don't worry, life is easy + balthi

Lou est sonnée. Elle n’a pas vraiment compris ce qui lui était arrivé. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle déteste avoir tous ces gens autour d’elle à la regarder comme si elle était une pauvre petite chose fragile. Ils n’ont pas autre chose à foutre cet après-midi ? Elle passe une main sur son front humide mais sur ses doigts, ce n’est pas de la transpiration qu’elle voit. Du sang ? Comment elle a pu faire ça ? Les gens parlent beaucoup autour d’elle, elle ne semble pas les entendre. En fait, si, mais elle n’a pas la force d’y porter une quelconque attention. Elle est assise. Par terre ? Elle jette un coup d’œil sous ses jambes. Oui, elle est par terre. Elle a du tomber, quelque chose comme ça. Elle entend vaguement parler de bousculade, de perte de connaissance. Quelqu’un parle soudainement d’appeler les pompiers et Lou saute sur deux jambes, non sans mal. « Personne n’appelle personne ! » qu’elle s’exclame en posant une main sur chaque hanche. « Je vais bien. » qu’elle rajoute à la plus grande surprise de son auditoire. C’est vrai qu’elle a déjà été en meilleure forme. « Mais… Et le bébé ? Ça pourrait être grave pour lui, vous savez. » Lou hausse les épaules. Son ventre se voit maintenant, il est assez arrondi pour qu’on comprenne qu’elle est enceinte… Ou qu’elle a vraiment abusé sur la nourriture ! Et encore. Elle est tellement fine de base qu’il est dur à croire qu’elle n’ait que du gras au niveau du ventre. « Mais je suis pas enceinte ! » Les gens sont choqués. Clairement, elle n’a pas beaucoup de crédibilité. Et alors ? Elle ne veut pas de pompier. Pas la peine de faire tout un cirque. Sa tête tourne. Elle a besoin de manger un truc… Et de se reposer. C’est tout. Après discussion, les quelques employés du supermarché dans lequel elle était venue faire les courses lui annoncent qu’ils ne la laisseraient pas partir tant qu’elle n’aura pas quelqu’un pour la ramener. Lou soupire. Elle ne se rend pas forcément compte que c’est pour son bien, l’ingrate. Elle le vit plus comme une prise d’otages. Quoi qu’il en soit, elle se décide à appeler Balthazar. Qui d’autre pour voler à son secours ? Elle aurait pu appeler son frère mais elle sait qu’il aurait été excessif… Quoi que, pas sûr que Balthazar ne le soit pas plus encore. « Allo chéri ? Oui, c’est moi… Tu peux venir me chercher à la supérette s'il te plait ? Il s’est passé un petit truc, rien de grave… » Il confirme, Lou sourit. C’est bon de savoir qu’elle peut compter sur lui. Rien qu’à cette idée, elle se sent déjà beaucoup mieux.

Il était même pas dix heures quand Balthazar sentie son téléphone vibrer, puis sonner dans sa poche arrière. Depuis quelques temps maintenant, il le gardait toujours sur lui, parce que Lou était enceinte, et parce qu'elle passait le plus clair de son temps, seule et que s'il arrivait quelque chose, il voulait pouvoir être joignable. Austin et Craig n'y avaient rien trouvé à redire sur ça, bien trop contents d'apprendre pour la grossesse. Les semaines s'étaient enchainées à une vitesse et maintenant, le ventre de Lou s'arrondissait, pour le plus grand plaisir de Balthi. Il adorait passer sa main sur la peau de sa petite amie, essayant d'y comprendre, d'y visualiser ce qu'il pouvait bien se passer. Et en même temps, il devait jouer avec les sautes d'humeurs de la belle, qui parfois aimait qu'on prenne soin d'elle et parfois non. Balthi ne disait rien, il voulait qu'elle se sente bien, alors il faisait de son mieux. Il était présent pour les rendez-vous médicaux importants, il était présent pour ses envies, ses besoins à elle et il faisait tout pour qu'elle soit heureuse et il pensait y parvenir plutôt bien. L'idée d'être papa faisait son bout de chemin, maintenant que ça faisait trois mois, il avait commencé à en parler autour de lui, Lyra, Dakota, Max, Claus, Nikki, Craig et Austin : tout ses proches étaient désormais au courant de ce qu'il allait bientôt vivre. Il avait appelé ses parents aussi, et ils lui avaient demandés de venir à Höfn avant la fin de la grossesse, pour qu'il leur présente Lou. Balthi n'en avait pas encore parlé à Lou, il avait peur qu'elle refuse de prendre l'avion, ou bien qu'elle refuse d'aller se perdre là-bas, mais c'était quelque chose d'important pour lui.

Balthazar sortit son téléphone de sa poche, s'arrêtant dans sa tâche au travail. Lorsqu'il releva son casque de protection, il lu le prénom de sa petite amie. Il fronça les sourcils et décrocha, inquiet « Allô ? » Lou ne tarda pas à lui expliquer la situation. Elle avait l'air plutôt rassurée, pas d'inquiétude dans la voix. Il lui fit confiance, mais il se demandait toujours pourquoi elle l'avait appelé si ça allait si bien... Elle lui demanda s'il pouvait venir la chercher, Balthi était en moto, il savait que c'était inconfortable pour Lou, mais il y avait plein de vieilles voitures ici au garage, Austin ne serait pas contre lui en prêter une pour aller chercher Lou. « A la supérette où on va d'habitude ? Ok, j'arrive dans 10 minutes le temps de partir du garage » il essayait de ne pas montrer son inquiétude dans sa voix. Il retira son casque et remit son téléphone dans sa poche avant de d'aller rejoindre Craig pour lui annoncer son départ précipité « Je suis désolé, Lou vient de m'appeler, je dois y aller, je te tiens au courant pour savoir si je reviens ou pas et je rattraperai mes heures » Craig grogna, mais accepta vite. Balthi passa par le bureau, afin de choper les clefs d'une voiture d'occasion et laissa sa moto ici. Vêtu de son bleu de travail retroussé sur les hanches, d'un marcel blanc et surtout, de ses mains tâchées d'huile séchée de moteur, il ne tarda pas à être sur la route pour la supérette. Il connaissait le chemin, ils faisaient leurs courses là-bas quand ils étaient chez Lou. Balthi galéra à trouver une place dans le centre-ville, ce qui le fit jurer. Il commençait à stresser un peu plus. S'imaginant toutes sortes de situations. Il gara sa caisse et sortit en trombes en direction de la supérette. Devant, assise sur un banc en bois, il trouva Lou, qui se tenait le ventre. Il s'approcha et une fois arrivé vers elle il lança en s'approchant toujours « Alors ma plus belle qu'est-ce qu'il se passe ? »