Troisiéme livre, première étagère du rayon droit ♦ RC

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La vie est un éternel recommencement. De petites choses que tu dois faire encore et encore. Simplement parce qu'il le faut, parce que tu as oublié, parce que c'est naturel. Aujourd'hui, je suis en congés et pourtant je passe ma journée à bosser. La seule différence, c'est que je ne suis pas au bureau. Ma belle ayant fuit le domicile pour gagner sa croute, j'ai également pris la poudre d’escampette pour éviter de croiser Dylan. La demoiselle avait réussi en quelques instants à me faire sentir étranger dans mon propre appartement. Bon je n'étais pas là depuis bien longtemps et j'avais probablement bousculé les habitudes de tout le monde, mais le climat dans l'appartement n'était pas ce que je recherchais pour passer une bonne journée loin du bureau. Pourtant, il fallait me faire une raison, je devais bosser sur mes dossiers. Alors j'avais pris mes papiers et je m'étais installer sur la terrasse d'un café. J'avançais à mon rythme, commandant tasse sur tasse pour m'occuper un peu l'esprit et le ventre. Les dossiers épineux s'accumulaient et étant le petit nouveaux sur le pénal, j'y avais pleinement le droit. Mais, alors que j'étais en train de prendre des notes, je me rends compte que je n'ai pas d'exemplaire du droit pénal sur moi. Il est resté au bureau. Je soupire.

Mon sac pleins sur le dos et un gobelet de déca fumant dans les mains, je passe le pas de la porte de la librairie. Une petite clochette retentit et un charmant sourire m'accueille avec un bonjour. Après un échange de politesse de circonstance, je fais ma demande à la charmante dame. Je recherche donc, avec le livre dans les étagères suivant les indications de la vendeuse. Je compte les rayons, les yeux en l'air recherchant les inscriptions sur les panneaux. Une demoiselle passe à côté de moi. Je tique légèrement, un impression bizarre s'empare de moi. Comme une sensation de déjà vu. Une petite tête blonde qui me donne ce sentiment étrange. Je continu mon chemin.

« Doirt pénal, droit pénal droit pénal ... » Mon doigt passe sur les réliures des livres les uns après les autres. Droit de l'homme, droit des enfants, droit économique et financier. Les livres ne manquent pas. Cette boutique est relativement bine fournie. « Là ! » Un petit cri de victoire et un sautillement. J'entends sun petit rire et quelqu'un me fixe du bout du rayon. La petite tête blonde de tout à l'heure. « C'est pas vrai ... je rêve ? Clarke ? C'est bien toi ? » Un sourire se dessine sur mon visage. Incroyable ! Une des rares amis que j'avais dans mon enfance est là en face de moi. Un souvenir du passé grandeur nature.

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librairy meeting

Elle navigue à travers les étagères avec l’émerveillement des premières fois et l'aisance de l'habitude. De l'odeur des livres neufs, des livres vieux, des livres abîmés, elle s'enivre. L'ambiance silencieuse l'apaise, elle se sent ici comme chez elle. Romeo souhaite acquérir de nouvelles œuvres de papier à ajouter à sa collection, pour orner sa nouvelle bibliothèque, le reste étant resté à Auckland, chez sa mère. Elle parcourt les rayons, à la recherche de la perle rare. Quelques pages feuilletés par-ci, par là, des titres lus, des résumés consultés. Ses lèvres forment en silence ces mots qu'elle ne prononce pas, parfois ornées d'un sourire à la rencontre d'un nom connu, rappelant des souvenirs du temps d'avant. Dans ses doigts, passe alors un livre de comptines. Romeo-Clarke sourit, c'est le recueil de chansons pour enfants que sa mère lui lisait autrefois. Jusqu'au milieu de son adolescence, ces comptines parvenaient à calmer ses crises de panique. Elle soupire, nostalgique. L'effet n'a beau ne plus être le même, l'affection pour le bouquin, elle, est belle et bien encore là. Dans un geste d'amour du passé, Romeo garde le livre. Elle l’achètera lorsqu'elle aura fini son petit tour dans le magasin.
L'assistante de direction tourne et tourne encore lentre es livres lorsque son regard est attiré par autre chose qu'une belle reliure. Elle passe à côté d'un homme qui lui donne une étrange sensation familière. Dans le doute, elle passe son chemin. Cependant, ce sentiment de déjà-vu joue avec ses nerfs. Prudemment, Romeo s'approche du garçon dans le rayon suivant et l'observe de loin, un livre entre les mains. Il semble chercher quelque chose et lorsqu'il le trouve, il laisse échapper un petit cri de victoire auquel elle répond par un rire léger, cristallin et enfantin, qui lui est tellement caractéristique. C'est bon, elle l'a reconnu. Elle revoit ce sourire sur un visage âgé de cinq ans à peine.
Rowan.
Romeo-Clarke le regarde, avec beaucoup plus d'insistance que voulu. Elle ne pense pas qu'il va la reconnaître, ce n'est qu'elle après tout. La banale et insignifiante... Ses pensées se taisent face aux paroles de son ami d'enfance. Il l'a reconnu ! Doucement la jeune femme s'approche et tend des bras timides vers Rowan. « Rowan ! Ça fait si longtemps. » Elle desserre son étreinte et prend le temps de le regarder de haut en bas. « Tu as tellement changé !... Mais dans le bon sens, très bon sens. Tu es devenu très grand et musclé aussi... et beau ! » Romeo se met une main sur la bouche, trop tard pour se raviser. Elle rigole doucement, elle rougit, elle est gênée, mais qu'est-ce qu'elle est heureuse. Les visages familiers, ça manque beaucoup trop par ici. « Je suis désolée, je parle beaucoup, je m'emporte, mais c'est juste que je ne m'attendais pas du tout à te revoir ici. Mais, j'en suis contente. »

AVENGEDINCHAINS

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Quand je parlais d'un cycle sans fin. J'en ai une preuve sous les yeux. On ne peut se défaire de son passé. J'ai devant les yeux l'une des mes amies d'enfances. Un être unique qui à participer à faire de moi l'homme que je suis aujourd'hui. Un petit bout de fille discrète qui m'a appris à rêver et imaginer. Le genre de personne qui arrive à fait qu'aujourd'hui, malgré cette vie d'adulte et ces responsabilités, je n'ai pas encore tout plaquer. Simplement parce que j'ai encore cet enfant en moi qui prend toute cette vie pour un jeu. Celui qui me permet encore de rêver à faire des cabanes sous les draps avec ma bien aimée. On se construit tellement quand on est enfants que la moindre de nos relations peut avoir des effets à long terme. Et c'est le cas avec Clarke. Et elle est là sous mes yeux. « Rowan ! Ça fait si longtemps. » M'offrant ses bras, j'ai le plaisir intense de l'étreindre. Ça fait tellement bizarre et à la fois c'est tellement naturel. Elle a toujours ces yeux pleins de magies. Elle a changée, tellement changée. C'est devenue une femme ! Une très jolie femme d'ailleurs. « Tu as tellement changé !... Mais dans le bon sens, très bon sens. Tu es devenu très grand et musclé aussi... et beau ! » Je souris. Un compliment si spontané ne peut que se prendre bien. Comme dans mes souvenirs, elle met sa main devant la bouche comme si elle avait parler trop vite. Mon visage se fait pas gêné pour autant au contraire. J'ai appris à ne pas me sentir gêné devant les gens que j'apprécie. C'est comme entendre sa sœur faire un compliment sur son physique.

« Je suis désolée, je parle beaucoup, je m'emporte, mais c'est juste que je ne m'attendais pas du tout à te revoir ici. Mais, j'en suis contente. - Ne t’inquiète pas, ça fait tellement longtemps que je n'ai pas entendu le son de ta voix que je suis pas prêt à en avoir marre. C'est dingue de tomber l'un sur l'autre comme ça ! Tu fais quelque chose là ? On partage un café pour se raconter ce qu'on devient ? » Oui j'ai déjà un café dans la main et un gros bouquin de droit dans l'autre. Mais mince je peux bien prendre le temps de renouer avec une amie d'enfance. Ces dossiers attendrons et puis c'est tout.

En me dirigeant vers l'avant de la boutique, accompagné de mon amie, je me demande pourquoi on a perdu contact. Elle a quitter les cours et moi j'étais bien trop occupé avec Leana. Je me sens un peu coupable de l'avoir abandonné au profit de Leana, mais c'est un peu dans l'ordre des choses. Remontant les rayons, on commence un peu à se raconter notre vie. « Mes parents m'ont mis en internat pour mes années collègues. C'était dur. J'ai perdu la majorité de mes amis. Aujourd'hui d'ailleurs, je n'ai gardé contacte qu'avec Naïm et Leana. Je sais pas si tu te souviens de Naïm. J'arrive même pas à me souvenir de si il était en primaire avec nous. Mais il était dans le même internant que moi. Encore aujourd'hui, on est très proche. » Nous arrivons à la caisse, je laisse passé mon ami, ne sachant pas si elle doit également faire des achats ou non. Puis viens mon tour. « Merci, juste ce livre. J'aurais besoin d'une facture s'il vous plait. - je regarde Clarke - Hors de question de m'acheter un bouquin de droit sans faire payer mon patron pleins aux as. » Je lui fais un clin d’œil et remercie la vendeuse. « Mais je fais que parler de moi. Tu as fais quoi toi ? »

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