contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
Sujet: Run for the heavens (Robaël #2) (#) Mer 21 Juin - 17:54
❝ Run for the heavens ❞ Robaël
Je suis assis sur le sol du salon à faire le nouveau puzzle que maman m'a acheté. J'ai choisi un chien. Un dalmatien. Et comme elle a dit que je devenais un grand garçon celui-ci, il a cinquante pièces. J'ai commencé par les bords, comme je l'ai appris à l'école pour que ce soit plus facile et maintenant, je complète l'intérieur. Les pièces se ressemblent beaucoup alors je réfléchis très fort, mais j'entends maman m'encourager et me dire qu'elle est fière de moi. Je suis content quand elle me dit ça alors je réfléchis encore plus. Sauf que maintenant, je n'entends plus d'encouragements. Papa cri. Maman pleure. J'ai l'habitude, mais j'ai toujours peur quand mes parents se disputent. Je m'enferme dans ma bulle et je continue d'assembler les morceaux ensemble. Je l'ai presque fini et quand papa partira en claquant la porte, je pourrais montrer à maman que j'ai réussi, tout seul. Mais cette fois-ci, papa ne part pas. Il vient dans le salon, maman le suit derrière en le suppliant de ne rien faire. Il donne un coup de pied dans mon puzzle et les larmes me montent aux yeux. Il n'avait pas le droit de tout détruire. « Mais… » Je lève le regard sur son visage, je le déteste. Il est trop méchant avec moi. Je ne comprends pas pourquoi les papas sont méchants avec leurs enfants. Je me penche un peu pour rassembler les pièces, mais il les pousse encore plus loin. Je ne comprends pas. Et le premier coup arrive. Il a enlevé sa ceinture et m'a frappé avec. La douleur est intense. Trop pour mon corps d'enfant. Je n'ai que six ans. Puis c'est au tour du deuxième et je me recroqueville sur moi-même. Cette fois, je pleure vraiment. Les larmes coulent sur mon visage, mais les cris restent coincer dans ma gorge. Ensuite le troisième. Le quatrième. Le cinquième ou peut-être est-ce le septième ? Il continue jusqu'à ce que toute sa colère soit apaisée, jusqu'au dernier coup…
Je me réveille en sursaut, transpirant, dégoulinant de sueur. Mon cœur palpite à un rythme anormal et j'ai l'impression d'avoir couru un marathon. Tout mon corps tremble et j'ai dû mal à respirer. Depuis plusieurs nuits, c'est toujours le même cauchemar qui revient en boucle. Le puzzle. Mes parents. Les coups. Je ne sais pas s'il s'agit d'un souvenir ou simplement d'une machination de mon cerveau, mais tout me semble tellement réel. Je regarde mon réveil et constate qu'il n'est que quatre heures du matin. Je me lève et me dirige tel un somnambule vers la salle de bain. Je passe mon visage sous l'eau froide, mais il n'y a rien à faire. Je me sens mal. Comme après chaque réveil dans ce même contexte. Je retourne dans ma chambre en traînant les pieds, j'ai besoin d'évacuer. J'attrape le premier jogging et le premier tee-shirt qui me tombe sous la main, une paire de chaussettes et des baskets et je quitte cet appartement qui m'étouffe, cette ambiance lourde qui me colle à la peau. Et je cours. Je cours sans savoir où aller. Je cours pour oublier. Je ne m'arrête pas, jamais. Je pourrais continuer jusqu'à en crever et peut-être que c'est ce que je vais faire.
Après plusieurs kilomètres de parcourus, je m'arrête, à bout de souffle et je regarde le paysage autour de moi. Le parc est silencieux. Les oiseaux n'ont même pas commencé à chanter. J'ai l'impression d'être seul. Seul comme dans ce rêve. Seul face à un père violent. Seul avec une mère absente. Je me tourne et envoie violemment mon poing contre un arbre. C'est douloureux, mais ça me soulage. Je reprends ma course, je me dirige jusqu'au petit complexe sportif et je me positionne en face du punching ball. J'aurais dû prendre mes gants, mais tant pis. Sans réfléchir, je cogne. Je cogne de toutes mes forces. Je déverse ma haine sur cet homme. Et j'imagine, à la place de ce sac, sa tête. Celle de mon père.
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Sujet: Re: Run for the heavens (Robaël #2) (#) Mar 27 Juin - 14:33
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Un coup d’œil à l’horloge affichée dans le coin de mon écran d’ordinateur suivie d’une longue gorgée de café avalée pour contrer le bâillement provoqué par l’heure tardive. Les yeux rougis de fatigue derrière mes lunettes aux épaisses montures, je lutte tant bien que mal contre le sommeil qui menace de m’emporter. Le dossier sur lequel je m’arrache les cheveux est dû dans quelques heures et pourtant j’ai la désagréable impression que plus j’écris, plus je m’éloigne de l’instant béni où je pourrai enfin poser le point final. Dans un long soupir rageur, j’écrase la touche retour de mon clavier et efface les trois dernières lignes écrites. Être perfectionniste a ses avantages, certes, mais en ce moment je pâtis plus de ce trait qu’autre chose. Chaque mot et phrase doivent avoir un intérêt propre, une justesse sans équivoque. Seulement voilà, les effets du café avec lequel je me dope depuis que la lune est à son zénith atteignent leurs limites et mes neurones à moitié grillés aussi. « Bordeeeeeeel. » C’est dans un dernier râle que j’écrase finalement mon front contre le clavier de mon ordinateur. Peut-être que grâce à des mouvements de tête finement calculés, mon dossier arrivera à s’écrire tout seul si je reste dans cette position quelques minutes. Ou peut-être devrait-je songer à employer un ghost writer. Une idée ô combien attrayante. Le silence de mon appartement seulement perturbé par le doux vrombissement du lave-vaisselle, je me sens bercée et prête à m’abandonner aux bras de Morphée. Mes paupières closes ne luttent plus pour rester ouvertes, les muscles engourdis de mon dos se relaxent juste assez pour trouver le peu de confort offert par ma position avachie. C’est une sonnerie stridente qui me fait sortir de mon état comateux en sursautant, les yeux écarquillés et les lunettes de travers. Mon écran vient de s’allumer à la réception d’un nouveau mail, mais c’est l’horloge qui capte mon attention. J’ai l’impression de n’avoir fermer les yeux que quelques secondes, or il est maintenant trois heures du matin. L’horreur puis la panique s’emparent de moi, finissant de me réveiller totalement. Bordel, je suis dans la merde jusqu’au cou. Il va me falloir plusieurs litres de café si je veux parvenir à boucler ce dossier dans les temps.
4:17. Mes doigts tremblants s’écartent enfin des touches après y avoir tapé le dernier mot. Je prends le temps de sauvegarder plusieurs fois avant de fermer la page de traitement de texte et de me lever de ma chaise pour m’étirer de tout mon long. La caféine qui excite chacune des cellules de mon corps a depuis bien longtemps banni toute idée liée au sommeil de mon esprit, je me sens même assez en forme pour courir un marathon. Un esprit sain dans un corps sain, vous dîtes ? Pour les faibles toutes ces conneries. Enfin bref, j’ai besoin d’évacuer toute cette adrénaline si je veux réussir à être productive demain matin. Sans y réfléchir plus longtemps, je troque mon short en jean pour un legging de sport et une brassière assortie avant de sortir de l’appartement en fermant la porte. Il n’y a pas trente-six solutions pour se débarrasser d’un trop plein d’énergie, et quelques kilomètres de course feront parfaitement l’affaire.
Chaque foulée est une nouvelle couche de stress envolée, chaque respiration maîtrisée un nouveau souffle de calme instauré dans mon esprit en hyperactivité. Au milieu de ces rues vides, seules les étoiles et la faible lumière des lampadaires éclairent mes pas. J’ai perdu toute notion du temps lorsque j’arrive au parc de Center Bay et que je m’y engage, persuadée d’être seule parmi les arbres sombres. Pourtant, alors que j’atteints le petit complexe sportif, j’aperçoit une silhouette solitaire frappant sans relâche l’un des sacs de sable mis à disposition des amateurs. Bien que dans l’optique de ne pas la déranger, je ne peux cependant m’empêcher de ralentir le pas lorsque je crois reconnaître des boucles familières. Qu’est-ce qu’il fout ici ? À cette heure en plus ? Nath n’est pas du genre à faire de la boxe, enfin c’est ce que je pensais jusqu’à présent. Sans faire trop de bruit, je m’approche doucement jusqu’à arriver à portée de voix. « Je ne sais pas ce que ce punching-ball a bien pu faire pour mériter tous ces coups, mais je n’aimerais pas être à sa place. » Satisfaite de mon effet de surprise, un léger sourire retrousse le coin de mes lèvres tandis que je croise les bras sur ma poitrine. Mon regard ne s’attarde pas plus longtemps sur son visage, soudain attiré par la couleur de ses poings abîmés. « Jeez, Nath ! Tu saignes ? » Ma voix sonne beaucoup plus inquiète que prévu mais, sur le moment, j’ai d’autres préoccupations.
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Sujet: Re: Run for the heavens (Robaël #2) (#) Mer 5 Juil - 20:21
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Je contiens ma colère depuis trop longtemps. Je sais qu'un jour, elle finira par me perdre, par me rendre complètement dingue et incontrôlable. Mais qu'est-ce que je devrais faire ? Je ne sais que m'exprimer par la violence et je suppose que la seule chose encore capable de m'apaiser éternellement, ce serait d'apprendre que mon père est mort. Ce serait la solution la plus radicale, mais je sais qu'il n'y en a pas d'autre. Alors je continue de frapper jusqu'à ce qu'une sensation que je ne connais pas assez me gagne. Le soulagement. Voilà ce que je ressens à chaque coup que je porte envers ce sac. Puis soudain, une voix que je pourrais reconnaître entre mille se fait entendre derrière moi. Je suis tellement surpris que j'en oublie le punching ball qui revient vers moi et le stop au dernier moment, juste avant qu'il me fasse payer pour tous les coups que je viens de lui donner. Je me tourne et découvre, sans surprise, cette fille. Celle dont je ne connais même pas le prénom, mais que je cherche toujours à revoir à la cafétéria quand j'ai une conférence à donner à l'université. Je vais finir par croire que le destin m'envoie un message à force de la croiser de partout. Mais je m'occuperais de lui plus tard. Pour le moment, j'aimerais bien savoir qu'est-ce qu'elle fait là ? Et surtout qu'est-ce qu'elle fait là à cette heure-ci ? Je la dévisage de haut en bas et hausse les épaules en guise de réponse à sa question. Je n'ai pas envie d'étaler ma vie. Et encore moins avec elle. Mais elle ne semble pas remarquer mon manque d'entrain, son regard est à présent posé sur mes mains et c'est seulement lorsque mon prénom franchit la barrière de ses lèvres que je le sens enfin. Ce liquide chaud qui coule le long de mes doigts. Mes yeux se baissent instinctivement vers le sol, là où quelques gouttes de sang tombent à intervalle régulier. « Très perspicace. » marmonné-je entre mes dents avant de serrer les poings et de les ramener contre mon torse. Je déteste la vue du sang. Depuis gamin. J'imagine que ce n'est pas sans raison. Sans doute l'une des nombreuses autres conséquences de mon enfance merdique. Généralement, je me contente de ne pas regarder, mais cette fois, je sens que c'est différent. Mon esprit refuse de coopérer et de raisonner de manière censée. Je tourne les talons pour prendre la fuite, m'éloigner de cette fille, mais je n'en suis pas capable. Mes jambes trembles et j'ai l'impression d'être de nouveau le petit garçon couvert de blessures, qui inventait tous les jours une nouvelle histoire à l'école pour expliquer pourquoi il était blessé. Je me laisse glisser sur le sol et appuie ma tête contre une des barrières. Je lève les yeux vers elle et je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'elle s'inquiète. Ce qui serait une grande première. Je ne crois pas qu'une seule personne se soit réellement inquiété pour moi un jour. Ni avant. Ni maintenant. Ni jamais. « Je vais bien, arrête de me dévisager comme si j'étais un chiot perdu et blessé. » Même si au fond, le perdu et blessé me correspond, en ce moment, plutôt bien. « Ce n'est rien. Ça va finir par arrêter de saigner, puis par sécher et cicatriser. Mais je te remercie vivement de t’inquiéter pour moi. Maintenant, je t'assure, tu peux passer ton chemin, continuer ton jogging ou la chose que tu étais actuellement en train de faire. » Je détourne le visage, par peur qu'elle puisse lire dans mes yeux que je bluffe et que non, je n'ai pas envie qu'elle me laisse.
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Sujet: Re: Run for the heavens (Robaël #2) (#) Dim 9 Juil - 19:48
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Deux mots lâchés sur un ton qui me fait faire la moue. Ce Nath-là est très différent de celui que j’ai l’habitude de croiser à la cafétéria. Pas de sourire en coin ou de lueur malicieuse dans ces yeux clairs, seules de la fatigue et une autre émotion que je ne parviens pas encore à qualifier assombrissent ses traits. « Hey, le sarcasme c’est chasse gardée, ok ? Reste dans ton camp. » La douceur a remplacé l’insolence dans ma voix tandis que je fais un nouveau pas en avant. Pour une étrange raison, l’attitude de Nath pique mon intérêt, mais surtout mon inquiétude concernant le sang qui dégouline entre ses doigts et la raison de sa présence ici au beau milieu de la nuit. « Je vais bien, arrête de me dévisager comme si j'étais un chiot perdu et blessé. » Je plisse les yeux, peu sensible à sa faible excuse pour me rassurer. Un chiot non, mais blessé quand même. Et probablement perdu aussi, dans le sens où ça m’étonnerait fortement qu’il s’amuse à boxer un sac de sable à s’en faire saigner les poings au milieu de la nuit si sa vie n’était peuplée que de Bisounours. Il a des soucis, c’est évident. Mais est-ce que j’en ai quelque chose à faire ? Bonne question. « Ce n'est rien. Ça va finir par arrêter de saigner, puis par sécher et cicatriser. Mais je te remercie vivement de t’inquiéter pour moi. Maintenant, je t'assure, tu peux passer ton chemin, continuer ton jogging ou la chose que tu étais actuellement en train de faire. » Vexée par ses mots, je claque a langue contre mon palais avant de réfléchir à mon prochain mouvement. D’un côté, je peux très bien suivre son conseil et continuer ma route comme si de rien n’était. Pourquoi est-ce que je resterais ? On n’est pas amis à ce que je sache. À peine une connaissance dont la présence m’agace toujours autant qu’au premier jour. Mais en même temps, serais-je vraiment capable de le laisser ici ? Clairement, quelque chose ne va pas, ça se voit comme le nez au milieu du visage. Et puis soudain, ma conscience refait son apparition dans un coin de ma tête : pourquoi est-ce que je me pose la question ? Ce type n’est rien pour toi, laisse-le donc et passe ton chemin. Elle a raison, je m’en fous de ce type. Pas vrai ? « Très bien. Bonne nuit alors. » Sans rien ajouter, je décroise les bras et tourne les talons en direction de la piste que j’ai quitté quelques minutes plus tôt. Je me remets à courir à petites foulées, essayant de me concentrer sur ma respiration, mais le cœur n’y est pas. Mes pensées divaguent vers Nath et son regard froid que j’aurais presque qualifié de triste si je ne le connaissais pas. Il n’a pas besoin de moi, il me l’a bien fait comprendre lorsqu’il m’a rembarrée. Seulement mon esprit de contradiction me pousse à vouloir l’aider justement. L’aider. Depuis quand j’aide les gens moi ? Ce n’est que de la curiosité, voilà tout. Avant même que je ne réalise ce que je suis en train de faire, mes jambes ont fait demi-tour pour me porter une nouvelle fois à quelques mètres du grand frisé. « Tu sais quoi ? Je vais rester finalement. Ne me demande pas pourquoi, ça doit être une soudaine poussée de générosité. Profites-en, c’est pas souvent que ça m’arrive. » Sans demander de quelconque permission, je m’assoie à côté de lui contre la barrière en bois, genoux repliés devant moi. Je n’ai pas l’intention de partir avant d’en savoir plus, j’espère juste avoir fait le bon choix et qu’il ne me le fera pas regretter. « Je reste, point final. » Le dernier mot qui conclu le sujet, mettant un terme à toute éventuelle protestation de sa part. Je suis déterminée, quand je veux quelque chose je ne lâche rien avant de l’obtenir, il devrait le savoir depuis le temps. Mon regard redescend vers ses mains ensanglantées et aucune pensée rationnelle ne vient m’interrompre lorsque je les prends dans les miennes afin de mieux les examiner. Ses articulations sont abîmées et la peau rougie par de trop nombreux coups contre un sac en tissu rêche. Depuis combien de temps est-il en train de frapper ce punching ball ?
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Sujet: Re: Run for the heavens (Robaël #2) (#) Jeu 13 Juil - 1:22
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Mon cœur rate un battement et un nœud se forme au creux de mon ventre quand je l'entends me souhaiter une bonne nuit. Je ne sais pas à quoi est-ce que je m'attendais. Comme si une fille comme elle pouvait s'intéresser à un gars comme moi. Comme si elle en avait réellement quelque chose à foutre de ma petite personne. Je devrais sans doute me rendre à l'évidence, nous faisons partie de deux mondes bien différents, deux mondes qui ne pourront jamais ne faire qu'un. Dommage que je ne m'en sois pas rendu compte plus tôt, ça m'aurait évité bien des choses… Comme mon addiction pour cette fille et cette douteuse envie de la croiser, rien que quelques secondes, quand je suis à l'université. Parfois, j'ai l'impression qu'elle me fait tourner la tête et pas que. Mais non, ça, c'est impossible. Parce que je ne suis pas fait pour être amoureux. D'ailleurs, je ne le suis pas. C'est simplement la fatigue qui me fait perdre la raison ou alors le fait d'avoir perdu trop de sang me joue des tours. Je ne vois pas d'autres explications. Ce sont les seules qui sont rationnelles et logiques. Je la regarde discrètement avant de murmurer à mon tour. « Bonne nuit à toi aussi. » Et j'espère vraiment que sa nuit sera meilleure que la mienne. Je la regarde partir et pendant quelques secondes, j'ai envie de l'appeler, de lui demander de rester et surtout de prononcer son prénom. Mais je ne le connais même pas. J'aurais dû lui demander. Juste pour savoir. Et peut-être parce que même si je ne suis pas prêt de l'avouer, j'ai envie que cette fille soit plus qu'un coup d'un soir. Disons qu'elle pourrait être le coup de deux voire même six soirs… Une gifle mentale me permet de retrouver la raison et je cogne ma tête contre la barrière sur laquelle je suis appuyé. « Sombre crétin. » dis-je pour moi-même. La brise caressant lentement mon visage, je ferme les yeux pour réfléchir. Je ne sais pas combien de temps je reste sans bouger, juste là, à laisser le vent nettoyer mes pensées et mon esprit de toutes pensées négatives. J'ouvre de nouveau les yeux seulement quand je suis certain qu'elles se sont envolées le plus loin possible. Et au loin, je la vois revenir en courant dans ma direction. Je fronce les yeux et me redresse légèrement. J'ai l'étrange impression de ne plus rien comprendre aux événements qui se déroulent dans ma vie. Quand elle arrive devant moi, je la regarde d'un air interrogateur et fronce les sourcils. Si je n'étais pas aussi surpris de la revoir, je pourrais presque faire attention à mon cœur qui fait des cabrioles dans ma poitrine, ravi de ce retour étonnant. J'ignore si c'est d'amusement ou de joie, mais je souris. Dans un moment pareil, quand j'ai l'impression que rien ne va, c'est extrêmement rare de me voir sourire. Elle me fait l'honneur de son élan de générosité, alors je lui en fais un aussi. Même si ça, elle ne le sait pas vraiment. « Je suis vraiment heureux de l'apprendre. Je dois donc être flatté de ta présence et de ce changement radical d'avis ? » Elle s'assoit à mes côtés et je cligne plusieurs fois des yeux. Peut-être que j'ai des hallucinations en fait. Ou alors je fais un rêve. Ou plutôt un cauchemars. Enfin peut importe de ce qu'il s'agit, tout ça ne peut pas être réel, pas vrai ? Et j'en ai la confirmation quand elle prend mes mains dans les siennes. Pause ! Oui, j'ai affreusement besoin qu'on mette mon cerveau, le temps, tout, sur ce bouton. « Est-ce que tu peux me pincer ? » Ses yeux surpris croisent les miens et j'ajoute : « Je pense que je suis encore en train de rêver. » Normal. « Et si ce n'est pas le cas, où est passée la fille de la cafétéria ? Non pas que celle qui se tient à mes côtés me déplaise, bien au contraire, mais c'est… étonnant. » Disons plutôt que cette situation est étonnante. Parce que je me suis toujours imaginé qu'elle ne m'appréciait pas. Pas même un tout petit peu. Pourtant, en ce moment, j'ai l'intime conviction que si. Même si le taux d'appréciation ne doit pas être très élevé. « Quoi qu'il en soit, que nous soyons dans un songe ou dans la réalité, vu que tu as décidé de revenir et de, visiblement, jouer les infirmières, même si, pour la seconde fois, je te promets que ce n'est rien, c'est peut-être le bon moment pour me dire ton prénom ? »
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Sujet: Re: Run for the heavens (Robaël #2) (#) Dim 16 Juil - 16:07
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Pourquoi est-ce que j’ai rebroussé chemin ? Bonne question. Toujours est-il que je me retrouve assise aux côtés d’un type que je méprisais il y a à peine un mois, comme si nous étions de bons vieux amis. Les surprises que la vie nous réserve parfois, c’en est presque risible. Mon retour auprès de lui éclaire le visage de Nath, un sourire étrange illuminant ses traits. J’ai du mal à mettre un nom sur ce sourire, s’il manifeste du soulagement, de la satisfaction ou même de la joie. C’est agaçant, j’ai l’impression de m’être faite avoir. « Je suis vraiment heureux de l'apprendre. Je dois donc être flatté de ta présence et de ce changement radical d'avis ? » « Tu devrais. » Je lui réponds sèchement, peu encline à m’attarder sur le sujet par crainte de changer d’avis. Même en apparente position de faiblesse, son attitude insolente ne recule pas d’un mètre, il est pas croyable. Etouffant un soupire, j’attrape ses mains ensanglantées pour les examiner de plus près. Tandis que mes doigts frôlent les multiples écorchures qui parsèment ses jointures, Nath reprend la parole et ses mots me font m’immobiliser aussitôt. « Est-ce que tu peux me pincer ? » « Pardon ? » Je cligne des yeux plusieurs fois, prise au dépourvu par sa requête incongrue. « Je pense que je suis encore en train de rêver. » Ça y est c’est reparti. Je lève les yeux au ciel d’un air exaspéré après avoir lâché sa main qui retombe sur mes genoux. Depuis que je l’ai rencontré, à tout moment je me suis attendue à ce qu’il me sorte une vanne douteuse de dragueur de pacotille, et c’est maintenant qu’il décide de le faire. Non mais j’vous jure. Chassez le naturel et il revient au galop, comme ils disent. « Et si ce n'est pas le cas, où est passée la fille de la cafétéria ? Non pas que celle qui se tient à mes côtés me déplaise, bien au contraire, mais c'est… étonnant. » Alors c’est ça qui le turlupine ? Je m’en vais te rassurer mon p’tit. « Elle est toujours là, ne t’inquiète pas pour ça. Mais si tu préfères que je te plante là, pour de bon cette fois, il n’y a pas de problème. ‘Suffit de demander. » Comme toujours lorsqu’il approche de trop près un point sensible, je passe en mode défensif afin d’éviter de lui avouer ce que je pense réellement et que je ne serais prête à avouer pour rien au monde. La Robyn qu’il connaît si bien est toujours là évidemment, seulement elle a mis un peu d’eau dans son vin en réalisant que le type aux bouclettes n’est pas si détestable qu’il le laisse paraître. « Quoi qu'il en soit, que nous soyons dans un songe ou dans la réalité, vu que tu as décidé de revenir et de, visiblement, jouer les infirmières, même si, pour la seconde fois, je te promets que ce n'est rien, c'est peut-être le bon moment pour me dire ton prénom ? » Je décide de laisser couler son commentaire sur les infirmières pour me concentrer sur l’idée du rêve qu’il évoque pour la seconde fois en cinq minutes. « On est bien dans la réalité, autrement je ne pourrais pas faire ça. » Sans prévenir, je me redresse légèrement et tends le bras pour lui administrer une petite pichenette sur le nez. Son expression soudain éberluée me fait rire alors que je retrouve ma position initiale, adossée à la barrière. « Rassuré ? » C’est moins discret qu’un pincement, certes, mais doublement efficace. Et puis je m’attarde sur la deuxième partie de sa question, la plus importante. En effet, à aucun moment le sujet de mon prénom n’a été évoqué lors de nos petites entrevues, non pas parce que je cherche volontairement à le lui cacher, mais j’aime particulièrement ce léger avantage qu’il me procure. Je connais le sien, ou du moins son diminutif, lui ne possède aucune information de la sorte. Ça m’étonne qu’il n’ait pas fait de recherches par lui-même d’ailleurs, il en serait bien capable, tout geek qu’il est. « Est-ce que tu mérites seulement de savoir ? » Je lève un peu le menton, un air de défi dans les yeux. La tentation de le faire mariner est bien trop forte pour obtempérer de suite. « Ok, très bien. Devine. » Un sourire moqueur vient retrousser mes lèvres. La caféine ingurgitée plus tôt dans la nuit semble m’avoir mise d’humeur joueuse.
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Sujet: Re: Run for the heavens (Robaël #2) (#) Ven 28 Juil - 1:20
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Je secoue vivement la tête, prenant le plus grand soin de masquer mon sourire en coin. Je l'aime bien son autre facette. Celle de la Robyn sympathique. Bien que je sois presque certain que la première, celle que je connais le mieux et le plus, me manquera rapidement. J'aimerais dire que c'est un jeu entre-nous, mais je préfère laisser cette idée croître dans un coin de mon cerveau plutôt que de l'avouer à voix haute. Je déballe un spitch, que j'aurais mieux fait de garder bien caché avec mon idée de jeu, sur si il s'agit de la réalité ou non et elle me répond en m'assurant que tout ça est bien réel. « Faire qu… ? » Je n'ai pas le temps d'en dire plus qu'elle m'administre une pichenette sur le nez. Par réflexe, ma tête effectue un mouvement de recule et je ferme les yeux. Je ne m'attendais pas à ça. Mais alors vraiment pas. Puis je suis trop fier pour l'avouer, mais aïe ! Je la foudroie du regard quand elle se met à rire, bien que je donnerais vraiment tout pour l'entendre rire jusqu'au levé du soleil, et qu'elle me demande, sur un ton que je qualifierais de moqueur, si je suis rassuré. Je marmonne une réponse non distincte mais qui s'apparente le plus à un oui. J'aurais tout de même préféré que cette blague reste au statut de blague, mais j'imagine que la perche était bien trop tendue pour qu'elle refuse de la saisir. Mais ça, je peux le garantir, elle me le paiera. Notre conversation reprend et je garde espoir de découvrir, d'ici quelques minutes, son prénom. Je veux bien continuer de l'appeler ''belle inconnue'' ou ''la chieuse'' et même employer une tonne d'autres adjectifs pouvant la qualifier, mais j'aimerais tout de même pouvoir mettre un prénom sur son visage. Sauf qu'elle, elle n'est pas de cette avis. « Je pense que oui. On a dépassé un certain stade dans notre relation depuis la pichenette, alors je pense, en toute logique, qu'il est temps que je sache comment tu t'appelles. » Et je le saurais. Quand j'aurais deviné. Elle a envie de jouer. Mais pas moi. J'ai presque envie de renoncer, parce que de toute façon, je finirais par découvrir son prénom un jour, mais je n'ai pas envie de la laisser gagner. Oh que non. « Gertrude ? » Je vais lui faire ravaler son sourire moqueur. « Germaine ? » Et aussi son petit air hautain. « Albertine ? » Elle va amèrement regretter de m'avoir demander de deviner. « Antoinette ? » Et j'ai la ferme intention de lui débiter les prénoms les plus ridicules que je connaisse. Bon, je suis plutôt calé sur les prénoms vieillots et démodés français à cause de mes origines et aussi sans doute parce qu'en ayant eu l'occasion de travailler avec eux, j'ai rencontré énormément de personnes méritants de coller un procès à leurs parents pour avoir osé leur donner un nom pareil. Mais passons. « Hum, ça doit être encore plus ridicule que ceux déjà cités. » Je fais mine de réfléchir. « Augustine ? Marguerite ? Madeleine ? Yvette ou Yvonne ? » Je suis un véritable dictionnaire à prénom, le soucis, c'est que je ne suis même pas sûr qu'elle les connaisse et qu'elle saisisse véritablement le ridicule de la chose. « Edith ? Nancy ? Grace ? Helen ? » Et là, je suis vraiment à court d'idées. Je pourrais tenter de trouver, mais je sais d'avance que je vais y passer la nuit ou plutôt ma matinée. Je lève les yeux au ciel tout en soupirant. « Je donne ma langue au chat. » dis-je en français avant de reprendre. « J'abandonne. Tu as gagné. » Je ne prononce jamais cette phrase. Ni à voix haute, ni à qui que ce soit. D'autant plus que je suis du genre têtu et que je baisse rarement les bras. « Maintenant que j'ai perdu dix bonnes minutes de ma vie à chercher comment tu pouvais t'appeler, est-ce que j'ai le droit à une réponse ? Parce que sinon, je me ferais une joie d'en prendre un parmi la liste, bien évidemment le plus ridicule qui puisse exister et de t'appeler ainsi. » Ou je continuerais tout simplement à l'appeler ''la chieuse''. Parce que c'est ce qu'elle est. Ou ''beau sourire''. Ouais, ça lui va plutôt bien.
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Sujet: Re: Run for the heavens (Robaël #2) (#) Dim 6 Aoû - 0:14
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Encore une fois, sa réflexion me fait rire, presque autant que l’air enfantin affiché sur son visage d’adulte. « Notre relation, hein ? » Je ne peux m’empêcher de relever le terme étrangement employé pour ces fréquentations que j’aurais même du mal à qualifier d’amicales. Finalement, j’obtempère à moitié en lui proposant de deviner mon prénom, un jeu qui promet d’être amusant, j’en suis certaine. Enfin, jusqu’à ce que Nath relève le défit et commence à me lister une liste de noms tous plus incompréhensibles les uns que les autres, au point où je me demande s’il n’en invente pas la moitié. Il pourrait me parler en chinois que ça aurait le même effet. C’est donc avec un air des plus confus que j’écoute sa tirade, notant au passage un accent étranger prononcé, jusqu’à ce que son petit manège devienne ridicule et que je décide d’y mettre un terme. « Augustine ? Marguerite ? Madeleine ? Yvette ou Yvonne ? » « Est-ce que j’ai une tête à m’appeler… Eevon ? » Je hausse un sourcil, tentant vainement de paraître sévère malgré mes défauts évidents de prononciation. Mais Nath ne semble pas vouloir s’arrêter en si bon chemin, et lorsqu’il aborde les vieux prénoms anglophones, c’est un réel sourire qui vient retrousser le coin de mes lèvres tandis que je secoue la tête d’un air désespéré. Ce mec me fatigue. « Nope, toujours pas. Tu refroidis. » Si j’aurais pu m’attendre à ce qu’il joue le jeu avec sérieux, mais voilà qu’il fout mon plan en l’air. Comme il a la désagréable habitude de le faire j’ai l’impression. « Je donne ma langue au chat. » Plissant les yeux, je m’apprête à l’interroger sur le sens de cette phrase clairement prononcée dans une langue étrangère mais il me coupe dans mon élan. « J'abandonne. Tu as gagné. » Enfin ! Je soupire d’aise, accentuant dramatiquement l’instant histoire de bien enfoncer le clou. « Ces mots sont comme de la douce musique à mes oreilles. » Je lui décoche mon plus beau sourire, une lueur victorieuse brillant au fond de mes iris. « Maintenant que j'ai perdu dix bonnes minutes de ma vie à chercher comment tu pouvais t'appeler, est-ce que j'ai le droit à une réponse ? Parce que sinon, je me ferais une joie d'en prendre un parmi la liste, bien évidemment le plus ridicule qui puisse exister et de t'appeler ainsi. » Je fais mine de réfléchir quelques secondes tout en sachant pertinemment que je le fais mariner pour rien. Finalement je lâche un long soupir, comme si je m’apprêtais à révéler à contrecœur un secret ancestral arraché sous la torture. Quoique, on n’était pas loin de la torture avec cette liste de prénoms affreux. Enfin, après réflexion, les premiers sonnaient plutôt exotiques avec son accent chantant mais jamais, ô grand jamais, je ne l’avouerais de vive voix. « Robyn. Je m’appelle Robyn. » Je lui confie avec un petit sourire, sourire bientôt effacé à la vue de la réaction du bouclé. « Oh non ! Je sais ce que tu penses. Tu as le regard absent de celui qui prépare une blague de merde et crois-moi, je n’ai pas envie de l’entendre. » J’en connais des tas et toutes sont minables, pas la peine d’en ajouter au palmarès, merci bien. Même les surnoms me sont difficilement tolérables, c’est dire. « Bon et toi alors ? » Je change sensiblement de sujet après avoir replié mes jambes devant moi. « Ne me fais pas croire que tu t’appelles juste Nath. C’est un diminutif ? »
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Sujet: Re: Run for the heavens (Robaël #2) (#) Ven 18 Aoû - 17:59
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Je hoche la tête et sourit légèrement. Oui madame, relation. Et il est inutile qu'elle s'emballe. Après tout, la définition du mot ''relation'' est très clair. Il s'agit purement et simplement d'un lien entre des personnes se rencontrent et communiquent. Deux choses qui nous arrivent parfois de faire. Puis une relation n'est pas forcément amicale. Parce qu'il est clair que la nôtre n'a rien de telle, puis sincèrement, je crois qu'elle n'est même pas qualifiable de quoi que ce soit. Elle est seulement et simplement particulière, bizarre et illogique. S'en suis ensuite un long et interminable monologue où je lui cite tous les prénoms les plus ridicules que j'ai pu croiser dans ma vie. L'entendre prononcer l'un d'entre eux me fait sourire. Dans sa bouche, il pourrait presque être acceptable. Au bout d'un moment, moi-même las de mes bêtises, je décide d'abandonner. Je déteste m'avouer vaincu, mais il existe bien trop de prénom dans le monde entier pour que je puisse avoir une chance de le trouver, surtout sans avoir le moindre petit indice. Mais comme j'imagine que je n'obtiendrais même pas la première lettre, je préfère lui laisser la satisfaction d'avoir gagné. Cette fois seulement. Je trouverais le moyen d'avoir ma revanche, même si pour ça je dois supporter son air hautain pendant de longues et interminables années. « C'est ça, sourit, tu feras moins la maligne un de ces quatre. » Je détourne le regard, faisant mine d'être vexé. Bon, peut-être que je le suis un peu. Mais juste un petit peu. Quand je lui demande qu'elle me révèle enfin quel est son prénom, je m'attends à la voir partir en se moquant de moi, m'annonçant que je n'aurais qu'à faire des recherches sur internet - ce dont je suis totalement capable – ou que je peux toujours lui courir après et me mettre à genoux pour l'avoir. Contre toute attente, elle crache le morceau et je l'avoue, je n'aurais jamais pu le trouver. « Robyn ? » répété-je en haussant les sourcils, penseur. C'est joli, mais ça, je me garde bien de lui dire. Et finalement, ça lui va plutôt bien. Mais ça aussi, je vais le garder pour moi. Je ne suis pas du genre à faire des compliments et certainement pas à cette fille. Je sais déjà ce qui va se passer si je m'aventure dans cette zone et je ne préfère pas le vivre. Devant mon air absent, elle reprend la parole, me mettant en garde contre toute future blague pourrie qui pourrait sortir de ma bouche. Je la regarde, surpris dans un premier temps, avant qu'un sourire illumine mon visage. « Oh… Le genre de blague comme Robin Hood ? Pas mon genre, ne te fais pas de mouron pour ça. » dis-je de manière narquoise. « Mais tu avoueras qu'il n'y a pas une grande différence entre lui et toi. Vous voulez ce qu'il y a de mieux pour les honnêtes gens. Quoi qu'en réfléchissant bien, il y a quelque chose qui vous différencie. Lui finissait derrière les barreaux et toi, tu mettras les autres derrière les barreaux. » Je passe ma main non blessée dans mes cheveux et devant son regard que je qualifierais de blasé, je penche légèrement la tête sur le côté. « Bah quoi ? » Préférant changer de sujet, elle me pose une question, seulement, elle m'échappe totalement. « Et moi quoi ? » Je la regarde et je pousse un léger soupir quand le sujet du prénom revient, mais avec le mien comme centre de l'attention. Effectivement, Nath n'est qu'un diminutif, mais il me plaît bien mieux que l'original. Je baisse les yeux vers ma main qui a enfin cessée de saigner et je serre de nouveau le poing. « C'est bien un diminutif, mais personne m'appelle autrement. Si ce n'est ma carte d'identité. Puis Nath, c'est passe-partout, non ? » J'évite le sujet, je le fuis, mais je ne suis pas sûr qu'elle lâchera l'affaire avant que je lui ai dit. Ou peut-être que si. Mais j'en doute. Après tout, elle m'a bien donné son prénom, pourquoi ne ferais-je pas de même ? « Nathanaël. » fini-je par avouer. « Pas très anglo-saxon comme tu peux le constater. » Je regarde l'horizon, le soleil est en train de se lever et la fatigue vient soudainement s'abattre sur moi. Je me relève et me place devant elle pour lui tendre la main et l'aider à se relever. « Dans une heure, le parc va grouiller de jogger du matin et si tu ne veux pas qu'on nous voit ensemble, on ferait mieux de bouger. » Et accessoirement, faudrait que je passe à la pharmacie.
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Sujet: Re: Run for the heavens (Robaël #2) (#) Jeu 24 Aoû - 15:40
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Comme je m’y attendais, Nath ne se fait pas prier pour se moquer de mon prénom, le comparant à celui du célèbre justicier des bois. Peu impressionnée par ce jeu de mots, je pousse un petit grognement désappointé en levant les yeux au ciel tandis qu’il pousse son ingénieuse réflexion plus loin. Est-ce qu’il vient sérieusement de comparer ma future carrière à un personnage Disney ? On dirait bien, et le pire c’est qu’il a l’air fier de sa trouvaille. « Bah quoi ? » « Tu me fatigues. » Je pousse un long soupir blasé, à peine déridé par un minuscule sourire amusé, avant que je ne décide de lui retourner la question. Hors de question que je me contente d’un diminutif alors que lui connaît maintenant mon prénom. Même si tout le monde l’appelle ainsi comme il me le confie, c’est la curiosité qui me pousse à ne pas lâcher le morceau. Comme d’habitude. « Arrête de tourner autour du pot, balance. » Il devrait le savoir depuis le temps que je finis toujours pas obtenir ce que je veux. Qu’il m’épargne son petit manège. « Nathanaël. Pas très anglo-saxon comme tu peux le constater. » Lorsqu’il finit enfin par cracher le morceau, je le dévisage en plissant les yeux, soudain méfiante. Je n’ai jamais entendu ce prénom de ma vie et, honnêtement, je soupçonne qu’il vienne de l’inventer pour me faire marcher. « Nathanuh… Nathunewl ? Natha… » Devant l’ampleur de la tache, je préfère abandonner mes tentatives de prononciation avant de me ridiculiser encore davantage. « Ouais nan, t’as raison. C’est bien juste Nath. Court. Simple. Efficace. » Et si ça peut m’éviter de perdre toute crédibilité à chaque fois que je prononce son prénom, ça m’arrange pas mal. S’ensuit un confortable silence pendant lequel j’étudie malgré moi le profil du grand bouclé. Son expression me paraît sereine, mais je perçois quelque chose d’indéchiffrable dans son regard porté au loin. Finalement il se relève et je détourne vivement les yeux vers mes baskets. « Dans une heure, le parc va grouiller de jogger du matin et si tu ne veux pas qu'on nous voit ensemble, on ferait mieux de bouger. » Une heure, déjà ? Je n’ai pas vu le temps passer. Et pourtant, un coup d’œil vers l’horizon se colorant peu à peu d’un dégradé d’oranges me confirme la véracité de ses propos. « Bonne idée. » J’acquiesce puis attrape la main qu’il me tend après une légère hésitation. Et dire qu’il y a quelques semaines je lui accordais difficilement la parole… Une fois debout, j’entreprends d’essuyer mon legging de sport à l’aide de mes mains, faisant tomber les résidus de feuilles mortes qui s’y étaient accrochés. C’est donc en compagnie de celui avec qui je n’aurais jamais pensé sympathiser que je me dirige d’un pas régulier vers la sortie du parc. Une petite brise vient faire voler les quelques mèches s’étant échappé de ma queue de cheval nouée à la va-vite, me faisant frissonner, alors je croise les bras sur ma poitrine, réflexe primaire pour me réchauffer. « Qu’est-ce que tu faisais ici tout seul en pleine nuit d’ailleurs ? Les gens normaux dorment à quatre heures du matin, tu sais. Ils ne se défoulent pas sur un pauvre punching-ball. »
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Sujet: Re: Run for the heavens (Robaël #2) (#) Jeu 24 Aoû - 21:53
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Un sourire au coin des lèvres, j'écoute Robyn qui tente de prononcer mon prénom et le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'est pas très gratifiant pour pour lui, ni même pour moi, mais au moins, ça à le mérite de me faire rire. Silencieusement, certes, mais je ris quand même. Au début je me demandais si elle ne le faisait pas exprès, mais vu son air très légèrement contrarié à l'idée de ne pas savoir le dire, je me suis vite rendue à l'évidence ; ce n'est pas demain la veille qu'elle pourra m'appeler ainsi. Et finalement, c'est tant mieux. « Je t'avais prévenu. » dis-je en lui faisant un clin d’œil. « Mais si jamais ça t'intéresse, je pourrais toujours te donner des cours de langue. » Bon, j'avoue, je ne suis pas excessivement fier de cette blague, mais je n'y peux rien, c'était trop tentant. Et je n'ai pas besoin de la regarder pour savoir quelle mimique s'affiche en ce moment sur son visage. Elle serait capable de me dire une seconde fois que je la fatigue. Et je préférerais la fatiguer autrement… de façon plus physique et agréable. Je secoue la tête pour chasser cette pensée de mon esprit et reprend la parole. « C'est du français. Ça me donne un petit air exotique, tu ne trouves pas ? » Puis petit à petit le silence s'installe et je fini par lui proposer de rebrousser chemin jusqu'à l'entrée du parc avant qu'on nous voit ensemble, ce qu'elle accepte. Je ne sais pas si je dois être vexé par sa réponse ou non. Est-ce que me voir en sa compagnie pourrait vraiment lui nuire ? Après tout, je crois être un citoyen plutôt correcte. Bon, il est vrai que le ''plutôt'' fait toute la différence, mais je ne suis pas la petite raclure du coin. Du moins, je ne crois pas. Disons pas en ce moment. Je l'aide à se relever, ce qui ne me ressemble absolument pas parce que je suis loin d'être un gentleman, alors je vais mettre cet étrange comportement sur la fatigue. Pendant qu'elle essuie son legging où quelques feuilles mortes ce sont accrochées, je regarde au loin, le soleil qui commence à se lever et je soupire. En temps normal, je me dirais que c'est encore une nuit de perdue, des heures de sommeil en moins et une raison de plus pour ruminer toute la journée un verre d'alcool à la main, mais bizarrement, pas cette fois. Je reporte mon attention sur Robyn et je me dis que cette fin de nuit n'était pas si mauvaise que ça. Je lève les yeux au ciel avant de marmonner pour moi-même que tout ceci est mauvais pour ma carapace. Très mauvais. Nous nous dirigeons enfin vers la sortie, ou l'entrée, tout dépend des points de vue, du parc et comme un enfant qu'on viendrait de gronder, les mains dans les poches, la tête baissée, je shoote dans les cailloux qui ont le malheur de se trouver sur mon chemin. La voix de la jeune femme me fait relever la tête et je m'arrête un instant pour l'observer ou pour réfléchir à quelle ânerie je vais bien pouvoir lui servir. J'ouvre la bouche pour lui répondre, mais je remarque qu'elle frissonne. La brise vient de se lever et je ne prends pas le temps de réfléchir avant de déposer mon gilet sur ses épaules. Sans attendre la moindre réaction de sa part, je me remets en marche et croise les bras derrière ma nuque, mon irremplaçable sourire moqueur aux lèvres. « Et bien mon métier n'étant pas si bien payé que ce qu'on pourrait le croire, je suis venu tester la solidité des punching-ball du parc et d'après mon poing, je crois que c'est bon, tout est en règle. » Je la regarde et hausse les épaules. « C'est pour arrondir mes fins de mois et c'est plutôt bien payé. » Malgré tout, je n'ai pas vraiment envie de rire. Premièrement parce que je sais pertinemment que cette excuse, elle ne va pas s'en contenter. Deuxièmement, parce que d'une manière ou d'une autre, elle connaîtra la vérité. Cette fille est assez fourbe et comme elle me l'a si bien fait comprendre, elle parvient toujours à ses fins. Et troisièmement, parce que j'ai l'impression de voir mon cauchemar défiler de nouveau devant mes yeux et c'est tellement horrible que j'ai peur de devenir fou. Alors après avoir prit une grande respiration, je me décide à parler. Juste un peu. « Mauvaise nuit. Ni plus, ni moins. Et je ne suis pas vraiment une personne normale alors mes sorties nocturnes pour venir me défouler sur ce pauvre punching-ball ne sont pas si rares que ça… » Tandis qu'on se rapproche du portail indiquant la sortie du parc, je décide de changer de sujet et d'orienter cette discussion vraiment gênante vers elle. « Et toi alors ? J'imagine que tu ne fais pas partie de la catégorie des gens normaux étant donné que tu étais également là. » Et je suis bien curieux de connaître sa raison.
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Sujet: Re: Run for the heavens (Robaël #2) (#) Mer 13 Sep - 17:36
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Un mouvement de recul involontaire répond instinctivement au geste inattendu de Nath. Ses doigts viennent doucement frôler mes épaules nues lorsqu’il y dépose le sweat à capuche qu’il portait jusque là. Une douce chaleur vient m’envelopper, effaçant d’un coup toute trace de frisson dû au froid. J’arrive même à sentir son odeur dans le tissu du vêtement… Je me reprends rapidement après une légère quinte de toux servant à masquer ma confusion. « Erhm… Merci. » Pas une fois je n’ai relevé les yeux pour croiser les siens et, la tête baissée, je me demande même s’il a pu entendre mon faible marmonnement. Non mais que ça m’inquiète vraiment mais je préfèrerais qu’il ne s’attarde pas sur ce geste qui doit rester anodin, ce serait trop embarrassant. A mon grand soulagement, je vois Nath croiser les bras derrière sa nuque d’un air nonchalant. Je peux souffler. « Et bien mon métier n'étant pas si bien payé que ce qu'on pourrait le croire, je suis venu tester la solidité des punching-ball du parc et d'après mon poing, je crois que c'est bon, tout est en règle. » Pour ce qui semblerait être la centième fois de la nuit, je lève les yeux au ciel face à son humour ravageur. Notez le sarcasme. « C'est pour arrondir mes fins de mois et c'est plutôt bien payé. » Ben voyons. « Je me doutais bien que cette image de programmeur informatique plein aux as était trop belle pour être vrai. Comme c’est dommage. » Mon regard se perd vaguement dans l’ombre des arbres qui nous entourent et je resserre ma prise sur les bords du pull de Nath comme si le vêtement représentait une sorte de bouclier. La nuit, les bois créent une ambiance inquiétante, les formes des branches semblables à de grosses toiles d’araignées s’entremêlant sans fin sur fond sonore d’une faune nocturne. Je ne suis pas froussarde mais, clairement, je suis bien contente que la route principale soit baignée par la lumière jaune des lampadaires. Nath reprend finalement la parole, me sortant aussitôt de mes pensées égarées. « Mauvaise nuit. Ni plus, ni moins. Et je ne suis pas vraiment une personne normale alors mes sorties nocturnes pour venir me défouler sur ce pauvre punching-ball ne sont pas si rares que ça… » Je fronce les sourcils. Ce discours sonne familier à mes oreilles, un peu trop même. Mais j’étais loin d’imaginer qu’il soit aussi victime de ce genre de tourments. Il a l’air si… sûr de lui et insouciant. La vérité c’est que ce mec m’intrigue de plus en plus. Quels secrets se cachent sous cette masse de boucles brunes ? Pas le temps de mener mon enquête cependant, le voilà qui enchaîne rapidement en me retournant la question. Hmm. « Et toi alors ? J'imagine que tu ne fais pas partie de la catégorie des gens normaux étant donné que tu étais également là. » Pas d’histoire dramatique pour moi, du moins pas aujourd’hui. Au contraire, la raison de ma présence dans ce parc à cette heure paraît presque dérisoire à côté et ça me fait rire. « Trop de café. » Je lui réponds en souriant. Il semblerait que nos dernières rencontres partagent un thème commun. « J’avais un devoir important à terminer pour le cabinet. » Je précise, histoire d’éviter la question de "pourquoi est-ce que tu te shoot à la caféine aussi tard le soir ?". Je suis pas addict non plus. Enfin, pas trop. Presque pas.
Le portail du parc franchie, je fais mine de partir de mon côté mais Nath insiste pour me raccompagner et je proteste pour la forme car au fond de moi, j’ai bien envie de poursuivre cette conversation encore un peu. D’ailleurs ce n’est qu’en arrivant dans le quartier de South Bay que je me prend conscience de mon environnement, bien loin du centre-ville où se trouve mon appartement. Merde, j’étais trop absorbée par notre simple discussion pour faire attention au trajet. Quelle abrutie ! « Hmm écoute Nath, c’est très intéressant ce que tu me racontes je t’assure, mais est-ce que t’aurais un portable sur toi ? On est trop loin de chez moi pour que je fasse demi-tour à pied, faudrait que j’appelle un Uber… »