Way Down We Go | ft. Nolan

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Way Down We Go

Voilà déjà quelques semaines que j'entends parler de ce concert et même si May n'a pas pu se joindre à moi pour y assister, je n'ai pas pu résister à l'appel de la musique. Je crains tout de même qu'aller à un concert seule ne soit pas bien vu mais tant pis. Le groupe qui ce produit ce soir n'est pas très connu, mais je crois que tout le monde débute un jour et j'ai écouté leurs démos sur Youtube. On peut dire que j'ai été conquise dès les premières notes du chanteur. Il a une voix rocailleuse et terriblement sexy. J'ai vraiment hâte d'être ce soir !

Après avoir été faire mon jogging quotidien, il est plus que temps de me préparer. Je prends une douche rapide et je me plante ensuite devant ma garde-robe à la recherche de la tenue idéale. Je ne suis pas très inspirée par ce que je vois et je me dis que demain sera un jour de shopping. Du moins, si ma mère pense à me renvoyer de l'argent. Je vois soudain un pantalon de cuir noir que je n'ai jamais porté et décide de l'essayer. Il me va plutôt bien mais ce n'est pas du tout le style que je porte d'habitude. Oh et puis, zut. Un peu de changement ne me fera pas de tort. J'enfile un haut rouge légèrement décolleté qui me descend jusque sur les cuisses et je cherche mes chaussures noires. Ensuite, je commence à me maquiller, mais pas trop car je n'aime pas ça. Il n'y a qu'un peu de crayon aux yeux et du rouge à lèvres pour aller avec mon haut. Une fois le travail terminé, je recule de quelques pas et m'observe dans le miroir. Ça pour changer, ça change ! Mon apparence me fait presque rougir et j'hésite à me changer mais je n'ai plus le temps.

Un quart d'heure plus tard, je suis enfin arrivée devant la salle de concert. Je ne tiens plus en place tant je suis excitée à l'idée d'écouter de la bonne musique pendant quelques heures. Je sors de la voiture avec mon sac à la main et j'en profite pour farfouiller dedans à la recherche de mon entrée. Je l'ai réservée il y a un moment déjà, et je l'avais gardé bien au chaud dans mon portefeuille. Portefeuille qui est visiblement resté chez moi puisque je ne le retrouve pas. Je fais demi-tour vers la voiture -peut-être est-il tombé de mon sac- mais je ne le trouve pas là non plus. Il faut me rendre à l'évidence : je suis une vraie tête en l'air. C'est pas vrai ! Je décide de tenter ma chance quand même et retourne à l'entrée de la salle où deux videurs me regardent, perplexes. « J'ai réservé ma place au nom d'Eden Blackburn mais j'ai malencontreusement oublié mon entrée chez moi. Je ne mens pas, vous pouvez vérifier » L'un des deux videurs fait défiler la liste des prénoms sur sa tablette et au bout de quelques minutes me regarde avec un grand sourire : « Nous avons effectivement une place réservée à ce nom. » Le soulagement m'envahit aussitôt avant d'être balayé par le reste de sa phrase : « Pièce d'identité, s'il vous plaît » Ce type idiot n'a rien compris. « Étonnamment, ma pièce d'identité était aussi dans mon portefeuille et puisque je l'ai oublié chez moi, il me paraît difficile de vous la présenter. Mais...» Le videur me coupe instantanément la parole avec un sourire non dissimulé pour me dire « Pas de pièce d'identité, pas d'entrée. » Je commence vraiment à m’énerver face à ce type qui ne veux pas comprendre la situation et surtout, qui se joue de ma détresse. Dans une dernière tentative, je crie alors « Je suis Eden Blackburn ! » mais le videur me répète que sans pièce d'identité, pas d'entrée. Je retourne à la voiture, la mine déconfite. Je suis tellement en colère contre moi-même que je ne peux me retenir de mettre un coup de pied dans la roue avant du véhicule et de m'insulter à haute voix « T'est vraiment trop conne Eden ! » Il ne me reste qu'une seule solution : rentrer chez moi et me gaver de bombons toute la soirée. À moins qu'un miracle se produise, bien-sûr...

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Everything is blue And now I'm covered in the colors
La dernière soirée a été difficile, et encore heureux que tu n'as pas d'horribles migraines parce que tu n'aurais pas survécu pour la prochaine soirée qui s'offre à toi. Tu es dans la douche, en train de te laver complètement pour oublier les traces de ta dernière nuit bien trop agité. Tu enfiles ton tee-shirt, tu es censé aller chercher ton meilleur pote dans moins d'une heure. Au moment où tu vérifies que tu as tes papiers, que tu as les deux places, tu t'apprêtes à prendre ton skate pour rouler jusqu'à chez lui, sauf qu'il t'appelle et que tu te retiens de ne pas gueuler un bon coup ; parce que de toute manière, tu es tout seul alors personne ne va t'entendre. « Putain mais ça fait deux semaines qu'on en parle ! » Il s'excuse, mais ça t'énerve alors tu lui raccroches au nez et tu pouffes un va chier. Du coup, tu es dans la merde, parce que tu n'as pas de transport pour qu'on t'emmène, mais que tu n'as pas envie d'abandonner non plus, tu as vraiment envie d'y aller, à ce concert. Tu souffles, tu es agacé, du coup, tu appelles un taxi. Tu as envie de l'envoyer se faire foutre, mais il est quand même là pour faire son job et de toute manière, il n'y est pour rien, le pauvre gars. Alors tu te contentes de te taire durant le trajet, parce qu'au moins, tu y vas et c'est tant mieux pour toi.

Le problème, c'est que tu es arrivé en retard et que tu fais partie des derniers dans la file d'attente. Pour la peine, tu envoies un message à ton pote avec un nombre d'insultes incalculable. Puis demain, tu vas lui rappeler qu'il a raté le concert de sa vie, juste pour le faire chier. Parce qu'il ne mérite que ça. Mais du coup, l'attente est longue, et au moment où c'est presque ton tour, tu es bloqué par une fille qui a, à ce que tu crois, oublier son ticket d'entrée. Du coup, tu l'observes, elle a l'air dépité et surement furieuse et toi... toi tu as encore un billet quoi. Tu bloques, parce que visiblement, c'est ton tour. « Je reviens. » Tu annonces, alors que tu laisses ta place pour les autres personnes qui sont derrière toi. Tu rattrapes la jeune femme. Elle arrive visiblement jusqu'à sa voiture, et tu confirmes qu'elle est énervée parce que la pauvre roue de sa voiture en prend un coup. « Mon pote m'a lâché, j'ai encore une place de libre si tu veux ? » Tu proposes alors que tu cherches dans ta poche le second billet, que tu lui tends en lui offrant un joli sourire. Tu veux juste être gentil. « Mais du coup, ça t'offre une soirée avec moi, j'ai pas envie d'être seul à ce concert. »

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Way Down We Go

Je ne sais pas d'où vient ce garçon, mais on peut dire qu'il tombe à pic. Je regarde le billet qu'il me tend généreusement et me demande pourquoi quelqu'un se montre aussi sympa avec une inconnue. Peut-être que je lui plais ? Sinon, pourquoi cette proposition ? Je ne crois pas vraiment à la gentillesse gratuite. J'hésite vraiment à accepter ce billet car je ne veux pas qu'il se méprenne sur mes intentions. Ce serait mesquin de ma part de lui faire croire le contraire dans le seul but d'assister à ce concert tant rêvé.. Mais d'un autre côté, personne ne le force à me proposer cette place et serait-ce vraiment si mal que ça ? Ce garçon ne m’intéresse pas, il est bien trop jeune. Mais pourquoi pas se faire une nouvelle connaissance et passer une bonne soirée ? «Oh.. Merci. C'est adorable de ta part. Mais tu es sûre que je ne prive personne?» Après avoir acquiescé, il me tend une nouvelle fois le précieux billet -que j'attrape- et nous nous dirigeons vers la salle de concert. Il n'en fallait pas plus pour que je retrouve le sourire. Pour la millième fois sur ces dernières secondes écoulées, je remercie le jeune garçon. «Tu me sauves, vraiment. Merci encore.» Il sourit comme s'il était fier de son geste et surtout, comme s'il en était gêné. Il n'a peut-être pas l'habitude qu'on le remercie. Ou peut-être qu'il ne fait jamais rien qui mérite qu'on le remercie. C'est vrai, ce garçon je ne le connais pas. Je ne sais pas qui il est ni d'où il sort. Avec la malchance que je cumule ces derniers temps, je suis peut-être tombé sur l'un des plus jeunes sérial killeur qu'il existe. N'importe quoi, Eden ! Je tiens tout de même à m'en assurer : «Au fait, c'est quoi ton nom ? Tu ne vas pas m'enlever et me découper dans une ruelle sordide, j'espère ?» En voyant son air effaré, je me rends soudain compte de l'idiotie de mes propos. Il va croire que je suis paranoïaque ou égocentrique. Je le regarde avec des yeux désolés : «Excuse-moi, je suis un peu stressée avec les inconnus». Nous arrivons devant les deux videurs et celui à qui j'ai eu affaire tout à l'heure me toise de haut avant de me dire : «Pas de pièce d'identité ou de billet, pas d'entrée.» Je jette un regard en coin au jeune homme qui m'accompagne et nous sourions tous les deux. Je tends alors le billet au videur qui me l'arrache presque des mains avant de l'inspecter minutieusement. Je le regarde en lui adressant mon plus grand sourire : «Il y a un problème, Monsieur ?». Il a l'air d'hésiter, mais à présent, il n'a plus aucune raison de me refuser l'entrée à ce concert. «Non, tout est en ordre. Allez-y» Je savoure cette petite victoire en entrant dans la salle avec mon sauveur, et je suis tellement heureuse que je fais une chose qui m'étonne moi-même : je lui saute au cou et lui fais un bisou sur sa joue avant d'ajouter : «Merci encore. À partir de maintenant, je te désigne comme étant mon sauveur attitré»

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Tu lui proposes ta seconde place, parce que de toute manière elle ne te sert plus à rien. Tu as une place en plus, tu ne vas en profiter parce qu'elle est limité à simplement ce soir. Alors ouais, tu lui proposes. Tu lui offres un sourire plus bienveillant, elle rayonne juste à l'idée de pouvoir accéder à ce concert et toi, ça te fait sourire, parce que tu ne regrettes pas ton choix. « Mon meilleur pote vient de me faire faux bond, bon par contre il faudra aussi que tu me ramènes chez moi parce que le taxi, c'est pas donné, mais prend là. » Et puis voilà, elle est heureuse et il ne t'en suffit pas plus. Tu ranges ton portefeuille dans ta poche arrière et tu réfléchis, est-ce qu'elle t'autorise à prendre ton téléphone pour que tu te souviennes de ce moment pour toujours ? Tu ne sais pas, si tu peux avoir le droit, tu n'en sais rien. Tu fronces les sourcils quand elle dit ça, parce que tu ne sais pas trop comment réagir sur ça. C'est certain que ça n'a rien à voir avec ta personnalité et que... Que ça fait quand même un léger pincement au coeur d'être jugé. « J'suis pas une psychopathe. » Tu réponds sous le coup de la défensif. « Sinon, moi c'est Nolan. » Vous vous dirigez jusqu'à la file d'attente et très rapidement, vous êtes pris en charge. Tu souris face à l'ordre du videur, encore plus quand il se ferme sa gueule parce que la jolie femme qui t'accompagne lui montre ton billet. Tu réceptionnes son corps de princesse en souriant et en riant, tu ne t'attendais pas à un tel accueil et ça te fait plaisir. Tu ne sais pas trop quoi répondre alors tu prends sa main dans les siennes, tu lies tes doigts aux siens. Il y a énormément de bruit dans la salle alors tu te faufiles dans la foule sans lâcher sa main histoire que vous trouvez la meilleure place. Jusqu'au moment où tu arrives à te faufiler dans les premiers rangs, tu emmènes la jeune femme devant toi alors que, simplement pour la protéger des moments de foule, tu entoures sa taille de tes bras.

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Way Down We Go

Si le prix à payer pour assister à ce concert, c'est de ramener un jeune garçon sympa chez lui, je vote carrément pour. Non parce qu’au final, il n'a pas vraiment l'air d'un psychopathe comme je l'ai maladroitement demandé plus tôt. Je pense l'avoir vexé avec cette remarque idiote, mais je pense aussi m'être fait pardonner avec le petit bisou que je lui ai donné pour le remercier.

D'ailleurs, il a eu l'air ravi de cet élan de gratitude puisqu'il m'a entraîné dans la salle de concerts en prenant ma main dans la sienne et je l'ai suivi jusqu'aux premiers rangs. La foule a commencé à se déchaîner sur des rythmes endiablés et tout à coup, Nolan m'a entouré de ses bras rassurants. Ma première réaction a été de me crisper, -ce n'est qu'un étranger-. Mais je me suis rendu compte que Nolan pouvait peut-être être celui qui me ferait oublier tous mes soucis. Il me ferait peut-être oublié la culpabilité, les secrets et le désir que je ressens chaque jour. Du moins, pour ce soir. Alors, je ne me suis pas posé de questions et je me suis détendue. Ce contact m'a fait du bien et même si nous ne nous connaissons pas vraiment, je n'avais pas envie qu'il me lâche. Il est jeune, mais je me suis rendu compte que ses traits n'étaient pas désagréables à regarder pour autant et moi qui étais venue seule, j'étais vraiment heureuse de pouvoir passer la soirée avec quelqu'un finalement.

Une fois le concert terminé, je lui dis : «Je meurs de chaud, il faudrait qu'on arrive à sortir d'ici pour que je prenne l'air» Alors, le plus naturellement du monde, il reprend ma main dans la sienne et me traîne délicatement vers la sortie. Au bout de quelques minutes, nous arrivons enfin à sortir du bâtiment et je fais les cent pas, totalement euphorique. «C'était génial ! Tu as entendu ce son d'enfer ? Et cette harmonie entre le violon et la guitare, j'ai adoré ! En plus le chanteur à une voix vraiment exceptionnelle et... oh. Désolé, je parle trop. Tu veux que je te ramène, peut-être?» Je ne suis personne pour lui demander de rester près de moi malgré la solitude qui me bouffe, mais à cet instant, j'espère qu'il va simplement me répondre par la négative.

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Ton geste est loin d'être un sous-entendu, tu sais les effets des mouvements de foule et tu préfères simplement prendre des précautions. Puis tu peux bien te le permettre, tu lui as tout de même légué une place sans lui avoir demandé de te la payer. Tu mérites au moins un petit moment de complicité, même si tu ne connais que son prénom. Et on ne va pas se mentir, le concert est excellent. Cette musique, c'est sûrement celle que tu aimes plus que tout. Parce que tout semble sincère, les paroles ont de véritables significations et toi, tu fermes les yeux à plusieurs moments. Tu te laisses être emporté loin, très loin, c'est trop bon. Tu ne vois pas le temps passer, il faut dire qu'hormis te préoccuper d'Eden, tu ne te concentres que sur la scène pour profiter de chaque moment. Quand le concert se termine, tu es déçu. Déçu, de remettre un pied dans la réalité. Pourtant, quand elle t'annonce qu'elle a trop chaud, tu te dépêches de prendre sa main pour être certain de ne pas la perdre. L'air frais vous tombe bien rapidement sur le visage et il faut avouer que ça fait du bien. Tes oreilles sifflent, tu as l'impression d'entendre encore les chansons dans ta tête et tes yeux brillent. Putain, ce concert était intense. Et tu vois Eden, aussi surexcité que toi, ça te fait sourire. « C'était vraiment bien, je ne regrette absolument pas d'avoir acheter les places ! » Tu t'exclames, tu es aussi heureux qu'elle, il fat avouer. Elle te propose de te ramener, et il faut avouer que ça t'arrange, d'une part parce que tu n'as pas envie que la soirée se termine, mais aussi parce que tu n'as pas envie d'appeler un taxi et d'attendre trois plombes. Tu sors une cigarette, tu l'allumes en recrachant la fumée. Putain que ça fait du bien. « J'veux bien s'il te plaît, j'ai plus rien pour payer le taxi. » Tu fais une légère moue, tout en craquant un léger sourire sur tes lèvres. Elle ne peut rien te refuser, t'es un gosse adorable.

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Je n'aurais jamais pensé que Nolan fumait, mais si. Moi, ce n'est pas mon truc car cette odeur de tabac me dérange beaucoup. Mais je ne dis rien, je ne fais aucune réflexion car il a été si gentil avec moi. Il me répond que oui, il veut que je le ramène. Je n'en ai pas envie. D'une part parce que Nolan est de bonne compagnie et d'autre part, parce que je ne veux pas rentrer chez May. Chaque fois que je la regarde, la culpabilité décuple dans ma tête et je suis fatiguée de faire attention à ce que je dis. Il va vraiment falloir que je me décide à lui parler. Mais voilà, il a demandé à rentrer. Et il est absolument hors de question que je lui demande de rester. Je ne veux pas supplier, ce serait trop pathétique. «Ok... Grimpe. Je te ramène où?» Nous montons dans la voiture et celle-ci démarre vers le lieu qu'il m'a indiqué. D'habitude, je roule assez vite mais cette fois, je prends tout mon temps. J'ai peur du moment où je serais à nouveau seule avec moi-même. J'angoisse tellement que je ne desserre presque pas les dents pendant une bonne partie du chemin. Pour désamorcer la drôle d'ambiance entre nous, je tente une boutade : «Alors Nolan, tu offres souvent des places de concerts aux inconnues?». Heureusement que mon GPS est encore fonctionnel malgré sa vétusté car sinon, je me serais perdue. Je ne connais pas encore très bien toute la ville et je suis rassurée qu'on arrive à destination, même si ce moment signifie que la fin de soirée à sonné. Je déteste vraiment ce moment. Je le déteste tellement que je serais prête à dire n'importe quoi -ou presque- pour ne pas être seule. Sans réfléchir, je lui fais une proposition qui m'étonne moi-même : «Dit.. Je me demandais si... Tu avais envie qu'on aille se balader? Je connais une maison qui donne la chair de poule. J'ai entendu dire qu'elle était hantée.. Bien sur, je ne crois pas à ces choses-là, mais c'est beaucoup plus drôle de faire ce genre de délire à deux ! À moins que tu sois une poule mouillée, évidemment !»

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Très rapidement, tu te retrouves dans la voiture. Tu attaches la ceinture et tu t'installes confortablement dans ton siège. Tu as passé une soirée tellement magique ; tellement intense bon sang. « Dans le quartier de South Bay. » Tu lui dis gentiment. Tu lui indiques précisément l'adresse qu'elle note sur son GPS et tu laisses la jeune femme te raccompagner chez toi. Tu souris face à sa question, forcément que tu ne fais pas ça à tout le monde, elle a simplement eu de la chance. « C'est surtout un coup de chance, j'avais une place en trop et tu en avais besoin, je n'allais pas faire mon égoïste. » Parce que tu avais quand même claqué des sous sur ça, et que ça t'aurais fait chier de ne pas laisser quelqu'un d'autre en profiter. Quand on arrive devant ta maison, tu t'apprêtes à sortir mais elle t'arrête. Tu regardes la jeune femme, avec un léger sourire aux lèvres. « Sinon, là où tu es, il y a la plage juste à côté et ma maison en face, c'est mieux de marcher sur le sable après une bonne détente que d'aller se foutre une trouille bleue. » Une simple proposition, parce que tu n'avais pas envie d'aller dans une maison hantée, c'est vraiment pas ton délire en temps normal.

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«Donc, tu es une vraie poule mouillée, je vois. Oh, ne fais pas la moue, je te taquine. Je suis la fille la plus froussarde de toute la Terre, voire de toute la galaxie. Alors crois-moi, je ne me moque pas. J'avais juste besoin d'un petit coup d'adrénaline. Mais si tu es tenté, on peut marcher un peu ?» Il acquiesce et nous nous dirigeons vers la plage. Il est tard et je ne sais pas ce qu'il me prend de me promener comme avec un inconnu, mais j'en ai vraiment marre d'être prudente. Je l'ai toujours été, et jusqu'ici, ça ne m'a pas valu grand-chose. Alors un peu de piment ne fait pas de tort. «Tu me donnerais une clope? Tu ne vas sans doute pas me croire, mais je n'ai jamais fumé de ma vie..» Il me regarde d'un air surpris et il hésite vraiment avant de me tendre une cigarette et un briquet. J'ai envie de rire mais je me retiens car je regrette presque déjà ma demande. Non, mais qu'est-ce qu'il m'a pris ? J'attrape la cigarette et comme je suis vraiment maladroite, je la laisse tomber au sol. Ça commence bien. La honte ! Je n'arrive pas à l'allumer, alors Nolan vient vers moi et allume la flamme du briquet. Je m'approche doucement et je tire une bonne fois sur la cigarette. Peut-être un peu trop, car j'ai la gorge en feu et la nausée qui me monte. L'odeur est déjà horrible, mais le goût est encore pire ! «Sérieusement, tu fais comment pour supporter ça ? C'est dégueu ! Mais bon, puisque tu as été adorable avec moi ce soir, je vais quand même te faire honneur et terminer cette cochonnerie !».

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Tu lèves légèrement les yeux au ciel, tu te retiens pour ne pas faire une remarque désagréable parce que tu n'as envie d'être méchant. Mais bordel, elle parle trop. Du coup, sans trop répondre, tu hoches la tête délicatement et tu enlèves la ceinture pour sortir à l'extérieur. L'air frais te fait du bien, alors que tu es surpris par cette demande. Il faut dire que c'est sorti de nul part, mais tant pis, tu lui tends la clope et après ses nombreuses tentatives, tu récupères ton briquet pour lui allumer. Tu pouffes de rire face à sa réaction. « Ok, donne moi ça. » Parce que si c'est pour crapoter par la suite, ça ne sert à rien. Tu récupères la cigarette et le filtre se pose directement sur tes lippes. Tu inspires la fumée avant de recracher, lâcher un léger soupir. Vous vous embarquez sur la plage, tu aimes tellement cet endroit que ça pourrait être ta seconde maison. « Et sinon, tu es toute seule ici ou tu as de la famille ? » Parce que bon, c'est hors de question que vous marchez en silence, alors autant demander, même si tu sais que son débit de parole risque d'être fort élever. Tu enfonces tes mains dans les poches, tu frissonnes légèrement mais ça va, il ne fait pas non plus très froid.

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Nolan me demande si j'ai de la famille ici. Deux choix s'offrent alors à moi : soit mentir, soit dire la vérité. D'un autre côté, je ne suis pas certaine que répondre non soit un mensonge. Car nous avons le même sang, du moins une partie, mais est-ce une raison suffisante pour se considérer comme une famille ? Surtout quand May n'est même pas informée de la situation. «C'est compliqué...» lui dis-je. Et nous continuons à marcher. Malgré tout, je suis lasse de toujours devoir taire ce secret et la question de Nolan me paraît soudain être la parfaite occasion pour me confier et demander conseil. «Je... J'ai une sœur. Mais elle ne le sait pas.» Devant sa perplexité, je continue : «J'ai appris il y a quelques semaines que nous étions demi-sœurs et je n'ai pas encore trouvé le courage de lui annoncer.. honnêtement, je ne sais pas si je suis capable de le faire un jour. Nous sommes assez proches puisque c'est une amie d'enfance et j'angoisse à l'idée qu'elle me déteste après cette révélation. Je sais, je sais.. C'est pathétique. Mais crois-moi, je me flagelle assez comme ça !» Je pars dans un petit rire nerveux et je tire une nouvelle fois sur la cigarette qu'il m'a donnée. «Ah, j'ai enfin fini cette satanée clope ! Ça m'a servi de leçon, je ne fumerai plus jamais. Si May me voyait crapoter comme ça, elle aurait de bonnes raisons de se moquer !» Nolan se tourne vers moi, les yeux curieux et pour la première fois depuis que nous sommes sur cette plage, je sens que j'ai attiré son attention. Reste à savoir pourquoi...

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Quand tu lui poses la question, tu es loin de te douter de ce qu'elle s'apprête à t'annoncer. En attendant, tu as ressorti une seconde cigarette pour toi, parce que sans trop comprendre pourquoi, tu as l'impression que la soirée va être longue. Tu ressens encore les sensations du concert, de la foule, de la musique qui explose dans les hauts-parleurs. Maintenant, le bruit violent a été remplacer par le bruit des vagues qui s'éclatent contre le sable. Ton esprit est ailleurs, et pourtant dès que tu entends le prénom de May, tu comprends. Il n'y a pas trente mille filles qui s'appellent comme ça, c'est même complètement unique alors ton coeur rate plusieurs battements. Tu ne sais pas vraiment quoi répondre face à ça. Les problèmes des autres, tu t'y intéresses uniquement si ça vient de tes amis, de ta copine, mais là c'est une fille que tu connais à peine, tu ne sais même pas si tu as envie d'en apprendre plus et cette conversation te rend vraiment mal à l'aise. « Elle mérite de le savoir. » C'est la seule chose que tu es capable de dire. Parce que tu connais son passé, et que May est une fille juste incroyable, meurtri par l'absence de sa propre famille et qui, meurtri par le suicide de sa soeur. Et elle, elle lui cache ça. Tu as envie de t'énerver, mais elle n'y est pour rien, alors tu souris en te foutant de sa gueule dès qu'elle râle de cette clope. En même temps, c'est sa faute, tu n'y es pour rien.

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Nolan me répond simplement que May mérite de savoir. Mais je vois dans ses yeux qu'il me cache quelque chose. Peut-être a-t-il vécu une situation similaire et que c'est ça qui le rend mal à l'aise ? Quoi qu'il en soit, je suis d'accord avec lui «Je sais, et tu as raison.» Je ne pousse pas le sujet plus loin car je ne crois pas qu'il en ait envie. Après avoir vivement écrasé cette cigarette, je le regarde et comprends que le silence s'est installé. En fait, je ne sais pas quoi lui dire. Je ne le connais pas, mais il me semble ailleurs et je jurerais qu'un combat intérieur a lieu en lui en ce moment même. Il n'est peut-être pas psychopathe, mais il est bizarre. Et visiblement, il ne compte pas approfondir cette rencontre, même amicalement. Alors, je me tourne vers lui et je lui dis «Je vais rentrer. Tu sembles fatigué et il est tard.» Nous faisons demi-tour sur la plage pour nous diriger moi vers ma voiture, et lui vers sa maison. J'essaye de meubler le silence en lui disant : «En tout cas, ce concert était vraiment génial ! Merci encore infiniment. Je suis vraiment heureuse d'avoir partagé ça avec toi..» Je me rends compte trop tard que ma phrase pourrait passer pour de la drague, alors que ce n'est pas le cas. J'espère intérieurement qu'il ne se fera pas de films. Surtout que la magie ressentie lors du concert ne passe plus du tout entre nous. Pour changer de sujet, je lui pose une question qui me brûle les lèvres car je ne peux m'empêcher d'être curieuse : «Et toi, tu es proche de ta famille?»

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Tu ressens de la peine pour May. Cette fille parle tellement trop que sans le vouloir, elle vient de balancer une bombe sur une personne que tu apprécies beaucoup. Le plus difficile, c'es que si elle n'ouvre pas sa gueule rapidement, tu es capable de le faire. Tu ne supportes pas de lui cacher quelque chose, elle ne mérite pas un silence et des coups dans le dos. Tes mains dans tes poches, tu joues nerveusement avec un fil de ton jean qui dépasse. La proposition qu'elle t'offre est plus que bonne à prendre, tu ne te sens pas à l'aise ici alors ouais, tu as hâte de rentrer. Vous reprenez la direction de ta maison, un léger sourire aux lèvres. « Ouais c'était cool. » Tu passes la clé sur le verrou, tu t'apprêtes à t’engouffrer à l'extérieur mais elle te prend par surprise avec sa question. Toi, tu ne veux pas lui dire la vérité, tu n'as aucunement confiance en elle. « Très, mes parents sont en voyage et j'ai hâte qu'ils rentrent. » Un faux sourire sur ton visage alors que tu as la rage de parler comme ça de tes parents, parce que la vérité est toute autre chose.

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Ce garçon est de plus en plus bizarre. D'abord, il me propose une place de concert, m'emmène à ce concert en me tenant la main, m'entoure la taille de ses bras rassurants. Ensuite, il se montre carrément asocial et ne me déroche pas plus de cinq mots. Pour finir, je lui pose une simple question qui n'a rien de dramatique, et là, il me ment. Je le vois dans son regard : j'ai connu assez de mensonges dans ma vie pour en reconnaître un lorsque je l'entends. En plus, il vient de définir le concert de ''cool''. Il rigolait, pas vrai ? Ce concert était vachement plus que ''cool'' et il le sait autant que moi. Je n'arrive vraiment pas à comprendre pourquoi un tel changement d'humeur. Alors, la seule chose que je vois à faire est de partir et d'oublier cette soirée qui avait pourtant si bien commencé. Le malaise doit se lire sur mon visage et sans plus attendre une seconde, je lui dis : «Bon... Allez. J'y vais. Merci encore pour le concert, je t'en dois une. On se reverra peut-être un de ces jours !» En prononçant cette dernière phrase, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai un très mauvais pressentiment. Je grimpe dans ma voiture et je m'éloigne au plus vite de ce garçon qui ne m'inspire aucune confiance.

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