contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
Sujet: After all this time (Nolaël #2) (#) Lun 19 Juin - 2:08
After all this time
Je ne sais plus exactement ce que je cherchais sur mon téléphone, mais je suis tombé sur cette photo. Une photo qui remonte à plus de dix ans et que je pensais avoir effacer depuis bien longtemps. C'est étonnant, mais je m'en souviens comme si c'était hier. Pourtant, d'habitude, je suis plutôt doué pour effacer de ma mémoire tout mon passé. Surtout celui avant mes dix huit ans. Mais il y a certaines choses que je garde précieusement, enfui dans ma mémoire et cette scène, je pense pouvoir me la rejouer dans les moindres détails. Je me suis posé sur mon lit et je suis resté là, planté comme un idiot à la regarder. J'ai l'air heureux dessus. Et le morveux à mes côtés aussi. Je crois qu'il s'appelait Jolan. Non. Il s'appelait Nolan. Et il était comme un petit frère pour moi. Comme le petit frère que j'avais jamais eu. J'ai vécu à ses côtés plusieurs années, c'était ma dernière famille d'accueil avant que je prenne mon envol. Je pose mon portable à côté de moi, l'écran contre le matelas et je souffle. Je me sens bizarre. Presque nostalgique. Mais ces choses-là, ça ne m'arrive pas, jamais. Je pars à la cuisine pour me prendre une bière dans le frigo, mais quand je reviens dans ma chambre, cette photo hante encore mon esprit. Qu'est-ce qu'il est devenu ? Je ne sais pas pourquoi ça m'intéresse, je ne devrais pas, parce que c'est lointain tout ça. J'ai l'impression de me ramollir et ça craint. Je m'apprête à l'effacer, mais il n'y a rien à faire, mon doigt refuse. « Fait chier ! » Alors je reviens en arrière, je verrouille mon téléphone et je m'occupe de ce que j'ai vraiment d'urgent à faire.
Plusieurs jours se sont écoulés depuis que la photo de Nolan et moi à resurgit du passé. J'ai tout essayé pour l'oublier, même de me défoncé comme pas permis, mais quoi que je fasse, elle revient toujours. Jour et nuit, cette image apparaît dans mon cerveau et refuse de me quitter. Et le pire dans tout ça, c'est que j'ai réussi à culpabiliser. Parce que je suis parti et que je n'ai jamais reprit de ses nouvelles. J'étais trop heureux d'être libre pour m'en soucier. Mais aujourd'hui, j'ai décidé d'assumer et j'ai prit la route pour South Bay. Je n'ai aucun mal à reconnaître le chemin pour me rendre jusque devant la maison où j'ai passé une grande partie de mon adolescence alors que ça fait dix ans. Dix ans que je suis parti sans me retourner. Je sors de ma voiture en claquant la portière et m'avance jusqu'à la porte d'entrée. Je ne sais pas quelle mouche m'a piqué, vraiment, mais en tout cas elle est bien coriace. Je souffle et me décide enfin à sonner. Lorsque la porte d'entrée s'ouvre, j'ai du mal à le reconnaître. Le gamin que j'ai quitté il y a sept ans et devenu un adolescent de dix-sept ans. Et ouais, ça me fait un choque. « Nolan ? »
lumos maxima
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Sujet: Re: After all this time (Nolaël #2) (#) Lun 19 Juin - 2:35
who are you ?
Tu coules bordel. Tu coules et tu n'arrives pas à trouver la sortie, à te sortir de cet enfer. Tu ne supportes plus rien. Il est tard, tu n'arrives pas à dormir, mais tu sais qu'à Paris, il est encore tôt, tu sais qu'elle pourra te répondre. Alors, tu prends ton téléphone, tu trembles, les larmes menacent de couler et tu as besoin de ta maman. Tu entends les sonneries, ton coeur bat rapidement. « C'qui ? » Ton coeur rate plusieurs battements, ton visage se décompose et tu trembles. « C'est moi maman, c'est Nolan. » Tu précises, doucement, comme si tu avais besoin de le préciser alors que tu l'enfant unique. Elle annonce alors au combiné qu'elle revient, mais tu sais qu'elle ne parle pas pour toi. « Tu veux quoi Nolan ? Je bosse là. » C'est douloureux, c'est vraiment douloureux. « J'ai besoin de ma maman... » Tu souffles, en explosant en sanglots. Le silence est pesant, et tu espères qu'elle va arrêter ses bêtises pour prendre le premier avion qui l'emmène en Nouvelle-Zélande. Tu espères, tu n'arrives pas à te calmer, c'est trop douloureux. « Je... J'ai pas l'temps pour tes conneries-là. Je bosse. » Comme si c'était une bonne excuse. Elle te raccroche au nez, et ça te calme, tu ne pleures pas. Là, tu ressens un gros moment de solitude, tu ne bouges plus, tu respires difficilement, ton téléphone tombe sur ton matelas. Tu te sens complètement abandonner, c'est douloureux. Tellement douloureux que tu te lèves dans la cuisine, mais que tu fais les choses par automatisme.
Quand tu as la sensation d'être au fond du gouffre, tu ne sais pas quoi faire pour t'en remettre vraiment. May-Line est sûrement enceinte de ton bébé, tu vas perdre Murphy à tous moment, tu es seul dans cette baraque immense, et il y a Julian qui est en train de foutre un sacré bordel dans ta tête également. Tes pas se dirigent automatiquement dans la cuisine, tu t'assois sur le tabouret du plan de travail et tu exploses en sanglots, juste quelques secondes, tu te laisses être faible. Quand tu reprends sur toi, tu te regardes à travers le reflet du four, tu vois tes yeux explosés par les larmes. Tu ouvres le frigo, tu récupères la brique de lait que tu vois à la bouteille. Jusqu'à ce que quelqu'un sonne. Tu fronces les sourcils, tu attends personne et tu n'as pas non plus envie d'ouvrir à cause de ta gueule, de tes yeux, mais ça t'intrigue et la curiosité est bien trop forte. Alors tu vas ouvrir. Tu te retrouves face à un garçon, pas n'importe lequel parce que tu le reconnais. Tu ouvres légèrement la bouche, tu renifles quelque peu, mais tu ne lui réponds pas. Pourquoi il revient ? Bordel, il t'a abandonné quand tu en avais le plus besoin alors pourquoi il est là bon sang ?
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Sujet: Re: After all this time (Nolaël #2) (#) Lun 19 Juin - 3:12
After all this time
Je le dévisage quelques secondes, de la tête au pied. Je le vois ouvrir et fermer la bouche. Aucun doute possible, il est sous le choque, il m'a reconnu et il n'a pas déménager. Au moins, ça fait une moitié de bonne nouvelle. Je m'apprête à prendre la parole, mais je remarque ses yeux rougis. Il a pleuré. Et je me prends le ciel sur la tête. Qu'est-ce que je fous là ? Je n'aurais jamais dû revenir. Je me suis barré il y a dix ans et je me permets de débarquer comme ça, de toquer à sa porte comme si c'était la chose la plus normale. Alors qu'il n'y a rien de normal à ça. Sauf peut-être dans les films, mais bordel, on n'est pas dans un film. Je reste braquer sur son visage. Je ne me sens pas à l'aise mais maintenant que je suis ici, je ne vais pas partir. Ça ferait de moi le pire connard de la terre et j'aimerais bien éviter de descendre encore plus bas dans son estime. Déjà que je ne dois pas être bien haut après tout ce temps et ses maudites paroles en l'air. Je ne sais pas quoi dire pour réengager la discussion. Lui demander si je dérange ? Lui demander ce qu'il ne va pas ? Honnêtement, j'en sais rien et aucune des possibilités qui s'offrent à moi ne me semble adapter à ce genre de situation. D'ailleurs, je m'attends à tout. Même à une porte qui me claque au nez. Et moi qui ai toujours réponse à tout, il semblerait qu'aujourd'hui ce ne soit plus le cas. Au pire moment, forcément. En tout cas comme accueil, je m'attendais à mieux. Mais en même temps, j'espérais quoi ? Qu'il me sauterait au cou ? J'étais vraiment stupide de penser une chose pareille. « Écoute, je sais que ça fait longtemps, mais… » Mais quoi ? Je n'ai pas d'excuses et encore moins de raisons valables qui tiennent la route. Je ne vais quand même pas lui dire que j'ai retrouvé une photo de nous deux si ? Ce serait vraiment pitoyable. Je passe une main dans mes cheveux bouclés et soupire. J'ai l'air fin, tiens. « Et si on parlait à l'intérieur plutôt ? » Parce que le seuil de la porte c'est bien, mais si on doit s'expliquer et que la voix vient à monter, j'aimerais bien ne pas attirer tout le voisinage.
lumos maxima
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Sujet: Re: After all this time (Nolaël #2) (#) Lun 19 Juin - 15:50
who are you ?
Tu le regardes, tu ne comprends pas ce qu'il fait là, il n'a plus rien à faire ici. Tu fronces légèrement les sourcils, passes rapidement ta main sur ta joue pour chasser les larmes qui menacent à nouveau de couler. Nathanaël, c'est un souvenir qui a clairement préféré fuir aussi, quand tu étais gosse, tu regardais souvent par la fenêtre pour être prêt à l'accueillir parce qu'il avait promis qu'il allait revenir. Quand tu voyais l'abandon de tes parentes suite à l'accident de voiture, tu voyais également l'abandon de Nathanaël, c'était ton grand frère, il n'avait pas le droit de t'abandonner au moment où tu en avais le plus besoin. Tu peux fermer la porte, effacer se souvenir qui revient dans ton présent, mais tu as besoin de réponses. Le problème, c'est que tu n'imaginais pas avoir autant de remords. Nathanaël, tu y pensais beaucoup quand tu étais enfant, tu y penses toujours un peu tous les jours parce que cette maison regorge de souvenirs. Si tu t'enfonces dans le jardin, tu vas rentrer dans une cabane qu'il avait fait pour toi, et là, juste, tu ne comprends rien. « Ouais, ça fait dix ans. » Tu précises, dans un ton bien trop froid alors que tu sens les souvenirs qui arrivent, qui surviennent d'un coup. « Tu veux quoi ? Tu veux un chèque avec de l'argent ? J'peux te le faire et tu te casses. » Parce qu'honnêtement, tu ne comprends pas ce qu'il fout ici. Tu t'enlèves de la porte d'entrée, c'est lui qui décide s'il veut entrer ou pas, toi tu t'enfonces dans ta chambre pour prendre une liasse de billets, tu sens les larmes qui coulent et tu ne comprends absolument pas ce qui se passe. Tu descends à nouveau, Nath est rentré et il a fermé la porte derrière lui. Tu lui balances les billets alors que tu commences à t'énerver. « Pourquoi t'es là ? T'étais mon grand frère bordel ! Pourquoi t'es jamais revenu ?! » Trop tard, tu ne retiens pas tes larmes. « Mais j'avais besoin d'toi moi bordel ! Tu m'as laissé tout seul ! J'SUIS TOUT SEUL ! »
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Sujet: Re: After all this time (Nolaël #2) (#) Lun 19 Juin - 16:37
After all this time
Dix ans. Ouais, déjà dix ans. Dix ans que j'ai fui comme un imbécile, dix ans que je mets cette partie de ma vie de côté, dix ans que j'oublie. Le temps est passé trop vite et maintenant que la vérité sort de sa bouche, je me rends compte que je n'ai jamais autant merdé que cette fois-là. Nolan était un gamin que j'aimais plus que tout au monde. Les barrières que j'ai construite, elles ont toujours été baissées avec lui. Toujours. Il a vu le Nathanaël qui se cache derrière des masques à longueur de temps, il a vu qui je suis vraiment. Si j'étais resté, il aurait comprit. J'en suis sûr. Mais j'ai préféré être lâche, comme toujours. Parce qu'au moindre obstacle, je tourne le dos et je me tire. Je suis comme ça. J'ai peur de souffrir, j'ai peur de faire souffrir autour de moi. Je ne peux pas aimer et je ne peux être aimé. C'est impossible. Pour moi, ma présence ne l'aurait pas aidé, mais j'avais peut-être tort de croire ça. Je le dévisage un petit moment avant de lever les yeux au ciel et de soupirer. « Tu avais déjà du répondant quand tu étais môme, mais je vois que tu bats tous les records maintenant. » Et où est-ce qu'il va chercher cette histoire d'argent ? Pourquoi est-ce que j'en voudrais d'ailleurs ? Je ressemble à un clochard ou quoi ? Pourtant, merde, j'ai fait un effort vestimentaire pour venir ! Je le regarde s'écarter de la porte d'entrée pour monter dans sa chambre. Bon, au moins, on ne s'engueulera pas sur le palier, c'est déjà ça. Je secoue la tête et referme derrière moi. Pendant qu'il traficote je ne sais trop quoi à l'étage, je regarde autour de moi. Rien n'a vraiment changé, tout est resté très exactement comme dans mes souvenirs. Dix ans. Ouais, ça fait long. Mais en remettant les pieds ici, j'aurais presque l'impression d'avoir remonté le temps. Presque. Parce que quand il me jette les billets à la figure, je me rends bien vite compte que je n'ai plus un gamin de sept ans devant moi. « Mais t'es con ou juste con ? » J'essaie de récupérer les billets avant qu'ils ne touchent le sol et les lui renvoie à la figure. « Nolan, j'en ai rien à foutre de ton fric ! Je gagne suffisamment bien ma vie, crois-moi. » Il commence à s'énerver et je dois prendre sur moi pour ne pas m'énerver à mon tour. Lui il a le droit. Moi pas. C'est moi qui ai fichu le camp. Pas lui. « Pourquoi ? Tu veux vraiment savoir pourquoi ? » Je plonge mes yeux dans les siens. « Très bien. » Je serre les poings. « Parce que je suis qu'un connard ! Parce que je pensais qu'en grandissant tu te rendrais enfin compte du pauvre type que tu avais devant les yeux ! Parce que je ne pouvais pas être le grand-frère modèle que tu voulais, parce que je ne voulais pas que tu deviennes comme moi ! » Je passe une main dans mes cheveux en soupirant. « Parce que les grands-frères doivent protéger leur petit frère. Bordel, tu ne pouvais pas faire les mêmes conneries que moi. Sauf que je ne savais faire que ça, tu comprends ? »
lumos maxima
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Sujet: Re: After all this time (Nolaël #2) (#) Lun 19 Juin - 17:11
who are you ?
C'est vrai que tu y es allé fort, mais bordel, tu es blessé. Tu avais confiance en lui, vraiment, tu pensais que quoi qu'il se passe, il allait toujours te protéger des méchants. Et pourtant, voilà que tu es au bord du gouffre, il aurait pu te sauver si tu avais une présence d'adulte à la maison bordel ! Tu lui en veux tellement que les larmes montent aux yeux, coulent bien trop rapidement et tu n'arrives pas à les chasser parce qu'il y en a d'autres qui reviennent à la charge. Le problème, c'est qu'il répond à tes questions. Tu arrêtes tous tes mouvements pour le regarder dans les yeux, tu es complètement paralysé. Tu l'observes attentivement, il n'est plus l'adolescent d'il y a dix ans, lui aussi bordel, il est devenu mature et ça te fait mal. « Ils doivent protéger les petits frères ? » Tu rigoles, c'est nerveux, tu ne sais pas si tes jambes vont tenir longtemps, tu lui en veux. Ton poing te démange, tu as tellement envie de lui foutre dans la gueule bordel. « Mais putain même sans toi j'ai réussi à faire que de la merde ! Tu es parti en même temps que papa et maman ! » Tu t'exclames, parce que tu repenses à l'annonce choc de May-Line, parce qu'elle est sûrement enceinte de ton bébé et que c'est trop douloureux. Parce que tu es seul depuis bien trop longtemps et que ça te fait mal. « T'es parti en même temps qu'eux ! Ils ont arrêté de me considérer comme leur fils unique et pendant que toi, tu faisais ta vie, moi j'étais comme un con à t'attendre devant la fenêtre parce que tu m'as fait une promesse bordel Nathanaël ! » Tu exploses en sanglots, tu t'avances dangereusement vers lui et tu le pousses avec toute la force que tu as.
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Sujet: Re: After all this time (Nolaël #2) (#) Lun 19 Juin - 19:16
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Je me prends un coup de poignard dans le dos. Je lève les yeux vers lui, choqué par ce que je viens d'apprendre. Comment ça ses parents sont partis ? Non, j'étais le seul à franchir la porte ce jour-là. Personne ne m'a suivi et ils avaient l'air heureux. Enfin, ses parents. Ils avaient tout pour l'être. Ils s'aimaient et ils aimaient Nolan. Et non, c'est impossible, il ne peut pas avoir fait que de la merde. Il ne peut pas. Parce que ça ne lui ressemble pas. C'était un chouette gamin et je refuse de croire qu'il a suivi le même chemin que moi. « Je suis désolé » dis-je dans un souffle. « Je ne savais pas. » Évidemment que je ne peux pas savoir vu que je me suis barré sans jamais prendre de nouvelles. C'est vraiment très fin et très intelligent comme réaction. Et plus il m'explique ce qu'il a travers pendant mon absence, plus je me sens mal. C'est quand même dingue d'être aussi con. Et bordel, ils ont foutu quoi ses parents ?! Tout allait bien quand je me suis casser et je ne peux pas croire que les quatre ans que j'ai passé avec eux n'étaient que du vent. Ils aimaient tellement leur fils et c'est peut-être même à cause de ça que je suis parti plus tôt que prévu. Parce qu'ils l'aimaient, mais que moi, ce n'était pas vraiment l'amour fou. Alors merde ! Pourquoi faire ça si c'est pour le laisser tomber le même jour ? Je ne comprends pas, je comprends rien et ça me fait chier. J'ai tout qui se mélange, mes souvenirs, mes pensées, tout. Il éclate en sanglot et la seule chose que j'ai envie de faire, c'est de le prendre dans mes bras, mais ce serait trop précipité, je n'ai pas le droit. Il m'en veut, c'est normal et je ne peux pas espérer que tout redevienne comme avant. « Nolan, qu'est-ce qui… » Je n'ai pas le temps d'achever ma réponse qu'il s'approche de moi et me pousse. Je recule d'un pas sous la surprise, mais je ne chancelle pas. Je ne suis pas stupide, je vois bien qu'il a besoin d'évacuer toute la colère qu'il doit garder enfoui en lui depuis des années. Alors je le provoque. « C'est tout ce que tu as dans le ventre ? » S'il a besoin de se défouler, j'accepte de devenir son punching ball. « Je pensais que tu aurais bien plus de force que ça. » Il peut me donner tous les coups qu'il souhaite, je suis prêts à les recevoir. Si ça peut lui faire du bien, je ne regretterais pas de partir avec un une dizaine d'ecchymose sur le torse.
lumos maxima
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Sujet: Re: After all this time (Nolaël #2) (#) Lun 19 Juin - 21:18
who are you ?
Bien-sûr qu'il ne savait pas, il ne savait pas qu'une semaine après son départ, tu enfilais un costume de malheur. Il entendait parler du mariage de ta tante, parce que l'événement approchait quand lui, il partait, c'était une semaine après. Il ne sait pas que tu as subi un accident de voiture, que par la suite, tu as trouvé une autonomie précoce que tu n'as jamais voulue. Il ne sait pas que tu as passé la fin de ton enfance et ton adolescence tout seul, dans cette immense baraque, avec comme unique compagnie ta propre présence. Tu as perdu tous tes repères au même moment, tout le monde t'a abandonné alors, forcément que le problème vient de toi non ? Mais tu as trop de colère envers Nathanaël, c'était ton super-héros, c'était lui ton modèle bordel de merde ! « Tu ne savais pas parce que t'étais plus là bordel ! » Tu lui hurles, les larmes coulent le long de ton visage, tu as vraiment trop mal. Et tu le pousses, tu le pousses et il te provoque, et ton poing te démange de plus en plus. Alors tu le pousses encore, encore, tu tapes son torse avec tes poings, mais tu n'es pas assez fort, t'es même carrément faible. Il est plus là, tu as tout perdu et tu as tellement dû te démerder tout seul que tu fais que de la merde. Que tu as foutu une fille enceinte alors que c'est même pas ta copine, que tu brises ta relation avec Murphy alors que ça fait deux ans que vous ensembles et pas dessus tout, tu es en train de remettre ton orientation en doute parce que Julian bouffe ton esprit. « Tu étais où, une semaine après, quand on a eu l'accident de voiture hein ? » Tu hurles, tu hurles alors que tout ton corps se met à trembler. « T'es même pas un super-héros parce que tu n'as jamais pu me sauver ! » Et ton poing trouve son chemin sur sa joue, tu sais que le coup est fort parce que tu vois sa tête qui est propulsée.
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Sujet: Re: After all this time (Nolaël #2) (#) Lun 19 Juin - 23:01
After all this time
Je ne dis rien. De toute façon, je n'ai rien à dire. Je ne bouge pas. De toute façon, ça ne servirait à rien. Alors je laisse les coups pleuvoir sur moi. J'encaisse. Si ça peut le déchaîner, tant mieux. Si ça peut l'aider, tant mieux. Je ne lui en tiendrais pas rigueur. Ses parents ne sont pas seuls, moi aussi j'ai ma part de responsabilité, même si ça me flingue de l'avouer. Et là il me parle de cet accident. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Je me rends compte que j'ai raté trop de choses dans sa vie. Que je n'étais pas là quand il avait réellement besoin de moi, mais en même temps, qui aurait été là pour moi ? Nolan était trop jeune pour comprendre mes problèmes, Nolan n'avait pas à supporter mes crises, mes pétages de plombs et toutes les arrestations de police parce que je consommais énormément de drogue. Nolan n'aurait jamais pu supporter voir son grand-frère prendre un ticket tout droit vers les enfers. Parce que c'est ça qui c'est produit quand je me suis cassé. J'ai vécu les pires années de ma vie, dans le flou le plus total. J'étais à moitié mort. Et j'ai eu du mal à remonter la pente. « Je n'ai jamais prétendu être un su… » Et je me prends son poing en pleine figure. Je recule de quelques pas. Je chancelle. Mais ce contact me replonge des années en arrière, quand j'étais môme, je devais avoir quatre ou cinq ans. Je suis recroquevillé sur moi-même, je pleure toutes les larmes de mon corps. Je supplie quelqu'un d'arrêter. Non. Je supplie mon père d'arrêter. Mais il n'arrête pas. Il continue de me frapper, et plus le temps passe, plus les coups se font forts et rapprocher. Et je sais qu'il mettra un moment avant de s'arrêter. Quand cette vision se termine enfin, j'ai le souffle coupé et j'ai envie de vomir. Encore sous le choque, je m'appuie contre le mur et tente de calmer mon rythme cardiaque. Putain. De. Merde. Je n'ose pas relever mon regard vers Nolan. Alors je me contente de regarder le sol. Je dois dire quelque chose. N'importe quoi. « Sacré crochet du droit… » Je ferme les yeux, porte la main sur ma mâchoire et la bouge légèrement pour voir s'il ne m'a rien cassé. « Peut-être que je le méritais vraiment celui-ci… » Bon, ça reste douloureux, mais au moins, je n'aurais pas besoin d'expliquer que celui qui m'a fait ça est un petit merdeux de dix-sept ans.
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Sujet: Re: After all this time (Nolaël #2) (#) Mar 20 Juin - 1:36
who are you ?
Ton rêve de gosse est en train d'éclater, c'est douloureux, tu as mal au coeur, tu te revois il y a dix ans, tu te revois lui faire cette promesse qu'il n'a jamais su tenir. Tu vides ta haine, parce qu'il y a trop de choses qui bouleversent ta vie, c'est douloureux, et ce fantôme qui revient te fait tellement mal. Tu t'éclipses, tu vas dans la cuisine et tu vas récupérer un sachet surgelé. Tu n'es pas un connard, vraiment pas, tu es juste un adolescent complètement briser, complètement paumé. Tu reviens vers Nath, sans rien dire, tu l'attires dans le salon et tu le forces à s’asseoir, tu lui en veux toujours, mais maintenant, tu as besoin d'explication. Tu as besoin de comprendre ce qu'il fout ici. Tu poses le sachet sur sa joue, tu prends sa main que tu déposes sur le sachet froid pour qu'il se le tienne lui-même, et tu t'assois sur le fauteuil qui est un peu éloigné de lui. Tu regardes dans le vide, parce qu'observer son visage est vraiment très douloureux, tu replonges des années en arrière, tu étais heureux à l'époque, c'était beau, c'était intense. « Pourquoi tu es revenu ...? » Tu dois avouer que tu te revois lui donner des poings, mais tu ne te souviens même pas des mots que tu lui as dits, tu ne te souviens pas de lui avoir avoué l'abandon de tes parents, tu as trop de choses en toi, tu souffres, c'est douloureux.
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Sujet: Re: After all this time (Nolaël #2) (#) Mar 20 Juin - 2:57
After all this time
Je n'agis plus que par mécanisme. J'ai un peu de mal à me remettre de cette forte émotion et j'ai l'impression de m'être déconnectée de la réalité. Ce n'est que quand Nolan dépose le sac de congelé sur ma joue que je redescends sur terre. Il prend ma main pour me faire tenir le sachet je soupire. Ce petit con ne m'a vraiment pas raté. « Merci. » Il ne mérite même pas que je le remercie d'ailleurs, après tout, c'est lui qui a cogné. Certes, je n'ai rien fait pour l'en empêcher, mais merde, je ne m'attendais pas à ce qu'il s'attaque à mon visage. Et mine de rien, ça fait un mal de chien. Lorsqu'il me demande pourquoi je suis là, je lève les yeux vers son visage, mais lui, il détourne le regard. Je sors mon téléphone de ma poche et rouvre la photo de nous deux gamins. Je lui tends l'appareil et m'enfonce dans le canapé. « Je suis revenu à cause de ça. » Disons plutôt que ça été l'élément déclencheur, mais ouais, la raison de ma venu est une putain de photo. Je les avais toutes supprimées. J'en étais certain. Mais visiblement, une a réussi à s'en sortir. Peut-être que c'est un signe du destin ou juste une coïncidence. « Je cherchais un truc sur mon téléphone et je suis tombé dessus par hasard. Ça fait déjà plusieurs jours… » Maintenant que je suis lancé, autant jouer cartes sur table et dire la vérité. « J'ai hésité avant de venir, parce que ça fait dix ans et que je me doutais que je ne serais pas le bienvenue ici. Mais le passé est revenu me hanter. Toutes les nuits. Je n'arrivais même plus à travailler. Alors j'y ai sérieusement réfléchi et voilà, je suis là. » Je récupère mon portable et le remet dans la poche de mon jean. « Nolan, je ne suis pas là pour rattraper le temps perdu, je ne suis pas là non plus pour que tu acceptes mes excuses parce qu'elles ne seront jamais assez fortes pour te faire oublier tout ce que tu as vécu. Je ne suis pas là non plus pour reprendre mon rôle de grand-frère si tu n'en as pas envie. En fait, la suite de l'aventure ne dépend que de toi. » Je retire quelques secondes le sac de congelé de ma mâchoire endolorie avant de le reposer dessus. « Mais sache que je suis sincèrement désolé, mais ce n'était pas facile pour moi à l'époque et je n'étais pas un super-héros. J'avais tout du super looser, tu peux me croire. Enfin, ça n'a pas trop changé aujourd'hui… »
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Sujet: Re: After all this time (Nolaël #2) (#) Mar 20 Juin - 3:19
who are you ?
Tu dois avouer que tu culpabilises d'avoir dépassé autant les bornes. Tu t'en veux d'avoir frappé sur son visage. Tu es loin d'être violent en temps normal, forcément que ça te rend affreusement bizarre d'avoir osé atteint une limite. Tu regardes son visage, tu lâches un léger soupir, tu n'aurais jamais dû le frapper. Malgré toute la douleur que tu as dans ton coeur, malgré toute la haine que tu as à cause de son abandon, tu n'aurais jamais dû. Alors, quand il te montre une photo de vous deux, il y a de cela dix ans, tu te mets à trembler. Tu as vraiment dû mal à lui rendre son téléphone, tu écoutes attentivement ses mots, mais tu es trop concentré. C'était une époque magnifique, tu étais heureux bon sang, vraiment, vraiment heureux. Tu te rappelles de chaque souvenir, tu te souviens de tes crises de fous rires en compagnie de Nath, bordel. « J'étais tellement jeune bon sang... » Tu ne regardes jamais les albums photos, tu es même certain qu'il n'y en a aucun dans cette maison. Quand il reprend son téléphone et que tu le fixes du regard, tu es surpris de sentir de nouveau des larmes sur ton visage. Tu les chasses, mais ça ne sert à rien, revoir tout ça, c'est vraiment trop douloureux, revoir ton sourire sincère te fait mal, tu te rends compte que les choses ont tellement changé en dix ans. « Tu étais mon super-héros, je me souviens que je venais toujours te rejoindre dans la nuit. » Tu commences, alors que tu emmènes tes jambes contre ton torse. « Tu rendais mon enfance magique, j'étais heureux, j'avais enfin un grand frère que je considérais comme mon modèle, j'avais mes parents, j'étais tellement heureux... » Tu parles doucement, en articulant, alors que par automatisme, tes doigts touchent ton front, ta cicatrice. « Et une semaine, je crois, après ton départ... j'étais dans le coma. » Tu lui montres à travers des événements que tu avais vraiment besoin de lui. Tu souffles à nouveau, tu n'en peux plus de chialer.
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Sujet: Re: After all this time (Nolaël #2) (#) Mar 20 Juin - 14:46
After all this time
Et moi aussi, j'étais jeune. Et le fond du problème, il est là. J'étais jeune, j'étais con, vraiment trop con, et je faisais n'importe quoi. J'avais besoin d’exciter, de cesser d'être invisible et me rendre intéressant en faisant des conneries, c'est le seul moyen que j'avais trouvé à l'époque. Mais maintenant, maintenant que je sais tout ce qui s'est passé quand je suis parti, est-ce que, si tout était à refaire, je referais les mêmes erreurs ? Est-ce que je recommencerais tout à l'identique ? Je crois bien que oui. Je mettrais sûrement moins de temps pour revenir, ça c'est certain, je prendrais des nouvelles de lui, je lui écrirais des lettres, j'ai toujours été un peu littéraire, mais je partirais quand même. Pour me retrouver, j'en avais besoin. Je l'entends me parler de nos nuits à dormir l'un à côté de l'autre et je souris. Mais c'était lui mon super-héro. Il me rendait bon. Quand j'étais avec lui, il n'y avait plus rien du petit ado rebelle. J'étais presque moi. « Je me souviens…, tu venais toujours quand je faisais des cauchemars. » dis-je tout bas. Nolan n'a jamais su la vérité sur eux. Il était bien trop petit pour comprendre de toute façon et moi, ça me faisait trop de mal de parler de mon passé. Et comme ses parents ont visiblement abandonné leur rôle de parents, j'imagine que je n'ai jamais été un sujet de conversation. Encore aujourd'hui, il doit tout ignorer de ce qui hante ma vie depuis que je suis môme. Et ses cauchemars, ils n'ont jamais disparu. Je me racle la gorge et reprend de vive voix. « Par contre, tu pourras dire tout ce que tu veux, mais tu prenais quand même toute la couette. » Je me souviens que le dernier jour, c'est une des excuses que je lui avais sortie pour ne pas dormir avec lui alors qu'en réalité, je voulais simplement lui proposer la cabane ou le château fort. En draps. Évidemment. La suite de ses paroles me brisent sincèrement le cœur. J'ai encore un peu de mal à accepter que j'ai pu, moi, le pauvre type que je suis, rendre son enfance magique. S'il savait tout ce que j'ai fait, je n'aurais certainement pas été le grand-frère modèle qu'il espérait. Et d'ailleurs, quel grand-frère modèle se tire sans prendre de nouvelles pendant dix ans hein ? Je souffle légèrement et sa dernière phrase me fait relever la tête vers lui. Dans le coma ? « J'aurais dû être là. Je suis désolé. » Parce que je suis capable de faire que ça. M'excuser, encore et encore. « Je ne pourrais jamais modifier le passé. Je n'aurais pas dû m'enfermer dans un silence destructeur. Autant pour moi, que pour toi. » Je pose le sac de congelé sur la table basse et me lève pour m’asseoir à ses côtés. « C'est à cause de ça qu'ils sont…partis ? » Je pense que je peux les comprendre. On fini toujours par se rendre compte que le bonheur n'est qu'éphémère et qu'il peut se briser en quelques minutes. Et quand on a touché le bonheur de très haut, accepter qu'il puisse se briser fait mal. On se prend la réalité en pleine face et notre seul moyen de protection, c'est la fuite. J'ai fait pareil. Mais putain, eux, ils avaient encore moins le droit que moi d'agir ainsi. C'est leur fils ! « Je ne suis pas sûr que tu aies envie d'entendre mes conseils et de toute façon, je n'en ai pas à te donner. Je n'ai jamais grandi dans une famille où tout était parfait avant que tout soit brisé, loin de là. Un jour, la roue va tourner. Les personnes qui nous aiment vraiment finissent toujours par revenir et même s'ils ont une drôle façon de te montrer leur amour, ils t'aiment. Le plus important, ce n'est pas ce qui arrive maintenant. Ce qui compte réellement, c'est qu'est-ce que tu feras quand ils se rendront compte de leur erreur et de tout ce qu'ils ont perdu ? Est-ce que tu accepteras de les écouter et de considérer leur pardon comme un nouveau départ ou est-ce que tu creuseras, à ton tour, un fossé. Mais dis-toi bien qu'à force de creuser, il y a un jour où plus personne ne pourra remonter. »
lumos maxima
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Sujet: Re: After all this time (Nolaël #2) (#) Mar 20 Juin - 15:43
who are you ?
Tu te souviens de tout, tu pensais avoir oublié, mais le fait que Nathanaël surgisse de nul part est en train de raviver le moindre petit détail de ton enfance quand tu étais avec lui. Tu ne sais pas vraiment comment réagir, c'est douloureux de cligner des yeux et de savoir, de te souvenir qu'à un moment, tu étais vraiment heureux. Alors, comment les choses sont-elles devenus aussi catastrophique ? Tu le sais, le départ de Nathanaël n'était qu'un avertissement, tu étais simplement trop jeune pour le comprendre. Tu ne savais pas que l'amour que tes parents avaient en ton égard allé être bouleversé par un tragique événement. Tu n'étais pas préparé, tu pensais encore que le père noël existait, tu pensais que la petite souris allait t'offrir un accès jusqu'à la fin de ta vie dans les bras de ton grand frère, tu pensais que le lapin de pâque existait vraiment. Tu étais tellement naïf. Nathanaël t'apportait une confiance de dingue, cette sensation d'avancer, tu as brisé ta timidité avec lui, tu as brisé les barrières et les inquiétudes qu'un gosse de moins de dix ans supporte. « J'ai commencé parce que t'avais pas vérifier les monstres sous mon lit. J'savais pas que t'étais pas bien. » Tout ça remonte à très loin, c'est douloureux, c'est quelque chose que tu ne peux pas enlever, que tu ne peux pas refaire. Tu pouffes légèrement de rire, tu sais pourquoi tu prenais toute la couette. Parce qu'il ne te prenait jamais dans les bras et tu voulais qu'il le fasse, et ça a marché, parce qu'à la fin, tu te retrouvais dans ses bras quand tu ouvrais les yeux. Tu te souviens des larmes qui ont coulé sur ton visage quand il est véritablement parti, c'était tellement douloureux, mais à ce temps-là, tu y croyais. Tu pensais qu'il allait revenir. Malheureusement, rien de ça n'a été fait et il a mis dix ans pour revenir. Dix ans, bon sang. Tu hoches difficilement la tête, alors qu'il est venu s'installer à ses côtés. Oui, il aurait dû être là, oui, il n'aurait jamais dû s'enfermer dans son sourire et oui, bordel oui c'est pour ça qu'ils sont partis. Tu écoutes son conseil, c'est difficile, tu n'y crois plus. Le lien avec tes parents est brisé depuis un long, un très long moment et tu en veux trop en ses deux adultes pour leur accorder une certaine confiance que toi-même, tu n'as plus. « Tu te souviens du mariage de ma tante ? » Tu détournes ton regard pour observer Nath. Tu n'as pas loupé son visage bordel, le pauvre, tu le regrettes quand même un peu. Tu ne veux pas qu'il te pose sur le front l'étiquette du garçon violent. « On a eu un accident de voiture en allant à la cérémonie, c'est surtout moi qui ai pris. J'ai mis du temps avant de me réveiller, j'ai eu la jambe, ou le bras, je sais plus, dans le plâtre. Puis, je voyais mes parents, ils étaient de moins en moins présents, ils ont engagé des nounous, mais à un moment, j'ai fini par être juste seul. » Tu souffles difficilement, c'est douloureux, il n'était même pas là pour signer ton plâtre, pour t'enlever la douleur que tu ressentais à l'intérieur de ton petit coeur. « Et maintenant... Putain Nath j'fais que de la merde... » Tu souffles, en pensant au bébé, en pensant à Murphy, et bordel en pensant à Julian.
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Sujet: Re: After all this time (Nolaël #2) (#) Mar 20 Juin - 22:42
After all this time
Les monstres sous sont lit. Évidemment. C'était le seul moyen pour que Nolan se couche sans faire d'histoires. Alors je passais plusieurs minutes à examiner les moindres recoins de sa chambre. Sous le lit, sous le bureau, dans le placard… Et parfois, je faisais semblant d'en avoir trouver un. Et j'étais son super-héro. Je le protégeais de ce vilain monstre et je le faisais disparaître pour toujours. Et des fois, ce monstre était gentil. Il y avait le monstre voleur de bonbons, celui qui volait les miens en cachette parce que je ne voulais pas que Nolan sache que je savais que c'était lui. Il y avait aussi le monstre des chatouilles. Et mon préféré, le monstre des bisous. Mais ils étaient baveux et ne sentait pas bon de la bouche. Tous les soirs, j'en inventais un nouveau. Sauf quand je rentrais du bahut au bord de la crise de larmes et que je partais me coucher sans manger, sans adresser le moindre mot. Là, il n'y avait personne pour chercher lequel s'était caché dans sa chambre. Et c'est là qu'il a commencé à me rejoindre et à dormir avec moi. Puis petit à petit, sa présence me rassurait de mes propres monstres et je faisais exprès d'oublier. Et dès que j'oubliais, il venait dormir dans mes bras. J'ai dû mal à croire que tout ça ait existé un jour. Que j'ai pu être aussi génial avec ce môme. Ça me semble si loin, si irréel que j'ai l'impression qu'il s'agit d'une autre vie. Je lève les yeux vers lui et hoche la tête. Bien sûr que je me souviens du mariage de sa tante. Il n'avait pas cessé de me demander si je ne pouvais pas venir avec eux. Mais non, je ne pouvais pas. Je l'écoute sans rien dire parce qu'aucune parole ne sera assez forte pour décrire ce que je ressens, pour faire disparaître cet accident de sa mémoire. Mais je suis en colère. En colère à cause de cette chienne de vie, en colère à cause de ses parents qui n'ont pas été là pour lui, en colère après moi. Je pensais que j'étais et que je serais toujours le seul à souffrir. Parce que mon existence ne se résumait qu'à une aube fade et pluvieuse. Parce que je n'étais qu'un petit con égoïste et qui n'étais pas capable de comprendre que si, autour de lui, les gens pouvaient souffrir. Je pose ma main sur son épaule et la presse légèrement. On s'habitue à force d'être toujours seul. Mais on ne s'habitue jamais à la solitude du cœur. « Tout peut être réparé Nolan. » Du moins, c'est ce que j'espère. Parce qu'il ne peut décemment pas avoir pu faire des conneries aussi graves. « Qu'est-ce que tu as fait ? »