The circle life. | Helsie & Augustus.

Avec mon allergie, j’avais du mal à m’attacher rapidement aux chiens. Celui de Fabian restait l’exception à la règle, mais il faut bien le dire, Marley était adorable et vraiment craquant. Comme son maître, mais je m’égare. Les renards aussi me faisaient fondre, j’adorais leur frimousse. Mais avec les félins, je craquais littéralement. Une préférence pour les panthères noires, mais je ne pus que m’exclamer qu’ils étaient magnifiques en voyant les ocelots. C’était difficile de ne pas les trouver beaux. Le jeune homme me recommanda de porter des gants, mais avant de les enfiler, je lui montrais mes bras et les nombreux coups de griffes, que mon chat Le Chat me donnait. « Quand mon père vient le soigner parce que je rentre tard du journal, il le surnomme le petit tigre ! C’est peut-être ainsi que j’aurais dû le nommer ! » dis-je, en plaisantant à moitié. Encore que mon père avait de la chance, Le Chat allait se planquer quand il le voyais, pourtant, mon père n’était pas méchant. Mais l’ancien propriétaire de l’animal était un homme et je pense ne pas me tromper en disant que Le Chat voyait tous les hommes comme il voyait son ancien maitre. Ça me faisait de la peine. Moi, dans le fond, même s’il me griffait et se montrait souvent agressif, il m’aimait bien. De toute façon, il pouvait garder son mauvais caractère, ça ne changerait rien, je ne comptais pas l’abandonner. J’enfilais la paire de gants, puis suivi le jeune homme et m’installais dans la paille, comme il me l’avait indiqué. J’ai toujours aimé cette odeur, je ne sais pas vraiment pourquoi. « Je ne crois pas que les animaux soient méchants, ils ne font que se défendre … » hasardais-je. Je ne travaillais pas dans ce milieu, donc je ne faisais que supposer, mais j’étais presque certaine que l’animal le plus dangereux de la planète, c’était nous, les humains. Gus m’indiqua que je pouvais enlever un gant pour caresser le petit chat sauvage, ce que je fis, sans me faire prier. Il était tout doux. Puis, comme il me l’avait indiqué, je remis les gants. Ces derniers, un peut grands m’arrivaient bien plus haut que les coudes. J’attrapais ensuite le biberon, sans trop savoir comment m’y prendre. Ce n’était pas le même défis qu’avec le bébé singe.

Oui, mon chat était une terreur et grande Bisounours que je suis, je croyais encore qu’il pouvait changer et s’habitué à moi. De toute manière, je n’avais pas l’intention de l’abandonner et de le ramener au refuge. C’était un peu comme un mariage, je l’avais choisi, pour le meilleur et pour le pire. Pour l’heure, il me faisait vivre le pire, mais je ne perdais pas espoir. J’étais la première à dire que les animaux sont très intelligents et du coup, je me dis que peut-être il me testait, juste pour voir si j’allais le laisser tomber comme ces précédents maitres l’avaient fait. Mais bon, si je me posais la question à moi-même, je la gardais pour moi, car je ne voulais pas que l’on me regarde comme si j’étais folle. Augustus me demanda alors si j’avais fait vacciner mon chat à cause des nombreux coups de griffes qu’il me donnait. Je fis oui de la tête avant de prendre la parole. « Vaccins, vermifuge, il a eu la totale lorsque je l’ai ramené à la maison ! » expliquais-je. Il y a des gens qui ne font pas vacciner leur chat, je ne suis pas de ceux-là, je pense que c’est préférable, ne serait-ce que pour lui éviter d’attraper n’importe quelle saloperie qui traine. Après, mon chat ne sort pas souvent, donc il a moins de risque de tomber malade qu’un autre, mais, tout de même, ça me rassure. Je n’avais pas pensé que je pouvais moi aussi attraper quelque chose à cause des griffures, mais puisqu’il est vacciné, je ne pense pas. Enfin bref. « Un peu comme les humains ! » ricanais-je. Ce n’était pas méchant, juste de l’humour, mais on sait tous que certains humains sont pires que des animaux. C’est sadique vu comme ça, mais tellement vrai. Après tout, celui à cause de qui j’étais devenue aussi peureuse vis-à-vis des hommes, c’était comporter comme un animal. Ni plus, ni moins. Le petit ocelot ne semblait pas trop à l’aise au départ, de la timidité peut-être ? Quoiqu’il en soit, ça ne dura pas longtemps et le jeune homme pu le laisser complètement dans mes bras. « Oui, ça va ! Les animaux sont plus faciles à cerner que bien des humains ! » répondis-je. J’étais soulagée, car finalement, ça se passait bien mieux que ce m’étais imaginé. On appréhende toujours les choses que l’on ne connait pas.

Si la nature profonde de l’homme n’était pas aussi noire, je ne serais pas dans ce zoo à travailler sur ma peur de l’être humain en donnant à manger à des bébés animaux. Si l’homme n’était pas méchant par nature, je n’aurais jamais été agressé et séquestré par une personne en qui j’avais toute confiance. Si l’homme n’était pas aussi méchant, ma mère serait encore de ce monde et je terminerais ma journée attablée à la terrasse d’un café avec ma bande de potes à rire de moi parce que je n’aurais pas compris une de leur blague. Si l’être humain n’était pas méchant, je n’aurais tout simplement pas peur, j’aurais une vie meilleure. Je serais sans doute en couple, peut-être même marié et maman, comme bien des femmes de mon âge. Mais voilà, la vie est ainsi faite et il faut se méfier de tout le monde, tout le temps, même des personnes en qui on à le plus confiance. Et j’ajouterais même, encore plus des personnes en qui on a le plus confiance. « C’est aussi ce que je pense ! » répondis-je quand il indiqua que les animaux devenaient agressifs, parce que l’homme empiétait sur leur territoire. Oui, il y a des espèces agressives, je le sais, mais ce n’est pas le cas de toutes les bêtes. Regardez les chiens. C’est une bête, c’est vrai, mais je ne pense pas qu’un chien soit méchant par nature, en revanche, il le devient si son maitre est une grosse brute ! Les gens ont tendance à ne pas le comprendre et à dire, t’approche pas, c’est un chien méchant. Alors qu’ils ne connaissent même pas l’animal. Ça m’énerve ce genre de chose ! Lorsqu’il me demande comment je me sens, j’admet sans peine que c’est plus facile de cerner les animaux, ce qui le fait sourire. « C’est quelque chose que je n’aurais jamais pu faire ! La vue du sang me fait tourner de l’œil ! » répondis-je à la suite de sa remarque. Il ajoute ensuite que si j’ai envie de revenir, que je ne dois pas hésiter, même pour une simple visite. « Je revendrais bientôt ! » promis-je. J’hésite à lui proposé d’aller boire un verre ou manger un morceau pour le remercier de son aide. Car il est vrai que même si ça ne soit voit sans doute pas, il m’a bien aidé.