffles, t'es à la fois sec, à la fois tendre, c'est de ta faute si elle est comme ça alors forcément que tu ne vas pas être méchant. « Dako, mais qu'est-ce qui t'arrives enfin... » Tu murmures, t'es triste de voir cette pauvre gosse comme ça alors tu entoures sa taille et délicatement, tu l'as soulève pour l'emmener dans la première salle de bains que tu trouves à l'étage. Tu fermes derrière toi alors que tu retires ses vêtements. Pas dans le but de coucher avec elle, franchement, non. « Allez, je t'aide mais faut que tu me laisses faire. » T'es perturbé, trop perturbé, tes gestes sont fait par automatisme alors que tu fous Dakota, gentiment, sous la douche. Inutile de préciser que tu as foutu de l'eau froide, histoire de lui remettre les idées en place.

Il la repousse presqu’instantanément. Ce n’est pas violent, comme manière de faire, mais, à l’intérieur c’est douloureux. C’est surtout que ça lui rappelle qu’elle est toute seule, au fond. Quand il se sépare d’elle en la repoussant, il y a cette masse qui se crée dans sa gorge. Elle est si grosse que ça lui fait mal. Son regard se perd vers le sol essayant de cacher ses émotions. Et puis pourquoi il ne veut pas d’elle celui-là ? Qu’elle se demande. Elle a tout fait, tout, pour qu’on l’aime. Elle a souri, elle a fait la fête, elle a bût jusqu’à e perdre la tête… Elle était même prête à s’envoyer en l’air. Qu’est-ce qui lui manque ? Qu’est-ce qu’elle a raté ? Sa tête tourne, mais, d’un coup, ce n’est plus aussi plaisant. Elle a mal au cœur juste à réfléchir. Il lui demande ce qu’elle a, mais elle ne le regarde même pas. Elle ne saurait pas quoi dire de toute façon. Elle ne comprend pas pourquoi il la repousse. Elle aurait bien envie d’insister, de le convaincre, mais elle n’a pas la force de se prendre un autre râteau. Alors elle reste là, sans bouger, sans savoir ni quoi dire, ni quoi faire.

Soudain, il l’aide à se lever et elle s’accroche à lui comme si sa vie en dépendait. Ce qui n’est pas tout à fait faux : ses muscles sont endormis, son corps pèse. Tous ses membres semblent déconnectés. Le trajet l’étourdis et elle ne reconnaît pas la nouvelle pièce avant d’entendre le jet d’eau frapper le fond de la baignoire.  Bien vite, elle se retrouve en sous-vêtements sans même s’en rendre compte. Toujours appuyée sur lui de tout son poids elle l’entend qui murmure, qui essaie de se faire compréhensif. Mais ce qu’elle entend sonne faux. Pourquoi essayer d’être si gentil alors qu’il vient de lui faire si mal ?

Puis soudain elle le sens. Le froid. Une sensation désagréable qui attaque d’abord sa jambe, puis tout son corps. C’est horrible. Elle croit même que son cœur va flancher. Les goûtes sont comme des balles qui agressent sa peau. Elle gémit. Sa conscience se réveille devant tout ce raffut Puis, soudain, elle est prise d’un haut-le-cœur. Il y a ce nouveau souvenir en banque que sa conscience à enfin le temps d’analyser. Elle se demande si c’est un vrai. Alors elle ordonne à Dakota de regarder celui qui est avec elle. La masse dans sa gorge se propage automatiquement. Ses yeux lui démangent. Non. Pas Nolan. Elle a pas fait ça. Non !

L’eau frappe toujours son dos alors qu’elle fige. Ses yeux restent ardemment concentrés à observer chaque trait du garçon, essayant de se convaincre que ce n’est pas lui, ou bien qu’il n’est pas vraiment là. Mais elle n’arrive pas à se leurrer : elle se tient encore lourdement aux bras de l’adolescent qui la soutient en retour pour l’empêcher de tomber. Son visage est trop près du siens pour ne pas être là. Elle murmure, la voix gémissante, les yeux remplis de larmes rendues invisibles à cause de la douche :

« Nolan… ?

Sa voix elle se brise alors que la réponse à tous ses questionnements antérieurs resurgit. Elle porte un nom, cette réponse fatidique.

Elle s’appelle Murphy.

La culpabilité la rattrape plus vite encore que la chair de poule. C’est le copain de sa sœur. Elle a embrassé le copain de sa sœur. Et elle voulait… oh mon dieu.

C’est à ce moment-là qu’elle ressort de la baignoire. Elle voudrait le faire vite, attraper son linge et déguerpir pour aller terrer sa honte. Mais, si sa conscience est réveillée, son corps, lui, est toujours engourdi par l’alcool. Ses jambes flanchent et, aussitôt, elle s’affale sur Nolan qui l’empêche de se casser la figure. Cette fois, elle n’y arrive pas. Quand son visage se retrouve contre son torse, Dakota éclate en sanglots. Son corps entier tremble de froid alors que ses épaules tressautent. Elle s’agrippe à son chandail et essaie d’y trouver du réconfort, mais il n’y a rien à faire. Elle pleure toujours plus.

- Je suis désolée, geint sa voix étouffé pas le t-shirt.

Elle sent le poids de tout ce qu’elle a fait dans les dernier mois lui retomber dessus en même temps. Et elle a mal, la belle Dakota.

- Tellement désolée… » souffle-t-elle dans un murmure.

Qu’est-ce qu’elle a fait ?

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Ses lèvres sur les siennes te perturbent, c'était rapide, tu l'as repoussé, mais ton coeur est difficilement douloureux. Tu vas faire comment pour l'annoncer à Murphy ? Parce que là, tu es obligé de lui dire. Tu sais que déjà, tu fais quelque chose de mal en couchant avec d'autres filles, mais là bordel, c'est Dakota. Ce n'est pas une fille comme une autre, non, c'est Dakota bordel. Tu revis la scène comme si c'était important, alors que non, ce n'est pas important mais grave ce qu'il vient de se passer. Tu trembles, mais c'est toi l'adulte entre vous deux, tu dois prendre tes responsabilités en main et les assumer. C'est toi qui a pris Dakota dans les bras, c'est toi qui l'as emmené dans cette soirée et c'est de ta faute si elle se retrouve totalement ivre. Tu aurais dû faire attention, tu aurais dû surveiller cette princesse parce que bon sang, c'est qu'une gosse. Tu vas faire comment, maintenant ? Tu n'en sais absolument rien. Du coup, ta culpabilité se fait voir sur ton visage quand tu l'aides à s'installer dans la longue baignoire. Tu allumes l'eau alors que doucement, tu t'attaques au bas de son corps. Forcément, tu ne t'y attendais pas, mais c'était obligé qu'elle vide son estomac. Ta main se dépose doucement sur son dos que tu caresses, délicatement, comme si tu pouvais lui enlever la douleur qu'elle a dans le coeur. Tu es concentré à prendre soin d'elle, alors forcément, quand tu entends ton prénom sortir de sa bouche, tu sursautes un peu, mais ton attention retombe sur elle. Tu fixes un regard qui semble tellement sans vie, tu vois ses larmes et ça te brise le coeur. « C'est moi princesse. » Tu confirmes alors que tu penches sa tête en arrière, et que le jet d'eau froid longe le long de son crâne. Sauf qu'elle est trop rapide, que tes réflexes n'ont, quand à eux, pas été rapide alors tu n'as pas le temps d'essayer de l'interdire de sortir de cette baignoire. Par contre, quand tu vois qu'elle est sur le poing de tomber, tu l'attrapes par la taille et l'attires contre toi. Tu en as rien à foutre, qu'elle soit mouillée à cause de l'eau, c'est vraiment le cadet de tes soucis. Elle tremble, alors immédiatement, tu attrapes une serviette que tu avais fraîchement préparée et tu entoures son corps de poupée. Tu frottes doucement son dos, comme si tu essayais de réchauffer son corps et elle s'excuse. Toi, ça te donne envie de chialer, parce qu'elle est tellement mal que tu ne sais pas comment faire. Le pire, c'est qu'elle recommence, que tu sens ton tee-shirt s'humidifiait à cause de ses larmes. Tu te tires jusqu'au premier mur que tu rencontres pour que ton dos soit positionné un peu plus confortablement. « Calme toi, c'est fini, j'te le promets. » Ta gorge est difficilement bloquée, tu as envie de chialer avec autant de détresse. Mais tu n'as pas le droit de craquer. « C'est fini, tu vas venir chez moi te reposer et je te raccompagnerais demain chez toi. » Tu as trop de responsabilités d'un seul coup parce que tu dois ramasser tes propres conneries, qu'est-ce qu'il t'a pris pour que tu fasses ce geste tellement immature bon sang. Tu sèches son corps de cristal, alors que tu l'aides par la suite à ce qu'elle se relève pour l'aider à enfiler ses vêtements ; et bon sang, quand la personne en question n'arrête pas de sangloter, c'est une tâche qui s'avère bien trop difficile.

Dakota, elle pleure comme elle ne se souvient pas d’avoir pleuré.
Elle qui n’avait pas pleuré sa mère encore, voilà qu’elle laisse couler les larmes d’une année entière de souffrance refoulée. Elle est allée trop loin, elle à tenter le diable.  Et voilà qu’il l’a maudite en la piquant de sa fourche.

Son cœur est en lambeaux. Son âme, écorchée. Son corps, meurtrit.

Y’a Nolan qui essaie de la rassurée, mais, chaque fois, sa voix lui rappel immanquablement ce qu’elle a fait. Qu’elle l’a embrassé. Qu’elle a trahie sa sœur.

C'est fini, qu’il lui dit.

Mais Dakota sait que ce n’est pas vrai. Tout ça est loin d’être terminé. C’est un nouveau chapitre morbide qui s’offre à elle. Un chapitre dans lequel même sa sœur la plus proche lui ait ennemie.

- Tu vas venir chez moi te reposer et je te raccompagnerais demain chez toi.

Elle a peur Dak’. Peur que ça revienne, que les effluves de l’alcool lui remonte à la tête et qu’elle s’aventure de nouveau sur ce terrain ardent. Mais, pire que tout, elle a peur de rentrer chez elle. Peur d’affronter les Ziegler. Le regard de Laszlo. La hargne d’Ed. La frustration de Waytt. La déception de Leo. L’incompréhension de Julian. Et Murphy.

Murphy et son irrépressible besoin de sauver sa sœur. D’essayer de la ramené sur le droit chemin. De lui venir en aide malgré toutes ses conneries. Elle ne sait pas Murph. Et elle ne doit pas savoir. Ça la démolirait. Surtout… ça démolirait ce qu’il reste entre elle et Dakota. Et, Dak’, elle a cette horrible impression que ce serait irréversible, cette fois.

Non, elle doit pas savoir. La jeune fille relève ses yeux rougis vers Nolan et, implore, la voix chevrotante :

- Nolan ?... Elle doit… Sa voix est coupée par un soubresaut, Elle doit pas savoir… J’t’en prie, lui dit rien… J’suis désolée, je te promet que je voulais pas... je t'en prie..., qu’elle rajoute, la voix brisée.

Elle ne devrait pas oser lui demander ça. Pas oser lui demander de cacher la vérité à sa copine. Mais c’est plus fort qu’elle. Elle ne peut pas se résigner à ce qui s’en vient. Elle n’y survivrait pas.

- S’il te plaît, que l’adolescente demande encore.

Et elle recommencera. Jusqu’à ce qu’il réponde. Parce qu’elle doit essayer. Insister. Elle ne peut pas perdre Murphy.

Pas elle aussi.

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Bon sang, pourquoi elle a fait ça ? Pourquoi elle a osé t'embrasser ? Tu ne sais pas comment tu vas faire pour la suite, c'est trop difficile à imaginer et encore heureux que tu n'as pas abusé de l'alcool, sinon, tu l'aurais regretté. Un baiser, et tu aurais pu lui retirer ses vêtements dans le simple but de coucher avec elle. Mais merde, pas Dakota, pas celle que tu considères comme une princesse. Pas la soeur de ta copine. Si ses frères l'apprennent, tu es un homme mort. Tu le sais, qu'ils ne te portent pas dans son coeur, qu'ils ont extrêmement de mal avec ta petite gueule, mais merde, c'est Dakota. S'ils apprennent que, déjà, tu l'emmènes dans une fête d'adolescent, c'est tendu, mais en plus de ça, s'ils apprennent qu'elle a bu alors qu'elle était sous ta surveillance, mais merde tu perds complètement ta tête. Tu souffles difficilement, tu aides Dakota à s'habiller. Tu ne réponds pas directement à ses supplications, c'est énorme ce qu'elle te demande, comment avouer à Murphy que sa petite soeur a osé l'embrasser ? Mais elle mérite de le savoir, c'est Dakota, ce n'est pas une vulgaire fille. Tu ne dis rien, tu lèves la fermeture éclair de sa robe et tu l'aides à enfiler ses chaussures, le coeur lourd, alors que tu passes ta main dans ses cheveux pour les démêler légèrement. Le problème, c'est qu'elle insiste. Tu pèses le pour, tu pèses le contre, et tu observes le visage de Dakota. Elle est en train de pleurer, ça t'aide pour ta décision finale. Tu lâches un léger soupir, déposes tes lèvres sur son front. « Je lui dirais rien. » Tu avoues, alors que tu prends sa main. « Tu ne lâches pas ma main, je te préviens, il y a trop de bruit en bas alors je ne t'entendrais pas. » Tu préviens, puis tu sors de la salle de bains. L'odeur du joint te vient en pleine tronche, alors que tu te mords légèrement la lèvre. Bordel, que tu te fumerais bien un joint toi aussi. Tu lies vos doigts ensembles et tu tires Dakota dans les escaliers, tu sers fort jusqu'à ce que vous sortiez devant la maison. Tu lâches un soupir, le plus difficile est passé. « On va chez moi, mais laisse moi au moins dire à Murphy que je t'ai trouvé sur la plage en pleure, que tu dors juste à la maison, elle peut s'inquiéter. » Puis, elle te doit bien ça.

Avant qu’il ne réponde, c’est long.
Très très long. Elle ne sait pas si elle prend le temps de comprendre, Dakota, mais elle a peur. Tellement peur. Puis finalement il ouvre la bouche. Ses mots sont aussi soulageant que la respiration que l’on prend après avoir passé trop de temps en apnée. À bien y regarder, c’est presqu’exactement ce qui s’est produit. L’oxygène circule enfin librement dans les poumons de Dakota et, de soulagement, d’autres grosses larmes s’écoulent sur ses joues. Pourtant, il y a quelque chose au creux de son estomac qui ne veut se décontracter. Un malaise qui persiste alors que le garçon la redresse et lui ordonne de ne pas lâcher sa main.

Puis il l’entraîne et, Dakota elle suit. Parce que son corps est trop ankylosé pour se dirigé tout seul. Il avance vite, Nolan, et ce, bien malgré ses précautions. Elle le sent à son empressement qu’il a hâte que tout ça se termine. Qu’il a envie de se tirer et que tout ce foutoir disparaisse. Elle le sens à sa main moite qu’il ne va pas bien. Le cœur de la jeune fille se serre. Tout ça c’est de sa faute. Encore.

Arrivera-t-elle, un jour, à s’avouer honnêtement que le foutoir dans lequel elle se trouve n’est pas causé par sa sottise ? Elle en doute. Et, rien qu’à cette idée, son cœur se flétrit d’avantage. Elle est un poids lourd. Une damnation pour tous ceux qui tiennent à elle. Elle finit toujours par leur nuire, leur faire du tort. Sa gorge se compresse. Elle en a assez. Tellement assez. Elle voudrait tellement que tout ça cesse. Que son cœur arrête et que le malheur s’endorme en même temps qu’elle pour l’éternité.

Mais elle n’est pas dupe. Même dans la mort, elle détruirait la vie de ceux qui lui sont chères. Peut-importe le chemin, à la fin, elle se retrouvera toujours piégée. Et ça, c’est une bien triste réalité.

Quand ils franchissent le seuil de la maison, la fraîcheur du soir la happe de plein fouet la poussant à manquer son souffle. Le contraste entre l’intérieur réchauffé par la sueur et l’extérieur refroidis pas l’automne est glaçant. Mais pas plus que les mots du garçon qui la guide :

« On va chez moi, mais laisse-moi au moins dire à Murphy que je t'ai trouvé sur la plage en pleure, que tu dors juste à la maison, elle peut s'inquiéter.

Dakota baisse la tête et ne répond pas. Elle n’a pas le cœur de lui demander de ne pas le faire. Surtout pas maintenant qu’elle a osé le supplier de garder le secret sur le baisé. Alors elle le laisse faire tout en se mordillant la lèvre. Elle peut entendre la voix étouffée de Murph dans le combiné. Dakota ferme les yeux et fronce les sourcils pour retenir la douleur. Elle le sait que sa sœur s’inquiète des propos de Nolan. Elle le sait qu’elle s’inquiète pour sa sœur.

Non ! Qu’elle aimerait lui dire Dakota, Arrête de t’en faire pour moi ! Je ne le mérite pas ! Je t’ai trahie Murph ! Je ne suis rien !

Mais elle tient sa langue, Dakota.
Parce que si sa sœur suivait son commandement, la brulure de la séparation lui ferait beaucoup trop mal. Alors elle reste silencieuse, Dakota. Et elle ravale ses larmes jusqu’à ce qu’elles soient trop lourdes. Puis, quand le garçon à finit, elle le suit sans jamais ajouter un mot jusqu’à chez lui.

Parce qu’il n’y a rien d’autre à faire que de laisser le destin jouer à son jeu morbide.