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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mai 2024
6° - 16° // un peu de soleil pour faire plaisir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


elles étaient meilleures amies, mais le temps les a éloignées..
qu'est-ce qu'il en sera quand elles se recroiseront ?

elles ont partagé une relation amoureuse il y a quelques années
et aujourd'hui elles sont toujours en contact et sont mêmes devenues confidentes
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 Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom]

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MessageSujet: Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom] (#)   Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom] EmptySam 10 Juin - 13:29

Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars





« Les passagers du vol n°3241 à destination de Wellington sont priés de se rendre à la porte d’embarquement. Merci. »


Mes bagages ainsi que Chiffon avaient disparu depuis plus d’une demi-heure déjà dans la soute. Si je moquais pas mal de mes affaires, j’étais en revanche inquiet pour mon chien. Et s’il avait peur dans la soute ? Il n’y avait personne pour le rassurer, et quand bien même c’était un chien très câlin, il n’y avait qu’à moi qu’il faisait confiance. Heureusement, mon assistante sociale avait prévenu ma famille d’accueil que je viendrai avec un animal et, à mon plus immense soulagement, les Berenson acceptèrent. Je n’aurai jamais pu partir sans mon chien, c’était le plus beau cadeau que Maman m’ait fait et aussi le seul réconfort que je retrouvai lorsque je pensais à mon père. Mais aujourd’hui, je n’arrivais toujours pas à admettre qu’il y ait deux anges de plus dans les cieux. Selon les psychologues, j’étais dans le déni le plus total quant à sa mort supposée. Pour moi, Papa était quelques part ailleurs, peut-être n’était-il pas resté en mission en Afghanistan. Mais me retrouverait-il ou recevrai-je ses messages à présent que j’étais envoyé dans un tout autre pays ? Je l’ignore. Je priai juste pour recevoir un signe de sa part pour qu’il me dise simplement que tout va bien, même s’il ne rentre pas encore. J’avais tant besoin de lui… c’était la seule personne au monde qui me restait. Alors les deux seuls anges que je voyais au ciel, c’était Maman et David. David que je n’avais jamais aimé, lui qui avait fait des pieds et des mains pour prendre la place du chef de famille et conquérir le cœur de Maman. Mais celui-ci resterait à jamais fidèle à celui de son époux, et j’avais même sifflé à mon pseudo beau-père que lorsque Papa reviendrait, il n’aurait plus qu’à déguerpir de la maison où il ne serait plus le bienvenue.
Après une attente d’un quart d’heure environ, ne pûmes enfin monter à bord de l’engin, et prîmes place avec mon assistante sociale au-dessus de l’aile de l’avion de l’American Airlines. Nous en avions pour vingt-quatre heures et neuf minutes, et je devais bien avouer que l’angoisse me nouait le ventre. Non pas seulement à l’idée de quitter mon pays et tous mes repères pour rejoindre une famille que je ne connaissais pas, mais aussi parce que je n’étais encore jamais monté dans un avion. Maman en avait une sainte horreur, pour ne pas dire terreur. Une hôtesse de l’air vint nous montrer les consignes de sécurités et les manœuvres à mettre en place au cas où nous rencontrions un problème durant le vol. De plus en plus stressé, je glissai sur mon siège pour que le dossier du vieux monsieur en face me cache la vue de cette femme, et perdis mon grand regard d’un bleu intense, angélique comme le qualifiaient beaucoup de personnes, vers l’extérieur. J’appuyai mon front contre le hublot, et sentit une main presser doucement la mienne qui était posée sur l’accoudoir du milieu.

« Tout va bien se passer, Joshua. Tu verras. » Me dit gentiment et sereinement l’assistante sociale.

Je lui accordai tout juste un regard et m’éclipsai à nouveau dans la contemplation du paysage qui commençait à défiler lentement sous mes yeux. Ça y est, l’avion était en route. Je fermai un instant les yeux pour me concentrer sur ma respiration afin de me calmer. Je me fichais de ce qu’elle pouvait bien me raconter pour me rassurer. Malgré sa gentillesse, mon cœur n’était plus ouvert pour apprécier personne. Cela faisait trop mal d’aimer, parce que cela faisait trop mal de perdre, avais-je durement compris dans ma courte vie. Et puis je ne pensais pas mériter l’amour que l’on me portait. Déjà parce que depuis mon plus jeune âge, depuis mon entrée à l’école, j’étais devenu le souffre-douleur de tout le monde. La risée de tous. Et puis il y avait eu ma première tentative de suicide, où David n’avait pas hésité à plonger dans le lac gelé pour détacher la corde que j’avais enroulée autour de mon ventre et reliée à un parpaing. Il avait tu ce secret qu’était devenu le nôtre, et pire : à cause de moi, lui et Maman avaient eu un accident de voiture meurtrier alors qu’ils me cherchaient avec angoisse lors de ma fugue. Je réagissais trop souvent avec mon cœur et surtout mes émotions plutôt qu’avec une véritable logique. Je n’avais pas prémédité ce qui aurait pu se passer car j’étais tout simplement trop en colère contre eux que cette émotion m’aveuglait. A présent, j’avais alors tout perdu.
De l’angoisse au sommeil, je ne me sentis pas même partir dans les bras de Morphée pendant de longues heures, heures que je récupérai pour ne pas avoir dormi depuis des jours. Il fallait croire que malgré le stress que j’éprouvais, le silence qui régnait dans la cabine fut propice à susciter en moi suffisamment de décontraction pour que je puisse m’assoupir. C’est ainsi que le vol se déroula : tantôt je dormais, tantôt je me réveillais et ne participais jamais aux conversations qu’essayait d’émettre mon accompagnatrice des services sociaux, tantôt je me rendormais. Enfin, une voix douce et agréable résonna dans l’avion pour nous demander de bien vouloir regagner nos sièges et d’attacher nos ceintures car nous allions entreprendre un atterrissage en douceur. Je m’éveillai et m’exécutai, et attendis comme toujours sagement que l’avion atterrisse. Lorsque nous eûmes rejoins le plancher des vaches, les gens se regroupaient bêtement pour pouvoir sortir les premiers, et nous patientâmes elle et moi que tout ce calme pour entreprendre de sortir également. Nous descendîmes les escaliers fixés à l’avion et arrivâmes dans le couloir de l’aéroport. L’assistante sociale sortit une feuille et un marqueur de son sac à main, et me dit en posant sa main sur mon épaule :

« Tu peux aller chercher tes valises sur le tapis, moi je vais attendre la personne qui te prendra en charge. »

J’acquiesçai d’un simple hochement de tête, muet comme toujours, et partis attendre mes valises devant le tapis roulant. Pendant ce temps-là, mon accompagnatrice inscrivit le nom « Berenson » à l’aide du marqueur sur le papier, et attendit patiemment jusqu’à ce qu’un homme vienne à sa rencontre.

« Monsieur Berenson ! Enchanté, je suis Mathilda Fox, l’assistante sociale en charge jusqu’à présent du petit Joshua Landers. Merci de vous être porté garant de son éducation et de le prendre entièrement en charge. Vous savez, la vie en orphelinat et rarement facile. »

Elle se plaça à côté de l’héritier Berenson, et lui dis en tendant le bras vers moi, alors que je loupais tout de leurs échanges, trop occupé à prendre mes valises qui arrivaient enfin et à encaisser les chocs des sacs-à-main en pleine côtes ou des personnes qui me poussaient négligemment pour pouvoir prendre leurs affaires.

« Voilà, c’est le petit bonhomme là-bas, avec les cheveux bruns et les yeux extrêmement bleus. Vous le voyiez ? Je préfère vous prévenir : c’est un jeune adolescent adorable, mais depuis que nous l’avons recueillis, psychologues et autres experts n’avons encore jamais entendu le son de sa voix… Il est profondément secret et à une sacrée force mentale pour encaisser les chocs. Cependant il traverse un choc émotionnel sans nulle pareille, et une dépression de laquelle il va falloir l’aider à sortir, en prenant bien soin de lui. Nous sommes d’accord ? Ah, Joshua, vint ici mon petit. » Me dit-elle en me faisant signe de les rejoindre une fois que j’eus récupéré mon sac à dos, ma valise à roulette et, surtout, la cage de transport de Chiffon qui n’avait pas l’air plus traumatisé que cela.

« Joshua, je te présente Tom Berenton. Il va faire partie des personnes qui vont s’occuper de toi. »

Je lui serrai la main sans mot dire, non pas par impolitesse, mais parce que plus que tout j’avais peur des gens. Après tout, je n’avais pas été déclaré grandement phobique social pour rien… L’assistante vérifia avec lui que tout était en règle, et me souhaita une excellente continuation en me remettant sa carte avec son numéro, au cas où je veuille la joindre si je me sentais mal. Je la pris par politesse, tout en sachant que je ne l’utiliserai jamais. Et enfin, elle disparut. Je lâchai un léger soupir, et tourna lentement le regard vers Monsieur Berenson pour croiser son regard. Et j’avais peur.

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Dernière édition par Joshua Landers le Dim 2 Juil - 19:48, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom] (#)   Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom] EmptyDim 11 Juin - 22:41

Tom avait toujours aimé les aéroports, ces grands espaces remplis de monde. Il aimait se tenir au milieu de la foule, observer les grands écrans faire défiler les avions qui arriveraient ou partiraient en direction du monde entier. L'Océanie, l'Europe, l'Asie, l'Amérique, l'Afrique. Le reste du monde n'était jamais plus réel qu'en face de ces numéros de vol. Parce qu'on se rendait compte à ce moment là du peu que l'on pouvait connaître de ce monde ; le prix d'un billet et n'importe laquelle de des destinations était accessible avec la promesse de nouveaux paysages, d'une langue et d'une culture différente, de milliers, millions de personnes qu'ils ne rencontrerait jamais en restant dans sa Nouvelle-Zélande natale. Et puis ces gens qui défilaient avec leur valise, sourire aux lèvres, heureux de partir et contents de rentrer à la maison. Sauf qu'aujourd'hui, il cherchait une personne qui ne sourirait probablement pas. Ses parents l'avaient chargé de venir récupérer le petit nouveau dans la flopée de jeunes accueillis chez les Berenson. Joshua, un orphelin avec des difficultés d'adaptation sociale. Pas un jeune à problème pour changer, avait dit son père avec un large sourire pour cacher le fait qu'il le pensait sincèrement. À vrai dire, à chaque fois qu'ils « adoptaient » un enfant, Tom se demandait si ce ne serait pas le dernier. S'il ne vaudrait pas mieux que ça le soit. Mais il avait la sensation que c'était tout ce à quoi sa mère se raccrochait pour avoir l'impression d'être encore utile. Et il aurait réellement aimé que pour une fois, ils aient un enfant à la maison qui ait besoin d'une figure maternelle et voit la mère de famille comme une composante essentielle de leur épanouissement.

Les passagers du vol que sa mère lui avait indiqué commençaient à sortir par les portes, valises à la main. Tom se sentit un peu désorienté à ce moment précis, à essayer de repérer chaque figure adolescente pour essayer de savoir avec qui il repartirait. Il lui fallu un peu de temps pour repérer son nom sur une feuille. Pour autant, il ne s'approcha pas de suite, préférant observer la femme pour se faire un avis. Elle n'avait pas l'air méchante, avait bien le profil de la psychologue scolaire qui règle tout à coup de grands sourires. Le genre qui aime aider, mais aura besoin de réfléchir pour se souvenir du nom d'un enfant s'il la rappelle. Il finit pourtant par venir l'aborder, se présenter en lui serrant la main. « Tom Berenson, l'aîné de la famille. C'est avec plaisir. » Mais cela ne semblait pas tant l'intéresser. Visiblement pressée, elle le fit pivoter pour continuer de déblatérer le portrait psychologique en essayant de lui désigner le fameux Joshua. Pour le coup, le vétérinaire devait avouer qu'il espérait que ses parents avaient un dossier sur l'enfant car il ne sut absolument rien de son histoire et ne se sentait pas vraiment la légitimité de demander, surtout quand le jeune avança vers eux, les deux bras chargés. « On a déjà accueilli pas mal de jeunes, on sait y faire. C'est normal qu'il ait besoin d'un temps d'adaptation. »

Le jeune finit par arriver devant eux, silencieux, le regard curieusement intrusif. « Enchanté Joshua. » Il lui sourit, tendit la main qui fut serrée sans mot dire. « Bon eh bien je crois que tout est bon. Vous avez toutes les informations nous concernant. » « Oui, juste un papier à signer, là... » Ce fut la dernière formalité, une feuille qui certifiait qu'un tuteur était bien venu chercher le jeune à l'aéroport. La chose faite, et après quelques mots adressés à Joshua, l'assistante sociale s'éloigna, les laissant seuls. « Bon eh bien, plus qu'à rentrer. Je suis désolé que ma mère n'ait pas pu venir, mais tu la rencontreras ce soir. Tu verras, elle est extrêmement gentille. Allez, on y va. » Sans demander l'avis du brun, il prit la valise de l'adolescent et partit devant, plus pour s'éloigner de la foule que par réel empressement. Ils arrivèrent rapidement sur le parking, et à la voiture. Il y ouvrit le coffre pour ranger la valise, puis adressa un sourire bienveillant au brun. « On peut sortir ton chien de sa boîte, tu penses pas ? Tu le fais marcher un peu s'il a envie de faire ses besoins et on y va, t'en dis quoi ? » Étant vétérinaire, il était bien placé pour savoir que les animaux avaient un effet quasi thérapeutique sur les gens. Cela valait le coup de commencer par là.
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MessageSujet: Re: Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom] (#)   Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom] EmptyLun 12 Juin - 0:04

Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars



Il avait l’air gentil comme ça, au premier abord. Oui, mais je me méfiais des gens gentils. C’étaient souvent les plus trompeurs, les plus vicieux, ceux qui apprennent à leur faire confiance pour mieux t’enfoncer un couteau dans le dos. David était comme ça. Il se faisait passer pour le parfait beau-père, bien sous tous rapports, mais une fois qu’il avait conquis le cœur de ma mère, il essayait même de lui faire oublier Papa pour intégrer notre famille. Ou plutôt devrais-je dire désintégrer notre famille. Il voulait que l’on porte le nom de Williamson ? Non, Maman et moi resterons à tout jamais des Landers. Sauf qu’aujourd’hui, la question ne se posait plus, et celle qui me taraudait l’esprit était la suivante : aurais-je dû tant haïr David, après tout ce qu’il avait fait pour moi ? Je l’ignorais, car même s’il m’avait empêché de me suicider et s’il s’était tué en essayant de me retrouver après ma fugue du mois et demi dernier, je ne sus jamais s’il l’avait fait pour moi, ou pour marquer des points auprès de Maman. Mais j’en avais bien une petite idée derrière la tête… Personne ne m’aimait à part mes parents, et ça on me l’avait prouvé dès l’instant où j’avais mis les pieds à l’école. J’étais la tête à claques, l’intello, … en bref le gamin à frapper. Alors oui, je me méfiais de Monsieur Berenson, comme je me méfiais d’absolument tout le monde. Et mon assistante sociale, si elle m’avait prévenue qu’il s’agissait là d’une famille nombreuse avec de nombreux rescapés comme moi, elle n’avait pas pris la moindre seconde pour me parler d’eux ou bien me les présenter en photo, tant et si bien que j’ignorais absolument tout de celui qui venait de prendre ma valise pour nous conduire à sa voiture. Il me parla de sa mère, soit disant extrêmement gentille, et à ces mots mon cœur se serra. J’eus envie de pleurer, mais je ne le ferai pas. Je n’offrirai ce spectacle à personne. De toutes les personnes que j’avais connues durant ma scolarité, je ne m’étais jamais fait le moindre ami. Enfin si, une fille, du primaire au collège nommée Stacey. Mais elle déménagea pour la Georgie lorsque nous étions en cinquième. Je vécus très mal la chose et pleurais comme toujours en silence. Je n’avais pas d’autre choix, car si je prouvais aux autres qu’ils me faisaient réellement du mal, je n’osais même pas imaginer ce que l’on me ferait subir. Seulement… cela pourrait réellement être pire que ce que je vis depuis toujours… ?

Nous arrivâmes à la voiture de… je ne connaissais pas son nom, tiens. Disons Monsieur Berenson Fils. Il me proposa d’ouvrir la cage de transport de Chiffon avec un sourire qui se voulait doux et rassurant. Mais rien ne me rassurait vraiment. J’acquiesçai d’un simple hochement de la tête, et posai la cage par terre avant de l’ouvrir.

« Allez viens, sort, Chiffon. » Dis-je à voix basse à mon chien.

Une voix que Mr Berenson Fils avait pourtant dû entendre malgré moi. Ça n’était pas tant que ma voix me complexée, mais c’était surtout que je ne m’autorisais simplement pas à exister. Et parler, c’est prouver que l’on est vivant, non ? Chiffon sortit de la cage, et couru vers l’un des arbres qui décorait le parking et qui était posté toutes les trois places de stationnement. Il fit ses besoins et revint vers moi en courant, avant de repartir vers… lui ? Il renifla le jean de mon accompagnateur et nouveau « frère d’accueil », et se posta contre lui sans plus bouger. Je fronçai les sourcils, intrigué. Je voulais dire quelque chose, mais j’avais peur. Peur de paraître idiot. Peur de m’affirmer aussi, en quelques sortes, en prouvant que j’existais. Je m’accroupis en répétant le nom de mon chien qui tourna la tête vers moi et me fixa sans bouger pour autant. Devant le regard intrigué de Monsieur Berenson, je prononçai d’une voix à peine audible tant j’étais intimidé :

« C’est la première fois qu’il va vers quelqu’un. »

Et moi aussi, en quelques sortes, et vers la même personne. Il semblerait que Chiffon était désireux de me voir sortir de ma propre cage pour me familiariser avec un membre de ma nouvelle famille. On prêtait très injustement des propos idiots aux animaux, prétextant qu’ils ne possèdent aucune forme d’intelligence ou d’empathie. Hors il a été prouvé scientifiquement que les animaux avaient non seulement leur propre langage, mais qu’en plus ils étaient si sensibles qui pouvaient nous comprendre à la perfection. On croira ces dires ou on les démontera, mais une chose était sûre à mon sens : mon chien était la meilleure thérapie qui soit et qui ait pu m’aider. Certes je ne parlais à personne, quoiqu’aujourd’hui était d’une grande première. Pourquoi reniflait-il ce Monsieur ? Avait-il peut-être également des animaux, ce que ressentait et intriguait Chiffon ? A part cela, je ne m’étais familiarisé avec personne depuis mon plus jeune âge – je ne dirai pas la formule « plus tendre enfance » car la mienne ne l’a jamais été. Cependant mon bichon m’aidait à garder les épaules hautes lorsque je m’écroulais, lorsque je revenais de cours et courrais à travers la maison pour m’enfermer à double tours dans ma chambre, mon chien à mes côtés, plein d’ecchymoses après avoir été roué de coups. Alors je me laissais aller et je pleurais, tant et si bien que les deux seuls êtres à m’avoir vu pleurer dans ma vie étaient ma mère, et Chiffon. Et aujourd’hui, j’avais besoin de lui plus que jamais. Déménager pour Island Bay signait la fin définitive de tout ce que je connaissais, de bon comme de mauvais. Je quittais New York et le village à la périphérie de la Grande Pomme où j’avais grandi. Je ne regretterai jamais les cours, pour avoir été tabassé à de trop nombreuses reprises, mais j’y avais cependant tous mes repères et les souvenirs de mes parents. J’ignorai ce qu’allait être ma vie à présent mais une chose était sûre : j’allais prier Maman tous les soirs pour trouver enfin le bonheur. Mais quelque chose me disait que je n’y parviendrai pas… Alors enfin, après une dernière caresse, mon chien revint vers moi et posa ses deux petites pattes sur mes tibias comme pour me demander de le prendre dans mes bras. Je m’exécutai et risquai un coup d’œil vers Monsieur Berenson Fils pour savoir si je pouvais monter dans la voiture. Je pris la cage et la mise dans le coffre, avant de m’installer à côté de lui sur le fauteuil passager, mon chien serré contre moi, le cœur tambourinant dans ma poitrine. Je savais où j’allais, et pourtant je ne savais rien. Ni à quoi ça ressemblait, ni si j’allais m’y sentir bien, ni s’ils étaient vraiment nombreux. Cette question me brûlait les lèvres, mais j’avais terriblement peur de lui parler.

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MessageSujet: Re: Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom] (#)   Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom] EmptyJeu 6 Juil - 13:23

C'était contradictoire, parfois. Il se refusait à avoir des enfants un jour, vivait sans arrêt avec la hantise de voir un alien beuglant débarquer dans sa vie. Peur qui se concrétisait depuis ses retrouvailles avec Sulli. Il ne se trouvait pas bien brave à essayer d'éviter la vérité à tout prix, préférant mettre de la distance plutôt que d'assumer. Et à côté... il était prêt à se plier en quatre juste pour voir un sourire sur la bouche des gamins que sa famille accueillait, pourrait s'étouffer dans sa fierté s'ils finissaient par réussir dans peu importe ce qui leur faisait plaisir. Il était leur grand frère d'adoption mais jouait volontiers l'éducateur, le père, l'ami, le rôle qui était demandé pour aider. Et même s'il avait tendance à voir des similitudes entre tous ces jeunes, chacun était unique. Joshua encore plus. La déblatération de l'assistante sociale n'avait pas été utile pour qu'il voit l'étendue des dégâts chez cet adolescent renfermé, éteint. Comme s'il était absent de la surface de la Terre. Sauf que s'il espérait se faire oublier, c'était mal parti. Pas de ça avec Tom. Mais pour le moment il ne se montrait pas trop insistant, préférant laisser un peu de distance avec le gamin pour qu'il prenne ses marques sur le sol néo-zélandais, récupère son chien tranquillement. L'animal ne semblait pas traumatisé le moins du monde, combla rapidement l'espace entre eux pour venir dire bonjour. Le museau se posa contre le jean et ne sembla pas vouloir s'en décrocher pendant un moment, visiblement curieux. Le blond ne put s'empêcher de rire en se demandant si l'odeur que l'animal décelait était celle du chien, du gorille, de l'antilope, du lama ou bien du koala. Un cocktail d'odeurs exotique, il n'en doutait pas. « Je travaille dans un zoo. Il y a des odeurs dont il ne dois pas avoir l'habitude. » L'homme se baissa pour caresser la tête du chien, lui ébouriffer le poil tout en laissant un sourire bienveillant planer sur Joshua. Pas si muet que ça, finalement. Il espérait bien que dans les mois à suivre, le brun ne trouverait plus aucune raison de se taire.

Ils finirent par se mettre en route lentement vers la maison familiale des Berenson. Ils n'en avaient pas pour longtemps, une dizaine de minutes maximum s'il n'y avait pas trop de circulation. « Je ne sais pas si on t'a expliqué un peu où tu t'aventures. » Clignotant, virage, regard en coin amusé vers le garçon. « On est une famille nombreuse, mais il n'y a plus que Jenna, ma petite sœur, qui vit à la maison. Du coup, ma mère accueille des jeunes pour combler l'absence. En ce moment il y a juste Andrew a à peu près ton âge. En général, ma mère est toujours à la maison. Elle adore cuisiner, jardiner, décorer... tu verras qu'elle saura toujours comment t'occuper une journée entière. Mon père est un peu l'ours grognon mais il est gentil. N'hésite jamais à aller le voir si tu as un problème. Ou mes frères et sœurs. Considère toi comme un membre de la famille. » Parce que c'était ce qu'il était désormais. Peu importe qu'il reste trois jours ou trois ans, le but était de l'intégrer, finir son éducation en le poussant à devenir un homme bien. Le faire sentir comme étranger et malvenu serait entièrement contre productif. « Je ne sais pas vraiment quoi te dire d'autres. Tu verras la maison, ta chambre que tu pourras décorer si tu en as envie... Un seul conseil, pense à faire le lit le matin, la maniaquerie de ma mère a horreur des draps froissés. Si t'oublies, il se fera tout seul, mais tu risques aussi d'avoir droit à un cours sur ''comment faire un lit''. »

Plus rapidement qu'il ne l'aurait cru, la voiture s'engagea enfin dans l'allée de graviers menant à la maison des Berenson. Le cliché par excellence avec son revêtement en bois blanc, son grand jardin vert et son chemin de terre jusqu'au garage. « L'école attendra septembre, tu auras certainement des cours d'ici là pour te remettre un peu à niveau avant la rentrée. Mais on trouvera une solution pour te faire rencontrer du monde. Allez, viens. » Sur ces paroles, Tom coupa le moteur pour sortir de la voiture et aller ouvrir le coffre pour prendre les bagages. « Bienvenue Josh ! »
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MessageSujet: Re: Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom] (#)   Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom] EmptySam 8 Juil - 10:57

Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars



Tom m’expliqua que l’une des raisons probables pour laquelle Chiffon le reniflait ainsi était due au fait qu’il travaillait dans un zoo et côtoyait ainsi et bien entendu des animaux de toutes espèces plus ou moins connues qui intriguait irrémédiablement mon petit chien. Puis nous montâmes en voiture, et Tom nous conduisit vers la demeure des Berenson qui, je me le demandais, correspondrait peut-être de près ou de loin à l’idée que je m’en étais faite. J’avais l’image en tête d’une vaste demeure faite en lattes blanches horizontales, un peu style colonial comme aux Etats-Unis. Je n’avais pas pris auparavant la peine de me documenter sur la capitale de la Nouvelle-Zélande, le faire devenant très vite anxiogène pour moi car cela concrétisait mon voyage et ma nouvelle vie dans ce pays. Maintenant que j’y repensais, cette idée avait été idiote, mais généralement l’angoisse ne possède aucune logique. Je regardai le paysage défiler sous mes yeux, aperçus des jeunes gens faire du skateboard sur un terrain prévu à cet effet, d’autres faire du basket sur le terrain un peu plus loin. En tout cas, tous semblaient rire, s’amuser et passer un bon moment entre amis, chose que je n’avais encore jamais connu de toute l’entièreté de ma petite vie, et que je ne connaitrai probablement jamais. Pas ici plus qu’ailleurs, au fond Wellington était une ville comme les autres, et je connaissais déjà certaines écoles de New York et de sa banlieue semi-rurale, où ma vie avait été un enfer dans tous ces endroits. La voix de Tom me tira hors de ma rêverie, et il me demanda si l’on m’avait expliqué ce qui m’attendait. Le coude toujours posé sur le petit rebord de la fenêtre de la portière, je continuai de regarder le paysage défiler. Toujours aussi muet, rêveur, je hochais la tête pour lui répondre en gros que je ne m’attendais à rien de ce qui était prévu ici. On avait eu vite-fait de m’expédier…
Nous prîmes un virage et sa bonne humeur à toute épreuve, Tom m’expliqua comment était constituée la famille Berenson, ce que sa mère avait pour habitude de faire pour rendre les lieux de vie plus agréables, et conclue sur le fait qu’il fallait que je me considère dès à présent comme un habitant à parts entières de la famille. J’appréciais ce qu’il me disait, très sincèrement, mais je n’y croyais pas. On m’avait toujours repoussé partout où que j’aille, alors pourquoi les choses seraient différentes ici, où je ne serai à jamais qu’une « pièce rapportée », première expression qui me vint à l’esprit en analysant ce que j’étais pour eux.
Puis il ajouta que je visiterai la maison, que je pourrai entièrement m’approprier ma chambre à mon goût puisqu’elle était mienne à présent, avant de conclure sur le fait qu’il ne faudrait pas que j’oublie de faire mon lit si je ne voulais pas que Mrs Berenson ne le fasse et me donne en sus un cours sur comment le faire.

« Il n’y aura pas de problème, je n’oublierai jamais de le faire. » Lui dis-je avec honnêteté, le regard toujours aussi fuyant, ne désirant pas être un poids supplémentaire à celui que je représentais déjà pour eux.

Enfin, je crus comprendre que l’on arrivait. La voiture s’engagea sur une allée faite de graviers pour arriver devant leur maison qui était encore plus belle que ce que j’avais bien pu imaginer. La jardin était magnifique et très bien entretenu, sans compter la maison immense et vraiment majestueuse. Combien de chambre y avait-il là-dedans ?!
Tom ajouta que les cours au lycée reprenaient en septembre, comme aux Etats-Unis, pensais-je, et me dis qu’en attendant je pourrai recevoir des cours pour me mettre à niveau, ce qui ne serait pas du luxe vu que nos programmes scolaires entre nos deux pays devaient sensiblement être différents. Rien que pour l’histoire et la géographie, je ne connaissais pas une bribe de centième de culture par rapport à la Nouvelle-Zélande. J’allais avoir beaucoup de travail… En revanche, lorsqu’il me dit qu’ils allaient trouver une solution pour me faire rencontrer du monde, mon sang sembla ne faire qu’un seul tour dans mes veines, avant de se glacer.

« Ne vous embêtez pas, ce… ça n’est pas obligé. »

Puis il m’invita à venir et j’ouvris la portière, Chiffon sautant sur le sol comme un petit diable en boîte, tout excité. C’était bien le seul alors… Même mon chien était plus sociable que moi, c’est abusé quand même. Je rejoins Tom derrière la voiture alors qu’il sortait mes quelques rares affaires du coffre en me souhaitant la bienvenue, tandis que j’admirai les lieux, la bouge légèrement ouverte.

« Merci… On ne m’avait pas dit que c’était si beau. » Lui répondis-je, impressionné.

J’attrapai mon sac-à-dos et glissai ses bretelles sur mes épaules pour le soulever de mes bras pas particulièrement musclés, surtout comparés à ceux de Tom, visiblement. Enfin, comparé à beaucoup de monde également. Ça n’était pas difficile de faire mieux que moi… Il faudrait que je trouve un moyen de faire du sport au moins au lycée, mais j’avais terriblement peur de l’épreuve des vestiaires. Me déshabiller devant les autres, très peu pour moi. J’aurai l’impression d’être encore plus vulnérable que je ne l’étais déjà en temps normal…


lumos maxima
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MessageSujet: Re: Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom] (#)   Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom] EmptyMer 26 Juil - 21:08

Durant tout le trajet, Tom ne put s'empêcher de lancer quelques regards à la dérobée au jeune garçon. Son regard fuyant, ses mains agitées dans la fourrure du chien, cette façon quasi imperceptible qu'il avait de se dandiner sur le siège... Il n'était pas à l'aise. Cela se sentait. Et cela avait beau être justifié, le blond avait un peu de mal à accepter l'idée. Il aurait aimé que Joshua soit rapidement à l'aise, qu'il se laisse aller à discuter. Pour un jeune qui n'avait quasiment pas décroché le moindre mots lors de la présence de l'assistante sociale, l'aîné Berenson était quand même bien chanceux d'avoir eu droit à des phrases entières. Mais... ce n'était pas assez. Même en sachant qu'il faudrait du temps pour faire naître la confiance, Tom ne désespérait pas d'obtenir un franc sourire ou un éclat de rire d'ici à ce qu'ils soient arrivés. Perspective mal engagée vu qu'une phrase de trop suffit pour faire naître une panique manifeste chez l'adolescent. L'idée de rencontrer du monde semblait lui déplaire, l'affoler au point que même l'animal releva la tête, alerté par ce changement d'attitude. Il n'en fallait pas plus à Tom pour saisir ; pour lui, il y avait trois types de tempéraments quand on en venait aux relations sociales. Ceux qui iraient volontiers chercher des nouvelles fréquentations et se complairaient parmi eux, ceux qui laisseraient la méfiance et l'observation prendre le pas sur la spontanéité et attendraient d'être approchés, et enfin ceux qui fuyaient, littéralement. Tom ne préférait même pas imaginer ce qui avait fait naître une telle angoisse liée aux autres. Même s'il en avait une petite idée... En coupant le moteur, il se tourna donc vers le jeune pour capter son regard. « Josh, que ce soit moi ou ma famille, jamais on ne te présentera des gens qu'on pense capable de te faire du mal. Tout se passera bien, ok ? » Il lui tapota brièvement mais chaleureusement l'épaule avant de sortir de l'habitacle.

Le compliment sur la maison n'était pas forcé, si bien que Tom aussi se perdit une seconde en contemplation devant la demeure qui avait accueilli toute sa vie d'enfant. Il avait été extrêmement chanceux, c'est vrai. La pollution, le bruit, la promiscuité, il ne connaissait rien de tout cela. « C'est l'avantage de la Nouvelle-Zélande. On a toute la place nécessaire... T'y auras certainement droit cet été aux après-midi barbecue et piscine avec les glissades d'eau sur l'herbe. » Des vieilles traditions qui ne changeraient jamais, et cela lui convenait à merveille. Un sac au bout du bras et un sur l'épaule, il s'avança sur le sentier jusqu'à la porte d'entrée qu'il déverrouilla prestement. À l'odeur, il sut que sa mère avait encore décidé d'expérimenter sa recette de cookies. Des années qu'elle tentait de nouvelles choses, des années que le régal la faisait grimacer et affirmer que ce n'était pas encore parfait. « Une des règles à la maison, c'est de ne jamais laisser de la nourriture traîner si aucune instruction n'a été donnée. Pour te donner un exemple, les cookies sont à disposition, personne n'a dit de ne pas y toucher, alors... Un verre de lait pour accompagner ça ? » Sans même attendre la réponse, il fila dans la grande cuisine américaine, laissant tout le loisir à Joshua d'explorer le salon et même le jardin, si cela lui disait. « Juste à titre d'infos, tu as des trucs que tu adores manger ? Ou au contraire que tu n'aimes pas du tout ? » Mieux valait qu'il demande lui. Sa mère serait rapidement étouffante s'il s'agissait de faire plaisir.
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MessageSujet: Re: Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom] (#)   Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom] EmptyMar 1 Aoû - 14:41

Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars



La tentative de Tom pour essayer de m’apaiser, presque fraternelle alors que nous ne nous connaissions qu’à peine, me toucha, même si tout mon corps se raidit à son contact. Peut-être qu’avec le temps je serai plus à mon aise parmi leur famille, et si tous étaient aussi avenants que leur frère ou fils, alors nulle crainte que je serai un jour détendu en leur présence. Mais pour le moment, ça n’était pas encore cela. Je rendis à l’élan sympathique de Tom un très léger sourire, quoique sincère. Et les paroles qu’il prononça me rassurèrent. Il coupa le moteur de la voiture en m’expliquant que jamais je ne serai en présence de personnes potentiellement dangereuses pour moi. Mais d’un autre côté nul ne pourrait me protéger de tous et de toutes, y compris des lycéens que je redoutais tant. C’était d’eux que j’avais le plus peur, les paroles douces de Tom me rassurant quant à la faune qui vivait chez eux. Ils ne devaient pas accepter n’importe qui sous leur toit, et il était vrai que maintenant que j’y pensais, mon assistante sociale m’avait assurée durant le vol que je serai accueilli par des gens plus que bons et biens. J’avais essayé de la croire jusqu’à lors, en vain. Mais les secondes qui défilaient me portaient à comprendre que j’avais peut-être enfin une chance dans ma vie. Pour une fois.
En enfin, nous arrivâmes à la sublime demeure Berenson. J’en demeurai le souffle coupé et la bouche légèrement entrouverte de stupéfaction. Tout était si… beau. Grandiose, même, à tel point que les mots sortirent d’entre mes lèvres pour la complimenter, sans que je ne réfléchisse à trois fois pour ce faire. Tom m’assura que c’était là l’avantage de la Nouvelle-Zélande : on y avait toute la place que l’on le désirait. Il ajouta également qu’en été je pourrai prendre part aux élans de joie de la famille et de ses résidents à coup de piscine creusée, barbecue et de glissades d’eau sur l’herbe. Oui, ça semblait être un bon programme, même pour moi qui ne savait pas tellement m’amuser. Ou du moins plus tellement. Depuis que Papa était parti, je n’allais plus nager avec lui et m’éclater dans l’une des piscines municipales de la Grande Pomme. Lorsque Maman, David et moi avions aménagés non loin de là mais davantage en milieu rural et surtout au bord d’un lac, j’avais eu maintes fois l’occasion de courir sur le ponton pour prendre de l’élan et sauter dans l’eau si profonde, si fraîche, même en été. David avait essayé bien des fois de m’y entrainer, de jouer avec lui et ce à n’importe quel âge car, après tout, il n’y a pas d’âge pour s’amuser, mais le cœur n’y était pas. Avec lui, il n’y avait jamais été.
Je descendis de la voiture, laissant mon chien descendre en premier, sa queue remuante de joie tandis qu’il aboyait de satisfaction. Je le priai dans un murmure de se calmer et de bien vouloir se taire, n’ayant pas déjà envie de me faire mal remarquer en arrivant comme étant le propriétaire d’un petit chien pénible, mal éduqué et capricieux, ce qu’il n’était absolument pas. Je pris l’un de mes sacs et remerciai Tom d’avoir pris le reste, chose qui me gênait. Mais il ne m’avait pas vraiment laissé le choix, en gentleman qu’il était. Nous nous dirigeâmes jusqu’à la porte d’entrée de la demeure qu’il ouvrit, et nous fûmes accueillis tous deux par une odeur enivrante que je reconnus aussitôt : celle des cookies. Cependant celle-ci se mêlait à d’autres fragrances, que je compris lorsque le Tom m’expliqua que sa mère expérimentait une nouvelle recette. Certainement donc de nouveaux ingrédients. Je ne pus m’empêcher de sourire et de rire très légèrement à la remarque de Tom qui m’expliqua en gros que chez eux, plus rien ne devait laisser traîner question nourriture lorsque l’on en avait la possibilité. Pris par l’émotion, j’avalai une larme dont il ne s’aperçut certainement pas lorsque mes souvenirs remontèrent à la surface.

« Maman adorait cuisiner des cookies avec moi lorsque le weekend arrivait. C’était sa manière à elle de fêter la fin d’une dure semaine de travail, je présume. » Lui expliquai-je.

Tom s’engouffra dans la vaste cuisine où deux adolescents discutaient et me saluèrent poliment. Je leur offris un signe de la tête, me sentant rougir, et suivit mon chien qui gambadait jusqu’au jardin. Et il était véritablement immense. Des rosiers, des jacinthes, et toutes sortes de fleurs étaient majestueusement dressées là, bien que je n’en reconnaisse pas la moitié. Maman m’avait appris à les reconnaître, mais entre New York et la Nouvelle-Zélande, ça n’était pas le même climat pour celles-ci. J’attrapai aussitôt avant qu’il ne commence à creuser mon petit Chiffon, et lui lançai un :

« Non, si tu commences comme ça, je doute que l’on reste ici bien longtemps alors ne commence pas à faire de bêtises, s’il-te-plait. »

Il faudrait sérieusement que je l’éduque pour ça, celui-là. Tom me demanda alors s’il y avait des choses qu’il me plaisait davantage de manger ou non. Je réfléchis un instant et lui répondis :

« Je préfère les légumes aux féculents, sinon je ne suis pas compliqué. J’aime tout. Ah oui, sauf les blettes et les épinards. » Précisai-je.

Ces deux trucs-là, je les avais tout bonnement en horreur.


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MessageSujet: Re: Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom] (#)   Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom] EmptyLun 14 Aoû - 17:57

Les attitudes de Tom reflétaient sa personnalité. C'était stupide à dire, mais néanmoins vrai. Il n'était pas toujours réfléchi dans ses actions, préférait de loin la spontanéité à la réflexion. Alors avec Joshua comme avec le monde entier, il n'y avait jamais de plan prévu à l'avance ; il avisait au fur et à mesure, changeait de direction quand le chemin emprunté ne lui plaisait plus. L'unique chose qui ne changeait jamais était que peu importe ce qu'il tenterait, il affirmerait toujours savoir où est-ce qu'il mettait les pieds. Une philosophie de vie qui lui tenait à cœur ; aucun humain sur cette planète n'était né pour suivre un schéma précis, pour devenir un être décidé par autrui comme par lui-même. On pouvait toujours changer, c'était pour cela qu'il mettait autant de confiance en les jeunes qui défilaient dans sa famille. Ils n'étaient pas foutus comme la société aimait le faire croire, étaient loin d'être condamnées à être malheureux. Sauf que pour en revenir à ce type spontané qu'il était, Tom n'avait aucune idée de comment il s'y prendrait cette fois-ci. Il essayait, tentait d'insuffler de la confiance, de l'amusement, n'importe quel sentiment positif qui pourrait aider Joshua à se sentir bien dans la maison. Il se vautre, il faut bien l'admettre. Il aurait aimé pouvoir lire dans l'esprit de l'adolescent à ce moment précis, comprendre pourquoi cet air crispé sur le visage. Il parle de sa mère, ce qui a spontanément le don de peiner le blond. Il aimerait dire qu'il comprendre la peine qu'évoque ce souvenir, mais ce serait mentir. Il était chanceux sur ce point, la seule perte qu'il n'avait jamais eu à subir avait été celle de son chien quand il était plus jeune. Cela n'avait rien de comparable. « On pourrait ne pas perdre la tradition. Ce serait le moyen pour toi de montrer que tu penses toujours à elle, et puis qui sait. Tu pourrais prendre goût à fêter des choses aussi bêtes qu'un week-end. Il n'y a pas de joies insignifiantes. » Il sourit, bienveillant. Ce n'était pas parce qu'un orage s'acharnait à tonner au-dessus de nos têtes que le soleil avait disparu à jamais.

Le jardin sembla plaire. Assez pour que le jeune y reste un peu plus longtemps que dans la cuisine, et que son chien fuit en cette direction, vite rattrapé par son jeune maître. Tom n'entendit pas les paroles qui furent glissées, mais ne put s'empêcher de sourire. Quel propriétaire d'animal ne parlait pas à sa bestiole comme s'il était un enfant capable de tout comprendre ? Dans la cuisine, et ce malgré l'élan de tristesse qu'avaient provoqués les cookies, Tom n'hésita pas à en servir dans une assiette avec le fameux verre de lait. Le goût ne ressemblerait probablement pas, vu l'excentricité culinaire de la mère Berenson. Et quand bien même les saveurs rappelleraient encore quelques réminiscences, cela ne serait que le début du travail pour associer les goûts et les allures à de nouveaux souvenirs plus légers. « Pas de chance, on a régulièrement des épinards. Mais c'est un peu la tradition, on fait acte de solidarité pour ne pas les manger, et on y arrive toujours. » Les parents Berenson avaient essayé de leur faire avaler, toujours sans succès à ce jour. À la fin, c'était plus du jeu que du sérieux. Tom les aimait bien ces épinards après tout. « J'ai un chien aussi. Un lévrier irlandais qui fait à vue d'oeil cinq fois la taille de Chiffon. Il s'appelle Iron. Quand il était chiot, il adorait creuser des trous dans le jardin. Je m'arrangeais toujours pour les reboucher un peu de sorte à ce que les parents pensent qu'il y avait des taupes. Personne ne l'a jamais su. » Il sourit en y repensant et en croquant dans un cookie. Pas le meilleur que sa mère ait jamais cuisiné, mais définitivement mieux que ce qu'il ne saurait jamais faire. 9/10.
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MessageSujet: Re: Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom] (#)   Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom] EmptyMer 16 Aoû - 17:46

Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars



Décidément, Tom était très gentil. Il savait me respecter, ce qui était chose rare, et ne se moquait pas des paroles peut-être futiles et maigres que je prononçais. Lorsque je lui expliquais que, de son vivant, Maman adorait cuisiner des cookies ou bien d’autres pâtisseries pour fêter la fin de la semaine, ou bien en dérogeant aux règles temporelles en choisissant de cuisiner en semaine pour que, après une journée très difficile où je revenais avec des ecchymoses sur tout le corps et qu’elle ne pouvait rien faire, impuissante, pour remuer un proviseur à qui cela n’importait que peu que je sois un souffre-douleur, elle essayait à sa manière de me remonter le moral. Et oui, elle aussi c’était à coup de cookies. Alors que Tom me dise que l’on pourrait continuer à « perpétrer la tradition » me toucha honnêtement. Son sourire reflétait de tant de bienveillance qu’il aurait été dur de ne pas y croire. Car oui, je voyais qu’il ne faisait pas cela alors que ça lui arrachait les tripes d’être aimable envers moi. Non, il était doux et aimable, tout purement et simplement. Qui sait, peut-être étais-je tomber pour la première fois entre de bonnes mains étrangères. Puis Tom attrapa une petite assiette, un cookie ainsi qu’un verre de lait qu’il me tendit. Je les pris tous deux et prononçai d’une petite voix un :

« Merci… »

C’était prometteur, car ce cookie était encore chaud, et il n’y avait rien que je préférais de plus que des pépites encore fondantes, et d’une pâte moelleuse à souhait, comme c’était le cas à présent. Je croquais dans un petit morceaux de ce cookie honnêtement au goût original, mais très bon. Noix de pécan ? Je ne sais pas, je n’arrivais pas à reconnaître le goût, mais le plus important était cela : il y avait du chocolat. Cependant lorsque Chiffon accouru dans le jardin par la porte fenêtre ouverte pour faire du courant d’air par cette matinée encore un peu fraîche mais qui ne tarderait pas à se réchauffer, je le suivit et l’empêchait aussitôt de creuser pour ne pas gâcher la beauté de ce jardin durement travaillé et décoré. Et il y avait même une piscine creusée ? Au moins j’avais de la chance, mon chien avait une peur bleue des grandes étendues aquatiques, alors il ne sauterait probablement dedans, même si par chance je parvenais toujours à le doucher pour qu’il soit parfaitement blanc. Chiffon arrêta aussitôt d’entreprendre sa bêtise au son de ma voix, et je pus boire une gorgée de lait en me tournant vers Tom qui m’expliqua que les épinards étaient souvent au programme, même s’ils arrivaient tous à faire changer Mrs Berenson de programme en protestant pour ne pas en manger. Je ne pus m’empêcher de faire une mimique de soulagement, pas vraiment voulue. Je ne voulais pas qu’il se vexe, après tout… Puis il me confia qu’il avait eu un chien par le passé, bien plus grand que le mien. Un lévrier irlandais, avait-il dit ?

« Je ne connais pas cette race. » Lui dis-je timidement.

Qui sait, peut-être avait-il encore une photo de lui ? Cela m’aurait plu de la voir, car dès que l’on me parlait de chien, j’étais un peu plus à l’aise. Une petite passion, sans le moindre doute, et qui s’était construite lorsque j’avais eu le mien. Je connaissais la race des lévriers, grande et élancée, mais je ne savais pas ce qu’un irlandais avait de différent que les autres. Nouvelle bouchée de cookie, accompagné par Tom.

« Je ne sais pas ce qu’il y a dedans, je ne le reconnais pas, mais il est très bon. » Partageai-je.

Plus le temps passait et plus je me sentais à l’aise avec lui. Enfin, « à l’aise », tout est relatif, mais je me sentais un peu plus en confiance. Tout ce que j’espérais, c’est que cela perdurerait, qu’il ne briserait pas ce que je ressentais d’un claquement de doigt. Car ça, je ne le supporterai pas, et j’étais encore fragile. Extrêmement fragile.


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MessageSujet: Re: Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom] (#)   Can we pretend that airplanes in the night sky are like shootin' stars [Tom] EmptyMer 23 Aoû - 1:00

Tom ne pourrait pas toujours être présent pour le jeune Joshua, il le savait pertinemment. Quand bien même il aimait passer chez ses parents et aimait jouer la figure fraternelle pour tous les jeunes qui étaient accueillis par les Berenson, lui n'avait pas vraiment d'impact sur la vie des enfants. Pour autant, il comptait bien faire tous les efforts possibles pour que le brun prenne ses aises rapidement et puisse se faire des marques dans la maison. Il ne se faisait pas vraiment de soucis quant à l'accueil qui lui serait réservé par sa mère et ses frères et sœurs. Andrew et son père seraient certainement plus froids et moins patients. Enfin, cela ne servait à rien d'anticiper. Ils verraient au fil du temps, quitte à discuter et faire des changements dans leur quotidien pour arranger tout le monde. De son côté, Tom se contentait largement des premiers progrès qu'il pouvait voir. La langue qui se déliait, le regard qui osait croiser le sien, les épaules qui se décrispaient doucement. Se trouver des points communs était un premier pas pour faire la discussion, ce qui l'amena à parler d'Iron. Ça ne l'étonnait pas que l'adolescent n'ait aucune idée de l'allure de cette race. Ils étaient très peu communs, surtout en Nouvelle-Zélande. Mais ils étaient loin de passer inaperçus quand on les voyait avec leur 90cm au garrot parfois. « En Europe, les rois aimaient beaucoup ce chien qu'ils utilisaient pour la chasse au loup. Il est très grand et a une vitesse de pointe de 90km/h, alors tu peux imaginer quand il s'agit de chasser... Tiens, regarde. » Sur son téléphone, il ne lui fallut pas longtemps pour trouver une photo de l'animal, sa tête grise aux poils hirsutes, aux yeux noirs, et à la langue sortie sur le côté. Somme toute sympathique.

Concernant le cookie, là... Même après avoir goûté, il était vrai que ce n'était pas évident. « Ma mère a trouvé de la banane en poudre, elle adore en mettre dans tous ses plats en ce moment... Possible que ce soit ça. » Il se gratte pensivement la barbe. Ça pourrait, après tout aucun ingrédient sucré ne semblait de trop quand Jane Berenson se lançait dans ses cookies. Dans tous les cas, Tom attendit que Joshua ait fini le sien pour se lever et faire quelques pas vers l'entrée. « Allez, on va monter tes sacs, je vais te montrer ta chambre. » Comme à l'arrivée, il récupéra les plus gros sacs et s'engagea dans les escaliers qui donnait sur un mezzanine et un large couloir aux portes fermées. « A cet étage, tu auras une salle de bain, la chambre d'Andrew, d'Aline, nos anciennes à Bonnie et moi, et puis la tienne qui est... celle-ci. » D'un coup de coude pour appuyer sur la poignée et d'une pression du pied, Tom ouvrit la porte. Il posa les sacs dans un coin et se décala pour laisser le jeune entrer. « Voilà, c'est ici que tu auras ton petit espace personnel ! Tu as le libre arbitre pour la décorer selon tes goûts, tant que tu ne refais pas la peinture. » La chambre en elle-même était simple ; un lit deux places, une armoire, un bureau, des étagères sur lesquelles traînaient quelques livres et bibelots de décoration surtout là pour meubler. Simple mais efficace. « Bienvenue chez toi, Josh. » acheva Tom en posant une main encourageante sur l'épaule de l'adolescent.

C'était le début d'une nouvelle vie.

FIN
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