Frôler l'écume des jours et se noyer la nuit

Noa Lane

que la vie claque comme un feu d’artifice

les informations en vrac

la partie anecdotes ○
>> Parker. Un papa, une maman, heureusement ce n’est pas toujours ce qui fait une famille. Une mère, uniquement, parfois ça suffit, parfois c’est pourri.
>> Kenzo. Un jumeau quand c’est un vrai, ça vaut un miroir et ça évite les 7 ans de malheur quand on le brise. Certes ! Quand c’est un faux, ça rend la vie aussi belle qu’une planche de surf. C’est mieux !
>> Lukas. Une belle-mère, oui mais pas n’importe laquelle. Celle-ci, c’est le jackpot. Tout au moins jusqu’à ce qu’elle fasse ses valises...
>> La pool house, premier pas hors de la maison, vivre libre et indépendante. Pas plus loin pour l’instant parce que Lenny ! Il pousse trop vite pour en perdre une miette. Sauf que plus là...  
>> L’amitié, c’est le cadeau qui rend les choses plus faciles à vivre. Est-ce qu'elle a toujours un prénom ?  
>> Les hommes, c’est comme les cornichons, quand on en a croqué un, on passe au suivant.
>> Mon pays c’est comme une maison, un vaste cocon protecteur. Il y a un monde dehors. Au-delà des océans, des continents, d’autres pays. C’est marqué sur un post-it au-dessus du lit : “Voyager au Canada”.
>> Bouger, faire la fête, boire colorent la vie d’un feu d’artifice, c’est trop beau ces lumières qui éclatent dans la nuit.
>> La solitude, c’est le mal, c’est la mort. Ne jamais rien lui céder, c’est un ogre, un cannibale.
>> Surf un jour, surf toujours. Prendre la vague et ne jamais la perdre ! Trouver sa place entre l’océan et le ciel.
>> Film fétiche : Point Break.

les indiscrétions sur le joueur

l'histoire de ma vie

frôler l'écume des jours et se noyer la nuit

Nous pouvions enfin dire qu'il y avait une maison avec une famille au #08 South Bay. 
Une famille, ce sont des parents et des enfants, et elle se tissait de la meilleure des façons avec ce poussin qui avait débarqué. Je n'aurai jamais imaginé être touchée autant par ses petites mains et la bouille de nourrisson de Lenny.

D'avantage même, je prenais un peu plus d'autonomie en logeant dans la dépendance de la maison. Pour bien marquer mon territoire, j'avais ajouté une couche de peinture bleu sur la partie basse des murs, des lignes ondulées en guise de vagues. Difficile de qualifier cela de magnifique décor, je suis loin d'être une artiste, mais peu importe, le but était autre. La pool house, c'était chez moi. J'avais mis des post-it partout au-dessus de mon lit pour chacune des belles choses qui étaient dans ma vie et pour celles que je voulais faire entrer. De quoi me taper la honte avec ce côté fleur bleue, mais ça collait avec l'acrylique des vagues, alors pourquoi ne pas céder à ce bonheur qui poussait comme la pelouse.

Maintenant, je sais que j'ai eu une jeunesse "protégée" et "facile". Je n'aurais jamais dit cela il y a quelques jours. J'aurais fait l'inventaire de toutes les conneries venues foutre en l'air les rêves. Parce que c'était trop beau pour durer. Parce qu'il y a toujours un pépin dans le raisin qui le rend amer quand on le croque. Des futilités en réalité ! Ce que je prenais pour des problèmes n'étaient que des détails comparés à...

Le plan était simple. Une virée d’une quinzaine de jours, se poser sur quelques bons spots de surf et voir un ou deux concerts par la même occasion. Au départ, je ne devais pas y aller, mais je me suis imposée à la dernière minute, pour un besoin vital d’oxygène parce qu’à la maison c’était horrible. Les rêves s'étaient effondrés. Lukas avait fait ses valises en emmenant Lenny. On y avait tous cru ! Cette fois, c’était la bonne. Non, bien sûr. Ça ne pouvait pas durer. Avec ma mère. La mère que j’ai ! J’aurai dû le savoir. Alors, il fallait que je bouge. 

Le voyage avait bien commencé. Des plages, des vagues, de la musique, des rires... et puis ce concert. Le dernier du voyage. Pas envie de rentrer. L'azur laissé par mon pinceau avait un relent de gris tempête. Ici, il y avait trop de rires, trop de musique, trop d’alcool, des gens trop sympas avec qui partager l’instant. Je me suis attardée là. Avec ces inconnus. Il me semblait avoir des affinés avec eux. Avec ce sexy boy ! Peut-être que ce n’était que l’effet de l'alcool. Oui, c’était ça.

Un bon plan pour passer des vacances entre amis. J’ai foiré le truc. J’aurais dû rester avec eux, repartir avec eux. Quelle folie, quelle stupidité, quelle idée démente m’était passée par la tête ! Peut-être que je suis comme ma mère, je fais des trucs déments. 

Un voyage sympa !

Je regarde autour de moi. Une maison inconnue. Je ne sais pas où je suis. Je ne sais même pas comment je suis arrivée là. Ce que je sais, ce que je vois... du sang partout !