aliénation. (ft. Tess)

Aliénation
tess & riley

Je sais parfaitement ce que vous vous dîtes.
"Mais quelle personne irresponsable trainerait sa cousine dans un endroit de débauche aussi marquée, alors que celle-ci n'est même pas majeur?!"
Riley peut sembler insouciante des risques qu'elle prend en amenant Tess là où règne le vice qui assomme impitoyablement toutes les valeurs que tentent de nous inculquer notre société si parfaitement taillée. Je vous l'accorde. Elle l'est peut-être un peu. Mais il ne faut pas lui en vouloir de partager une soif pour la liberté et les conneries avec celle qui partage également son sang. Sa cousine et elle se ressemblent plus qu'elles ne le croyaient, et elles s'avèrent désormais être d'excellentes partenaires de fête. Les "soirées de filles" répétitives ne faillent jamais à tromper les parents de Tess, ceux-ci étant toujours convaincus que leur petite fille se trouve entre les mains bienveillantes de leur nièce au parcours vertueux. Ah! Si seulement ils savaient à quel point ils n'ont aucune idée sur ce qu'est devenue la jeune femme pleine de vie qu'ils ont l'occasion de voir lors de diverses célébrations familiales se voulant de plus en plus rares. Autant les parents de Tess que les siens manquent de temps pour la famille et préfèrent privilégier leur boulot et leurs obligations personnelles, ayant la conviction que les affaires familiales peuvent attendre le prochain événement. C'est sûrement cette mentalité qui a fait en sorte que Tess et Riley n'ont jamais eu l'occasion de créer ce lien qu'ils sont désormais en train de construire. Malgré leur différence d'âge, elle apprend à apprécie sa petite cousine qui lui ressemble de plus en plus, et c'est avec un grand plaisir qu'elle l'invite à passer des soirées des plus arrosées et mémorables en compagnie de gens récemment rencontrés. Elle est elle-même nouvelle dans le domaine des longues nuits, n'ayant jamais eu d'attirance particulière pour la drogue et les fêtes. Tout compte fait, elle n'a jamais apprécié être entourée d'une foule de gens. La jeune femme a toujours préféré la solitude et le calme, puisant dans un environnement de stabilité une quiétude d'esprit dont elle a grandement besoin. Néanmoins, elle ressent également ce besoin d'aliénation, de débauche et de liberté, et ce, même si elle pousse les choses à l'extrême. En l'espace de quelques mois, son quotidien a drastiquement changé. Il a pris un chemin inespéré, pénétrant dans les coffins de la folie et de la déchéance en passant par l'indécence. Elle est jeune, folle et dissolue. Et même si elle sait que ce qu'elle fait est mal, elle ne peut s'en soucier.

À vrai dire, elle s'en fout complètement.

"Tu viens?", lui demande-t-elle en cognant son index contre la porte de sa salle de bain. Sa cousine est en train d'achever sa préparation tandis que Riley enfilait une jolie robe moulante à souhait qui enrobe ses formes toute à fait exquises. Maintenant prête, elle attend patiemment contre le mur du corridor que sa cousine sorte enfin de la salle de bain qu'elle monopolise depuis les vingt dernières minutes. "Même avec un sac de papier sur la tête, les mecs vont te trouver mignonne. Allez!", lui dit-elle en rigolant légèrement. Ça doit être la cinquième soirée qu'elles passent ensemble et ce n'est décidément pas la dernière. Ces deux, presque trois, derniers mois, l'étudiante s'est fait de nombreux contacts et récolte les invitations dans des soirées où l'alcool et la drogue coulent à flot, laissant croire que les invités se trouvent davantage dans un buffet à coma éthyliques et psychoses plutôt qu'un simple party. Ah! La jeunesse!

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tess & riley

D’entre les deux, Tess est définitivement celle qui nécessite le plus de temps pour se préparer. Riley n’a besoin qu’une vingtaine de minutes pour se faire un maquillage léger qui met en valeur ses grands yeux bleus et ses petites pommettes ainsi que de coiffer sa longue chevelure avec simplicité. Toutefois, elle peut parfaitement comprendre le plaisir que se donne sa cousine à se maquiller. Sa peau d’ébène est tout simplement magnifique et les maquillages la mettant en valeur sont innombrables. De plus, à cet âge, elle commence à découvrir le plaisir du maquillage, du vrai. Elle a la possibilité de se gâter au Sephora, de trouver des produits qui s’avèrent être de vrais petits charmes malgré leur prix exorbitant. Pour l’étudiante, c’est à peu près la même chose. Elle ne garde les gros looks pour des soirées mondaines avec ses parents, mais ne s’empêche pas pour tant d’utiliser des produits de haute gamme, adorant arpenter les rangées bien garnies des magasins de maquillage. Mac, Bobbi Brown, Benefit, Chanel, Urban Decay: elle a tout. Et pourtant, elle n’utilise en général que le strict minimum, mettant son allure entre les mains de son naturel. D’ailleurs, son professeur ne semble pas du tout se plaindre de son apparence, alors aussi bien ne pas trop en mettre.

Fin prête, elle se résout à aller cogner à la porte de la salle de bain, question de presser sa cousine qui prend un peu trop son temps. Elle a bien vite compris en entendant, son ton qui s'élève, qu’elle discute avec sa soeur jumelle, et attend ainsi quelques secondes avant de ne faire résonner son index contre la porte. Tess lui dit immédiatement qu’elle sort dans quelques instants. Riley ne se fait pas prier et s’adosse contre le mur faisant face à la porte. Quelques secondes plus tard, une Tess tout à fait resplendissante passe le pas de la porte. “Très contente! Tu es magnifique”, dit-elle en tournant son doigt en rond afin de lui demander silencieusement de tourner sur elle-même. “On va chez un ami. Enfin… “ami”. On s’est rencontrés quelques fois et il m’a invitée à sa soirée en me disant que je pourrais ramener une copine, si ça me disait. Et puis… je suis persuadée qu’il y aura plein de beaux mecs!”, réplique-t-elle en lui faisant un clin d’oeil. Rapidement, les jeunes femmes prennent le chemin de la maison où a lieu la soirée. N’étant pas encore habituée à la ville, Riley entre l'adresse dans le GPS de son portable et suit avec attention chacune des directions pour ne pas se perdre dans la noirceur ténébreuse d’Island Bay, d’autant plus que la nuit est trop fraîche pour dormir sur le banc d’un parc. La musique qui bourdonne dans leurs oreilles leur fait signe qu’elles approchent dangereusement de la destination, et puis finalement, elles rejoignent le balcon bondé de gens. “RILEY!”, hurle une voix plus ou moins familière. Elle salue chaleureusement un type dont elle se souvient à peine, prétendant que sa mémoire est meilleure qu'elle ne l'est réellement. “Bon, je vais te dire un secret. Je ne me souviendrai pas de la tête de la moitié des gens qui me salueront”, lui souffle-t-elle dans l’oreille en ricanant.

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Les soirées comme celles-ci sont si libératrices. Elle est parfaitement consciente que la première heure sera difficile, car elle n’aime pas être entourée d’autant de gens. Ce n’est pas un secret: la belle est agoraphobe et anti-sociale. Elle sait néanmoins que l’alcool brisera très vite ses barrières et qu’elle saura s’éclater sans retenu. De plus, la présence de sa cousine l’aide toujours à se calmer, et ce, même si elle tente de se montrer tout à fait à l’aise dans ce milieu hostile. Tess semble si convaincue qu’elle est cool qu’elle n’a jamais osé lui dire comment elle se sent réellement dès l’instant où elle pénètre l’entrée d’une maison bondée de gens ou d’un club. Elle se tait, refoule son inconfort et se noie dans l’alcool et la drogue pour y trouver le plaisir tant convoité. Avant qu’elle ne quitte son logement, elle informe sa cousine des plans de la soirée tout en prenant soin de préciser les chances élevées que de beaux mecs s’y trouvent. "Non pas que les mecs mignons soit ma priorité mais… Il faut bien s'amuser." Elle hoche la tête en guise d’approbation. “Amen, sister!”, s’exclame-t-elle en levant les bras dans les airs avant d’éclater de rire. La paire prend le chemin de la maison située au centre-ville. N’ayant pas de véhicule, elles usent leurs jambes pour s’y rendre, ce qui leur donne le temps de papoter avant d’arriver à destination.  À peine met-elle les pieds dans l'entrée d'asphalte qu’elle est accueillie par les salutations d’un type dont elle se souvient vaguement. Il faut dire que rencontrer de nouvelles personnes en ayant pas l’entièrement possession de ses facultés ne l’aidera sûrement pas à faire bon usage de sa mémoire souvent défaillante. ”Dis moi quel gars tu vises que je marche pas sur tes plates-bandes ! Ça fait longtemps d'ailleurs que je ne t'ai pas entendu parler d'un garçon, qu'est-ce qui se passe ?" Riley ricane nerveusement. Elle n’a jamais parlé de Nilo à sa cousine. Tout compte fait, elle n’en a parlé à personne. Ils ne sont pas encore ensemble, mais depuis sa tentative de suicide, elle s’est énormément rapprochée de lui. “Il me faudra deux ou trois verres dans le nez pour t’en parler”, l’informe-t-elle avant de prendre sa main pour l’emmener vers la cuisine. Ce qui est bien avec ses soirées, c’est qu’elles sont souvent organisées par des gens qui ont suffisamment d’argent pour offrir de l’alcool aux invités, d’autant plus que d’autres décident spontanément de cotiser à la montagne d’alcool fièrement exposée dans la cuisine. Elle agrippe la bouteille de tequila, prend deux petits verres de plastique et y verse le nectar brunâtre avant de tendre l’un des contenants à Tess. “Santé!”, lui dit-elle avant d’ingurgiter d’une traite la boisson qui lui crispe le visage. Elle s’en serre un autre puis le boit avec la même frénésie. “Je couche avec mon professeur”, lance-t-elle avant que son visage s’empourpre sous l’effet de la gêne.

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Il lui fallait définitivement plus d’un verre (ou un shooter) dans le corps afin d’avouer ce qu’il en est de sa vie privée à sa cousine. Elle n’a jamais vraiment parlé de Nilo, si ce n’est qu’à sa meilleure amie qu’elle a visitée à l’hôpital très récemment. En soi, sa relation avec son professeur demeure un sujet tabou qu’elle évite comme la peste, préférant ne pas recevoir les commentaires réprobateurs de quiconque peut l’entendre. Après tout, ce qu’elle fait dans la chambre à coucher ne regarde qu’elle, d’autant plus que les sentiments qu’elle éprouve pour son enseignant ne sont pas aussi contrôlables que la température d’une pièce! Un peu embarrassée, elle avoue avoir une liaison assez… particulière avec son professeur universitaire. Les joues rouges pivoines et un regard qu’elle combat pour ne pas qu’il se baisse, elle observe la réaction de sa cousine qui, sans surprise, ne semble pas des plus enthousiastes. Tess prend un moment à assimiler la chose, laissant évader qu’un banal "ah" de sa bouche. Riley ricane nerveusement et se verse un autre verre pour accélérer l’arrivée de l’ivresse. Tess semble toutefois revenir sur Terre et émet sa réflexion quant à sa relation. L’étudiante hoche la tête, comprenant où elle veut en venir. Toutefois, elle a entièrement confiance en Nilo et se doute qu’il puisse lui faire quelque chose d’aussi bas si leurs rapports s’envenimaient. “Tu relèves un bon point, mais je doute que ce soit quelque chose qu’il ferait. Il peut être con, mais pas à ce point”, réplique-t-il en accompagnant sa dernière phrase d’un rire franc. “Crois-moi, j’ai assez de pouvoir moi-même”, ajoute-t-elle en lui faisant un clin d’oeil. “Ah bon, tu as de l’oeil pour un mec plus vieux?”, lui demande-t-elle d’un ton inquisiteur, désirant en savoir plus sur ses amourettes. “Oh que oui. Blond cendré avec un regard bleu profond. Grand… avec un sourire charmeur. Le genre de prof qui te fait écouter son cours de A à Z, tu vois?”, lui raconte-t-elle d’un ton rêveur lorsque sa cousine lui demande s'il est sexy. C’est à peine si son coeur ne se met pas à battre la chamade en passant à tous ces traits qu’elle décrit. Elle n’ose toutefois pas lui dire qu’elle en est amoureuse, préférant attendre un autre moment plus propice pour lui révéler qu’elle ne fait pas que coucher avec lui, mais qu’elle est en couple avec lui.

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Elle trouve mignon de voir sa cousine s’inquiéter autant pour elle. Elle craint que Riley fasse un mauvais pas ou subisse les foudres d’une mauvaise décision à laquelle elle s’est pliée aveuglément. Elle la rassure en lui disant avoir assez de pouvoir sur lui, ce qui ne surprend pas sa cousine qui la connaît bien. L’étudiante a un caractère de vraie germaine lorsqu’il le faut et ne se laisse pas marcher sur les pieds, aussi amoureuse peut-elle l’être. Devenant à son tour curieuse, elle lui demande si elle a aussi de l’oeil pour les hommes plus vieux. Les deux jeunes cousines se ressemblent-elles plus qu’elles le croient, au point d’en pincer tous les deux pour les hommes mûres? Enfin, il est certain que Tess ne doit pas en pincer pour les hommes dans la trentaine/quarantaine, du moins, elle l’espère. Elle commence ensuite lui raconter sa flemme pour son voisin récemment revenu en ville. La jeune photographe étire un sourire sur son visage, l’air légèrement taquin. “Oh lala! Oui je me souviens. Je me disais bien qu’il avait l’air de te plaire”, lui dit-elle avec une petite moue amusée. Elle se serre un fond de whisky et plonge son bec dans le verre pour prendre une petite gorgée. “Mais arrête, je veux savoir moi! T’as déjà couché avec un autre mec outre ton meilleur ami?”, ose-t-elle lui demander en levant les sourcils, s’hâtant d’entendre la réponse. La maison se remplit de plus en plus de nouveaux gens qui arrivent parfois seuls ou en gang. De plus en plus, les effets multiples des drogues diverses consommées se manifestent chez leurs consommateurs. Certains gisent sur le sol ou dansent à n’en plus finir, d’autres tiennent des discours décousus ou n’ont que les pupilles aussi grosses que des comètes. Voir tous ces gens dans un état aussi horrible amuse un peu l’étudiante, bien qu’elle se sent triste de réaliser qu’en temps normal, Nilo fait partie de ces personnes complètement assujetties à leur dépendance. Elle aimerait qu’il cesse de consommer, mais ne pourrait possiblement lui demander quelque chose d’aussi exigent, et ce, certainement pas du jour au lendemain.
Tess lui demande ensuite s’il est sexy, question à laquelle l’étudiante s’empresse de répondre à l’affirmative. “En effet, il est pas moche”, lui dit-elle en ricanant légèrement. Elle place sa main devant sa bouche pour tenter de cacher ses joues qui deviennent soudainement rosées. “Mon plan cul? T’es pas un peu trop jeune pour connaître ces vilains mots?”, lui dit-elle avec une moue faussement outrée. En toute franchise, elle n’a pas du tout envie de lui répondre. “Allez, parle-moi de tes mecs, toi. T'as envie qu’on t’en trouve un ce soir? Un bon plan cul, comme tu les appelles”, ajoute-t-elle en rigolant de plus bel.