Come as you are | Ethan

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Stop swaying when the moon is shaking thou

Come as you are, as you were. As I want you to be. As a friend, as a friend. As an old enemy. Take your time, hurry up. Choice is yours, don't be late. Take a rest as a friend. As an old memoria.

Ses doigts martelaient le bois du bureau, sa tête acquiesçait instinctivement aux dires de l’homme. Alessio n’avait pas le choix, il devait écouter son client déblatérer. Le banquier regrettait de s’être occupé de celui-ci. Une vraie plaie. Vouloir être sûr que son argent était en lieu sûr et que tout était son contrôle, était tout à fait normal ! Vouloir contrôler jusqu’à la moindre transaction interne à la banque et être omniprésent dans chacune des affaires, beaucoup moins. Alessio avait l’impression de ne pas être pris au sérieux par cet homme, comme s’il le considérait comme un gamin écervelé à qui il devait faire la leçon. Son ton était bien trop autoritaire, presque irrespectueux. De plus, le client s’adressait à lui comme on s’adresserait à un idiot. Tentant visiblement de lui apprendre son métier que de longues années d’étude ne semblaient, aux yeux de l’inconnu, pas lui avoir fait saisir.

- Je crois que nous avons fait le tour de la question, Monsieur Ackerley.

Sourire et respirer calmement. Alessio se leva et tendit une main vers l’homme. C’était aussi ça, être banquier. Savoir ravaler sa fierté pour faire des profits. Et ce type-là puait l’argent et le luxe, Aless n’avait pas d’autres choix que de traiter avec le plus grand des respects. Même si cela ne semblait être que dans une direction et pas dans l’autre.

Dès que l’homme eut quitté son bureau, Alessio poussa un profond soupire et se laissa tomber dans son siège. Délivrance. Il avala de grandes gorgées d’eau fraîche et quitta le bureau, attrapant son attaché-case et saluant ses collègues d’un geste de la main. Sa journée était faite, hors de question de traîner plus longtemps. Ce Monsieur Ackerley l’avait mis de mauvaise humeur. Alessio rangea son attaché-case dans le coffre et grimpa en voiture, ne prenant pas la direction de la maison mais plutôt d’un bar qu’il fréquentait de temps en temps.

Il y avait déjà une certaine ambiance dans le bar. Les gens riaient, décompressaient après le boulot. Alessio avait abandonné sa veste de costard dans la voiture ainsi que sa cravate. Il débarqua en simple chemise, libéré des obligations vestimentaires de son boulot. Le jeune homme prit place sur un tabouret au bar et adressa un signe au barman qu’il connaissait plutôt bien.

- Salut Ethan ! Je vais prendre une bière.

Le barman était devenu un ami, quelqu’un avec qui il lui arrivait souvent de discuter et de déconner. Il se passa une main dans les cheveux et commença à se détendre. Un peu de musique, les rires des autres, les odeurs d’alcool mélangées à celle de tabac ou de parfums divers et variés. Alessio se sentait en week-end. Ethan s’approcha de nouveau et Aless en profita pour lui glisser en riant.

- Je suis tombé sur un gros con au boulot ... t’imagine même pas le boulet !

Alessio pouffa de rire en repensant à son client. Des gens paranoïaques, il en croisait tous les jours. Les questions d’argent font peur, les gens ne sont pas à l’aise quand il s’agit d’investir ou de faire un emprunt. Et comment les en blâmer ? La crise économique ne leur permettait pas de se sentir à l’aise dans leurs finances. Aless pouvait comprendre ça. Mais se faire tyranniser par un vieux radin, il ne le concevait pas.

- Il me parlait comme à un gamin de cinq ans, parfois il s’arrêtait même en me regardant fixement et en me disant « ça va, vous suivez ? ». J’avais envie de lui en coller une ...

Le banquier extériorisait sa colère. C’était pour ça que la plupart des gens sortaient, allaient se vider l’esprit. Cela leur permettait de penser à autre chose qu’au quotidien et à se soulager des maux de la semaine.

- Et ta journée ?

crackle bones

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Come as you are

Un début de soirée qui allait sûrement être très calme. La nuit, par contre, allait être mouvementée. Une réservation pour un anniversaire et au compteur, il y allait avoir une trentaine de personnes en plus des habitués. Il s'installa derrière le bar. Il allait enchaîner dix heures de travail ce soir. Cela ne lui déplaisait pas. C'est plutôt son corps qui allait lui faire payer. Il dirigeait moins bien les longs horaires depuis un petit temps. À vrai dire, cela faisait bien des années qu'il n'avait pas pris de vacances. Il commença à servir les premières bières aux habitués en un temps record et échangea quelques mots avec l'un d'entre eux.

Comme d'habitude, son patron, passant pour quelques heures, n'hésita pas à faire une remarque sur sa façon de s'habiller. Ethan faisait très attention à son apparence. Il était toujours en chemise, même ici. Il rigola à la blague de ce dernier et retroussa ses manches aux coudes avant de prendre la commande que la serveuse venait lui apporter. Il se retourna un instant pour changer la musique, profitant que le morceau venait de finir pour mettre un morceau des Arctic Monkeys.

Commençant à servir, il remarqua Alessio, venant de pousser les portes du bar. Il s'installa à sa place habituel. "Salut Ethan, je vais prendre une bière !" Il fit glisser les bières en direction de la serveur qui lui sourit en guise de remerciement. Il servir la bière du jeune homme. "Salut toi! Alors ta journée ?" Alessio venait régulièrement au bar, les deux hommes avaient pris l'habitude de discuter de tout et de rien, quelques jours par semaine. Ethan n'hésitait pas à placer une ou deux blagues sur le travail d'Alessio. Il était banquier et Ethan aurait détesté ce métier. Il ne comprend pas comme des personnes puissent rendre servir à des véritables cons. Comme son père. Il n'aurait jamais pu supporter de fréquenter à plein gens des personnes riches, toujours pressées et n'hésitant à prendre de haut la personne à qui elles ont à faire. "Je suis tombé sur un gros con au boulot ... t’imagine même pas le boulet !" Ethan sourit en se servant un shot de vodka. Il commença toujours par ce shot. C'était une habitude avec l'ancien barman, alors qu'il n'était que serveur à l'époque. Avalé d'une traite, il continua à écouter les plaintes d'Alessio. "Il me parlait comme à un gamin de cinq ans, parfois il s’arrêtait même en me regardant fixement et en me disant « ça va, vous suivez ? ». J’avais envie de lui en coller une ..." Il n'hésita pas à rire de son imitation. Il connaissait bien ce genre de personnes. Son père et ses amis tout crachés. Il s'accouda au bar, Alessio continua dans sa lancée et lui demanda comment s'est passé sa journée. "Elle vient de commencer! En tout cas, c'est marrant de te voir pester contre ce genre de personnes. J'en connais un tas, et j'essaie à tout prix de les éviter. Je suis content de m'être échappé rapidement de chez moi." La serveuse marcha vers lui, déposant à nouveau une commande qu'il n'hésita pas à faire rapidement.
roller coaster