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Nina poussa un soupir ennuyé. Pourquoi elle était là, déjà ? Pourquoi elle était au fast food ? Avec ce type qui lui tenait la jambe depuis bien ... quoi ? Un bon quart d'heure ? Ouais. Elle ne savait pas trop. Elle aurait mieux fait de prendre sa bouffe et de s'en aller. Elle aurait pu manger dehors. Ou bien elle aurait pu prendre à emporter. Ouais. Elle serait rentrée chez elle et elle aurait mangé tranquillement. Elle aurait pu se pencher sur les papiers qu'elle avait à remplir pour l'université. Là, le type était d'un ennui. Il n'arrêtait pas de lui parler, encore et encore. Il était pénible. Il la saoulait. C'était certain. Elle, tout ce qu'elle demandait, c'était la paix. Tout ce qu'elle demandait, c'était de pouvoir manger tranquillement. Et de pouvoir remplir la paperasse. Oh, elle se doutait qu'elle n'aurait pas forcément le temps de tout remplir ce jour et que ça prendrait un peu de temps. Mais elle devait se bouger quand même. Il ne lui restait plus beaucoup de temps à dire vrai. Et si elle dépassait, elle allait devoir ... Elle allait devoir attendre une année de plus. Et elle ne voulait pas. Nina voulait prendre sa vie en main. Maintenant. Et maintenant que ça allait mieux, maintenant que les choses s'étaient arrangées, maintenant qu'elle était ... qu'elle n'avait plus les foutues dettes de sa mère sur le dos, oui, elle était un peu plus tranquille. Bien sûr, il lui resterait toujours le loyer à payer. Mais elle avait son boulot au Foxglove. Et ses extras en tant que baby-sitteur. Ca irait. Elle arriverait à jongler entre tout cela. Elle en était certaine. Enfin. Passons. Pour l'heure, elle essayait de se concentrer. Mais les blablas de l'autre type ... Et le pire, elle devait opiner du chef parfois. Faire comme si elle l'écoutait alors qu'elle s'en foutait comme de l'an quarante ! Mais bordel, pourquoi avait-il choisi cette table ? Et pas une autre ?! Son regard s'illumina quelque peu quand elle croisa le regard d'une personne qu'elle ne connaissait que trop bien. "Hé, Kyan !" Bon, elle le savait. Ils n'étaient pas en bons termes. Il avait fait quelques mois de prison et il était convaincu que c'était de sa faute alors qu'elle n'avait rien dit. Elle avait tenu sa langue. C'était pas elle la responsable de ses malheurs. Non. Elle avait cherché à s'expliquer. A plusieurs reprises. Mais ça n'avait pas fonctionné. Il la tenait pour responsable. Nina avait fini par se lever. Ses affaires étaient déjà rangées. Elle les avait rangées quand l'autre type avait décidé de ... Et bien, avait décidé de s'installer. La rouquine le regarda. Le suppliant presque du regard. "Sauve-moi de ce type lourdingue." lui avait-elle murmuré.

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Kyan & Nina

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Il n'avait pas envie de rentrer chez lui et de se préparer à manger tant il était affamé.
Cela n'arrivait pas souvent qu'il ait une dalle aussi importante en plein milieu de la journée. Pourtant Kyan avait faim. Sans trop réfléchir à ce qu'il pourrait faire plutôt que de rentrer dans un fastfood et se remplir de calories, il franchit la porte. A peine avait-il passé le seuil qu'il vit une tignasse qu'il ne pouvait pas oublier. Nina. Il avait l'intention de passer à côté en faisant semblant de ne pas l'avoir vue mais ce n'était pas si facile que ça. La rouquine aussi l'avait aperçu et avant même qu'il ait pu faire trois pas, elle l'interpella. S'arrêtant, feignant de découvrir qu'elle était là,
il lui offrit un sourire crispé. «Nina...» Tous les deux n'étaient pas vraiment en bons termes. Trois ans plus tôt, il avait flirté avec la gamine qu'elle était encore, avait osé lui montrer quelques petites choses que la décence impose de taire et après... il avait fini par croupir pendant six mois en prison. C'était totalement injuste car Nina était plus que consentante, elle était demandeuse. Mais la pudeur, blabla, il n'avait pas pu échapper à la sentence. Maintenant, elle essayait de lui faire comprendre qu'elle n'avait rien à voir dans tout cela, mais cela ne l'intéressait plus. Elle était responsable malgré tout. Il avait finalement appris que c'était sa copine Eden qui l'avait trahie mais c'était sa copine... sa responsabilité. Et voilà que malgré leurs mauvais termes, la demoiselle se permettait de lui demander un service. Elle lui murmurait à l'oreille comme s'ils étaient amis, voire même plus. Il arqua un sourcil, regarda le gamin qui les fixait tous les deux et grimaçant, s'exécuta. «Dégage le puceau, c'est ma copine que t'es en train de soûler. » Il s'assit auprès d'elle et déposa un baiser sur ses lèvres sans prendre la peine de voir si elle était d'accord pour ce genre de mise en scène. Elle voulait de l'aide, il lui servait de l'aide. Le jeune homme, incrédule, se leva et partit sans demander son reste. Kyan n'était pas monsieur muscle mais il avait suffisamment d'assurance pour effrayer un gamin dans ce genre-là. Quand le môme fut parti. «Tu m'es redevable ma chérie. Et je meurs de faim.» Le message était clair. Service pour service. Il ne faisait pas dans la charité, en tout cas pas pour les filles qui l'avaient mis dans le pétrin dans le passé.

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Elle ne savait pas ... Elle ne savait pas si Kyan était prêt à lui rendre ce service alors qu'elle l'avait foutu dans les ennuis Elle n'avait pas voulu cela. Elle n'avait pas voulu qu'il se retrouve au taule. Par sa faute. Elle l'aimait beaucoup. Elle l'appréciait beaucoup. Elle n'avait jamais dit ce qui c'était passé réellement entre eux. Elle n'avait pas précisé à Eden ce qu'ils avaient pu faire. Juste ... voilà. Qu'ils se tournaient autour. Et le pauvre Kyan s'était retrouvé en taule. Et honnêtement, elle ne voyait pas qui avait pu faire le coup à dire vrai. Elle ne pensait pas qu'Eden était responsable. Quoi qu'il en soit, oui, elle avait besoin de l'aide du jeune homme. Et elle lui faisait ce petit regard. Elle lui demandait beaucoup, c'était certain. Et il pouvait très bien l'envoyer sur les roses. Il serait dans son bon droit d'ailleurs. Ouais. Mais non. Avec un regard de tueur, il avait zyeuté le jeune qui collait Nina. Et lui avait demandé de dégager. Pas de manière très polie. Mais ce qui comptait, c'était que ça fonctionne. Et histoire d'accentuer un peu plus la chose, il l'avait embrassée. Enfin, non, c'était pas un vrai baiser. Il s'était contenté de presser ses lèvres contre les siennes. Et l'autre n'avait pas attendu plus longtemps pour s'en aller. Il avait filé à la vitesse de la lumière, si on pouvait dire ça ainsi. Ouais. Il était parti très rapidement. "Merci beaucoup Kyan." Ouais. Elle lui en devait une. Et le paiement allait se faire maintenant puisqu'il avait faim. "D'accord, ça marche." C'était normal après tout. Il l'avait aidée alors qu'il aurait bien pu lui dire non ou bien la laisser dans la merde. Mais non. "Tu veux manger quoi ?" Elle allait le laisser choisir. Et puis, elle irait payer. Tout simplement. Il fut un temps où elle aurait dû refuser. Puisqu'elle était dans la merde niveau fric. Mais ça allait mieux maintenant. Ouais. Depuis que les dettes de sa mère étaient payées. Mais de tout cela, Kyan n'était pas au courant. Il n'avait pas vraiment cherché à la revoir, à discuter avec elle. A chaque fois qu'elle avait tenté une approche, il avait fui. Fuir était un grand mot. Mais il était clair qu'il n'avait pas envie de la côtoyer. Elle pouvait comprendre. Elle aurait pu lui faire une remarque. Sur le fait qu'il embrassait toujours aussi bien, mais bon, elle allait éviter. Surtout qu'il semblait un peu amère.

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Kyan & Nina

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Tous les deux ils avaient une histoire assez bizarre et même compliquée.
Même si Kyan lui en avait toujours voulu d'avoir fini au trou par sa faute,
elle continuait d'essayer de lui expliquer que cela n'avait pas été elle la moucharde. Une partie de lui se doutait bien qu'elle ne mentait pas.
Il suffisait de se rappeler de leur rencontre pour savoir qu'elle n'était pas du genre à être une petite prude, choquée par les agissements de Kyan.
Mais il avait continué à lui en vouloir, en dépit de tout. Et maintenant qu'il savait que c'était la petite Eden qui avait cafté, il n'avait plus aucune bonne raison de continuer à lui faire la tête. Mais Kyan n'aimait pas pactiser avec ses anciens flirts. Si il n'avait pas été condamné, il n'aurait de toute façon pas rappelé la jeune femme. Il l'aurait probablement revue à une ou l'autre occasion et quand il se serait lassé d'elle, il aurait cherché à bien marquer que c'était fini. Sauf qu'ils n'avaient jamais couché ensemble tous les deux.
Ce soir-là, il avait juste défié la décence et c'était tout. C'était déjà pas mal à en juger par les remontrances de son avocat. Il n'osait même pas penser à ce qu'il aurait enduré s'il avait été jusqu'au bout avec Nina.

Maintenant leur relation était dénaturée. Il avait été attiré par elle et ne pouvait pas nié qu'elle avait toujours un certain charme. Surtout du fait qu'elle représentait un interdit. Probablement avait-il cultivé cet interdit en la repoussant ces dernières années. Mais l'interdit était tombé quand il avait appris qu'elle n'était pas responsable de ce qui lui était arrivé.
Du coup, il ne savait pas si elle était de nouveau une proie envisageable ou si au contraire, elle avait perdu tout intérêt pour lui. Il lui indiqua une assiette pizza sur le menu géant et attendit sagement qu'elle revienne avec sa paie. C'était bien la première fois qu'il utilisait son charme pour se faire rémunérer en bouffe. «Alors c'est quoi l'histoire?» dit-il en faisant un coup de menton vers le jeunot qui s'était assis plus loin. Il s'était attablé devant le plateau qu'elle lui avait ramené et la regardait à peine. Il fallait dire que Nina avait un regard perturbant et s'il se plongeait dedans il était difficile de ne pas se rappeler du scintillement de ces deux grands yeux cette nuit-là. «Tu sais que je ne t'ai pas pardonnée pour autant?» dit-il en indiquant son plateau. Il avait beau aimé manger, la nourriture ne rachetait rien du tout. «Pourquoi tu tiens tant à ce que je ne t'en veuille pas au fait? Ca t'apporte quoi ? Tu ne veux quand même pas qu'on soit amis?» Son regard était froid et curieux à la fois. Il mangeait de sa pizza sans y porter beaucoup d'intérêt, elle était tout juste potable.

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Il avait ... Il avait toujours ce petit quelque chose. Qui faisait qu'elle avait craqué la dernière fois. A chaque fois qu'elle le voyait, ouais, elle avait comme ce petit pincement au coeur. Elle ne savait pas trop pourquoi d'ailleurs. Elle savait très bien qu'ils ne finiraient pas ensemble. Parce qu'il était plus vieux. Parce qu'elle connaissait sa réputation. Elle savait qu'il était un coureur de jupons. D'une certaine manière, il lui faisait penser à C. Il était avocat aussi. Ils avaient à peu près le même âge. Le même caractère de cochon. Mais ils étaient également différents. C. était plus secret. Il était plus calme. Mais jaloux ... Très jaloux. Elle se souvenait encore de la scène qu'il lui avait fait au strip-club, alors qu'elle n'était même plus sur la scène et qu'elle servait des clients ! Brèfle, ce n'était pas vraiment le moment de penser à cela. Nina s'était levée après que Kyan ait choisi ce qu'il voulait. Il était raisonnable. Quand même. Heureusement qu'ils étaient pas dans un grand restaurant. Là, elle n'aurait pas pu. Quoi que ... Elle préférait ne pas y penser. Il lui posa une question. A propos du jeune. "Je sais pas ... Il a dû avoir un crush ou une connerie du genre." Elle secoua la tête. "Et comme y'avait plus vraiment de place, il a pensé qu'il pouvait s'installer en face de mois et me tenir la jambe." Elle poussa un soupir et passa une main dans ses cheveux. "Moi j'avais prévu de remplir mon dossier pour l'université mais monsieur n'arrêtait pas de piailler. C'était pénible !" Elle eut un hochement de la tête. "Merci ... Merci d'être intervenu." Ouais. Parce qu'elle ne savait pas trop comment elle aurait pu s'en débarrasser. "J'suis presque certaine qu'il m'aurait couru après une fois sortie d'ici." Elle ferma les yeux quelques instants. "J'préfère même pas penser à ce qui aurait pu se passer dans ce cas là." Nina eut un léger frisson, préférant ne pas se fixer sur cette idée. Kyan fixait son plateau et sa pizza, ne regardant pas Nina. A croire qu'il ne pouvait pas affronter son regard. Ou quelque chose dans le genre. Il grommela quelques mots. Sur le fait que ça ne changeait rien. Qu'il lui en voulait toujours. Il lui demanda, par la même occasion, pourquoi elle cherchait ... à ce qu'il ne lui en veuille pas. "Parce que j'aime pas avoir des ennemis. Ou des gens qui m'en veuillent." Elle secoua la tête. "Et puis, j'ai une tête d'ange ... Tu peux pas m'en vouloir pour toujours, non ?" Elle avait penché la tête sur le côté et elle lui avait fait son regard de chien battu. "Et puis, j'suis pas responsable. C'est pas moi qui aie mouchardé. Tu peux pas m'en vouloir pour un truc dont je ne suis pas responsable." Non. Donc, pour elle, oui, il ne pouvait pas lui en vouloir. "J'demande pas à ce qu'on soit amis ... C'est peut-être trop demander. Mais que t'arrêtes de m'en vouloir."

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Kyan & Nina

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Des choses pareilles, cela arrivait tout le temps et partout. La raison pour laquelle Kyan avait opté pour le droit des affaires, c’était que c’était un domaine bien plus tranquille où il ne devait pas négocier avec des gens et pour des gens. C’étaient des entreprises qui venaient à lui, des clients qui se battaient pour du fric et non pas pour du sexe. Parce que tous les autres domaines de la vie concernaient cela. Kyan regardait le jeune homme, tapi maintenant dans un coin du fastfood. Le gamin avait compris que ses chances étaient parties et désormais se concentrait sur sa tablette. Kyan entendit d’une oreille distraite que Nina voulait appliquer à la fac. Il leva ses yeux vers elle avec un semi-intérêt et demanda malgré tout «Et tu veux aller y étudier quoi?» Il avait envie de lui demander si c’était dans le but d’aller draguer des mecs aux soirées étudiantes et d’ensuite leur coller un procès au cul pour comportement inapproprié mais il se retint. Sauf que quelques minutes plus tard, elle le provoqua presque en disant qu’elle pensait que le gamin qui venait tout juste de sortir d’ailleurs, l’aurait sûrement suivie. Il grimaça en repoussant sa fourchette sur son plateau et lui dit, sèchement «Le gars est juste venu te draguer, faut arrêter d’être parano. Parce qu’au train auquel tu vas, tu vas mettre tous les jeunes de cette ville en prison en les accusant de viol.» Il y avait une once d’humour dans sa voix mais elle dénotait avec le sourcil arqué qui traînait sur son visage. Et alors qu’il avait émis son vilain coup, il lui demanda pourquoi elle tenait tant à ce qu’ils soient amis. Sa réponse ressemblait à leurs conversations précédentes. Elle tenait tellement à ce qu’il comprenne qu’elle n’était pas la coupable qu’il finissait par trouver cela attachant. «Je t’en veux pas Nina. Enfin, si, je t’en veux.» Elle avait une blague sur le fait qu’elle était trop attendrissante pour qu’on reste indéfiniment fâché sur elle. C’était vrai qu’elle avait quelque chose de « cute ». Mais Kyan se méfiait de ses regards et de ses manières de voir les choses. Il la regardait en essayant de garder son sérieux mais elle avait de quoi ébranler sa froideur. Il craignait juste que cette amitié soit le début de sa perdition. Son entourage prendrait très mal qu’il pactise avec celle qu’on lui avait reproché de débaucher. «Ouais, je sais que c’est pas toi...» Voilà, il venait de reconnaître qu’il n’avait plus aucune raison d’être fâché avec elle, c’était déjà un pas en avant. Mais elle voulait qu’il ne lui en veuille plus.«Nina...» soupira-t-il. Comment lui expliquer que c’était plus compliqué que ça ? Que cela lui attirerait des ennuis et surtout, surtout qu’il n’y voyait aucun intérêt. S’il lui en voulait toujours, c’était parce que c’était la meilleure des solutions pour tous les deux. «Je suis désolé mais je t’en veux. Parce que même si c’est pas toi, ça reste quand même ta faute. T’as laissé les gens médire et je suis passé pour un pédophile. » Il la regardait maintenant avec une grande attention, sachant que ce qu’il allait dire pouvait être mal interprété. «T’es une jolie fille, tu l’étais déjà à l’époque. J’étais attiré par toi et si j’avais pas dû te ramener chez toi quand ta mère a appelé, tu peux savoir que j’aurais essayé de faire bien plus que ce qui s’est passé entre nous. Mais pour moi, t’étais déjà une femme. » Il chasse une poussière qui volait devant ses yeux avant de finir son idée. «Mais maintenant, t’es réduite à l’image de la fille qui peut pas être vue avec moi, que je peux pas regarder, parce que ça sera considéré comme déplacé.»

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Nina lui avait parlé de l'université. Et Kyan avait renchéri sur le sujet. Cherchant à en savoir un peu plus. C'était étonnant qu'il lui pose la question à dire vrai. Elle pensait qu'il aurait pu éviter le sujet, ne souhaitant pas savoir. Mais elle se trompait. "Avant ... Avant que ça ne parte en sucette avec ma mère ..." Kyan n'était pas forcément au courant que ... sa mère était morte. Déjà qu'il voulait pas trop lui parler ... A chaque fois qu'elle l'avait vu, elle avait tenté de lui faire comprendre qu'elle n'était pas responsable mais bon. Comme il ne l'écoutait pas pour cela, elle n'avait rien dit au sujet de la mort de sa mère. "J'voulais faire une licence en sciences, technologies et santé, mention biologie." Elle eut un hochement de la tête. "Et j'ai pas vraiment changé d'avis. C'était mon truc avant ... Et ça sera toujours mon truc je pense." Ouais. Elle aimait bien ça. Elle savait que c'était peut-être ... comment dire ... prétentieux. Mais ouais. Elle voulait faire ça. Et elle voulait se donner les moyens d'y arriver à dire vrai. Pour sûr. Kyan avait voulu en savoir plus sur le petit jeunot qui l'embêtait. Et oui ... De la manière dont il venait de le coller, elle ... comment ... Oui, elle était un peu parano, sans doute. Peut-être que c'était rien. Elle n'en savait rien. Et elle ne voulait pas le savoir. Kyan était intervenu. A temps. Et c'était pas plus mal. "Ah ah ... Très drôle." Elle pencha la tête légèrement sur le côté, tout en le regardant. "A ce que je sache, j'ai jamais été à la police pour déposer plainte." Elle secoua la tête. "La seule fois où j'ai eu à faire à la police pour un témoignage et que j'ai bien voulu répondre, c'était pour ma mère." Parce qu'elle était morte. Et parce qu'elle l'avait trouvé. Donc, ouais. Elle n'était pas du genre à ... Et bien, elle n'était pas du genre à raconter des conneries. Surtout si c'était pas vrai. Bon, y'avait eu l'autre fois aussi. Où elle était montée dans la voiture de Sean parce qu'il faisait vraiment moche. Mais Sean, c'était différent ... Puisque c'était son cousin. Mais c'est pas pour autant qu'ils auraient une grande conversation. Pour sûr. Non. Il l'aimait pas. Il la pensait être une arnaqueuse. Mais c'était pas le cas. C'était pénible de voir que tout le monde, ou presque, la prenait pour ce qu'elle n'était pas. Elle n'était pas une méchante fille. A sa manière, elle cherchait à le convaincre. A l'amadouer. Pour être une bonne fois pour toute cette affaire. C'était pas comme si elle demandait à se retrouver dans son lit ! "D'une certaine manière ... tu m'en veux sans m'en vouloir, c'est ça ?" Ouais. Ca devait être plus ou moins ça. Elle ouvrit grand les yeux quand Kyan lui avoua qu'il savait que c'était pas elle. C'était dingue. "Ca fait longtemps ... que tu le sais ?" Histoire de savoir un peu. Kyan avait soupiré quelque peu. Ennuyé par tout ça. Ou la tournure de la conversation. Elle n'en savait trop rien. Il lui reprochait tout ça. Oui, bah, en même temps, c'était pas de sa faute. Enfin, si, un peu. Puisqu'elle était responsable. Mais sans l'être. Il lui fit quelques compliments, par la même occasion. Sur le fait qu'il aurait pu ... Lui faire des choses agréables, si elle n'avait pas été obligée de rentrer chez elle. Et maintenant, c'était la déception. Elle baissa un peu la tête et la releva afin de le regarder. "Ca n'aurait tenu qu'à moi, j'aurais bien aimé que tu fasses bien plus." Elle hocha quelque peu de la tête. "Ca m'aurait évité, peut-être, de traîner avec le copain de l'époque qui se tapait aussi ma mère." Ouais. Quel enfoiré quand même. "J'me doute que j'peux pas faire grand chose pour que tu me vois autrement que cette fille là." Elle soupira quelque peu. Ouais, il était vrai qu'elle ne pouvait rien faire à ce sujet. Et ça l'ennuyait.

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Kyan & Nina

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C'était évidemment une erreur de se renseigner sur elle,
cela présupposait qu'il était prêt à enterrer la hache de guerre.
Parce qu'une information en dévoilait toujours une autre,
c'était certain. Elle fit allusion à un quelconque problème avec sa mère et il se demanda s'il était bien intelligent de l'interroger à ce sujet.
Il voyait qu'elle ne savait pas si elle devait développer ou non et préféra la laisser choisir d'elle-même. Il comprit qu'elle avait des soucis avec la madre,
celle qui les avait rappelé à l'ordre avec un coup de fil, trois ans plus tôt. Evidemment elle ne savait rien la mère, elle voulait juste que sa fille, son adolescente, rentre à la maison. Mais il semblait y avoir eu un truc qui rendait les choix de Nina confus en matière d'apprentissage. Une dispute avait dû les brouiller. Il opina poliment et chercha à rester poli en commentant brièvement. «Cool, j'espère que ça te réussira.» Il voyait qu'elle avait un air triste et désorienté mais il n'était pas venu pour faire de la psychologie de comptoir. Sa pizza se finissait et il voulait rentrer chez lui pour boucler l'un ou l'autre dossier. Cependant, les bonnes manières recommandaient qu'il reste encore quelques minutes, pour ne pas paraître un grand goujât. Et évidemment, la conversation reprit. «Oui, oui...» Elle continuait de lui dire qu'elle n'avait pas été à la police, cela devenait redondant. Ses histoires c'étaient ses histoires. «C'est du passé maintenant.» Voilà, au moins, cela clôturait le chapitre. Mais il fit l'erreur de lui dire qu'il avait appris qu'elle n'était pas responsable. Pourquoi? Par bêtise, un moment d'égarement sûrement. Il avait haussé les épaules pour répondre à sa question sur comment il lui en voulait. Cela n'avait pas vraiment d'importance. Mais pour le reste, il savait qu'il ne s'en sortirait pas sans lui donner une explication. «Un peu moins d'un mois, des potes ont trouvé qui c'était.» Il la regardait de manière neutre, mais la sondait aussi pour voir si elle savait. Etait-elle au courant que sa petite copine avait été cafter? Kyan ouvrit grand les yeux en apprenant qu'elle avait eu un copain qui se tapait sa mère. C'était dégueulasse. Il n'imaginait même pas partager une fille avec son frère alors avec son père, enfin son défunt père. «Waouh, ta mère a l'air sympa...» dit-il en repoussant le plateau plus loin de lui. «Mais je suis pas sûr que ça aurait changé quoique ce soit, je cherchais pas du sérieux, on n'aurait pas forcément eu une grande relation tous les deux.» Il regardait à nouveau la table. Il ne culpabilisait pas mais il savait que les filles pensaient que ça faisait de lui un connard sans scrupules d'avouer ça ainsi. Pourtant Nina lui disait clairement qu'elle aurait aimé aller plus loin. Et la regardant, là, devant lui, avec ses beaux yeux et son visage opalin, cela ne manquait pas d'éveiller ses réflexes virils. Mais c'était totalement hors de question. «Y a un truc que tu peux faire, si tu veux...» C'était une mauvaise idée et il allait le regretter mais autant aller jusqu'au bout de sa phrase maintenant. «Arrête de penser que tu dois regagner ma confiance ou mon amitié ou quoique ce soit. Si tu veux qu'on soit potes, alors impose toi Nina. J'aime les filles avec du caractère même quand il s'agit de mes amies. » Il se grattait le menton, penché par dessus la table, il la regardait droit dans les yeux maintenant. «Je sais pas si on pourrait être amis, parce que j'aurais probablement toujours envie de te faire des choses pas cathos, je veux dire... regarde un peu comment t'es faite.» Il esquissa un petit sourire pour signifier que c'était un compliment avant de terminer «Mais on pourrait être amis, ouais. Essayer au moins. Si t'arrêtes de t'excuser et que t'assumes ce qui s'est passé comme un fait du passé et basta. Je suis pas un tendre Nina et je ne le serai probablement jamais. » Il allait le regretter, il le savait. Il n'arrivait jamais à rester droit dans son pantalon. Mais avec un peu de chance, elle lui dirait que ça ne l'intéressait pas, elle prendrait ses affaires et partirait.

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Est-ce qu'il lui pardonnerait un jour ? Nina aimerait que ça soit le cas. Elle aimerait pouvoir mettre ça derrière elle. Une bonne fois pour toute. Alors, quand il en vint à lui dire qu'il connaissait les responsables, son regard s'illumina quelque peu. Depuis un mois il savait qui était le ou la responsable. Nina l'observait. Est-ce qu'il ... Est-ce qu'il disait vrai ? Ou c'était juste pour qu'elle se sente mieux ? "A moi de faire mon enquête maintenant pour savoir qui a fait ça." Elle eut un hochement de la tête. "Ca serait facile de te poser la question et que tu me répondes. Mais ça serait la solution de facilité." Et elle n'avait pas envie de ... Et bien, elle n'avait pas d'opter pour la solution de facilité. Du tout. C'était pas ... marrant. "Mais quand j'aurais trouvé, j'viendrais te voir. Et tu me confirmeras si c'est bien cette personne ou pas." Ouais. Maintenant, à elle de se triturer la tête. A elle de chercher. De questionner. Elle ne dirait pas que c'était à elle de souffrir. Mais voilà. Elle voulait le faire. C'était peut-être stupide. Mais elle le ferait. Nina lui avait dit que ... Et bien, qu'elle aurait aimé ... qu'il y ait quelque chose de plus entre eux. Elle lui parla de sa mère. Brièvement. Sans rentrer dans les détails. "Avait ... Elle avait l'air d'être sympa." Elle eut un hochement de la tête. Elle préférait lui préciser qu'il fallait parler d'elle au passé. "Elle est morte en septembre 2015." Mais bon, il était pas au courant. "Et même si c'est méchant de le dire ... J'suis mieux sans elle. J'suis sûre qu'il aurait piqué le fric pour l'université pour se payer de la drogue ou des trucs dans le genre." Ouais, Nina était mieux sans elle, c'était certain. Si elle voulait un parent, elle avait Rhett. Et encore, il n'était pas souvent sur son dos. Ils apprenaient tout juste à se connaître. "J'demandais pas à vivre le grand amour non plus tu sais. Y'a pas que les mecs qui cherchent des choses pas sérieuses." Elle eut un hochement de la tête. Et aujourd'hui ? Elle reprenait sa vie en main. Si elle trouvait l'amour, pourquoi pas. Mais elle n'avait pas envie de chercher quelque chose de sérieux. Pas pour le moment. Depuis la mort de sa mère, sa vie avait été compliquée. Elle avait pas mal bossé. Elle avait même beaucoup travaillé pour s'en sortir. Et elle comptait bien prendre la vie ... comme elle venait. Et bien s'amuser à dire vrai. Pour sûr. Kyan en vint à lui dire ce qu'il attendait d'elle. Qu'elle s'impose. Tout simplement. Si elle voulait gagner son amitié, qu'elle s'impose. Il ne savait pas par contre si ... s'ils pourraient être amis car il voudrait peut-être ... que ça aille plus loin, même si c'était juste pour une nuit. Mais ce qu'il voulait surtout, c'était qu'elle arrête de s'excuser. Et qu'elle arrête de penser à ce qui c'était passé avant. En tout cas, elle notait qu'il lui avait fait un compliment. Et ça avait fait un peu rougir la douce. "Je sais pas trop si je dois être contente de savoir ça." Ouais. En tout cas, elle s'était levée. Parce que... parce qu'il avait fini de manger. Et parce qu'il avait des choses à faire. Et parce qu'elle-même devait avoir des choses à faire. Même si elle ne voulait pas vraiment clôturer leur entretien. Mais ça faisait ... beaucoup en peu de temps. Et elle ne voulait pas qu'il ait l'impression qu'elle le harcelait. Nina s'était rapprochée de lui. Et elle s'était légèrement penchée vers lui. Avec une pointe de défi peut-être dans le regard. Une main au niveau de la nuque de Kyan, elle avait fini par l'embrasser. Pas le même baiser qu'il avait pu lui donner un peu plus tôt. C'était plus un baiser passionné. Peut-être plus fougueux. Oui, différent du baiser pour fuir le jeune homme. Après quoi, elle avait détaché ses lèvres de celles de l'avocat. "Je crois qu'on s'est tout dit."

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Qu'elle souhaite chercher elle-même qui était la coupable l'arrangeait assez bien.
Il ne désirait pas le lui dire, parce qu'il ne voulait pas qu'Eden sache qu'il savait. Mais justement, à ce propos, il fallait qu'il avertisse Nina.
«Fort bien, cherche. Mais si tu trouves, je te prierais de ne rien lui dire.» Cela ferait foirer tous ses plans si elle savait qu'il était au courant. Kyan se perdit un peu en entendant la jeune femme dire que sa mère était morte depuis quelques années déjà. Pas si longtemps que cela mais tout de même. Il était navré. Il avait perdu son père six ans plus tôt et il savait que ça faisait mal. Mais à en juger par la manière dont elle en parlait, on aurait pu penser que le lien unissant Nina à sa mère était spécial. Pas forcément hyper serré. Il se souvenait qu'elle n'était pas des plus heureuses lors de leur première rencontre quand la mère avait sonné pour la rappeler chez elles. «Je suis navré.» Que pouvait-il dire de plus? Elle lui racontait que son mec piquait de la drogue et Kyan se dit que la vie de Nina était bien moins sympa que ce que l'on aurait pu croire en la regardant de l'extérieur. Il s'efforça de ne plus commenter, craignant de faire de nouvelles gaffes. Et apparemment il en avait déjà fait d'autres car elle le remit à sa place. Elle ne cherchait pas du sérieux. Il s'en doutait. Une fille qui montait dans une cabane avec un inconnu ne cherchait pas forcément une histoire d'amour. Mais elle avait 17 ans à l'époque et les adolescentes ont parfois de drôles de conceptions de l'amour. Il sourit en guise de réponse. Il prenait note néanmoins de ce que cela représentait. C'était pas très moral de se dire qu'un jour il pourrait aller jusqu'au bout avec Nina si elle était ouverte à l'idée d'avoir une aventure avec lui, mais c'était Kyan. Elle écouta ce qu'il avait à dire, elle avait l'air perplexe. C'était normal. Ce qui l'était moins, c'était qu'elle plante ses lèvres sur les siennes et l'embrasse comme autrefois. Sans trop réfléchir, il se laissa happer par le moment et sortit sa langue pour répondre correctement à ce baiser plein d'entrain. Il n'y avait rien de chaste ou de retenu dans cette façon de prendre congé de lui. Il souriait. Il aimait les filles qui n'avaient pas peur de se donner, qui ne considéraient pas que c'était mal de profiter de la vie. «Je crois aussi. Bonne journée Nina...» dit-il alors qu'elle s'éclipsait déjà. C'était remarquable comme une femme pouvait prendre le pouvoir. Il lui suffisait de s'assumer.

FIN DU TOPIC

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