l'histoire de ma vie
"Rien n'est commun pour qui sait regarder"
Alex a vu le jour dans une banlieue un peu miséreuse de Londres. Le genre de quartier dit "mal famé" par les "gens biens". Sa mère travaillait à l'usine et avait la chance de percevoir un salaire honnête. Son père, lui, ne travaillait pas. Elle est donc issu d'un milieu modeste, sans pour autant sombrer dans la pauvreté. Il faut dire que les allocations perçues par son père aidait à maintenir le navire à flot.
En dehors de l'instabilité financière du foyer qui l'avait vu naître, Alex n'avait pas de raison de se plaindre de sa condition. Ses parents s'aimaient, et l'aimaient elle aussi. Ce n'était certes pas une famille extraordinaire sortie tout droit des séries américaines. Mais cette famille, c'était la sienne. Enfant déjà, c'était une vrai pile. Elle ne tenait pas en place. Sa grand-mère, qui habitait un petit cottage en bordure de la ville, l'accueillait souvent pendant les vacances afin qu'elle puisse profiter des grands espaces.
Ses parents n'avaient pas assez de moyens pour lui offrir des vacances à l'autre bout du monde, mais chez sa "nanny" comme elle se plaisait à la nommer, c'était déjà un petit coin de paradis dont elle ne se lassait pas.
Son grand-père maternel était mort avant sa naissance, elle ne l'avait donc jamais connu. Ses grands-parents paternels, eux, assez fortunés, habitaient une grande maison en Nouvelle-Zélande, qu'elle n'avait toujours vue qu'en photo. Ses parents lui avaient promis qu'un jour, ils l'y emmèneraient pour qu'elle puisse voir quel beau pays c'était. Rien qu'à cette idée, l'enfant rêvait déjà de voyages et d'exploration. Assouvissant ses désir dans le grand jardin Londonien de sa "Nanny".
Là bas, comme à la maison, Alex était une enfant volontaire. Rapidement consciente que sa mère travaillait dur, elle se mit à l'aider dans les tâches les plus simples dès qu'elle fût en mesure de le faire. Elle ne se rendait pas compte à l'époque de la situation dans laquelle se trouvait sa mère. Elle se levait tous les matin à 4h pour embaucher à 5h et ne revenir que pour le déjeuner. Elle dormait un peu l'après midi avant d'aller la chercher à l'école. C'est une maman fatiguée qui l'emmenait jouer au parc tandis que son père n'était pas là et ne pointait le bout de son nez que lorsque le dîner était servit et prêt à consommer.
C'est en grandissant que sa grand-mère maternelle lui expliqua que son père ne pouvait plus travailler depuis longtemps à cause de douleurs dans son dos. Mais qu'il en jouait beaucoup aussi et que les allocations n'étaient rien d'autre qu'un chèque mensuel envoyé depuis la Nouvelle-Zélande par ses parents paternels. Depuis sa plus tendre enfance, son père n'avait jamais vraiment travailler, trop couvé par ses parents, l'oiseau ne s'était jamais trop envolé.
Elle ne le detestait pas pour ça, mais l'image du héro que toute petite fille se fait de son père s'estompait avec le temps et elle était en mesure de comprendre le fossé qui séparaient ses deux parents. Pourtant, sa maman ne semblait pas se plaindre. Elle n'avait jamais trop ressenti de tensions et dans le fond, son père s'était tout de même occupé d'elle et le faisait encore. Mais quand sa femme se levait le matin, lui restait confortablement lové sous la couette. Quand elle rentrait, il était sorti avec des amis. Alex compris que ce ne devait pas être simple à gérer et se mit petit à petit, à travailler plus dur encore à l'école.
Scolarisé dans un lycée publique de la ville, elle était déjà très bonne élève, bien que les cas concret la passionne plus que la théorie. Elle ne serait pas une grande scientifique, mais la gestion et l'organisation semblaient être son point fort. Il faut dire qu'elle avait eu le temps de s'y accoutumer en épaulant sa mère au quotidien. Elle passa malgré tout un diplôme dans le domaine de l'économie avant de s'orienter vers des études supérieurs axé sur la gestion et le management. C'est l'année de son diplôme que ses grands-parents parents paternels lui offrirent le voyage pour venir les voir en Nouvelle-Zélande. Elle y passa un mois et demi de ses grandes vacances et profita de ce moment pour visiter tout ce qu'elle pu, se promettant de revenir quand elle pourrait s'offrir le voyage elle même.
Chose qui arriva plus vite que prévu, puisqu'à la fin de ses deux années d'études supérieures qu'elle avait en grande partie financé elle même en travaillant le soir, elle participa à un programme qui lui permettait d'étudier à l'étranger dans le cadre de ses cours de commerces international. Là où d'autres choisirent un pays dont la langue leur étaient étrangère afin de l'apprendre, elle fit le choix de ne pas miser là dessus.
Si la Nouvelle-Zélande semblait être une solution de facilité, la décision était en fait motivée par deux choses: Elle avait eux un coup de cœur pour ce pays la première fois qu'elle l'avait vu. Mais aussi, ses grand-parents vieillissaient, et elle ne voulaient pas qu'ils soient seuls à l'autre bout du monde. Il est vrai que s'installer chez eux dans un premier temps relevait d'une grande facilité à première vu, mais s'occuper d'eux après les cours constituait un paiement en échange du service.
Elle n'avait plus le temps de travailler pour financer ses études alors ses grand parents les lui offrirent en échange de ses services. Une situation de dépendance qu'elle eue du mal à accepter. Elle redoubla donc d'effort pour leur rendre la vie plus facile.
Il n'était pas simple de nouer des amitiés compte tenue de sa condition, mais elle parvint à se lier avec quelques personnes de confiance malgré tout. Elle eu également quelques petites aventures, mais rien de bien sérieux. C'est à la fin de ses études en planification de production (qui avaient fait suite à un cursus commercial qui ne lui avait pas plu), et après avoir trouvé un poste au sein d'une multinationale fabriquant des cosmétiques, qu'elle fit la connaissance de Lloyd. Il était commercial sédentaire dans la même entreprise et elle l'avait rencontré en emboutissant sa voiture alors qu'elle emménageait dans son nouvel appartement. La même année, ses grands parents-paternels décédaient, à quelques mois d'intervalle. Lui léguant une partie de leur fortune et une part de la vente de leur maison par la suite.
L'année suivante, elle se mariait. Elle avait tout juste 26 ans. C'est une partie de sa vie qui lui semble lointaine tant tout s'est enchaîné à ce moment là. Elle ne se souvient plus réellement des détails, sinon du fait qu'elle soit passée d'un statut social plutôt bas à un échelon de la société qu'elle ne pensait jamais trop pouvoir atteindre. En fait, elle aurait même pu ne pas travailler pendant un temps. Mais c'était impensable pour elle. Alex ne se voyait pas ne rien faire, et elle profita de l'argent reçu pour acheter un loft dans le sud de la ville avec Lloyd. Elle se souvient qu'à cette époque, elle était partagé par la culpabilité d'avoir obtenu sans rien faire, et le besoin de prouver qu'elle méritait tout ça. C'est à ce moment là que son investissement dans son travail pris une ampleur désastreuse pour son couple.
Elle partait à 6h, elle rentrait à 20h. Si ils parvenaient à se croiser à la cafétéria de la boîte, elle passait sa vie en réunion et mangeait sur le pouce. Le soir, elle ne restait à table qu'une vingtaine de minutes. Et lorsque vint la question fatidique de donner naissance, elle s'esquiva dans un premier temps, puis refusa clairement. La question revenant sur la table sans arrêt, elle fini par se braquer. Et au bout de 5 ans de mariage, Lloyd compris qu'elle ne serait pas la mère de ses enfants et pris la décision de rompre l'engagement.
Ça aussi, ça s'était fait très vite. Pas de bataille pour les biens, et pas de garde d'enfants. En à peine deux semaines, toutes ses affaires avaient disparus du loft qu'ils habitaient tous les deux et elle était resté là. Elle ne l'avait plus jamais revu.
Finalement, si elle n'avait pas réellement souffert de cette rupture, elle restait amère du sujet principal de leurs disputes: Elle ne voulait pas d'enfants. Le fait qu'elle veuille être seul maître de son propre corps faisait-il d'elle une femme si peu respectable? N'était elle intéressante que par sa capacité à procréer? Si elle ne trouva pas la réponse dans son travail, elle semble pourtant penser qu'elle y est, puisque dès lors, elle n'a plus axée sa vie que sur ça.