contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
Sujet: a burden shared is a burden halved (cade) (#) Ven 23 Juin - 1:58
a burden shared is a burden halved
Cade & Sawyer Braxton
E xcusez-moi… Est-ce que vous savez où je peux trouver Cade Braxton ? demanda Sawyer à un médecin qui passait par là, un dossier entre les mains.
Elle venait de passer quelques heures dans la chambre de Ryan qu’elle avait bien du mal à quitter, à tel point qu’elle avait ramené la paperasse qu’elle devait gérer pour s’en occuper dans sa chambre plutôt qu’au ranch. L’avantage d’être sa propre patronne, c’est qu’elle n’avait de comptes à rendre à personne et pouvait gérer son emploi du temps comme elle l’entendait. Déjà un mois qu’elle multipliait les allers et venues à l’hôpital, rendant chaque jour visite à son mari, plongé dans le coma. Un mois qu’elle priait un dieu en qui elle ne croyait pas pour qu’il ouvre les yeux. Un mois qu’elle lui parlait, lui racontait ses journées aussi peu palpitantes soient-elles, sans même savoir s’il pouvait l’entendre. Elle voulait croire que oui, qu’où qu’il soit, sa voix pouvait lui parvenir, qu’il savait qu’il n’était pas seul, que les visiteurs se multipliaient, que des gens attendaient désespérément qu’il guérisse, qu’il leur revienne. Alors elle lui parlait, de tout, de rien, de la pluie et du beau temps. Elle pleurait aussi parfois, quand elle était certaine que personne d’autre ne pourrait la surprendre et laissait tomber le masque. Aujourd’hui, c’était le frère de Ryan, Cade, qui était venu se glisser dans cette conversation à sens unique. Sawyer se faisait du souci pour lui. Elle ne l’avait pas revu depuis l’accident. L’évitait-il ? Si c’était le cas, Sawyer ne pouvait lui en tenir rigueur. Elle devait avouer qu’elle-même n’avait pas cherché à aller le voir, s’en voulant de la manière dont elle l’avait traité après avoir appris que son mari était blessé, dans le coma, que personne ne savait s’il rouvrirait un jour les yeux, ou s’il souffrirait de quelconques séquelles. C’est ainsi qu’elle s’était décidée, finalement, à prendre la direction des étages les plus bas de l’hôpital afin de trouver son beau-frère.
La morgue… Sawyer n’était déjà pas une grande fan des hôpitaux, peu importe le service, mais cet endroit lui donnait la chair de poule. Et dire qu’il s’en était fallu à peu de choses pour qu’elle retrouve Ryan ici… Elle avait du mal à comprendre comment qui que ce soit pouvait bien avoir envie de travailler ici, de côtoyer la mort chaque jour, mais comme on dit, chacun son truc. Ca ne devait pas être la carrière la plus populaire parmi les étudiants de médecine, mais quelque part, heureusement que certains, comme Cade, décidaient d’en faire leur métier. Elle-même n’aurait pas le cœur assez bien accroché pour ce genre de job, ce qui la poussait d’autant plus à respecter les gens qui, eux, étaient un peu plus courageux qu’elle ne l’était.
Le Dr. Braxton a été mis à pied, lui appris alors le médecin, levant à peine le nez de son document avant de s’éloigner pour vaquer à ses occupations sous le regard incrédule de Sawyer.
C’est l’esprit ailleurs que Sawyer quitta la morgue, encaissant l’information et se demandant bien où pouvait bien être son beau-frère. Elle le connaissait assez pour se douter que les lieux où elle avait le plus de chance de le trouver étaient chez lui, et à la salle de sport. Regagnant sa voiture, elle se glissa dans l’habitacle et mit le contact pour finalement prendre la direction du quartier ouest de la ville où vivait son beau frère. A cette heure-là, la circulation n’était pas très dense si bien qu’elle ne tarda pas à arriver à destination. Arrivée devant la porte, elle toqua. Pas de réponse. Elle insista, mais toujours rien. Deux possibilités : soit Cade n’était pas là, soit il ne voulait pas lui ouvrir. Quittant l’immeuble, elle scruta les alentours mais ne vit la voiture du jeune homme nulle part. Elle décida donc d’aller vérifier s’il n’était pas parti se défouler à la salle de sport. Ca ne lui couterait rien après tout, si ce n’est un peu d’essence. Elle s’engagea donc à nouveau dans les rues d’Island Bay, se dirigeant cette fois vers le nord de la ville pour se garer, une dizaine de minutes plus tard, devant la salle de sport dont Cade était un habitué. Légèrement nerveuse, elle pénétra dans le bâtiment, saluant la jeune femme qui se tenait derrière le comptoir de l’accueil. Sawyer devait avoir l’air un peu perdue car la demoiselle lui demanda si elle voulait un renseignement. Savez-vous si Cade Braxton est ici ? Un grand blond, un peu casse pieds, demanda Sawyer. C’est ainsi qu’elle apprit que le jeune homme était bel et bien là, où elle pourrait le trouver, ainsi que le chemin qui la mènerait jusqu’à lui. Sawyer remercia la jeune femme avant de suivre la direction indiquée.
C’est sans encombre, si l’on oublie le grand baraqué un peu trop adepte de la gonflette qui lui reluqua le derrière, que Sawyer arriva à destination. La salle était quasi déserte à cette heure mais même s’il y avait eu foule, Sawyer n’aurait eu aucun mal à localiser son beau-frère et pour cause : il était debout au milieu du ring en compagnie d’un autre homme avec qui il échangeait des coups que la jeune femme n’aurait pas aimé recevoir, même avec des gants. Pas qu’elle soit particulièrement douillette – être douillet n’était pas compatible avec le travail auprès des chevaux – mais les coups, elle avait déjà assez donné et à l’époque, son bourreau ne prenait pas la peine de mettre des gants. Peu désireuse d’interrompre cet entrainement, elle s’approcha du ring et s’arrêta à quelques mètres, attendant patiemment qu’ils en finissent.
Sujet: Re: a burden shared is a burden halved (cade) (#) Sam 1 Juil - 22:11
a burden shared is a burden halved
Cade & Sawyer Braxton
Coups après coups. Tu ne cesses de frapper dans ce punching-ball. Coup après coup, tu vois des images qui défilent devant toi. La rage qui naît dans le bas de ton ventre. Être ici, ça a toujours été important pour toi. Un lieu de paix, ton endroit à toi. Ton havre de paix. Ton refuge. Aujourd'hui tu ne sais pas pourquoi tu es là. L'envie de remettre les gants. De te défouler ? D'expulser ce que tu ressens en toi. T'en as besoin. Plus que tu le crois. Alors tu frappes, encore et encore. Au point, de ne plus sentir tes poings. T'as besoin de ça. Ton corps qui dégouline de sueur. N'y prêtant pas attention. Tu te vides. T'as mis ton cerveau en off. Tu relâches la pression. La haine que tu as au fond de toi. Cette haine qui t'est adressée. Elle t'est réservée, rien que pour toi. Victime de tes coups. Victime de tes erreurs. Poing après poing. Tu ne cesses pas de t'exprimer. De faire sortir ta rage. Une voix te sort de ta séance .. si on peut appeler ça une séance. « Braxton un combat ça te dit ? » Ici, tu es connu. Tel le loup blanc, les gens savent qui tu es. Un bon sportif. Un bon partenaire. Et surtout un redoutable adversaire. Tu hésites un instant. Regarde la salle. Puis Jeff, s'il te propose ça, c'est qu'il a une idée derrière la tête. Tu n'es pas venu ici depuis un moment, peut-être trop long. Desserrant tes gants, tu t'approches de ton sac et sors ta bouteille. Buvant quelques gorgées, qui ne tardent pas à tomber sur toi. « J'sais pas ... » que tu lui réponds. Reprenant place face à ton sac de sable. « C'est toujours mieux que ça... » Il n'a pas tort. Il te retient à nouveau de taper. Serrant les dents. Tu te retournes vers lui, lui indiquant qu'il doit dégager de ton chemin. Ce qu'il ne semble pas vouloir faire … Il te désespère. Tu n'es pas en état. Pas en état pour combattre quelqu'un. Pas en état pour être un bon adversaire. Aujourd'hui tu n'es pas en état pour respecter les règles. Est-ce qu'il le voit ? Est-ce qu'il est exprès pour te montrer quelque chose. T'en sais rien. Crachant dans le seau qui n'est pas trop loin de toi. Plongeant ton regard à nouveau dans Jeff. Tu cèdes. Toute façon, il ne compte pas en rester là. Tu le vois bien dans son regard. Il n'est prêt d'abandonner le combat et t'as pas les arguments pour contre carré.
Retirant ton tee-shirt. Tu entres dans le ring. Prenant des gans au passage, les bons. Tu dévisages ton adversaire. Ok, Jeff te prépare un serment. S'il a choisi ce mec, ce n'est pas pour rien. Tu le pressens, mais tu ne vas pas te débiner pour autant. Oh que non ! Tu comptes bien te battre et ne rien lâcher. T'en as besoin au fond d'toi. Le gars ne s'attend pas à la rage qui t'habite. Te plaçant dans un coin. Tu regardes ton adversaire se mettre en condition. La petite danse débute. Vous vous regardez, qui va faire le premier pas. Lui ou toi ? Tu hésites un instant, puis t'avances, l'attires vers toi. Il hésite puis vient. Comme tu t'en doutais. Il donne le premier coup, dans le vide. Tu esquives et reprends place. Gauche, droite, tu enchaînes. Une droite, il s'y attendait pas. Tes pieds sont au aguets. Tu te sens bien ici. À ta place. Prêt à donner des coups, à en prendre. Tu n'as peur de rien. Le premier coup te sonne un peu, mais un sourire apparaît sur ton visage. Un coup qui te fait du bien. Tu en redemandes même. Tu songes même à l'énerver, esquivant ses coups. Te jouant de lui. Il te cherche et te trouve. Tu ne te défends même pas. Tu veux recevoir. Tu veux être esquinter. Ne prêtant pas attention au monde qui t'entoure. Aux gens qui sont présent. À la voix de Jeff, qui te dit de bloquer. Tu sais faire, parfaitement même, mais là … Là tu te laisses faire. Tu es la victime. Tu en redemandes. Et puis son visage t'apparaît. Sa voix à nouveau. Ta tête débloque. Et le coup qui t'amène au sol. Te mettant KO. N'ayant plus la force de te relever. Tu restes un instant au milieu du ring. Là étendu. Soufflant. Te raclant la gorge. Une main se présente devant toi. « J'espère que ça t'a servi d'leçon. » Qu'il te dit. Tu te remets sur pieds. Sors du ring et là … tu es prêt à tomber à nouveau. Son regard qui te glace le sang. Son regard sur toi. Tu sais qu'elle déteste ton sport. Les coups, les bleus. Ryan t'en a touché deux mots. Tu comprends son poing de vue, elle n'a jamais cherché à te faire arrêter. La boxe est une passion pour toi. Une drogue qui te permet d'évacuer ton quotidien. Non tu n'arrêteras pas, même au plus bas comme maintenant …
T'avançant vers elle, récupérant au passage tes affaires. Tu hésites. Si elle vient pour en remettre une couche, tu as eu ton compte. Tu attrapes ta gourde et prends tes distances avec celle qui a longtemps été ta complice. La femme de ton frère. Une amie si on peut dire. Sawyer, celle dont tu évites le regard, Celle que tu as blessé. Celle pour qui tu as servi de punching-ball, ne cherchant même pas à te défendre. T'avais besoin qu'elle te dise ce qu'elle ressentait. Qu'elle vide son sac sur toi. Tu savais parfaitement ce qu'elle ressentait, ce que tu ressentais. Alors oui, aujourd'hui encore tu prends tes distances avec elle. Te posant sur le banc, à quelques mètres d'elle. Tu enlèves tes gants et les fourres dans ton sac. Buvant quelques gorgées. Cherchant ton tee-shirt, que tu remets. Histoire de cacher tes futurs hématomes. Aujourd'hui tu as pris cher, mais tu le voulais. Tu voulais souffrir et tu penses ne pas en avoir assez eu …
Dernière édition par Cade Braxton le Dim 2 Juil - 15:33, édité 1 fois
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Sujet: Re: a burden shared is a burden halved (cade) (#) Dim 2 Juil - 1:26
a burden shared is a burden halved
Cade & Sawyer Braxton
S awyer n’avait jamais été quelqu’un de particulièrement attiré par la violence. C’était une jeune femme d’un tempérament plutôt posé, joyeuse et qui ne se laissait que rarement emporter ses émotions, et encore moins en public. Mettre son poing dans la tronche de quelqu’un ? Ca ne lui viendrait même pas à l’esprit, alors l’idée que quelqu’un puisse y prendre un quelconque plaisir la dépassait. Après ses mésaventures avec son ex, elle avait pris quelques coups de self-défense, et n’avait aucunement apprécié l’expérience. Son seul but était de se rassurer, de se donner les armes nécessaires pour se protéger si un jour elle en avait besoin, tout en espérant que ce jour n’arrive jamais. Les salles de sport, et plus particulièrement les salles de boxe, ce n’était donc pas son truc. Jamais elle n’avait été inscrite dans les salles de fitness où se ruaient de plus en plus les gens. Quel intérêt trouvaient-ils, tous, à aller courir sur un tapis ou à soulever des poids pendant des heures entières ? Pire encore, à s’envoyer des coups en plein visage jusqu’à ce que l’un des deux opposants finisse K.O ? La demoiselle était sportive, elle l’avait toujours été, mais elle avait toujours préféré le plein air. Les sensations que procurait un galop effréné sur la plage ou le saut d’un obstacle qui paraissait infranchissable. La vibration des vagues sous ses pieds nus lorsqu’elle se mettait debout sur sa planche, à la merci d’une mer implacable. Le risque d’aller prendre un bain forcé ou d’aller manger du sable quand elle finissait désarçonnée par une vague un peu capricieuse ou un cheval particulièrement récalcitrant… Dans le fond, si elle était loin de partager la passion de Cade pour la boxe, peut être partageaient-ils au moins cela. Ce goût du défi, du dépassement de soi, ce goût risque. Le risque de tomber sur un adversaire plus fort que soi, une vague – un homme, un animal – qui les enverrait au tapis.
Malgré tout, la jeune femme n’était pas vraiment à son aise. Plantée à quelques mètres du ring, elle avait tout loisir de regarder Cade envoyer, et surtout recevoir des coups. Elle n’y connaissait rien à la boxe, si l’on oubliait les rares combats qu’elle avait pu voir durant les diffusions des jeux olympiques et auxquels elle n’avait rien compris, mais il était évident, même pour un néophyte, que Cade n’avait pas le dessus sur son adversaire. L’autre homme cherchait pourtant à l’encourager, à provoquer une réaction, le poussait à se battre. Mais c’était presque comme si le jeune Braxton attendait les coups, les encaissant sans broncher les uns après les autres. Jusqu’au K.O. Sawyer porta une main devant sa bouche en le voyant s’écrouler au milieu du ring, aux pieds de son adversaire.
Il ne s’était pas battu, inutile d’être un expert pour s’en rendre compte. Le combat avait été à sens unique et Sawyer avait dû rassembler tout son self-control pour se retenir de l’interrompre ou de se précipiter aux côtés de Cade pour s’assurer qu’il était toujours entier. Elle en était même arrivée à mordiller ses ongles sans s’en rendre compte, mauvaise habitude qu’elle avait perdue depuis des années mais qui avait tendance à refaire surface quand l’angoisse la tiraillait, ou qu’elle bouillait à l’intérieur. Elle avait beau être quelqu’un d’assez calme, mesuré, cela ne voulait en rien dire qu’elle ne ressentait pas les choses. Elle ressentait tout, elle était juste passée maître dans l’art de se contrôler… Enfin, en général. Malheureusement, Cade avait été victime de l’un de ses rares dérapages. Ce n’était pas un hasard si, une fois sur ses deux pieds et descendu du ring, il l’avait hésité un instant avant de soigneusement l’éviter en allant s’asseoir sur un banc à plusieurs mètres de là.
Sawyer soupira. Elle s’en voulait. Evidemment qu’elle s’en voulait. Plus, certainement, qu’elle n’en voulait réellement à Cade, qui n’avait fait que lui servir de punching-ball lorsque le barrage avait cédé, déversant sur lui un flot d’horreurs qui lui faisaient honte chaque fois qu’elle y repensait. Elle avait tout lâché, sa colère, sa peine, sa douleur, son inquiétude… Comme s’il ne s’en voulait pas déjà bien assez ! Elle-même qui ne s’était jamais pardonné l’incarcération de son frère ne pouvait que comprendre ce qu’il pouvait ressentir. SI Luke avait été tué ce soir là, quand il avait volé à son secours, ou si elle avait été un jour à la place de Cade, au volant durant un accident, son frère sur le siège passager… Serait-elle capable de s’en remettre ? De se pardonner ? Elle n’en était pas convaincue. Elle avait cette sale habitude d’être bien plus dure, bien plus exigeante envers elle-même qu’elle ne l’était avec qui que ce soit d’autre, et la culpabilité l’aurait rongée. Impitoyable.
Ca ne pouvait pas continuer comme ça. Sawyer prit donc son courage à demain et effaça la distance que Cade avait imposée entre eux pour se planter face à lui. C’était à son tour d’hésiter à présent. Que dire ? Quoi faire ? Elle avait tellement honte de la conduite qu’elle avait eue face à lui qu’elle ne savait pas par où commencer. Tu t’es pas battu. constata-t-elle. Elle n’avait pas vraiment prévu d’attaquer sous cet angle mais c’était ce qui lui était venu en premier. Un moyen comme un autre d’engager la conversation. Et puis quelque part, cette observation avait un double sens. Son combat du jour était étrangement semblable à leur dispute. Elle l’avait attaqué de toute parts, frappant jusqu’au K.O. Il avait encaissé, il l’avait même provoquée, l’encourageant à cracher son venin sans jamais chercher à se défendre… Parce qu’il savait qu’elle en avait besoin, ou parce qu’il pensait qu’il le méritait ? Pourquoi ?
Sujet: Re: a burden shared is a burden halved (cade) (#) Dim 2 Juil - 16:32
a burden shared is a burden halved
Cade & Sawyer Braxton
Les coups, tu as toujours adoré en recevoir. Tu sais parfaitement les éviter. Les contrer pour qu'il atterrisse dans le vide. Pour perturber ton adversaire. La soif de la victoire. La gagne. L'adrénaline de ne pas savoir ce qui va arriver dans les secondes qui suivent … Oui car à tes yeux, la boxe reste imprévisible. Tu peux préméditer les gestes, mais tu n'en es jamais sûr. Surtout quand ton adversaire est aussi doué que tu l'es. Et non ce n'est pas de la vantardise, juste la vérité. Pourtant aujourd'hui. Rien. Tu t'es laissé cogner. Tu n'as pas tenté de répliquer. Tu l'as laissé gagner. Tu as tout fait pour l'énerver. Pour qu'il te donne des coups. Pour recevoir ta punition. Tu sais autant gagner que perdre quand il le faut. La défaite fait partie de la victoire. Tu n'es pas un mauvais perdant, loin de là. Tu acceptes toujours la défaite en bien. Il est rare cependant que tu la provoques, comme aujourd'hui. Réalisant doucement que tu es à terre. Une fois de plus. Cette défaite reflète ton état. Tu ne voulais pas gagner. Tu aurais pu le contrer, tu aurais pu être à sa hauteur. Le déstabilisé et voir remporter ce match. Sauf que tu n'en avais pas envie. Tu ne voulais pas du combat. Tu ne voulais rien de tout ça. La leçon tu ne sais pas si tu l'as compris, du moins comme Jeff voudrait… Pas totalement sûr. Un peu sonné. Un peu à l'ouest. N'ayant pas pris soin d'accorder une minute au monde qui t'entoure. Aux gens qui sont venus vous voir. Jeff qui va rajouter un bâton dans ta colonne défaite. Non, tu n'as prêté attention à rien. Absolument rien. C'est pourquoi la surprise se lit sur ton visage en voyant Sawyer. Douce Sawyer qui n'aime pas ce monde. Ton monde de lutte, de coups et pourtant qui est là … une pensée te vient … Est-ce qu'elle a assisté au combat ? Est-ce qu'elle t'a vu perdre ? Te faire mettre Ko ? Tu ne sais pas. Tu pourrais savoir … Si facilement …
Au lieu de ça, tu dévies ta route. Attrapant tes affaires et rajoutant de la distance entre vous. Tu n'es pas encore prêt pour un nouveau combat. Pas comme ça. La voir, ça a fait que rejaillir tes démons intérieur. Les phrases qui ont été dites dans ce couloir. La colère que tu as vu en elle… La peur de la suite. Tu ne peux pas oublier. Tu ne veux pas oublier. Tu te sens coupable. Coupable pour ce qui leur arrive. Elle ne mérite pas de voir son mari sur un lit, se battant entre la vie et la mort. Elle ne mérite pas de voir son bonheur se perdre un peu. Elle ne mérite pas de t'avoir dans sa vie. C'est peut-être pour ça que ce jour-là, tu l'as laissé s'emporter. Que tu n'as rien. Toute façon, tu n'avais rien à dire. À quoi bon ? Elle avait entièrement raison. Tu le sais autant qu'elle et le reste de ta famille. Se battre pour une cause dont tu ne crois, ça n'a jamais été ton délire. Le scratch résonne à tes oreilles. Ne lui prêtant pas attention. T'as envie de savoir ce qu'elle vient faire là ? Peut-être qu'elle vient t'annoncer une bonne nouvelle ? Que Ryan est réveillé et qu'il te demande ? T'en sais rien. Ça pourrait être comme autre chose … Tu préfères attendre. Attendre qu'elle vienne à toi. Qu'elle porte le premier coup. C'est ton sentiment du jour, tu laisses les autres venir à toi. Tu préfères prendre que donner.
« Tu t’es pas battu » Sa voix te sort de tes songes. Elle te ramène vers elle. Elle établie le contact. Est-ce que tu étais prêt ? Pas vraiment ! Pas comme ça. Elle sait parfaitement mettre les pieds dans le plat, ça tu ne peux pas le nier. Tu as du mal à relever ton regard vers elle. Tu ne veux pas lire la déception dans son regard. Enlevant doucement les bandes autour de tes mains. Tu attends la suite. Tu sais qu'il y a toujours une suite. C'est ainsi. « Pourquoi ? - Pourquoi pas ?! » Que tu réponds du tac au tac. Les mots sont sortis plus vite que tu n'as eu le temps d'y songer. C'est vraiment après tout. Pourquoi toujours se battre ? La victoire ne te plaisait pas. La réponse encore moins. Tu connais la réponse et t'as peur qu'elle le sache aussi. Elle te connaît un minimum … Depuis le temps qu'elle fait partie de la famille, de ta vie. Elle peut le dire. Elle peut dire qu'elle te connaît. Qu'elle sait que tu n'as pas donné le meilleur de toi même. Que tu t'es laissé manger. Est-ce qu'elle peut dire que tu le voulais ? Pas sûr. Posant le tout à côté de toi. Tu relèves les yeux vers Sawyer. « Tu veux quoi ? » Toi aussi tu peux être direct quand tu veux. Craquant tes doigts au passage. « Si c'est un nouveau combat que tu veux, passes ta route, je ne suis pas intéressant. » Ferme et direct. Tu ne mâches pas tes mots. Ta famille t'a parfaitement comprendre, tout comme elle, que tu étais responsable. Ce fardeau, tu le portes tous les jours. Tu en es conscient, mais t'as pas envie qu'on le répète encore plus que tu le fais déjà. Rassemblant tes affaires dans ton sac. Tu n'as pas envie de continuer cette conversation… ne sachant pas vraiment sur quoi tout ça va déboucher. T'es prêt à partir. À la laisser là s'il le faut. Juste pour ne pas avoir à subir un nouveau serment…
Sujet: Re: a burden shared is a burden halved (cade) (#) Lun 3 Juil - 19:15
a burden shared is a burden halved
Cade & Sawyer Braxton
Q uand Sawyer voyait Cade assis sur son banc, le visage fermé, le regard fuyant, il était difficile de voir en lui celui qu’il avait été jusqu’à il y a quelques semaines. Ce jeune homme jovial, bon vivant, qui avait toujours une ânerie à sortir. Le contraste entre ce Cade, qu’elle connaissait depuis des années, et celui qui se tenait devant elle était saisissant. Une chose était certaine, c’est qu’aussi casse-pieds puisse-t-il être, il n’était pas le genre de personne avec qui on avait le temps de s’ennuyer. Le cœur de Sawyer se serra lorsqu’elle repensa à tous ces moments où elle les avait vus, lui et Ryan, échanger des plaisanteries, se vanner mutuellement autour d’un verre. Deux frères, aussi proches qu’ils pouvaient être différents. Que penserait Ryan s’il voyait son frère ainsi ? Il semblait n’être plus que l’ombre de lui-même, rongé de l’intérieur par la culpabilité, le souvenir de l’accident, la vision de son aîné coincé sur un lit d’hôpital, entre la vie et la mort.
Comment avait-elle pu exploser ainsi, le blâmer sans la moindre pitié ? Elle n’était pas comme ça, elle ne l’avait jamais été. Sawyer, elle fuyait ce genre de conflit conflit. Rien de bon ne ressortait jamais d’une discussion empreinte de colère. Ce n’était rien de plus qu’un dialogue de sourds et elle avait toujours préféré fuir ce genre de confrontation. Non, pas fuir, ce n’était pas le mot exact... Reporter la discussion à plus tard, attendre que les esprits échauffés s’apaisent et reprendre une conversation plus posée, plus constructive. Jusqu’à ce moment où elle avait littéralement explosé sur Cade, avant d’ajouter Kyan, qui avait pris la défense de son frère, aux dommages collatéraux. Kyan – un nom de plus à ajouter à la liste des personnes auprès desquelles elle devrait s’excuser.
Sawyer s’en voulait, mais elle savait aussi que sa culpabilité n’était rien à côté de celle que devait ressentir Cade. C’est pourquoi elle avait estimé que c’était à elle de faire un pas vers lui. C’était la bonne chose à faire, elle en était convaincue. Elle n’avait peut-être pas entamé la conversation de la manière la plus adéquate et craignait que Cade ne se braque, mais c’était une manière comme une autre de faire un pas vers lui. Elle était venue jusqu’ici, dans son univers à lui, et même si elle avait été maladroite elle avait engagé la discussion. Pour le reste, elle improviserait au fur et à mesure.
Pourquoi pas ?! rétorqua Cade d’un ton abrupte, le regard baissé vers ses mains, comme si l’acte de retirer les bandes qui les entouraient, qu’il avait répété des centaines voire des milliers de fois, requérait toute sa concentration. Sawyer ne répondit rien, le laissant terminer et déposer le tout à côté de lui. Tu veux quoi ? Si c'est un nouveau combat que tu veux, passes ta route, je ne suis pas intéressant. lança-t-il, s’étant enfin décidé à lui accorder un regard.
Cade… soupira la jeune femme alors qu’il rangeait ses affaires dans son sac. Allait-il fuir ? Craignait-il vraiment qu’elle ne soit venue pour déverser encore sa rage sur lui, se passer les nerfs ? Quelque part, cet endroit était plus adapté à un combat que les couloirs animés d’un hôpital mais ce n’était pas pour cela qu’elle était là. Mais Sawyer ne pouvait pas le laisser lui filer entre les doigts. Alors elle fit un pas vers lui, puis deux, jusqu’à se retrouver juste devant lui. S’accroupissant, elle posa la main sur son avant-bras pour stopper son rangement, réclamer son attention, l’empêcher de se lever et de partir. Cade, regarde-moi… lui ordonna-t-elle, d’une voix plus douce que celle qu’elle avait employée précédemment. Je ne suis pas venue me battre avec toi. Je suis venue m’excuser. Je n’ai pas été juste avec toi, je n’aurais jamais dû te parler comme ça. Je suis désolée. Vraiment. Tout ce que je t’ai dit… Je n’en pensais pas un mot, s’excusa-t-elle finalement. Elle était sincère, et elle espérait que Cade s’en rendrait compte. Elle n’était pas très douée pour ces choses-là, il faut dire. Comme tout le monde elle avait des regrets, mais en général elle s’arrangeait pour éviter de se mettre dans des situations qui viendraient en ajouter d’autres à sa liste déjà bien remplie.
Sujet: Re: a burden shared is a burden halved (cade) (#) Mar 4 Juil - 18:46
a burden shared is a burden halved
Cade & Sawyer Braxton
Combat un simple mot, qui t'a toujours fait sourire. T'as jamais baissé les bras face à un combat. Au contraire, t'en réclame. Seulement là. Tu n'es pas prêt pour celui, tu ne veux pas l'affronter. Ce combat est différent des autres. Il va te toucher, te mettre à nouveau à terre et tu ne veux pas. Tu ne veux pas être à nouveau à terre. Pas face à elle. Tu sais que tu n'es pas prêt pour ces coups là. Les autres tu les as encaissé, sans soucis. Parce que tu les voulais, tu les méritais. Tu savais qu'ils étaient nécessaire … Là non. Tu ne veux juste pas affronter son regard. Entendre ses mots. Tu sais que ça va te blesser encore plus de l'intérieur. Tu peines déjà te reconstruire. Tu te complais dans ton errance .. Tu pourrais te dire qu'une fissure de plus ou de moins .. mais non. T'es juste pas prêt à écouter ce qu'elle a à te dire. Rangeant tes affaires. Fermer à la discussion. Ta belle sœur, ta pouliche. Celle que tu as toujours emmerdé. Celle qui t'a toujours connu avec le sourire. Celle qui te connaît. Et ça tu le sais. Elle a su voir que tu ne t'étais pas battu. Tu sais que face à Sawyer tu ne peux pas cacher tes faiblesses. Elle fait partie de ta famille, depuis tellement longtemps, qu'elle te connaît suffisamment. C'est ce qui t'effraies sans doute un peu .. ne pas pouvoir te cacher. Tu ne peux pas juste mettre ton sweat et partir. Alors tu baisses les yeux. Tu ranges tes affaires. En priant qu'elle parte. Qu'elle abandonne ce futur combat. Combat que tu ne veux pas avoir. Pas là. Pas maintenant. Tu viens déjà d'être au sol, pas à nouveau. Trop tôt. Beaucoup trop tôt.
Tu sais que tes mots sont durs, mais tu n'en vois pas d'autres. Si tu peux la faire fuir. Fuir du monstre qui est là. Toi. Tu veux qu'elle fuit. Tu ne veux pas qu'elle s'approche. Tu veux qu'elle parte. Parce que tu l'as assez fait souffrir. Qu'elle ne mérite pas ça. Lui non plus. Soufflant intérieurement pour la centième fois en cette journée. Tes regards sur tes mains. Ton sac fin prêt, plus rien ne te rien … ou presque. Tu n'étais pas prêt à ça. Son visage prêt du tiens. Tel une mère, une sœur, une protectrice. Elle te tient. Tente de capter ton regard. « Cade, regarde-moi… » Ton regard fuyant fini par se blottir dans le sien. La chaleur de son regard. Tu te racles la gorge. T'as pas envie qu'elle continue. Pitié qu'elle t'achève vite.. C'est ce que tu penses. Tu n'es pas prêt à entendre ses paroles. Pourquoi est-elle venue ici ? Elle cherche à anéantir le peu de joie qui te reste dans ta vie ? Tu ne ressens même plus cette joie en venant là. Tu es un zombie. T'as plus envie de taper. Plus envie de te battre. Plus envie de rien. Parce que ça devrait être toi. Phrase qui te hante, encore et toujours. Envers et contre tout. Tu ne peux pas l'effacer. Elle se percute dans ta tête tous les jours, comme un caillou sur le pare-brise. « Je ne suis pas venue me battre avec toi. Je suis venue m’excuser. Je n’ai pas été juste avec toi, je n’aurais jamais dû te parler comme ça. Je suis désolée. Vraiment. Tout ce que je t’ai dit… Je n’en pensais pas un mot, » Ses mots te coupent l'herbe sous le pieds. Tu ne t'y attendais pas. Foutrement pas. Tu ne sais pas quoi dire. Cherchant dans son regard, si elle est sincère … Bien sûr qu'elle l'est… c'est Sawyer.
Tu baisses ta tête et te relèves doucement. Ne voulant pas la bousculer trop, même si c'est le cas. « Tu peux pas ... » que tu lui dis. Elle ne va pas comprendre, toi non plus. Tu lui tournes le dos et passes ton sac sur ton épaule. « Tu peux pas m'pardonner. Tu peux pas. » Parce que si elle te pardonne ça voudrait dire que tu dois le faire et ça t'es pas prêt. « Tu l'as dit, elle l'a dit ! Tout le monde l'a dit ! C'est entièrement ma faute ! » Finissant par braquer ton regard sur elle. Un regard fermé, froid, distant, qui montre bien ce que tu ressens. « C'est à cause de moi que ton mari est sur un lit en train de se battre entre la vie et la mort. C'est entièrement à cause de moi si tu as mal en te levant chaque matin et que tu te couches en pleurant ! Tout ça c'est d'ma faute. C'est moi le fautif ! » Tu ne te rends pas compte de la porter de tes mots, de ta voix. Crachant ta douleur. « C'est moi qui devrais être là-bas ! Pas lui ! Lui il devrait être là ! Parce qu'il aurait les mots adéquate ! Il les a toujours eu ... » Toute façon tu sais que si ça avait le cas contraire, ton frère n'aurait pas eu l'accident ! « Tu ne peux pas t'excuser Sawyer ! Encore moins me pardonner ! Tu dois me détester ! Me haïr pour ce que je te fais subir ! » T'approchant d'elle. Tu es blessant, mais plus pour toi que pour elle. Dur avec toi surtout ! « Tu vois pas quel monstre je suis ? Alors pourquoi tu pardonnerais à un monstre ? J'fais de ta vie un enfer ... » Te raclant la gorge, tu finis par passer ta main sur tes yeux … Tu ne pensais pas que tu dirais ça .. pas ainsi .. pas comme ça .. pourtant ça te fait du bien de lâcher. D'ouvrir les vannes et de dire ce qui te brûle.. ce que tu gardes en travers de la gorge.
Sujet: Re: a burden shared is a burden halved (cade) (#) Mer 5 Juil - 22:35
a burden shared is a burden halved
Cade & Sawyer Braxton
A vant que l’accident de Ryan ne vienne chambouler son quotidien, Sawyer passait ses journées auprès des chevaux. Si elle prenait beaucoup de plaisir à les dresser, les entraîner pour une quelconque tâche attendue par leurs propriétaires, ce qui lui plaisait le plus c’était ses cas désespérés, comme certains les appelaient. Ce terme ne lui plaisait guère cependant, car à ses yeux cela n’existait pas. Ce qu’elle aimait, c’était observer ces animaux. Les analyser, les comprendre, chercher pourquoi l’un se montrait agressif, pourquoi l’autre refusait de se laisser monter quand bien même les vétérinaires avaient fait chou blanc. Comprendre leurs peurs, leurs réactions, et trouver le moyen de gagner leur confiance, la bonne stratégie, la bonne approche afin que leurs problèmes ne soient plus qu’un mauvais souvenir. Ca ne marchait pas à tous les coups. Face à l’échec, il fallait faire preuve de patience, persévérer, se remettre en question… Tout ça, ça lui plaisait beaucoup plus que d’entraîner un animal à enchaîner un parcours d’obstacle le plus haut possible.
Toutefois, si comprendre et résoudre les problèmes des animaux avec lesquels elle travaillait au quotidien n’était pas un problème pour Sawyer, ses instincts lui faisaient parfois défaut lorsqu’il s’agissait des humains. Face à Cade, elle se voyait plus désemparée que jamais. Elle connaissait le pourquoi de ses actions – pourquoi il était au plus mal, pourquoi la culpabilité le rongeait, pourquoi il avait laissé son adversaire l’envoyer au tapis sans broncher. Lorsqu’on était au fait de la situation, que l’on connaissait Cade et la relation qu’il entretenait avec son frère, ce n’était pas très difficile à deviner. Mais saurait-elle trouver les bons mots, ceux qui l’aideraient à remonter la pente, ne serait-ce qu’un peu ? Il en avait besoin et quelque part, elle aussi. Ils avaient besoin de se serrer les coudes, de se soutenir les uns les autres dans cette épreuve. Elle, lui, et tous ceux qui aimaient Ryan, ceux à qui il manquait un peu plus chaque jour. Ceux dont la vue du jeune homme, étendu sur son lit, immobile, brisait le cœur et qui ne priaient que pour retrouver leur mari, leur frère, leur fils… Sawyer ne pouvait pas se contenter de laisser Cade s’éloigner, s’isoler dans son chagrin et son dégoût de lui-même. Elle devait à Ryan d’être là pour son casse-pieds de petit frère quand lui-même en était tout bonnement impossible. Elle le devait à Cade. Elle se le devait à elle-même aussi, car elle serait bien incapable de se regarder dans un miroir si elle ne lui tendait pas la main au moment où il en avait le plus besoin.
C’était cela ses excuses. Une main tendue et l’espoir muet qu’il s’en saisisse. Le voyant se relever, Sawyer craint un instant qu’il la fuie, tout simplement. Qu’il refuse cette conversation, se mure un peu plus encore dans sa solitude. Elle se releva à son tour, pivotant pour le suivre du regard, le cœur serré. Elle n’eut pas à le retenir. Tu peux pas... Tu peux pas m'pardonner. Tu peux pas. Il lui tournait le dos, son sac hissé sur son épaule. C’est déjà fait, répondit-elle d’une voix douce. Elle était comme ça Sawyer, elle l’avait toujours été. La rancune, la haine, c’était épuisant. Alors elle pardonnait, passait l’éponge, autant pour elle-même que pour les autres. Elle n’oubliait jamais rien, mais refusait de laisser de stupides rancœurs lui bouffer la vie. Tu l'as dit, elle l'a dit ! Tout le monde l'a dit ! C'est entièrement ma faute ! lança-t-il alors, avant de lui faire face. Lorsqu’elle croisa son regard, le cœur de Sawyer se serra un peu plus. Elle l’avait dit. Lui avait balancé au visage sans la moindre pitié que c’était de sa faute. Que ça devrait être lui, inconscient sur ce lit. Lui, pas Ryan. Puis le choc était retombé, la colère aussi, et elle avait réalisé la portée de ses paroles. C'est à cause de moi que ton mari est sur un lit en train de se battre entre la vie et la mort. C'est entièrement à cause de moi si tu as mal en te levant chaque matin et que tu te couches en pleurant ! Tout ça c'est d'ma faute. C'est moi le fautif ! balança-t-il. Sawyer ne broncha pas. Il avait besoin de vider son sac, tout comme elle avait eu ce besoin impitoyable de déverser toute sa colère, sa frustration, son impuissance sur quelqu’un. La différence entre eux deux était que si Cade était dur, c’était surtout envers lui-même. Elle ravala les larmes qui menaçaient de lui échapper face au rappel de leur triste réalité, la gorge serrée. C'est moi qui devrais être là-bas ! Pas lui ! Lui il devrait être là ! Parce qu'il aurait les mots adéquats ! Il les a toujours eu ... Tu ne peux pas t'excuser Sawyer ! Encore moins me pardonner ! Tu dois me détester ! Me haïr pour ce que je te fais subir ! Sawyer se contenta de remuer doucement la tête de gauche à droite en le regardant approcher. Non. Non elle ne devait pas le détester – il se détestait déjà bien assez pour eux deux. Tu vois pas quel monstre je suis ? Alors pourquoi tu pardonnerais à un monstre ? J'fais de ta vie un enfer...
A un moment durant le monologue de Cade, des larmes silencieuses lui avaient échappé. Peut-être quand il avait mentionné ses nuits en pleurs, ou ses matins douloureux. Il avait raison. Si aller se coucher le soir, seule dans un lit vide et froid, était difficile, les matins étaient encore pires. Ceux où elle oubliait étaient les pires, ceux où elle s’attendait à se retourner et poser les yeux sur le visage familier de son mari pour se retrouver face au vide.
D’un revers de la main, Sawyer balaya ses larmes. Elle avait l’impression de passer sa vie à pleurer, elle qui était pourtant si optimiste, d’ordinaire. Mais quelque part, la douleur de Cade, celle qui transparaissait dans ses mots, brillait dans ses yeux, lui rappelait la sienne. Elle faisait remonter malgré elle ce qu’elle s’efforçait de garder enfoui au fond d’elle-même, de n’exprimer que lorsqu’elle était seule afin de ne pas décharger son fardeau sur les épaules de quelqu’un d’autre. Alors ce fut plus fort qu’elle et elle le prit dans ses bras. Elle ignorait si c’était la meilleure chose à faire, mais c’était instinctif. Silencieuse, elle le serra dans ses bras, espérant que ce geste l’empêcherait de s’écrouler. Tu n’es pas un monstre, Cade… lui dit-elle doucement, avant de le relâcher, perdant quelques centimètres lorsque ses pieds se reposèrent à plat sur le sol de la salle de boxe. Tu n’es pas un monstre, et je ne te déteste pas. Je ne t’ai jamais détesté, malgré toutes les horreurs que j’ai pu te dire ce soir-là. T’as jamais voulu que ça arrive et je sais que tu te sens coupable et que… Que si tu pouvais, tu échangerais ta place avec la sienne sans même réfléchir un instant. Elle aussi le ferait. Combien de fois s’était-elle fait la réflexion, en posant le regard sur les visages des Braxton, marqués par la peine et l’inquiétude. Il ne voudrait pas te voir comme ça, et je suis sûre que s’il est en mesure d’entendre ce qui se passe, il est heureux que tu t’en sois sorti mieux que lui. Sawyer ignorait s’il pouvait les entendre, les comprendre. Personne n’était en mesure de lui donner une réponse avec certitude, alors dans le doute, elle lui parlait. Pour qu’il sache qu’il n’était pas tout seul, abandonné dans cette chambre pendant que le monde continuait de tourner. Et puis, elle en avait besoin. L’une des premières choses qu’elle lui avait dite, c’était que son frère allait bien. Qu’il était vivant, en un seul morceau. Elle savait qu’il aurait voulu le savoir.
Dernière édition par Sawyer Braxton le Dim 9 Juil - 23:14, édité 1 fois
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Sujet: Re: a burden shared is a burden halved (cade) (#) Ven 7 Juil - 22:33
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Cade & Sawyer Braxton
Un simple « o » c'est ce que ta bouche fait en ce moment. Tu tentes de reprendre ton rythme. Le regard en bas. L'impression d'être sur un ring, d'affronter un adversaire. Un inconnu. Les poils hérissés, la boule dans le bide. Tout est là… Tout ou presque. Ton adversaire n'est pas inconnu et on ne peut pas dire que ça soit à proprement parler à adversaire. Il s'agit de Sawyer. De la douce et tendre Sawyer. Ta belle sœur. La femme qui fait naître un sourire sur le visage de ton frère. Ton frère. Rien que ce mot, ta boule s'agrandit. La douleur persiste. Elle a mal, tout autant que toi, mais différemment. Tu lui as privé de celui qu'elle aime plus que tout. Tu lui as privé d'un être remarquable. Par ta faute, elle ne sourit plus, elle souffre. Tout ça à cause de toi… Alors non, tu ne peux pas. Tu ne veux pas qu'elle te pardonne. C'est ça que tu lui dis. Ces mots qui sont sortis de ta bouche. Dur et distant. Parce que tu ne veux pas qu'elle te pardonne, cela reviendrait à te pardonner. Et toi t'es pas tout sauf prêt à te pardonner. Tu ne veux pas. Tu ne peux pas. Ryan est toujours là, alors que toi… Toi tu te perds, tu t’abîmes chaque jour un peu plus. T'écorchant le coeur dans l'attente. L'attente que tu ne supportes pas. La patience n'a jamais été ton allié. Toi tu l'as toujours bousculé, mais là… Là tu n'as pas d'autres choix que d'attendre … Attendre qu'il se réveille. Attendre un signe. Et quand bien même ce signe arriverait, tu ne sais si tu pourrais te pardonner. Ce n'est pas à l'ordre du jour … Alors non, elle ne peut pas te pardonner. Pour la première fois, tu la sens la rancœur. Elle te brûle de l'intérieur et tu sais qu'elle t'ait adressé ! Ce n'est pas envers Sawyer que tu la ressens, mais envers toi. Rien que pour toi qu'elle se loge au fond de ton ventre. Elle n'a pas envie que tu renonces. Se sentant bien à l'intérieur de toi. Trop tôt pour partir. Trop tôt pour accepter tout ça. Trop tôt tout simplement …
Tes poings finissent par se détendre. Tu t'en rends compte lorsqu'elle vient se « blottir » contre toi. Ce geste tu ne l'attendais pas. Tu n'as jamais compris pourquoi les gens venaient se blottir vers une personne en peine. Ça ne t'es jamais venu à l'esprit de prendre l'un de tes amis dans tes bras pour le réconforter. Tu sais que tu n'es pas doué avec tout ça, mais jusqu'ici tu ne comprenais pas en quoi… ce geste pouvait faire du bien. Sa chaleur qui se colle à la tienne. La douceur dans ses gestes, ses mots. L'espace d'un instant tu oublies le monstre qui sommeil en toi. Tu le laisserais presque ronronner grâce à ce geste. Geste simple, mais pas si anodin. Tu comprends à présent pourquoi les gens font ça. Pourquoi ça fait du bien. Tu te laisses même prendre au geste et poses ta main sur son dos. Cet acte, ce geste ne dure que quelques minutes, mais ça te fait du bien. Et puis il y a cette phrase qu'elle te murmure à l'oreille. « Tu n’es pas un monstre, Cade… » Tu as envie d'y croire, mais tu n'y arrives pas … Lorsqu'elle se détache de toi. Tu relèves ton regard et ça te tues lorsque tu le vois. Ton regard, tes gestes dans ce miroir derrière elle. Le monstre qui s'est adoucie l'espace de quelques minutes. Tu aurais même peur de toi. De ta propre ombre. Tu as une sale mine. L'impression que la noirceur intérieur ressort de l'extérieur. Qu'elle est voyante à présent. Ils peuvent tous le voir. Te voir tel que tu te vois … « Tu n’es pas un monstre, et je ne te déteste pas. Je ne t’ai jamais détesté, malgré toutes les horreurs que j’ai pu te dire ce soir-là. T’as jamais voulu que ça arrive et je sais que tu te sens coupable et que… Que si tu pouvais, tu échangerais ta place avec la sienne sans même réfléchir un instant. » Tu te recules doucement, c'est ton instinct qui te dicte ces gestes. Tu comprends ces mots, mais ne les acceptes pas pour autant. Tu aimerais, préférerais qu'elle t'attaque, comme ce jour-là. « Il ne voudrait pas te voir comme ça, et je suis sûre que s’il est en mesure d’entendre ce qui se passe, il est heureux que tu t’en sois sorti mieux que lui.» Te raclant la gorge, pris au dépourvu par ses mots. L'impact qu'ils font dans ton cerveau. « Pourquoi tu m'dis ça ? » sors-tu, sans avoir le temps d'y songer. Tu plonges ton regard dans le sien. « T'en sais rien. » craches-tu presque. Peur qu'elle ait raison. Peur de qui tu es. Qui tu deviens.
Reculant à nouveau. Serrant tes poings. Serrant ton sac. Tu ne peux pas. Tu tentes de te calmer. Tu sais au fond de toi qu'elle cherche juste à te réconforter, à t'aider, mais non. Lui tournant le dos. Tu te racles à nouveau la gorge. Empêchant ces cristaux de sortir à nouveau. « Tu peux pas savoir ... » dis-tu d'une voix cristalline. Tu finis par la regarder à nouveau. « Ryan a toujours été le meilleur de nous deux et moi ... » Tu n'as clairement pas d'arguments… Sauf que tu ne peux pas reconnaître qu'elle a raison. Parce que t'en es pas là. Pas prêt encore. « Tu vas m'dire quoi que s'il meurt il aurait aimé que ça soit lui plutôt que moi ? » Tu ne sais pas pourquoi tu dis tout ça. T'es en colère, plus contre toi que vis à vis d'elle. Bien sûr qu'elle n'y ait pour rien. Qu'elle souffre autant que toi. Tu tentes de te calmer. « C'est ma faute Sawyer, alors arrête de vouloir jouer les super héroïne ! Tu peux rien y faire. Rien changer ! Et surtout pas m'dire ce qu'il aurait dit ... » Parce que ça te fait mal. Mal de savoir qu'elle a raison. Que tes œillères sont encore trop présente. Que tu ne vois même pas que t'enfonce dans ta peine. Qu'elle te dérobe à ton entourage. « Tu crois que je vois pas leurs regards ? Je sais très bien ce que ma famille pense de moi ! Ce qu'elle a toujours pensé ! » Finis tu par lâcher. Parce que tu as mal et que tout ça c'est trop pour toi. Tu veux que ça s'arrête, tu veux que ça se stoppe, mais t'en es pas capable. Te rendant pas compte que les cristaux tombent sur tes joues. « Tu peux pas comprendre. » Dis-tu simplement. « J'ai pas b'soin d'ton aide ! » Faux, mais une fois de plus, tu ne vois rien. Tu préfères blesser les gens à ce moment précis … Parce que tu penses que c'est ce que tu mérites. Être seul. Ta peine, ta souffrance …
Sujet: Re: a burden shared is a burden halved (cade) (#) Dim 9 Juil - 23:14
a burden shared is a burden halved
Cade & Sawyer Braxton
M algré son tempérament calme et posé, Sawyer demeurait quelqu’un de spontané. Impulsive même, même si elle s’efforçait toujours de ne pas en abuser et de rester raisonnable. C’est cette spontanéité qui l’avait poussée à prendre Cade dans ses bras. Elle l’avait fait sans réfléchir, sans même se demander de comment il prendrait ce geste. La repousserait-il ? Accepterait-il ce geste de tendresse, de soutien, cette offre d’une épaule sur laquelle s’appuyer, ne serait-ce qu’un bref moment ? Elle l’ignorait, mais cela ne lui avait pas empêchée d’essayer. Un geste valait parfois mille mots et elle le savait. Une présence, un peu de douceur pouvait être plus efficace que tous les mots rassurants et les beaux discours du monde.
Cade ne l’avait pas repoussée. Au contraire même, il avait passé sa main dans le dos de Sawyer, lui rendant son étreinte. Sawyer savait cependant qu’il ne fallait pas crier victoire trop vite. La culpabilité, c’était tenace. Ca vous rongeait de l’intérieur, vous tenait éveillait la nuit et vous hantait durant chaque moment d’éveil, sans répit. Elle le savait, elle qui ne s’était jamais vraiment pardonné l’incarcération de son frère, quand bien même il était aujourd’hui sorti et avait réussi à faire ce qu’il voulait de sa vie, parcourant le monde avec sa planche, passant d’une compétition de surf à une autre. Mais jamais il ne récupèrerait le temps qu’il avait passé enfermé. Luke ne lui avait jamais fait le moindre reproche, il ne lui avait jamais donné la moindre raison de se sentir coupable et pourtant, insidieuse, cette fichue culpabilité s’était glissée en elle et ne l’avait jamais tout à fait quittée. C’était après tout ses choix à elle qui l’avaient conduit en cellule, lui n’avait fait que la protéger.
C’était sûrement aussi pour ça qu’elle tenait à être là pour Cade, à l’aider à remonter la pente. Si la vie de son frère n’avait jamais pesé dans la balance, contrairement à celle de Ryan, elle savait ce que c’était de porter le poids de ses erreurs sur ses épaules, de se retrouver totalement impuissant. Cette impuissance quant au sort de Ryan, ils la partageaient. Lui, elle, tous les Braxton qui attendaient dans l’angoisse que l’aîné de la fratrie ouvre les yeux. Qui étaient un peu plus frustrés chaque fois que les médecins se bornaient dans leurs incertitudes, dans leurs peut-être, dans un conditionnel qui finirait sûrement par la rendre folle et mettait sa patience à rude épreuve. Alors comment pouvait-elle lui tourner le dos ?
Pourquoi tu m'dis ça ? T'en sais rien, rétorqua Cade. Sawyer retint un soupire. Bien entendu qu’elle savait – elle en aurait mis sa main à couper. Ryan aimait son petit frère, aussi exaspérant puisse-t-il être par moment, et comme n’importe quel grand frère, il préfèrerait porter toute la misère du monde sur ses épaules plutôt que de la voir s’abattre sur celles de son frère. Cade recula, visiblement tendu. Un pas en avant, trois pas en arrière. Tu peux pas savoir... Ryan a toujours été le meilleur de nous deux et moi... Tu vas m'dire quoi que s'il meurt il aurait aimé que ça soit lui plutôt que moi ? Le sœur de Sawyer se serra. S’il meurt… Elle n’était pas prête à voir cette vérité en face, à lever les yeux vers cette épée de Damoclès qui tronait au dessus de la tête de son mari, menaçant de s’abattre à tout instant, de l’arracher à tous ceux qui l’aimaient – à le lui arracher. Un mois, un mois et elle n’était toujours pas prête à accepter cette éventualité… Bien sûr ! Si ça avait été mon frère et moi dans cette voiture, si j’étais à la place de Ryan, je voudrais que mon frère vive, quoi qu’il puisse m’arriver. Qu’il continue de surfer, de voyager, continue sa vie et trouve un peu de bonheur… N’était-ce pas, après tout, ce que tout le monde souhaitait pour les gens qu’ils aimaient ? Une belle vie. Une vie heureuse. Sawyer ne pouvait pas s’imaginer que Ryan voudrait autre chose pour son petit frère.
C'est ma faute Sawyer, alors arrête de vouloir jouer les super héroïnes ! Tu peux rien y faire. Rien changer ! Et surtout pas m'dire ce qu'il aurait dit ... Sawyer ne dit rien, préférant ne pas insister. Cade n’avait nullement envie de l’entendre, d’accepter que peut être, elle avait raison. Il était totalement braqué, noyé dans sa culpabilité et sa douleur, et il faudrait certainement un bon moment avant qu’elle ne parvienne à lui faire sortir la tête de l’eau. Tu crois que je vois pas leurs regards ? Je sais très bien ce que ma famille pense de moi ! Ce qu'elle a toujours pensé ! Sawyer secoua doucement la tête de gauche à droite, fermant un instant les yeux alors qu’elle soupirai légèrement. Si c’est le cas, pourquoi Iris me prend-elle pour le diable en personne à cause de tout ce que je t’ai dit ? Pourquoi Kyan a pris ta défense ? demanda-t-elle. Sawyer avait croisé Iris sur la plage quelques jours plus tôt et la jeune Braxton ne s’était pas montrée très tendre. Volontairement, Sawyer omis de citer Kara qui s’était elle aussi montrée très dure avec son aîné. A quoi bon remuer le couteau dans la plaie ? Cela n’avancerait à rien.
Tu peux pas comprendre. J'ai pas b'soin d'ton aide lui cracha finalement Cade. Sawyer soupira à nouveau et croisa les bras sur sa poitrine. Elle s’était doutée que la tâche ne serait pas facile. Elle ne lâcherait pas l’affaire, mais elle était désemparée, ne sachant pas vraiment sous quel angle attaquer le problème. Comment pouvait-elle apporter son aide à quelqu’un qui n’en voulait pas ? Elle pourrait remuer ciel et terre, elle n’obtiendrait rien sans la coopération de Cade, et il ne semblait pas prêt à la lui donner ce qui ne voulait pas dire qu’elle baisserait les bras il lui faudrait simplement trouver une nouvelle stratégie.
Sujet: Re: a burden shared is a burden halved (cade) (#) Lun 10 Juil - 20:01
a burden shared is a burden halved
Cade & Sawyer Braxton
Ce mot que tu as osé prononcer. Ce mot qui est sorti de ta bouche. Qui a franchi le seuil de tes lèvres. Ce mot qui est devenu presque interdit à songer, ou à imaginer. Bien sûr que non tu ne veux pas qu'il meurt. Cela t'es même inconcevable. Sauf qu'à l'écouter tu devrais continuer à vivre. Tu ne peux en le sachant là-bas. Seul, dans ce lit. Seul face à cette bataille. Tu ne peux définitivement pas reprendre le cours de ta vie. T'en as tout simplement pas la force. « Bien sûr ! Si ça avait été mon frère et moi dans cette voiture, si j’étais à la place de Ryan, je voudrais que mon frère vive, quoi qu’il puisse m’arriver. Qu’il continue de surfer, de voyager, continue sa vie et trouve un peu de bonheur… » Ne relevant pas le regard vers elle. Voilà ce que tu attendais. Ce dont tu craignais. Qu'elle en vienne à hausser un brin le ton. Que le combat reprenne. Un nouveau combat que tu ne voulais pas. Non toi tu voulais rentrer chez toi. Tu voulais oublier tout ça. Oublier sa présence. Oublier ta défaite. Défaite que tu as voulu. Défaite que tu as provoqué. Souffrance que tu as laissé pénétrer ton mental. Tu ne veux pas être bien. Tu ne veux pas d'une victoire de plus à ton tableau. Pourtant là, face à Sawyer, tu réagis. Les mots sortent plus vite que tu les penses. Tu ne te tais pas. Tu affrontes ce petit bout de femme. Seul sans argument valable, tu te défends. Tu l'attaques même. Comme ci tu prenais ta revanche sur ces combats perdus. Peut-être sur toi même. Parce que dans le fond le vrai combat se passe à l'intérieur de toi. Une lutte de tous les jours contre toi même. Pour l'instant c'est la partie douleur qui gagne haut la main. Tu ne prends même pas la peine de contre attaque. Tu la laisses s'installer, prendre ses quartiers. Alors oui, peut-être qu'à ta manière tu tentes de réagir. De prouver qu'une partie de toi est toujours là. Qu'elle existe. Qu'elle est toujours vivante. Est-ce que ça fonctionne réellement ? Tu ne saurais dire. Tu te perds plus dans tes arguments qui ne tiennent pas la route, mais du moment que tu y crois, ça te suffit.
Lui tournant le dos. Soufflant ta rage. Tu veux fuir cet endroit. Cet endroit qui a longtemps été ton Havre de paix et qui ne l'est plus. À croire qu'elle arrive à t'attaquer de partout. Elle te bouffe jusqu'ici et tu n'as pas la force de lutter. T’agrippant à ton sac. Un moyen comme un autre de te calmer. De rester dans le réel. Tu tentes par tous les moyens de te calmer. De reprendre ton souffle. Les mots sortent plus vite que tu ne les penses. « Si c’est le cas, pourquoi Iris me prend-elle pour le diable en personne à cause de tout ce que je t’ai dit ? Pourquoi Kyan a pris ta défense ? » ça tu t'y attendais pas… Tu n'as pas d'argument à dire. Pourtant tu revois le visage de Kara. Celui de ta mère. Et puis celui de Sawyer. La douce Sawyer qui se tient devant toi aujourd'hui. Celle qui dit vouloir te pardonner. Qui dit vouloir t'aider. Alors tu ne dis rien ou plutôt si tu lui craches que tu n'as pas besoin de son aide. Et tu le penses. Du moins pour le moment, tu ne te rends pas compte que tu as terriblement besoin de son aide. Non tu te braques et t'obstines à repousser tout aide. À tes yeux tu ne le mérites pas.
L'envie n'était pas là. Elle n'était plus là. Tu ne voulais pas. Tu ne voulais pas de cette discussion. Tu ne veux pas de ses mots. Tu ne veux pas qu'elle te pardonne. Tu n'es pas encore prêt à te pardonner. Alors son geste, si tendre et si innocent te dégoûte presque à présent. Tu te sens stupide de l'avoir accepté. Idiot de l'avoir te laissé te piéger. Tu n'as pas d'argument. Tu te noies dans ta culpabilité. Dans ta haine contre toi même. Parce qu'à tes yeux c'est beaucoup mieux ainsi. Beaucoup mieux que d'accepter son aide. Non tu n'es pas prêt. Tu n'en es pas encore là. Tu ne vois pas encore que tu en as besoin. Tu ne vois pas qu'elle est là pour et non contre toi. Tu es borné dans ta souffrance. Parce qu'à tes yeux c'est tout ce que tu mérites. Tu ne veux pas accepter son pardon, encore moins son aide. Tu veux te débrouiller seul. Quitte à finir une fois de plus à terre. Le sol que tu connais si bien. Qui ne t'a jamais effrayé, du moins jusqu'ici … tu crains le prochain combat. Avec qui ? Tu ne sais pas. Tu ne peux pas anticiper les réactions des gens. C'est bien pour ça que tu te camoufles dans ta cage. Tu ne veux pas que le monstre sort. Tu veux l'enfermer. Qu'il reste à sa place. Là où il ne peut faire de mal à personne. Sauf à toi. Ces blessures que tu supportes sans rechigner. Ces blessures que tu mérites.
Sans un mot. Sans un regard pour elle que tu quittes la salle. Endroit qui a calmé tes douleurs durant des années. Endroit qui a présent te fait mal. Endroit qui abrite un nouveau combat avec une personne qui autrefois était cher .. à présent c'est le bordel dans ta tête. Tu ne sais plus où tu en es. Tu fais du mal à ton entourage. Tu lâches des mots sans les penser. Tu te détruits voilà ce que tu fais. Tu veux qu'on te déteste. Tu ne veux pas qu'on te pardonne. Tu veux être à sa place. Tu veux avoir mal à en crever .. tu veux être seul. Parce que tu ne mérites que ça… la solitude.