Le noir de ces yeux tue la lumière en mon coeur... (Nina & Noa)

Deux voitures et un fourgon neuf places forment notre convoi de routards-surfeurs. En tout, seize personnes. Le monticule de bagages est impressionnant. Tout comme le look disparate des passagers. Le jour et la nuit entre le blondinet tout en muscle et le grand barbu filiforme. Entre eux, j’ai presque des allures de sage lycéenne. Ce que je ne suis pas. Routes, plages, surf, gastronomie, camping, escalade, tourisme, plongée, on aura tout fait, durant notre périple. Le but était, après avoir bouclé les stages de formations au Centre nautique d’Island Bay, de s’offrir une parenthèse et surtout permettre à chacun de faire découvrir son propre univers et ses passions aux autres en dehors de ce qui nous avait réuni initialement, le surf. La dernière étape de notre séjour dans l’île du sud, un concert à Oamaru.

Ce voyage m’a fait tellement de bien. Côtoyer cette bande de fous furieux qui sèment la joie de vivre autour d’eux, un bonheur ! J’avais craint au départ qu’il y ait des étincelles entre certains, très différents, mais la tolérance a oeuvré pour le bien de tous. Génial. J’ai le sourire du matin au soir. Pas envie de rentrer. Pas envie de retrouver ce que j’ai fui. L’ambiance déglinguée de la maison et de notre famille qui a cessé d’en être une. J’appréhende de plus en plus ce retour alors que l’échéance approche. Cette soirée et nous reprenons la direction d’Island Bay demain.

En attendant que les premières notes jaillissent au milieu de la nuit, c’est un inventaire de nos meilleurs souvenirs qui nous accaparent. Les bonnes surprises, les impondérables, ce qui a nous fait rire, ce qui nous a angoissé, ces petites choses vécues et que nous avons en commun, nous les partageons... L’ascension de ce fameux rocher qu’on n’a pas réussi à trouver et qui s’est transformé en compétition dans un gymnase face à un mur d’escalade... La plongée sous-marine où nous n’avons été que quatre téméraires à oser affronter une météo désastreuse... La toile de tente, une minute pour la monter, deux heures pour la ranger, qu’on a fini par transporter assembler à l’arrière du fourgon... Des rires à n’en plus finir. Pourtant, dès que je fais un pas hors de ce périmètre de gaité, la tristesse m’envahit. Je n’ai vraiment pas envie de rentrer. Je traine des pieds parce qu’ils me manquent déjà, d’ici deux jours ce sera fini. On se reverra, mais ce ne sera pas pareil. Ça vient de moi ! Je commence à voir tout en noir. Je sens que ce soir, je vais m’éclater la tête pour arrêter de penser. Il restera qui à la maison ? Après Lukas, ce sera au tour de Kenzo d’être parti ? Je me rends compte que mon sourire devient un peu forcé. Il y a des paroles qui m’ont échappé dans les conversations. Je jette un oeil vers la buvette installée pour l’occasion. Une dizaine de personnes s’activent pour servir. Ce n’est pas la meilleure idée qu’il soit, mais j’en ai besoin. Je me retourne vers les membres du groupe. — Eh ! On va pas rester les mains vides ! Du monde pour m’accompagner ?

Lancer un tel appel ne peut manquer de faire écho parmi l’assemblée. Alors que deux autres “Moi !” se font entendre, le reste de l’équipe n’hésite pas à passer commande auprès de ceux qui ont signaler leur intention de faire bouger leurs pieds jusqu’au bar. Clairement, les premières notes du concert papillonnent dans l’air et ils préfèrent se mouvoir au rythme de la musique. Nina est volontaire pour un tour à la buvette. Elle, c’est la moins douée en surf du groupe. A faire douter de mes propres compétences à enseigner. Elle ne manque pas de volonté pourtant, On ne peut pas être un crack dans tous les domaines, normal. Elle m’a étonnée durant notre sortie plongée, par contre. Je ne m’attendais pas du tout qu’elle soit aussi téméraire.

Je lui souris en lui rendant son hochement de tête alors qu’elle s’approche de moi. Je finis d’effacer la distance qui nous sépare pour lui donner un léger coup d’épaule amical en riant. — Il va nous falloir huit mains à chacune pour tout porter. Je continue sur ma plaisanterie — Attendre que quelqu’un se manifeste, nous aurait évité d’être les pieuvres livreuses. J’ai raté une occasion de me taire. Je suis désolée de t’entrainer dans cette activité pas des plus réjouissantes. Tes vacances vont se finir plus tôt que prévues. Tu bosses dans un bar, il me semble. Tu rempiles ! Parce qu’en plus des boissons certains souhaitent grignoter. Je comprends mieux comment doit être pénible le travail des serveurs en restauration. Ils trouvent même moyen de changer leur commande quand le voisin suggère une autre boisson ou un autre plat. Cela devient vite un casse-tête. Tant pis si on ne ramène pas exactement ce qu’ils veulent, je n’ai pas envie de me prendre la tête plus que ça. Déjà que nous sommes bonnes à passer la moitié de la première partie du concert à faire la queue au comptoir et des navettes vers le groupe ! — Sinon, le bilan de cette ballade ? Tu as aimé ? Si on propose de nouveau l’année prochaine, des choses à changer ? Tout en discutant, on se dirige le comptoir. Impossible de déterminer s’il y a un sens pour faire la queue avec la foule qui s’agglutine déjà pour passer commande.

Sa remarque est pleine de bon sens, les mecs auraient pu bouger leur cul et faire preuve de galanterie pour venir aider. Cette notion-là ne fait pas partie de leur comportement naturel. Tant pis. Et puis c’est aussi l’occasion de pouvoir échanger avec Nina et de la voir autrement qu’en difficulté sur une planche. Je la crois efficace dans son boulot, ce sera la meilleure aide dans cette situation. J’apprécie ses remarques sur notre voyage que j'accompagne d'un grand sourire quand elle parle de l’épopée sous-marine. C’est vrai que nous nous sommes comportés presque comme des gamins irresponsables. A la limite, parce que tout de même nous ne nous sommes pas mis en danger évident. Ça s’est décidé aussi rapidement sans se préoccuper de la saison. Je me mets à rigoler. — Les imprévus pimentent la vie, mais tu as raison, on planifiera mieux l’année prochaine.

La file avance à petits pas. Heureusement qu’on peut profiter de la musique du groupe qui se déchaîne sur scène. Je la regarde en éclatant de rire — J’ai oublié la moitié de la commande. J’espère que tu as une meilleure mémoire que moi. Parce que c’est enfin notre tour ! Je me retrouve devant un serveur, brun au regard glaçant. Il doit avoir son compte dès le début de la soirée, le pauvre, il n’est pas au bout de sa peine. Pour le réconforter, j’y vais avec mon beau sourire, parce que la suite c'est un grand... — Euh... Donc nous avons besoin de... Je me tourne vers Nina avec mon petit air malheureux. — Bière ? Au moins cinq et puis... S’il y a un job que je ne ferais jamais c’est bien serveuse ! Alors que je laisse à mon amie le soin de continuer suivant ce qu’elle se souvient, quelqu’un de la file d’à côté me bouscule. Je me retourne pour découvrir un jeune homme en costume cravate. Son sourire et ses excuses. Charmant le garçon ! Il donne envie de plaisanter avec lui. — Parfait pour la circonstance le costume. Je le fais rire, cool... mais bon... je ne vais pas laisser Nina gérer seule nos potes en manque de liquides et de solides. Je m’accoude au comptoir en poussant un soupir devant la commande qui commence à s’entasser. — Tu as raison, un plateau ne sera pas du luxe, même deux.

Heureusement que c’est Nina qui m’accompagne, l’un de nos autres compagnons de voyage n’aurait pas assuré aussi bien. Le comptoir s’est rempli. Inutile d’attendre un élément de plus, l’espace est plein. Comme elle le propose si bien ! — C’est partie pour le premier tour. Je me tourne vers le serveur. — Merci pour ça déjà, on revient au plus vite récupérer le reste. Alors qu’il était en grande discussion avec Nina, le ton joyeux, le voilà qui me lance un regard noir. Je range mon propre sourire sans comprendre ce qui se passe. C’est quoi le truc, je les ai dérangés, je l’ai dérangé ? Je reste un instant sans savoir quoi faire. Dire merci ? C’est fait. Dire pardon ? — Pardon. Je le dis mais je ne sais pas pourquoi. J’ai dû loupé quelque chose dans ce qui s’est passé ou dit. Sans ajouter un mot de plus, je me charge d’un plateau.

L’opération retour vers la bande s’annonce délicate. La foule est compacte entre eux et nous. Il va falloir jouer des coudes pour passer. Je me tourne vers Nina. — C’est pas gagné. Le parcours du combattant maintenant. Je ne peux m’empêcher de jeter un oeil vers le serveur. Nos regards se croisent, il était en train de m’observer. Je me sens mal à l’aise d’un coup. Heureusement, c’est le top départ pour le voyage de retour vers le reste de l’équipe. — Pardon. Attention. S’il vous plait, un passage pour nos plateaux. Un pas, deux pas, un arrêt, un pas, passer sous un bras, contourner un bloc d’amoureux enlacés, un arrêt... Je surveille que je ne perds pas Nina sur le trajet. — Il a été sympa avec toi le serveur ? Il a une étrange façon de me regarder, je trouve. J’ai fait quelque chose qu’il fallait pas ? Je vous ai dérangé dans votre conversation ? Je me retourne pour apercevoir de loin sa silhouette. Il semble en attente alors qu’un homme passe sa commande.

C’est peut être tout simplement cela, il me considère comme une trouble-fête qui est venue l’interrompre alors qu’il s’était lancé dans une opération drague auprès de Nina. Séduction expresse entre deux verres servis. Alors, oui, ma présence a peut-être dérangé. Peut-être que dans son idée, j’aurais fait seule les navettes vers notre groupe, laissant à ses bons soins mon amie. Alors que je suis en pleine réflexion sur le loustic du bar et que nos amis d’Island Bay sont en vue, je me fais bousculer par un mouvement de foule. Je retiens à la volée un verre dont une partie du liquide coule entre mes doigts, tandis qu’une main récupère une canette qui vient de plonger dans le vide et une autre redresse mon plateau qui penche du côté où commence à glisser le ravitaillement. — Merci. Je lève les yeux vers celui qui m’a aidé pour me retrouver face au gars en costume de tout à l’heure. J’éclate de rire. Lui aussi. — C’est notre soirée rencontre. Je ris de plus belle. — Brève rencontre alors, on m’attend. Je lève un sourcil avec un regard insistant sur ce que je transporte. A l’évidence, ce n’est pas moi seule qui vais tout consommer. — Je croise les doigts pour que la prochaine soit moins éphémère. Je m’éclipse en lui laissant pour seule réponse un haussement d’épaules et un sourire. Je finis de rejoindre les assoiffés qui profitent pleinement du concert. Nina a déjà commencé à vider son plateau. — Voilà le reste du premier voyage. En m’approchant de Nina, je lui glisse quelques mots à l’oreille.— Drôle de soirée, drôle de rencontre. Je viens de me faire bousculer deux fois par la même personne. Totalement euphorique sans avoir encore bu un verre. Je me retourne pour lui montrer la personne en question. — Celui avec le costume bleu. Qui vient à un concert en costume ? Il est dément ce type. Par contre il a de bons réflexes, il a sauvé notre commande.

Quand je rejoins le groupe, Nina m’accueille avec une pointe d’impatience ou peut-être d’inquiétude. Je lui souris. — Perdue, non, j’ai été interrompue dans ma traversée, oui. En fait c’est toute une bande de morfals qui m’attend. Certains déçus de ne pas voir sur mon plateau leur commande ronchonnent dans leur coin sans pour autant être trop critique. Nina a sans doute remis à leur place les plus grognons avant mon arrivée.

Nous échangeons sur les possibilités qui s’offrent à moi concernant ma rencontre fortuite avec l’homme au costume bleu. La proposition de Nina est tentante. Rejoindre le gars. Je la regarde. J’hésite. Je tourne la tête vers notre groupe. Pas affolés du tout qu’on soit obligé de faire plusieurs tours pour les ravitailler. Je soupire en les voyant continuer à être un public parfait, attentifs à la moindre note, des oeillères pour le reste. — Je vais avec toi. Parce que je crois que tu n’auras pas d’aide de leur part. Et en plus c’est moi qui ai lancé l’opération bar au départ, alors je ne vais pas t’abandonner au milieu. Je garde en point de mire ma cible potentielle azurée — Quand on aura fini de servir nos cannibales... Un clin d’oeil au passage à mon équipière. — S’il est encore dans le coin... Sourire espiègle. — Mais pour l’heure, on se lance dans un deuxième voyage ensemble, sinon tu vas devoir en faire un supplémentaire. Ce serait totalement incorrecte de ma part de laisser Nina, même si revoir le serveur n’a rien de motivant. — Tu as ton ténébreux aussi qui t’attend. Il ne va surement pas apprécier de me revoir en ta compagnie. J’éclate de rire. — Je prends le risque d’être fusillée sur place par son regard noir. Tu dis pour moi, mais si tu préfères sa compagnie à celles de nos lâcheurs... Un signe de tête en direction de ceux qui nous accompagnent depuis plusieurs jours dans notre parcours détente. — Tu es libre. Enfin, je dis libre dans le sens que ce n’est pas moi qui vais te l’interdire, ni eux. Ils ne se rendront compte de rien, du moment qu’ils auront le ventre plein. Après, libre, je ne sais pas si tu l’es, mais comme tu es venue seule... Ce qui en soit n’est pas une confirmation qu’elle soit célibataire, mais le sujet n'a pas été abordé.

Plus facile de se frayer un chemin en direction du bar sans avoir un plateau chargée à la main. Au retour, il sert de bouclier pour se protéger des gestes trop larges de danseurs trop excités. Nous parvenons à rester suffisamment proches pour discuter. Nina reconnait ne pas être totalement indifférente au serveur qui personnellement ne me branche pas du tout. C’est même le contraire. Quelque chose me dérange en lui, mais je ne saurais pas dire quoi. La façon dont il m’a regardé tout à l’heure, peut être. Compliqué, dit-elle. — Compliqué, ça arrive parfois. Doubler le volume du compliqué, je comprends que ça rebute. Je ne suis pas là pour l’entrainer dans ce qu’elle ne souhaite pas. Je n’ai même pas de conseil à lui donner, je ne connais rien à sa situation et nous ne sommes pas suffisamment amies pour que je pose des questions. Libre à elle de me faire confiance pour m’expliquer. La vie privée des gens est comme son nom l’indique, privée. Je ne jouerai pas à la flic. Mais le compliqué, je comprends, oui. Ma famille a tendance à donner dans le compliqué et j’appréhende le retour à la maison. Les derniers messages échangés avec mon frère, même s’ils se veulent rassurant, laissent entrevoir que ma mère va mal. En plus nous ne sous sommes pas séparées en très bons termes suite à sa séparation d’avec Lukas. Alors je prends positivement que Nina fasse de nouveau allusion à ma rencontre. J’éclate de rire. — A fond dans ce deuxième round. On boucle à la vitesse de la lumière. Je tourne sur moi-même vérifier si je vois un costume bleu à l’horizon. Impossible, l’horizon est bouché par la foule. — Si le hasard le remet sur mon chemin. J’apprécierai qu’il le fasse.

De nouveau la queue pour atteindre le comptoir. Ils sont plusieurs à servir. Cette fois nous avons une jeune femme blonde en face de nous. — Salut. Nous venons chercher le reste de notre commande. Je n’ai pas le temps de finir mon explication qu’une main se pose sur son épaule pour l’écarter, accompagné d’un “je m’en occupe”. Je me retrouve devant le serveur de tout à l’heure. Avant qu’il me lance son regard à jeter des mauvais sorts, je me recule pour laisser Nina passer devant moi. Je lui glisse à l’oreille quelques mots. — Je te laisse gérer, tu as la quote avec lui. Je me contente de poser mon plateau sur le comptoir.

Je réduis les explications de Nina à une formule clé : “S’attirer des problèmes ça rend vivant”. La mienne est plutôt du genre : “Prendre des risques pour se sentir vivant”. Si un risque n’est pas en soit un problème quand on le cerne au plus prêt pour éviter les impondérables, les problèmes, eux, débouchent parfois sur des risques imprévus. Je médite sur cette tournure d’esprit pendant que notre commande s’achève d’être mise à notre disposition. Le dernier voyage et c’est un bien. Devoir repasser parmi le monde n’est pas de tout repos. Cela nécessite une attention particulière. Je me prépare mentalement. C’est presque aussi intense qu’une compétition de surf. Ce n’a jamais été mon but, surfer me suffit, pas la peine d’ajouter une recherche de performance par rapport aux autres. C’est un défi entre la vague et moi. La vague, aujourd’hui, s’appelle foule. Cela rend l’opération plus à ma portée. C’est bien ça, suivant la manière dont on regarde les choses, elles n’apparaissent pas de la même manière. C’est sur ces pensées que je m’apprête à rejoindre mes amis quand une main agrippe mon poignet. Le serveur me retient. Je me tourne. Nina est déjà sur le chemin du retour à quelques mètres de moi. Avant qu’elle disparaisse dans la foule, je l’appelle. — Nina ! Attends-moi ! Attends ! Virant de bord, je pose mon regard sur le serveur. — Est-ce qu’il y a un problème ? Il se contente de m’observer sans répondre. Dans cet étau dont je n’arrive pas à me détacher, les secondes me paraissent des minutes. Prisonnière autant de ses doigts que de ses yeux. — Dites-moi s’il y a un soucis. — Besoin d’aide ? C’est pour toi tout ce ravitaillement ? Je vais t’aider à en porter une partie. Je tourne la tête vers la voix de celui qui me propose son assistance pour tomber nez à nez avec le jeune homme en costume bleu, tout sourire. De l’aide, j’en ai grandement besoin. Je m’apprête à lui dire “oui” quand je sens mon poignet retrouver sa liberté. Le serveur s’éclipse aussitôt. J’ai du mal à comprendre ce qui vient de se passer, non, en fait, je ne comprends rien. — Euh... oui... un peu d’aide... Pas le temps de finir ma phrase qu’il se charge d’une partie de la commande. — Je te suis. — Ouais... okay... ne me perd pas, sinon c’est moi qui vais finir en diner pour les ogres. Il se met à rire, je l’accompagne d’un sourire. J’aperçois Nina. Je la regarde en haussant les épaules. Soirée bizarre ! Etrange et amusant au final. J’ai retrouvé le jeune homme qui a attiré mon attention plusieurs fois. Quoique, c’est d’avantage lui qui m’a retrouvée. Je prends le chemin qui doit nous ramener vers le groupe en vérifiant qu’il suit bien. J’approche de Nina. — Pas mécontente de ne pas revenir au bar. Si les autres souhaitent une deuxième tournée, ce sera sans moi.