I fell victim to your past (feat Eden)

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I fell victim to your past

Eden & May-Line

Avec Eden, notre relation n'est plus aussi tendue qu'il y a quelques jours. Faut dire que nous avons prit le temps de parler, de nous expliquer et surtout de comprendre la réaction de l'autre. Je n'ai pas été très sympathique avec elle en apprenant la nouvelle et c'est vrai que pour quelqu'un, comme moi, qui est assez compréhensive, ma réaction était vraiment abusée. Mais je n'étais pas au meilleur de ma forme et même si ça n'excuse par mon comportement odieux, je sais que ce n'était pas totalement moi et ça m'a permis de commencer à me pardonner de l'avoir jeter à la porte comme une vulgaire chaussette. J'ai aussi pu lui expliquer pourquoi je ne lui avais rien dit à propos de ma grossesse. Notre relation était tendue, je ne savais pas quoi faire pour cet enfant et en bref, que je lui en aurais forcément parlé quand toute cette histoire serait plus claire dans ma tête. Dire que tout ça, c'est à cause des gaffes de Nolan. Sincèrement, j'espère que cet enfant ne sera pas aussi gaffeur que lui. Remarque, au moins, il ne pourra pas me mentir et c'est sans doute une bonne chose. Ça fait quelques jours que j'ai décidé que j'allais le garder et que je serais mère dans moins de neuf mois. Presque huit en fait… Je ne l'ai pas encore annoncé à Eden parce que je voulais lui dire en face et as par message. Du coup, je lui ai envoyé un SMS pour lui demander de passer à l'appartement. J'ai préparé du chocolat chaud, parce que le temps c'est clairement rafraîchi et j'ai fait un pavlova, un gâteau à base de meringue, de crème fouettée et de fruits. J'imagine qu'il est trop tôt pour avoir ces envies de femme enceinte, mais ça fait plusieurs jours que j'en meurs d'envie et quand je me suis réveillée ce matin, après en avoir rêvé, je me suis dit qu'il était grand temps que j'en prépare un. C'était la première fois que j'en faisais un toute seule et je suis plutôt fière de moi. Il a vraiment une belle tête et ça me rassure. Finalement, je serais une maman qui saura cuisiner autre chose que des conserves. En attendant, je dois me faire violence pour ne pas me jeter dessus et je peux assurer que ce n'est pas une mince affaire. Je bave, littéralement, devant à chaque fois que j'ouvre le frigo. Mais mon supplice prend fin quand j'entends la sonnerie de la porte retentir. Je cours ouvrir, ravie qu'elle soit enfin là. « Hey ! » J'hésite un petit moment, puis finalement, je la prends dans mes bras. « C'est cool que tu ais pu venir… » Je me décale légèrement de l'entrée pour qu'elle passe et je referme la porte. Stitch apparaît en courant, lui saute dessus et couvre ses mains de léchouille. Il faut dire qu'elle n'a pas manqué qu'à moi.

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On peut dire que nous avons réglé presque tous nos différents May et moi, c'est en excellente voie. Il faudra probablement du temps pour que tout redevienne comme avant, mais je veux y croire. Parce que c'est ma sœur. Je peux le dire à haute voix maintenant. C'EST MA SOEUR. Je m'en veux encore énormément de lui avoir caché la vérité ainsi que de lui avoir balancé autant d'horreurs pour sa grossesse. En réalité, j'étais blessé de ne pas avoir été mise au courant plus tôt. Mais après avoir réfléchi, je comprends totalement. Elle était elle-même perdue face à cette folle situation et je ne peux pas lui reprocher de ne rien avoir dit, j'ai fait exactement la même chose. Pendant plus longtemps même. Si j'en crois le SMS que je viens de recevoir de sa part, je crois que nous avons enfin pu comprendre l'autre et nos explications ont porté leurs fruits. Elle me demande de la rejoindre. Je suis tellement heureuse que je saute partout comme une folle. Avant de partir, je me demande si je dois laisser un mot à Kyan pour le prévenir, mais je décide finalement de ne pas le faire. Je ne vois pas pourquoi je rendrais compte de mes faits et gestes. J'attrape donc mon sac à main et me dirige à toute allure vers l'appartement de May.

Revenir ici me rappelle autant de bons que de mauvais souvenirs. Je me souviens du jour où Stitch à manger nos chipolatas. Nous avions tellement ris ce jour-là. Il me semble que cela fait des années que ça s'est produit. Mais je me souviens aussi de la plus grosse dispute de toute ma vie, celle où May m'a littéralement fichue à la porte de sa vie. En y repensant, je sens la douleur me serrer la poitrine. Mais à présent, je suis heureuse de revenir en tant que sœur officielle, sans avoir à mentir plus longtemps. Je suis devant la porte d'entrée de l'appartement et je suis un peu anxieuse car je n'ai pas la moindre idée de pourquoi May m'a demandé de venir. Peut-être qu'elle a changé d'avis et qu'elle va m'annoncer qu'elle ne veut plus jamais me revoir. Je trouverais ça cruel de faire ça ici, pour la seconde fois. Mais je prends sur moi et appuie sur la sonnette qui se trouve à côté de la porte. J'entends la clinche remuer et mon estomac se tord sous la nervosité. May ouvre la porte et quelques secondes plus tard, sans que je sache comment, je suis dans ses bras. Le poids sur mes épaules s'envole avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit. J'espère qu'il n'est pas trop tôt pour faire de l'humour «Oh ce n'est pas pour toi que je suis venue. Où est passé Sti...» Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase qu'une grosse boule de poils me saute dessus et me lèche les mains. «Voilà la star. Non, non Stitch. Pas de lèches, tu le sais bien.» Je n'admettrais jamais que ce chien m'a manqué. Jamais. May me regarde et je lui dis «Inutile de me regarder comme ça, je ne l'aime toujours pas. C'est juste qu'il me fait rire avec son air pataud» Je ris et je me dégage de l'assaut de Stitch tout en suivant May. Quand nous nous arrêtons, je pose ma main sur son bras et lui demande «Comment tu te sens?» Au moment où je termine ma phrase, une délicieuse odeur me parvient aux narines. Une odeur que je pourrais reconnaître entre mille. Du lait chocolaté. Cette soirée s'annonce décidément parfaite.

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Je lève les yeux au plafond, évidemment, elle vient voir Stitch, alors qu'elle n'a jamais vraiment aimé ces bestioles. Tout est très logique. Mais le pire dans tout ça, c'est que ce soit lui qui me vole la vedette. Comme d'habitude. J'aurais compris si c'était mon chat, mais le chien, non ! Je regarde ma boule de poil traverser l'appartement telle une flèche. Ce gros flemmard n'a jamais couru aussi vite. Je rêve. Et en plus, Eden continue et joue le jeu en l'appelant ''la star''. Plus rien ne va plus dans ce monde. Mon chien lui fait la fête et je ne peux pas m'empêcher de glousser. « Bah voyons. Tu ne l'aimes pas… J'ai un peu de mal à te croire. » Je lui fais un clin d’œil. « En plus, il n'a pas l'air pataud. » Je prends Stitch dans mes bras pour qu'il cesse d'embêter ma sœur et dépose un bisous sur son museau. En plus d'être un vrai emmerdeur et de faire les pires bêtises de l'univers, c'est aussi un véritable pot de colle. Quand il aime quelqu'un, il le fait bien savoir. Alors certes, j'adore ce côté très câlin chez lui, mais parfois, c'est difficile de le décoller. On avance jusqu'au salon et je le pose en lui disant de filer faire le fou ailleurs. Forcément, il ne se fait pas prier et repart en courant je ne sais trop haut. Eden pose alors sa main sur mon bras et me demande comment je vais. Je me tourne vers elle et j'hausse les épaules. « J'imagine que ça va ? » En fait, je n'en sais trop rien. Je suis bizarre depuis quelques jours. Peut-être à cause de tout ce qui s'est passé dernièrement, ce n'est pas facile. Et encore moins de le vivre seule. Ou plus ou moins seule. « Disons que ça pourrait aller mieux, mais que ça pourrait être pire aussi. Alors je ne suis pas la plus à plaindre, ça va. » Je lui prends la main et l'amène dans la cuisine. Comme je l'ai prévenu un peu trop tard et qu'elle avait déjà mangé, je lui ai dit de passé à l'appartement pour au moins prendre le dessert. Après tout, il y en aurait trop pour moi et je ne pouvais pas me permettre de tout manger. Bien que l'envie soit là, mais ce ne serait pas raisonnable. « J'ai fait un pavlova. Mais honnêtement, je ne sais pas s'il est comestible. » Je le sors du frigo et le dépose sur la table. Au moins, au premier coup d’œil, il semble mangeable. Et il sent bon. Je prends deux assiettes et nous coupe une part chacune. « C'est la première fois que j'en faisais un… » Je me tourne pour prendre deux mugs nous sert du chocolat chaud. « Il est fait cent pour cent maison ! » Oui, je me suis redécouvert une passion pour la cuisine. Enfin, pour les petits plaisirs simple du quotidien. Comme faire soi-même un gâteau ou du chocolat chaud. Moins cher et dix fois meilleur. Je m'assois sur la chaise en face d'elle et bois une gorgée. « Bon… Faut que je te parle de tu sais quoi… et de tu sais qui aussi. »

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May a l'air quelque peu sceptique de mon amour pour ce chien. Franchement, je ne vois pas pourquoi. Évidemment, je plaisante. Je crois que celui-ci est le premier que je supporte. Je ne suis pas au point d'en vouloir un, mais en voyant Stitch aussi attaché à moi, je me dis qu'on a peut-être plus d'affections de ces bêtes-là parfois. Je dois vraiment arrêter de penser à toutes ces histoires avec Kyan. Je suis ici pour May, alors je compte bien mettre de côté tout hors sujet. «Tu n'es peut-être pas la plus à plaindre, mais ce que tu traverses n'est pas rien. Alors.. je veux que tu saches que je suis là si tu en as besoin..» Elle me prend par la main et rapidement, nous arrivons dans la cuisine. Avec toutes ces bonnes odeurs, je suis impatiente de savoir ce que May nous a concocté pour le dessert. Je n'en reviens toujours pas qu'elle m'ait invité. Je suis sur un nuage. Elle m'annonce avoir fait un pavlova et elle me sort même une blague sur la comestibilité de sa préparation. Je ris car je suis persuadée que ça sera délicieux. Je n'ai jamais été doué pour ces choses-là, à part pour les manger, bien sur. May sort le gâteau du frigo et nous en sert une part à toutes les deux. Je crains un peu pour mon régime, mais je veux lui faire plaisir alors, je ne dis rien et le goûte. «C'est peut-être la première fois, mais il est très réussi ! Je suis épatée.» Je suis encore plus aux anges lorsqu'elle nous sert une tasse de chocolat chaud. «La seule chose maison que je sais faire moi, ce sont les lasagnes. Il paraît qu'elles sont passables, selon certaines personnes. Je te ferais goûter un jour, si tu en as envie et que..» J'allais ajouter ''et que tu n'as pas envie de mourir'', mais heureusement, je me suis reprise au bon moment. Je suis une mademoiselle gaffes, alors je vais devoir faire attention à mes paroles. Je ne voudrais pas que May pense que je lui envoie des piques ou je ne sais quoi d'autre. Il y a un petit blanc de quelques secondes avant que May ne me dise qu'elle doit me parler de quelqu'un et de quelque chose. Je comprends immédiatement où elle veut en venir. «Bien sur, je t'écoute. Que se passe-t-il? Tu me fais peur..» Je deviens nerveuse car je sais que le sujet est plutôt délicat entre nous. Je décide de ne pas lui dire totalement ce que je pense au sujet de Nolan, car une fois de plus, je ne veux pas vexer May alors que nous venons à peine de nous retrouver. Mais quoi qu'elle ait à dire, je suis heureuse que ce soit vers moi qu'elle se tourne.

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Je lui souris et hoche la tête. Je sais qu'elle sera là pour moi, c'est ce que tout le monde me répète depuis quelques jours. Enfin, par tout le monde, j'entends surtout Gaby. Nous allons jusqu'à la cuisine où je lui explique ce que j'ai fait comme dessert et comme boisson pour l'accompagner. Que des valeurs sûres. Enfin, elles le seraient vraiment si je n'avais pas peur de nous empoisonner. Eden se lance la première et je retiens mon souffle. Je la regarde avec attention, j'observe les muscles de sa mâchoire, tout, absolument tout et quand elle déglutit, mon regard s’intensifie. Je suis scotchée à ses lèvres dans l'attente d'une réponse et quand je sais enfin, tous mes muscles se détendent et je pousse un soupir soulagé. « Bon, ça va, tu ne vas pas être malade demain alors ! » Je prend une bouchée à mon tour et hoche la tête en signe de contentement. « Mais oui, ce n'est vraiment pas mauvais en fait. Je suis fière de moi ! » On rigole de bon cœur et ma sœur m'explique que la seule chose qu'elle sait faire, ce sont les lasagnes. Alors j'ai presque envie de lui dire que c'est faux puisqu'il y a aussi sa fameuse vinaigrette, mais je ne dis rien et je la regarde d'un air interrogateur quand elle laisse sa phrase en suspens. Je comprends enfin où elle voulait en venir et pousse un petit « Oh… » avant de lui adresse un sourire qui se veut rassurant. « Ne t'inquiète pas Eden, tu peux le dire. Ce n'est rien et on ne va pas arrêter de respirer et contrôler tout ce qu'on dit à cause de ça. » Je n'ai pas envie qu'on prenne des filtres avec moi. Certainement pas. Je suis la même qu'avant et il est hors de question que les comportements changent à mon égard à cause de ce que j'ai fait. Je ne le supporterais pas. « Et oui, ce sera avec grand plaisir pour les lasagnes ! » D'autant plus que j'ai toujours aimé ça. Même si maman n'était pas excessivement douée pour les préparer. Elles étaient toujours trop sèches, bien que mangeable. Je reprends mon sérieux et je l'informe que je dois lui parler. Elle m'invite à le faire, non sans oublier de préciser que je lui fais peur. Je lâche un petit rire nerveux et secoue la tête de droite à gauche. « Non, non, ne t'inquiète pas. » Du moins, il n'y a plus de raisons de s'inquiéter. « Je suis allée à l'hôpital pour me faire avorter. » Je peux voir dans ses yeux la surprise et peut-être même un sentiment de panique ? Je reprends en vitesse pour pas qu'elle ait plus de temps pour s'imaginer de faux trucs. « Mais je suis partie sans le faire. Je n'ai pas pu. Je le garde Eden. Donc euh… bah tu vas être tata ! » Je lui souris et j'espère sincèrement qu'elle sera contente de la nouvelle.

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Je vois May avec les traits tirés mais lorsque je lui confirme que cette petite merveille est délicieuse, elle se détend et me dit que je ne risque pas d'être malade demain «Et non, tu ne vas pas pouvoir te débarrasser de moi aussi vite !» L'ambiance est bon enfant, et nous rions ensemble comme ça fait longtemps que ce n'est plus arrivé. Et même ma petite bourde n'arrive pas à griser ce moment. «Désolé, tu as raison.» Elle accepte de goûter mes lasagnes un de ces jours et je me dis que j'ai plutôt intérêt à m'améliorer encore. Je veux ce qui est de meilleure pour ma sœur adorée.

Lorsque May me parle d'avortement, j'ai l'impression que mes yeux s'emplissent déjà de larmes et je panique. J'ai été tellement dure avec elle quand j'ai appris la nouvelle qu'en moins de deux secondes, je conclus que je l'ai aidé à prendre cette décision. Je n'ai jamais voulu qu'elle fasse une chose pareille et... Oh. Elle m'explique qu'elle est ressortie de l’hôpital sans l'avoir fait et le soulagement me submerge ainsi que le bonheur. «Je.. je... JE VAIS ETRE TATA !!» Je prends May dans mes bras et je suis incapable de la lâcher tant je suis heureuse. Les larmes coulent à flots et je ne cesse de répéter que je vais être Tata. C'est l'un des plus beaux jours de ma vie.

Au bout de quelques minutes de larmes et de félicitations, une question me brûle les lèvres. J'ai peur de brusquer May, mais je la sens déjà aller mieux. Peut-être que ce petit pois qu'elle porte lui donne déjà la force de se battre. Elle n'est plus seule maintenant, et je pense qu'elle l'a accepté. Je me lance quand même en marchant sur des œufs «Et.. Nolan pense quoi de tout ça?» J'ai vraiment peur de connaître la réponse, mais je fais toute confiance à ma sœur pour gérer la situation. Et elle ne sera pas seule. Quant à moi, rien ne pourrait entacher mon bonheur. JE VAIS ETRE TATA !!

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Je suis à la fois surprise, étonnée et vraiment contente devant la réaction d'Eden. Il faut dire que je ne m'attendais pas à une explosion de joie aussi importante. Mais c'est vrai qu'elle n'est pas mon frère, qu'elle n'est pas moi avec toutes mes questions et mes doutes. C'est ma sœur, celle qui me soutiendra toujours, dans toutes les étapes de ma vie. Puis c'est vrai, être tata, c'est quand même un super beau cadeau. Bon, elle risque de devoir supporter ma mauvaise humeur et mes appels au secours à n'importe quelle heure de la journée et elle changera peut-être d'avis. Parce que ouais, je compte bien lui donner des responsabilités de tata ! Elle me serre contre elle au point que je manque à plusieurs reprise de manquer d'air, me félicite au moins dix fois toutes les deux minutes et je ne peux pas m'empêcher de sourire devant autant d'enthousiasme. J'avoue que ça me fait chaud au cœur. « Puis, je me suis dit que quand le moment sera venu, tu pourras m'aider à choisir tout ce qu'il faut… » Parce que je ne m'y connais absolument pas en puériculture et j'espère qu'Eden, oui. Parce que sinon, je ne suis pas dans la mouise. J'ai aucune idée de ce qu'il faudra acheter comme meuble, c'est le flou total. Tout ce que je sais, c'est que je risque de me ruiner et que mon salaire va sans doute y passer. Mais pour le moment, je préfère ne pas trop y penser. Dans deux mois, quand je serais certaine que tout ira pour le mieux, je pourrais commencer, tout doucement, à envisager ses achats. Puis viens la question fatidique, celle que je savais, finirais par être posé tôt au tard. Je sais ce qu'elle pense de Nolan et même si mon avis sur la personne a quelque peu changé aujourd'hui, il reste quand même le garçon que j'ai sincèrement aimé. Je baisse les yeux vers mon mug et bois une gorgée de chocolat chaud. Je laisse ce liquide chaud me réchauffer tout le corps et je soupir d'un air las. « Je pense que tu t'en doutes déjà. » Je m'enfonce dans ma chaise et croise les bras sur ma poitrine. « Il ne veut pas être père. Du moins, il ne veut pas être père de cet enfant. » Je détourne légèrement le regard avant de poursuivre. « Il fuit ses responsabilités parce qu'il ne veut pas avouer la vérité à sa copine. Tu sais, je le comprends… Mais ça me prouve juste que je m'étais trompée pour beaucoup de choses. Mais c'est comme ça. » Je la regarde, j'essaie que la tristesse ne se lise pas sur mon visage, mais c'est compliqué. « Oh puis tu serais contente, il s'en ai prit une aussi. » Je ris légèrement en repensant à la claque je lui ai mise. Je ne sais plus vraiment si elle était méritée ou pas, mais sur le coup, ça m'avait fait beaucoup de bien.

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Je me sens tellement fière qu'elle me propose de l'aider pour choisir ce dont elle aura besoin. Même si je garde des enfants de temps en temps, je ne suis pas spécialement une pro des bébés. Mais ça ne doit pas être trop compliqué je crois. Je réfléchis un instant et commence déjà à dresser une petite liste dans le coin de ma tête. Une table à langer, des biberons, des couches, des tétines, un berceau, un doudou et... UN DOUDOU ! Je viens de trouver mon premier achat pour cette petite crevette. À moins que ça ne soit un petit bigorneau. Il est trop tôt pour le dire et je sais qu'il faudra attendre un peu avant de faire le moindre achat, mais je sens que ça va me démanger rapidement. «Bien sur, j'en serais honorée ! Et compte sur moi pour que ce petit soit gâté» Oh oui.

Arrive le sujet fâcheux et je ne suis pas surprise de la réponse de May. Ce gamin est vraiment un connard. Oh oui je m'en doute. Je suppose qu'il a pris la fuite à la seconde où May a décidé de garder ce bébé. J'espère simplement qu'il se rendra compte de son erreur avant qu'il ne soit trop tard. Mais si ce n'est pas le cas, je suis déjà triste pour cet enfant. Il va devoir vivre comme moi j'ai vécu, sans père. Et cette idée me brise le coeur parce qu'aucun gosse ne devrait connaître cette peine. Pas même si ce père est un mec que je ne supporte pas. Mais pour l'heure, je dois me concentrer sur May. Je vois bien que cette situation avec Nolan l'a fait encore souffrir. Elle tenait vraiment à lui. Mais lui... je sens la colère monter, mais ce n'est pas le moment. Je choisi de ne pas enfoncer le couteau dans la plaie «Il a peut-être besoin de temps...» Elle ne semble pas y croire plus que moi et je poursuis «Et il est jeune, il changera sûrement d'avis plus tard.. Mais ne le laisse pas te prendre le bonheur que ce bébé peut t'apporter.» Ensuite May m'apprend qu'elle lui a flanqué une baffe. Et là, j'ai très envie de rire. Ce que je fais d'ailleurs sans retenue avant de répondre «Sérieusement? Une vraie de vraie? Pourquoi j'ai manqué ça moi?» Plus j'imagine cette scène dans ma tête, plus je ris.

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Je n'en ai jamais douté un seul instant. Cet enfant ne sera même pas encore né qu'il sera déjà pourri gâté. C'est quand même dingue. Dans un sens, j'ai beau avoir peur des réactions de ma famille, je suis sûre que ce petit bonhomme ou cette petite puce va nous lier ou nous relier. C'est peut-être ça, l'incroyable magie des nourrissons. En tout cas, avec ma famille, ou une partie du moins, sera là et ne me laissera pas tomber. De quoi me rassurer. Oui, ce petit gnome comme il l'appelait ne manquera de rien. Si ce n'est d'un père. Gaby m'a dit et répété qu'un enfant pouvait grandir sans figure paternelle. Je le crois, mais dans un sens, ça lui manquera forcément un jour. Sauf si je trouve la perle rare, mais j'avoue que pour le moment, je vais plutôt profiter de mon célibat. Puis Gaby sera là. Mon frère aussi. Il n'aurait peut-être pas son père, mais il aura un super oncle. Non, il en aura même deux. Gab est comme mon frère et il mérite ce titre aussi. Je relève la tête vers Eden et fronce les sourcils. Besoin de temps ? Je n'en sais franchement rien. J'ai plutôt l'impression que sa décision est prise et qu'il ne changera pas d'avis. Même si au fond, je l'espère. C'est un garçon un peu paumé, il mérite le bonheur lui aussi et si son bonheur, c'est sa copine (même si franchement, il était temps qu'il s'en rende compte !) je ne peux pas le blâmer. On était tous les deux perdus et peut-être que notre rencontre était nécessaire pour nous renvoyer tous les deux dans le droit chemin. Même si ça ne marche pas totalement avec moi, j'espère que ça aura plus d'efficacité de son côté. En tout cas, elle a raison en disant qu'il est jeune car c'est exactement ça. C'est même ça le problème, il est trop jeune. « Il m'a suffisamment prit de mon bonheur pour qu'il me prenne celui-là aussi. Je m'en sortirais toute seule et si un jour il veut rentrer dans sa vie, je le laisserais faire. » Même si j'aurais préféré qu'il en fasse partie dès le début et que oui, je lui en veux d'être aussi lâche, je ne pourrais pas l'empêcher de voir son enfant plus tard. J'espère seulement qu'il acceptera d'être son père le plus rapidement possible et pas dans dix-sept ans, quand je n'aurais plus d'espoir. « Même si je t'avoue que pour le moment, j'ai un peu la trouille… C'est quand même étrange de se dire qu'il y a un être humain qui va se former dans notre ventre. Je ne sais pas vraiment si je suis prête pour tout ça. Je n'ai pas d'expérience. » Faut dire qu'en étant la petite dernière de la famille, je n'ai pas connu les couches ou les réveils en pleine nuit alors que Clarisse, si. J'explique à Eden que j'en ai collé une à Nolan et le sourire qui illumine son visage est communicatif. Je savais que cette idée allait lui plaire. « Oui, une vraie de vraie ! Je ne l'ai pas raté. Sa joue était toute rouge. » Nous rions toutes les deux et j'essuie mes yeux où des larmes de rire sont apparues. « Attend, ne bouge pas d'ici ! » Je me lève et part en courant jusque dans ma chambre. Je reviens quelques secondes plus tard avec un petit paquet dans les mains. « C'est pour toi. Et non, il n'y a pas de raisons particulières. Ou si, peut-être. Notre réconciliation ? » Je lui souris et l'invite à ouvrir son cadeau.

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Nous parlons de Nolan et j'essaye de masquer ma colère envers lui. Même si ce garçon s'est montré cruel avec May et moi, il compte pour elle. Du moins comptait. Et je ne peux pas aller contre ça. Je dois respecter ce qu'ils ont vécu, même si ça me coûte. Elle me confie que si un jour il veut revenir dans la vie du bébé, elle le laissera faire. Ce n'est plus un secret, je déteste ce mec. Pourtant, je trouverais ça injuste d'agir différemment. Surtout pour l'enfant à venir. «Tu prends la bonne décision, je crois. Il déconne grave là, mais si un jour il regrette son choix, il ne faut pas priver mini Nolay de la chance d'avoir un père. Je sais les dégâts que ça peut causer..» Ouais, je les connais même par cœur. D'ailleurs, il faudra bien que je me décide un jour où l'autre à avoir une discussion avec mon paternel. J'en suis enchantée... Ensuite, May m'avoue avoir la trouille et je me dis que le contraire aurait été étonnant. «Tu sais, aucune femme ne née mère. On le devient à force d'expérience. Et puis, j'ai toute confiance en toi. Je sais que tu seras une maman formidable. Sans doute même meilleure que la plupart des mères plus âgées. Il suffit que tu te fasses confiance.» Je sais que la confiance n'est pas sa qualité première, mais elle n'est pas la mienne non plus. Par contre, je n'arrive pas à croire ce que j'entends. May a giflé Nolan ! Une vraie gifle ! La journée est encore meilleure que ce que je pensais. Juste après avoir ri de bon cœur avec May, elle me demande de ne pas bouger et elle se dirige vers sa chambre. Qu'est-ce qu'elle va encore me dire? Je ne suis pas sûre de supporter une nouvelle annonce émotionnelle. Je la vois revenir excitée avec un petit paquet et ma curiosité ne tient plus. Elle me le tend et me dit que c'est en l'honneur de notre réconciliation. Pendant que de déballe le cadeau, je me sens un peu gênée. «C'est malin, moi je suis venue les mains vides!» Je vois bien qu'elle scrute ma réaction et lorsque j'aperçois enfin le contenu du paquet, je comprends pourquoi. C'est un cadre avec notre photo. Celle qu'elle a jetée le soir de notre grosse dispute. Le soir où elle m'a mise à la porte. Le soir où j'ai cru tout perdre. Des larmes roulent le long de mes joues, mais ce sont des larmes de joie. Ce cadeau est une preuve supplémentaire de la seconde chance qu'elle me donne. Et je compte bien ne pas lui faire regretter sa décision. «Oh May...» Je suis incapable d'en dire plus tant l'émotion me submerge. Je me lève et prends May dans mes bras. Au bout de quelques minutes, je retrouve ma langue et m'éloigne légèrement d'elle. «Tu sais... quand j'ai appris la vérité à notre sujet, avant même d'être en colère qu'on m'ait caché la vérité, ma toute première réaction a été d'être heureuse. Parce que même avant de savoir que nous étions sœurs, tu l'étais déjà pour moi. Et là, ça devenait réel.» Je reprends May dans mes bras avant de marmonner «Par contre, tu n'as pas intérêt à faire la grande sœur surprotectrice, sinon je rentre à New York !» Évidemment, je plaisante. Quoi que, je ne supporterai pas qu'on se montre comme ça avec moi. J'ai déjà assez avec ma mère qui s'imagine tout et n'importe quoi.

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I fell victim to your past

Eden & May-Line

Je manque de m'étouffer quand je l'entends nous donner un nom de couple comme on peut le voir dans la série ou les films. Ou même dans les livres. Je tourne la tête vers elle, autant amusée que choquée et hausse les sourcils. Ah ouais ? Carrément ? Je secoue la tête et passe une main sur mon visage. C'est vrai que ça en jette. Ou que ça pourrait en jeter si notre histoire n'était pas aussi chaotique. Mais après tout, notre relation était peut-être vouée à l'échec, mais elle aura réussi à me faire sentir vivante pendant quelques temps. Nolan n'est peut-être pas le meilleur garçon que j'ai pu croiser, mais il a changé ma vie. Dans tous les sens. Elle poursuit en disant qu'elle sait ce que c'est d'être privé de son père et je passe un bras autour de ses épaules. « Tu sais, il n'est peut-être pas trop tard pour changer les choses… » Même si je déteste mon père pour avoir pu tromper ma mère, s'il peut être un père pour Eden, je suis prête faire des efforts. Je lui souris et baisse un peu les yeux. Je n'imagine même pas ce qui va se passer quand maman va être au courant. Je ne suis plus aussi proche de mes parents depuis quelques temps, mais les voir se séparer, je ne le souhaite pas. Mais n'aurais-je pas besoin de mes deux parents, unis, quand mon enfant sera là ? Probablement que si. Ma sœur me rassure sur ce sujet et je pose ma tête sur son épaule. Peut-être qu'elle a raison, mais suis-je prête à l'accepter et à le croire ? Pas dit. « Tu crois que je pourrais être une bonne mère ? Même si mes parents sont loin d'être le parfait exemple ? Même si je n'ai pas vraiment à me plaindre…mais tu sais, ils ne m'ont jamais cru pour Gaby et maintenant, c'est à peine s'ils prennent des nouvelles de moi. » Et je ne veux pas que ça se termine comme avec eux. Je ne veux pas qu'un jour, je fasse quelque chose de travers et que cet enfant vienne à me détester. Ça non. Je ne le supporterais pas. Mais, après tout, je ferais tout pour ne pas reproduire les mêmes erreurs qu'eux. Je ferais tout ce qui en mon pouvoir pour que ça n'arrive jamais. Le sujet dérive sur la gifle que j'ai donné à Nolan et même si, sur le coup, il me semblait qu'il l'avait mérité, je me sens un peu coupable en ce moment. Eden rit à ne plus pouvoir s'arrêter et je suis bien obligée de me joindre à elle. Son rire est contagieux alors tout mon malaise disparaît. Je décide que c'est le bon moment pour lui offrir mon petit cadeau. Je file le chercher et je lui offre. Elle est toute émue et se plaint car elle est venue les mains vides. « Ce n'est pas grand-chose, tu verras. Puis tu n'as pas besoin de m'offrir quoi que ce soit. Tu m'offres déjà le plus beau des cadeaux en étant ma sœur. » Elle ouvre le paquet et découvre un cadre avec la photo que j'avais envoyé au sol lors de notre dispute. Je lui souris et lui montre du doigt celui qui trône fièrement sur ma cheminée. Parce que oui, je l'ai fait faire en deux exemplaires. Elle me prend dans ses bras après m'avoir avoué qu'elle m'a toujours considéré comme une sœur. « Tu l'as toujours été pour moi aussi, mais… que ce soit réel m'a fait peur. Parce que j'ai déjà perdu une sœur et j'avais peur. Peur que tu prennes sa place, peur d'en perdre une autre un jour… Mais c'était stupide comme réaction. » Et quand elle reprend la parole pour me demander de ne pas jouer l'aînée protectrice parce que sinon elle repart à New York, j'éclate de rire. « Aucune chance pour que ça arrive ! J'ai déjà un frère protecteur sur le dos et crois-moi je sais ce que c'est ! C'est la pire expérience de toute ma vie. Alors tu ne m'auras pas moi, mais lui. Et je pense que tu vas le regretter. » Enfin je crois. Claüs n'est pas au courant pour le moment et je crains un peu sa réaction. Mais on verra bien. Je ne préfère pas m'avancer. Il le prendra peut-être mieux que moi. « En revanche, je pense que je vais rester la meilleure amie chiante et protectrice. Celle que j'ai toujours été. Parce que je suis sûre que ton chemin croisera celui d'un autre Jimmy Cracra un jour ou l'autre et tu auras besoin de ta super May ! » Je prends une pause héroïque et d'un mouvement de tête, remets mes cheveux en arrière. « Mon coup de pied droit est ma meilleure arme ! »

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I fell victim to your past

Quand je fais une remarque sur l'absence de père, May me dit qu'il n'est peut-être pas trop tard. J'en doute. On ne peut pas rattraper autant de temps. Les années qui sont passées, sont perdues définitivement. Et je ne suis pas sure de pouvoir passer au-dessus de ça. Comment pourrais-je avoir envie d'arranger les choses avec une personne qui m'a renié? Surtout si c'est pour avoir une porte fermée.. Non, vraiment, je préfère ne même pas l'envisager. C'est bien mieux comme ça. «Il n'y a rien à arranger.. T'inquiète, je suis cool avec ça maintenant.» En réalité, ça m'angoisse un peu quand j'y pense. Mais ma sœur attend un enfant, elle a autre chose à penser que les potentiels problèmes avec mon paternel. Qui est aussi le sien. Mais bref. Elle me demande si je pense qu'elle serait une bonne mère. Et évidemment que je le crois. «C'est justement parce qu'ils ne sont pas un exemple que tu seras une bonne mère. Il te suffit de faire le contraire qu'eux. Et on sait toutes les deux que tu suis ta propre route..» Je vois bien que ça la mine de ne plus avoir de nouvelles de ses parents. C'est bien normal. Je vais réfléchir à une solution parce que je ne veux pas que May soit triste, et encore moins maintenant. Elle est censée éviter tout stress. La conversation se fait plus légère quand j'apprends qu'elle a giflé Nolan et je pleure de rire. Il est vrai que je n'aime pas beaucoup Nolan, voir pas du tout, mais j'aimerais tellement qu'il change d'avis et qu'il s'occupe de May et du bébé. Je sais qu'elle en serait heureuse, et rien que pour ça, je pourrais apprécier Nolan. Mais visiblement, ce n'est pas prêt d'arriver.. May m'offre alors un petit cadeau et je me plains de ne rien avoir pour elle, mais elle me répond que le plus beau cadeau, c'est de m'avoir pour sœur. Cet aveu me fait un bien fou et je souris bêtement en essayant de retenir le peu de larmes qu'il me reste. J'ouvre le paquet et y trouve la photo qu'elle avait jetée lors de notre dispute. Je reste un instant sans voix car l'émotion me tenaille et lorsqu'elle me montre , sur sa cheminée, un deuxième exemplaire de la photo. J'étais déjà émue avant son cadeau, mais maintenant, je suis incapable de retenir mes larmes. Nous sommes sœurs et elle en est heureuse. Elle évoque pendant une seconde la mort de Clarisse, et je préfère ne pas relever. J'étais vraiment malheureuse quand elle est morte, parce que c'était la soeur de ma meilleure amie. Mais à présent, savoir qu'elle était aussi la mienne rend la chose encore plus pénible. Je n'ai même pas eu le temps de la connaître vraiment. Je mentionne le fait que je rentrerais à New-York si elle joue à l’aînée protectrice, et elle éclate de rire. «En parlant de ça, je suis impatiente de le revoir. J'espère qu'il a meilleur caractère qu'avant !» Et je pouffe. May me dit qu'elle restera la meilleure amie chiante et elle me reparle de Cracra. Je suis tellement heureuse de partager ce genre de souvenir avec elle. Je pensais qu'elle aurait oublié avec le temps. «Oh mon Dieu, je me souviens ! C'était vraiment une teigne celui-là. Mais ma super héroïne lui a tellement fait peur qu'il n'a plus jamais osé me regarder de travers ! Le pauvre petit... Déjà à l'époque tu étais une brute.» Elle prend une pose risible au possible, et déclare que son pied droit est sa meilleure arme. «Oh, je crois qu'il est au courant !» Je me demande d'ailleurs ce qu'il est devenu. C'était certes un enfant pas vraiment commode, mais aucun enfant n'est réellement méchant. Et je crois me souvenir qu'il avait des ennuis familiaux. Mais il n'est plus l'heure de se tourner vers le passé. Uniquement vers le présent et le futur. Je pensais que May et moi aurions besoin de temps pour nous adapter à notre nouveau lien. Mais visiblement, il nous en faudrait moins que je le croyais. Car l'espace d'une soirée, nous avons tellement rit que l'enfance ne nous semblait plus si lointaine.

- Eden & May -

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