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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mai 2024
6° - 16° // un peu de soleil pour faire plaisir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


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 All the world’s a stage (Lexie)

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MessageSujet: All the world’s a stage (Lexie) (#)   All the world’s a stage (Lexie) EmptyMar 27 Juin - 22:09

Je poussai la porte avec un noeud au ventre si terrible qu'il me sembla que toutes mes entrailles allaient y passer, allaient se ratatiner, se consumer et puis plus rien, plus personne. J'étais en retard et j'avais couru en descendant du bus, le long de toute la rue et de tout le campus ; dans mon état c'était inconsidéré et je le savais, mais je l'avais fait, parce qu'il y avait peu de choses inconsidérées que je ne faisais pas. C'était comme ça. Foutue pour foutue...

Hors d'haleine, je ne m'excusai même pas et plongeai la tête la première vers le fond de la salle, derrière tout le monde, tandis que la voix de la prof retentissait. C'était le début du cours, ils devaient avoir commencé depuis 5 minutes, pas plus de 10. Je laissai tomber mon sac à terre et ôtai ma veste, puis mon gilet, me rendant alors compte que je grelottai. J'avais eu un coup de chaud pendant ma course et maintenant ma température chutait à nouveau, peu encouragée par le manque de calories à brûler de toute façon... La tête me tournait, je jetai un coup d'oeil dans le miroir accroché au fond de la salle, j'étais livide, on aurait dit un mort-vivante, je me pinçai les joues, me mordis les lèvres. Mon coeur tambourinait tellement fort qu'il me montait jusqu'aux bords des lèvres, tandis que je peinais à reprendre mon souffle. Ridicule : j'étais ridicule. J'étais la pauvre gamine toujours en retard, pas souvent là, celle qui ne sait pas trop participer au groupe en dehors, parce que les soirées qu'ils proposaient me mettaient toujours mal à l'aise : non seulement elles étaient le plus souvent le soir, quand je travaillais au club, mais en plus il m'aurait fallu socialiser, parler, et aux questions des gens, que pouvais-je répondre ? Je suis serveuse dans une boîte de nuit, c'est un joli mot pour strip-teaseuse, et je vous laisse imaginez comment mes nuits finissent ?, oui, je suis escort, je me tape des mecs contre de l'argent parce qu'il faut bien vivre et je me drogue comme une clocharde parce que sans ça je ne tiens pas, d'ailleurs je ne mange pas, je n'y arrive pas, je bois je tape et je fume et ça tourne, tous les jours comme ça, je suis jolie et ça marche, tellement jolie qu'on veut m'acheter.

Impossible.

Il n'y avait qu'à Nilo, comme d'habitude, que j'avais pu tout dire, Nilo le seul et l'unique, tellement cher à mon coeur que quand je ne pensais pas à lui l'espace d'une seconde j'avais l'impression d'avoir un trou dans la poitrine, un trou qui m'empêchait de respirer instantanément. Nil au moins me croyait quand je lui parlais du théâtre, je voyais dans ses yeux qu'il m'imaginait du talent et un destin hors du commun — et cela me suffisait. Ce qu'il y avait dans ses yeux me donnait des ailes.

Je n'avais pas prévu d'arriver si tard, mais ma soirée d'hier avait duré plus tard que prévu, j'avais dû attendre qu'un groupe de clients finissent leurs verres et partent et comme ils jouaient au poker je devais faire la potiche autour de leur table, si bien que non seulement j'avais pris rail sur rail pour tenir debout sur mes talons de douze sans faiblir, mais en plus je n'avais pas pu me reposer avant 8 heures du matin, et quand je m'étais effondrée au bord de l'évanouissement, j'avais eu la bêtise de ne rien avaler. Résultat : au réveil, une gueule de bois du tonnerre et un état de faiblesse avancé, qui m'empêcha de sortir du lit assez tôt pour me préparer, et pour arriver à l'heure. Tout simplement. Mais au moins, j'étais venue, et la prof... La prof ?! Un regard alors me rappela tout ce que je savais mais que j'avais oublié ; nous avions une nouvelle professeure, elle devait être arrivée depuis deux semaines au moins mais je n'avais pas pu venir et j'avais raté la passation... Horreur. Non seulement je me pointais en retard mais en plus il y avait de fortes chances qu'elle me demande de me présenter, peut-être devant tout le monde, et j'étais pour l'instant dans un tel état que j'aurais pu m'effondrer. Dans ce genre de moments, la meilleure des techniques était d'attendre, et je restai bien soigneusement à ma place un peu en arrière, attendant les instructions, scrutant discrètement des yeux la nouvelle venue : elle avait l'air jeune, pétillante, elle était plutôt jolie, et me donna l'impression qu'entre tous je ne faisais vraiment pas illusion : avais-je vraiment ma place ici ?...
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MessageSujet: Re: All the world’s a stage (Lexie) (#)   All the world’s a stage (Lexie) EmptyMar 4 Juil - 12:54

All the world’s a stage
Tracey & Lexie

J’avais passé ma matinée dans cet endroit tamisée d’une couleur orangeâtre parfois parsemé de rouge et d’or. Les moulures se mariaient parfaitement avec les grands rideaux bordeaux, l’endroit en lui-même était un décor époustouflant, cependant le manque de luminosité me fatiguait de plus en plus au fil des journées ! La noblesse des lieux faisaient que des grosses fortunes venaient d’ailleurs se divertir quand des représentations prestigieuses étaient à l’affiche, mais aussi pour voir la beauté et l’architecture du théâtre. C’était d’ailleurs toujours valorisant de voir des personnalités huppées assises au premier rang, à sourire, applaudir et nous remercier pour ce moment de détente. La pièce que nous devions jouer ce week-end était en plus de cela d’une très grande importance, et les petits détails à régler devaient être faits. Après un an de répétition, aucune erreur ne serait tolérée ! D’autant plus que je prenais le relais de l’ancienne metteuse en scène. Pour ces raisons, je ne souhaitais pas perdre de temps. Tout devait être parfait ! En plus de gérer des étudiants en tant que professeur, j’étais également de tâche à faire tourner le théâtre St James en mettant en scène des grands classiques du romantisme avec des acteurs confirmés ! Roméo et Juliette était l’un de ces classiques, mais cette pièce avait été produit mainte et mainte fois, que ce soit en France ou même à l’étranger. Les Français ont d’ailleurs toujours eu un fort potentiel dans ce milieu et sont les meilleurs dans ce style. Non, ça sera bel et bien Marivaux à l’honneur en Nouvelle Zélande cette fois ci, avec « le jeu de l’amour et du hasard ». Un vrai chef d’œuvre à l’état pure. Assez cocasse, l’échange de rôle à toujours était la touche personnelle de Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux.

«  Kat’, quand tu rentres sur la scène, rentres dans ton rôle directement ! Tu joues une servante, souviens en toi ! Tu dois oublier un peu la Katy qui chante dans les karaokés ! » Mes yeux se levèrent de la feuille pour lui expliquer mes directives. Sans faire preuve de tyrannie, j’attendais un signe de compréhension dans son regard. Mais, avec la vitesse de mes actions, une migraine me vint immédiatement. Je m’assis de façon naturel comme pour soulager la douleur, mais sans succès. Mon assistante était toujours à mes côtés afin que je lui signe des papiers d’autorisation à la représentation, ce que je fis et lui tendis aussitôt. « Tu as prévenu le guichetier qu’il devrait être là plus tôt que d’habitude ? Avec la circulation et le winter festival, il faudra faire au plus vite et ne pas trop faire patienter les clients. »  Lui chuchotais-je pour ne pas faire trop de bruit. Elle me fit un signe de tête pour approuver mes paroles puis répondit tout en simplicité. « Oui Lexie, il viendra 1 heure plus tôt pour aider aussi dans les préparatifs si besoin. » J’acquiesçai un sourire puis regarda de nouveau les répétitions. L’adrénaline du timing me faisait agir à vitesse grand v. Je buvais chaque parole, chaque geste, chaque lumière, et le fin se fit sentir. « Bon écoutez-tous, c’était super ! N’oubliez pas qui vous représentez, mais surtout, amusez-vous ! C’est ce que je veux avant tout ! Nous répéterons une nouvelle fois demain et vendredi. Je compte sur vous ! » Ils applaudirent tous, comme à chaque fin de répétition et partirent chacun dans leurs directions. Je venais de finir la première partie de ma journée de boulot et rangea les textes afin de m’organiser pour ma prochaine séance.

C’était au tour des étudiants de monter sur scène. La tâche était différente, car je devais leurs apprendre les bases du métier, et non corriger les quelques petites erreurs qu’ils pouvaient faire. Ils avaient encore beaucoup de chose à apprendre. Ils étaient d’ailleurs pour la plupart en avance, certains avaient même fait preuve de calme et de discrétion puisqu’ils étaient assis deux rangs derrière moi, me montrant leurs enthousiasmes et leurs envies d’apprendre. « C’est à nous ! » Mon index se dirigeait vers mes élèves et je me tortillais le bassin ridiculement pour me remettre dans une ambiance moins sérieuse. Les visages m’étaient tous connus, et les présentations avaient d’ailleurs étaient faites deux semaines plus tôt. Après tout, cela ne faisait pas longtemps que j’étais ici, mais je m’y sentais déjà très bien, et l’entourage était très agréable. Je repris mes esprits et regarda les exercices que j’avais prévu pour eux. « Aujourd’hui, nous allons voir votre gestuelle. C’est-à-dire que je vais vous donner une phrase, un mot, et vous allez me la représenter à votre manière ! Soyez spontanés surtout. Qui veut commencer ? » Une main se leva tout doucement, et je lui fis signe de monter sur scène. « Joue-moi … » Je posa une courte pause pour réfléchir puis reprit, « La solitude. »  

Alors que la jeune femme se racla la gorge pour pouvoir se concentrer, un vent frais me parcourus le dos. Un visage inconnu s’avança tranquillement entre les gradins après s’être arrêtée devant le miroir pour se recoiffer. Avec le listing des étudiants, je devinais parfaitement qui était cette personne. Tracey Mcartney. Elle était absente depuis mon arrivée, pour des raisons que j’ignore. Je me reconcentrais sur la jeune demoiselle qui était en train de jouer afin qu’elle ne se sente pas oublier et seule face à ce que je lui demandais. Une fois que son acting fut fait, je la dirigeai vers les marches pour me rejoindre. Et posa ma main sur son épaule pour l’encourager et la mettre en confiance. « C’était bien, cependant, essaye de vaincre ton angoisse, personne n’est là pour te juger. Il te manquait dans le regard la solitude. La gestuelle de tes mains ne fait pas tout, ton port de tête, tes yeux, tes lèvres sont aussi essentielles ! » Alors que je lui expliquais cela et mimant mes paroles et la gestuelle demandée, Tracey s’assit, tout en restant à l’écart des autres. Physiquement, elle semblait fébrile. Je me mis face à tous puis mis un blanc tout en regardant la jeune femme dans les yeux, en attendant ne serait-ce qu’un signe de politesse. Un désolé, un bonjour… Je ne sais quoi, du moment qu’elle me montre son envie d’être ici.  


Emi Burton
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MessageSujet: Re: All the world’s a stage (Lexie) (#)   All the world’s a stage (Lexie) EmptyDim 13 Aoû - 17:38

La solitude. Voilà qui était une belle ironie du sort pour ouvrir ce bal dans lequel j'étais de moins en moins persuadée d'avoir ma place. Mais je ne devais absolument pas réfléchir ainsi : le théâtre, ce cours et les quelques classes que je suivais à côté, plus théoriques, étaient la seule bouffée d'air frais de mon existence. Sauf que dans les moments les pires, comme aujourd'hui, l'intérieur de moi s'effondrait un peu plus à chaque seconde et je doutais de moi, de mes capacités, de ce choix, du fait d'être ici... Bien sûr je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même, si j'étais distante aux autres, si distante au contenu même du cours, avec tout ce que je ratais et tout ce que j'évitais. Mais s'ils avaient su, peut-être qu'ils ne m'auraient pas considéré de la même manière. Sauf qu'ils ne sauraient jamais... Je mettais un point d'honneur à ne jamais, jamais laisser entendre qui j'étais réellement face à tous ces jeunes passionnés de théâtre qui à côté vivaient une vie normale. J'aurais préféré mourir plutôt qu'ils comprennent qu'après tout je n'étais qu'une pute et une droguée qui tentait désespérément de se raccrocher à quelque chose de normal.

La fille en question termina son exercice et sa prestation fut loin de me convaincre ; en matière de solitude j'y connaissais un rayon et je ne retrouvais rien de tout ce qu'elle mimait et voulait évoquer, mais je ma gardai bien de le faire remarquer, surtout après l'entrée que je venais de faire. Nerveusement, je remis mes cheveux en arrière, puis en avant, angoissée de ce qui allait suivre — la prof n'allait pas me louper, j'en étais sûre, je le sentais. Je n'avais pas l'impression qu'elle était méchante ou hautaine, mais elle avait l'air bien dans ses baskets et juste : elle s'adressait aux étudiants normalement et pas comme s'ils avaient été la dernière roue du carrosse, son allure était à la fois assumée et ouverte aux autres, j'imaginais qu'elle devait être une personne dont la vie filait droit, sans pour autant être de ceux qui avancent en écrasant les autres. Elle donna des conseils à la fille en question et quand elle lui suggéra de vaincre son angoisse j'eus l'impression qu'elle s'adressait à moi également, ce qui eut pour effet d'augmenter les battements désordonnés de mon coeur. Je regrettai déjà d'être venue. Assise, la tête me tournait un peu moins, mais je savais pertinemment qu'en me levant l'affaire serait bien différente.

Désespérément, j'essayai de me souvenir de son nom, on nous l'avait annoncée et présentée... Quelque chose de court, Warren, Allen ?! Oui, Miss Allen, c'était ça : c'était au moins ça.

Elle revint vers nous sans rien dire et après avoir balayé l'audience du regard, me fixa sans rien dire, et sans expression particulière. Elle attendait. Cette fois je crus que mon coeur avait tout bonnement refusé de battre, et qu'une pellicule glacée me coulait dessus, du sommet de mon crâne jusque dans le bout de mes membres. C'était à moi de jouer. J'aurais aimé pouvoir lui dire d'un ton très assuré, en souriant, combien j'étais navrée d'être en retard, enchantée de la rencontrer, j'aurais aimé pouvoir, en quelques phrases bien tournées, lui faire comprendre tout l'amour que j'avais pour le théâtre, la scène, combien j'adorais certains auteurs, ce que je pensais de cet art, comme j'étais heureuse dans un rôle, combien je me sentais vivante lorsque j'endossais un personnage et que je me laissais moi-même en arrière, les émotions que cela me procurait, et celles que je trouvais dans le jeu des autres. Mais ma gorge s'était serrée et des petits points lumineux dansaient devant mes yeux ; j'étais incapable d'un tel discours et d'une telle assurance, et il se passa quelques longues secondes de silence pendant lesquelles je me défaisais comme une statue de sable que l'on plonge dans l'eau tandis que son regard ne me lâchait pas. Fuir en courant ? C'était presque la meilleure des solutions. Les regards des autres se posaient peu à peu sur moi, intrigués, gênés, vaguement agacés.

« Bonjour, désolée pour le retard » finis-je enfin par dire après avoir réussi à desserrer la mâchoire. Je toussotai pour éclaircir ma voix. « Je n'ai pas voulu vous interrompre, puisque le cours avait déjà commencé... Je m'appelle Tracey, j'ai été absente depuis votre arrivée car mon... Mon emploi du temps ne me permet pas toujours d'être présente, mais je suis heureuse d'être là aujourd'hui. » Je laissais passer quelques courtes secondes pour reprendre ma respiration et me redressai un peu, dans un dernier effort désespéré : « Si vous voulez, je peux faire l'exercice suivant ? »

Elle ne le savait pas, mais j'avais mis jusqu'à mes dernières forces dans ces quelques mots, et je me levai tant bien que mal, veillant à ne rien laisser paraître de mon état d'extrême faiblesse.
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